Robert Lion « La relance : replâtrage ou mutation ? »

Le Monde, Robert Lion, le 30 janvier 2009

La relance : replâtrage ou mutation ?

Robert Lion est président de l’association Agrisud International et de Greenpeace France.

Vous avez dit « crise » ? Chacun s’inquiète en effet, avec un seul souci, de Paris à Washington ou à Francfort : « relancer » la machine. Mais cette crise-là en occulte d’autres. Rappelons-nous : il y a un an, on s’alarmait des famines nées de la flambée des prix alimentaires. En 2007, les projecteurs étaient sur la crise écologique et Nicolas Sarkozy appelait, pour faire face au dérèglement climatique, à une « révolution » de notre modèle social. Un peu plus tard, nous encaissions le choc du baril de pétrole à 140 dollars. Le monde subit des crises multiples, profondes, entremêlées. L’inquiétude et l’agressivité provoquées par ces dérèglements et ces incertitudes forment une sorte de super-crise.

Ce serait donc un grand tort de concentrer efforts et financements sur la seule crise économique. Ces bouleversements multiples signifient l’effondrement d’un modèle global et appellent des remèdes globaux. On nous dit qu’il faut « refonder le capitalisme » : courte vue ! Comme Barak Obama semble l’avoir entrevu, c’est le fonctionnement entier de nos sociétés qu’il faut refonder : nous avons à conduire la transition vers cet autre modèle de société, celle de la survie organisée, sans attendre que des « révolutions » nous l’imposent.

Un tel virage est attendu. Les citoyens ont envie qu’on leur parle vrai des menaces qui pèsent sur l’humanité et qu’on leur présente un avenir possible : une société transformée, plus responsable, plus fraternelle. Ils demandent une vision. Ils sont sans doute prêts à répondre à un appel, à une mobilisation générale comme nous n’en avons connu qu’en temps de guerre.

Ne disons pas, ici en France : « La mise en œuvre du Grenelle contribuera à la relance et créera beaucoup d’emplois » – ce que chacun sait. Disons : « La relance économique est l’occasion d’engager un changement de société qui sauvegarde les écosystèmes et assure l’avenir. »

Au-delà des mesures souvent pertinentes qui se préparent pour les activités bancaires et financières, il est temps d’envisager des pas en avant de nature différente. A titre d’exemple : exiger des banques qu’elles ne financent que des projets ou des entreprises à empreinte écologique réduite ; exiger des HLM qu’ils réduisent de moitié la dépense énergétique de 300 000 logements par an, comme ils l’ont fait après le premier choc pétrolier ; exiger des constructeurs d’automobiles qu’ils repensent la mobilité à échéance de vingt ans et produisent les véhicules de demain ; réformer nos normes comptables et notre fiscalité pour donner à tout bien ou service un prix intégrant ses impacts lointains ; repenser la politique agricole commune avec le souci de la sécurité alimentaire des pays pauvres. D’autres mobilisations devraient concerner la recherche, l’industrie pharmaceutique, l’agriculture bio, la construction, les énergies renouvelables.

Cette mobilisation appelle un cadrage politique. Bien au-delà de la chasse aux rémunérations abusives, il faut moraliser la démocratie et reconnaître des rôles à la société civile : pas d’économie durable sans le soutien de l’opinion.

Il ne s’agit pas de programmer une « sortie de crise », mais Lire la suite

AMAP : Un vent de solidarité sous les serres

Sud-Ouest, Laurie Bosdecher, le 31 Janvier 2009

APRÈS TEMPÊTE. Les maraîchers n’ont pas été épargnés. Aurore Sournac, à Eysines, est épaulée par les adhérents des Amap qu’elle livre pour nettoyer

Un vent de solidarité sous les serres

Adieu salades, épinards, blettes et topinambours. Samedi dernier, la tempête a brisé un tiers des carreaux de la verrière d’Aurore Sournac et de son mari dans la zone maraîchère d’Eysines. « Nous avons eu plus de dégâts qu’en 1999 », constate-t-elle. Les morceaux de verre sont tombés par milliers sur une partie des cultures. « Elles sont bonnes à arracher et jeter car invendables. »

La maraîchère n’est pas la seule à avoir souffert. Depuis le début de la semaine, partout sous les serres, les agriculteurs s’activent pour nettoyer. Si les dégâts, dans leur globalité, semblent avoir été moindres que lors de la tempête de 1999 pour la profession sur l’agglomération, les situations sont très disparates d’une exploitation à l’autre (voir par ailleurs).

Un tiers de la verrière tombée

Aurore Sournac affiche un timide sourire. Cette semaine, elle n’a pas pu assurer la livraison des quatre Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) qu’elle fournit depuis un an.

Les adhérents qui achètent à l’avance leur panier au producteur auraient pu ronchonner. Ils sont là à quatre pattes dans les salades sous ses serres. Certains remplissent des brouettes de débris de verres. D’autres font des allers-retours vers les bennes.

« Quand je lesai avertis que je ne pourrai pas fournir de légumes cette semaine, ils ont tout de suite compris et m’ont spontanément proposé un coup de main pour nettoyer ».

De Blanquefort, de Bruges, Le Bouscat, Macau, Pompignac, quelque 80 bénévoles sont venus lui prêter main-forte depuis le début de la semaine. Ce jeudi matin, Joëlle Corral a fait grève pour venir l’aider. « Je ne pouvais pas faire autrement, Aurore et son mari, je les adore. Cette solidarité fait de toute façon partie du contrat qu’on a passé avec elle dans le cadre de l’Amap. »

Une productrice de pommes du Réolais qui travaille aussi avec les Amap est également là avec son mari. Des viticulteurs de la FDSEA et du syndicat des Jeunes Agriculteurs ont fait le déplacement. « Quand on a vu que tout était par terre, tous seuls, nous n’y serions jamais arrivés. Heureusement qu’ils sont là, pour nous soutenir moralement aussi », souffle la maraîchère.

80 volontaires pour l’aider

Le décompte des carreaux cassés est impressionnant. Environ un millier. « À 15 euros le verre, faîtes le décompte. Je ne sais pas si on va pouvoir s’en sortir, désespère-t-elle. Cette serre, nous l’avons montée de nos mains, c’est notre outil de travail. »

Une main se pose sur son épaule. Celle de Gérard Sébie, responsable de l’Amap de Pompignac. Il a un contact d’assureur, membre de l’association, qui pourra peut-être l’aider à monter son dossier pour être indemnisée.

Deux mois, trois mois, peut-être un an. Aurore Sournac ne sait pas combien de temps il lui faudra pour relever la tête. « Le problème en ce moment, c’est que nous ne pouvons pas nous consacrer uniquement au nettoyage. Il faut planter les semis de pommes de terre, de fèves pour fournir les paniers dans les semaines à venir. »

Après avoir ramassé les morceaux de verre, il faudra ensuite monter sur la verrière et enlever les morceaux encore accrochés un à un. Un travail délicat. Lire la suite

Le brillant avenir de l’énergie solaire

pourlascience.fr,  N°375, Daniel Lincot, janvier 2009

Le brillant avenir de l’énergie solaire

D’ici 10 à 15 ans – c’est-à-dire demain –, l’électricité photovoltaïque sera compétitive avec les autres sources d’électricité.

La découverte de l’effet photovoltaïque est attribuée à Edmond Becquerel, fils d’Antoine Becquerel et père de Henri, découvreur de la radioactivité. C’était en 1839. Il avait 19 ans et venait de constater que l’éclairement de lames métalliques corrodables au contact de solutions acides provoque l’apparition d’un courant. Ainsi la lumière était capable de faire apparaître un courant électrique, ce qui ouvrait la voie à la conversion de l’énergie lumineuse en énergie électrique. En 1869, l’ingénieur français Augustin Mouchot confirme le potentiel énergétique du rayonnement solaire, dont la puissance est déterminée quantitativement. Chaque mètre carré de sol reçoit entre 0,8 mégawattheure par an en Finlande et 2,9 au Sahara (1,3 en moyenne en France). Cela représente entre 80 et 290 litres d’équivalent pétrole : c’est considérable. L’énergie solaire reçue par la Terre chaque année représente environ 10 000 fois la consommation énergétique mondiale.

C’est cette ressource immense, renouvelable, accessible dans toutes les régions du monde, propre et sûre, qui suscite à nouveau aujourd’hui tous les espoirs pour répondre à la crise énergétique et les enjeux climatiques. Il a fallu attendre 1954 et les travaux sur les transistors à base de silicium, pour que naisse la première cellule solaire photovoltaïque au silicium. En l’espace de quatre ans, le rendement de conversion avait atteint 14 pour cent (le rendement est le rapport entre la puissance électrique produite et la puissance lumineuse incidente venant de l’éclairement solaire). Cela a permis le lancement du premier satellite alimenté par énergie photovoltaïque, Vanguard, en 1958. Ainsi le photovoltaïque fut et reste un élément clé de l’aventure spatiale. Il fallut attendre les années 1970 et le premier choc pétrolier pour que les applications terrestres du photovoltaïque commencent à être considérées, avant de repasser au second plan en raison de la baisse du prix du pétrole et du choix du nucléaire dans de nombreux pays. Ce fut une première occasion manquée, qui a ouvert une période d’environ 25 ans d’attentisme, voire d’opposition systématique, en particulier en France, qui après avoir été pionnière dans ce domaine, a sombré en queue de classement.

Heureusement, l’Europe a pris le relais et quelques pays, notamment le Japon et l’Allemagne, ont adopté des politiques volontaristes. En même temps, la recherche a continué à progresser, les technologies se sont améliorées. C’est à la fin des années 1990 et au début des années 2000 que s’amorce enfin le retournement de tendance en faveur des énergies renouvelables et en particulier du photovoltaïque, avec le renforcement du soutien public au Japon et en Allemagne, et l’introduction de la politique de rachat de l’électricité solaire : l’électricité produite par les particuliers qui disposent de panneaux solaires est rachetée par les compagnies d’électricité à un tarif supérieur (cinq fois, en France) au prix facturé. Grâce à cette politique, on assiste au décollage industriel, avec une augmentation de la production industrielle de modules proche de 40 pour cent par an. Peu à peu, d’autres pays mettent également en place des politiques de soutien, en particulier en France en 2006, qui rejoint enfin l’Allemagne sur ce terrain, après avoir vaincu de fortes oppositions au nom d’un dogme suivant lequel les énergies renouvelables devaient se développer initialement sans aides. C’est oublier les soutiens accordés aux autres secteurs énergétiques !

Soutenue par un cadre incitatif et pérenne, une forte demande des populations, des possibilités de développement quasi illimitées, une grande industrie de l’énergie solaire photovoltaïque prend maintenant son envol, autour de plusieurs compagnies de l’électronique. Près de 70 000 emplois ont été créés en Europe dans ce domaine en quelques années (dont 40 000 en 2007 !). Lire la suite

La réflexion est engagée pour mieux protéger les forêts

libebordeaux.fr, 30 janvier 2009

Parmi les chercheurs la réflexion est engagée pour mieux protéger les forêts

PREVENTION – Après avoir essuyé deux tempêtes majeures en neuf ans, la forêt française réfléchit à modifier ses pratiques pour survivre. D’autant qu’en 1999, les leçons avaient été tirées, mais peu suivies. En 2000, devant l’ampleur des dégâts causés par les ouragans Lothar et Martin, l’INRA avait en effet lancé un ambitieux programme de recherches, doté d’1,5 million d’euros. Depuis, beaucoup des travaux ont été abandonnés «avec le sentiment que ça ne se reproduirait pas. Et les enseignements tirés ont été peu suivis par la profession», regrette Christophe Plomion, l’un des experts forêts de l’INRA (Institut national de recherche agronomique). Pourtant, aujourd’hui, la question se pose : ce qui était perçu comme un incident de parcours est-il en train de devenir la norme? «Les propriétaires s’inquiètent de perdre leur patrimoine tous les dix ans», constate le spécialiste.

Pour lui, une première mesure doit concerner la révision de l’aménagement du territoire. Comme cela avait fait après les grands incendies de la fin des années 40 qui avaient ravagé près d’un tiers du massif landais. A l’étranger, plusieurs pays exposés à des vents violents se sont déjà lancés dans de telles démarches. La Nouvelle-Zélande a ainsi dressé des haies de thuyas aux lisières de ses forêts en guise de paravents. Autre exemple, en Ecosse les peuplements sont organisés graduellement du plus petit au plus grand, de façon à ce que le vent «glisse» sur les arbres plutôt que de les forcer. «Cette réflexion a été peu conduite en France. Mais cette fois, la donne est différente», juge le chercheur.

Les experts préconisent également de raccourcir les rotations pour limiter la casse. «Il faut gagner 10 ans, pour une longévité maximale des arbres de 35 ans», estime notamment Laurent Piermont, président de la société forestière de la Caisse des dépôts qui gère 70% des forêts institutionnelles. «On aura des arbres moins grands, et donc statistiquement moins de chances de les perdre». Dans les Landes, cette tendance est déjà en cours. Beaucoup de propriétaires tournent autour de 40 à 50 ans depuis 99 avec l’idée de ne pas dépasser les 25-35 mètres de haut. Idem dans le nord, où des hêtreraies suivent le même raisonnement, et commencent à réduire les révolutions – de 180 ans pour les plus vieilles – à 80 ou 100 ans.

Mais Bernard Gamblin, Directeur Technique et commercial du bois à l’Office national des forêts (ONF) nuance ce parti pris : «Il faut trouver le bon équilibre entre produire plus et protéger mieux», explique-t-il. «La rotation est une réponse possible, mais alors on ne produit plus tout à fait les mêmes arbres. On fait notamment moins de bois d’oeuvre, alors que c’est justement celui qui paie les investissements».

D’autres, cependant, aimeraient aller beaucoup plus loin, et ne voient de salut que dans la diversité. Comme François Lefèvre, animateur du réseau Forêts de la fédération France Nature Environnement, pour qui «il faut admettre l’introduction d’autres essences et accepter la baisse des rendements». Argument : «les feuillus sont moins vulnérables, puisqu’ils offrent moins de prise au vent que les résineux: même s’ils sont peu productifs et pousseront mal, ils produiront toujours du bois de chauffage». Et le réseau précise qu’une circulaire d’août 2000 «recommandait la diversification». «Mais passé le temps du débat, tout le monde a repris ses habitudes», regrette-t-il, évoquant aujourd’hui «un rendez-vous manqué».

Reste surtout que les sylviculteurs de la forêt des Landes sont plutôt hostiles à cette solution. Lire la suite

Les Cassandre sont à la mode

challenges.fr, Eric Tréguier, le 28 janvier 2009

Les Cassandre sont à la mode

L’apocalypse financière : c’est l’un des sujets de conversation favoris du 39e sommet de Davos, grand rendez-vous d’un gotha économique mondial qui vient de traverser un annus horribilis et qui n’a toujours pas trouvé les clés pour en sortir. «Pourquoi sommes-nous surpris par toutes ces mauvaises nouvelles ? Sommes-nous vraiment si nuls en économie ? Je crains que la réponse soit oui !» se demande un pilier de Davos, Victor Halber-stadt, professeur d’économie à l’Université de Leyde, aux Pays-Bas.

Les stars de Davos, ce sont les Doomsday Boys (de doomsday, le Jugement dernier), une poignée de dépressifs surdiplômés, qui nous promettent l’apocalypse. Ils vont bien au-delà des prévisions du «consensus» qui a jeté ses lunettes roses dans le sillage des experts du FMI pour prévoir un ralentissement de l’économie mondiale. A la Deutsche Bank, qui, l’an dernier, brillait encore de tous ses feux, on annonce désormais un recul de 4% de la croissance allemande… Mais les adeptes du doomsday sont plus radicaux. Pour eux, c’est tout le système qui va s’effondrer. Le capitalisme est en voie d’autodestruction, laissant libre cours à sa «pulsion de mort», comme l’évoque le titre du dernier ouvrage des universitaires Bernard Maris et Gilles Dostaler, publié chez Albin Michel. On ne parle plus de récession, mais de dépression.

Le prophète de cette tribu est Nouriel Roubini, ce professeur à l’Université de New York qui avait annoncé la crise des subprimes avec deux ans d’avance. Le credo ? Nous sommes entrés dans une crise au moins aussi sévère que celle des années 1930, qui entraînera de longues années de croissance négative, des faillites en chaîne, du chômage, de l’instabilité politique, des barrières douanières infranchissables, des conflits armés… Au mieux, la fin d’un monde. C’est la thèse du sociologue Immanuel Wallerstein, de l’Université Yale : «Nous sommes dans la dernière phase d’un cycle long. Dans dix ans, on y verra peut-être plus clair et, dans trente ou quarante ans, un nouveau système aura émergé

Le dollar en première ligne

Le noeud du problème, affirme Nouriel Roubini, c’est le système bancaire qui est insolvable. Les banques vont devoir effacer 3 600 milliards de dollars de leurs bilans, c’est-à-dire autant que le montant de leurs actifs. Pour maintenir à flot les seuls établissements américains, il faudrait encore les recapitaliser de 1 000 à 1 400 milliards de dollars. Un effort impossible à fournir. Première victime : le dollar, qui perdra une partie de sa valeur. Ce qui mettrait alors en position délicate les pays qui, à l’instar de la Chine, détiennent des monceaux de billets verts dans leurs coffres… Or la Chine, dixit Steen Jacobsen, le chief investment officer de la banque danoise Saxo Bank, est déjà à genoux. Le pays va afficher cette année une croissance de 0%, alors qu’elle a besoin d’un rythme annuel de 7,5% pour éviter le chaos social. Du coup, le pays sera contraint de laisser filer sa monnaie. Ce qui provoquera «une guerre commerciale comparable à celle des années 1930», selon Albert Edwards, stratégiste à la Société générale. Pour s’y préparer, certains, comme l’essayiste Emmanuel Todd, auteur d’Après la démocratie (Gallimard), en appellent ouvertement au protectionnisme.
Côté Bourse, le krach va durer plus longtemps que prévu. Ibra Wane, au Crédit agricole, affirme que les révisions en baisse des résultats sont insuffisantes. «Il faut prévoir un repli [supplémentaire] de 40%», annonce-t-il, avec des cours qui n’ont pas fini de dégringoler. Steen Jacobsen, lui, a une stratégie simple : rester en cash avec quelques positions à la vente pour continuer à profiter de la baisse des cours.

Albert Edwards, l’économiste de la Société générale, est du même avis. Dans une note Lire la suite

Quand Belém et Davos parlent de DD

developpementdurable.com, Pashû Dewailly Christensen, le 29 janvier 2009

Quand Belém et Davos parlent de développement durable

Aux portes de l’Amazonie, et à Davos, en Suisse, l’écologie prend une place jusqu’à présent jamais égalée.

Bien que le Sommet économique mondiale d’un côté réunisse, présidents, ministres, banquiers et présidents de multinationales et le Forum social mondial soit le berceau des altermondialistes, les deux évoqueront cette année, la nécessité de protéger durablement l’environnement.

Huitième Forum social mondial

Dans une région où en 40 ans, un cinquième du territoire a été déboisé, l’emplacement de cette réunion internationale ne pouvait laisser l’écologie en dehors des discussions. Si la crise financière et ses répercussions sur le social est au cœur des débats, cette année le changement climatiques et la crise écologique y prend une place importante.

« Ce signal est très important » explique Katia Maï au Monde, « Le changement climatique n’est pas seulement une question environnementale, et il est urgent que les mouvements sociaux s’en emparent. Les populations les plus pauvres seront les premières victimes du dérèglement climatique ».

Habituellement orienté sur les problématiques sociales, le Forum offre une large place aux considérations écologiques. Aux abords de l’Amazonie, seront abordés les sujets de l’exploitation intensive des ressources naturelles, de la destruction de la forêt amazonienne et de ses conséquences sur le mode de vie des populations indiennes.

Les altermondialistes n’ont plus beaucoup de temps pour réfléchir, face à une crise financière et écologique, les alternatives proposées doivent être applicables et viables pour tous.

Le défi est grand cette année. Bien que l’engouement des premières années s’essoufflent, en Europe plus particulièrement, l’effervescence et la volonté de trouver des alternatives est bien là avec plus de 100 000 citoyens venant de 150 pays, 5680 organisations et 2500 ateliers de réflexion.

Le Sommet de Davos

Cette année, en Suisse, à Davos, la crise sera au cœur de tous les débats. Crise économique avant tout mais aussi crise écologique. Seront discutés notamment la détérioration des finances publiques, le ralentissement de l’économie chinoise, les tensions sur l’eau et la nourriture provoquées par les changements climatique et le manque de coordination internationale.

Une session intitulée « Control climate change » (contrôler le changement climatique) a d’ailleurs été ouverte. Celle-ci a pour objectif d’aborder l’efficacité énergétique des pays en générant une pression sur les principaux acteurs économiques. Masque de fumée ou réelle préoccupation des dirigeants mondiaux ? James Rogers de Duke Energy a affirmé que les Etats-Unis étaient prêts à aller très loin en matière d’innovations énergétiques.
La réunion d’une partie des décideurs politiques et économiques est un espace idéal pour tester de « nouvelles idées » Lire la suite

Fred Vargas et la planète : « On s’est bien amusé »

marcelgreen.com, Fred Vargas, le 21 Janvier 2009

Fred Vargas et la planète : « On s’est bien amusé »

L’écrivain Fred Vargas nous présente dans un texte saisissant, sa vision des enjeux environnementaux. De manière simple et directe, elle nous explique que nous nous sommes franchement bien amusés. Mais que maintenant il va falloir respecter cette terre, si l’on veut pouvoir un jour se remettre à danser avec elle. Voici l’intégralité du texte.

Nous y voilà, nous y sommes.

Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance. Nous avons chanté, dansé.

Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s’est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie. « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins. Oui. On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est –attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille- récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés). S’efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire. Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d’échappatoire, allons-y. Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible. A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être. A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

Climat : l’Europe entre dans le concret de la négociation

lemonde.fr, Hervé Kempf, le 29 janvier 2009

Climat : l’Europe entre dans le concret de la négociation

Les grandes manœuvres ont commencé : deux jours après que le président des Etats-Unis a annoncé son engagement dans la lutte contre le changement climatique, la Commission européenne a publié, mercredi 28 janvier, le document qui devrait constituer la base de la position européenne lors de la conférence de Copenhague.

Celle-ci se tiendra en décembre 2009. Son importance est capitale, puisqu’elle vise à finaliser le traité international sur le changement climatique qui devrait prendre le relais, pour la prochaine décennie, du protocole de Kyoto. Signé en 1997, ce texte engageait les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5 % en 2010 par rapport à 1990.

Malgré le travail de sape de George W. Bush contre ce Protocole, celui-ci a survécu, même s’il n’a pas favorisé la baisse des émissions promise que refusait le principal émetteur de la planète, les Etats-Unis. A Bali, en 2007, les pays émergents ont accepté d’ouvrir une discussion qui pourrait conduire à leur poser, à eux aussi, des contraintes. Mais fin 2008, à Poznan, un vif désaccord est apparu sur la question du financement que devraient verser aux pays du Sud les pays riches, puisqu’ils sont les premiers responsables de l’accroissement de l’effet de serre.

Le point de départ politique de la discussion qui va, de fait, continuer pendant toute l’année, est ainsi posé : les Etats-Unis sont de retour, mais négocieront d’autant plus leurs intérêts que la crise économique est aiguë et que les émissions de la Chine dépassent dorénavant les leurs ; les pays émergents revendiquent un effort financier réel de la part des pays du Nord.

« MONTRER L’EXEMPLE »

Le texte proposé par la Commission européenne vise donc à entrer dans le concret de la négociation avec un postulat sur lequel les autres partenaires vont devoir se positionner. Rappelant l’objectif européen – limiter le réchauffement à 2° C – et son engagement autonome de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % en 2020, la Commission indique qu’ainsi « l’Europe a montré un exemple » à suivre par les autres pays développés. Les Etats-Unis sont priés d’entendre.

Précisément, le texte indique des paramètres concrets à partir desquels les engagements des pays riches pourraient être établis : produit intérieur brut (PIB) par habitant, volume d’émissions par unité de PIB, évolution des émissions depuis 1990, évolution démographique.

Le texte estime ensuite que « tous les pays en développement, sauf les plus pauvres, devraient adopter des stratégies de développement à faible émission d’ici 2010 ». Cela pourra se faire par Lire la suite

Kempf: Sortir du capitalisme pour sauver la planète

naturavox.fr, Héloïm Sinclair, le 29 janvier 2009

Sortir du capitalisme pour sauver la planète

Hervé Kempf n’est pas que journaliste au Monde. C’est un écologique de raison, un militant de la plume qui a commit un nouvel ouvrage de référence pour la cause environnementale. « Pour sauver la planète. Sortez du capitalisme », un livre d’une actualité brulante.

Ne croyez pas qu’Hervé Kempf soit un khmer rouge/vert. Il ne veut pas abandonner l’économie de marché, juste sortir de ce qu’il nomme être « un état social dans lequel les individus sont censés n’être motivés que par la recherche du profit et consentent à laisser régler par le mécanisme du marché toutes les activités qui les mettent en relation ».

Kempf met en perspective 30 ans de capitalisme débridé et mortifère, que d’aucuns appellent ultralibéralisme pour faire oublier l’actionnaire. 30 ans où les grands actionnaires et leurs serviles hauts dirigeants, gagnent en influence – et en profit -pour imposer leur matrice égoïste. Alors que la crise financière fait rage, « rien ne serait pire que de laisser l’oligarchie, face aux difficultés, recourir aux vieux remèdes, à une relance massive, à la reconstitution de l’ordre antérieur ». L’urgence écologique et la justice sociale doivent être au cœur du projet politique de l’époque !

Un altermondialiste Kempf ? Peut-être. Mais avec la rigueur d’un scientifique pour le constat. Nous accélérons la destruction de la terre pour assouvir les besoins compulsifs d’une oligarchie et de ceux qui aspirent à en être. En contrepartie d’une aliénation à un système qui génère cette crise économique majeure, doublée d’une crise écologique sans précédent, la classe moyenne prend quelques miettes du gâteau des oligarques et les pauvres, les miettes des miettes. Seule une petite oligarchie mondiale, jouit véritablement d’un système qu’elle a détourné à son unique profit. Merci pour les autres – vous, moi, nous, …

Alors, pourquoi continuer ? Pourquoi accepter plus longtemps cette aliénation ? Parce que la manipulation collective du système capitaliste a détourné l’individu des logiques collectives. Un conditionnement psychique du chacun pour soi, où le bien commun a été réduit à l’augmentation du PIB. En prendre conscience. Plus que jamais, « être subversif, c’est passer de l’individuel au collectif ».

Hervé Kempf démystifie la « croissance verte », cet artéfact de la vieille croissance teinté de bonne conscience, que l’oligarchie a fini par intégrer. Qui ne vise qu’à perpétuer le système capitaliste sans rien changer à son caractère dévastateur. La croissance verte est un « big green washing » inventé par l’élite sous la pression de l’opinion publique, pour perpétrer l’illusion technologique et continuer d’engranger des dividendes.

La technologie ne sera pas suffisante pour vaincre la crise environnementale. Ni le nucléaire, ni les énergies renouvelables n’empêcheront le désastre du changement climatique. Le nucléaire encore moins que les énergies renouvelables. Il faudrait un changement radical pour dérouter la trajectoire du désastre.

Le constat du livre pourrait paraître sombre, exit l’illusion de la croissance verte. Déconstruction globale, il faut aller plus loin, réinventer l’organisation des relations sociales pour servir des objectifs de biens communs, pour ne plus rester aliéné dans une matrice individualiste. Il faut se déconditionner pour ouvrir l’avenir des possibles.

Rester dans l’économie de marché et sortir du capitalisme, c’est nourrir une exigence de solidarité salvatrice pour l’humanité et l’écosystème. Ce n’est pas revenir à l’âge des cavernes ou à l’économie planifiée. C’est vivre dans une époque où le marché serait « un usage du monde, et non un despote névrosé », pour Lire la suite

CLER, 2009 : la fiscalité pour l’habitat en action

Comité de liaison énergie renouvelable (CLER), le 15 janvier 2009

2009 : la fiscalité environnementale pour l’habitat en action

Les engagements du Grenelle et leur traduction en textes législatifs en cours donnent naissance à de nouveaux outils. La loi de finance approuvée le 27 décembre 2008 a ainsi validé la mise en place d’une série d’avantages fiscaux destinés à encourager l’amélioration de la performance énergétique des logements et leur équipement en appareils utilisant les énergies renouvelables. Les dispositifs concernent à la fois le neuf et l’ancien, ainsi que les propriétaires occupants ou bailleurs.

Les mesures annoncées montrent un glissement progressif de la subvention à l’investissement (crédit d’impôt) vers un soutien à l’ingénierie financière (prêts bonifiés de différents types).

Elles montrent également une évolution progressive du soutien à des équipements installés individuellement vers un soutien à une action globale sur le logement. Ces deux tendances sont à la fois logiques et souhaitables. Le crédit d’impôt a fortement contribué au lancement de filières énergies renouvelables, mais a montré un succès plus limité sur l’efficacité énergétique, en particulier l’isolation des toitures et façades. Il est maintenant temps de mettre à profit la maturité acquise par les filières pour les appliquer à des logements réellement performants. Ces mesures sont destinées à conduire aux objectifs du Grenelle* : « réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020. À cette fin, l’État se fixe comme objectif la rénovation complète de 400 000 logements chaque année à compter de 2013. […] »

Le nouveau dispositif tente de répondre aux problèmes majeurs constatés dans les cas de logements loués (propriétaires bailleurs) et copropriétés.

L’attirail fiscal comprend maintenant :

 une nouvelle version du crédit d’impôt (neufs et anciens) Lire la suite

Des millions de tonnes de bois à terre et pas de marché

journaldelenvironnement.net, Sonia Pignet, le 28 janvier 2009

Des millions de tonnes de bois à terre et pas de marché

La tempête qui a touché le sud-ouest du pays le week-end dernier a dévasté des centaines de milliers d’hectares de forêts. Une fois les arbres évacués, il faudra leur trouver des débouchés, dans un marché du bois qui n’a déjà pas le vent en poupe. 

Analyser

La tempête Klaus a tout emporté, ou presque. Trois jours après que les vents ont balayé violemment le Sud-ouest, les acteurs de la filière bois ont fait une première estimation des dégâts. Plus de 300.000 hectares du massif forestier de pins maritimes auraient été sinistrés à plus de 60%, soit 30% de la surface de forêt des Landes. «15 à 20 millions de mètres cubes de pins ont été mis à terre», estime Eric Toppan, responsable du service économique de la fédération des forestiers privés de France. Le pin est l’essence la plus atteinte, mais pas la seule. Les peupliers de la vallée de la Garonne et de Midi-Pyrénées ont aussi fais les frais de Klaus. «C’est une catastrophe bien plus grave qu’en 1999», analyse Eric Toppan. Il y a 10 ans, le marché du bois était en forme, et avait pu absorber ces millions de stères, notamment grâce à l’Espagne. «Aujourd’hui, la filière tourne au ralenti, il y a peu de commandes et des stocks déjà importants», souligne-t-il. Or, l’industrie du bois dans cette région représente le tiers de l’économie de la filière en France.

Face à ce qu’il qualifie de «crise écologique touchant un secteur majeur de l’économie», Michel Barnier, ministre de l’agriculture et de la pêche, a réuni mardi 27 janvier les principaux acteurs de la filière bois pour discuter de la mise en place d’un plan d’urgence. La réunion a permis de dégager une première enveloppe de 5 millions d’euros pour effectuer les travaux forestiers. Car avant de chiffrer les aides financières et de proposer des mesures pour valoriser le bois, la priorité est d’évaluer précisément les dommages et, surtout, de dégager les bois couchés avant qu’ils ne s’abîment. Au contact du sol, les pins maritimes bleuissent et perdent leur qualité esthétique. Sur les peupliers couchés mais non déracinés apparaissent des gourmands (rejets), qui empêchent alors les opérations de déroulage et leur utilisation pour le secteur de l’emballage. «Il faut que le bois soit exploité d’ici deux mois», estime Eric Toppan.

La seconde urgence, selon Michel Barnier, sera de stocker le bois. «Le contexte économique est plus grave qu’en 1999. On ne pourra pas vendre le bois dans l’immédiat», a-t-il confirmé mardi en sortie de réunion de crise. Le stockage des pins se fait sous brumisation pour maintenir l’humidité du bois. Une méthode techniquement au point, rôdée lors de la tempête de 1999, mais coûteuse. Ensuite seulement viendra le temps de la valorisation et de la reforestation. Parmi les pistes évoquées, la valorisation énergétique. «Le marché du bois énergie monte en puissance», indique Joseph Behaghel, de l’Office national des forêts (ONF). Mais il est actuellement trop peu développé pour absorber ces énormes quantités de bois. Les pays de l’Europe du Nord, tels que l’Allemagne ou la Suède, ont plus développé le bois énergie. En France, «c’est une filière qui se met en place. On produit environ 200.000 t par an de plaquettes de bois, ce n’est pas le même ordre de grandeur que nos stocks de bois», ajoute Eric Toppan. Il faudrait des financements rapides et la possibilité de sortir rapidement les bois des forêts actuellement inondées. Mais il semble improbable d’écouler tout le bois par cette voie.

«Il faut une grande politique nationale autour du sujet», Lire la suite

FNE « Création d’un deuxième EPR : une erreur historique »

France nature environnement, communiqué de presse, le 30 janvier 2009

Création d’un deuxième EPR : une erreur historique

Le Président de la République vient d’annoncer la création d’un nouveau réacteur nucléaire EPR à Penly en Seine Maritime. Réaction de FNE.

FNE exprime un sentiment de révolte à la suite de l’annonce par le Président de la République de la création d’un nouveau réacteur nucléaire EPR à Penly en Seine Maritime. Cette décision est sans doute conforme à l’intérêt du lobby nucléaire mais pas à l’intérêt général.
Une erreur historique. Lors de son discours de clôture du Grenelle de l’environnement, le 26 octobre 2007, le Président de la République avait déclaré : « je ne veux pas de nouveaux sites nucléaires ». Nicolas Sarkozy avait également déclaré : « Il y aura donc bien une réduction de la part du nucléaire dans notre consommation d’énergie ».

Pour Sébastien Genest, Président de FNE, « le développement du nucléaire est contraire à celui des énergies renouvelables. Il faut en finir avec un modèle énergétique centralisé, fragile en consommation de pointe, inadapté aux territoires et contraire à l’objectif premier de réduction de la consommation d’énergie, négocié lors du Grenelle de l’environnement. »

La relance par l’atome ? Le 19 décembre 2008, lors d’une réunion en présence des associations, Nicolas Sarkozy s’était engagé à ce que le plan de relance soit vert et pas gris. Sébastien Genest poursuit : « Nous sommes consternés par l’empilement de décisions à courte vue : relance de trois programmes autoroutiers, octroi d’aides d’Etat au secteur automobile ou aéronautique sans contreparties environnementales, assouplissement des conditions de création des installations classées, création d’un nouvel EPR ……autant de décisions contraires à l’impératif d’une relance à la fois économique et écologique. Ces décisions irrationnelles ne peuvent être compensées par des mesures de verdissement ».

Un grave recul de la démocratie écologique. FNE rappelle que le droit de l’environnement impose que le débat public soit organisé à un « moment où toutes les options sont encore ouvertes » et avant qu’une décision publique ne soit prise.

Arnaud Gossement, porte parole de FNE, déclare : « Le nucléaire ne se satisfait que de la politique du fait accompli. La décision de créer un nouvel EPR est une atteinte à la démocratie écologique puisque la concertation n’a eu lieu qu’avec le lobby nucléaire ! Désormais, pourquoi se donner la peine d’organiser un simulacre de débat public dès lors que les dés sont jetés ? ».

FNE rappelle que la décision de création du premier réacteur nucléaire EPR à Flamanville Lire la suite

Lepage : la mort programmée du Grenelle ?

latribune.fr, Corinne Lepage, le 28 janvier 2009

La mort programmée du Grenelle de l’environnement

La décision de relancer le nucléaire, sans concertation et sans évaluation, est contraire à l’esprit et à la lettre du Grenelle de l’environnement.

Elle risque de privilégier une consommation électrique tous azimuts, au détriment des objectifs communautaires en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. Et de compromettre l’émergence d’une industrie « verte » en France, estime Corinne Lepage, ancienne ministre, présidente de Cap 21, vice-présidente du Modem.

L’annonce de la réalisation d’un deuxième réacteur nucléaire EPR, puis,  pour être agréable à GDF-Suez, d’un troisième, constituerait de facto l’avis de décès du Grenelle. Quelle est profondément la philosophie du Grenelle ?

Faire entrer, tout d’abord, la France dans l’économie de l’éco-efficacité en valorisant les bâtiments à faible consommation énergétique et les procédés industriels fondés sur le cycle de vie du produit permettant de réduire simultanément la consommation de matières premières, l’énergie et les déchets. Permettre, ensuite, à notre pays de récupérer un peu de son retard en matière d’énergies renouvelables pour se rapprocher des objectifs communautaires en la matière et développer un secteur industriel dans le domaine phare de l’économie du XXIème siècle. Changer, enfin, le mode de prise de décision en associant les acteurs de la société civile autour d’un projet de société qui s’inscrirait dans le  développement durable.

Or, le retour au tout nucléaire et à une politique du passage en force  qui a caractérisé la mise en place du programme électronucléaire dans les années 70 tourne en tout point le dos à cette politique et rend en réalité impossible la réalisation effective de la loi Grenelle. En effet,  construire trois réacteurs EPR aboutit à augmenter considérablement l’offre d’électricité et à répéter le scénario précédent: pas de politique de maîtrise de l’énergie, des coûts astronomiques pour les logements chauffés à l’électricité, pas d’industrie du renouvelable.
On pouvait espérer que nos dirigeants avaient compris que le monde avait changé et les faux-semblants avec. La réalisation de trois EPR rend totalement virtuel l’objectif de 23% d’énergies renouvelables en 2020 et de 20% d’efficacité énergétique à cette date. En effet, pour vendre son courant, qui ne se stocke pas, et amortir le coût faramineux de réalisation des EPR (le prototype finlandais avoisine les 5 milliards d’euros et EDF a dû lui-même reconnaître que le coût de revient du kilowattheure nucléaire serait compris entre 55 et 60 centimes d’euro), les exploitants, aidés bien entendu par des pouvoirs publics devenus schizophrènes, vont devoir favoriser la consommation électrique, c’est-à-dire continuer à promouvoir le chauffage électrique et lutter contre l’efficacité énergétique.

Ils ont d’ailleurs commencé très activement à le faire avec l’amendement Ollier, pour éviter que les objectifs d’efficacité énergétique dans les bâtiments soient applicables aux bâtiments chauffés à l’énergie électrique d’origine nucléaire. Ils vont continuer en essayant de dissuader le législateur d’abord, les consommateurs ensuite, de construire des bâtiments à énergie positive a fortiori à énergie passive et d’investir dans l’isolation, politique qui aboutirait à réduire la demande électrique.  C’est le secteur du BTP, celui des matériaux intelligents qui est menacé.

Et pour que l’énergie nucléaire soit vendue, il faut évidemment qu’elle n’ait pas de concurrents. Lire la suite

Vers une Agriculture bio locale pour répondre à la demande

Actu-Environnement.com, R Boughriet, le 15 janvier 2009

Vers une Agriculture bio locale pour répondre à une demande accrue des Français

Des mesures du Grenelle 1 et de la Loi des Finances 2009 veulent encourager le développement de l’offre en produits biologiques. Objectif : réduire le déséquilibre production / consommation en favorisant une Agriculture bio locale.

Selon le baromètre 2007 de l’Agence bio, 40% des Français ont consommé au moins un produit bio chaque mois, 23% chaque semaine et 6% tous les jours. 84% des sondés souhaitent que l’agriculture biologique s’étende en France. Pourtant, si la consommation en produits bios continue d’augmenter dans le pays, la production nationale reste peu développée. Ce qui implique qu’une part croissante du marché est couverte par des produits importés des pays européens mais également d’Argentine, d’Israël ou encore de Nouvelle-Zélande. A l’heure actuelle, faute de capacité de production adaptée, manger bio en France n’est pas énergétiquement durable !

Grenelle 1 et Loi des Finances 2009 : des mesures pour développer le bio en France

Dans ce contexte, à l’occasion de la deuxième édition des Assises de l’Agriculture Biologique qui s’était tenue en octobre dernier à Paris, le ministre de l’agriculture et de la pêche Michel Barnier avait annoncé – dans le cadre de la loi des Finances 2009 – le déblocage d’une enveloppe de 12 millions d’euros supplémentaires par an pendant trois ans afin d’encourager la conversion des exploitations agricoles.

Une augmentation du nombre de producteurs est en effet nécessaire pour faire face à la demande et atteindre l’objectif fixé dans l’article 28 de la loi de mise en œuvre du Grenelle 1 : 6% de surface agricole utile (SAU) bio en 2012 contre 2% actuellement. L’article 42 du Grenelle 1 concernant l’exemplarité de l’Etat prévoit également d’intégrer 15 % de produits biologiques dans la restauration collective en 2010 et 20 % en 2012. Les commandes de restauration collective publique comprendront des produits saisonniers mais aussi ceux  »à faible impact environnemental ».

Par ailleurs, deux autres mesures du Grenelle 1, en faveur de l’agriculture bio, ont été adoptées en décembre dernier dans la loi des Finances 2009 : le doublement du crédit d’impôt et l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (exonération non compensée). Ces mesures devraient ainsi permettre le développement de l’offre locale en produits bio.

La Bio dans les marchés publics de la restauration collective

La faiblesse actuelle de l’offre constitue donc l’un des obstacles rencontrés par les acheteurs publics. Dans une circulaire diffusée en mai 2008, le Premier ministre, François Fillon, a demandé aux ministres et aux préfets de rappeler aux services de restauration des administrations de l’Etat et des établissements publics, l’objectif du Grenelle de 20% de produits bios en 2012. Les restaurants concernés sont ceux des administrations centrales et de leurs services déconcentrés, et des établissements publics sous tutelle, qu’ils soient réservés aux agents de l’Etat et de ses établissements ou ouverts au public, tels ceux des CROUS et des centres hospitaliers universitaires.

Depuis 2004, le code des marchés publics permet la prise en compte des exigences environnementales à différents stades du processus d’achat public. Lire la suite

Chausset « Klaus, une catastrophe pas vraiment naturelle »

Sud-Ouest, Gérard Chausset, le 28 Janvier 2009

 « Klaus, une catastrophe pas vraiment naturelle »

Moins de dix ans après la tempête de 1999, qui sonnait comme un avertissement au moment où on changeait de millénaire, le Grand Sud-Ouest est touché en plein coeur. Ce n’est plus un avertissement mais un rappel à l’ordre : l’empreinte écologique de notre civilisation est devenue insupportable pour les lois de la nature !

Certes nous nous devons aujourd’hui de venir au secours des populations sinistrées, rétablir les réseaux, indemniser les victimes, sauver la part de forêt qui peut l’être, mais la tempête est venue nous rappeler que notre modèle actuel, basé sur le tout camion, le tout voiture, le tout électrique, le tout pétrolier, et surtout le tout libéral, nous a rendus esclaves d’un modèle de développement insoutenable, lourd de conséquences pour l’environnement, l’économie en général et le Sud-Ouest en particulier.

Oui, il y a toujours eu des tempêtes, des canicules, des inondations ou des sécheresses. Ce qui change, c’est leur violence, leur intensité, leur force, leur durée, et cela n’est qu’un début, il faut le dire.

Plus que jamais, la perspective des dérèglements climatiques doit nous conduire à accélérer le chantier des mutations économiques et celui de la conversion écologique.

Selon les scénarios du Giec, l’Aquitaine serait la première région touchée, avec notamment une augmentation des températures moyennes entre 4° et 6° (soit dans la fourchette haute des modélisations du Giec qui prévoient à l’horizon 2010 entre + 1,4 ° et + 5,8° par rapport à 1990).

Alors que l’urgence est là, le fameux Grenelle est long, lent, remis en cause en permanence, avec pour seule mesure concrète mettre les voitures anciennes à la casse pour en acheter de nouvelles.

Pendant ce temps, l’enfouissement des réseaux électriques ne suffira pas pour pallier la fragilité de notre production centralisée d’électricité nucléaire, qui nécessite de longues lignes, contrairement aux productions locales et renouvelables.

Pendant ce temps, peut-on accepter de perdre la moitié du massif forestier tous les dix ans ? C’est peut-être l’heure de rompre avec la monoculture du pin pour favoriser la biodiversité et diversifier la filière bois.

Dans cette guerre contre les changements climatiques, se cantonner à une politique curative serait illusoire.

Il faut investir dans le long terme, dans des process décentralisés que l’on maîtrise localement, initier des circuits courts de production, développer des solutions écologiques de proximité, investir sur les énergies propres comme l’éolien, le solaire et l’énergie bois, la biomasse, les transports collectifs, la rénovation du bâtiment.

Nous devons lancer un plan Marshall vert pour sauver ce qui peut l’être.

Ce plan Marshall doit également reposer sur un nouveau mode de gouvernance au niveau régional, national et européen. Il nous faut tirer les conséquences de la fragilité de notre organisation centralisée, verticalisée et notre manière de concevoir l’aménagement du territoire issue de l’après-guerre.

Les fortes crises appellent des réponses régionales axées sur le renforcement des solidarités locales, le développement de sources énergétiques de proximité, la préservation de la biodiversité et sans doute une remise en cause d’un système agricole basé sur la juxtaposition de monocultures qui en fait un colosse aux pieds d’argile.

La biodiversité n’est pas qu’une affaire de nature, c’est aussi un modèle de société qu’il faut organiser dès maintenant pour préserver l’avenir à moins de trente ans.

À situation exceptionnelle, Lire la suite

Le bio a le vin en poupe

metrofrance.com, le 28 janvier 2009

Le bio a le vin en poupe

Près de Nîmes, une cave coopérative fait face à la crise grâce à la viticulture bio.

Le vignoble de la Voie d’Héraclès s’étend sur plus de 900 hectares entre Camargue et garrigue. Environ 300 ha sont cultivés en bio pour une production de 20 000 hl.

Le chiffre : 2,6%

Les vignes bio représentent 2,6% du vignoble français. Avec plus de 22 000 ha en bio en 2007, les vignes bio ont connu une croissance de 20% entre 2006 et 2007, alors que l’ensemble des surfaces viticoles s’est réduit de 2,3%. 

Au caveau du vignoble de la Voie d’Héraclès, situé entre Camargue et garrigue, on trinque déjà au chardonnay, au merlot et au syrah rosé 2008. Cette coopérative, l’un des plus gros producteurs de vin bio en France, est prête à commercialiser son douzième millésime bio. Tout a commencé en 1994, lorsque Perrier a souhaité imposer aux agriculteurs situés autour de sa source de Vergèze un cahier de charges bio afin de préserver la qualité des eaux. Deux vignerons de la coopérative étaient concernés et ont répondu présent à l’appel.
50% plus cher

Depuis, quinze adhérents (sur un total de 130) ont converti leurs vignes en bio. Sans regret. “La crise viticole fait qu’en Languedoc-Roussillon, les viticulteurs conventionnels travaillent à perte, explique Jean-Fred Coste, président de la cave. Avec le bio, on peut gagner notre vie : tous ceux qui vivent de la vigne chez nous se sont convertis.” Selon Jean-Fred, leur cru bio se vend environ 50% plus cher que le conventionnel. Ce prix se justifie en partie grâce à une meilleure valorisation du produit, notamment sur les marchés allemand et japonais.

Mais le vin bio est aussi 25% plus cher à produire, selon Jean-Fred. En effet, le travail exécuté auparavant par les herbicides chimiques est remplacé par le labour des hommes et de leurs machines. Le cahier des charges de l’agriculture bio interdit l’utilisation des pesticides. Alors, l’observation quotidienne des vignes est indispensable pour prévenir les maladies des plantes. Cuivre et soufre (en quantités limitées) sont utilisés pour lutter contre les champignons. Le vers de la grappe est, lui, neutralisé avec la diffusion d’une phéromone sexuelle qui reproduit l’odeur du papillon mâle. La femelle, confuse, ne le retrouve plus… donc pas de bébé vers. “C’est plus cher qu’un insecticide, mais ça marche bien, souligne Philippe Delmas, vigneron de la coopérative. Et pour l’environnement et notre santé, il n’y a pas photo”.

La vie pullule dans les vignobles. “C’est flagrant !”, lance Guillaume Puccini, vigneron. Dans ces collines au pied des contreforts des Cévennes, la cohabitation entre abeilles et cigales, poireaux et mâche des vignes, eau et vin, est partie pour durer.  

Le salon Millésime bio Lire la suite

Les fruits et les légumes de plus en plus contaminés

enviro2b.com, le 8 janvier 2009

Les fruits et les légumes de plus en plus contaminés

La DGCCRF établit chaque année un bilan des résultats des plans de surveillance et de contrôles des résidus de pesticides dans les productions végétales. Le bilan 2007 révèle une contamination des fruits, légumes et céréales encore plus fortes qu’en 2006.

Le bilan des données 2007 a été publié le 5 janvier 2009 par la La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Le programme 2007 a conduit à l’analyse de 5.412 échantillons de fruits et légumes frais ou transformés, de produits destinés à l’alimentation infantile, produits destinés à l’alimentation animale, de céréales et de produits végétaux biologiques mis sur le marché français, dont 968 dans le cadre du plan de contrôle.

La répartition des échantillons selon leur origine (hors produits biologiques et produits destinés à l’alimentation animale) est la suivante : 67,1 % sont d’origine française, 18,2 % ont pour origine les autres États membres de l’Union européenne, 14,5 % sont importés de pays tiers et 0,2 % sont d’origine non déterminée. Les analyses ont porté sur la recherche et le dosage de 266 matières actives. Les molécules les plus souvent retrouvées sont des insecticides et des fongicides. Le plan de surveillance a porté sur 4.444 échantillons.

S’agissant des résultats du plan de surveillance des fruits et légumes (3.742 échantillons), 47,9 % des échantillons ne contiennent pas de résidus de pesticides. Des teneurs inférieures à la limite maximale résiduelle (LMR) ont été détectées pour 44,5 % des échantillons. 92,4 % des fruits et légumes analysés respectent donc la réglementation. Les LMR ont été dépassées dans 7,6 % des cas (3,8 % en ne considérant que les dépassements des LMR communautaires).

Parmi les légumes, 58,7 % ne contiennent pas de résidus et en moyenne 7,2 % sont non conformes. Les dépassements concernent essentiellement les poivrons et piments, les tomates, les poireaux, les laitues et les épinards. À l’inverse, les carottes, les pommes de terre, les endives et les concombres présentent un taux de dépassement de la LMR inférieur à la moyenne (en ne considérant que les légumes pour lesquels le nombre d’échantillons analysés est représentatif).

70,3% de fruits contaminés

Quant aux fruits, 29,7 % ne contiennent pas de résidus et en moyenne 8,5 % sont non conformes. Les dépassements concernent essentiellement les fraises, les mandarines et les raisins. À l’inverse, les pêches, les bananes et les pommes ont un taux de dépassement de la LMR inférieur à la moyenne (en ne considérant que les fruits pour lesquels le nombre d’échantillons analysés est représentatif).

Les céréales et les produits céréaliers présentent 8,2 % de non conformité sur 282 échantillons. Les contrôles de la production biologique ont porté sur 256 échantillons, avec un taux de non conformité de 3,1 %. Enfin, aucune non conformité n’a été décelée sur les produits transformés, les produits d’alimentation pour animaux, les produits d’alimentation infantile, les thés, infusions, café et les épices.

Le plan de contrôle a été principalement orienté sur les carottes, les citrons, les concombres, les endives, les salades, les tomates, les pêches et les mandarines. Il a porté également sur les non-conformités résultant des alertes communautaires ; à ce titre, 968 échantillons ont été prélevés : 10,6 % des échantillons ont dépassé les LMR.

Contamination en forte progression

Selon la DGCCRF, 52,1% des fruits et légumes, au lieu de 45% en 2006, contiennent des résidus de pesticides, avec 7,6% au lieu de 6% en 2006, de dépassement des Limites Maximales en Résidus (LMR). Lire la suite

Jancovici « C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde »

cdurable.info, David Naulin, le 24 janvier 2009

Après « le plein, s’il vous plait », le nouveau livre d’Alain Grandjean et Jean-Marc Jancovici

C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde

Au rythme de l’océan, dont le niveau s’élève insensiblement de quelques millimètres par an, énergie et changement climatique s’insinuent doucement dans les discours. En petits cercles pour l’heure, industriels, économistes, politiques, débattent de plus en plus des risques encourus, et des mesures à prendre pour les éviter ou les atténuer. Ici et la émergent des propositions nouvelles : abandonner les outils économiques obsolètes, en finir avec l’obsession du court terme en matière financière et politique, réaménager radicalement le territoire, les transports et le travail. Mais la fin annoncée du pétrole bon marche sera surtout celle d’une façon – dépassée – de voir l’avenir des hommes. Pour les prochaines décennies, tout reste à inventer, et tout va se jouer dans les années qui viennent. Un plaidoyer alarmiste, mais o combien réaliste et enthousiaste, pour que nous prenions enfin le problème a bras-le-corps !

Sommaire du livre

Chapitre 1 : Le calme avant la tempête

 Elle est où, l’Apocalypse ?

 Pétrole : pic et pic et…

 Pas plus écolo qu’un PDG de compagnie pétrolière ?

 Cher, le pétrole !

 Cher, le fossile !

 Quoi de neuf sous le soleil, exactement ?

 Du rapport entre le PIB de Clermont-Ferrand et les pingouins

 Dis-moi combien tu es proche du pétrole, je te dirai combien tu me crois

 Et les climato-sceptiques dans tout ça ?

 Verre à moitié vide, ou à moitié plein ?

Chapitre 2 : Dix bonnes raisons de ne rien faire

 Nous ne croyons pas ce que nous savons

 Notre Faust des temps modernes : Monsieur Court-Termisme

 Tout, tout de suite !

 Quoi, tu n’as pas de portable ?

 Le roi, c’est moi

 Consommer is (very) good for you

 In ingénieurs we trust

 Mon patron ? Vous voulez dire mon actionnaire ?

 La politique, ça sert à quoi, papa ?

 Quel CAC 40 fera-t-il demain ?

 Et pourtant, il faut croire…

Chapitre 3 : Les deux énarques de l’île de Pâques

 L’argent n’achète que des hommes Lire la suite

Journées mondiales des zones humides du 27 janv. au 8 fév.

aqui.fr, le 29 janvier 2009

Manifestations dans le cadre de la journée mondiale des zones humides du 27/01 au 08/02/09.

Les choix d’Aqui !

Un grand nombre de manifestations sont proposées au public du 27 janvier au 8 février. C’est au total 70 animations qui sont prévues dans les cinq départements aquitains afin de permettre à tous les aquitains de découvrir ou redécouvrir ces milieux riches d’une faune et d’une flore particulièrement remarquables. Ne pouvant toutes les citer, Aqui! a selectionné pour vous quelques unes de ces animations dans chaque département d’Aquitaine.

Landes :

Suite à la tempête, un arrêté préfectoral interdit, pour des question de sécurité, les sorties en forêt jusqu’à fin février. Par conséquent, un grand nombre d’animations prévues dans le département sont soit annulées en application de cet arrêté, soit suspendues, au jour de la rédaction de cet article en raison des dégâts causés par la tempête.

Dordogne :

Le samedi 31 janvier à partir de 15h30 est organisée une conférence d’environ 2 heures portant sur le thème « De l’intérêt des zones humides aux actions de leur préservation et de leur gestion ». L’entrée libre.

Organisation : Association Patrimoine et environnement de Bergerac-SEPANSO Dordogne.
Lieu : salle de conférence C.I.V.R.B. (cloître des Récollets près du port) à Bergerac.
Informations : Georges Barberolle, 06 82 42 05 41

Le dimanche 1er février, Le CREN Aquitaine prévoit à 14h30 une sortie nature sur le site des tourbières de Vendoire comprenant une visite guidée (découverte de la faune, flore, gestion, …) puis un échange dans le musée des tourbières autour d’une boisson chaude. Durée d’environ 2h30.

Organisation : CREN Aquitaine, CPIE Périgord-Limousin.

Lieu : RdV à la maison des tourbières de Vendoire. Tout public (25 personnes max.)
Inscription avant le 30/01 : Elodie Gras (CPIE), 05 53 56 23 66.

Gironde :

Le dimanche 1er février à partir de 10h, l’ Association Curuma vous accompagne en randonnée autour de la Pointe de Grave à la découverte du patrimoine du Verdon (14km). Pensez à prévoir un pique-nique.

Organisation : Association CURUMA.

Lieu : RdV parking de la Pointe de Grave – Le Verdon-sur-Mer

Informations : CURUMA, 05 56 09 65 57.

La journée du samedi 7 février, plusieurs animations seront consacrées au thème Lire la suite

Eco’vie : Le premier salon de la vie écologique

Sud-Ouest, Dominique Bayle-Siot, le 21 Janvier 2009

ECO’VIE. Du 30 janvier au 1er février, la Maison des associations se met à l’heure écolo

En lieu et place du classique dossier de presse papier, une petite clé USB avec habillage bois certifié PEFC (bois issu de forêts gérées durablement). Un pot de l’amitié version 100 % bio (d’ailleurs savoureux). La conférence de presse de présentation du premier salon Eco’vie, organisée hier en fin de matinée dans les salons de la mairie, a donné le ton. La manifestation proposée les 30, 31 janvier et 1er février à la Maison des associations, à Glain, ne ressemblera à aucune autre.

Marina Michallet et Luc Petit (Vent d’idées) annoncent la couleur : vert. « Ce salon est organisé pour promouvoir un mode de vie plus sain, plus équilibré, non polluant, économe en énergie et en matières premières », préviennent-ils. Le couple organisateur ne s’arrête pas au discours, il montre l’exemple.

À pied et à vélo

Zéro papier, pas de moquette sur les stands, des lampes basse consommation, des cloisons en sapin EPFC, du tri sélectif, des partenariats passés avec des prestataires et des institutions pour favoriser les transports collectifs, navettes électriques, covoiturage, et transports super-doux, bicyclettes (mises à disposition gratuitement depuis les parkings), marche à pied, etc, « nous avons voulu un salon écoresponsable ». Les voitures qui arriveront avec au moins quatre passagers bénéficieront d’un emplacement privilégié aux portes du salon, les insouciants marcheront un peu plus… Non mais !

« On en avait un peu rêvé, vous l’avez fait », s’est félicitée Martine Bisauta, adjointe au maire en charge des questions de développement durable. Elle est évidemment la première supportrice de l’événement.

50 centimes reversés

Une centaine d’exposants triés sur le volet avec l’aide de l’Ademe, de représentants d’organismes et labels. Pas question de céder à la médiocrité ou à l’unique but commercial préviennent en choeur Marina Michallet et Luc Petit. Dans les allées, seront présentés des spécialistes de l’écohabitat, environnement et développement durable, alimentation bio, santé, bien être et loisirs verts. Quelque 70 conférences et ateliers pour enfants seront proposés à la curiosité du public. Lire la suite

Après le climat, la biodiversité est notre plus grand défi

metrofrance.com, le 20 janvier 2009

«Après le climat, la biodiversité est notre plus grand défi»

Interview de Sébastian Winkler, responsable du « compte à rebours » pour la biodiversité au sein de l’IUCN (Union mondiale pour la nature). L’UICN est la principale ONG mondiale consacrée à la cause de la préservation de la biodiversité. Elle réunit 83 États, 114 agences gouvernementales, plus de 800 ONG et plus de 10 000 experts et de scientifiques de plus de 180 pays.  

Qu’est-ce que c’est le « Compte à rebours 2010 » ?

Le « compte à rebours 2010 » a été décidé premièrement en Europe en 2001 au sommet de Gothenburg où les chefs d’Etat  ont décidé d’arrêter la perte de biodiversité d’ici à 2010. Puis au sommet mondial de la Terre de Johannesburg en 2002. Je crois qu’après le réchauffement climatique,  la biodiversité est notre plus grand défi. Aujourd’hui, selon les statistiques, on perd 150 espèces par jour. Et au niveau européen, selon la Commission, il y a 80% des écosystèmes dans des conditions de préservation défavorables. C’est une grosse crise.

La perte de biodiversité qu’est ce que cela implique pour l’homme ?

La biodiversité est le fondement de tout développement économique. La nature nous rend d’innombrables services comme la filtration des eaux, de l’air, la pollinisation. On est en train de perdre cette richesse et des solutions potentielles de développement futur. Si on regarde par exemple le secteur de l’innovation technologique, ils s’inspirent souvent des mécanismes qu’on trouve dans la nature. Dans une étude globale réalisée par sir Nicolas Stern sur les conséquences économiques du réchauffement climatique, on estime que le coût de l’inaction vis-à-vis de la perte de biodiversité, nous serait de 6% de notre PIB.

On est en janvier 2009… il nous reste à peine deux ans pour agir. Comment arrêter la perte de biodiversité d’ici-là ?

Ce que le « compte à rebours » essaie de faire est de mobiliser tous les acteurs. Même si c’est une décision des Etats, ceux-ci ne peuvent pas atteindre ces objectifs tous seuls. Il faut donc fédérer les autorités locales, comme aujourd’hui à Paris. En signant la Déclaration du Compte-à-rebours 2010 pour la Biodiversité, des collectivités locales franciliennes s’engagent et témoignent de leur volonté d’enrayer la perte de la Biodiversité. Comme c’est le cas au Danemark où un maire sur cinq a signé la déclaration. Il faut sensibiliser et agir. Depuis 2007, plus de 50% de la population mondiale vit en ville. Ces populations se concentrent sur 2% de la superficie de la planète, mais en consomment 75% des ressources naturelles.  Lire la suite

Vient de paraître : Aires protégées, espaces durables ?

Vient de paraître : Aires protégées, espaces durables ?

Catherine Aubertin, Estienne Rodary (éd.)

IRD – objectifs suds

Autrefois enclaves marginales de protection de la nature, les aires protégées, apparues dès la fin du XIXe siècle, représentent aujourd’hui 12 % des surfaces émergées et concernent l’ensemble des territoires de la planète. Dans le contexte du développement durable, on attend à présent qu’elles répondent à la fois à des objectifs de conservation de la biodiversité et de développement social.

La « durabilité » de ces espaces est en effet au cœur des politiques actuelles de gestion de l’environnement. Quelles sont, dans ce contexte, les nouvelles formes juridiques et territoriales des aires protégées ?

Comment s’inscrivent-elles dans les infrastructures naturelles régionales et les réseaux écologiques transnationaux ? Quels outils de valorisation économique peuvent-elles offrir ? Autrement dit, dans quelle mesure les diverses aires protégées – parcs nationaux, réserves naturelles, réserves de biosphère, aires marines, corridors, terres indigènes, etc.   – s’affirment-elles comme des espaces d’expérimentation du développement durable ?

Pour répondre à ces questions, cet ouvrage alliant études régionales et globales analyse les tendances actuelles de la conservation. À travers le regard d’économistes, d’écologues, de juristes, d’anthropologues et de géographes, il propose une approche inédite des tensions qui se cristallisent autour d’une nature à réinventer.

Avec des contributions de Bruce Albert, Fano Andriamahefazafy, Catherine Aubertin, Marie Bonnin, Jean Boutrais, Ambroise Brenier, Stéphanie Carrière, Christian Chaboud, Gilbert David, Jocelyne Ferraris, Geoffroy Filoche, Géraldine Froger, Florence Galletti, Dominique Hervé, Anne-Elisabeth Laques, François-Michel Le Tourneau, Philippe Méral, Johan Milian, Florence Pinton, Andi Rabearisoa, Hervé Rakoto-Ramiarantsoa, Pascale de Robert, Estienne Rodary.

Sommaire

Le développement durable, nouvel âge de la conservation

Catherine AUBERTIN, Florence PINTON et Estienne RODARY

Redéfinitions des aires protégées

Extension et diversification des aires protégées : rupture ou continuité ?

Estienne RODARY et Johan MILIAN

Aires marines protégées et gouvernance : contributions des disciplines et évolution pluridisciplinaire
Christian CHABOUD, Florence GALLETTI, Gilbert DAVID, Ambroise BRENIER, Philippe MéRAL, Fano ANDRIAMAHEFAZAFY et Jocelyne FERRARIS

De nouveaux outils ?

Les corridors, passage obligé ? L’exemple malgache

Stéphanie M. CARRIÈRE, Dominique HERVé, Fano ANDRIAMAHEFAZAFY et Philippe MéRAL

Les aires protégées dans la mise en place des réseaux écologiques. Gestion globale de la nature ougestion des institutions de conservation ?

Marie BONNIN Lire la suite

Les bords de champs, refuge des mauvaises herbes ?

inra.fr, Fiche de Presse Info, le 18 décembre 2008

Les bords de champs cultivés, ultime refuge des mauvaises herbes ?

Quel est l’impact potentiel de l’évolution des pratiques et paysages agricoles sur la végétation ? Pour y répondre, des chercheurs de l’unité de Biologie et gestion des adventices de l’INRA de Dijon ont entrepris de quantifier la contribution des différents éléments d’un paysage agricole dans la composition et la diversité floristique. A partir de relevés de la flore adventice (les « mauvaises herbes ») réalisés à trente ans d’intervalle, les chercheurs ont analysé l’évolution des espèces recensées à l’intérieur des parcelles cultivées. Ils ont aussi comparé la composition et la fréquence des adventices à l’intérieur des champs et dans les bordures considérées ici comme la bande la plus externe de la culture et faisant l’interface avec les talus, les chemins ou les haies attenantes. 222 espèces observées au cours de l’une ou l’autre des deux campagnes de suivi (réseau Biovigilance Flore) ont été comparées entre 1968-1976 et 2005-2006, sur les mêmes 158 parcelles de Côte d’Or.

Dynamique de disparition

En 30 ans, le nombre moyen d’espèces par parcelle cultivée (richesse spécifique) a chuté de 44% alors que le nombre moyen de mauvaises herbes par m2 (densité) a, quant à lui, diminué de 67%. Les parcelles sont donc globalement beaucoup plus « propres » de nos jours. La composition des communautés adventices s’est également fortement modifiée. Sur les 188 espèces recensées lors de la première campagne, 67 ont disparu contre seulement 34 nouvelles espèces recensées en 2005-2006.

Un tiers de ces espèces disparues des parcelles cultivées depuis les années 1970 ne se trouve plus que dans les bords des champs. Ceux-ci abritent dorénavant plus d’espèces végétales que l’intérieur des parcelles. Cette répartition touche aussi bien les espèces rares à valeur patrimoniale que les espèces les plus communes. Aujourd’hui, les bords des champs accueillent les reliques des populations adventices en déclin.

Ce déclin pourrait être d’autant plus préoccupant qu’il affecte des espèces reconnues pour leur rôle bénéfique dans le paysage agricole. Le fonctionnement des agro-systèmes pourrait en être affecté en privant certains oiseaux granivores ou insectes phytophages de sources de nourriture (pollen, nectar, graines…) ou d’habitat qu’elles procurent. D’ores et déjà, les chercheurs ont observé une disparition plus marquée des espèces pollinisées par les insectes. Les chercheurs de l’INRA de Dijon débutent des études complémentaires sur les relations entre les adventices et certains insectes, notamment les carabes dont certains sont prédateurs de graines des mauvaises herbes.

Longtemps considérées comme nuisibles, les mauvaises herbes des zones de culture ne bénéficient d’aucun statut de protection. Parmi les espèces de mauvaises herbes disparues complètement des parcelles cultivées, certaines, d’une grande valeur patrimoniale, sont sur la liste rouge du Plan national d’action pour la conservation des plantes messicoles, comme la gagée des champs (Gagea Villosa) et la nigelle des champs (Nigella Arvensis). Concilier l’activité de production agricole et le maintien de la biodiversité en zone de grandes cultures constitue un enjeu de recherche auquel participent les travaux sur l’évolution de la flore adventice.

Les bords de champs constituent un habitat probablement privilégié, dans l’espace cultivé, pour les espèces adventices moins compétitives car Lire la suite

Europe : Mettre le paquet sur l’efficacité énergétique

journaldelenvironnement.net, Victor Roux-Goeken, le 23 janvier 2009

Les parlementaires européens veulent mettre le paquet sur l’efficacité énergétique

Pour aller plus loin dans le JDLE Quand les économies d’énergie disparaissent du paquet Climat et Directive 2006/32/CE

L’Union européenne parviendra-t-elle à rester dans les clous des objectifs climatique et énergétique qu’elle s’est fixés ? Sans doute, à condition que l’objectif de 20% de gains d’efficacité énergétique d’ici 2020 devienne juridiquement contraignant, affirme la commission parlementaire européenne Industrie dans un rapport de l’eurodéputé hongrois András Gyürk (PPE), adopté mercredi 21 janvier.

Plus de 20% de l’énergie consommée dans l’UE sont gaspillés en raison de l’inefficacité énergétique du continent. 400 millions de tonnes équivalent pétrole (MTep) pourraient être économisées, et 860 millions de tonnes d’émissions de CO2 évitées. Ne sont obligatoires «que» la baisse de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, par rapport à leur niveau de 1990, et une part de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale (1).

La commission Industrie souhaite que les Etats membres adoptent des objectifs intermédiaires plus ambitieux que ceux fixés par la directive de 2006 relative à l’efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques (2). Cette directive donne un objectif national minimum d’efficacité énergétique de 9% en 2016, insuffisant pour atteindre l’objectif final de 20% en 2020. Les députés souhaitent que la directive soit révisée à partir de 2012.

Le bâtiment contient un potentiel de gains d’efficacité énergétique d’environ 27%, selon le rapport. Un gisement qui devrait être exploité par les fonds structurels et de cohésion, surtout pour le bâtiment existant et social, où inefficacité énergétique rime avec précarité.
Enfin, les députés préconisent l’installation obligatoire de compteurs électriques «intelligents» –destinés à optimiser la consommation– dans tous les bâtiments Lire la suite

Jean-Marie Pelt « Biologie : vive les faibles ! »

lexpress.fr, Vincent Olivier, le 14 janvier 2009

Biologie : vive les faibles !

Dans son dernier livre, sorti cette semaine, le biologiste Jean-Marie Pelt récuse la thèse de la « loi de la Jungle » chère à Darwin. Une lecture revigorante.

Non, ce ne sont pas nécessairement les plus forts qui s’en tirent le mieux ! Telle est, en substance, la théorie de Jean-marie Pelt, biologiste, pharmacologue et président de l’Institut européen d’écologie. De fait, son dernier ouvrage, « La raison du plus faible » (*), constitue une attaque en règle du darwinisme. Facile d’accès, bourré d’exemples éclairants, voilà un livre d’autant plus sympathique qu’il ne se limite pas à des exposés théoriques. Ainsi Jean-Marie Pelt n’hésite pas à « balancer » sur les méfaits de la compétition à outrance chère à quelques néo-libéraux…

Vous ne croyez pas à « la loi du plus fort » dans la nature ?

En tout cas il existe de nombreuses exceptions… Prenez le pissenlit : plus vous le piétinez, plus vous l’arrachez et plus il repousse! Les grands palmiers en revanche, très spectaculaires, sont fragiles, puisqu’ils n’ont qu’un bourgeon à leur sommet et qu’il suffit d’une forte tempête pour le décapiter.

Et dans le règne animal ?

C’est la même chose ! A la fin du Tertiaire, les dinosaures et les grands carnivores disparaissent, mais les petits mammifères, ceux qui pèsent moins de 25 kgs, s’en sortent car ils parviennent à  s’adapter.

Vos observations sont-elles applicables à la société actuelle?

Je fais au moins ce constat : le capitalisme qui privilégie le gigantisme (multinationales, fusions-acquisitions etc.) est aujourd’hui en crise, tandis que les micro projets, fondés sur la solidarité et la complémentarité, sont promis à un bel avenir. « Small is beautiful » comme disent nos amis anglo-saxons.

Vous êtes donc optimiste ?

Raisonnablement. Disons que je pense qu’on assiste actuellement à une forme de prise de conscience collective. « Ca fermente »…  L’écologie par exemple, Lire la suite

Sorties ornithologiques à Captieux avec le Parc et la LPO

Sud-Ouest, Pierre Lascourrèges, le 23 Janvier 2009

SORTIES ORNITHOLOGIQUES À CAPTIEUX. Découvrez les zones d’hivernage des grues cendrées dans la Haute Lande

Le pays des grues

Vous rêvez d’une sortie en pleine nature. Faites suivre une bonne paire de jumelles. Prévoyez une tenue chaude pour un week-end en famille ou entre amis. Les naturalistes de la Ligue de la protection des oiseaux et du Parc naturel régional des Landes de Gascogne vous invitent à suivre une sortie ornithologique sur la trace d’un grand migrateur européen.

Du nord de l’Europe

Avec une envergure dépassant deux mètres, une hauteur d’environ 1 m 20, un plumage d’un gris uniforme rehaussé de blanc et de noir sur le cou et la tête, et une calotte rouge qui vient coiffer le sommet du crâne, la grue cendrée est un des plus grands oiseaux protégés d’Europe. On l’appelle respectueusement la dame grise. C’est d’ailleurs tout au nord de l’Allemagne à la Finlande et jusqu’à la Russie qu’elle vient à nicher au printemps.

Au début de l’automne, elles se rassemblent en grandes troupes et entament un long voyage qui les conduit vers le sud. Leurs vols en formations ordonnées en V se succèdent de jour comme de nuit. Après plusieurs étapes en Champagne humide, elles mettent le cap vers les Landes de Gascogne, pour y bénéficier des conditions d’hivers tempérés et humides.

Le couvert et le gîte

C’est justement sur ce territoire sacré de la Haute Lande, au départ de Captieux, que démarrent les sorties sur les points d’observation. La première étape du groupe embarqué dans un bus se situe dans la plaine, sur une zone de gagnage. Ici, les grues se nourrissent principalement de grains de maïs restés au sol.

« L’histoire de la grue cendrée dans nos contrées n’est pas récente », rapporte Frédéric Gilbert, chargé de mission tourisme de pleine nature au Parc naturel régional des Landes de Gascogne. « Il faut deux conditions pour retenir les grues. Elles sont un peu comme les touristes. On leur fournit le couvert et le gîte. »

Dix mille oiseaux

Dans les champs, les grues glanent le maïs délaissé par la moisson. Au crépuscule, elles regagnent les zones humides pour y passer la nuit. On évalue leur nombre à un peu plus de dix mille à Captieux. Sur le camp militaire, elles trouvent leur dortoir, sur des zones de quiétude, le plus généralement de faible profondeur d’eau, qui permettent aux grues de se rassembler et de passer la nuit à l’abri des prédateurs.

Avant que le jour ne décline, les vols en V se succèdent dans le ciel, quand les grues regagnent leurs dortoirs.

C’est un moment privilégié pour les observer, en collant son oeil sur la lentille des longues vues grossissantes ou bien dans le viseur d’un téléobjectif.

Écotourisme

Au-delà de la sortie du dimanche après-midi sur les zones d’hivernage, hébergeurs et propriétaires de chambres d’hôtes proposent des week-ends complets, engagés aux côtés du Parc naturel régional et du Pays des Landes de Gascogne dans un tourisme respectueux des paysages, de l’environnement et Lire la suite

Gradignan, cours de phytothérapie hebdomadaire

Association ICARE (Itinérances Culturelles – Arts et Rencontres), le 22 janvier 2009

Les cours se tiendront le jeudi de 18h30 à 19h30 à quelques mètres du jardin médiéval de 18 h 30 à 19 h 30 le jeudi à l’Institut national des Jeunes Sourds (INJS) – 25, cours du Général De Gaulle 33170 Gradignan

“En dehors des visites, nous proposons, pour les adultes, un atelier de phytothérapie, des conférences et des journées de stage sur le thème des plantes, permettant de mieux comprendre leur rôle et leur importance dans la vie quotidienne à travers le temps.
L’atelier de phytothérapie : “Un jour… une plante”

Venez découvrir les vertus des plantes du jardin médiéval, berceau de la phytothérapie d’aujourd’hui !

Après avoir identifié la plante sur pied, nous traiterons de sa composition chimique, de ses propriétés, de ses différentes utilisations à travers le temps, d’hier à aujourd’hui : médicinales, cosmétiques, culinaires, tinctoriales ou magiques… avec l’aide de quelques formules ou recettes !”

Les Conférences :

Cela permet d’évoquer plus particulièrement, les propriétés curatives des plantes du jardin, mais aussi Lire la suite

30 janvier à Mauléon débat « les énergies en question »

Alkarkide, le 23 janvier 2009

(LI n°1) Réunion-Débat : les énergies en question…

Le 30 janvier 2009, l’association ALKARKIDE-SOLIDAIRE organisera une réunion-débat autour du thème des énergies.

Comment se déplacer, se chauffer, se nourrir demain, à l’heure où les énergies deviendront de plus en plus rares et de plus en plus chères, avec une population mondiale en constante augmentation et des besoins sans cesse croissants ?

Quelles seront les conséquences pour chacun d’entre nous dans notre vie quotidienne ?

Les invités à cette réunion-débat et information sont : Lire la suite

De Castillon à Bx le 29 janvier, le naturel revient au galop

Sud-Ouest, Jean-françois Harribey, le 22 Janvier 2009

CASTILLON-LA-BATAILLE. Spécialisée dans le négoce de matériaux de construction écologiques, Ouestecohabitat s’offre une vitrine à Bordeaux, sous forme de galerie d’art

Le naturel revient au galop

Il voulait être architecte. Parce qu’il ne pouvait pas se payer les études, il sera maçon. Dans le sens de celui qui s’est mis en tête de construire un avenir plus sain, plus humain. Ça rapporte moins, mais ça permet au moins de rêver à un monde meilleur.

Après quelques études commerciales qui l’ont définitivement fâché avec les terminologies en termes de finances, de chiffres d’affaire ou de bénéfices, Gaetan Périssé, 26 ans, fils d’artisan tarbais plus préoccupé des valeurs nutritives du haricot-maïs que des cours de la bourse, s’est lancé avec son frère Ghislain et un ami, François Soustre, dans le négoce de matériaux naturels, durables pour les constructions écologiques, et des économies d’énergie.

Produits d’hier et de demain

Si le Grenelle de l’environnement n’a pas encore fait éclater ce créneau sur le marché du bâtiment, les frémissements de la demande, du moins l’intéressement constaté sur les foires et marchés qu’ils fréquentent pour assurer la promotion de ce type de démarche et de produits, ne fait qu’asseoir leur profonde conviction : ça ira mieux demain. Quand tout le monde aura pris conscience qu’en, pleine crise économique, environnementale et sociale, rien ne vaut le retour et le recours aux produits simples, sains et humains qui se trouvent encore à portée de main.

« Nous connaissons la durabilité de la pierre de Fontenac pour les murs, le bois des Landes pour les charpentes, comme le sable de la Garonne et ou de la Dordogne : proximité des ressources, énergies renouvelables, matériaux durables, ce sont les bases de l’éco-construction ».

Grossiste

Les anciennes écuries du château de Castillon la Bataille qui ont servi de fabrique de cheminées, d’atelier de mécanique et même de boîte de nuit, abritent aujourd’hui le nid du concept que la société y développe depuis deux ans. Entre ses murs qui ont plus de 150 ans, elle y a regroupé les structures propres d’une maison d’hier, d’aujourd’hui et de demain, avec ses isolations naturelles en fil de chanvre, laine de mouton, l’ouate de cellulose très performante pour les murs et les cloisons, la laine de bois, excellente pour le sol et la toiture, le liège connus pour ses qualités hydrophobes dans les caves mais tout aussi incontournable pour l’isolation phonique. « Des produits respirants, durables qui fonctionnent aussi bien l’été que l’hiver », insiste Gaetan.

La ferme regorge également de produits qu’elle commercialise, liés à l’étanchéité à l’air, aux énergies renouvelables (solaire, éoliens, micro photovoltaïque), aux économies d’énergie (LED pour l ‘éclairage), chauffe-eau solaire, poêle à bois pour le chauffage, récupérateur d’eau, à la décoration et aux finitions, avec toute une gamme de pots de peintures naturelles.

Ouestecohabitat dont le concept oscille entre la maison passive et l’éco-construction reste un grossiste en matériaux naturels et économies d’énergie, qui intéresse les artisans, mais aussi et peut-être, surtout les particuliers qui se lancent dans les travaux. « Mais à 40 km de Bordeaux, l’éco-construction garde peut-être une image bohème et rurale, ou bobo », fait remarquer Gaétan. « C’est pourquoi nous voulions manifester notre présence sur la capitale d’Aquitaine pour prouver le contraire », explique-t-il.

Une galerie d’art en ville

La société a donc ouvert depuis quelques jours un magasin de ville d’un genre tout particulier, « Nature d’éco », cours de la Martinique. « Il s’agit en fait d’une galerie d’art où les matériaux nobles tels que la chaux, la terre, l’huile de lin se côtoient, la laine de mouton faisant office de cimaises, le tout éclairé par une lampe Led de 150 watt d’une durée de vie de 55 000 heures », précise Gaetan.

Il sera inauguré le 29 janvier, Lire la suite

St André de Cubzac : Conf. du Pr Belpomme le 5 février

Conférence du Professeur Belpomme

Jeudi 5 février de 19h à 21h

Champ de foire de St André de Cubzac

Entrée 5€

Professeur à l’université Paris-V, praticien à l’Hôpital Européen Georges  Pompidou, et expert auprès de la Commission européenne.  Président de l’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (ARTAC)  qu’il a fondée en 1984.

Cette association a pour objectif prioritaire la prévention, et c’est pour cela qu’elle cherche à lier protection de l’environnement et amélioration de notre santé.

Le Professeur Dominique Belpomme, entouré d’une centaine de personnalités, lançait en 2004  » l’appel de Paris », véritable cri d’alerte pour la prise en compte des dangers sanitaires de la pollution chimique. Dans son dernier livre, « ces maladies créées  par l’homme » il indique que nombre de cancers sont dus à la pollution chimique de notre environnement et souhaite notamment que les pesticides Lire la suite

LPO et OCL recrutent observateurs et animateurs

Dans le cadre de l’Observatoire Régional de la Migration en Aquitaine, la LPO Aquitaine en partenariat avec Organbidexka Col Libre recrute des observateurs et des animateurs pour la saison 2009.

Les postes à pourvoir sont :

Pour la Pointe de Grave en Gironde

Du 1er mars au 31 mai 2009 : un responsable de site et un spotteur

Pour le Cap Ferret en Gironde

Du 1er septembre au 15 novembre 2009 : un responsable de site et un spotteur

Pour le Col d’Organbidexka au Pays basque

Du 15 juillet au 15 novembre 2009 : un responsable de site et un spotteur

Du 15 juillet au 30 septembre 2009 : un animateur

Pour la Redoute de Lindux au Pays basque

Du 15 septembre au 15 novembre 2009 : un responsable de site et un spotteur

Pour le Col de Lizarrieta 

Du 15 septembre au 15 novembre 2009 : un responsable de site et un spotteur

Du 1er octobre au 31 octobre 2009 : un animateur

Une préférence sera donnée pour le poste d’animateur d’Organbidexka puis Lizarrieta à une personne susceptible de participer au programme durant les 3 mois et demi.

Clôture des candidatures le 31 janvier 2009. Merci d’envoyer lettre de motivation et Curriculum Vitae à : Lire la suite

Journée zones humides à Ste Foy la G. le 30 janvier

Epidor, Marie Vermeil, le 12 janvier 2009

Dans le cadre du contrat de rivière Dordogne Atlantique, et pour faire suite au porter à connaissance sur la cartographie des zones humides réalisé au printemps 2008, EPIDOR organise, le Vendredi 30 janvier  prochain à 14h à Sainte Foy la Grande (33), une rencontre sur les zones humides.

L’ensemble des élus et acteurs du territoire du contrat de rivière sont ainsi invités à participer à cette journée qui traitera plus particulièrement des outils, notamment les documents d’urbanisme, dont les élus disposent pour préserver les zones humides sur leur territoire.

Marie Vermeil, Contrat de rivière Dordogne Atlantique, EPIDOR BP 13,  24 250 Castelnaud la Chapelle, m.vermeil@eptb-dordogne.fr, 05 53 29 17 65, 06 73 72 16 21

Fax 05 53 28 29 60

L’animatrice se tient à votre disposition lors de ses permanences le premier mercredi de chaque mois de 10h à 16h au 5-7, rue Jean Louis Faure, 1er étage, bureau n°2, à Sainte Foy la Grande

Grenelle : l’éco prêt à taux zéro devrait voir le jour d’ici 3 mois

Actu-Environnement.com, S. Fabregat, le 19 janvier 2009

Grenelle : l’éco prêt à taux zéro devrait voir le jour d’ici 3 mois

Ce prêt de 30.000 € devrait permettre aux particuliers de financer des travaux de rénovation thermique. Le dispositif est aujourd’hui en discussion entre l’Etat et les banques. Son décret d’application devrait paraître d’ici 3 mois.

Gros chantier du Grenelle de l’environnement, la rénovation thermique des bâtiments s’avère être une priorité dans le contexte actuel. Avec 43 % de la part de consommation d’énergie et 25 % des émissions de gaz à effet de serre, ce secteur constitue en effet une cible prioritaire. Energies renouvelables, isolation, performance énergétique… De formidables marges de progrès existent pour réduire l’impact du bâtiment sur l’environnement et permettre aux ménages de faire des économies.

L’éco prêt à taux zéro (éco PTZ), annoncé en septembre dernier par le gouvernement et voté lors de la loi de finances 2009, devrait voir le jour d’ici peu, après publication du décret d’application, en cours de préparation. Ce prêt de 30.000 €, d’une durée de dix ans, destiné à financer des bouquets de travaux (isolation thermique performante, remplacement de systèmes de chauffage, ventilation), apparaît comme la grande mesure du chantier de rénovation thermique. Selon le MEEDDAT, l’éco PTZ devrait contribuer au soutien du secteur du bâtiment, actuellement touché par la crise financière, et améliorer le pouvoir d’achat des ménages. Officiellement, 800.000 logements devraient en profiter d’ici 2012 pour une dépense estimée à 16 milliards d’euros.

Un prêt à taux zéro destiné à la rénovation thermique et énergétique

Institué à l’origine pour faciliter les travaux de rénovation énergétique dans les logements anciens ou l’achat de logement neuf à basse consommation énergétique, le prêt à taux zéro, après passage du texte de loi devant les sénateurs, sera finalement destiné aux seules dépenses de rénovation thermique et/ou énergétique des résidences principales.
Les travaux de rénovation du parc ancien constituent en effet une priorité : les deux tiers du parc résidentiel français ont été construits avant 1974
. Le taux de renouvellement du parc est relativement faible, avec un taux de construction annuel se situant entre 1 et 2 %.
Yann Louvel, chargé de mission aux Amis de la terre, regrette cependant que le taux à prêt zéro pour l’achat d’un logement ne soit pas assorti d’une éco conditionnalité. Les particuliers désireux d’acquérir un logement respectueux de l’environnement pourront néanmoins profiter de certains avantages : une majoration du prêt à taux zéro acquisition (jusqu’à 20.000 € supplémentaires) et un crédit d’impôt sur les taux d’intérêt majoré (40 % sur 7 ans) pour les immeubles très basse consommation anticipant sur les normes de 2012.

Un prêt simplifié et cumulable

Les conditions précises d’attribution de l’éco PTZ restent à définir. Selon Muriel Dubois-Vivioz, du cabinet de Jean-Louis Borloo, le dispositif, prévu dans la loi de Finances 2009, porte sur le logement bâti. Le travail actuel vise à définir par décret la liste des travaux qui seront pris en compte par l’éco prêt. L’objectif du gouvernement est qu’il soit mis en œuvre d’ici trois mois. La situation actuelle pourrait néanmoins faire aboutir le mécanisme plus tôt que prévu, dès le 1er février. Lire la suite

Jean Zin : Programme minimal d’un système alternatif

agoravox.fr, Jean Zin, le 27 janvier 2009

Programme minimal

On rêve de tous côtés d’un après-capitalisme qui reste complètement mythique alors que ce qui se met en place pour l’instant ce n’est qu’une régulation minimale du système, son renforcement beaucoup plus que sa remise en cause, même s’il y a des inflexions notables vers plus de justice sociale ainsi qu’une totale déconsidération des classes supérieures et de leur cynisme, considérées désormais comme aussi parasitaires et inutiles que la noblesse a pu l’être aux tout débuts de la révolution industrielle !

Certes, pour le moment on est encore dans « l’avant-guerre », avant les « événements » qui se multiplient un peu partout, avant que les conséquences de l’effondrement ne se fassent sentir socialement dans la vie de tous les jours. Pour l’instant tout cela reste abstrait, de l’ordre de l’événement médiatique qu’on proclame si facilement historique voire révolutionnaire alors qu’on avait perdu la notion même d’événement dans un monde où plus rien ne semblait pouvoir changer.

L’histoire risque de bousculer ces trop beaux ordonnancements et la catastrophe engendrer des possibilités nouvelles mais il n’y a jamais création ex nihilo. Les révolutions s’inspirent inévitablement de philosophies et d’expériences révolutionnaires précédentes plus qu’elles n’en inventent de toutes pièces. On part toujours de quelque part. Il n’est donc pas inutile de faire un état des lieux des propositions qui émergent pour l’instant afin de tenter d’évaluer leur portée et tirer le maximum du peu de potentialités révolutionnaires qu’elles laissent.

Il faut bien dire que, pour l’instant, en fait de révolution, ça ne va pas très loin ! Même s’il y a un sensible retour des idées révolutionnaires, il y a bien peu de gens qui souhaitent une étatisation de l’économie avec suppression du marché et rationnement généralisé. Encore moins voudraient sortir de l’économie industrielle ! D’un autre côté, il y en a peut-être moins encore qui se projettent dans le futur d’un mode de vie plus écologique et d’une ère de l’information qui commence à peine…

Les revendications qui émergent actuellement apparaissent très décevantes, on ne peut plus réformistes quand elles ne se cantonnent pas à la régulation du système financier. On peut penser que leur ensemble dessine malgré tout un autre modèle relativement révolutionnaire par rapport à la situation précédente, et qu’on pourrait comparer au programme du Conseil National de la Résistance d’où est née la Sécurité Sociale, bien qu’avec moins de cohérence et d’ambition (puisque les conventions collectives avaient l’ambition de sortir du marché du travail par des niveaux de salaires négociés en fonction du poste et des diplomes). Ce n’est pas la prise du palais d’hiver, non, ni la fin du capitalisme et plutôt une nouvelle de ses multiples métamorphoses comparable au fordisme des 30 glorieuses, mais ce ne serait déjà pas si mal quand même et presque une révolution si on pousse un peu au-delà. En tout cas il m’a semblé utile d’essayer d’en faire une liste minimum qui puisse trouver un large accord, à compléter mais en restant dans l’essentiel, et comment dans ce cadre aller un peu plus loin.

J’ai assez souvent martelé, en long, en large et en travers, ce qui me semblait, à la suite d’André Gorz, la condition d’alternatives locales à la globalisation marchande : revenu garanti, monnaies locales et coopératives municipales. De même, comme Jacques Robin et le Grit, j’ai toujours insisté sur la nécessaire prise en compte de l’ère de l’information et du devenir immatériel d’un travail où l’autonomie est devenue centrale. Il s’agit de voir comment ces orientations peuvent s’insérer dans les revendications plus traditionnelles et les mesures plus globales.

Le renversement du communisme dans son contraire nous rend certes moins naïfs que les anciens révolutionnaires. C’est un acquis historique et cognitif qui est décisif. Dans une démocratie on ne peut plus imaginer incarner le peuple et changer simplement le pouvoir en « renversant les oppresseurs ». Lire la suite

Jouanno « Mon travail : vendre le Grenelle sur le terrain »

liberation.fr, Guillaume Launay, le 27 janvier 2009

«Mon travail : vendre le Grenelle sur le terrain»

Nouvelle secrétaire à l’Ecologie, Chantal Jouanno met l’accent sur la pédagogie et les concrétisations locales.

Pas de période d’adaptation. A peine arrivée au secrétariat d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno s’est trouvée face à la tempête, la vraie, ce week-end. Elle enchaîne aujourd’hui au Sénat, où débute l’examen de la loi Grenelle 1. Entretien avec celle qui présidait jusqu’à la semaine dernière l’Agence de l’environnement (Ademe), après avoir travaillé auprès de Nicolas Sarkozy sur la mise en place du Grenelle.

< Comment concevez-vous votre place au sein du ministère ?

Mon rôle, c’est do the job. Et d’abord le Grenelle : mettre en œuvre ce projet souhaité par Nicolas Sarkozy, qu’on a imaginé et proposé pendant la campagne présidentielle avec Nathalie Kosciusko-Morizet. Il y a eu la phase de négociation et de transformation en texte de loi conduite par Jean-Louis Borloo, maintenant il faut transformer l’essai. La priorité absolue, c’est le vote des lois Grenelle 1et 2, et la mise en place concrète sur le terrain. Le Grenelle ne doit pas rester qu’un texte. Mon rôle, c’est de faire vivre l’écologie. Le climat, l’énergie, on en a beaucoup parlé. Il faut qu’on s’occupe aussi de la biodiversité, de l’eau, de la gestion des risques, des déchets, de la consommation, de la santé environnementale. C’est un travail d’équipe avec Jean-Louis Borloo, la complémentarité doit jouer.

< Ne craignez-vous pas que la loi Grenelle 1 soit tirée vers le bas par certains amendements ?

Globalement, même si certains ne sont pas acceptables, les amendements renforcent plutôt le texte, comme à l’Assemblée. On est dans une démocratie, c’est normal que le Parlement s’exprime. Si les sénateurs ne déposaient aucun amendement, on leur dirait qu’ils se désintéressent de la question. Plus il y a de débat, mieux c’est, car il faut qu’on continue à faire de la pédagogie. On parle encore trop «techno».

< La majorité a-t-elle évolué sur ce sujet ?

Elle a énormément progressé. Les élus de la majorité, tous les hommes politiques d’ailleurs, sont à l’image de la société. Or le sujet a évolué très vite dans la société.

< Découpage en plusieurs lois, retards… Le Grenelle n’est-il pas devenu illisible ?

Le choix d’avoir une grande loi d’orientation, suivi de lois techniques, permet d’avoir un texte qui fixe bien la ligne générale. On ne mène pas la mutation de la société en claquant des doigts, avec une petite loi de quinze articles. Il ne s’agit pas de mettre du vernis, mais de faire entrer la société dans une autre dimension. Et si ça allait trop vite, on nous dirait «Vous ne faites que du vent». Ce qui est encore dur à faire passer, c’est que l’environnement, qui était le petit ministère, le vernis qu’on étalait pour faire beau, doit devenir l’axe structurant de la politique.

< La crise économique a un peu occulté l’écologie dans le discours présidentiel. La croissance verte est-elle enterrée ?

Moi, je préfère les actes aux discours. C’est ce qui reste. J’ai eu cette crainte à propos de la crise, mais, au contraire, tous les financements du Grenelle ont été votés. Si on veut s’en sortir, il faut prendre des décisions structurelles pour être moins dépendants des aléas de court terme, du pétrole, des matières premières. Enterrer le Grenelle, c’est se garantir que dans cinq ou dix ans, on subira encore une crise cyclique.

< Les ONG s’inquiètent que le Grenelle ne soit pas à la hauteur (Libération d’hier).

Le gros enjeu de 2009, Lire la suite

Le Grenelle peine sur le terrain

liberation.fr, Guillaume Launay, le 26 janvier 2009

Le Grenelle peine sur le terrain

Des beaux discours à Paris, des pelleteuses sur le terrain ? Plus d’un an après le Grenelle de l’environnement, et alors que la loi Grenelle I est discutée au Sénat à partir de demain, les associations écologistes s’inquiètent du retour de projets mis entre parenthèses dans le cadre de la grand-messe verte de l’automne 2007. Et craignent qu’après les élans oratoires de Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo (priorité au rail sur la route, à la réduction des déchets sur l’incinération, à la biodiversité…), les vieux réflexes se remettent en place.

L’Alliance pour la planète, collectif d’ONG qui regroupe entre autres le WWF et Greenpeace, a récemment mis en ligne sa carte de France des «projets Grenello-incompatibles». «Ce qu’on veut montrer, c’est ce qui se met en place, qui va contre des mesures du Grenelle, mais est encore réversible», souligne Gaël Roustan, de l’Alliance. La critique porte parfois sur les principes (comment parvenir à 23 % d’énergies renouvelables en relançant le nucléaire avec un voire deux ou trois EPR ?) mais aussi sur les dégâts environnementaux, la transparence ou le double langage des élus.

Reproches. L’association France nature environnement (FNE), autre acteur du Grenelle, voit elle aussi, via ses associations de terrain, remonter ces inquiétudes. Et pour FNE, si l’Etat n’est pas toujours exempt de reproches, c’est souvent du côté des acteurs locaux, et notamment des élus, que la «dynamique Grenelle» ne suit pas. «On oublie trop facilement les responsabilités de chacun, pointe Sébastien Genest, président de FNE. Aujourd’hui, la priorité c’est de décliner le processus national sur le terrain.» Et de rappeler que quand il s’agit de défendre un tronçon d’autoroute ou une industrie pourvoyeuse de taxe professionnelle, il n’y a plus de droite ou de gauche mais un front d’élus unis : «Le projet de l’autoroute A45 (Saint-Etienne-Lyon), ineptie technique et environnementale, a reçu l’approbation de très nombreux acteurs politiques et économiques locaux», poursuit Sébastien Genest.

Friable. Face aux critiques, l’entourage de Jean-Louis Borloo fait valoir que plusieurs projets ont été stoppés après le Grenelle (1) et que ses services commencent seulement à prendre leurs bâtons de pèlerin : «On se met en ordre de bataille pour porter la bonne parole.» Reste qu’en période de crise, ce volontarisme semble plus friable. Que pèse la biodiversité face au chômage ? «La crise écologique, ce sera aussi de la casse sociale, répond Sébastien Genest. Si on ne change pas aujourd’hui d’échelle, elle n’en sera que plus violente Lire la suite

Dardesheim : La ville qui marche au vent, au soleil, à l’eau

La ville qui marche au vent, au soleil, à l’eau

Le Monde, Marie de Vergès, le 26 janvier 2009

Perchées sur une éminence, les 28 éoliennes du parc de Druiberg, dans le centre de l’Allemagne, se repèrent à des kilomètres. En cette matinée claire et venteuse de janvier, les hélices tournent à un rythme rapide. « Elles ne sont pas si bruyantes, surtout les plus récentes », fait remarquer le directeur technique, Thomas Radach. Il désigne avec fierté, au fond du site, l’éolienne la plus puissante du monde, d’une capacité de 6 mégawatts (MW).

D’ici quatre ans, la région du Harz, où se trouve le parc de Druiberg, prévoit de recourir exclusivement aux énergies renouvelables. Elle veut couvrir les besoins en électricité de ses 250 000 habitants grâce à un système combiné de centrales recourant aux énergies hydraulique, solaire, éolienne ou à la biomasse.

A l’aplomb de la colline, la petite ville de Dardesheim s’enorgueillit d’avoir déjà atteint l’autonomie énergétique. Cette commune d’un millier d’âmes produit annuellement quarante fois plus d’électricité qu’elle n’en consomme. Des installations photovoltaïques ont été installées sur les toits de l’école, de la caserne de pompiers et de nombreux particuliers. En face de la mairie, un compteur indique aux passants la quantité d’énergie solaire produite en temps réel et d’émissions de CO2 ainsi économisées. « En plus, c’est économiquement intéressant, car il est possible de revendre le surplus aux opérateurs du réseau », explique Ralf Voigt, l’adjoint du maire.

Dardesheim sait pourtant qu’elle ne peut se contenter du vent et du soleil, deux formes d’énergie aléatoires car dépendantes de la météo. Une centrale au biogaz a donc été construite à l’entrée de la ville. Enfin, pour compléter le dispositif, le parc éolien de Druiberg est désormais relié à une centrale hydraulique, à une trentaine de kilomètres. Deux énormes citernes y sont alimentées grâce à l’excédent d’énergie produit par les éoliennes. Lorsque le vent tombe ou que le soleil s’efface, les vannes des bassins sont ouvertes de manière à faire tourner deux turbines de 40 MW chacune.

Le même concept doit maintenant être étendu à une plus grande échelle dans le Harz. Le projet, lancé début décembre 2008, est subventionné à hauteur de 10 millions d’euros pour quatre ans par l’Etat fédéral. « Le gouvernement considère qu’il s’agit d’un modèle pour l’avenir. Lire la suite

L’Allemagne, championne des énergies propres

Le Monde, Marie de Vergès, le 26 janvier 2009

L’Allemagne, championne des énergies propres

A Berlin, les bâtiments du Bundestag, le parlement allemand, se veulent un modèle en matière d’énergies propres. Une installation photovoltaïque de 3 600 m2 couvre la totalité des besoins en électricité. Des centrales de cogénération, alimentées en biodiesel, permettent de maintenir une température constante.

L’Allemagne se positionne aujourd’hui à l’avant-garde du développement des énergies renouvelables. Quasi inexistantes il y a une quinzaine d’années, celles-ci représentaient 15,3 % de l’approvisionnement en électricité en 2008. « Aucun pays ne connaît une expansion aussi rapide« , note Claudia Kemfert, experte à l’institut économique de Berlin (DIW).

Berlin a pris la tête du mouvement en instaurant, très tôt, un cadre législatif avantageux. Une loi pour la promotion des énergies renouvelables (EEG) a été adoptée dès 2000, à une époque où le parti vert était membre du gouvernement de coalition. Copiée par de nombreux pays, dont la France, elle garantit aux producteurs un prix minimal à la vente. Le texte est régulièrement révisé pour adapter les tarifs aux progrès technologiques.

En favorisant un retour sur investissement assez rapide, cet outil a donné un coup d’accélérateur au secteur. Les objectifs fixés par le gouvernement ont jusqu’à présent toujours été remplis avec un temps d’avance. En 2007, l’Allemagne a même contribué à plus de la moitié (52,7 %) de l’augmentation de la production d’électricité renouvelable de l’Union européenne (UE), selon l’Observatoire des énergies renouvelables.

La même année, les énergies propres ont permis de réduire de quelque 115 millions de tonnes les émissions de CO2. Un résultat essentiel pour respecter les objectifs climatiques de l’UE, car le pays, qui prévoit de sortir du nucléaire d’ici à 2020, projette de construire des centrales au charbon. Parallèlement, l’Allemagne s’est fixé un objectif de 30 % d’énergies vertes dans sa production électrique à l’horizon 2020.

L’environnement n’est qu’un aspect de l’engagement allemand. L’enjeu est aussi – voire surtout – économique : aujourd’hui, les énergies renouvelables font travailler plus de 250 000 personnes outre-Rhin, et le pays domine le marché mondial de l’éolien et du solaire, en termes de capacité. En pointe, l’industrie éolienne exporte près de 85 % de sa production.

« Le gouvernement tente d’accompagner le mouvement grâce à un soutien massif en faveur de la recherche sur les techniques », Lire la suite

OGM : il faut sauver la clause de sauvegarde !

France Nature Environnement, communiqué de presse, le 23 janvier 2009

OGM : il faut sauver la clause de sauvegarde !

La Commission européenne (CE) vient de saisir, le 21 janvier, deux comités aux fins d’autoriser des cultures commerciales de deux maïs OGM – le TC 1507 de Pioneer et le Bt 11 de Syngenta – et d’invalider les clauses de sauvegarde qui s’opposent à la culture du maïs MON 810, en France, en Grèce et en Hongrie. Réaction.

De nouvelles autorisations d’OGM. FNE conteste la position ouvertement pro-OGM de la Commission, qui est contraire au principe de précaution, aux constats scientifiques et à l’avis plusieurs fois exprimé du Conseil des Ministres européen de l’Environnement.
La Commission se range ainsi à l’avis de l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments (AESA / EFSA), selon laquelle ces plantes modifiées ne présentent aucun risque pour la santé ni pour l’environnement. Or, ces procédures d’évaluation des risques ont été remises en cause par les 27 ministres de l’Environnement, le 20 octobre 2008. Ces derniers se sont prononcés unanimement en faveur du renforcement et de l’harmonisation des méthodes d’évaluation des risques entre les pays de l’Union.

Lylian Le Goff déclare : « FNE pose clairement la question d’une enquête sur le fonctionnement de l’AESA / EFSA ainsi que sur la validité de ses avis. De même les autorisations délivrées par la Commission sont inacceptables et contraires aux travaux scientifiques contradictoires et pluralistes et à l’avis du Conseil des Ministres européens de l’Environnement ».

La levée de la clause de sauvegarde ? A la suite du Grenelle de l’environnement, FNE s’était engagée au sein du Comité de préfiguration et jusqu’au Conseil d’Etat pour obtenir et défendre une décision de suspension (clause de sauvegarde) de la culture du MON 810.

Cette clause de sauvegarde française repose sur plusieurs constats scientifiques portant sur l’insuffisance des protocoles, l’existence de risques affectant des organismes non ciblés et sur des distances de dissémination très largement sous-évaluées.

Pour Arnaud Gossement, porte parole de FNE : Lire la suite

Une stratégie à long terme contre les émissions de GES

bulletins-electroniques.com, BE Royaume-Uni 92, le 12 janvier 2009

Sciences de l’ingénieur

Une stratégie à long terme contre les émissions de gaz à effet de serre

La teneur atmosphérique en dioxyde de carbone, gaz à effet de serre qui a le plus grand impact sur notre climat, va continuer à augmenter même si les objectifs nationaux et internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont respectés, mettent en garde certains scientifiques [1]. Selon eux, seules des mesures énergiques comme celles récemment prises par le gouvernement britannique pour réduire de 80% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, peuvent, à long terme, avoir un impact positif.

Telles sont les conclusions de l’étude « What do recent advances in quantifying climate and carbon cycle uncertainties mean for climate policy? » menée par le NERC (Natural Environment Research Council) à travers le programme QUEST (Quantifying and Understanding the Earth System), le CEH (Centre for Ecology & Hydrology), et par un programme mixte du Defra (Department for Food & Rural Affairs) et du MoD (Ministry of Defence) sur le changement climatique.

Les scientifiques sont arrivés à de telles conclusions en combinant les résultats des propositions des pays du G8 et du rapport Stern avec les dernières connaissances de l’effet du réchauffement climatique sur le cycle du carbone (cycle biogéochimique qui correspond à l’ensemble des échanges d’éléments carbone entre les océans, les roches, la matière vivante et l’atmosphère). Leurs découvertes montrent que les réductions à court terme ne suffiront pas à résoudre le problème. Les décideurs politiques doivent donc programmer leur politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur des centaines d’années. De surcroît, les calculs effectués démontrent que le niveau de réduction des émissions devant être atteint pour limiter le changement climatique doit être au-dessous de ce qui est considéré comme « dangereux ».

Jo House, responsable, à l’Université de Bristol du programme QUEST affirme que : « Pour être en mesure de prédire l’impact climatique de différents niveaux d’émissions, nous devons tenir compte de ce qui se passe dans l’atmosphère une fois que les gaz à effet de serre y pénètrent. Des gaz tels que le méthane ou l’oxyde nitreux restent dans l’atmosphère de quelques années à plusieurs décennies. Le dioxyde de carbone est un tout autre problème dans la mesure où une partie du gaz émis reste dans l’atmosphère pendant des milliers d’années ».
En outre, à cause du changement climatique, une plus grande proportion de dioxyde de carbone restera dans l’atmosphère. Même si le dioxyde de carbone est absorbé par des puits de carbone tels que les sols, les forêts et les océans, à mesure que le climat se réchauffe ceux-ci deviennent moins efficaces. C’est ce que l’on appelle la rétroaction climatique. En effet, les activités humaines entraînant un réchauffement climatique provoquent un déséquilibre des échanges de carbone entre l’atmosphère, les océans et la terre. Ces modifications entraînent dans certains cas une rétroaction positive, dans d’autres une rétroaction négative :

– le réchauffement climatique entraîne la diminution de la dissolution du CO2 dans les océans : la solubilité du CO2 dans les océans dépend en effet de leur température Lire la suite

Gradignan, Icare/Jardin de Pierral : coup de pouce massif

 Sud-Ouest, le 23 Janvier 2009

GRADIGNAN, JARDIN DE PIERRAL. Un chèque de 3 000 euros

Coup de pouce massif

Le jardin médiéval de Pierral, situé dans le parc de l’Institut national des jeunes sourds est un site unique. Il offre une découverte originale et attrayante des plantes cultivées au Moyen-Âge dans différents usages, notamment médicinal et alimentaire.

Après quatre ans d’existence, l’association Itinérances culturelles arts et rencontres (Icare), présidée par Myriam Reffet-Figarède, se lance dans la rénovation et propose une démarche pédagogique à destination des établissements scolaires du secteur. Ainsi, Icare développe un partenariat privilégié avec l’école Georges-Lasserre de Talence (pédagogie Freinet), pour faire du jardin un support de projets sur le développement durable. » Il s’agit de montrer l’importance de la biodiversité en cultivant des plantes sauvages et en employant des méthodes de culture favorisant la richesse de l’écosystème du jardin et de développer des activités sensorielles. De créer un lien fort entre les enfants et la nature. »

Le chèque remis par la fondation Caisse d’Épargne Aquitaine Poitou-Charentes va permettre de Lire la suite

Bassens : Centre de maturation des mâchefers ?

Sud-ouest, Yannick Delneste, le 23 Janvier 2009

BASSENS. Le projet de traitement des résidus des incinérateurs de Bègles et Cenon pourrait enfin voir le jour sur la zone portuaire grâce à un consensus sur le transport fluvial

Les mâchefers en vogue

Les embarcations sont rares sur la Garonne à Bordeaux. Dans quelques années, il se pourrait qu’une péniche effectue trois fois par semaine les 15 km séparant Bègles de l’incinérateur Astria de la zone industrialo-portuaire de Bassens. À bord de cette barge, 400 tonnes de mâchefers imbrûlés, subsistant au terme de l’incinération des déchets ménagers traités par les fours béglais. Au bout de ce court voyage, une plate-forme de valorisation dont le projet, grâce à ce mode de transport fluvial, recueillerait enfin l’assentiment collectif.

C’est peu dire que le dossier a voyagé sur l’agglomération et même un peu plus loin. Depuis 1998 et la mise en service d’Astria, Novergie (délégataire de la CUB) qui exploitait jusqu’au 1er janvier dernier (1) les deux incinérateurs, a multiplié les projets d’implantation. De Salles à Saint-Aubin-de-Médoc, la dizaine de sites proposés avait toujours été contestée. Dernier projet en date : Blanquefort où l’opposition d’un certain Vincent Feltesse n’avait pas été étrangère à la prise de la mairie par ce dernier en 2001.

2 600 camions en moins

Faire construire un incinérateur de déchets sans prévoir de plate-forme de maturation des mâchefers : c’est l’incongruité vécue depuis dix ans sur la CUB. Aujourd’hui les 100 000 tonnes produites chaque année par Bègles (65 000) et Cenon (35 000) sont amenées par 4 000 camions à Clérac en Charente-Maritime, à 60 km de l’agglomération. Dans cette structure vieillissante qu’un arrêté préfectoral a condamnée pour mars 2010, les mâchefers sont valorisés notamment en granulats pour les routes.

Le projet de plate-forme bassenaise répondrait aux exigences qui ont empêché les autres : « assurer près des incinérateurs la maturation de la totalité des mâchefers de la CUB, produire des granulats de qualité pour une agglomération qui connaît un déficit en la matière, et adopter un transport fluvial de la majorité de ses mâchefers, de Bègles à Bassens », liste Jérôme Saura, responsable des filières vracs, industriel, bois et dérivés au Port autonome de Bordeaux. « Ce transport par le fleuve supprimera 2 600 camions par an, divisera les émissions de gaz carbonique par cinq, le dioxyde de soufre par six. » L’acheminement des mâchefers de Cenon continuerait à se faire par la route mais les camions ne feraient plus que 10 km au lieu de 60.

10 millions d’euros

« Ce concept a séduit tout le monde aujourd’hui », Lire la suite

Maris, Limites de la croissance : la revanche de Meadows

marianne2.fr, Bernard Maris, le 22 Janvier 2009

Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain.

Limites de la croissance économique : la revanche de Meadows

Lors de la parution de son rapport sur les limites de la croissance, en 1972, Meadows était la risée de ses confrères économistes. Aujourd’hui, il est considéré comme un visionnaire et vient même de recevoir un prix. La crise a fait au moins un heureux.

Le professeur Meadows vient de remporter le « Japan Prize », l’un des prix scientifiques les plus prestigieux, pour un ouvrage qu’il a dirigé en 1972. Soit… 37 ans plus tard. Le rapport du professeur Meadows s’appelait « Les limites à la croissance » et il a été traduit en France sous le titre « Halte à la croissance ! » En effet le professeur Meadows, et les autres, proposaient, tout simplement, une croissance zéro. Meadows n’est pas si vieux que ça, il a 66 ans. Il a été prof au prestigieux Mit, Massachussets Institute of Technologie. Moi qui ai fréquenté les milieux économiques, je n’ai jamais vu autant de ricanements, je veux dire autour de Meadows et de son rapport. Meadows était un gauchiste au pire, un idéaliste au mieux, un ennemi du progrès, un amateur des cavernes et de la viande boucanée, un ennemi du Sud et des pauvres qui ne demandaient qu’à se développer ou à s’enrichir etc. etc.
Son rapport reposait sur une hypothèse infiniment simple. Les ressources sont limitées : le pétrole, le charbon, l’eau, l’uranium, les forêts, n’existent pas à profusion. Or la population humaine semble devoir croître indéfiniment. Et les besoins de la population humaine croissent encore plus vite que la population elle-même. Rien de commun entre les besoins de l’Américain moyen et les besoins du Bushiman ou du Pygmée lambda. Donc l’humanité va se heurter de façon dramatique au mur de la rareté. Cqfd. Stop à la croissance, vive la croissance zéro, arrêtons tout.

Meadows et Malthus avaient seulement raison trop tôt

Ce qui faisait ricaner les économistes. Ils s’esclaffaient, même. Ah ! ah ! Tout ce que dit Meadows, Malthus le disait déjà, Malthus le pasteur de l’apocalypse économique. Il disait ça en 1800, dans son « Essai sur le principe de population » et nous sommes en 1972, ah-ah ! Car Malthus, pas plus que ce pauvre Meadows, n’avait prévu une chose : la hausse des rendements ! l’incroyable progrès de la productivité qui fait que le quintal de blé produit par cent paysans en 1800 est produit par un seul paysan aujourd’hui. Et les économistes de rire.
En réalité, il n’y a pas de quoi rire. Malthus et Meadows ont simplement eu raison trop tôt. Le mur de la rareté approche, et nous allons nous heurter contre lui. Lire la suite

Colloque : Les catastrophes écologiques et le droit…

catastrophesecologiquesetdroit.fr, le 23 janvier 2009

Pour info et diffusion, veuillez trouvez ci dessous et ci joint l’annonce du colloque « Les catastrophes écologiques et le droit : échecs du droit, appels au droit »

Le Centre de recherche interdisciplinaire en droit de l’environnement, de l’aménagement et de l’urbanisme (CRIDEAU – OMIJ) et le Centre international de droit comparé de l’environnement (CIDCE), avec le parrainage de la Société française pour le droit de l’environnement (SFDE), ont le plaisir de vous annoncer la tenue d’un colloque international ayant pour thème :

« Les catastrophes écologiques et le droit, échecs du droit, appels au droit »

Ce colloque se déroulera les 11, 12 et 13 Mars 2009 à la Faculté de droit et des sciences économiques de Limoges. Il accueillera, entre autres contributions, celles de Jean-Pierre Dupuy, de Corinne Lepage, de Jean-Pierre Marguénaud, de Jacques Testart ainsi que les conclusions de Mireille Delmas Marty et de Michel Prieur. C’est à l’occasion du colloque que sera présenté le « Projet de Convention relative au statut international des déplacés environnementaux » élaboré par un groupe d’universitaires de la Faculté de droit et des sciences économiques de Limoges.

Tous les renseignements relatifs au colloque sont disponibles sur le site internet dédié au colloque Lire la suite

Crise économique : Les (vrais) emmerdes commencent

lafinducapitalisme.net, Aureliano Buendia, le 14 janvier 2009

Les (vrais) emmerdes commencent

2008 vous a plu ? Vous allez adorer 2009…

Bon, meilleurs vœux à tout le monde, santé et bonheur et… et c’est déjà pas mal, parce que question pognon, ça va être coton. On rentre direct dans le vif du sujet avec le déficit commercial américain, publié hier.

– 40,4 Milliards de dollars pour le mois de Novembre.

C’est une réduction énorme (26% en un mois ! ça fait près de 5 ans qu’on n’était plus passé en-dessous de 50 Mds/mois) qui, théoriquement, pourrait annoncer que le vrai rééquilibrage vient de commencer. Et que les US vont donc être, enfin, contraints d’adopter un train de vie plus en adéquation avec leurs moyens ; ce qui ne signifierait en aucun cas la fin de la crise, mais au moins, le début de la disparition des causes réelles de la crise.

Sauf que… je sais pas, y a un truc qui ne me plait pas dans ce chiffre.

Déjà, c’est beaucoup, beaucoup trop rapide. Le timing est un truc essentiel en économie (la vraie, pas dans les livres). Il est crucial que les différents acteurs aient le temps d’adapter leur comportement à la nouvelle situation. Là c’est trop rapide. Un peu comme en plongée, en fait. Si vous remontez comme une balle après avoir passé 5 ans à -50m, c’est l’accident de décompression assuré. Et là, le corps, c’est toute l’économie US.

Ensuite, si on regarde dans le détail, la majeure partie de la baisse du déficit est due à l’effondrement du prix du pétrole. Très fragile donc. Pour le reste, on constate surtout une chute violente de l’ensemble des échanges (importations et exportations). Bref, tout ça donne l’impression que le retour sur terre, après des années de vie à crédit, risque d’une part d’être assez violent et d’autre part de laisser quand même subsister des déséquilibres profonds. Ni le beurre, ni l’argent du beurre, en somme.

Voilà pour les courants de fond, maintenant retour en surface, où la tempête fait rage.
Je réitère ma prévision d’une vague de faillites sans précédent et dans tous les secteurs dès le premier semestre 2009. Rien qu’aujourd’hui, 2 chaines de magasins US, ainsi que la multinationale Nortel ont fait faillite. Citigroup, la plus grosse banque américaine, semble en très mauvaise posture. HSBC aurait besoin d’une recapitalisation de 27 Mds. L’industrie automobile US est dans le coma, etc.

C’est assez dingue à imaginer, mais tout le monde sous-estime encore l’ampleur du merdier. Un petit exemple : même très bien informés, vous avez du entendre parler de 3 ou 4 faillites de banque aux US l’année dernière. (Une californienne, la retentissante de Lehman, et puis quelques faillites déguisées par des arrangements d’urgence). Nous en sommes pourtant déjà à 40 faillites bancaires ! Je pense que l’ordre de grandeur est le bon : tout le monde a l’impression qu’on est dans une merde noire, mais ce qui nous arrive est en fait 10 fois pire !

On ne devrait donc pas tarder à voir les premiers signes de la dernière phase de l’effondrement du système dans son ensemble : la faillite des Etats. (une agence de notation a d’ailleurs dégradé aujourd’hui la note de « sécurité » des emprunts de la Grèce. Suivants en Europe : l’Irlande, l’Espagne et le Portugal…)

Le plus hallucinant dans cette histoire est sans doute à quel point c’est gros comme une maison et à quel point tout le monde continue la fuite en avant en faisant semblant de ne pas le voir. ça ressemble comme deux gouttes d’eau à la bulle Internet ou à la folie financière des dernières années. Lire la suite

La gouvernance à l’épreuve des enjeux environnementaux…

vertigo.revues.org, le 23 janvier 2009

Colloque dans le Cadre de l’ACFAS 2009

La gouvernance à l’épreuve des enjeux environnementaux et des exigences démocratiques

Appel aux propositions (un titre et un résumé de 250 mots)

Date limite : 7 février 2009

Jeudi 14 et vendredi 15 mai 2009, Université d’Ottawa, Ontario, Canada

VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal est heureuse d’organiser un colloque transdisciplinaire de deux jours qui portera sur La gouvernance à l’épreuve des enjeux environnementaux et des exigences démocratiques.

Ce colloque, qui se tiendra les 14 et 15 mai 2009 à l’Université d’Ottawa (Canada), s’inscrit dans le cadre du congrès annuel de l’Association francophone pour le savoir. Ce colloque s’amorcera par un panel, en session plénière, intitulé Gouvernance de l’environnement et exigences démocratiques : du local au mondial alors que le panel de clôture, en session plénière, portera sur La gouvernance à l’épreuve des enjeux environnementaux.

Ce colloque de 2 jours, visant à rassembler des chercheurs-es et des professionnels-les s’intéressant aux questions de gouvernance environnementale à différentes échelles (locale, régionale, nationale, internationale et mondiale) et portant sur des questions émergentes en environnement comme celle des technosciences, comprendra plusieurs ateliers thématiques, où les conférenciers et conférencières sont invités-es à faire une présentation de 15 minutes suivie d’une période d’échanges avec l’auditoire. Les ateliers envisagés portent sur la gouvernance de l’eau, des forêts et des mines ; sur la gouvernance et le territoire ; sur les enjeux technoscientifiques et la gouvernance et enfin sur la gouvernance mondiale des enjeux environnementaux. À la lumière des propositions reçues, d’autres thématiques pourront éventuellement être proposées.

Lors de ce colloque, qui marquera les débuts de la dixième année d’existence de VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement, sera lancé le Vol 9 no1 de la revue.  Le dossier de ce numéro s’intitule : Gouvernance et environnement : quelles échelles de construction du commun ?

Les propositions de présentation (un titre et un résumé de 250 mots) doivent nous parvenir le 7 février 2009. Une décision du comité d’organisation sera rendue le 20 février 2009.

Pour en savoir plus Lire la suite

Vers une Agriculture bio locale pour répondre à la demande

actu-environnement.com, R. Boughriet, le15 janvier 2009

Vers une Agriculture bio locale pour répondre à une demande accrue des Français

Des mesures du Grenelle 1 et de la Loi des Finances 2009 veulent encourager le développement de l’offre en produits biologiques. Objectif : réduire le déséquilibre production / consommation en favorisant une Agriculture bio locale.

Selon le baromètre 2007 de l’Agence bio, 40% des Français ont consommé au moins un produit bio chaque mois, 23% chaque semaine et 6% tous les jours. 84% des sondés souhaitent que l’agriculture biologique s’étende en France. Pourtant, si la consommation en produits bios continue d’augmenter dans le pays, la production nationale reste peu développée. Ce qui implique qu’une part croissante du marché est couverte par des produits importés des pays européens mais également d’Argentine, d’Israël ou encore de Nouvelle-Zélande. A l’heure actuelle, faute de capacité de production adaptée, manger bio en France n’est pas énergétiquement durable !

Grenelle 1 et Loi des Finances 2009 : des mesures pour développer le bio en France

Dans ce contexte, à l’occasion de la deuxième édition des Assises de l’Agriculture Biologique qui s’était tenue en octobre dernier à Paris, le ministre de l’agriculture et de la pêche Michel Barnier avait annoncé – dans le cadre de la loi des Finances 2009 – le déblocage d’une enveloppe de 12 millions d’euros supplémentaires par an pendant trois ans afin d’encourager la conversion des exploitations agricoles.

Une augmentation du nombre de producteurs est en effet nécessaire pour faire face à la demande et atteindre l’objectif fixé dans l’article 28 de la loi de mise en œuvre du Grenelle 1 : 6% de surface agricole utile (SAU) bio en 2012 contre 2% actuellement. L’article 42 du Grenelle 1 concernant l’exemplarité de l’Etat prévoit également d’intégrer 15 % de produits biologiques dans la restauration collective en 2010 et 20 % en 2012. Les commandes de restauration collective publique comprendront des produits saisonniers mais aussi ceux  »à faible impact environnemental ».

Par ailleurs, deux autres mesures du Grenelle 1, en faveur de l’agriculture bio, ont été adoptées en décembre dernier dans la loi des Finances 2009 : le doublement du crédit d’impôt et l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (exonération non compensée). Ces mesures devraient ainsi permettre le développement de l’offre locale en produits bio.

La Bio dans les marchés publics de la restauration collective

La faiblesse actuelle de l’offre constitue donc l’un des obstacles rencontrés par les acheteurs publics. Dans une circulaire diffusée en mai 2008, le Premier ministre, François Fillon, a demandé aux ministres et aux préfets de rappeler aux services de restauration des administrations de l’Etat et des établissements publics, l’objectif du Grenelle de 20% de produits bios en 2012. Les restaurants concernés sont ceux des administrations centrales et de leurs services déconcentrés, et des établissements publics sous tutelle, qu’ils soient réservés aux agents de l’Etat et de ses établissements ou ouverts au public, tels ceux des CROUS et des centres hospitaliers universitaires.

Depuis 2004, le code des marchés publics permet la prise en compte des exigences environnementales à différents stades du processus d’achat public. Les acheteurs publics doivent formuler des appels d’offres adaptés à la filière bio : allotissement, spécifications techniques, références à des labels, etc. Le code des marchés publics ouvre également un droit de préférence en permettant de favoriser à offre égale ou à prix égal, une société coopérative ouvrière de production, un groupement de producteurs agricoles, un artisan…, Lire la suite

Lot-et-Garonne : l’hôpital des oiseaux en danger

Sud-Ouest, Julien Pelicier, le 22 Janvier 2009

FAUNE SAUVAGE. Au parc de Ferron, le centre Essor manque de bras et de subventions. Son directeur, Alain Dal Molin, pousse un coup de gueule

 «Il ne viendrait à personne l’idée de démolir une église mais le fait qu’on tue un oiseau protégé n’a pas l’air de beaucoup gêner nos concitoyens. » Alain Dal Molin, secrétaire de la Sepanlog (1), qui a repris les rênes de l’Essor (2) en 2006, est quelque peu désabusé : « Quand je l’ai cédé dans les années 90, c’était le plus grand centre d’Europe. Aujourd’hui, tout est à rebâtir. » L’association qui avait pris la relève d’Alain Dal Molin y a laissé des plumes. La Sepanlog contrainte de récupérer actifs et passifs de cette dernière, dissoute suite à des difficultés de gestion, ne peut que constater l’ampleur des dégâts et celle du chantier à venir.

« En phase de rodage »

Sur six hectares, le centre compte une quarantaine de volières que le temps et le manque d’entretien n’ont pas épargnées. En 2008, « plus de 200 animaux ont été accueillis soit environ 50 000 jours d’hospitalisation », affirme Alain Dal Molin. Pour cela, l’Essor repose entièrement sur les épaules de Stéphan Lamothe qui, sept jours sur sept, reste joignable pour recueillir une buse percutée par une voiture ou un héron qui s’est pris du plomb dans l’aile. Alain Dal Molin, lui non plus ne compte pas ses heures, mais à eux seuls, les deux hommes ne parviendront pas à remettre en état l’Essor.

« On est encore en phase de rodage », concède ce dernier. La volière destinée aux oiseaux d’eau est en cours de réhabilitation. Le chantier, qui comprend un grand bassin et une cascade, pour éviter que l’eau ne stagne, a coûté 6 000 euros. Il en faudra autant pour la clôture. La volière de réadaptation à la vie sauvage et de rééducation au vol est aussi à refaire entièrement. « Elle fait 50 m². C’est pourquoi je lance un appel à toute contribution physique ou financière, explique Alain Dal Molin. Si on avait assez de bénévoles, on pourrait effectuer les travaux en régie et si on avait assez d’argent, on pourrait faire appel à une entreprise de réinsertion par exemple… »

Appel aux bénévoles

Le centre a besoin d’une dizaine de bénévoles. Les deux ou trois qu’il compte actuellement ne peuvent être présents en permanence alors qu’« il faut être deux pour faire un simple pansement à un animal blessé ». Entre réhabilitation et pêche aux subventions, le directeur a aussi en tête la création d’un centre spécialisé pour l’accueil des nouveaux animaux de compagnie (NAC).

« Le besoin s’en fait sentir. Et comme il s’agit souvent d’espèces exotiques, la température devra être régulée. Cela implique une mise de fonds relativement importante. Mais qui va payer ? (3) » Alain Dal Molin rappelle qu’un établissement tel que l’Essor « reçoit des animaux saisis par la police, la gendarmerie ou encore les douanes » et s’étonne que « l’on trouve de l’argent pour sauver les chiens et chats dans un chenil départemental et rien pour une structure qui vise à préserver un patrimoine irremplaçable. » Lire la suite

Jean Zin : Les 4 alternatives écologistes

Jean Zin, le 7 décembre 2003

Les propositions des écologistes me semblent pouvoir se répartir selon 4 axes :

1) la correction de la valeur économique afin d’obtenir une « vérité des prix » écologique, l’internalisation des externalités par des taxes et l’orientation des mécanismes de marché vers les solutions écologiques (ecolabels, commerce équitable, normes, subventions) ainsi que la constitution d’un secteur protégé hors marché (biens communs et tiers-secteur). Ces mécanismes correctifs (de régulation par le marché) sont sensés rendre le productivisme capitaliste plus efficace écologiquement moins destructeur et plus durable. C’est donc ce qu’on peut appeler le productivisme durable.

2) Une autre façon de résoudre le problème d’une croissance destructrice serait de restreindre le productivisme en ralentissant la croissance, dans la production par la réduction continue du temps de travail et dans la consommation par la frugalité volontaire, tout cela sans changer la logique du système mais en luttant simplement contre ses excès et en essayant de garder les protections salariales. C’est la même chose, mais en moins (ou en mieux), une économie « plus économe », ce qu’on peut appeler un productivisme bridé.
3) Ceux qui défendent une décroissance conviviale se situent par contre clairement dans une alternative au productivisme et une critique de l’économisme dominant. C’est la version politique de l’écologisation de l’économie, les régulations économiques étant remplacées par des régulations collectives débattues publiquement. Ce n’est pas un retour aux économies planifiées et centralisées puisque c’est au contraire une relocalisation de l’économie, une auto-gestion démocratique décentralisée de la production et des échanges ; mais il faut bien dire que les modalités et leur efficacité restent problématiques.

4) Enfin, la dernière façon de répondre à un productivisme insoutenable est de construire une production alternative tirant partie de la révolution informationnelle pour réorienter l’économie sur le développement humain, les services et les consommations immatérielles en passant d’une logique concurrentielle à une logique coopérative et d’une productivité à court terme à l’investissement dans l’avenir, c’est-à-dire en développant l’autonomie de chacun, en particulier l’autonomie financière par une garantie de revenu. C’est la seule alternative concrète qui me semble à la hauteur des mutations en cours et d’une écologie qui doit nous apprendre à penser à long terme.

On remarquera justement qu’il y a une certaine gradation dans ces différentes alternatives, à plus ou moins long terme, et chacune des politiques défendues est susceptible d’utiliser accessoirement les propositions précédentes. Ainsi, la décélération de la croissance ne répugne pas à utiliser les écotaxes, la décroissance conviviale prône la réduction du temps de travail et la multiplication par 10 des prix du pétrole, le revenu garanti est inséparable d’une relocalisation de l’économie et les coopératives municipales ne peuvent se passer de régulations collectives, etc. Pourtant ces stratégies ne sont pas équivalentes ni toujours compatibles et, pour des écologistes, les mesures à court terme ne prennent sens qu’en fonction des objectifs à long terme. C’est pourquoi, même si le revenu garanti n’est pas notre horizon immédiat, il me semble que c’est seulement dans ce cadre qu’on peut parler d’une véritable alternative écologiste.

Il s’agit d’examiner les arguments pour ou contre chacune des solutions afin d’essayer de construire un consensus à partir de nos divergences, sur la pertinence et le cadre des politiques à défendre selon le contexte et les enjeux. Lire la suite

La MRES (ex MNE) de Lille en constante évolution

nordeclair.fr, Marie Tranchant, le 22 janvier 2009

LILLE / MRES

En constante évolution

Un an déjà que la Maison régionale de l’environnement et des solidarités (MRES) fête ses 30 ans. Pour clôturer cette année festive, une journée de rencontres et d’échange avait lieu au Nouveau Siècle hier. L’occasion de rappeler les ambitions de ce lieu associatif.

Il fallait au moins ça, une année de rendez-vous et de festivités pour fêter l’anniversaire d’une maison, installée au 23, rue Gosselet à Lille depuis 1978. En trente années, la Maison régionale de l’environnement et des solidarités (MRES) a vécu pas mal de changements. Un changement de nom, d’abord, puisqu’elle s’appelait au départ MNE (Maison de la nature et de l’environnement) ; il y a deux ans, elle est devenue MRES. « Les associations voulaient faire entrer dans le sigle le côté régional et la solidarité », explique son président, Gérard Minet.
C’est certainement un des points qui caractérise cette maison qui regroupe aujourd’hui une centaine d’associations autour de différentes thématiques.

Mais avant le second baptême du lieu, il y avait eu l’évolution de son orientation : de purement « écolo », la MNE de l’époque s’est ouverte à d’autres sujets. « C’est dans la préparation de la conférence de Rio, en 1992 (Sommet de la Terre, Ndlr), qu’a germé la colonne vertébrale de cette maison, se souvient Gérard Minet. Le développement durable est devenu notre priorité : pas seulement la défense des fleurs et des petits oiseaux, mais un véritable projet politique et un projet pour la planète. » Au 23, rue Gosselet, se croisent donc des associations de défense de la nature et de l’environnement, des droits de l’homme et de la démocratie, de la solidarité. Hier, lors d’une journée qui proposait trois tables-rondes, ces associations étaient à l’honneur. Parmi elles, Noeux environnement, basée à Noeux-les-Mines, qui oeuvre pour « réhabiliter l’environnement en réhabilitant l’homme », comme le précise Pierre-Alain Betremieux, directeur de l’association. Pour « faire diminuer les nuisances avant d’essayer de les compenser », l’association travaille notamment à des actions de sensibilisation, auprès de tous les publics.

« Optimistes »
C’est aussi l’une des évolutions à laquelle a dû faire face la MRES durant ces 30 années : le militantisme a changé. On ne s’engage plus aujourd’hui comme on s’engageait à la fin des années 1970. « Il y a des nouvelles formes d’implication citoyenne, souligne Emmanuelle Latouche, directrice de la MRES. Aujourd’hui, ce sont des pétitions en ligne, du soutien aux associations, des acteurs culturels qui orientent leur travail vers une cause, etc. On n’est plus aux colleurs d’affiche, mais on reste optimistes ! » Colleur d’affiche, Gérard Minet l’a été à ses débuts de militant, mais il ne montre pas de nostalgie.

L’une des forces de la MRES est de savoir s’adapter, en proposant d’accompagner les associations à découvrir les nouvelles technologies, en reconnaissant que ces dernières peuvent servir la mobilisation, comme le note Gérard Minet : « Pour dénoncer les attaques à Gaza, c’est par mail que les informations ont été relayées… Cela prend une autre forme, parce que c’est une autre réalité. » Il faudra, bien sûr, pour la MRES s’adapter encore et toujours et pour son président, « profiter de cette crise pour remettre en question notre modèle de société ».

« Encore plus utile à un projet de société » Lire la suite

La MRES de Lille fête ses 30 ans

lavoixdunord.fr, A.G, le 22 janvier 2009

La MRES fête ses 30 ans : nouvelles formes de militantisme, mais objectifs inchangés

La MRES s’offrait, hier, une journée de débats au Nouveau Siècle pour fêter son anniversaire. En trente ans, les formes de militantisme ont évolué ; les buts poursuivis par la structure, peu.

« Poil à gratter », « groupe de pression » ou « donneuse d’alerte », au choix. La Maison régionale de l’environnement et des solidarités (MRES) fêtait, hier au Nouveau Siècle, 30 ans de militantisme associatif.

Créée par Pierre Mauroy en 1978, celle qui se nomme alors Maison de la nature et de l’environnement (MNE) a pour but de donner un lieu d’expression aux écologistes. Mais, « dès le début, la MNE comprend des associations de défense des droits de l’homme, humanitaires… », note Mireille Havez, vice-présidente. En 2001, une charte donne à la MNE une « colonne vertébrale », selon l’expression de son actuel président, Gérard Minet. « La MNE, ce n’est alors plus la seule défense des fleurs et des petits oiseaux, mais un projet politique pour la planète.

 » En 2006, la MNE devient MRES, adaptant son nom à sa réalité.

Évolution récente, la structure s’ouvre à de nouvelles formes de militantisme. Elle accueille, par exemple, des associations culturelles soucieuses de donner du sens à leurs projets. « Le militantisme ne se résume plus à coller des affiches », argue Emmanuelle Latouche, directrice.

La MRES accompagne ce changement toujours autour des valeurs qu’elle cherche à faire valoir. Objectif : influencer les élus locaux.

Lors des débats, hier, Ginette Dhénin-Verbrugghe, vice-présidente du conseil régional, indiquait que « beaucoup de décisions en matière de solidarité internationale sont prises après discussion avec le milieu associatif ». De même pour les transports, « LMCU a récemment repris des propositions que nous avions formulées », s’enorgueillit Mireille Havez.

«  Faire converger démocratie représentative et démocratie participative » Lire la suite

Cette crise sera moins grave que celle de 1929

parismatch.com, Anne-Sophie Lechevallier, le 16 Janvier 2009

“Cette crise sera moins grave que celle de 1929”

Economie. En exclusivité pour Paris Match, quatre pointures de l’économie, dont trois prix Nobel, ont débattu de l’état de l’économie mondiale, de l’impact des mesures déjà adoptées et des remèdes à apporter.

Match Economie

L’Indien Amartya Sen (récompensé en 1998), les Américains Joseph Stiglitz (en 2001) et Edmund Phelps (en 2006) – ainsi que l’économiste français Jean-Paul Fitoussi se connaissent depuis trente ans. Tous membres de l’Observatoire français des conjonctures économiques, ils n’ont eu de cesse de plaider pour davantage de régulation des marchés et pour un rôle accru de l’Etat. L’explosion de la crise, financière d’abord, puis économique et sociale, leur a donné raison.

Plus humanistes qu’experts de la modélisation financière, ces quatre professeurs sont de toutes les commissions qui tentent de jeter les bases d’un nouveau système économique mondial. La semaine dernière, ils participaient à ­Paris au colloque « Nouveau monde, nouveau capitalisme » ouvert par Tony Blair, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Voici leur diagnostic.

Chômage : amélioration à la fin de l’année

Amartya Sen « La crise économique va s’intensifier au début de l’année. Le chômage va augmenter aux Etats-Unis et en Europe. L’économie mondiale va ralentir. Aux Etats-Unis, ceux qui n’ont pas d’assurance maladie auront plus de difficultés à obtenir un traitement médical, puisque leurs revenus seront moindres. L’Europe sera moins affectée. En Afrique, à cause de la baisse des exportations agricoles et d’une croissance économique limitée, le déclin va être important. En Chine et en Inde, les taux de croissance vont ralentir, mais rester élevés – le taux est passé de 11 à 9 % en Chine, et de 9 à 7 % en Inde. Cependant, ces deux pays ont de nombreux habitants très pauvres, et leur ­capacité à profiter de l’expansion économique va s’amoindrir. En Inde, les ­dépenses publiques risquent de ralentir. Ce sera négatif pour les programmes qui en dépendent, comme ceux liés à l’éradication de la pauvreté ou à l’amélioration de l’éducation… A la fin de l’année, dans les pays occidentaux, on commencera à voir les effets des plans de relance, et je serai très surpris si l’on ne constate pas de signes d’amélioration. »

Crise sociale et risque politique : pas de nouveau dictateur

Jean-Paul Fitoussi « Le risque politique est majeur dans les régimes non démocratiques car ceux-ci seront fragilisés, faute de moyens pour soutenir leurs économies, par des situations sociales qui peuvent se transformer en crise politique. Les éléments d’une poudrière sont réunis en Asie : il est très difficile pour 100 millions d’habitants de retourner à la pauvreté sans protester, en se laissant faire comme s’ils étaient taillables et corvéables à merci. En Europe, la Grande-Bretagne et l’Italie risquent de beaucoup souffrir. Dans nos démocraties, le risque politique est synonyme d’alternance. Il y aura des moments très difficiles à passer pour tous les gouvernements. Mais je ne crois pas à l’émergence d’un ­nouveau dictateur. »

Atout de la France : sa protection sociale

Jean-Paul Fitoussi « Le chômage va augmenter mais la France a un atout majeur : son système de protection ­sociale qui lui permettra d’amortir le choc. Elle sera sauvée par tous les mécanismes mis en œuvre après la ­Seconde Guerre mondiale dans le ­cadre de la doctrine keynésienne : l’indemnisation du chômage, l’assurance-maladie, le système de retraite par répartition, la possibilité de l’endettement public. Tout ce que l’on a brûlé hier permet de sauver le système aujourd’hui. » Lire la suite

Imaginer collectivement un immeuble écolo à Toulouse

20minutes.fr, Aline Royer, le 16 janvier 2009

Une jeune pousse dans la future salade

Imaginer, puis gérer collectivement un immeuble écolo et éthique en centre-ville. C’est le projet d’un petit groupe de Toulousains qui, il y a tout juste un an, a fondé l’association La jeune pousse. Depuis, une vingtaine de personnes ont rejoint cette coopérative d’habitants en devenir et s’activent pour que leur future habitation voit le jour avant 2012. Le bâtiment devra largement dépasser les normes « haute qualité environnementale (HQE) » en vigueur, comprendre des appartements privatifs mais aussi des parties communes – buanderie, atelier, foyer, chambres d’amis – pour mutualiser l’espace et économiser de l’énergie.

« La volonté d’habiter dans un immeuble sain, bien pensé, à faible impact écologique est un élément fort chez la plupart d’entre nous. Mais il y a aussi un enjeu social : favoriser la mixité sociale et générationnelle », explique Laure Teulières, qui participe à l’aventure.

Familles avec enfants, célibataires, retraités… tout ce petit monde aspire en effet à vivre ensemble au quotidien dans un esprit de solidarité. « Se sentir utile et transmettre son savoir, c’est un besoin très important quand on est retraité », confie Françoise Tétart, qui se voit déjà garder les enfants de ses voisins.

« Il y a un enjeu politique dans ce type de projets qui, pour aboutir, nécessitent d’être soutenus par les élus », argumente Laure Teulières. Et justement, la mairie de Toulouse a proposé à La jeune pousse d’intégrer son projet au futur écoquartier de la Salade. L’association pourrait ainsi y gérer la construction d’un immeuble neuf de vingt à trente logements, utilisant les techniques les plus abouties d’écoconstruction. « Nous accueillons très favorablement cette démarche qui Lire la suite

« L’écologie pour les nuls » : chat avec l’auteur

20minutes.fr, Franck Courchamp, le 15 janvier 2009

« L’écologie pour les nuls » : chat avec l’auteur

L’écologie pour les nuls/first

VOUS AVEZ INTERVIEWÉ – L’auteur de «L’écologie pour les nuls» vous a répondu…

Franck Courchamp, Ecologue, directeur de recherche au CNRS, sort «L’écologie pour les nuls». Vous aimeriez être écolo au quotidien, mais vous ne savez pas comment faire ? Il a répondu à vos questions :

Le végétarisme est reconnu pour être un moyen efficace de protéger la planète (ainsi que notre santé) : moins de gaz à effet de serre, une utilisation plus raisonnable de l’eau, des céréales… préconisez-vous ce mode de vie ?

Tofu
Un kilo de bœuf nécessite l’utilisation de 15 000 litres d’eau. Les champs nécessaires pour les millions de têtes de bétail sont à l’origine d’une part importante de la déforestation de grandes partie du globe. L’agriculture intensive associée est une source importante de pollution et de consommation d’énergie. L’homme est omnivore, il n’est ni carnivore ni herbivore. Je préconise de manger beaucoup moins de viande (pas tous les jours par exemple, en plus c’est mauvais pour la santé et pour le porte-monnaie), mais d’en manger de meilleure qualité et de meilleur goût (par ex mangez bio).

On entend beaucoup dire que le nucléaire n’est pas une source de production d’électricité propre et que beaucoup de personnes veulent «sortir du nucléaire». Mais pour le moment, et en tenant compte du besoin grandissant d’électricité, il s’agit de la seule énergie que nous savons produire à grande échelle, le seul problème reste le traitement des déchets. Les énergies renouvelables (vent, eau, solaire…) peuvent-elles fournir les mêmes besoins à quantité identiques ? En parallèle des recherches sur les énergies renouvelables, qu’elles sont les recherches sur le traitement des déchets radioactifs qui pourraient rendre une production propre d’énergie issue du nucléaire ?

-SYL-
Le nucléaire est une énergie qui pose plein de problèmes, notamment de risques. Les énergies fossiles posent des problèmes constants et réels (pollution, réchauffement planétaire) et s’épuisent, il faut en sortir rapidement. Les énergies renouvelables (propres) ne sont pas encore suffisamment efficaces pour que l’on puisse se reposer entièrement sur elles actuellement, et se passer immédiatement du nucléaire. Il nous faut au plus vite préparer les infrastructures énergétiques de demain, basées uniquement sur des énergies propres, mais pour cela, on ne peut actuellement pas se permettre le luxe de se passer du nucléaire. Sortons au plus vite du nucléaire, en préparant rapidement les alternatives. Actuellement, la très très grande majorité des subventions de recherche en matière d’énergie va toujours au nucléaire, et non, comme la logique le voudrait, aux énergies renouvelables.
Il semble qu’une loi doit être voté pour nous (consommateur), nous faire payer un taxe sur les déchets au poids, la solution ne serait pas de laisser sur nos lieux d’achats les emballages superflu ?

fabinos22
Si nous faisons cela (ce que je trouve être une bonne idée), il est à parier que les industriels se débarrasseraient très rapidement de ces emballages qui ne nous emballent plus…
Comment ressentez vous l’implication de la France et de l’Europe au niveau de l’écologie ? Lire la suite

L’Eco-prêt bientôt disponible

metrofrance.com, le 11 janvier 2009

L’Eco-prêt en cinq questions

Le prêt à taux zéro destiné à financer des travaux d’isolation thermique ou de rénovation énergétique sera bientôt disponible. Mode d’emploi.

Alors que froid s’installe et que des records de consommation d’électricité sont atteints dans l’hexagone, rien de plus naturel que de penser à isoler sa maison et trouver un moyen de baisser sa facture énergétique. Le prêt à taux zéro destiné à financer des travaux améliorant l’isolation thermique ou la rénovation énergétique des logements anciens tombe à pic. Ce dispositif, voulu par le ministère de l’Ecologie à la suite du Grenelle de l’environnement, participe également à la volonté de baisser les émissions de gaz à effet de serre liées au bâtiment. Ce secteur est responsable de 27 % des émissions de CO2 et de 43 % de la consommation d’énergie finale en France. Pour faire d’une pierre deux coups, en mariant économies et écologie, voici le mode d’emploi de ce qu’on appelle l’Eco-prêt :

Qui peut y acceder ?

L’Eco-prêt est accordé sans condition de ressources aux propriétaires de logements achevés avant le 1er janvier 1990. L’immeuble où sont réalisés les travaux doit également être la résidence principale du demandeur du prêt. Le gouvernement estime qu’en 2009, 80 000 logements pourraient être rénovés grâce à l’Eco-prêt. Mais le but est de passer rapidement à la vitesse supérieure avec 400 000 logements rénovés par an.

Comment demander un prêt ?

L’Eco-prêt est aidé par l’Etat. Comme pour le prêt à taux zéro destiné à financer l’achat d’une résidence principale, ce sont les banques qui l’accordent, sur présentation d’un devis détaillé. Une fois les travaux réalisés et dans un délai de deux ans à compter de la date d’octroi du prêt, l’emprunteur doit justifier que les travaux aient effectivement été réalisés et qu’ils remplissent les conditions requises. Les travaux doivent donc être achevés sous les deux ans. 

Combien peut-on emprunter ?

L’Eco-prêt peut représenter un maximum de 30 000 euros par logement, dans limite de 300 euros par m2 de surface habitable. Pour un studio de 25 m2, on ne pourra, par exemple, demander plus de 7 500 euros. L’Eco-prêt est par ailleurs cumulable avec le crédit d’impôt sur les travaux d’économie d’énergie quand l’intervention à réaliser est exclue de l’un des deux dispositifs. Par exemple, l’Eco-prêt s’applique à l’installation de panneaux solaires thermiques pour la production d’eau chaude, mais pas aux panneaux photovoltaïques qui produisent de l’électricité. Pour l’installation de ces panneaux photovoltaïques, on peut donc demander un crédit d’impôts, tout en bénéficiant de l’Eco-prêt pour les travaux de rénovation thermique.  
Pour quels travaux ?

Il existe trois cas de figure selon la loi de finances pour 2009.

La première démarche est d’envisager un bouquet de travaux qui comprenne au moins deux des interventions suivantes : (1) des travaux d’isolation thermique performants des toitures, (2) des murs donnant sur l’extérieur, (3) des parois vitrées et portes donnant sur l’extérieur, (4) Lire la suite

Cubzacais : La mobilisation contre les épandages s’organise

Sud-Ouest, Frédéric Dupuy, le 22 Janvier 2009

ENVIRONNEMENT. La Coordination contre les épandages dégradants veut obtenir une audience auprès du préfet

La mobilisation contre les épandages s’organise

La Coordination contre les épandages dégradants (CCED) a tenu une réunion publique jeudi soir à la salle des fêtes d’Asques. Les Cubzacais se sont déplacés en nombre pour se tenir informés, tout comme les Asquais, Romanais et des personnes venant de plusieurs communes environnantes.

Il est vrai que la CCED a réussi à mobiliser d’autres associations, notamment en Haute Gironde (voir éditions précédentes).

Elle a aussi informé l’ensemble des citoyens des 22 communes de Gironde concernées par ces épandages. Elle a également contacté des associations liées à l’environnement et les élus locaux.

Rappelons que sous l’égide de la mairie de Cubzac-les-Ponts, les diverses associations environnementales qui protestent depuis quelques semaines contre le projet d’épandage des jus de compost envisagé par la société Sede, filiale de Veolia, se sont organisées au sein de cette Coordination contre les épandages dégradants (CCED). Ces composts consistent en un mélange de résidus de fientes industrielles. L’épandage en zone humide comporte des risques de pollution des sols et des eaux.

Les opposants aux épandages sur la rive droite de la Dordogne ont ainsi obtenu les soutiens du député Philippe Plisson et du conseiller général et président de la CdC du canton de Fronsac, Michel Frouin, seul Jean-Paul Garraud le député de la 10e circonscription, est resté muet au courrier qui lui a été adressé.

Zones vulnérables

Dans le rapport qu’il a remis au préfet de la Gironde, le commissaire enquêteur confirme les craintes de la CCED : « Les dépôts qui comblent ces zones de palus, sont des formations à dominante argileuses, épaisses de 15 à 18 mètres en moyenne (40 à 55 % de taux d’argile). En raison de l’état d’engorgement semi-permanent, seuls des épandages d’été pourraient être envisagés ; en sortie d’hiver, ces zones inondables restent particulièrement vulnérables et peu favorables aux épandages. Quand aux parcelles 19 et 21 de Saint-Romain, elles sont exclues de ce type d’épandage en raison de la vulnérabilité des eaux souterraines. »

La coordination reste motivée. Mais bon nombre sont inquiets quant aux conséquences à long terme et comme l’on dit plusieurs personnes présentes, « nous ne voulons pas de ces épandages ni ici ni ailleurs. »

La CCED souhaite obtenir une audience avec le préfet de la Gironde, afin de Lire la suite

4 Ateliers Conférences sur le Scot du Libournais

Pays du Libournais, Gilbert Mitterrand, Serge Morin, le 18 décembre 2008

Schéma de cohérence territoriale du Pays du Libournais – Ateliers conférences

Dans le cadre de l’élaboration du Schéma de cohérence territoriale (Scot) du Pays du Libournais, nous vous invitons à échanger sur le diagnostic territorial, en cours de finalisation, lors de 4 Ateliers Conférences.

Notre Scot sera ce que nous voudrons qu’il soit, aussi votre participation ou celle d’un de vos représentants, est vivement souhaitée à l’ensemble des rencontres, où à défaut à celle dont le thème vous concerne le plus directement :

          le lundi 19 janvierà 14h30 à la Maison du Fronsadais à Saint Germain la Rivière, consacré au thème : « terroirs, nature, rivières, paysage »

          le lundi 26 janvierà 14h30 [ANNULE] à la Salle François Mitterrand à Castillon la Bataille, consacré au thème : « un tissu économique diversifié à consolider »

          le vendredi 30 janvier à 14h30 [ANNULE] à la salle des fêtes Le Sully de Coutras consacré au thème : « croissance, habitat, diversité, patrimoine »

          le lundi 2 févrierà 14h30 [ANNULE] à la Salle des fêtes de Libourne consacré au thème : Lire la suite

Lille : Une maison dans laquelle les citoyens « font société »

libelille.fr, H.S., le 21 janvier 2009

«Une maison dans laquelle les citoyens « font société »»

INTERVIEW – Elle fête ses 30 ans aujourd’hui. La Maison régionale de l’environnement et des solidarités de Lille, racontée par un parisien qui la connaît bien, l’économiste et membre du conseil international du Forum social mondial, Gustave Massiah.

Quelle est votre histoire avec la Maison régionale de l’environnement et des solidarités?
Je la connais depuis le début. J’ai dû y aller en tout une trentaine de fois. Pour soutenir les luttes des immigrés, débattre sur les questions d’environnement, ou sur la dette et le développement. Il y a 30 ans, deux lieux sont nés, la Maison de la nature et de l’environnement à Lille (l’actuelle Mres, ndlr), et le Centre international de culture populaire à Paris, plus tournée vers les solidarités internationales, à laquelle j’ai participé. Le CICP est né d’un appel à souscription public dans les réseaux militants. Le bâtiment appartient aux gens qui ont souscrit. A Lille, ça c’est passé autrement, une équipe autour de Pierre Radanne, s’est présentée aux élections municipales. Elle est allée voir Mauroy en disant qu’elle était prête à se désister contre un 40 pièces-cuisine, et un fonctionnement indépendant. Ils ont inauguré  quelque chose d’intéressant dans les rapports entre les associations et les collectivités locales. Trop de maisons des associations en France perdent leur autonomie par rapport aux municipalités.

Elle perçoit de l’argent public.

Les institutions ont l’impression que l’argent est à eux, et que c’est à elles de décider de ce qu’il faut faire avec. Mais la société, elle peut décider aussi par le bas.

Que diriez vous de la Mres à un Lillois qui ne la connaît pas?

Que c’est un lieu extraordinaire, pour s’informer, se documenter, se rencontrer, et agir. C’est une maison d’associations. Une maison dans laquelle les citoyens «font société», construisent ensemble des projets, dans une diversité extraordinaire. Sur l’économie sociale, l’environnement, sur les questions internationales. Ici, il y a l’idée qu’on peut agir sur les problèmes d’aujourd’hui, qu’on n’est pas obligé de les subir.

Le lieu a beau être ouvert, il y a des gens qui disent «je n’ai jamais osé entrer».

Il faut le prendre en compte. Ça peut s’expliquer par la question de l’échelle. Je m’explique. Si je dis que je vais refléchir à la question de la faim dans le monde, à l’agriculture paysanne et à la souveraineté alimentaire, j’aurai une réflexion large, un travail avec des groupes éloignés. C’est plus difficile d’accès que d’envoyer 10 euros au Mali pour que quelqu’un puisse manger. Il y a une complexité qui peut être intimidante.

Est-ce que c’est vraiment un lieu unique?

Elle a des équivalents en France. Mais ce qu’elle a d’unique, c’est qu’elle arrive à relier les initiatives. Il y a une vraie culture politique d’autogestion, c’est une association au servie des associations. Et puis elle a exploré toute une série de questions bien avant d’autres. Elle a réfléchi très tôt sur le rôle des citoyens  sur l’économie, l’importance de l’international, la question des droits. L’économie sociale, par exemple. Aujourd’hui, aux élections prud’hommales, dans le collège des employeurs, les gens de l’économie sociale ont fait 19%. Il y a 30 ans, elle était considérée comme marginale, c’est devenu quelque chose de central. La Maison l’avait senti.

ET AUSSI…. La Mres, c’est 110 associations qui regroupent 15000 personnes, et 2000 réunions par an.  C’est aussi un Centre régional d’information et de documentation sur l’environnement, et une petite supérette coopérative bio. Quelques assos : Lire la suite

VIENT DE PARAITRE : Le N° 27 d’EcoRev’ « Ecopolis »

EcoRev’, le 27 janvier 2009

Le numéro 27 d’EcoRev’, revue critique d’écologie politique, vient d’être mis en ligne
Son dossier principal, « Écopolis », dresse un panorama des idées et des pratiques écologistes de la métropole. Son mini-dossier, « Dans les friches de l’écologie politique », est le premier volet d’une réflexion à laquelle chacun peut encore contribuer dans nos colonnes et qui s’est poursuivie dans le n°30 cet automne.

C’est donc 27 numéros qui sont en ligne sur notre site, près de 500 articles consultables gratuitement par qui milite ou fait des recherches concernant l’écologie politique. Mais EcoRev’, c’est aussi une revue papier qui a besoin de votre soutien pour exister.
Vous pouvez vous procurer le n°27, comme tous les autres numéros, sur abonnement, en commandant des numéros, dans le réseau de librairies et sur le site de notre nouveau diffuseur DifPop’ et parfois lors de rencontres auxquelles nous sommes présent-e-s avec nos derniers numéros (voir plus bas).

Le sommaire du 27 :

ECOPOLIS
Dossier coordonné par Mathilde GRALEPOIS

– La ville et l’urbain

Henri LEFEBVRE

– Marches en ville

Michel de CERTEAU

Les écoles de pensée en urbanisme face à la métropolisation

Mathilde GRALEPOIS et Aurélien BOUTAUD

– EcoZAC de Rungis et écoquartiers : retour d’expérience

Elsa GHEZIEL

– PADD et Agenda 21 : concurrence ou complémentarité dans le développement des villes durables en France ?

Roberto A. M. MAGALHÃES

– Transports urbains : faire la vélorution pour changer la ville

Philippe COLOMB et Jérôme DESQUILBET

– L’utopie sociale de la ville durable

Bruno VILLALBA

– L’architecture action : de la co-participation à l’autogestion

L’Atelier d’architecture autogérée

– L’étouffoir publicitaire

Juste JERISSE

– L’horizon a besoin de vous

Laure NICOLAS

DANS LES FRICHES DE L’ECOLOGIE POLITIQUE, volume 1

Dossier coordonné par Erwan LECOEUR

– Petit retour sur une séquence électorale Lire la suite

LGV/TGV : Le Cade réclame une étude indépendante

Sud-Ouest, Richard Picotin, le 21 janvier 2009

LIGNE TGV. Vendredi soir, le collectif de défense a mobilisé en nombre à Villefranque

Le Cade réclame une étude indépendante

Faut-il ou non construire une nouvelle ligne à Grande vitesse pour traverser la Pays Basque et y faire circuler quelques TGV et beaucoup de trains de fret, ou bien se contenter d’aménager l’existante ?

De nombreux élus et plusieurs associations ont déjà répondu à cette question, en préférant l’aménagement de l’ancienne ligne à la percée d’une saignée dans le paysage du côté d’Ustaritz par exemple.

Michèle Alliot-Marie a rappelé au cours du week-end son opposition à ce projet de nouvelle ligne, qui, dit-elle, ferait dépenser des dizaines de millions d’euros pour gagner moins d’une poignée de minutes.

Nombreux enfin sont ceux -les Communautés de communes de Nive-Adour, du Sud Pays Basque et peut-être d’Errobi – qui réclament de nouvelles études afin de vérifier la pertinence des hausses de trafic -et plus particulièrement celle du fret- annoncées par RFF.

Des estimations à hauteur de 21 millions de tonnes -les trains de marchandises devraient en transporter cette année que 2 millions de tonnes- qui servent de socle à la démonstration selon laquelle il y aurait une nécessité à construire cette nouvelle ligne.

Vendredi dernier à Villefranque, le Cade (Collectif des associations de défense de l’environnement) avait rassemblé un public nombreux pour faire le point sur le dossier. Et réclamer lui aussi une nouvelle étude de trafic.

Pour Victor Pachon, porte-parole du CADE, cette étude devrait être réalisée par l’école des mines de Lausanne, réputée pour son indépendance et son sérieux. Cette école des mines de Lausanne est celle qui a réalisé l’audit des installations de RFF. Audit qui a mis en lumière la vétusté des caténaires, par exemple.

Dix fois moins cher

Pour le Cade en effet, le trafic à l’horizon 2020 est surestimé. « Il passe aujourd’hui environ 53 trains par jour, alors que les voies pourraient en faire passer 264. Si les tonnages de fret étaient multipliés par 5, (alors qu’il a tendance à diminuer), 89 trains par jour passeraient sur les anciennes voies. Des trains qui, de plus, pourraient être plus longs qu’actuellement et donc transporter chacun plus de tonnes de fret. Il faut donc une nouvelle étude, mais faite par des gens qui se situent très loin de RFF et de l’agence d’urbanisme… »

Côté financement, le Cade se réjouit de voir que Lire la suite

LPO, de la Corderie aux Fonderies : toujours royal

Sud-Ouest, Kharinne Charov, le  21 Janvier 2009

CHANGEMENT D’ADRESSE. La LPO veut créer des emplois en 2009 et en 2010

De la Corderie aux Fonderies : toujours royal

Ça y est, après un déménagement étalé du 8 au 14 janvier, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) s’est installée aux Fonderies royales. Outre une esthétique rare, ce bâtiment réhabilité présente de nombreux avantages en termes de respect de l’environnement, de confort des usagers, de création d’emplois et de développement de l’association d’utilité publique.

Concentration

Car la LPO passe de 1 100 m2 à 2 100 m2 aujourd’hui. Le tout concentré en un seul lieu quand auparavant, l’activité se développait à la Corderie, dans la zone de l’arsenal et à l’Hermione. « Nous devrions disposer de 250 à 300 m2 de plus, quand le Cabestan aura quitté les anciens locaux de la communauté d’agglomération, à côté des Fonderies », précise Michel Métais, heureux de ce nouveau départ.

L’affaire aura été rondement menée : obtention du permis de construire en juin 2007, achat du bâtiment au Conseil général en juillet suivant, pour un démarrage des travaux en septembre.

Le chantier aura duré en tout un an et trois mois, accusant seulement un retard de deux mois. Le coût de l’opération s’élève à 4 millions d’euros, dont 45 % payés par des fonds publics (ministère de l’Écologie, Région, Département, CAPR et Ville) et 55 % financés par des fonds privés.

Donner l’exemple

En s’installant rue Pujos, la LPO a tenu le pari de réhabiliter un bâtiment de 1668, au lieu de construire en zone rurale. « C’est du développement durable. En France, chaque année, 60 000 hectares sont pris sur l’espace rural pour la construction, contre 25 000 hectares en Allemagne. On en crève ! Grâce à ce choix, nous réinvestissons un bâtiment qui ne servait à rien au lieu de prendre un hectare sur l’espace rural », souligne Michel Métais.

Et puis, la LPO ne pouvait pas faire moins que de choisir une rénovation de haute qualité environnementale. Cette norme implique une économie en ressources d’énergie (chaudière bois), une réduction de la consommation énergétique (forte isolation), la production d’électricité (panneaux photovoltaïques), une ventilation à double flux, et très bientôt, la récupération des eaux de pluie pour l’arrosage d’un petit espace vert à venir. « En dix ans, le surcoût de 500 000 euros pour la norme HQE sera récupéré », précise le directeur. En utilisant moins de 50 kw/h au m², ce vieux bâtiment est aux normes du neuf. Du jamais vu !

Emplois en vue

Nageant dans l’espace et le confort, grâce aux architectes rochefortais, Pascale Durand et Bruno Sourd, la LPO va pouvoir se développer comme elle l’entend. « Ce qui nous a guidés dans le déménagement, c’était l’exiguïté à la Corderie. Tout simplement parce que nous voulons créer cinq emplois cette année, Lire la suite

Pour des Etats généraux de la mobilité !

Tribune libre, Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement, Olivier Louchard, Directeur du Réseau Action Climat France, Jean Sivardière, Président de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports, le 20 janvier 2009

Pour des Etats généraux de la mobilité !

La crise qui traverse le monde de l’automobile est profonde et brutale. Pour ne pas avoir su anticiper une modification de l’attitude des consommateurs à l’égard de l’automobile, pour ne pas avoir voulu faire foi aux propos des écologistes qui s’époumonent à rappeler l’importance des impératifs climatique et énergétique, pour ne pas avoir pu résister aux sirènes de stratèges « éclairés » qui vantaient les mérites de véhicules lourds, chers et manifestement inadaptés au marché de l’automobile, ce secteur est désormais à l’agonie et réclame aides et soutiens publics.

Mardi 20 janvier 2009 est la date retenue par le Gouvernement pour organiser les Etats généraux de l’automobile et annoncer un plan de relance sectorielle. La grande mutation de ce secteur vaut bien une messe mais les solutions apportées seront-elles à même de répondre durablement à la crise du marché de l’automobile ?

Il s’agit, dans l’urgence, de réussir à trouver des solutions intelligentes permettant de transformer radicalement les secteurs frappés de plein fouet par cette crise socio-écologique. Devons-nous en ce sens, nous en réjouir ? Oui et non ! Non, car lorsque la Terre souffre, ce sont en premier lieu les salariés qui trinquent ! Oui, car si cette crise nous permet de mettre un terme à cette fuite en avant qui a conduit certains dirigeants à opter pour des modèles automobiles polluants, nous aurons déjà fait un grand pas dans le règlement de cette crise systémique.

En ce sens, la politique de saupoudrage, dispendieuse pour le budget de l’Etat et totalement inefficace du point de vue écologique, n’est pas à la hauteur des enjeux. Nous appelons de nos vœux une politique cohérente qui oserait s’affranchir de sa dépendance au tout-pétrole mais oserait également sortir des sentiers battus du tout-automobile. A cet égard, nous ne pouvons nous résoudre à voir l’Etat réduire le débat sur l’avenir de l’industrie automobile à un vulgaire échange sur le bienfondé des moteurs thermiques, hybrides ou électriques.

Pour répondre durablement à cette crise structurelle du monde de l’automobile, nous devons nous attacher à réduire les émissions de gaz à effet de serre ainsi que notre facture énergétique. Pour se faire, il est impératif d’agir en amont et freiner la hausse continue de la demande de transports motorisés. Cela suppose la mise en œuvre par les pouvoirs publics de mesures structurantes qui permettront de réduire les kilomètres effectués. Il devient urgent de réorienter les politiques d’urbanisme en mettant l’accent sur la mixité fonctionnelle (et sociale) et en rapprochant logements, emplois, loisirs, commerces et ainsi limiter les déplacements quotidiens. L’étalement et le mitage urbains doivent être combattus. C’est en effet l’extension des zones urbaines qui génère les longues distances, les déplacements fréquents et la dépendance à la voiture individuelle.

Il nous faut également choisir une mobilité privilégiant le mode de déplacement le plus efficace énergétiquement ou le mieux adapté au contexte géographique : l’automobile toujours en dernier ressort et si possible en covoiturage, mais surtout la marche à pieds, le vélo, les transports en commun (métro, tramway, bus, train). Cette crise nous offre une chance inespérée ; celle de développer un secteur d’activités s’enracinant dans les territoires en optant pour la construction d’infrastructures de tramways, de bus ou de train, très efficaces énergétiquement et peu émettrices de gaz à effet de serre. L’investissement dans les transports collectifs crée deux fois plus d’emplois, à dépense égale, que l’investissement routier (infrastructures, matériel roulant, exploitation) et, pour la plupart, pérennes et par définition non délocalisables. Lire la suite

Centrales photovoltaïques au sol : la crainte de la trame grise

journaldelenvironnement, Victor Roux-Goeken, le 21 janvier 2009 

Centrales photovoltaïques au sol : la crainte de la trame grise

Plusieurs associations environnementales s’inquiètent de l’essor des projets de centrales photovoltaïques au sol, et de l’apparition d’une «trame grise». Ces craintes, pour l’instant très locales, sont liées à l’impact sur l’environnement de ces projets et à leur non-intégration au bâti.

A l’instar de celle de Narbonne (Aude), occupant une surface de 23 hectares sur un site classé Seveso, les centrales solaires photovoltaïques auront-elles un faible impact sur l’environnement ? Rien n’est moins sûr, et l’inquiétude pointe chez certaines associations environnementales du sud-ouest de la France.

Ainsi, la centrale photovoltaïque de Gabardan, dans la commune de Losse (Landes) va nécessiter le déboisement de 320 hectares (ha) de forêt. Le secrétaire général de la Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-ouest (Sepanso), Georges Cingal, rapporte que pour l’Ademe, «les émissions évitées et celles liées au déboisement étaient du même ordre de grandeur». Mais le projet, déjà soumis à enquête publique, aura forcément un impact sur la biodiversité.

Un projet d’autant plus étonnant que «dans une nouvelle zone industrielle, située à Saint-Geours-de-Maremne [Aquitaine, moins de 150 kilomètres de Losse], une grosse entreprise de logistique a construit un bâtiment comportant 18.000 mètres carrés de toiture, sans le moindre panneau solaire», relève Georges Cingal.

A la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt (Draf) Aquitaine, on indique que la totalité des projets en cours nécessite le déboisement ou défrichage de 10.000 ha de forêt. «Théoriquement, la demande de compensation est de 1 pour 1. Cela implique un reboisement hors forêt, qui va concurrencer l’agriculture. Pour l’instant, nous n’avons pas encore de résultat du groupe de travail mis en place auprès du préfet des Landes et qui doit étudier les mesures à demander pour compenser le déboisement.»

Daniel Delestre, vice-président de la Sepanso Gironde, relève «une contradiction entre le développement du photovoltaïque et celui du bois-énergie». Et donne un autre exemple: le vote récent, par le conseil municipal de Cestas (Gironde), de deux centrales photovoltaïques sur des surfaces totalisant 320 ha, «alors que 800 ha viennent d’être rasés pour construire des entreprises logistiques le long de la nationale 10, à proximité.»

Il en va de même dans les Pyrénées orientales, où le président de la fédération départementale des associations de protection de l’environnement, Marc Maillet, estime à 300 ha la totalité des projets en cours.

Pourquoi ne pas intégrer les panneaux photovoltaïques au bâti, alors que le tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque est plus attractif dans ce cas ? «Il y a une sorte de mirage sur les toitures, censées représenter des millions de mètres carrés à recouvrir, relève Thierry Lepercq, président de Solar Direct. Sur un bâtiment logistique, une toiture «plate» est inapte [Note du web maître : apte ou inapte ?] au photovoltaïque : elle comporte tout de même de nombreux obstacles et il faut orienter les panneaux au sud avec une pente de 30° pour un rendement optimal. Les architectes doivent s’y mettre: actuellement, un bâtiment sur 100 au maximum est conçu pour accueillir du photovoltaïque.»
Selon lui, les professionnels s’accordent pour dire qu’une centrale au sol doit couvrir une surface d’au moins 8 ha (4 mégawatts) pour réaliser des économies d’échelle.

La compétition pour l’espace aboutira-t-elle à un rejet du photovoltaïque similaire à celui de l’éolien ? Lire la suite

Crise : la faute à… la finance ?

La documentation française, Problèmes économiques, la lettre n° 247, 21 janvier 2009

Crise : la faute à… la finance ?

Ces temps-ci, la finance n’a pas bonne presse. Soupçonné depuis longtemps par certains de ne servir qu’à la spéculation et à des montages à la limite de la légalité, le secteur est au banc des accusés.

Si on sait, aujourd’hui, après l’éclatement de la plus grave crise financière depuis les années 1930, que le contrôle des risques était défaillant, il ne faut pas oublier néanmoins que le formidable essor du secteur de la finance, au cours des dernières décennies, a permis au monde entier de croître à un rythme élevé

Crise : la faute à… la finance ?

Editorial
Haro sur la finance !

Le Monde, Denis Chemillier–Gendreau et Elyès Jouini

Une brève histoire de la finance : entre déréglementation et mondialisation
The Economist

Les mathématiciens financiers face à la finalité de leur travail

Le Figaro, Stéphane Jaffard

Lecture critique de la finance : quand le « cygne noir » apparaît

Lettre de l’Institut économique Molinari, Cécile Philippe

Exportation de la french touch ou fuite des cerveaux ?

Variance – La revue des anciens élèves de l’ENSAE, Gilles Pagès

Les alternatives au pétrole

Journal du CNRS, Laurianne Geffroy

L’Afrique à la recherche de financements

Revue Tiers Monde, Lisa Chauvet et Sandrine Mesplé-Somps

Perspectives 2009 pour l’économie mondiale et la France

Lettre de l’OFCE

Département Analyse et Prévision de l’OFCE

Plus d’infos : Lire la suite

VIENT DE SORTIR : L’état des lieux des régions françaises

Diact, Hervé Dagand,  le 19 janvier 2009

L’état des lieux des régions françaises

Téléchargez la synthèse

L’Observatoire des territoires a rendu publique une synthèse de son rapport pour l’année 2008, dont la version complète sera publiée le 23 janvier à la Documentation Française. Le texte intitulé « Dynamiques et développement durable des territoires » dresse l’état de santé des régions françaises.

Grands systèmes métropolitains. Le premier constat confirme le plus grand dynamisme des régions des façades sud et Atlantique comparativement aux régions du centre, du nord et de l’est. Le rapport signale ensuite que peu de régions françaises se positionnent dans le peloton de tête des régions économiques européennes, à l’exception notoire de l’Ile-de-France qui occupe la tête de ce classement devant le Grand Londres. Le rapport constate la structuration de « grands systèmes métropolitains », espaces organisés à partir de métropoles importantes, définis par l’intensité des flux migratoires entre régions et aires urbaines, les coopérations entre entreprises et laboratoires de recherche ou encore les relations siège-établissements. Il note par exemple les relations étroites des régions du bassin parisien avec l’Ile-de-France. Hors de l’Île de France, d’autres réseaux régionaux et interrégionaux s’affirment et dessinent des systèmes métropolitains organisés à partir d’un ou plusieurs pôles nouant des liens plus ou moins hiérarchisés avec d’autres pôles. Parmi ces systèmes le rapport cite un grand espace sud-est s’appuyant sur Lyon et Marseille ou encore un système « grand ouest » dans lequel plusieurs pôles apparaissent, notamment Nantes et Rennes.

Economie résidentielle. Le rapport souligne ensuite la place croissante de l’économie résidentielle, qui porte la croissance économique dans certains territoires, notamment ceux marqués par un grand nombre de touristes et de retraités. Ces services sont sur-représentés au sud, et à l’ouest, sur les littoraux ou encore dans les zones de montagne. Si ces mécanismes contribuent à atténuer les disparités territoriales, ils contiennent en eux-mêmes quelques limites qu’il est utile d’identifier pour s’assurer de la viabilité économique de ces territoires sur le long terme. Les auteurs du rapport rappellent que ce secteur d’activité crée des emplois en moyenne moins qualifiés et plus précaires. Ce mode de développement […] peut décourager l’implantation d’activités faisant appel à une main d’œuvre plus qualifiée et fragiliser à terme le potentiel productif de ces territoires.

Questions sociales. Hubert Falco rappelle en introduction du texte que « certains territoires connaissent des déséquilibres, démographiques, économiques et sociaux, que la crise pourrait aggraver. Leur résorption implique la prise en compte de la dimension territoriale dans les politiques relatives aux domaines les plus vulnérables, comme le logement, la santé, l’accessibilité aux services ». Le chômage de longue durée est le facteur majeur de précarité. Le chômage des jeunes est très concentré dans des zones d’emploi qui correspondent Lire la suite

Commande publique resp. : un guide pratique et juridique

Rhonalpes Energies, réseau Rhônalpin « commande publique et DD », le 19 janvier 2009

Commande publique responsable : un guide pratique et juridique

Rhônalpénergie Environnement et le Réseau Rhônalpin « Commande publique et développement durable » ont publié en novembre 2008 un guide  sur la commande publique durable issu d’un travail collectif entre collectivités et acheteurs. Après une première partie consacrée à des recommandations méthodologiques pour intégrer les principes du développement durable dans les marchés des collectivités, l’ouvrage présente le contexte juridique (définition des besoins, caractéristiques du marché, élaboration des clauses techniques, etc.) et les différents écolabels, normes et références existants. En annexe du guide sont fournies des fiches techniques  sur les fournitures de bureau, les espaces verts, les transports et un ensemble de fiches outils parmi lesquels on notera des tableaux de suivi spécifiques sur des marchés, une grille d’évaluation et un tableau récapitulatif des écolabels.

Rhônalpénergie-Environnement est Lire la suite

Entre la location et l’achat, bientôt les coopératives d’habitat

maisonapart.com, Jorge Carasso, le19 janvier 2009

Entre la location et l’achat, bientôt les coopératives d’habitat

Des systèmes de logements coopératifs pourraient voir le jour d’ici peu. Pour peu d’apprécier la vie communautaire, ces logements coûteraient 20% moins cher que les prix du marché. Mais vous n’en serez pas vraiment propriétaire. Une troisième voie pour qui ne veut ni louer, ni acheter ?

Vous souhaitez acheter un logement mais les prix vous paraissent inabordables. L’idée de verser un loyer à un propriétaire vous déprime ? Et si vous choisissiez d’être à la fois propriétaire et locataire, le tout à moindre coût ? Cette solution n’est pas si farfelue, puisque le Parlement s’apprête à voter des dispositions pour réhabiliter l’habitat coopératif. Le projet de loi Boutin, sur le logement devrait être examiné le 27 janvier. Il comporte plusieurs amendements instaurant un cadre juridique à ce système. « Rien n’est fait bien sûr, mais nous avons bon espoir. Plusieurs projets existent et attendent un cadre légal pour sortir de terre« , explique Isabelle Gueguen, chargée de mission au sein d’Habicoop, une des associations les plus actives pour la promotion de ce type d’habitat.

L’objectif de ces coopératives est de créer des logements dont les prix n’obéissent pas aux fluctuations du marché. Ils doivent refléter leurs coûts réels. En clair, les projets à l’étude sont jusqu’à 20% moins chers que les produits du parc privé. Sur le papier, le logement coopératif est plus qu’attrayant, à condition bien-sûr d’avoir un goût pour la vie communautaire. C’est la coopérative qui va construire le logement. Toutes les décisions quant au projet global se prennent donc en commun avec les futurs associés. Une coopérative d’habitat a aussi une vocation sociale : un partenariat avec des bailleurs sociaux doit permettre de réserver des logements aux très bas revenus.

Pour mener le projet à bien, il faut réaliser des économies d’échelle. Exit donc les intermédiaires. Pas de promoteur immobilier. Pas de frais liés à la commercialisation non plus (les marges des promoteurs oscillent généralement entre 6 et 10% du prix de vente). Prendre à son compte la maîtrise d’oeuvre permet également de réaliser de substantielles économies.
L’exemple de Villeurbanne

De même, le coût du terrain est le plus souvent négocié à la baisse. C’est du moins vrai pour les premiers projets qui bénéficie de l’appui des autorités locales. A Villeurbanne, où « Le Village Vertical », un projet pilote de 15 logements devrait voir le jour, le foncier devrait être cédé au prix où l’achète les bailleurs sociaux, soit autour de 150 euros le m2 SHON. Deux à trois fois moins cher que si il avait été acheté par un promoteur privé ! Quelques petites astuces architecturales visent également à faire baisser le coût général de l’opération. Ainsi, pour gagner des mètres carrés sans surcoût, des coursives extérieures au bâtiment peuvent remplacer les couloirs pour relier les appartements entre eux… Tout en faisant office de balcons. Ces économies viendront compenser certaines dépenses souhaitées par les futurs associés. La plupart des projets ambitionnent d’être extrêmement performants au niveau énergétique, ce qui a un prix. Ainsi les coopérateurs de Villeurbanne projettent de construire un bâtiment basse consommation, de deux à quatre fois moins énergivore que les constructions actuelles. Le surcoût de ce type d’édifice est le plus souvent estimé à 15% du prix total. Au final, le prix devrait toutefois être inférieur à celui du marché. Pour cette opération, le coût a été estimé à 2.000 euros le m2 hors taxe (autour de 2 110 euros le m2 pour une TVA à 5,5%, 2 390 euros le m2 pour une TVA à 19,6%). A titre d’exemple, la résidence « Avant-garde », un programme neuf situé non loin, a été lancée en novembre 2008 au prix de 3.130 euros du m2 TTC.

Rien ne s’oppose vraiment au lancement de ces coopératives. Lire la suite

La réforme du Conseil économique, social et environnement.

lesechos.fr, Leïla de Comarmond, le 19 janvier 2009

Un rapport préconise une réforme du Conseil économique, social et environnemental

Dominique-Jean Chertier a présenté ses pistes de réforme du Cese au chef de l’Etat. Il dresse un constat très sévère de son fonctionnement actuel et veut revoir sa composition.

En demandant à Dominique-Jean Chertier de lui faire des propositions pour « mieux asseoir la représentativité » du Conseil économique, social et environnemental après la réforme constitutionnelle qui a étendu son champ d’action à l’environnement, le chef de l’Etat savait à quoi s’en tenir. Chargé en 2006 d’une mission sur la rénovation du dialogue social par Jean-Pierre Raffarin, dont il a été le conseiller social, le président de Pôle emploi avait déjà plaidé pour une réforme de l’institution dans laquelle il siège au titre des personnalités qualifiées.

Le constat qu’il en dresse dans le rapport remis à Nicolas Sarkozy vendredi est très sévère. « Les productions de qualité du Conseil sont trop souvent déconnectées des problèmes du moment et, lorsqu’elles ne le sont pas, sont noyées dans un flot incontrôlé d’auto-saisines qui leur fait perdre toute visibilité et toute influence », affirme Dominique-Jean Chertier. Et il ajoute que la composition actuelle du Cese est « simplement le fruit de compromis successifs entre des pressions catégorielles (et des réponses quelquefois clientélistes) et les résistances corporatistes de l’institution ».

Trois scénarios

Dans ses propositions, le membre du directoire de Safran fait cependant preuve de prudence en proposant trois scénarios.

Le plus prudent se contente d’un « ajustement périodique » de la composition du Cese tous les dix ans à compter de 2014 et plaide pour une légère modification des équilibres dans l’immédiat : passage de 25 à 20 sièges des agriculteurs, de 10 à 8 sièges des associations familiales, au profit des entreprises privées et des professions libérales, entrée des associations environnementales grâce à une baisse drastique du nombre de personnalités qualifiées.

Le deuxième scénario viserait à « ériger le Cese en assemblée des experts de la société civile » recentrée autour de ses trois enjeux : l’économique, le social et l’environnemental. Il se composerait de 60 représentants des employeurs, autant de représentants des salariés ainsi que des associations en sus de 53 personnalités qualifiées nommées par un comité des sages et entraînerait la suppression de nombreux autres organismes consultatifs.

La troisième piste serait de faire du Cese « l’assemblée des corps intermédiaires » avec un tiers de représentants des employeurs, autant pour les salariés et pour les associations, dont les syndicats étudiants.

Dans ses trois scénarios, Dominique-Jean Chertier suggère de faire entrer les jeunes et d’instaurer une parité hommes-femmes d’ici à cinq ans au Palais d’Iéna. Dans aucune, il n’est en revanche proposé d’intégrer des représentants des « cultes et mouvements philosophiques » Lire la suite

Rhône-Alpes : Et si l’on mangeait écolo à la cantoche

libelyon, Alice Géraud, le 20 janvier 2009

Et si l’on mangeait écolo à la cantoche

ENVIRONNEMENT – Parmi les initiatives présentées lors des 5èmes Assises du Développement durable qui se tiennent cette semaine à Lyon : le développement des circuits courts pour l’approvisionnement de la restauration collective.

Cette semaine, au menu de la cantoche chez Agrapôle (un regroupement lyonnais d’entreprises et d’organismes du secteur agroalimentaire), il y a de la saucisse aux herbes de l’Ardèche, du nerveux de gite façon osso-bucco et de la truite de l’Isère aux amandes. Sur les menus, sont mentionnés les références producteurs. Pourtant, comme la plupart des entreprises, ce site de bureaux fait appel à un prestataire de restauration collective, aux prix  comparables aux autres. Mais à l’état d’esprit nettement plus original. Agrapôle se fait livrer par Prestal, un traiteur de restauration collective qui a décidé s’approvisionner le plus possible (et de plus en plus) chez des producteurs locaux. Une démarche écologique qui a aussi l’ambition, presque révolutionnaire, de faire de la cantoche d’entreprise, un lieu où l’on mangerait sain et bon. Où le boeuf bourguignon, pour ne citer que le classique des classiques du self, ne serait pas cuit en deux heures top chrono avec les pires morceaux des pires bovins venus de l’autre bout du monde…

« Un boeuf bourguignon, cela prend du temps. Et puis surtout, on peut choisir ses morceaux, prendre la gîte par exemple », explique Ludovic Ligneau, directeur de site chez Prestal. Car, selon lui, rechercher à privilégier les circuits courts, c’est aussi privilégier les produits. Et la manière de les préparer. Avant Prestal, Ludovic Ligneau travaillait pour l’un des leader de la restauration collective en France. Et avait quelques idées toutes faites. « Il me semblait impensable par exemple d’acheter du lapin autrement que chinois et pré-découpé ». Il a depuis changé d’avis. Le lapin que l’on retrouve dans les assiettes des cantines de Prestal vient de Rhône-Alpes. Et ne coûte pas vraiment plus cher. « La seule différence, explique Ludovic Lagneau, c’est qu’il faut avoir du personnel qui sache préparer ces produits ». Ici, le chef est un ancien de la grande restauration lyonnaise. Il sait donc découper un lapin. Mais, ce n’est pas le cas partout en restauration collective. « S’il y a un surcoût, c’est sur les compétences et le personnel que cela se ressent. Il y a une véritable révolution des savoir-faire à opérer dans ce secteur« , prévient Ludovic Lagneau.

Le « modèle » valorisé par Prestal est encore minoritaire en restauration collective. Les quelques centimes supplémentaires sur le coût matière d’un repas (1 à 5 centimes par couvert) est rédhibitoire pour les très grandes structures. Par ailleurs, la complexité des circuits et la nouveauté fait que les gros acheteurs n’ont pas forcément envie de se lancer dans pareille démarche. D’où l’idée de Chambre d’Agriculture et de la direction de l’agriculture et des forêts (DRAF) de monter en Rhône-Alpes une plate-forme, sous la forme d’un simple portail internet, destiné à mettre en contact plus facilement acheteurs et producteurs locaux. Pour les premiers, ce site permet de connaître les produits disponibles et de se les procurer facilement. Pour les seconds, c’est une opportunité pour proposer leurs produits en maitrisant mieux la demande et les prix. Sur des grosses quantités, la plate-forme peut mutualiser différentes productions.

Reste à convaincre les acheteurs de changer leurs habitudes. Ce qui n’est pas gagné. « Il y a encore un très gros problème avec les marchés publics », Lire la suite

Le Haillan : Du Festival du film Cistude à la Fête du Printemps

Sud-Ouest, Hervé Pons, le 20 Janvier 2009

LE HAILLAN, FÊTE DU PRINTEMPS. Elle remplacera, sur une journée, le Festival du film nature qui avait trouvé sa place et son public en 10 éditions. Tout est à faire pour assurer au mieux la relève

Une succession difficile

Au Festival du film succédera une Fête de la nature « variée, pour tous les âges ».

Le Festival du film nature Cistude (du nom de l’association de protection de l’environnement installée au Haillan) s’était taillé une place de choix dans le paysage culturel girondin (à Saint-Médard durant 3 ans, puis au Haillan) au cours de dix éditions.

Son aura tenait tant au contenu de la manifestation, qui durait 5 jours, qu’à la notoriété des invités. Quelques noms pour situer : Jean-Louis Étienne chez les aventuriers, Yves Boisset pour les cinéastes, Kent dans le monde de la chanson, Marc Jolivet au nombre des personnalités médiatiques engagées… La liste est longue.

Mais voilà, le Festival du film nature va être rangé dans la malle aux souvenirs. Une « Fête du printemps », basée sur l’écologie et le développement durable, va lui succéder. La jauge de la nouvelle manifestation serait de trois journées… mais la première édition n’en comptera qu’une seule, le 16 mai.

La municipalité, par la voix de la première adjointe Andréa Kiss-Manzanero, évoque une « évolution, un élargissement du festival vers une conception qui privilégie l’humain dans ses rapports avec l’environnement, un angle plus social, voire plus économique. »

« Il fallait renouveler la formule, estime Mme Kiss-Manzanero, mais toujours en maintenant des relations privilégiées avec l’association Cistude. » Elle admet que cette édition sera de transition, pour une montée en puissance d’une manifestation de 3-4 jours.

Quel contenu ?

Le contenu de la nouvelle Fête du printemps ? « Une réunion de travail est prévue début février avec les différents partenaires. Les choses ne sont pas arrêtées mais il y aura des ateliers, des rencontres pour tous les âges, et sur plusieurs continents, avec l’Afrique notamment. Que l’on ne nous fasse pas le procès de vouloir aller à l’encontre de l’environnement. Nous allons construire une Maison de l’environnement dans la zone des sources ; nous préparons notre Agenda 21, et nous avons bien l’intention de continuer à travailler avec l’association Cistude. »

L’opposition de droite, avec Laurent Pécout et un de ses colistiers Jean Fourcaud, ne l’entend pas de cette oreille.

« Il y avait un festival qui marchait bien, qui portait loin l’image du Haillan, pour lequel Cistude s’occupait de tout, qui ne coûtait pas grand-chose à la ville (1) avec les subventions qui arrivaient du Département, de la Région, de divers partenaires. Pourquoi alors saborde-t-on aujourd’hui ce festival ? Qu’on ne parle pas d’une évolution ; on ne reprend rien, on repart à zéro » énumère Laurent Pécout.

Pour Jean Fourcaud, il faut arrêter les faux-semblants : « si le festival est sacrifié, comme je le pense, pour des motifs de relation entre le maire et la responsable de Cistude, Christophe Coïc, c’est vraiment dommage. Et ça va à l’encontre de ce qui avait été dit par le maire lors de la campagne électorale, à savoir le maintien du festival. On arrive presque à un an de mandat et rien ne se passe. »

Cistude attend

« Où en est-on du projet de Maison de l’environnement ? Lire la suite

« Ecovie » salon écolo et citoyen à Bayonne le 30 janvier

lejpb, Antoinette Paoli, le 13 janvier 2009

« Ecovie », le premier salon écolo et citoyen à Bayonne

« En 2009, Bayonne aura enfin son salon écologique et développement durable : «Ecovie», le premier salon au Pays Basque dédié à la vie «écologique» se tiendra du 30 janvier au 1er février.

Plus de 100 exposants, près de 70 ateliers et conférences pour cette première édition qui aura lieu à la Maison des Associations de Bayonne.

Habitat et énergies renouvelables

Avec le leitmotiv «respectons la vie, devenons éco-citoyen», Ecovie suscite la réflexion et l’action : «Ecovie est un salon conçu pour sensibiliser, informer et apprendre à vivre mieux, à consommer différemment et devenir éco-citoyen» souligne Luc Petit, directeur de l’agence de communication Vent d’idées, à Capbreton, concepteur de ce salon.

«On souhaitait présenter au public tout ce qui se fait actuellement dans les domaines de l’habitat durable, des énergies renouvelables».

Six espaces d’exposition seront présentés : éco-habitat, environnement, alimentation bio, santé/ bien-être, tourisme solidaire loisirs verts et un espace institutionnel complétera ces différents pôles.

Pédagogie

«Nous souhaitons que ce salon soit très pédagogique ; par exemple la première journée, le vendredi sera destiné essentiellement aux scolaires, avec de nombreux ateliers pour les enfants». 200 élèves sont déjà inscrits. Un concours de dessin avait été mis en place en novembre sur le thème du tri, en partenariat avec le syndicat Bil Ta Garbi.

Tous les produits proposés par les exposants sur le salon Eco’vie seront présentés à un comité de sélection incluant des organismes comme Lire la suite

Portrait : Nathalie Kosciusko-Morizet, écolo de droite

developpementdurable.com, Yann Cohignac, 19 janvier 2009

Portrait : Nathalie Kosciusko-Morizet, écolo de droite

“Il y a un concours de lâcheté et d’inélégance entre Jean-François Copé, qui essaie de détourner l’attention pour masquer ses propres difficultés au sein du groupe, et Jean-Louis Borloo, qui se contente d’assurer le minimum“

Le 15 janvier, le ministère de l’Ecologie et du Développement durable a perdu sa secrétaire d’Etat. Nathalie Kosciusko-Morizet est mutée à l’Economie numérique. La rédaction de developpementdurable.com en a donc profité pour dresser le portrait d’une femme politique populaire chez les défenseurs de l’environnement.

« Il y a un concours de lâcheté et d’inélégance entre Jean-François Copé (président du groupe de l’UMP à l’Assemblée nationale), qui essaie de détourner l’attention pour masquer ses propres difficultés au sein du groupe, et Jean-Louis Borloo (ministre de l’Ecologie), qui se contente d’assurer le minimum ». Ce jour-là, le paysage politique français découvre une rebelle au sein du gouvernement : NKM, 35 ans, n’a en effet pas sa langue dans sa poche. Ces mots, prononcés dans une interview donnée au Monde le 10 avril 2008 au sujet de la culture OGM, créent la polémique dans les rangs de l’UMP. Poussée par François Fillon, elle devra s’excuser et, petite sanction, renoncer à un voyage officiel du Premier ministre au Japon.

Mais la voilà propulsée sur la scène médiatique. Les écologistes de tout bord y voient tout de suite une alliée au sein du gouvernement. Ils apprécient son franc-parler, son indépendance. La confiance s’installe. Elle ne faiblira pas. Tout comme son ascension politique. Et sa popularité : une étude récente des services du Premier ministre indique que 50 % des Français la connaissent et que 35 % en ont une bonne opinion. Un jury de 34 experts et journalistes réuni par France 2 et Le Point le 30 décembre l’a classera même troisième meilleures ministres. Sa carrière croît, et ce n’est que le début.

Curriculum Vitae

C’est en mai 1973 que NKM vient au monde, à Paris. En 1992, elle intègre l’Ecole polytechnique et en 1996, devient ingénieur de l’Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts. Puis c’est l’entrée en politique, avec un rapide intérêt pour l’environnement : 97, elle participe à la direction de la prévision au ministère de l’Economie. 99, elle devient responsable de la cellule environnement à la direction des relations économiques extérieures du même ministère. 2002, conseillère en développement durable du Premier ministre, députée UMP de l’Essonne, et présidente du groupe parlementaire santé et environnement. 2003, secrétaire nationale de l’UMP, chargée de l’Ecologie, et 2004, conseillère régionale d’Ile-de-France.

Enfin, en juin 2007, NKM prend la place qu’on lui connaît : secrétaire d’Etat à l’Ecologie. Elle participe alors activement au Grenelle de l’environnement. Puis elle continue à gagner du terrain : en mars 2008, elle est facilement élue maire de Longjumeau (Essonne). Quelques jours plus tard, elle est promue secrétaire générale adjointe de l’UMP. Une belle reconnaissance. Finalement, ses propos houleux sur le « concours de lâcheté » ne lui ont pas été reprochés outre mesure. Cela dit, « la scandaleuse aux mains vertes », comme l’avait surnommée Le Nouvel Observateur, se voit écarté de l’environnement début 2009.

Un départ regretté

Le 15 janvier, un remaniement ministériel propulse en effet NKM secrétaire d’Etat à l’Economie numérique. « Cette promotion m’apporte une autonomie qui ne me déplaît pas », réagira-t-elle. Du côté des écologistes, en revanche, c’est l’inquiétude : « Ce n’est pas une très bonne nouvelle. Dorénavant, personne ne s’occupe plus de l’écologie », Lire la suite

Bordeaux : Partenariat Police nationale et Vélo-Cité

Sud-Ouest, Christine Morice, le 20 Janvier 2009

EN TANDEM.

Police et cyclistes se mettent d’accord

Ils se sont connus sur un terrain glissant : la verbalisation des cyclistes circulant sur les voies du tramway, cours Gambetta à Talence. Et ont amorcé le dialogue. Même s’ils ne sont pas toujours du même avis, Albert Doutre, directeur départemental de la police et Didier Feneron, président de Vélo-cité, ont officialisé un partenariat hier, à l’hôtel de police de Bordeaux, en présence du procureur de la République, Claude Laplaud.

Pour Vélo-cité, « 30 ans d’histoire du vélo dans l’agglomération et plus de 1 000 adhérents », il existe deux freins au développement de cette pratique urbaine de la bicyclette : la peur de l’accident et celle du vol. C’est donc sur ces deux axes que cette entente est construite.

1 722 vélos volés l’an dernier

Elle va se concrétiser par plusieurs initiatives communes : contrôle technique, sans contravention, le 22 janvier à 10 heures, sur les bicyclettes des élèves du collège Cheverus. Un débat (le 2 février à 9 heures, au commissariat central), une séance de formation/éducation des cyclistes (le 3 février à 10 heures quai Richelieu), une rencontre sur les aménagements cyclables, le 3 février à 14 heures, à l’hôtel de police.

Hier, la collaboration entre la Police nationale et Vélo-cité a débuté par une démonstration de marquage. Cette technique, destinée à identifier les deux roues, permet de les restituer à leurs propriétaires lorsqu’ils sont retrouvés, à la suite d’un vol. Cela évite qu’ils soient détruits au bout d’un mois comme cela a lieu régulièrement.

Il en coûte 3 euros, à la Maison du vélo de Bordeaux. Mais Vélo-cité a offert hier la prestation à une vingtaine de fonctionnaires de police qui se rendent au travail à bicyclette ! Leurs vélos ont été gravés sur place. Il est vrai que la méthode mérite d’être généralisée : 1 722 vélos ont été volés en 2008 sur l’agglomération bordelaise pour un taux d’élucidation peu élevé : 63 affaires.

Deux morts en 2008

Côté sécurité des utilisateurs, deux cyclistes (dont un venait de griller un feu rouge) ont perdu la vie en 2008, sur le Grand Bordeaux. On a dénombré 157 accidents pour 154 blessés.

Hier, Albert Doutre s’est insurgé contre « ces cyclistes qui se croient tout permis et ne respectent pas le code de la route Lire la suite

Agenda 21 de Talence, 55 actions, 3 ans : ça c’est durable !

Sud-Ouest,  Patrick Faure, le 20 Janvier 2009

TALENCE, ENVIRONNEMENT. La municipalité va présenter son Agenda 21

55 actions, trois ans : ça c’est durable !

Demain à 20 heures, salle François-Mauriac, la population talençaise est invitée par la municipalité à une réunion de présentation de son projet d’Agenda 21 pour les trois années à venir.

« Nous avons entrepris la démarche de réflexion après une délibération prise voilà trois ans », explique le maire Alain Cazabonne. « L’objectif était celui d’une très large concertation, que nous avons réalisée grâce à la mise en place d’une dizaine d’ateliers thématiques ouverts à tous et dont le travail a été supervisé par Yoann Bénard, notre chargé de mission développement durable. »

Parenthèse électorale

Ces travaux ont cependant été ralentis par trois élections successives (entre mars et septembre 2008), dans lesquelles la commune se retrouvait chaque fois territorialement impliquée : municipales bien sûr, mais aussi cantonales et sénatoriales.

Ce qui, durant une petite année, a obligé à une réduction de la voilure, explique en substance le maire, du fait de la réglementation limitant les actions municipales susceptibles d’être considérée comme « promotionnelles ». Pendant cette période de « publicité restreinte », le travail s’est concentré sur l’information et la formation des services municipaux, auxquels il va être demandé une application particulière au « développement durable ».

Ateliers

Cette longue parenthèse électorale terminée, les ateliers ont parachevé leurs travaux avec 55 actions définies sous trois chapitres : 15 actions pour la préservation des ressources naturelles et l’amélioration du cadre de vie ; 27 actions sous le chapitre « d’une ville écocitoyenne, qui renforce les solidarités ». Enfin, 13 actions tournées vers l’économie durable.

« Nous avons effectué une large concertation dans les ateliers car nous voulions aussi que les habitants se prennent en main et n’aient pas tout à attendre de la collectivité, » ajoute le maire. Des soirées d’information-débat avaient aussi été organisées avec projection de films documentaires.

Les quatre conseils communaux seront représentés demain soir, salle François-Mauriac, pour ce que le maire souhaite « une validation du projet engagé pour trois ans, avec bilan annuel. »

Trois chapitres

Parmi les 55 actions définies, on retrouvera sous le chapitre « ressources », la préservation et la connaissance du patrimoine naturel, la promotion d’aménagements respectueux de l’environnement, mais aussi les transports alternatifs, les économies d’eau, d’énergie et la prévention de production de déchets.

Le deuxième chapitre est le plus fourni. Sous l’angle du mieux-vivre ensemble – sachant que le développement durable vise à un développement harmonieux de l’homme dans son environnement -, on trouve ainsi la lutte contre les incivilités, l’aide à la parentalité, la santé, l’information des jeunes.

Le troisième chapitre, visant à favoriser l’économie durable, inclut le soutien au commerce de proximité et l’insertion professionnelle des personnes handicapées. « Pour le suivi, Lire la suite

Bon ap’ avec l’Amap de Mérignac

Sud-Ouest, Olivier Delhoumeau, le 20 Janvier 2009

MÉRIGNAC, ALIMENTATION. Une association pour le maintien de l’agriculture paysanne va voir le jour, samedi. Les Verts locaux attendent que des volontaires s’emparent du projet

Bon ap’ avec l’Amap

Le Vert est dans le fruit, et le projet en route. Samedi, si tout va bien, la ville de Mérignac aura son Amap (association pour le maintien de l’agriculture paysanne) comme de nombreuses autres villes de l’agglo.

Initiateur de la démarche, le groupe local des Verts organise la réunion fondatrice le samedi 24 janvier. « La relation entre l’alimentaire la santé et l’environnement est un sujet qui nous préoccupe », affirme Gérard Chausset, adjoint (Vert) à l’environnement et aux déplacements.

À ce titre, les écologistes mérignacais avaient été à l’origine d’un débat, le 2 décembre dernier, sur le thème de la relation entre certaines maladies chroniques et les pollutions environnementales. André Ciccollela, chercheur en santé environnementale et militant de la cause verte, était intervenu à cette occasion sur la question du lien entre des formes de cancer et l’utilisation de pesticides. « On a beaucoup oeuvré par ailleurs pour la mise en oeuvre d’un Plan santé à l’échelle de la ville. C’était un élément pivot de notre volonté politique au moment des élections », relate l’élu écologiste.

Formation d’un bureau

Après avoir joué le rôle de catalyseur, la section politique affirme désormais sa volonté de transmettre le bébé à la société civile. « Ce ne sera pas l’Amap des Verts. Les gens inscrits doivent se l’approprier. » La réunion de samedi fixera justement les premiers jalons, à savoir la formation du bureau associatif. Ceux qui en auront les rênes devront en déterminer l’organisation.

Rappelons à ce stade qu’une Amap se caractérise par le regroupement d’un ou plusieurs producteurs de fruits et légumes, qui vend directement au consommateur final en faisant l’impasse sur les intermédiaires classiques du commerce.

Selon le mode de fonctionnement habituel, le client verse à l’avance une somme qui lui donne droit, chaque semaine, à un panier de fruits et légumes de saison.

« Reste à trouver les personnes qui auront la disponibilité suffisante pour aller démarcher des producteurs », assure Sylvie Cassou-Schotte, adjointe à la cohésion sociale et urbaine.

Appui du Relais Amap 33

Problème, Mérignac ne compte pas actuellement de maraîcher sur ses terres. Pour assurer le circuit le plus court possible, l’Amap mérignacaise devra donc, au minimum, négocier avec les agriculteurs des communes voisines comme Bruges, Blanquefort… L’association bénéficiera néanmoins de l’appui du Relais Amap Gironde, lequel possède une base de données détaillée sur les producteurs locaux.

Tout en souhaitant passer le témoin, le groupe Vert se veut vigilant sur la qualité des produits. « On peut difficilement imposer le label bio, trop onéreux, mais les produits devront évidemment être naturels », assure Gérard Chausset.

Prix du panier étudié

Le bureau de l’association devra encore veiller à une certaine équité sociale. L’Amap devra être la plus ouverte possible aux différentes catégories sociales. Reprenant un titre paru dans la presse il y a quelque temps, « le bio, ça n’est pas que pour les bobos », Lire la suite

Kempf : Pour sauver la planète, sortez du capitalisme

cdurable.info, David Naulin, le 16 janvier 2009

Pour en savoir plus sur ce livre écoutez l’émission Terre à Terre, le magazine de l’environnement de France Culture du 10 janvier 2009. Ruth Stegassy recevait Hervé Kempf.

Dans son nouvel essai, Hervé Kempf, journaliste au Monde, montre qu’en dépit des menaces l’avenir reste ouvert et l’optimisme justifié. « Est-il possible d’aller vers la sobriété sans passer par des secousses violentes ? Pouvons-nous éviter que les gouvernements capitalistes imposent une réponse autoritaire en tentant une ’relance’ aussi dommageable écologiquement qu’inutile ? Je ne sais pas. Face aux sombres perspectives, l’heure des hommes et des femmes de cœur, capables de faire luire les lumières de l’avenir, a sonné. »

Du constat en 2007 : « Comment les riches détruisent la planète ? »…

… à la solution en 2009 : « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme »

Du constat en 2007 : « Comment les riches détruisent la planète ? »…

« Le capitalisme est le racket légitime organisé par la classe dominante. » Al Capone, cité par Hervé Kempf.

Le précédent ouvrage d’Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète, a rencontré un grand succès aussi bien en France qu’à l’étranger. Écrit en 2006, ce livre démontrait déjà ce que nous constatons aujourd’hui : l’impasse du système, incapable d’assurer à tous un juste développement comme de garantir la survie des générations futures.

dans un état de crise écologique durable et planétaire. Elle devrait se traduire par un ébranlement prochain du système économique mondial. Les amorces possibles pourraient s’allumer dans l’économie arrivant à saturation et se heurtant aux limites de la biosphère :
 – Un arrêt de la croissance de l’économie américaine, minée par ses trois déficits géants – de la balance commerciale, du budget, de l’endettement interne. Comme un toxicomane qui ne tient debout qu’à doses répétées, les Etats-Unis, drogués de surconsommation, titubent avant l’affaissement ;

 – Un fort freinage de la croissance chinoise – sachant qu’il est impossible qu’elle tienne très durablement à un rythme de croissance annuel très élevé. »

Face à ce constat, Hervé Kempf reste optimiste et veut croire à notre capacité à changer le monde.

… à la solution en 2009 : « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme »

– Présentation par l’éditeur : « Un autre monde est possible, il est indispensable, il est à notre portée. Le capitalisme, après un règne de deux cents ans, s’est métamorphosé en entrant dans une phase mortifère : il génère tout à la fois une crise économique majeure et une crise écologique d’ampleur historique. Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme, en reconstruisant une société où l’économie n’est pas reine mais outil, où la coopération l’emporte sur la compétition, où le bien commun prévaut sur le profit.

Dans un récit original, l’auteur explique comment le capitalisme a changé de régime depuis les années 1980 et a réussi à imposer son modèle individualiste de comportement, marginalisant les logiques collectives. Pour en sortir, il faut prioritairement se défaire de ce conditionnement psychique.

L’oligarchie cherche à détourner l’attention d’un public de plus en plus conscient du désastre imminent en lui faisant croire que la technologie pourrait surmonter l’obstacle. Cette illusion ne vise qu’à perpétuer le système de domination en vigueur. Comme l’illustre la démonstration ancrée dans la réalité et animée de nombreux reportages, l’avenir n’est pas dans la technologie, mais dans un nouvel agencement des relations sociales. Ce qui fera pencher la balance, c’est la force et la vitesse avec lesquelles nous saurons retrouver l’exigence de la solidarité. » Lire la suite

L’agriculture en panne sèche

liberation.fr, Sylvestre Huet, le 13 janvier 2009

L’agriculture en panne sèche

Vision. Dans quelques décennies, les prévisions climatiques indiquent que les canicules passées devraient devenir la norme dans de nombreuses régions. Une grave menace pour l’alimentation mondiale.

Les étés plus chauds que nous promettent les climatologues menacent notre sécurité alimentaire. C’est l’avertissement, brutal, lancé par David Battisti et Rosamond Naylor (University of Washington, à Seattle et Stanford University, à Palo Alto) publié par Science (1). Un avertissement qui survient après la crise des années 2006-2008, où la chute de production dans quelques régions pour raisons climatiques, la croissance rapide de la demande, «boostée» par la démographie, l’essor économique et les débouchés non alimentaires de l’agriculture ont poussé les prix internationaux à des sommets. Or, expliquent les deux scientifiques, tout ceci n’est que de la petite bière à côté du risque de «crise alimentaire perpétuelle» que le changement climatique pourrait provoquer.

Triplement du prix. Pour étayer leur propos, les deux scientifiques se sont appuyés sur l’histoire et les projections climatiques de 23 modèles différents de la synthèse du Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publiée en 2007.

Du côté du passé, ils se sont penchés sur trois cas exemplaires. D’abord, la chute de la production céréalière en URSS (Russie et Ukraine) lors de l’été caniculaire de 1972 qui avait stoppé net la tendance à la baisse du prix des grains depuis 1950 en provoquant un triplement du prix du blé en deux ans sur les marchés internationaux. Puis, la canicule de 2003 qui a frappé l’Europe de l’Ouest, avec des baisses de production drastiques (calculée par rapport à l’année précédente). Moins 36 % pour le maïs en Italie, moins 30 % en France où la récolte de blé a chuté de 21 % et celle des fruits de 25 %. Enfin, Le long épisode de sécheresse au Sahel, dans les années 70, n’a pas été choisi en raison de l’effet «température» dans cette crise – c’est la pénurie de précipitations qui a causé la rupture agricole -, mais comme exemple de région particulièrement vulnérable – population en croissance, agriculture fragile – et parce que les projections des climatologues prévoient qu’elle endure d’ici la fin du siècle des étés plus chauds qu’aujourd’hui.

Ces projections et les simulations sur ordinateurs du climat futur, soumis à un effet de serre renforcé par nos émissions de gaz du même nom, laissent peu de doute sur un point. Les températures des saisons de croissance végétale – printemps, été – des régions tropicales et subtropicales seront nettement plus élevées. Au point que la canicule de 2003 en Europe de l’Ouest – avec un écart à la moyenne climatique de plus 3,6 °C en France – deviendra… l’été moyen dès le mitan du siècle. De même en Ukraine – l’ex-grenier à blé de l’Union soviétique -, les étés les plus chauds des dernières décennies deviendront la norme à l’avenir. Autrement dit, la moitié des étés seront certes moins chauds, mais l’autre moitié le sera plus encore.

Même topo dans les régions tropicales, où les variations de températures d’une année sur l’autre sont nettement moins importantes. Les simulations climatiques montrent que dès 2050, l’été moyen sera plus chaud que le record actuel depuis 1900 dans ces régions où vivent 3 milliards d’êtres humains en croissance démographique. Dans ces conditions, avertissent les deux auteurs, il serait imprudent de compter sur de meilleurs rendements sous les plus hautes latitudes pour compenser ces pertes. Lire la suite

A vendre : pays pauvres

nouvelobs.com, Nº 2303, Doan Bui, le 23 Décembre 2008

20 millions d’hectares sur le marché

A vendre : pays pauvres

Comment nourrir son peuple quand on a trop d’habitants et trop peu de terres cultivables ? Il suffit d’aller les chercher où elles sont. C’est ainsi que la Chine, la Corée du Sud ou les Etats du Golfe se sont lancés dans une véritable course à la terre. Ce ne sont pas seulement des récoltes qu’ils achètent mais des régions entières, dans des pays qui ont déjà du mal à alimenter leur propre population. Doan Bui raconte les premiers épisodes de ce qui sera une des grandes batailles du XXIe siècle : celle de la nourriture.

Le Soudan, j’achète !», «Et moi, le Kazakhstan !» Imaginez un Monopoly où l’on n’achèterait plus des rues, mais des pays entiers. Evidemment, comme au Monopoly, les gagnants seraient ceux qui amasseraient le plus de terres, bref, les plus riches à la banque. Les perdants ? Eh bien, ce serait les fauchés, obligés de céder leur bout de terrain pour renflouer les caisses. Ce Monopoly serait un peu particulier. Il s’agirait non pas de construire des immeubles, mais d’installer des tracteurs et des machines agricoles pour produire du blé, du riz, du maïs. Bref, de la nourriture. Ce serait un jeu où les nantis, au lieu de piquer l’hôtel de la rue de la Paix au voisin ruiné, lui faucheraient ses récoltes futures. Amusant, non ? Sauf qu’il ne s’agit pas d’un jeu.

Depuis quelques mois, une gigantesque partie de Monopoly planétaire est en train de se jouer. Et les participants jouent vite. Et gros. D’un côté, des pays riches ou émergents comme la Chine, la Corée du Sud ou les pays du Golfe, qui tous s’inquiètent pour leur sécurité alimentaire. De l’autre, une cohorte de pays pauvres comme le Soudan, l’Ethiopie, l’Ouganda, l’Indonésie, Madagascar… Des pays aux caisses désespérément vides, mais à qui il reste une richesse : leurs terres, si vastes, si prometteuses. A vendre ou à louer.
La terre ! Pour elle, les pays se sont déchirés en guerres meurtrières. Pour elle, les conquistadors ont bravé les mers inconnues, décimé les populations locales afin d’y planter leur drapeau. «La ruée vers les terres n’est pas un fait nouveau. Mais c’est peut-être la première fois dans l’histoire que le phénomène est complètement mondialisé. Et que le rythme est si rapide», s’inquiète Paul Mathieu, expert de la gestion des terres à la FAO (Food Agriculture Organization). Les cris d’alarme de la FAO ont été éclipsés par le krach financier. Et pourtant la crise alimentaire risque d’empirer. Conséquence directe des émeutes de la faim du printemps, les pays importateurs nets de nourriture ont fait de la sécurité de leurs approvisionnements alimentaires leur objectif politique numéro un. Début novembre, la Corée du Sud vient de frapper un grand coup en raflant la moitié – vous avez bien lu : la moitié ! – des terres arables de Madagascar (voir encadré ci- dessus). Mais ce n’est qu’un début. On parle de millions d’hectares en Indonésie ou en Afrique. «On n’arrive même pas à avoir des chiffres exacts tellement cela change vite», se plaint Paul Mathieu. Même l’Ethiopie, où plane à nouveau le spectre des grandes famines, veut entrer dans la danse. Pas comme acheteur, mais comme vendeur. Le Premier ministre éthiopien a déclaré qu’il était «plus que désireux» de signer des accords avec les pays du Golfe. De quoi donner des sueurs froides à Jacques Diouf, le patron de la FAO, qui s’inquiète du «risque d’un néocolonialisme agraire».

Parmi les néocolons, voici les pays du Golfe. Ils ont du pétrole, des dollars. Mais pas d’eau : il y fait si chaud et si sec qu’il faut rafraîchir les quelques bêtes du cheptel avec des ventilateurs et des machines à va peur pour éviter qu elles ne meurent… Comment nourrir la population ? Lire la suite

DD et Agenda 21 de Pessac : Appel à projets

Vous êtes une association, une entreprise, un commerçant, un établissement scolaire, un particulier ou une administration de Pessac (ou travaillant sur le territoire de Pessac) et vous êtes engagés dans le développement durable ? Ce mail est fait pour vous !  

Pour la 5ème édition, la Ville de Pessac organise, avec l’association Ecosite du Bourgailh, l’association Terre d’ADELES et tous les acteurs volontaires, la Semaine du Développement Durable 2009, qui aura lieu du 1er au 7 avril sur tout le territoire national et portera sur le thème « Consommation durable ». Pour plus d’informations sur la semaine du DD : http://www.semainedudeveloppementdurable.gouv.fr

Vous avez une idée, une envie, un thème d’animations ou un besoin d’informations à nous proposer ? Dites-le nous : la Semaine du DD est faite pour vous et doit avant tout répondre à vos attentes !

Vous menez un projet d’éducation au développement durable, vous organisez une exposition, un débat ou une animation sur le Développement Durable dans votre structure… ? → Repondez-nous et inscrivez vos propositions d’actions pour qu’elles figurent dans le programme partenarial qui sera élaboré dans le cadre de la SDD 2009 (cf fiche ci-dessous).

Vous agissez pour promouvoir les modes de consommation responsables ! Vous souhaitez valoriser vos bonnes pratiques ? → Proposez-nous un stand, un film, un panneau, un spectacle…  pour le grand temps fort de valorisation des initiatives pessacaises de  développement durable qui se tiendra au Bourgailh.

Pour ce faire, je vous remercie de bien vouloir remplir et nous retourner avant le 15 janvier 2009 la fiche d’inscription ci-jointe. Une réunion de travail sera organisée d’ici fin janvier avec l’ensemble des partenaires inscrits pour élaborer ensemble un programme d’animations vivant et ludique, touchant tous les quartiers, tous les publics.

Attention : la semaine du DD à Pessac est avant tout un temps fort de mise en réseau, rencontres et valorisation des acteurs pessacais et de vos initiatives déjà menées et déjà financées ; elle est l’occasion de mutualiser nos moyens (communication, matériel et salles mises à disposition par la Ville), de mettre en pratique l’un des slogans du DD : « faire plus avec moins, faire mieux tous ensemble ! » et n’est pas un guichet de financements. Aussi, seules les actions à but non lucratif et répondant aux principes du développement durable seront retenues. La mission Agenda 21 reste à votre disposition pour tout complément d’informations. Lire la suite

CG33, Appel à projets : Développer l’habitat durable

Conseil général Gironde, le 29 décembre 2008

Appel à projets : Développer l’habitat durable    

Le Conseil Général lance un appel à projets pour la réalisation de logements à basse consommation d’énergie et à faibles charges locatives.

Dans le cadre de sa politique de développement durable et en cohérence avec ses politiques sectorielles et notamment la politique du logement, la politique de l’énergie et la politique d’aménagement du territoire départemental, le Conseil Général de la Gironde a décidé de contribuer à lancer un processus cumulatif de développement et diffusion de savoir-faire en matière d’habitats adaptés à des modes de vie cohérents avec le développement durable.
Un appel à projets a été publié dans ce cadre en juillet 2007. Il a permis la sélection d’un projet, ce qui est insuffisant eu égard aux objectifs de l’expérimentation et, explique cette relance de l’appel à projet.

L’appel à projet a été légèrement modifié en tenant compte de l’expérience du premier projet.

La relance de l’appel à projets vise à inciter à la réalisation de deux à quatre petites opérations expérimentales de deux à six logements en maisons à basse consommation d’énergie et à faibles charges locatives. Ces opérations peuvent éventuellement être intégrées dans des chantiers plus importants.

La mesure incitative consiste en une subvention destinée à compenser, totalement ou partiellement, l’investissement supplémentaire nécessaire pour réaliser ces logements et pour gérer des opérations de taille réduite.

L’appel à projets s’adresse à des maîtres d’ouvrage pour la réalisation de logements sociaux en PLUS et ou PLAI.

Les principaux critères d’évaluation seront d’abord l’économie d’énergie, puis la réalisation selon des procédés et avec des matériaux nécessitant un entretien peu coûteux et permettant la réduction des charges locatives.

Cet appel à projet est complémentaire à celui que la Région Aquitaine, avec l’appui de la Délégation régionale de l’ADEME, a lancé pour la construction de bâtiments aquitains à basse énergie.

Il s’en distingue par la localisation des logements à réaliser dans des bourgs de petites communes et par la taille des projets.

La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 30 avril 2009.

Si vous êtes intéressé, vous pouvez télécharger : Lire la suite

Ce que nous faisons, nos enfants ne pourront plus le défaire

liberation.fr, Laure Noualhat, le 19 janvier 2009

« Ce que nous faisons, nos enfants ne pourront plus le défaire»

Les 5es assises nationales du développement durable se sont ouvertes ce lundi à Lyon. Pendant trois jours, il s’agira de faire l’état des lieux de la planète et de l’humanité.

Fervent lecteur de feu La gueule ouverte, manifestant antinucléaire à Creys-Malville en 1977, Didier Jouve est un fin connaisseur du développement durable, au sens premier du terme lorsqu’il fut évoqué pour la première fois par le rapport Bruntland en 1987.

Aujourd’hui vice-président de la région Rhône-Alpes, délégué au développement durable, il accueille les 5es Assises nationales du développement durable à Lyon durant trois jours. Plus qu’ambitieuses, ces Assises tenteront de faire l’état des lieux de la planète et de l’humanité, d’ouvrir d’autres voies et d’élaborer des propositions. Le tout en 3 jours.
Les Assises du développement durable visent à redéfinir la richesse. Pourquoi ?

Cette année, les Assises visent à re-questionner la priorité de l’avoir. La crise est une vraie opportunité pour la remettre en cause. La crise, on l’a vue venir. Elle était tendancielle, elle est désormais tangible. André Gorz, Ivan Illitch, de nombreux penseurs ont écrit sur cette crise écologique, sociale, économique, à venir. Aujourd’hui, il faut veiller à ce que la société ne pourrisse pas le concept de développement durable, concept qui mérite d’être sauvagement défendu alors que certains s’en contenteraient bien pour vendre à peu de frais, avec une peinture verte toute fraîche, ce qui a été vendu dans le passé.
Quelle est votre analyse de la situation actuelle ?

Trois pilotes automatiques sont grippés. Le premier pilote automatique, c’était la croissance. Et toute une génération de responsables, qu’ils soient de droite ou de gauche, ont cru qu’il s’agissait d’une potion magique, d’un médicament général qui répondait à tout. Le pilote automatique numéro 2, c’était le marché et nombreux étaient ceux qui pensaient que tout ce qui avait attrait au public était inefficace. Le pilote numéro 3, et on n’en parle pas assez, c’était et c’est encore la religion technologique.

C’est-à-dire ?

Au XVIIIe siècle, la science nous sort de l’obscurantisme. Au XIXe siècle, la science est rachetée par l’industrie, principal mécène de l’époque. Chemin faisant, le capitalisme s’est organisé sur la prédation des ressources des autres. Et la société s’est articulée autour d’une équation quasi-religieuse : la croissance + le progrès scientifique = le bonheur.

Pourquoi cette équation a-t-elle échoué ?

La création d’une véritable religion matérialiste a conduit à une déconnexion totale entre les avancées des sciences dures, les technologies, et les sciences humaines ainsi que tout ce qui permet d’absorber les progrès scientifiques. Aujourd’hui, on manque d’argent pour développer l’épidémiologie, regardez l’état de nos botanistes en France, etc. La société n’arrive plus à suivre, ni à digérer les progrès et créations technologiques qui nous inondent. Le XXe siècle est donc le siècle de l’irresponsabilité technologique. Et on doit gérer cet héritage : celui des PCB déversés dans le Rhône, des déchets radioactifs, des 400000 substances chimiques présentes dans notre environnement et notre quotidien. Et demain, nous devrons gérer des objets dont nous n’avons pas la maîtrise : OGM, nanotechnologies etc.
Nous avons franchi une étape, et nous ne savons plus gérer la réversibilité de nos actes. Ce que nous faisons aujourd’hui, nos enfants ne pourront plus le défaire. Lire la suite

Viveret : La réponse à la crise, c’est la sobriété heureuse

metrofrance.com, Patrick Viveret, le18 janvier 2009

« La réponse à la crise, c’est la sobriété heureuse »

Interview de Patrick Viveret, conseiller référendaire à la Cour des comptes et philosophe.

Patrick Viveret est l’auteur du rapport « Reconsidérer la Richesse » réalisé en 2002 à la demande de Guy Hascoët, secrétaire d’État à l’économie solidaire et publié aux éditions de l’Aube.

Aux Assises nationales du développement durable

Patrick Viveret intervient ce soir à la soirée d’ouverture des Assises nationales du développement durable qui se tiennent jusqu’à mercredi à Lyon. De 20 heures à 22 heures cette soirée débat aura lieu au Transbordeur autour du thème : Quel héritage laisserons-nous à nos enfants ?. L’événement est ouvert au public.

Programme sur www.andd.rhonealpes.fr

Si on prend trois grands budgets internationaux que sont l’armement, les stupéfiants et la publicité on se rend compte qu’ils représentent plus de trente fois la somme qui serait nécessaire pour traiter les problèmes fondamentaux de l’humanité.

En cette période de crise économique, sociale et écologique, comment regarder l’avenir avec un sourire ?

Il faut d’abord identifier le point commun aux différentes facettes de la crise. Ce point commun est la démesure. La démesure dans le productivisme que nous avons imposé à la nature est à l’origine de la crise écologique. La démesure est au cœur du découplage entre l’économie spéculative et l’économie réelle : avant la crise financière, sur les 3200 milliards de dollars qui s’échangeaient quotidiennement, moins de 3% correspondaient à des biens ou services réels. Enfin, il y a une démesure dans le creusement des inégalités sociales : 225 personnes détiennent l’équivalent du revenu de deux milliards et demi d’êtres humains. La réponse à la démesure, c’est la sobriété, un mode de développement qui est plus tourné vers l’être que vers l’avoir, vers le mieux-être comme réponse au mal-être.
Qu’entendez-vous par mal-être ?

Le mal-être et le mal de vivre sont au cœur des problèmes que nous connaissons. Si on prend trois grands budgets internationaux que sont l’armement, les stupéfiants et la publicité on se rend compte qu’ils représentent plus de trente fois la somme qui serait nécessaire pour traiter les problèmes fondamentaux de l’humanité tels que la faim, l’accès à l’eau potable et les soins de base ou le logement. Regardons de plus près ces budgets. Il est clair que le marché des stupéfiants répond au mal de vivre. Avec les dépenses militaires, pour l’essentiel, on gère de la peur, de la domination, de la maltraitance. C’est aussi du mal-être. La publicité nous parle du bonheur, de l’amour, de la beauté, de la sérénité, qui sont des aspirations fondamentales chez l’être humain. Mais elle nous dit que c’est la croissance dans l’ordre de l’avoir qui va nous permettre d’accéder à ces aspirations. Or, le désir dans l’ordre de l’être ne peut pas être comblé par une simple satisfaction dans l’ordre de l’avoir et de la consommation : après un bref moment de satisfaction, on retrouve de la frustration de la dépendance comparable à une addiction.

Quelle réponse alors à ce que vous qualifiez de démesure et de mal-être ?

En reliant les deux aspects de l’acceptation des limites face à la démesure et de l’autre coté la question du mieux-être comme réponse au mal-être, on est au cœur de ce que des sages contemporains comme Pierre Rabhi appellent la sobriété heureuse. C’est une démarche qui consiste à se repositionner sur l’essentiel, sur ce qui compte vraiment dans nos vies. Le cœur d’une réponse positive à la crise c’est se recaler sur cet essentiel pour mettre en place des politiques et des économies qui se réorientent vers le mieux-être plutôt que vers les plus avoir. Pour cela, d’indicateurs de richesse autres que le PIB qui nous utilisons depuis l’après-guerre.
Quels seraient par exemple ces nouveaux indicateurs ?

D’une part, il faut compter autrement, il y a quantité d’éléments qui peuvent être mesurés, qui donnent des informations capitales et qui ne sont pas présents dans les systèmes comptables dominants actuels. Aujourd’hui on marche sur la tête car les systèmes de comptes intègrent positivement des destructions dans la mesure où celles-ci sont à l’origine de flux monétaires (par l’exemple le garagiste qui répare une voiture après un accident de la route ou la déforestation qui permet de produire plus de céréales, ndlr). Mais il y a aussi le droit à ne pas tout compter : plus vous allez vers l’essentiel, plus vous allez vers de l’inquantifiable. Le bonheur, par exemple, est un élément déterminant, mais impossible à quantifier. Les nouveaux indicateurs de richesse prennent en compte des enjeux écologiques ou sociales majeures permettant de faire des choix de société qui intègrent l’ordre du mieux-être. L’humanité est confrontée à un certain nombre de rendez-vous critiques avec elle-même. Ces rendez-vous peuvent se terminer mal, mais l’humanité a également la possibilité d’utiliser ces défis pour franchir un saut qualitatif dans sa propre histoire.
Ce défi pour l’humanité est aussi un défi pour chacun de nous…

On a une tension dynamique entre des enjeux de transformation collective mais aussi des enjeux de transformation personnelle. Ce qui se joue pour l’humanité comme corps collectif se joue aussi dans chacune de nos propres vies. Lire la suite

Les propositions du Pôle écologique du PS

partisocialiste.blog.lemonde.fr, Jean-Michel Normand, le 18 janvier 2009  

Les propositions du Pôle écologique du PS

Pris à contrepied du fait de l’irruption de la crise économique et financière dans les débats d’avant-congrès, le Pôle écologique – allié à la motion de Ségolène Royal lors de l’élection de la première secrétaire – n’a recueilli qu’un décevant 1,5% des suffrages lors du vote des militants. Pour autant, ses dirigeants n’entendent pas jeter l’éponge. Dans une lettre adressée à Martine Aubry, les trois élus que compte le Pôle au Conseil national (Christophe Caresche, Géraud Guibert et Eric Loiselet), avancent des propositions qu’ils souhaitent voir reprises dans le contre-plan de relance que le  bureau national du PS doit adopter mardi 20 janvier.

Voici les éléments les plus caractéristiques de ce « plan de relance progressiste, solidaire et écologique ».

Des économies d’énergie. Le Pôle écologique préconise « un plan massif de rénovation thermique du bâti ancien comportant deux priorités ». Il s’agit de la rénovation en deux ans de l’ensemble des logements sociaux « ce qui suppose une  augmentation massive des aides à la réhabilitation » d’une part et, d’autre parti « la lutte contre la précarité énergétique des ménages pauvres propriétaires occupants, par un fort accroissement des aides à l’amélioration de l’habitat, sous conditions de ressources ».

Une taxe-carbone. La baisse prévue par le PS de la TVA sur les produits de première nécessité et sur les éco-produits doit s’accompagner de la création d’une taxe énergie climat (ou taxe carbone). Il s’agirait d’un « signal-prix particulièrement  indispensable en cette période de diminution rapide des prix des hydrocarbures ». Une partie du produit de cette taxe serait affectée « à trois fonds sociaux qui devraient respectivement réduire les charges dans le logement social, contribuer à la mobilité des ménages modestes et favoriser le développement des transports collectifs ».

Les énergies renouvelables. Le Pôle écologique réclame « un programme cohérent de développement des énergies renouvelables (solaire, éolien terrestre et off shore, biomasse) incluant subventions, avances remboursables, crédits à long terme à taux privilégiés afin que la France atteigne l’objectif de 20% d’énergie renouvelable dès 2017 ». Les mesures destinées à l’industrie automobile devront « être concentrées sur le soutien à l’innovation et à la mise sur le marché de véhicules propres ».

Le financement  Le financement de ces mesures « est à rechercher par Lire la suite

Les 30 ans de la Maison régionale de l’environnement de Lille

La Voix du Nord, Alicia Gaydier, le 19 janvier 2009

Emmanuelle Latouche : « La MRES a 30 ans, mais n’est pas une structure vieillissante »

Mercredi, la Maison régionale de l’environnement et des solidarités (MRES) fête ses 30 ans lors d’une journée de débats au Nouveau Siècle, à Lille. L’occasion pour Emmanuelle Latouche, directrice de la structure, de tirer quelques bilans.

> Comment va se dérouler la journée de mercredi ?

 « Il s’agira d’une journée festive, mais aussi studieuse. Nous allons expliquer ce que la MRES pense des grands sujets qui la concernent. La matinée sera consacrée aux thématiques du développement durable et de la solidarité. Et l’après-midi, on parlera du rôle des associations dans la cité.

Beaucoup de nos partenaires institutionnels seront présents : l’État, la Région, les villes et intercommunalités… Cela fait de cette journée un moment privilégié. » > Plus précisément, à quoi sert la MRES ?

« La MRES a été créée en 1978, dans les anciens bâtiments de la faculté de géologie. Elle s’appelait alors Maison de la nature et de l’environnement (MNE). Son objectif était de permettre aux associations de travailler dans de meilleures conditions. C’est toujours notre rôle premier. Un rôle de gestion technique de moyens mutualisés, avec la mise à disposition de salles, le prêt de matériel, etc., pour nos 110 associations adhérentes.

Mais nous avons aussi un rôle d’animation de projets interassociatifs. Nous publions par exemple tous les ans un catalogue qui recense plus de 400 sorties associatives et qui est distribué gratuitement dans les offices de tourisme de la région. L’objectif est de faire se croiser les regards… La MRES abrite des associations allant de la Ligue des droits de l’homme aux Défenseurs de grenouilles… Il n’est pas forcément naturel pour eux de travailler ensemble ! »

> La MRES dispose aussi d’un centre de documentation…

« Oui, il s’agit du Centre régional d’information et de documentation sur l’environnement (CRID). C’est là notre seconde mission : celle d’informer. Nous possédons un fonds de 15 000 références documentaires destiné au grand public, mais aussi aux professionnels. Ce centre de documentation a aussi contribué à la professionnalisation du milieu associatif. »

> Quel bilan la MRES tire-t-elle de ses 30 ans d’existence ?

« Il y a bien sûr un volet amertume. Malgré notre capacité de structuration et d’innovation, nous sommes toujours sur le fil du rasoir. Lire la suite

Les élus s’accrochent au pont et la dynamique reste à quai

Sud-Ouest, Dominique De Laage, Jean-Bernard Gilles, le 17 Janvier 2009

CUB. Le pont levant a occupé une place de choix hier au conseil d’agglo. Feltesse et Juppé estiment le jeu encore ouvert

Pour tout dire, les élus s’attendaient à pire. Ils connaissent la statistique qui prédit que, dans la plupart des cas, les décisions du tribunal administratif suivent les conclusions du commissaire du gouvernement. Ils ont bien entendu, ou plutôt lu, qu’Antoine Bec a demandé, jeudi, l’annulation de la délibération votée le 21 septembre 2007, qui déclarait d’intérêt général le pont levant Bacalan-Bastide à Bordeaux. Mais ils estiment avoir échappé à l’annonce de la mort certaine et immédiate de ce projet, qu’ils portent collectivement depuis dix ans maintenant.

« Je note qu’il n’est pas demandé d’annuler la délibération notifiant le marché », remarque Alain Juppé. « Nous n’avons pas été contredits sur la manière de conduire la concertation, alors que ce point était présenté comme le maillon faible juridique de notre dossier », poursuit Vincent Feltesse.

Réactions prudentes

Le juge administratif va maintenant recevoir une note en délibéré de la part de la Communauté urbaine de Bordeaux et probablement une autre de la part du « Front associatif » qui attaque la délibération. Le tribunal n’a pas dit quand il rendrait sa décision.

Le commissaire du gouvernement s’est appuyé dans ses conclusions sur des motifs de forme, comme l’évaluation financière insuffisante, notamment sur le financement de l’opération, ainsi que sur le manque d’informations relatives au coût des raccordements côté Bacalan et côté Bastide.

Toutefois, il a aussi pointé deux problèmes de fond : l’impossibilité pour les gros bateaux de franchir ce pont en position levante, puis l’absence de justification d’un tel investissement, de l’ordre de 120 millions d’euros, par rapport à un pont fixe qui coûte deux à trois fois moins cher.

Les scénarios

Attendons que le juge se prononce disent les élus à l’unisson du Front associatif, au moins sur ce point. Le dossier se présente un peu moins bien que ne le prévoyait Trans’CUB et un peu mieux que ne le craignaient les élus. Le juge dispose d’éléments qui visent à annuler la délibération. Le fera-t-il ? Quand ?

Mais la Communauté urbaine pourra peut-être reprendre le dossier au stade de l’enquête publique. Ce qui représenterait « environ 10 mois de retard », presqu’un moindre mal au regard de la situation juridique du dossier aujour-d’hui. «Les élus n’entendent que ce qui leur plaît », s’amuse Denis Teisseire de Trans’CUB, toujours confiant dans l’issue du recours.

Les élus sont sans doute allés un peu vite dans le vote de la délibération, actuellement sur la sellette. « On n’a pas su prendre le temps », regrettent Jacques Respaud et Pierre Hurmic.

Les conclusions de l’enquête publique n’étaient pas favorables au projet, c’est le moins que l’on puisse dire. Les élus ont choisi de foncer au nom de l’intérêt général. Le tribunal administratif dira s’ils ont eu raison ou tort. Les Bordelais attendent tous les jours l’issu de ces joutes juridiques.

La dynamique est restée à quai

Après l’épopée du tramway, la Communauté urbaine de Bordeaux vient brusquement de tomber de son piédestal. Faute de formuler un appel d’offres au plan européen, les élus ont été contraints d’en revenir à Veolia pour gérer le tram et les bus quand ils rêvaient de Keolis. Faute de ficeler correctement leur dossier de pont levant, ils sont aujourd’hui sous la menace de devoir repartir de zéro sur la question du franchissement du fleuve.

Le jeune président socialiste Vincent Feltesse, à qui tout semblait sourire jusque-là, a pris un sacré coup de vieux en quelques semaines. Il préside une assemblée qui tient toujours la principale association d’usagers de l’agglomération, Trans’CUB, comme hostile et non pas partenaire. En dépit de tous les beaux discours sur la démocratie participative…

En lançant le tramway, juste après l’échec du projet de métro VAL, Alain Juppé avait su fédérer l’agglomération autour d’une vision commune. Cette forte dynamique avait levé tous les freins inhérents à la CUB : élection des élus au deuxième degré, calculs politiciens et petits marchandages…

L’erreur a été de penser que cet élan était toujours à l’oeuvre. Les kilomètres de tram ont été trompeurs. Ce projet de pont levant a germé voici dix ans, après le recul d’Alain Juppé sur son dessein de barrer la rade de Bordeaux d’un pont fixe en face des Quinconces. On était alors en plein projet de grand contournement. L’idée initiale du pont Bacalan-Bastide était de ne pas laisser échapper les voitures trop en aval de Bordeaux.

Depuis, beaucoup d’eau a coulé. La belle dynamique communautaire, qui aurait dû faire évoluer ce projet de franchissement, s’est envolée quand Lire la suite

Le départ de NKM attriste les écolos

lexpress.fr, le 16 janvier 2009

Le départ de NKM attriste les écolos

Les défenseurs de l’environnement regrettent (presque) unanimement le départ de Nathalie Kosciusko-Morizet du secrétariat d’Etat à l’Ecologie. Des Verts à Greenpeace en passant par les blogs, tour d’horizon des réactions des écologistes.

Le départ de Nathalie Kosciusko-Morizet du secrétariat d’Etat à l’Ecologie, qui sera désormais en charge de l’économie numérique chagrine (presque) unanimement les défenseurs de l’environnement. S’ils vont regretter « NKM », ils s’inquiètent aussi de la vacance du poste, personne n’ayant été nommé pour la remplacer.

Le parti écologiste regrette une « personnalité incisive »

Les Verts ont estimé ce jeudi que son changement de portefeuille n’était « pas une très bonne nouvelle ».

« Dorénavant personne ne s’occupe plus de l’écologie » alors que « sera très prochainement étudiée la loi Grenelle II, loi fondamentale qui mettra en place les décisions du Grenelle I« , a souligné Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts. Elle a été « la personnalité de l’UMP la plus incisive lors du vote de la Charte de l’Environnement ou plus récemment de la loi OGM« . « Sanctionne-t-on ces très timides velléités pour faire plaisir aux lobbies ? », se demandent les Verts estimant que « l’environnement, qui avait été jugé prioritaire par Nicolas Sarkozy à son élection, semble être devenu le dernier de ses soucis« .

Du côté des associations

Pour les organisations écologistes, Nathalie Kosciusko-Morizet, architecte du Grenelle de l’environnement avec Jean-Louis Borloo, a surtout fait progresser la cause à droite.

« Elle a fait bouger les moins de 40 ans à l’UMP et démontré que les jeunes générations à droite se préoccupent d’écologie« , estime Serge Orru, le directeur du WWF-France, organisation mondiale de protection de la nature. « Elle a préparé la droite à la question de l’écologie« , juge de son côté le président de France Nature environnement Sébastien Geneste, saluant le « duo compliqué mais utile » qu’elle formait avec Jean-Louis Borloo.

Yannick Jadot, ex-directeur des campagnes de Greenpeace la regrette lui aussi, mais juge qu’elle était « frustrée »: « Dommage pour l’écologie parce que c’est incontestablement quelqu’un de convaincu. Mais elle était sevrée de gros dossiers par Borloo. Elle essaye de se redonner un champ où elle a plus d’automonomie, potentiellement plus de visibilité », estime-t-il.

En dépit de leur affection, plusieurs observateurs ajoutent tout de même « en off » que NKM a manqué d’implication dans le Grenelle, pour y construire les nécessaires compromis. Et lui reprochent en filigrane de s’éparpiller entre ses trop nombreux mandats politiques.

Parmi les rares voix dissonantes, le réseau « Sortir du nucléaire » « se félicite du départ de Nathalie Kosciusko-Morizet du secrétariat d’Etat à l’écologie, mais aussi de son non-remplacement ». « Depuis quelques années en France, il faut être pronucléaire pour devenir ministre de l’écologie : c’est tellement ridicule qu’il vaut donc mieux… que le poste reste vacant ». « Globalement, le bilan de Mme Kociusko-Morizet et du Grenelle sont accablants » peut-on lire dans leur communiqué.

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L’AEE publie 8 récits sur l’environnement

journaldelenvironnement.net, Sabine Casalonga, le16 janvier 2009

L’AEE publie 8 récits sur l’environnement

L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) a publié le 9 janvier un rapport sur l’environnement à destination du grand public (1).

Dans ce document, baptisé «Signaux 2009», 8 récits, destinés à susciter l’intérêt du grand public, donnent un aperçu des sujets environnementaux clés de l’année à venir en Europe. Parmi les thèmes abordés figurent le changement climatique, la biodiversité, les déchets, l’utilisation des ressources naturelles, la pollution de l’air, ainsi que l’agriculture et la pêche.
Lancé à Prague par Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l’AEE et Martin Bursík,

ministre tchèque en charge de l’environnement, le rapport sera publié en 26 langues et devrait être renouvelé chaque année. «Alors qu’il devient urgent d’atténuer le changement climatique et de nous y adapter, nous avons de plus en plus notre besoin de communiquer auprès d’un large public», a expliqué la directrice de l’AEE dans un communiqué du 9 janvier.
L’AEE, en partenariat avec un réseau de 32 pays membres, a pour mission de surveiller l
’état de l’environnement en Europe.

(1) Signaux de l’AEE 2009

Pour aller plus loin Lire la suite

Un objectif zéro émission de CO2 d’ici 2050

actualites-news-environnement.com, Sandra Besson, 14/01/2009

L’Institut Worldwatch recommande un objectif zéro émission de CO2 d’ici 2050 

Remettant en question toutes les recommandations faites jusqu’à présent par les experts en la matière, le WorldWatch Institute a préconisé de réduire à zéro les émissions de dioxyde de carbone (CO2) du monde d’ici 2050 afin d’éviter les pires effets du changement climatique.

Pour éviter les pires effets du changement climatique, les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) devront chuter jusqu’à un taux avoisinant zéro d’ici 2050, et « passer dans le négatif » après cela, d’après ce qu’a recommandé le Worldwatch Institute mardi.

C’est une réduction bien plus importante que celle qui est recommandée par la plupart des experts climatiques et des législateurs, y compris le Président-élu Barack Obama, qui est en faveur d’une réduction de 80% des émissions des Etats-Unis d’ici 2050.

L’institut Worldwatch est une organisation de recherche environnementale aux Etats-Unis, qui édite chaque année un « état du monde » (State of the World).

La réduction des émissions de dioxyde de carbone a pour but de maintenir les températures mondiales de façon à ce qu’elles n’augmentent pas de plus de 2°C au-dessus de la moyenne établie avant la révolution industrielle. Mais d’après un auteur de l’Institut Worldwatch, même ce seuil est encore trop dangereux.

 « Le réchauffement climatique doit être réduit à 1°C aussi rapidement que possible » a déclaré un co-auteur William Hare, lors d’une conférence sur le rapport « Etat du Monde 2009 ». « A ce taux [de réchauffement] certains risques diminuent considérablement ».

Les températures moyennes mondiales ont déjà augmenté de 0,8°C depuis 1850, c’est pourquoi des réductions drastiques des émissions de CO2, qui alimentent le réchauffement climatique, sont nécessaires, d’après William Hare.

D’après le chercheur, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devront atteindre un pic d’ici 2020 avant de chuter de 85% par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2050, puis continuer de chuter après cela. Il a ajouté que les émissions de CO2 devraient « passer dans le négatif », avec plus de dioxyde de carbone absorbé qu’émis, dans la seconde moitié de ce siècle.

Le coût de la réduction des émissions de gaz à effet de serre devrait être payé en majorité par les pays riches plutôt que par les pays pauvres, les nations industrialisées devant réduire leurs émissions de 90% d’ici 2050, ce qui permettrait aux nations en développement de laisser croître leur économie et de développer de nouvelles technologies qui finiront par réduire les gaz à effet de serre.

Même avec ces changements radicaux, le monde pourrait être confronté à une augmentation supplémentaire de 1°C des températures, à cause de l’impact des émissions passées qui n’a pas encore été ressenti par les températures à la surface, d’après le rapport.

Cette année pourrait être une année essentielle dans la lutte contre le changement climatique, d’après un co-auteur Robert Engelman, « les scientifiques étant plus sûrs d’eux et plus impliqués, le public étant plus engagé que jamais, et le nouveau Président des Etats-Unis apportant pour la première fois à la Maison Blanche un engagement solide à réduire les injections de gaz à effet de serre du pays dans l’atmosphère ».

Robert Engelman a également souligné le fait que cette année était également la dernière année pendant laquelle les pays des Nations Unies pouvaient négocier avant d’élaborer un nouveau traité de lutte contre le changement climatique qui viendra remplacer le Protocole de Kyoto lors de son expiration. Lire la suite

Pont levant de Bx : Nouveau coup dur pour la CUB

Sud-Ouest, Jean-Paul Vigneaud, le 16 Janvier 2009

BORDEAUX. La déclaration d’utilité publique est remise en cause au tribunal administratif

Nouveau coup dur pour la CUB

La Communauté urbaine de Bordeaux est de nouveau confrontée à une situation difficile. Après la remise en question de l’appel d’offres pour la concession du réseau de transport en commun, voici que le pont levant Bacalan-Bastide vacille.

Dans ses conclusions, hier, au tribunal administratif de Bordeaux, Antoine Bec, commissaire du gouvernement, a effectivement réclamé l’annulation de la délibération du 21 septembre 2007. Un texte par lequel la CUB a déclaré d’intérêt général le franchissement de la Garonne via un pont mobile. Les conclusions du commissaire étant suivies dans 95 % des cas, il est désormais quasiment certain que le projet va revenir à la case départ.

Quid des travaux annexes

Cette situation réjouit les membres du « Front associatif », qui rassemble 15 associations. Il s’oppose depuis plus de deux ans au pont levant et est à l’origine des seuls recours déposés.

Les associations étaient toutes représentées, hier matin, au tribunal. Denis Teisseire, leur chef de file, intervenait alors en leurs noms, en lieu et place de l’avocat. Pour sa part, la CUB était représentée par les cabinets Cabanes et Morlas.

Présidée par Michel Delignat-Lavaud, l’audience a duré un peu plus d’une heure. Elle a mal démarré pour les opposants, plusieurs de leurs arguments étant rejetés. Et non le moindre : la concertation si contestée aurait été annoncée et menée selon les règles en vigueur.

De quoi en faire pâlir plus d’un dans l’assistance. Le vent a commencé à tourner lorsqu’Antoine Bec a évoqué la loi Loti (Loi d’orientation des transports intérieurs).

Cette loi impose une information totale sur l’ouvrage à réaliser et les travaux annexes qui en découleront. Or, dans la présentation du projet, il n’est question que du pont. « Nulle part ne sont évoqués les aménagements nécessaires de chaque côté, comme les voies de desserte », constate le commissaire du gouvernement.

« Difficile de croire qu’un tel ouvrage peut aboutir sur des carrefours classiques gérés par des feux de trafic ou de simples tourne-à-gauche », ajoute-t-il. Pour Antoine Bec, il y a donc ici problème et la jurisprudence (Conseil d’État) est incontournable.

Le seul et bon choix ?

Autre faiblesse dans le dossier : l’évaluation financière. Une estimation trop succincte, insuffisamment développée et expliquée, ne serait-ce que sur les modalités de financement.

Il y a pire, cependant, selon le commissaire : l’appréciation du projet et le bilan « coût/avantage ». Un pont levant étant trois fois plus cher qu’un pont classique, il faut obligatoirement justifier un tel choix et démontrer que l’ouvrage retenu répond bel et bien aux besoins. Ce qui ne serait pas le cas pour le projet bordelais.

« Il n’y aucune garantie que des bateaux puissent passer sous ce pont levant », résume le commissaire du gouvernement. Tout en constatant que l’avis des services maritimes figure dans le dossier, mais pas celui des compagnies maritimes qui fréquentent le port de la Lune. Si bien qu’il devient difficile d’affirmer que l’ouvrage est parfaitement conforme à ce qu’attendent les éventuels utilisateurs et qu’il s’agit donc du seul et bon choix à faire.

Ces arguments semblent suffire pour conduire à l’annulation de la délibération de septembre 2007. Antoine Bec l’affirme haut et fort en tout cas.

Le tribunal a mis son jugement en délibéré. Lire la suite

Le futur pont levant de Bordeaux attaqué

Sud-Ouest, le 15 Janvier 2009

Le futur pont levant attaqué

BORDEAUX. Le commissaire du gouvernement a demandé devant le tribunal administratif, l’annulation de la délibération de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) qui décidait la réalisation d’un pont-levant dans le nord de la ville

Le commissaire du gouvernement a demandé jeudi à Bordeaux l’annulation de la délibération de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) déclarant d’intérêt général la construction d’un pont levant en centre-ville, suivant la requête d’une quinzaine d’associations bordelaises.  

L’avis du commissaire du gouvernement, Antoine Bec, magistrat indépendant qui dit le droit et dont les préconisations sont le plus souvent suivies par les juges administratifs, fragilise un peu plus un projet de pont sur la Garonne aux dimensions impressionnantes (426 m de long, 55 m de hauteur de levage).

L’Unesco, après avoir labellisé Bordeaux au patrimoine mondial à l’été 2007, demande aujourd’hui des comptes « sur l’impact visuel des nouveaux franchissements envisagés » de la Garonne, notamment ce pont, et des experts de l’organisation internationale doivent venir sur place le 20 janvier.

M. Bec a estimé qu’il y avait des « irrégularités substantielles » en l’absence de véritable « évaluation financière des modalités de financement ».

Il a également relevé que les aménagements des abords n’étaient pas compris dans l’enveloppe globale de plus de 120 millions d’euros mais a surtout remis en cause l’utilité même du projet.

Le magistrat a estimé que les plus gros bateaux de croisière pourraient être dans l’impossibilité « de franchir l’ouvrage » dont le coût représente « un montant triple de celui d’un pont fixe ».   

Par ailleurs, a-t-il souligné, les croisiéristes n’ont pas été consultés sur leurs intentions à maintenir Bordeaux comme destination alors même que la raison d’être de ce pont levant est de permettre le passage des paquebots jusque dans le centre de Bordeaux.
Le projet de pont levant entre les quartiers de Bacalan et de Bastide a été approuvé par la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) en septembre 2007. Il doit combler le déficit d’une ville qui ne compte que quatre ponts, dont seulement deux dans le centre.

Cet ouvrage comporte une travée mobile de 110 m, pouvant être relevée à 55 m de hauteur. Il pourrait accueillir les automobilistes sur 2×2 voies (40.000 véhicules par jour attendus), les cyclistes, les piétons ainsi que le tramway.

Le chantier a été confié au groupement GTM/GCS, pour un budget de Lire la suite

Nous ne paierons pas pour votre crise !

bastamag.net, Rédaction, le 14 janvier 2009

Nous ne paierons pas pour votre crise

« Le moment du changement est venu ! » C’est le titre de la déclaration adoptée par plus de 150 représentants des mouvements sociaux, des syndicats, des ONG, venant de vingt-cinq pays européens, qui se sont réunis à Paris du 9 au 11 janvier 2009. De cette réunion est sortie « la Déclaration de Paris » que nous reproduisons ici. Elle appelle à faire du G20 de Londres, le 2 avril, un grand moment de mobilisation en Europe, en réponse aux crises financières, économiques, sociales et écologiques.

Nous ne paierons pas pour vos crises !

Plus de 150 représentants [1] de syndicats, de groupements paysans, de mouvements de solidarité internationale, de groupes écologistes, d’ONG de développement, de groupes de migrants, de mouvements confessionnels, de groupes de femmes, de mouvements de “sans”, de mouvements étudiants et de jeunes et d’organisations luttant contre la pauvreté venus de toute l’Europe se sont rassemblé les 10 et 11 Janvier 2009 à Paris afin d’analyser collectivement les crises actuelles, de développer des stratégies communes et de débattre de demandes et d’alternatives conjointes en réponses à ces crises.

Alors que la crise financière et économique s’intensifie, des millions de femmes et d’hommes perdent leur emploi, leur logement et voient leurs conditions de vie se dégrader. Des dizaines de millions d‘entre eux vont s’ajouter au 1,4 milliard de personnes qui vivent déjà dans l’extrême pauvreté. Les crises aggravent la situation sociale, écologique, culturelle et politique dans laquelle vit la majorité de la population de notre planète.

En dépit de l’échec évident et prévisible du modèle économique actuel, les dirigeants politiques répondent en essayant de préserver un système qui est précisément responsable de ces crises. Les gouvernements ont été prompts à offrir leur garantie aux banques, aux grands actionnaires et à leurs alliés du monde de la finance, avec des centaines de milliards d’argent public. Pour résoudre le problème, ils nomment des banquiers et des responsables de multinationales : les mêmes acteurs qui ont suscité ces crises. Les travailleurs, les chômeurs, les pauvres – tous ceux qui sont touchés – n’ont reçu aucune aide dans leur combat quotidien pour joindre les deux bouts et, pour couronner le tout, ils sont maintenant supposés payer l’addition.

Les propositions des gouvernements pour gérer la crise économique qui se déploie ne s’attaquent pas aux autres dimensions de la crise que nous devons affronter aujourd’hui – justice globale, crise alimentaire, crise climatique, crise énergétique – et par là même au besoin de transformer le système économique en un modèle qui nous permettrait de satisfaire les besoins fondamentaux de tou-te-s, de garantir tous les droits humains et de restaurer et préserver les bases écologiques de la vie sur notre planète.

Le moment du changement est venu !

Nous pouvons construire un système qui fonctionne au service des peuples et de l’environnement, un système qui réponde aux besoins de tous, un système basé sur les principes de l’intérêt collectif, de l’équité mondiale, de la justice, de la durabilité environnementale et du contrôle démocratique.

Comme premier pas, des mesures immédiates doivent être mises en oeuvre pour répondre aux impacts sociaux des crises sur les populations, tout en soutenant une transformation écologique de l’économie. Lire la suite

Paquet Pesticides : adoption par le Parlement européen

journaldelenvironnement, Sabine Casalonga, le14 janvier 2009

Paquet Pesticides : adoption par le Parlement européen

Mardi 13 janvier, les députés européens ont adopté à une large majorité la nouvelle législation relative à la commercialisation et à l’utilisation des pesticides. Fruit d’un compromis avec le Conseil, elle permettra d’interdire une vingtaine de substances dangereuses pour la santé et de réduire l’usage des pesticides.

Gouverner

«Cette législation, unique au monde, apportera des bénéfices clairs pour la santé et la qualité de l’eau et des aliments dans l’Union européenne», s’est félicitée Hiltrud Breyer, eurodéputée allemande (Verts/ALE) et rapporteure du projet de législation. «Ce vote est un succès majeur remporté face au lobby intensif des industriels et des représentants agricoles qui ont tenté de diluer les textes jusqu’à la dernière minute», ajoute-t-elle dans un communiqué du 13 janvier.

Le paquet législatif, issu d’un compromis entre le Parlement et le Conseil en décembre dernier (1) a été adopté en deuxième lecture par les députés européens à une large majorité (577 voix pour, 72 voix contre ou abstentions). Cette nouvelle législation comprend un règlement relatif à la mise sur le marché des pesticides (2) et une directive-cadre sur l’utilisation durable des pesticides (3).

Le premier volet instaure la création d’une liste de substances actives (entrant dans la composition des pesticides) autorisées à l’échelle européenne et sur la base de laquelle chaque Etat membre délivrera des autorisations de mise sur le marché. Les substances cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR), persistantes, bioaccumulatives et toxiques (PBT) ou très persistantes et très bioaccumulatives (vPvB), et celles qui sont néfastes pour les abeilles seront interdites «à moins que leurs effets soient négligeables en pratique». Des dérogations d’une durée maximale de 5 ans pourront toutefois être accordées en cas de menace grave pour les cultures. Les substances immunotoxiques, neurotoxiques pour le développement et perturbatrices pour le système endocrinien pourront également être interdites si elles posent «un risque significatif». Selon l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) le retrait des substances de type perturbateurs endocriniens «sans justification scientifique et sans mise en place rapide de solutions alternatives, aura des conséquences graves (…) sur certaines productions européennes» et appelle les autorités européennes à revoir les modalités d’application pour ce critère.

Ces nouvelles règles devraient conduire à l’interdiction de 22 substances sur un total de 400, selon l’estimation de l’Agence suédoise des produits chimiques. En 1991, l’entrée en vigueur de la précédente directive avait entraîné l’élimination de la moitié des 800 substances actives disponibles. Les substances seront autorisées pour une durée de 10 à 15 ans. La substitution des pesticides «préoccupants» par des produits alternatifs plus sûrs, s’ils existent, devra être effective dans un délai de 3 ans.

Contrairement au souhait initial du Parlement (4), la division de l’UE en trois zones d’autorisation (Nord, Sud, et Centre) fondée sur le principe de reconnaissance mutuelle a été adoptée. La France fera partie de la zone Sud aux côtés notamment de l’Espagne et de l’Italie. Cette mesure devrait favoriser et accélérer la mise sur le marché de nouveaux pesticides, précise le Parlement européen. Toutefois, les députés ont obtenu la possibilité pour chaque Etat membre de restreindre ou d’interdire des pesticides sur son territoire.

Le deuxième volet du paquet comprend un ensemble de mesures visant à réduire l’usage des pesticides, jusqu’à présent non réglementé. Lire la suite

Naess, la crise écolo. : une perception erronée du monde

bibliobs.nouvelobs.com, Charles Ruelle, propos recueillis par Sylvie Prioul, Janvier 2009

«Pour Næss, la crise écologique résulte d’une perception erronée du monde»

Le philosophe norvégien est mort. Entretien avec son traducteur

Alors qu’il venait d’être traduit, pour la première fois, en France, le penseur et inventeur du concept d’«écologie profonde» est mort ce 12 janvier à l’âge de 96 ans (La mort d’Arne Næss). Charles Ruelle, préfacier et traducteur d’«Ecologie, communauté et style de vie», son livre majeur, répond aux questions de BibliObs

Arne Næss (1912-2009)

BibliObs. – Le nom d’Arne Næss n’est pas très familier en France. Ce philosophe est-il une figure importante  en Norvège?

Charles Ruelle. – Arne Næss est considéré comme le plus important philosophe norvégien du XXe siècle. Dans son pays, c’est une personnalité reconnue et respectée, mais son influence s’étend bien au-delà de la Scandinavie (notamment outre-Atlantique). Ce qui vaut à Næss une telle reconnaissance, c’est d’abord une œuvre philosophique conséquente et atypique qui embrasse des domaines d’étude très variés comme la métaphysique, la sémantique, l’épistémologie, la philosophie politique, les études gandhiennes et spinozistes, et surtout la philosophie de l’écologie.

En Norvège plus particulièrement, Næss a profondément transformé le milieu académique en entreprenant, dès 1930, la refonte du système universitaire. A ce titre, il a fortement influencé des générations d’étudiants, et tous, ou presque, continuent aujourd’hui d’étudier l’histoire de la philosophie à travers ses ouvrages. Mais c’est aussi le parcours, la personnalité et les divers engagements de Næss qui l’ont inscrit durablement dans le paysage politique et social. Grand alpiniste, membre de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, écologiste militant, il a pris part à de très nombreuses campagnes en faveur de la paix, des droits de l’homme et de la protection de l’environnement. L’engagement écologique de Næss a exercé une profonde influence sur de très nombreux militants dans le monde entier. Malheureusement, en France, l’œuvre de Næss reste pour l’instant encore peu connue, et fait souvent l’objet d’interprétations caricaturales.

BibliObs. – L’un de ses grands sujets d’étude est l’écologie profonde. Pouvez-vous nous dire ce qu’il entendait par là?

C. Ruelle. – Le terme d’«écologie profonde» a été forgé par Næss dans les années 1970 en opposition à une autre forme d’écologie, dite «superficielle», et qui correspond peu ou prou aux politiques écologiques aujourd’hui mises en place dans les pays industrialisés. Pour le dire simplement, l’écologie superficielle est pour Næss une écologie de type réformiste qui se focalise uniquement sur la réduction de la pollution et la sauvegarde des ressources matérielles en vue de garantir le niveau de vie actuel des sociétés riches. C’est une écologie qui n’interroge pas la place de l’homme dans la nature et qui entend résoudre la crise environnementale par l’unique biais de réformes administratives, économiques et politiques, tout en s’appuyant avec optimisme sur les données transmises par la science.

L’écologie profonde, telle que Næss la conçoit, ne remet pas en cause la nécessité de ce type d’actions à court terme, mais elle place la réflexion écologique au niveau métaphysique et culturel. Pour Næss, la crise écologique est le résultat d’une perception du monde erronée dans laquelle l’homme se conçoit comme une partie indépendante de la nature. L’écologie profonde propose donc une nouvelle vision du monde (une «écosophie»), une nouvelle ontologie, un nouveau système de normes, de valeurs et de pratiques qui rendent coextensifs l’épanouissement de la vie humaine et celui de la vie non humaine sur Terre. Cela dit, l’expression même d’«écologie profonde» a donné lieu à de multiples versions parfois contradictoires. Et elle est devenue une étiquette commode qu’il convient désormais d’utiliser avec précaution. Næss lui-même a d’ailleurs plusieurs fois récusé ce terme.

BibliObs. – Il ne s’est pas enfermé dans sa tour d’ivoire, mais a participé à des actions parfois radicales. Revendiquait-il cet engagement du philosophe?

C. Ruelle. – L’engagement écologiste est un point central de la pensée philosophique de Næss. En 1984, il a élaboré avec George Sessions une célèbre plate-forme rappelant les grandes thèses de son mouvement de pensée. Le huitième et dernier point de cette plate-forme rappelle «l’obligation morale d’essayer de mettre en œuvre les changements nécessaires» pour garantir la «richesse et la diversité des formes de vie». Lire la suite

Kempf : Le chemin du postcapitalisme

Le Monde, Hervé Kempf, 14 janvier 2009

Est-ce que le capitalisme peut survivre à la crise ? C’était la question posée en filigrane lors du colloque organisé par le secrétariat d’Etat chargé de la prospective, en partenariat avec Le Monde et le Financial Times, jeudi 8 janvier à Paris, sous le titre « Nouveau monde, nouveau capitalisme ». Tout avait été organisé pour rester dans les rails de l’ordre économique établi, comme le soulignait ironiquement Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) : « L’ordre du jour ne comporte pas l’examen d’alternatives au capitalisme – par parenthèse, ce n’est pas pour autant que j’adhère à l’idée qu’il n’y a pas d’alternative -, je ferme la parenthèse, pour rester politiquement correct. »

Mais la journée s’est déréglée, et, sous les apparences policées d’un colloque officiel, la gravité de la crise a imposé la remise en cause des idées reçues. Certes, M. Sarkozy tentait d’isoler le virus, accablant la finance pour sauver l’essentiel : « Le capitalisme financier a perverti la logique du capitalisme. (…) Le capitalisme, c’est l’effort, c’est le travail, c’est l’esprit d’entreprise, c’est la propriété privée, c’est l’investissement à long terme. (…) Mais la crise du capitalisme financier n’est pas la crise du capitalisme. (…) Elle n’appelle pas à la destruction du capitalisme, qui serait une catastrophe, mais à sa moralisation. »

Michel Rocard, député européen socialiste, venait à l’appui du conservatisme de M. Sarkozy : « Il faut commencer par cela : nous voulons conserver le capitalisme ! » Qu’elles étaient loin les paroles de Jean Jaurès dans son célèbre débat avec le marxiste Jules Guesde : « Le Parti socialiste est un parti d’opposition continue, profonde, à tout le système capitaliste. » Mais l’unanimité de façade allait se lézarder grâce au rappel à la réalité opéré par Angela Merkel, la chancelière allemande : « Les pays industrialisés doivent absolument comprendre que nous avons vécu au-dessus de nos moyens. Nous avons fait un emprunt sur l’avenir sans en avoir produit la contre-valeur dans l’économie réelle, et à la longue, cela ne peut pas ne pas avoir de conséquences graves. » Et pour ceux qui ne voudraient pas entendre, elle disait à nouveau par deux fois : « Nous avons vécu au-dessus de nos moyens », s’inquiétant de l’endettement sidérant que les marchés financiers, puis les gouvernements, ont accumulé.

Dès lors, il était clair que le problème n’était pas simplement dans un mauvais fonctionnement du système financier. Plusieurs experts allaient répéter ce que résumait Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie : « Ce n’est pas seulement une défaillance des marchés financiers, c’est beaucoup plus profond. » En fait, observait l’économiste Jean-Paul Fitoussi, « le capitalisme est une forme d’organisation historique et située, née des décombres de l’Ancien Régime. Ce qui signifie que son destin n’est pas écrit dans le marbre« .

UN NOUVEL ÉQUILIBRE

Il apparaissait ensuite qu’il faut chercher dans la question sociale les racines de l’expansion énorme de la bulle financière et de l’endettement. Les « rémunérations extravagantes et l’explosion des inégalités » ont conduit au dérèglement du système global. Selon M. Fitoussi, « la crise financière n’est que le symptôme d’une crise latente qui existait depuis les années 1980 – une crise de la répartition des revenus : pour pouvoir maintenir les niveaux de consommation, il a fallu que les ménages et les Etats s’endettent. Cet endettement était pain bénit pour le système financier, qui a prêté à ceux qui ne pouvaient plus consommer. Et c’est là que le déséquilibre financier s’est révélé : on ne peut pas prêter à ceux qui ne peuvent rembourser« .

Mais il a fallu attendre l’intervention de Wouter Bos, le ministre travailliste des finances des Pays-Bas, pour que la conclusion soit tirée : la réduction de l’endettement, donc la baisse de la consommation globale, ne pourra se faire qu’accompagnée d’une réduction des inégalités. Lire la suite

DD : vers un Etat enfin exemplaire ?

Actu-Environnement.com, R. Boughriet,  le 8 janvier 2009

Développement durable : vers un Etat enfin exemplaire ?

François Fillon a adressé le 3 décembre une circulaire sur l’exemplarité de l’Etat en matière de développement durable. Un plan  »Administration exemplaire » doit fixer des principes de comportement et une politique d’achats éco-socio-responsables.

L’éco-responsabilité consiste, pour l’Etat, à intégrer les préoccupations environnementales à ses activités. Cette démarche, lancée en 2004 par la secrétaire d’Etat au développement durable Tokia Saïfi, permet aux autorités publiques de montrer l’exemple et rend crédible la dynamique engagée par la Stratégie nationale du développement durable (SNDD), rappelle l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Il s’agit ainsi de promouvoir des comportements éco-responsables des agents de toute administration, une gestion énergétique économe des bâtiments publics ainsi que des déplacements professionnels ou de gestion des déchets.

Le 1er octobre 2008, Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire, a présenté en Conseil des ministres une communication  »sur l’Etat exemplaire dans le domaine du développement durable ». L’Etat incitera les établissements publics, les collectivités territoriales, les entreprises et les ménages à s’engager à ses côtés dans le mouvement engagé pour réformer en profondeur les pratiques, dans le domaine de l’environnement et de la consommation d’énergie, avait souligné Jean-Louis Borloo.

De son côté, le Premier Ministre François Fillon a adressé le 3 décembre dernier une circulaire aux ministères relative à l’exemplarité de l’Etat, où il rappelait notamment l’intégration des critères environnementaux mais aussi sociaux dans les achats publics courants.
Ainsi, chaque ministère devra élaborer en 2009 un plan  »Administration exemplaire » fixant notamment des principes de comportement et une politique des achats écoresponsables mais aussi sociaux. Un jeu d’indicateurs de développement durable adaptés aux politiques publiques sera développé. Il permettra la mise en place d’un dispositif financier, doté de 100 M€ par an, qui récompensera les ministères ayant obtenu des résultats dans ce domaine.
Environnement et Energie

Les mesures concernant l’exemplarité de l’Etat figurent dans l’article 42 du projet de loi Grenelle 1. Parmi ces mesures, l’Etat s’engage à réaliser le bilan des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre des administrations, qui devront augmenter de 20% leur efficacité énergétique d’ici 2015. Le gouvernement rénovera l’ensemble de ses bâtiments afin de réduire, en dix ans, de 40% leur consommation d’énergie et de 50% leurs émissions de gaz à effet de serre. Après une première phase d’audits énergétiques qui s’achèvera en 2010, une phase de travaux de grande ampleur sera engagée.
L’Etat devra également concentrer ses achats de véhicules sur les modèles les moins polluants, avec un taux maximal d’émission de dioxyde de carbone par kilomètre de 130 grammes. Il s’engage en outre à n’acheter que du bois certifié ou issu de forêts gérées de manière durable à compter de 2010. Il a également pour objectif d’utiliser exclusivement du papier recyclé à cette date et entend réduire 50% de la consommation de papier des administrations pour 2012.

L’Etat confirme aussi son engagement à développer l’usage des produits issus de l’agriculture biologique dans sa restauration collective, avec un objectif de 15% pour la part de ces produits en 2010, et de 20% en 2012. Les commandes de restauration collective publique comprendront également des produits saisonniers et produits « à faible impact environnemental ».

Volet social

Concernant la  »socio-responsabilité » de l’Etat, Lire la suite

Le“Grenelle 2” validé par le conseil des ministres

novethic, Rouba Naaman, le 8 janvier 2009

Le“Grenelle 2” validé par le conseil des ministres

Le ministre de l’écologie a présenté au conseil des ministres du 7 janvier son projet de loi d’application du Grenelle de l’environnement, une « boite à outils juridiques » censée permettre d’atteindre les objectifs définis dans la loi de programmation du Grenelle. Malgré plusieurs mesures intéressantes, le texte déçoit en partie les associations, qui dénoncent un recul et des incohérences.

« La troisième brique » de la construction du Grenelle de l’environnement, après la loi de programmation, dite “Grenelle 1”, et la loi des finances de 2009. C’est ainsi que le ministre de l’écologie Jean-Louis Borloo décrit le projet de loi baptisé “Engagement national pour l’environnement”, mais plus connu sous le nom de “Grenelle 2”. Le texte, constitué de 104 articles regroupés en 6 catégories (urbanisme, transports, énergie, biodiversité, risques-santé-déchets et gouvernance), a reçu le feu vert du conseil des ministres lors de sa présentation le mercredi 7 janvier. Il se veut une « boite à outils juridiques » permettant d’atteindre concrètement les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement. Une « boite à outils incomplète » selon l’association France nature environnement.

Quelques positions intéressantes

Parmi les mesures phares du projet de loi, on note quelques avancées ambitieuses, saluées par l’Alliance pour la planète : une modification du code de l’urbanisme permettant de simplifier l’application des directives actuelles ; l’obligation de l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments du tertiaire avant 2020 ; la prise en compte obligatoire des plans climat-énergie territoriaux ; et l’interdiction de la publicité sur les produits phytosanitaires à destination des particuliers. En ce qui concerne ce dernier domaine, la prise de position est inédite. Le chapitre « biodiversité » propose une refonte complète d’un chapitre du code rural, pour renforcer les exigences nécessaires à l’obtention de l’agrément pour les distributeurs de pesticides, notamment en matière de formation.

Projet de loi pour une empreinte écologique

Le député Vert Yves Cochet a présenté à l’Assemblée nationale, jeudi 8 janvier au matin, une proposition de loi tendant à réduire l’empreinte écologique de la France. Selon le député, « il s’agit d’un outil applicable à toutes les échelles, géographiques ou sectorielles » qui permettrait d’évaluer précisément l’efficacité des mesures inscrites dans le Grenelle de l’environnement. Le texte engagerait par ailleurs la France dans la réduction de moitié de son empreinte écologique entre 2009 et 2025. Le WWF France, qui promeut le concept d’empreinte écologique depuis plusieurs années, soutient la proposition de loi et appelle « tous les parlementaires à se rallier à cette idée ».

Le projet de loi prévoit également la création d’un label d’autopartage, d’une certification « Haute valeur environnementale » des exploitations et produits agricoles, d’un éco-label pour les produits de la pêche, et d’une définition de la pollution lumineuse. « Ce n’est pas un texte d’application du Grenelle 1, qui peut s’appliquer par lui-même, mais un complément concernant les territorialités et les entreprises » insiste le ministre de l’écologie. Globalement, le texte renforce le pouvoir décisionnel des collectivités locales, pour ne pas dire qu’il laisse à la charge des acteurs locaux la responsabilité de l’application des objectifs du Grenelle, dans des domaines aussi variés que les transports, l’habitat ou la gestion des ressources en eau.

Incohérences

L’Alliance pour la planète regrette cependant le manque de dispositions concrètes en terme de fiscalité – selon le Ministère, ces dispositions sont inclues dans la loi des finances 2009, dont « 35% des mesures sont de la fiscalité verte » explique la secrétaire d’Etat à l’écologie Nathalie Kosciusko-Morizet. La coalition d’associations souligne également les « lacunes de l’ensemble du processus du Grenelle », Lire la suite

Bordeaux : Le pont levant en suspens

Sud-Ouest,  Jean-Bernard Gilles, le 15 Janvier 2009

BORDEAUX. Le tribunal administratif est saisi du cas du pont Bacalan-Bastide. Une annulation de la procédure est possible. Ce serait un nouveau coup dur pour la CUB

Le pont levant en suspens

Le tribunal administratif de la rue Tastet à Bordeaux va devenir l’endroit où se font et se défont les grands projets de l’agglomération (Keolis) et du département (grand contournement). On serait même tenté de conseiller aux élus de la Communauté urbaine de Bordeaux d’y tenir session avant de délibérer sur la future opération d’intérêt national Euratlantique. Cela permettra de gagner du temps.

Ce matin à 11 heures, l’audience portera sur le pont Bacalan-Bastide. Le tribunal est saisi d’un recours en annulation de la délibération de la CUB, votée à la quasi-unanimité en septembre 2007 : celle qui décidait de réaliser enfin ce franchissement et qui déclarait le pont à travées levantes d’intérêt général. Pas moins.

Le commissaire du gouvernement et les avocats de la collectivité s’exprimeront ce matin. La liste des griefs mise en avant par le front associatif, opposé de tout temps au projet de pont levant et qui préconise l’option tunnel, est longue. On n’oserait pas dire que le juge va se régaler, mais tout de même.

Erreurs non négligeables

Les leaders politiques de l’agglomération ne sont guère optimistes sur l’issue judiciaire de ce dossier, pourtant majeur pour le territoire. La requête, portée notamment par Aquitaine alternatives, Transcub et autres associations de défense de l’environnement, liste un nombre non négligeable d’erreurs dans la procédure managée par les services de la CUB.

L’insuffisante concertation, l’impossibilité pour des citoyens (jamais très mobilisés en ce genre de circonstances, il faut bien l’avouer) de pouvoir sérieusement comparer les alternatives au pont levant, pas plus que les projets concurrents à celui du groupement lauréat conduit par Vinci seront au centre de l’audience.

Également en débat, la procédure conjointe diligentée par le préfet pour l’étude d’impact au titre de la loi sur l’eau et l’enquête publique. Elles auraient dû être disjointes. Et, selon la jurisprudence, ce point suffirait à torpiller un projet de cette ampleur.

Les conclusions de l’enquête publique enfin seront débattues ce matin. Elles étaient favorables au projet de franchissement du fleuve mais demandaient expressément que « le projet de pont levant soit réexaminé » en y associant une quantité de considérations plus négatives les unes que les autres sur le coût du projet, son utilité, les conditions de trafic lorsque le pont est levé, sans parler de l’impossibilité de recevoir de gros bateaux. La CUB est passée outre.

Responsabilité politique

Cela fait plus de dix ans que les élus, Alain Juppé et Philippe Madrelle d’abord, ont décidé de faire un franchissement au droit de Lucien-Faure, après l’abandon du projet de pont fixe aux Quinconces. Alain Rousset a défendu ce projet et a même élargi le temps de la concertation lorsqu’il présidait la CUB.

Conscients des risques de recours qui deviennent aujourd’hui inévitables au point de poser de réels problèmes de réalisation de projet, Vincent Feltesse et Alain Juppé ont choisi de foncer à l’automne, suivis par 110 élus.

Seul Jean-Louis Joecklé avait plaidé le 6 septembre 2007 pour une relance de la procédure « trop risquée sur le plan juridique ». Il n’a été entendu, ni par les services de la Ville, de la CUB et de l’état, ni par les élus. Lire la suite

Bordeaux 15 janvier : écologie, journalisme et Monsanto

MNE Bx Aquitaine, Pascal Bourgois, le 8 janvier 2009

UNIVERSITE POPULAIRE DE L’ENVIRONNEMENT

L’Université nomade d’Aquitaine

Rencontre avec

Marie-Monique Robin

Journaliste, écrivain, cinéaste

Jeudi 15 Janvier

Deux rendez-vous et deux lieux

de 18h00 à 19h30

« Ecologie et journalisme d’investigation »

Conférence-débat (Entrée libre)

à l’Institut de Journalisme Bordeaux-Aquitaine (IJBA)

IUT de journalisme, 1 rue Jacques Ellul à Bordeaux (tram ligne C, arrêt Tauzia)

à 20h30

« Le Monde selon Monsanto » COMPLET

Projection unique de son film documentaire

suivie d’un débat au Cinéma Utopia Bordeaux

5 Place Camille Jullian

Organisation : Cinéma Utopia Bordeaux, Echo’Logik (association étudiante de l’IEP), Greenpeace Bordeaux, Institut de journalisme Bordeaux-Aquitaine, Maison de la nature et de l’environnement Bordeaux-Aquitaine

Plus d’infos sur :

http://www.cinemas-utopia.org/bordeaux/

http://www.greenpeace.org/france/groupes-locaux/bordeaux/accueil

https://mneaquitaine.wordpress.com/

1. Multinationales, communauté scientifique et désinformation

Certains des plus grands groupes énergétiques mondiaux, dont ExxonMobil, financent des études destinées à remettre en question le changement climatique dans le cadre d’une campagne mondiale de désinformation. Il s’agit d’une campagne organisée, financée à hauteur de dix millions de dollars (7,2 millions d’euros) par an par certains des plus grands émetteurs de gaz carbonique afin de donner l’impression qu’il existe un désaccord au sein de la communauté scientifique.

Les manipulations répétées d’ExxonMobil ont créé l’indignation de nombreuses personnalités scientifiques, comme la Royal Society, première association de scientifiques Britanniques, qui a officiellement demandé au groupe pétrolier de cesser son soutien financier à ces organisations ” présentant des informations inexactes et trompeuses “.

Certaines compagnies de tabac ont dépensé des millions de dollars pour faire croire à des divergences parmi les scientifiques.

Alden Mayer, directeur à l’Union of Concerned Scientists, explique que les méthodes utilisées par Exxon sont identiques à celles de l’industrie du tabac. “ExxonMobil a fabriqué de l’incertitude autour des causes humaines du réchauffement global, comme l’industrie du tabac a nié que son produit causait le cancer du poumon “, observe Alden Mayer. “Un doute entretenu par un investissement modeste mais efficace, pour retarder l’action de l’Etat à l’instar de 40 ans de résistance des cigarettiers. ” Lire la suite

Réforme de la législation en matière de publicité extérieure

Actu-Environnement.com, Agnès Sinai, le 14 janvier 2009

Réforme de la législation en matière de publicité extérieure : le débat s’annonce houleux

À la croisée de tous les secteurs, la sauvegarde des paysages incite à les intégrer dans des démarches repensées en fonction de critères écologiques, sociaux et esthétiques. A commencer par la réglementation de la publicité aux entrées de villes.

L’urbanisation des territoires a provoqué ce que le précurseur de l’écologie politique, Bernard Charbonneau, a appelé la fin du paysage, la perte de nombreux repères partagés et l’isolement de l’individu. Menacés par l’étalement urbain et les infrastructures routières, les paysages sont au cœur de la plupart des thématiques abordées par le Grenelle de l’environnement : limitation de l’étalement urbain, trames vertes et écologiques, intégration des éoliennes, éco-quartiers et densification des périphéries, circuits courts pour une économie qui reconsidère les modes de production et d’acheminement… C’est dans cet esprit que la secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a réactivé, le 20 novembre 2008, le Conseil national du paysage, dont la composition a été renouvelée selon la méthode du Grenelle, sur la base d’une plus grande représentativité de la société civile, à travers notamment les syndicats et le milieu associatif.

Entrées de ville et panneaux publicitaires

Après bientôt trois décennies de mise en œuvre, la loi du 29 décembre 1979 affiche un bilan nuancé : la pression publicitaire continue d’entamer la protection des paysages, en particulier en raison des pré-enseignes dérogatoires, ces panneaux de 1,50 m de long qui se multiplient aux entrées de ville, et des enseignes scellées sur les aires des grandes surfaces, qui ne sont soumises à aucune déclaration préalable.

D’après Pierre-Jean Delahousse, vice-président de Paysages de France, association qui milite activement pour un strict encadrement de l’affichage publicitaire et assiste les communes d’un point de vue juridique, la propension des syndicats de la publicité est de violer systématiquement le code de l’environnement et d’attaquer les règlements locaux dont les communes peuvent se doter. Lorsque ces règlements leur déplaisent, ils excluent l’association qui les gêne du groupe de travail, au nom du fait que le code de l’environnement sollicite la présence dans ces groupes des associations locales d’usagers, mais pas des associations environnementales… Du coup, Paysages de France les dérange beaucoup, et le Syndicat national de la publicité extérieure a tout fait pour nous écarter, en menant des actions en justice contre les Préfets qui admettent Paysages de France dans les groupes de travail.

Aujourd’hui encore, de nombreux préfets refusent de donner suite aux demandes de Paysages de France et font ainsi preuve de complicité avec les auteurs d’infractions, parfois de nature délictuelle. Selon l’association, c’est le cas notamment de Paul-Henri Trollé, préfet du Val-d’Oise, de François Philizot, préfet du Tarn, mais également des préfets de la Seine-et-Marne, de l’Essonne, de l’Isère, des Côtes-d’Armor, du Gard, des Alpes-de-Haute-Provence, du Cher, de l’Aisne… Le 5 juin 2008 sur LCI, la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet avait dénoncé la pression exercée par les afficheurs sur les élus et un vrai problème de sensibilisation au niveau des préfecture, en expliquant que c’est très difficile d’obtenir des procès verbaux […], et même quand il y a des procès verbaux, c’est très difficile derrière d’obtenir le démontage, donc à tous les niveaux ça bloque.
Absence de sanctions

En effet, cette réglementation nécessite, du fait de sa complexité, des agents formés et dédiés tant à l’élaboration des règlements locaux qu’à l’exercice de la police, qui constitue un point majeur de l’efficience de l’ensemble du dispositif. Lire la suite

69 mesures pour rendre «désirable» le DD

journaldelenvironnement.net, Victor Roux-Goeken, le14 janvier 2009

69 mesures pour rendre «désirable» le développement durable

Comment améliorer la sensibilisation et la participation du grand public au développement durable tout en modifiant ses comportements ? En organisant notamment un grand événement festif et fédérateur, en même temps que le lancement d’un «Plan national d’engagements pour un développement durable» avant l’été 2009.

C’est l’une des 69 mesures proposées jeudi 13 janvier au ministre en charge de l’écologie, Jean-Louis Borloo, par le comité opérationnel 34 «Sensibiliser, informer et former le public aux questions d’environnement et de développement durable», piloté par Hervé Brossard, président de l’Association des agences conseils en communication (Aacc).

Les 69 mesures visent à «rendre le développement durable désirable auprès du grand public» en luttant notamment contre l’hétérogénéité de l’information et des messages, l’anxiété suscitée par des informations environnementales catastrophistes et la difficulté d’identification des sources.

Calqué sur le modèle du Téléthon, qui donne lieu à des manifestations locales, il s’agirait de «recenser et relier les initiatives festives qui existent déjà localement pour qu’elles aient lieu en même temps pendant 48 heures», a expliqué Hervé Brossard.

Le projet serait financé en partie par les 75 millions d’euros du budget triennal 2009-2011 dédié à l’information du grand public, qui servent déjà à la communication faite autour des éco-prêts à taux zéro, a indiqué Jean-Louis Borloo.

Parmi les autres mesures du comité opérationnel figurent la création d’un centre de ressources média destiné à informer sur les initiatives innovantes et les indicateurs d’avancement, ainsi que l’ouverture d’un portail environnemental sur internet.

Pour aller plus loin Lire la suite

Ecothérapeute, soigne-moi

libération.fr, Emmanuèle  Peyret, le 13 janvier 2009

Ecothérapeute, soigne-moi

Anxiété. Une mode venue des Etats-Unis : traiter les troubles psychologiques liés à la détérioration de la planète.

Pourtant ce ne sont pas les raisons d’angoisser qui manquent à la nature humaine, hein. On avait la peur de la mort, la faim dans le monde, le collant filé, tout ça, voilà maintenant qu’on rentre dans l’ère de «je fouette rapport à la planète». De plus en plus, dans les dîners, l’éco-flippé sort du bois. Et les ours polaires qui sont en train de se noyer dans la fonte des glaces, nos enfants qu’on empoisonne avec les saloperies dans l’air intérieur, la mer d’Aral qui est grande comme une flaque, c’est super-angoissant, tu trouves pas ? Sans blaguer, 37 % des Américains (1) se disent très préoccupés par le réchauffement climatique (pour un pays qui n’a pas signé le protocole de Kyoto, c’est assez marrant). Quant aux Français, 55 % des sondés par TNS Sofres en décembre 2008 pour l’hebdomadaire le Pèlerin estiment que ce sont bien les dérèglements climatiques qui constituent le signe avant-coureur de l’apocalypse le plus inquiétant… Loin devant le «terrorisme international». Des éco-terrorisés quoi.

Phénomène. Ce phénomène touche surtout les mères de famille, affolées de ce qu’elles laissent à leur progéniture et surtout à l’idée de l’empoisonner à petit feu, selon Linda Buzzel (2), une «psychologue» sévissant à l’université de Santa Barbara (Californie) qui a trouvé la bonne idée pour rentabiliser le phénomène : l’éco-thérapie qui se répand un peu partout dans le monde, en Australie, au Canada, en Europe, en France, partout. Ecoutons Linda Buzzel, interrogée par Libération (par mail) : «Je vois dans mon cabinet des parents qui s’inquiètent de la sécurité des produits et de la nourriture donnés à leurs enfants. L’éco-anxiété est un phénomène en augmentation». Mais encore, Linda, pouvons préciser ce qu’est l’éco-psychologie ? «L’éco-psychologie est l’étude de la relation entre l’homme et la nature. L’éco-thérapie c’est la réinvention de la psychothérapie qui prendrait en compte la nature. Elle utilise les dernières avancées scientifiques concernant notre univers et la sagesse la plus commune». Ah voilà, c’est plus clair, oui. «La relation entre les humains et la nature dysfonctionne actuellement, ce qui a un impact certain sur les humains, et nous conduit à de nouvelles méthodes de diagnostic et de traitement».

Coaching. Mêlant un discours pseudo-psychologisant (la «vérité humaine», «l’exploration de la conscience humaine» et je t’en passe d’autres du genre le «subconscient»), deux ou trois banalités sur la planète qui va mal, une philosophie de boutique bio sur l’individu et le grand cosmos, le consumérisme qui est une drogue, on arrive vite à une forme banale de coaching, Lire la suite

Guide des assos de protection de la nature et de l’environ.

Uminate, Fédération Midi-Pyrénées des Associations de Protection de la Nature et de l’Environnement
Membre de France Nature Environnement

L’Union Midi-Pyrénées Nature Environnement (Uminate) est la fédération régionale des Associations de la Protection de la Nature et de l’Environnement. Uminate fédère actuellement plus de 160 associations et fédérations de Midi-Pyrénées.

Depuis plus de 30 ans Uminate agit en faveur de :

 – la défense de l’environnement

 – la sauvegarde du patrimoine régional et de la qualité de vie

 – la protection de la nature

 – la préservation de la qualité de vie par la prévention des risques et des nuisances

Toutes les actions exercées ont pour but de susciter, de développer et d’enrichir le débat environnemental.

Uminate est l’interlocuteur en matière d’environnement du grand public, des jeunes, des associations, mais aussi des collectivités, des administrations, des professionnels et des porteurs de projets.

Uminate porte aux niveaux national et international, au sein de structures associatives, les problématiques de Midi-Pyrénées.

Guide des associations

Comment réussir une participation à une enquête publique ? Comment être agréé APNE ? Comment agir au pénal ? Autant de questions traitées dans cet énorme ensemble de fiches pratiques. Un grand merci aux rédacteurs et tout particulièrement à José Cambou, administratrice d’Uminate.

Extarit du guide des Associations de Protection de la Nature et de l’Environnement (APNE) :

3 – Etre responsable d’une APNE

3-1 – Créer et gérer une APNE – Les aspects statutaires à maîtriser

3-2 – L’agrément des APNE

3-3 – Les diverses responsabilités qu’assument les responsables associatifs en fonction des diverses activités de l’association

3-4 – Les assurances

3-5 – Etre employeur

5 – Participer au débat public de l’environnement

5-1 – Le débat public, un principe reconnu

5-2 – Des espaces de concertation Lire la suite

Un article d’Ekopedia « La Simplicité volontaire »

Un article d’Ekopedia « La Simplicité volontaire »

La simplicité volontaire consiste à adopter un mode de vie moins dépendant de l’argent qui vise à satisfaire ses vrais besoins, c’est-à-dire tracer la ligne entre ses besoins et ses désirs. On parle aussi parfois de frugalité.

La simplicité volontaire est un mouvement qui existe depuis des millénaires, même si le terme est très récent. Il y a 2500 ans, Socrate vivait une existence très simple et il croyait que celui qui possédait peu était plus près des dieux et de l’univers. Les Philosphes Cyniques, ainsi qu’Épicure prônaient déjà la simplicité dans l’Antiquité. Les communautés monastiques furent les premières organisations de vie à choisir volontairement la frugalité et à pratiquer l’autosuffisance. Saint-François-d’Assise, « l’unique parfait chrétien depuis Jésus » selon Ernest Renan, est aussi considéré comme un modèle de simplicité volontaire. La vie de Gandhi est un exemple de simplicité.

Et en 1936, l’on trouve pour la première fois l’expression « simplicité volontaire » (simple living) dans un article de Richard Gregg, un disciple de Gandhi, qui reprend les idées principales de celui-ci. Cet article passa inaperçu lors de sa première parution et n’eut d’impact que lors de sa réédition en 1974.

L’expression « simplicité volontaire » est connue depuis le livre du même nom publié en 1981 par Duane Elgin. Ce courant se développe depuis les années 1980 dans plusieurs pays industrialisés.

On peut ajouter comme une des voix actuelles de cette pensée, Pierre Rabhi, agroécologiste et écrivain.

[modifier] Principes

L’idée est de chercher la simplification pour améliorer sa qualité de vie. Cette philosophie de vie est née de la constatation que la consommation n’apporte pas le bonheur, mais que seule la spiritualité apporte le bonheur véritable, que nul ne peut nous ôter. Dans la société de consommation, on consacre son temps à gagner toujours plus d’argent pour satisfaire des besoins matériels. Le principe de la simplicité volontaire est de moins consommer, donc d’avoir moins besoin d’argent et moins besoin de travailler. En vivant en dessous de ses moyens, on gagne alors du temps pour ce qui est important pour soi.

La simplicité volontaire n’est pas la pauvreté ni le sacrifice. C’est un choix de vie délibéré. Mais elle peut représenter une aide pour des personnes ayant des difficultés financières.

La simplicité volontaire, dans le sens où elle limite la consommation de biens matériels, contribue à ralentir la destruction des ressources naturelles. De la même façon, le refus du gaspillage permet d’économiser l’eau, l’électricité et toutes les formes d’énergie.

La simplicité volontaire peut être critiquée sur le fait qu’il ne s’agit que d’actions individuelles (voire individualistes) qui ne sont pas en mesure de changer la société. Mais la simplicité volontaire n’a pas l’ambition de changer le monde, simplement de favoriser la réflexion pour changer sa façon de vivre. De plus, elle permet d’agir immédiatement sans devoir attendre que les gouvernements cessent de tergiverser. Les actions individuelles peuvent sembler comme une goutte d’eau dans l’océan, mais comme le disait si bien Mère Térèsa, si nous n’agissons pas, cette goutte d’eau ne se rendra pas jusqu’à l’océan. En réalité, c’est la somme de toutes les actions individuelles qui permettra de créer un monde meilleur et la simplicité volontaire représente un chemin privilégié pour arriver à cette fin.

L’un de ces spécialistes, Mark A. Burch, explique que la simplicité volontaire peut s’appliquer également à des domaines moins matériels comme les activités, les relations, les souvenirs. L’idée est de vivre mieux avec moins. Lire la suite

Conf. le 16 janvier à Bx de l’anthropologue Philippe Descola

Conférence à 20h 30 à l’Athénée de Bordeaux « Homme et nature, pour une écologie des relations entre les êtres vivants »

Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.

Philippe Descola, né en 1949 à Paris, est un anthropologue français. Philippe Descola se consacre à l’étude des modes de socialisation de la nature, dont il tire une analyse anthropologique comparative. Ses recherches de terrain l’ont amené en Amazonie, auprès des Jivaros Achuar. Il est marié à Anne-Christine Taylor, directrice de recherche au CNRS, qui est détachée depuis février 2005 au musée du quai Branly, où elle dirige le département de la recherche et de l’enseignement.

Biographie [modifier]

Philippe Descola est un ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud. Il a suivi des études de philosophie et d’ethnologie, notamment à l’École pratique des hautes études (6e section), où il a soutenu une thèse dirigée par Claude Lévi-Strauss, qui annonce les prémisses d’un nouveau champ de recherche : l’anthropologie comparative des modes de socialisation de la nature.

Quelques années plus tard, il est nommé à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, comme maître de conférences puis comme directeur d’études. En juin 2000, il obtient la chaire d’Anthropologie de la nature au Collège de France succédant à Françoise Héritier. En juin 1996, Philippe Descola reçoit la médaille d’argent du CNRS pour ses travaux sur les usages et les connaissances de la nature dans les sociétés tribales.

Auteur de plusieurs ouvrages, il est aujourd’hui directeur du laboratoire d’anthropologie sociale (L.A.S.) et professeur au Collège de France. Il fait partie notamment du comité de rédaction de la revue Tracés et il collabore au Journal de la société des américanistes.

Axes de recherche [modifier]

Dans ses recherches, il entend dépasser le dualisme qui oppose nature et culture en montrant que la nature est elle-même une production sociale, et que les quatre modes d’identification qu’il a distingués (totémisme, animisme, analogisme et naturalisme, qu’il a redéfinis) ont un référentiel commun anthropocentrique fort. Ainsi, l’opposition nature/culture ne fait plus sens, et il propose en vertu de ces propositions de constituer ce qu’il appelle une « écologie des relations ».

Il s’agit d’une anthropologie non dualiste (qui ne sépare pas en deux domaines ontologiques distincts les humains et les non-humains) qui s’intéresse aux relations entre humains et non-humains.

Descola distingue quatre « modes d’identification » qui sont le totémisme, l’animisme, l’ analogisme et le naturalisme.

Le naturalisme, dit-il, c’est « simplement la croyance que la nature existe, autrement dit que certaines entités doivent leur existence et leur développement à un principe étranger aux effets de la volonté humaine. Typique des cosmologies occidentales depuis Platon et Aristote, le naturalisme produit un domaine ontologique spécifique, un lieu d’ordre ou de nécessité où rien n’advient sans une cause, que cette cause soit référée à l’instance transcendante ou qu’elle soit immanente à la texture du monde. Dans la mesure où le naturalisme est le principe directeur de notre propre cosmologie et qu’il imbibe notre sens commun et notre principe scientifique, il est devenu pour nous un présupposé en quelque sorte « naturel » qui structure notre épistémologie et en particulier notre perception des autres modes d’identification ». C’est-à-dire que notre naturalisme détermine notre point de vue, notre regard sur les autres et sur le monde.

Les modes d’identification sont des manières de définir des frontières entre soi et autrui. Si notre société est naturaliste, d’autres sont animistes ou totémistes.

Ainsi, l’animisme caractérise les sociétés Lire la suite

Des « Amis de Pierre Rabbi » à « Terre et Humanisme »

L’association Terre & Humanisme : la préservation de la terre nourricière et l’éveil de l’humanisme comme deux éléments fondamentaux et indissociables…

Créée en 1994 sous le nom des « Amis de Pierre Rabhi », rebaptisée en 1999, l’association Terre & Humanisme œuvre pour la transmission de l’agroécologie comme pratique et éthique visant l’amélioration de la condition de l’être humain et de son environnement naturel.

A travers des activités de formation et de sensibilisation, elle place au coeur de ses engagements la contribution active à l’autonomie, la sécurité et la salubrité alimentaires des populations, ainsi que la préservation et la régénération des patrimoines nourriciers.
Pour vous engager à nos côtés et adhérer à l’association :

Le mas de Beaulieu

Siège de l’association Terre & Humanisme et  » base logistique  » à partir de laquelle sont développées ses actions, la structure du Mas de Beaulieu a vu le jour grâce à une souscription, lancée en 1998, qui a permis l’acquisition d’un terrain d’un hectare et d’un bâtiment sur la commune de Lablachère, en Ardèche méridionale.

Un lieu de formation, d’expérimentation et de démonstration de l’agroécologie

Actuellement toujours en cours d’aménagement, le Mas de Beaulieu est un lieu de formation, d’expérimentation et de démonstration de l’agroécologie. Il rassemble différentes techniques alternatives susceptibles d’inspirer les visiteurs :

          verger de variétés anciennes, jardin pédagogique et expérimental, production de semences…etc.,

          aires de compostage,

          restauration écologique du bâti,

          récupération des eaux pluviales,

          traitement des eaux usées par phyto-épuration,

          toilettes sèches,

          installation en cours d’une chaudière à bois…etc.

Pour tout renseignement : infos@terre-humanisme.fr

Permanence téléphonique au 04 75 36 64 01 les lundis, mardis, jeudis et vendredis de 9h30 à 12h et de 14h à 16h, le mercredi de 14h à 17h

Toutes nos excuses à ceux et celles qui ne parviennent pas toujours à nous joindre par téléphone : nos journées sont chargées, et Véronique est parfois sollicitée pour des tâches loin du standard. Merci de privilégier les demandes de renseignements par la voie du courriel, et de respecter les horaires de permanence téléphonique.

Visites guidées des jardins chaque lundi à 14h (automne-hiver) ou 16h30 (printemps-été). Les visites reprendront en mars 2009

Comment venir ?

Le Mas de Beaulieu se trouve en Sud Ardèche à 2 km du centre de Lablachère.
Cliquez ici pour voir le plan d’accès.

Comment adhérer ?

En téléchargeant ce bulletin d’adhésion Bulletin d’adhésion

L’association Terre & Humanisme est reconnue organisme de formation, enregistré sous le N° 820 700 402 07. Cet enregistrement ne vaut pas agrément de l’Etat. N° Siret : 410 447 510 00034

Pierre Rabhi, fondateur de l’association Terre et Humanisme vous explique sa démarche, notamment ce qu’il entend par agro-écologie en vidéo Lire la suite

Le terminal méthanier et l’A 65 dans le collimateur des assos

20minutes.fr, FC, le 12 janvier 2009

Le terminal méthanier et l’A 65 dans le collimateur des assos

Des projets girondins jugés « Grenello-incompatibles ». L’Alliance pour la planète, qui regroupe quatre-vingts associations écologiques dont Greenpeace et WWF, vient de mettre en ligne sur son site Internet* une carte de France de projets « en contradiction totale avec l’esprit et les mesures du Grenelle de l’environnement ». En ligne de mire, l’implantation d’un terminal méthanier au Verdon porté par la société 4Gas depuis trois ans. « Un projet extrêmement dangereux pour le dernier estuaire naturel d’Europe, classé Natura 2000 », rappelle Philippe Lucet, le secrétaire général de l’association Une pointe pour tous, qui regroupe aujourd’hui 5 500 adhérents.

Début décembre, la société 4Gas s’est vu infliger un sérieux camouflet par le préfet de Gironde qui a jugé son dossier « non recevable en l’état ». En cause : l’installation envisagée d’une partie de ses bureaux à 100 m de l’océan Atlantique, ce qui est interdit par la loi littoral. Autre projet contesté : la future autoroute Pau-Langon (A 65) dont la mise en service est prévue en octobre 2010. Selon l’association Sepanso Aquitaine, le niveau de trafic actuel entre Pau et Langon (5 000 à 6 000 voitures par jour) ne justifie pas la construction d’une voie autoroutière, qui, pour être rentable, doit « comporter un flux quotidien de 20 000 véhicules ».

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Centrales nucléaires : les mesures d’EDF mises en cause

Le Monde, Jean-Michel Bezat, le 13 janvier 2009

Centrales nucléaires : la fiabilité des mesures d’EDF mise en cause

L’année 2008 a été, en France, une annus horribilis pour l’image de la sûreté nucléaire. Les incidents à répétition sur le site du Tricastin (Drôme) – notamment le rejet, en juillet, d’effluents uranifères dans l’environnement par une filiale d’Areva – ont fourni de nouveaux arguments aux adversaires de l’atome civil pour réclamer l’arrêt des centrales. Les associations anti-nucléaires ne désarment pas et elles viennent de trouver un nouvel angle d’attaque en relayant les critiques de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) contre les laboratoires d’Electricité de France (EDF).

Le réseau Sortir du nucléaire a révélé, lundi 12 janvier, que le « gendarme » de l’énergie atomique avait mis en cause la fiabilité de l’expertise de ces laboratoires installés au sein même des dix-neuf centrales (comptant 58 réacteurs) d’EDF. Dans une lettre au ministre de l’écologie et de l’énergie, Jean-Louis Borloo, l’association indique que ces « défaillances » mettent les citoyens « en danger ».

Par quatre décisions rendues le 16 décembre, l’ASN a refusé ou suspendu l’agrément donné à ces laboratoires chargés de mesurer les indices de radioactivité dans l’environnement des centrales (air, rivières, nappes phréatiques, faune, flore, lait…). Elle a notamment relevé que sur les impulsions radioactives, il existait « des biais de mesure incompatibles avec la qualité requise pour assurer la surveillance de la radioactivité de l’environnement ».

Les écarts peuvent atteindre 10 % à 15 %. Les experts notent que les mesures d’EDF pour les rayonnements bêta donnent des résultats supérieurs aux valeurs réelles, tandis que le tritium (isotope radioactif) est un peu sous-évalué. L’ASN précise que les laboratoires épinglés ne sont pas chargés de mesurer les rejets radioactifs.

« Cela ne remet pas en cause la capacité d’EDF à détecter la radioactivité anormale, ni le bilan environnemental autour des sites, souligne Julien Collet, directeur de l’environnement et des situations d’urgence de l’ASN. Il n’y a pas de problème au niveau de la surveillance de l’environnement. »

INFORMATIONS SERONT CONSULTABLES SUR INTERNET

EDF réalise 20 000 mesures annuelles par centrale (et pratiquement autant pour les rejets). En outre, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) effectue lui aussi des mesures, programmées ou impromptues.

EDF et l’ASN indiquent que le groupe d’électricité a déjà partiellement réduit ces écarts de mesures. En février, ses laboratoires seront en conformité, affirme une porte-parole du groupe. Les mouvements anti-nucléaires jugent les limites légales des rejets « fort laxistes ».

Depuis la loi du 13 juin 2006, qui a transformé l’ASN en une autorité administrative indépendante, les contrôles sur l’industrie nucléaire se sont renforcés. L’ASN a décidé qu’à partir du 1er janvier 2009, les mesures de la radioactivité dans l’environnement devront obligatoirement être réalisées par des laboratoires agréés, qu’ils soient propriétés d’EDF ou indépendants. Tous doivent déjà répondre à des normes internationales. A partir de janvier 2010, les informations seront consultables sur Internet.

Dans son dernier rapport annuel, publié en avril 2008, l’ASN juge que l’état du parc d’EDF est « assez satisfaisant ». Sans plus. Et elle invite l’entreprise à faire des progrès dans la rigueur d’exploitation, la lutte contre l’incendie et le contrôle des sous-traitants. En novembre, l’Autorité avait réclamé à l’exploitant « un état des lieux général des canalisations transportant des fluides explosifs », après avoir relevé des « carences » dangereuses dans certaines centrales.

Peintures, meubles, tapis… Et chez vous, c’est respirable ?

Mediapart,  Hugo Lindenberg, le 12 janvier 2009

Peintures, meubles, tapis, parquets… Et chez vous, c’est respirable ?

 «Quand un appartement sent le neuf, il sent surtout le cancer», assène Andrée Buchmann, présidente de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (Oqai). Cet organisme, créé par le gouvernement Jospin en 2001, se charge depuis d’établir un état des lieux de la qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments publics et privés du pays. Et le constat n’est pas brillant.

 «Nos enquêtes montrent que l’air dans les maisons est souvent plus pollué que celui du dehors», explique la présidente de l’Oqai, conseillère générale d’Alsace et déléguée nationale des Verts. En cause, la multitude de substances chimiques qui se dégagent des meubles, objets et produits parmi lesquels nous évoluons au quotidien. «Nous passons en moyenne 90% de notre temps dans des espaces clos», rappelle Andrée Buchmann. Et dans ces «boîtes à vivre» (appartements, bureaux, écoles, voitures, métro…), nous respirons de nombreuses substances irritantes, allergisantes, voire cancérogènes qui se dégagent des surfaces pendant des mois, voire des années.

C’est le cas des composés organiques volatiles (COV), une redoutable famille de composés chimiques qui entrent dans la composition des peintures, vernis, bois agglomérés, moquettes, tissus, produits d’entretien, cosmétiques, encre, parfums d’intérieur…

L’un des plus courants est le formaldéhyde, classé «cancérogène certain» par l’OMS (le niveau le plus haut), présent dans tous les produits cités ci-dessus et bien d’autres encore. Irritant pour les yeux, le nez et la gorge, le formaldéhyde favorise des cancers de l’appareil respiratoire. Si l’on ajoute les particules, le radon, l’ozone, les oxydes d’azote, les moisissures, la pollution venue de l’extérieur, on obtient un échantillon du cocktail empoisonné qui stagne dans les maisons françaises. Et dont les effets sanitaires (asthme, allergies, troubles hormonaux, stérilité, cancers) sont encore insuffisamment pris en compte. «La loi est quasiment muette sur les questions de santé environnementale et les médecins sont souvent sourds aux symptômes liés à la pollution intérieure», regrette Isabelle Farbos, fondatrice de Habitat santé environnement, une association de conseil en santé environnementale. 

L’occupant responsable

Il revient donc aux occupants de prendre en main la qualité de l’air à l’intérieur de leur logement, comme le soulignent la plupart des associations. «Des gestes simples permettent d’assainir considérablement une maison et le premier d’entre eux est d’aérer tous les jours, été comme hiver, au moins 15 minutes», rappelle Andrée Buchmann, de l’observatoire de la qualité de l’air intérieur. Un réflexe en contradiction avec la politique d’économie énergie qui a abouti à une baisse considérable de la ventilation dans les logements depuis 20 ans. Modifier ses habitudes de consommation peut aussi avoir un impact: «Il est complètement inutile de désinfecter trop souvent, les produits antibactériens, la Javel, les encaustiques sont très polluants», explique Isabelle Farbos, qui conseille également de faire la traque aux fausses bonnes odeurs.

L’UFC Que Choisir, en pointe sur ces questions, a alerté à plusieurs reprises sur les bougies parfumées, encens et autres désodorisants d’intérieur (même le papier d’Arménie), très concentrés en substances nocives («brûler de l’encens, c’est comme respirer au plus près d’un pot d’échappement», Lire la suite

Vient de paraître : Dynamiques et DD des territoires

Observatoire des territoires, le 12 janvier 2009

Le portail de l’Observatoire des Territoires vise à faciliter l’accès du plus grand nombre à une sélection d’informations territoriales produites par les organismes publics. Il rassemble des sites constitués dans un cadre interministériel autour de questionnements, de thèmes ou de territoires, caractéristiques des enjeux des politiques publiques d’aménagement et de développement des territoires.

Vient de paraître : Lire la suite

Villenave d’Ornon : A la reconquête de l’Eau blanche

Sud-Ouest, Gilles Guitton,  le 13 Janvier 2009

VILLENAVE-D’ORNON, ENVIRONNEMENT. La ville engage un long travail sur la protection des espaces naturels sensibles traversés par le cours d’eau

Le maire Patrick Pujol, si souvent accusé par les écologistes de brader au commerce et à l’immobilier les bords de la Garonne, tient désormais « son » dossier environnemental. Depuis que la commune, l’an passé, s’est fait transférer le droit de préemption du Département sur les quelque 80 hectares de prés et friches de la rive gauche de l’Eau blanche. Et depuis qu’en fin d’année dernière, elle a commencé à réfléchir à ce qu’il convient d’en faire.

Marc Kleinhentz, conseiller municipal délégué à l’urbanisme et à l’environnement, est chargé du dossier de cette Zone de protection des espaces naturels sensibles (ZPENS). Il explique : « Nous avons commandé une étude au cabinet Gerea. Elle a révélé d’une part un milieu écologiquement très intéressant en amont, puis un milieu dégradé par des pollutions industrielles, en aval de Courréjean (c’est de Guitteronde qu’il s’agit). »

Les anciennes gravières de Formalaise, près du bourg, recèlent ainsi certaines espèces rares, sinon spectaculaires, comme la libellule à oeil rouge. Ce délicat insecte rose a d’ores et déjà acquis sans le savoir le statut d’icône de la zone. La cistude, une petite tortue autochtone, vit aussi probablement là, mais plutôt du côté de Cadaujac.

Tri sélectif dans le vivant

Côté flore, la glycine aquatique, la fritillaire pintade, ou encore l’oenanthe à feuilles de silaüs viendront enrichir les débats du Conseil municipal. Par ailleurs, le milan noir, l’aigrette, les très discrètes locustelles, le torcol, la bouscarle de cetti ont été recensés parmi d’autres par la Ligue de protection des oiseaux.

« Nous avons aussi des nuisibles, comme la tortue et l’écrevisse de Floride, ainsi que le ragondin, qu’il nous faudra éliminer », précise Marc Kleinhentz. Comme quoi les ZPENS font du tri sélectif dans le vivant. « Il n’y a pas d’espace naturel sans intervention humaine », constate le conseiller municipal.

Qu’imagine donc la municipalité pour l’avenir ? « C’est trop tôt pour le dire. Nous avons constitué des ateliers en décembre avec nos partenaires et nous avons commencé à réfléchir à un plan de gestion », explique Marc Kleinhentz.

Sept objectifs sont définis, de la conservation des parties des zones humides herbacées à l’amélioration de la qualité des eaux de l’Eau blanche, en passant par la définition d’un schéma de mise en valeur et la gestion raisonnée de la digue de Garonne. Il est question de « cheminements doux » ou de « boucles d’observation ». « Ce ne sera pas pour faire du VTT à fond de train », assure l’élu.

La commune pense aussi à la réintroduction de bétail et s’est assuré le concours du Conservatoire des races d’Aquitaine. L’Agence de l’eau, la Fédération de pêche, la Communauté urbaine de Bordeaux et le Conseil général sont aussi membres des « ateliers » qui ont élaboré le plan. Ainsi que l’intercommunalité de Montesquieu, dont Cadaujac, le voisin, est membre. « Pour le moment, ce sont nos partenaires institutionnels. Mais nous sommes ouverts à faire participer d’autres personnes intéressées par la suite », Lire la suite

Greendrinks Bordeaux : Belle Année 2009 !

greendrinksbordeaux, Anne-Sophie, le 11 janvier 2009

Belle Année 2009 !

Bonjour et belle année 2009 à tous ! 2008 a vu la création des Green Drinks à Bordeaux, et 2009 devrait confirmer l’initiative!

Notez d’ores et déjà notre prochain RDV, jeudi 29 janvier 2009 à 19h à l’Annexe ! Nous accueillerons à cette occasion l’équipe du Festival Changement d’ère, qui aura lieu Place ces Quinconces en juin prochain, probablement lors de la fête de la musique.

Pour fêter la nouvelle année, je souhaitais aussi vous offrir un texte de Bernard Zapata, professeur a Lycée Brémontier. Il vient depuis quelques temps aux GreenDrinks et grâce aux entrepreneuses qu’il y a rencontré, il a pu sensibiliser ses étudiants au commerce équitable et aux principes du développement durable en entreprise. Son texte constitue un joli témoignage que nous avions envie de partager avec vous (avec sa permission:-). Une chose est sûre, voire deux: ce témoignage reflète vraiment la volonté des Green Drinks que de transmettre certaines valeurs et d’autres savoir-être et savoir-faire… Bernard Zapata doit assurément faire partie de ces profs qui marquent les élèves, et futurs adultes, à tout jamais!:-)

Un vert ça va, deux verts…

Bonjour les greens drinks !

« Farfelus » disiez vous ces créateurs d’entreprises, c’est  sans doute vrai. Farfelus et pas très raisonnables pourrait-on ajouter, comme l’étaient les deux Steve, jobs et Wozniak sillonnant les routes de Californie au volant de leur minibus WV pour vendre leur drôle de machine bricolée dans un garage et qui deviendra le plus grand vecteur d’innovations informatique du XXème siècle. Et que dire de ces deux étudiants attardés, Ben et Jerry, amateurs de crèmes glacées, eux aussi en minibus WV, fondateurs de la marque éponyme , leader de la glace premium et pionniers de ce segment aux USA, pays peu réputé pour la modération de sa consommation dans ce domaine.

Cinglé même, Von-Braun qui, dès les années trente, lançait dans le ciel ces drôles d’engins, responsable  du programme Apollo dans les années soixante. Et que dire de Terré et Essel vendant des appareils photos dans un appartement du Boulevard Sébastopol pour une coopérative d’acheteurs qui deviendra le leader incontesté de la vente de biens de loisir et de culture, la Fnac . Vous en voulez encore ? Marcel Fournier, ancien résistant à la réputation d’excentrique, fondateur, non seulement du groupe carrefour, numéro 1 en Europe, mais aussi, on l’oublie trop souvent, concepteur d’un modèle économique qui bouleversa la notion même de zone de chalandise et de ce que l’on considérait alors comme « des principes de bonne gestion » ! (fouillez donc sur google…)

Greens Drink, disions nous…

19H00, jeudi 25 septembre, un drôle de bar ou trainent quelques bobos, 9 cours de la Martinique à Bordeaux, le nom même est improbable, « L’annexe », Je passe deux fois devant la porte d’un entrepôt avant de repérer l’entrée. Derrière des grilles un incroyable bric à brac d’atelier désaffecté, les tuyaux  recourbés d’un poêle chasse l’humidité…

« C’est bien ici les greens drinks ? »

Accent britannique à  couper au couteau, peut-être un irlandais…

« Vous êtes le premier, vous prenez quelques chose ?»

Dans une salle mitoyenne on danse le tango…

Rapidement, le groupe se forme, Lire la suite

Les Verts : la fin d’un cycle et ses raisons

ecorev.org, André Gattolin, le 9 janvier 2009

Les Verts : la fin d’un cycle et ses raisons

L’histoire des Verts montre comment la reprise des thématiques du tiers-mondisme et de l’anti-nucléaire ont prévalu à l’émergence des thèmes de l’écologie politique en France, dans les années 70. André Gattolin, spécialiste des médias, ancien directeur des études et actuellement en cours de rédaction d’une thèse sur l’activisme et le « hoax » revient sur la façon dont le parti écologiste a perdu ces thèmes et son substrat environnementaliste, sans pour autant réussir à renouveler ses soutiens au sein des nouvelles formes d’activisme. Conséquemment, il estime que le « tout-électoralisme » qui occupe Les Verts depuis des années serait à l’origine de la perte d’une base sociale et militante qui lui serait nécessaire pour devenir une force politique importante.

En 1974, l’écologie fit une entrée remarquée sur la scène politique française grâce aux 1,32 % obtenus par René Dumont à l’élection présidentielle. À l’époque, la mouvance écologiste, déjà florissante aux Etats-Unis, était encore balbutiante en Europe. En France, on se préoccupait fort peu des questions environnementales : le pays vivait dans l’état de choc (pétrolier) et pleurait la fin de trois décennies de croissance élevée de la production industrielle et de la consommation des ménages.

Mai 2007, la candidate des Verts, malgré sa notoriété, parvient péniblement à rassembler 1,57 % des voix. Plus qu’un désaveu personnel, c’est un terrible échec pour un parti en pleine ascension voilà encore peu. D’autant que les législatives de juin, loin d’infirmer la tendance, sont venues entériner le reflux. La prise de conscience écologique n’a pourtant jamais été aussi forte qu’au cours de ces dernières années. La consommation de produits bio connaît un véritable essor, les réflexes écologiques rentrent dans les habitudes quotidiennes des citoyens et même de certaines entreprises, les ONG environnementalistes jouissent d’un flux incessant de nouveaux adhérents et les green technologies suscitent aujourd’hui dans les milieux économiques un intérêt comparable à Internet à la fin des années 90. Quant à la campagne électorale proprement dite, on ne peut nier la place de choix occupée par la question du réchauffement climatique.

Les explications généralement en usage chez les Verts pour justifier la défaite ne tiennent guère. L’argument de la concurrence et de la multiplication des candidatures n’est pas recevable : Dominique Voynet était cette fois-ci l’unique compétitrice de la famille écolo, et les piètres résultats de Bové, Laguiller et Buffet ne permettent pas de comprendre l’évaporation de l’électorat vert. Quant à la thèse du « vote utile » en faveur du parti socialiste, elle est à double tranchant : elle revient à reconnaître implicitement le caractère peu attractif et faiblement distinctif du vote vert. Croire les Verts victimes pour l’essentiel d’un « effet 21 avril » ou de la volonté des électeurs de faire barrage à Sarkozy est une manière habile mais dangereuse de se masquer la réalité. Lors des législatives de 2002 et dépit de la forte bipolarisation PS-RPR qui avait résulté de l’échec de Jospin à la présidentielle, les candidats Verts avaient réussi à rassembler 4,51 % des voix avec une présence limitée à un peu plus des trois quarts des circonscriptions.

Loin d’être réductible à un phénomène conjoncturel, cette suite de revers entérine la fin d’une époque durant laquelle les Verts, malgré un effectif groupusculaire, parvenaient à prospérer électoralement et jouissaient en tant que parti d’une exceptionnelle sympathie au sein de l’opinion. Ces temps-là semblent révolus et l’image de la formation s’est dégradée. Contrairement aux Grünen (Allemagne) et à Écolo (Belgique francophone), les Verts n’ont pas su tirer profit de leur cure forcée d’opposition, et ils semblent balayés par la nouvelle donne politique instaurée par la présidentielle. Lire la suite

Le slow-food, vous connaissez ?

carefox.fr, Brunetisa, le 6 janvier 2009

Le slow-food, vous connaissez ?

Tout le monde connaît les fast-food, ces endroits où vous allez pour manger rapidement. Il vous suffit d’y entrer, de commander et d’aller vous asseoir pour manger votre hamburger et vos frites. Si vous ne devez pas faire la queue, manger ne vous prendra que 10 minutes ! C’est bien pour les gens pressés. Mais, les principaux inconvénients de ce genre de lieux, ce sont les repas pas très équilibrés que l’on y mange et justement le fait que vous mangez en vous pressant, sans prendre le temps de vous poser.

L’escargot, l’emblème du slow-food

Or, pour moi, comme pour beaucoup d’autres, je l’espère, le repas est un moment important et une façon de se retrouver en couple ou en famille. Je pense d’ailleurs que vous avez déjà remarqué, au fil de mes articles et de mes livres, que j’accordais une grande importance à la nourriture et à la cuisine. Je ne m’imagine pas manger constamment sur le pouce, ne prenant même pas la peine de m’asseoir. Pour moi, le déjeuner ou le dîner sont un peu des sortes de rituels qui nécessitent de prendre du temps.

Comme vous pouvez le constater, je serai plutôt une adepte du slow-food. Ce terme, je ne l’ai pas inventé. Il a été créé justement pour faire une opposition au fast-food. Pour ceux qui ne connaissent pas, « slow » signifie « doucement ».

Le slow-food est devenu un concept à la mode. Il a été crée par l’Italien Carlo Petrini en 1986. Peu à peu, il s’est développé dans le monde entier et le mouvement slow-food s’est rapidement internationalisé. Il compte à ce jour plus de 82 000 adhérents. Son symbole est, fort judicieusement, l’escargot. Selon l’Association Slow-food France, le slow-food « s’oppose aux effets dégradants de la culture de la fast-food qui standardisent les goûts ». Il préconise la consommation des produits locaux (en les classant dans une base de données de produits locaux de qualité), la simplicité et la redécouverte du goût des aliments. Il encourage les agriculteurs à produire des aliments (végétaux et animaux) de bonne qualité, en préservant au maximum l’environnement (il rejette la culture intensive et nocive) et en respectant la biodiversité (des prix sont décernés chaque année pour récompenser dans le monde ceux qui œuvre dans ce sens). S’y ajoute, bien entendu, le désir de faire redécouvrir le plaisir de manger, de retrouver la convivialité des bons repas. C’est une combinaison assez intéressante et qui ne peut que séduire un grand nombre d’individus.

Le Mouvement Slow-food organise régulièrement des événements, des manifestations, des dégustations mettant en avant la gastronomie, les produits locaux. Se sont également ouverts des restaurants slow-food un peu partout dans le monde et en France. Une université des sciences de la gastronomie a même été créée, en 2004, en Italie pour former de futurs spécialistes du goût et de la biodiversité.

Je sais que certaines personnes, notamment les jeunes (que je ne mets pas tous dans le même sac), sont réfractaires à ce genre de discours et préfèrent continuer à aller au fast-food ou au kebab. Mais, comme pour tout, c’est une question d’éducation. A partir du moment où les enfants (même certains adultes) apprendront à retrouver le goût des aliments, de bons aliments sains et équilibrés, ils se dirigeront inévitablement vers le slow-food car ils prendront réellement du plaisir à manger.

Je suis allée voir récemment le film « Nos enfants nous accuseront » Lire la suite

Cancers : rôle limité de l’environnement

Journal de l’environnement, Sabine Casalonga, le 07 janvier 2009

Cancers : rôle limité de l’environnement

Selon le rapport mondial sur le cancer publié le 30 décembre 2008 par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), la pollution chimique contribuerait «de façon limitée» au développement des cancers, bien que de nombreux polluants cancérogènes soient présents dans l’environnement.

Le rapport 2008 du Circ, une émanation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), destiné à informer les professionnels de la santé, de la recherche et le grand public, contient trois chapitres dédiés à l’environnement dont l’un sur la pollution environnementale (1) et deux autres sur les risques professionnels et les radiations électromagnétiques.
Alors que le précédent rapport de 2003 avait estimé entre 1 et 4 % la part de cancers dus à la pollution environnementale, aucune estimation chiffrée n’est donnée dans le rapport 2008. «Les chiffres de 2003 sous-estimaient la part réelle due à l’environnement, même si celle-ci est très difficile à évaluer», explique Vincent Cogliano, chef d’unité au Circ.

Jusqu’à présent, les études se sont focalisées sur les substances cancérogènes avérées, laissant de côté le risque potentiel lié aux milliers de produits chimiques non testés ou ceux dont le risque est suspecté, souligne le rapport. Le manque de connaissances sur les risques liés à l’exposition à des mélanges de plusieurs substances présentes à faibles doses dans l’environnement est également évoqué.

L’amiante, la pollution de l’air intérieur (chauffage au bois et charbon) et extérieur (émissions industrielles et transports) ainsi que la pollution des sols et de l’eau sont pointés du doigt par le Circ. Une étude de l’OMS (2006) a ainsi montré que la fumée issue de combustibles solides (bois, charbon) représente un des 10 principaux facteurs de risque de cancer dans le monde. Les pesticides et les PCB sont également considérés comme des cancérogènes «possibles».

Dans son volet sur les ondes électromagnétiques, le rapport indique l’absence de preuve suffisante sur le lien entre champs électromagnétiques à très basses fréquences et risque de cancer, ainsi que le caractère non conclusif des études sur la téléphonie mobile. La publication de l’étude Interphone, coordonnée par le Circ et très attendue sur ce sujet mais retardée en 2008, est prévue pour cette année.

Le nombre de cas de cancer dans le monde a doublé au cours des 30 dernières années du XXe siècle. En 2008, 25 millions de personnes souffrent d’un cancer et plus de 26 millions de nouveaux cas sont attendus chaque année d’ici 2030. Lire la suite

UE : enrayer la perte de la biodiversité d’ici 2010

Actu-Environnement.com, le 19 décembre 2008, R. Boughriet

L’UE doit faire  »un effort considérable » pour enrayer la perte de la biodiversité d’ici 2010

La Commission a présenté un premier bilan de son plan d’action visant à enrayer l’érosion de la biodiversité d’ici 2010 et appelé l’UE à  »redoubler d’efforts » si elle veut atteindre son objectif.

En Europe, 42% des mammifères, 43% des oiseaux, 45% des papillons mais aussi 30% des amphibiens, 45% des reptiles et 52% des poissons d’eau douce sont menacés d’extinction. Face à cette situation critique, la Commission européenne a présenté en mai 2006 un plan d’action visant à mettre un terme à l’érosion de la biodiversité dans l’UE d’ici 2010. Ce plan définit quatre grands domaines d’intervention politique : la biodiversité dans l’UE, l’UE et la biodiversité dans le monde, la biodiversité et le changement climatique, et la base de connaissances. Il souligne également la responsabilité des institutions communautaires et des États membres.

Alors que la Commission a annoncé le 12 décembre une nouvelle extension du réseau de zones naturelles protégées Natura 2000, elle fait part aujourd’hui, dans un premier bilan du plan d’action, de son scepticisme face aux objectifs à atteindre en 2010. La Commission appelle à redoubler d’efforts pour maintenir la diversité biologique.

L’Union européenne ne parviendra pas à atteindre son objectif visant à mettre un terme à la diminution de la biodiversité à l’horizon 2010 à moins de consentir des efforts supplémentaires importants au cours des deux prochaines années, conclut le rapport de la Commission, publié le 16 décembre, qui évalue les progrès réalisés par les Etats membres.
Selon la Commission, les politiques et la législation communautaires doivent faire l’objet d’une mise en œuvre efficace afin de faire face au  »défi » de la biodiversité.

Natura 2000 : une extension considérable mais non suffisante.

Si le rapport souligne que le réseau Natura 2000 s’est considérablement étendu et comprend désormais plus de 25.000 sites (17 % du territoire terrestre de l’UE), des efforts restent à faire pour achever la mise au point du réseau, notamment en ce qui concerne les zones marines protégées, indique la Commission.

Rappelons que les 769 nouveaux sites désignés au titre de la directive  »Habitats », se trouvent pour la plupart en Bulgarie, en Roumanie et en Pologne. Tandis que la France a annoncé en novembre dernier l’inscription de 76 sites marins nouveaux au réseau Natura 2000, 36 sites à composante marine ont été ajoutés dans la dernière liste de mise à jour du réseau.
La nouvelle évaluation définit les priorités à mener, dans les deux années à venir, pour enrayer la perte de la biodiversité. Le rapport préconise notamment des mesures supplémentaires pour gérer et restaurer les sites du réseau Natura 2000. Il recommande aussi la restauration du bon état des écosystèmes et des services écosystémiques dans les zones rurales de l’UE non protégées ainsi que dans les milieux marins et d’eau douce.
Nous nous sommes fixés un objectif ambitieux en matière de biodiversité pour 2010, nous savons quelles actions sont à mener et nous avons les instruments pour y parvenir. J’appelle donc tous les États membres Lire la suite

Bègles : site d’ExxonMobil, « Parc d’intelligence envir. »

developpementdurablelejournal.fr, Johannes Braun, le 12 janvier 2009

Bègles : L’ancien site d’ExxonMobil, futur « Parc d’intelligence environnemental »

L’ancien site d’Esso-Rep situé à Bègles (Gironde) accueille gratuitement le producteur d’énergies renouvelables Valorem. Le Maire Noël Mamère entend faire du site un pôle d’excellence en matière d’énergies renouvelables et d’économies d’énergie.

Le Maire écologiste de Bègles (Gironde) Noël Mamère s’est lancé dans la reconversion de l’ancien site d’Esso-Rep, ex-filiale française du groupe ExxonMobil en « Parc d’intelligence environnemental ». La multinationale, toujours propriétaire de la friche vient en effet d’autoriser jusqu’en 2010 l’installation sans contrepartie du producteur d’énergies renouvelables Valorem. La société, spécialisée dans l’éolien et la méthanisation de la biomasse emploie actuellement 40 personnes sur le site, et devrait être rejointe prochainement par deux autres entreprises du secteur de l’énergie. À terme, la mairie souhaiterait racheter ou louer par bail emphytéotique les 4 ah et 12 000 m2 de bâtiments du site d’Esso-Rep. Objectif : Lire la suite

Opposition aux épandages sur la rive droite de la Dordogne

Sud-Ouest, Laurence Pérou, le 12 Janvier 2009

ENVIRONNEMENT. L’opposition au projet d’épandages sur la rive droite de la Dordogne s’organise

Une coordination contre les épandages dégradants

Sous l’égide de la mairie de Cubzac-les-Ponts, les diverses associations environnementales qui protestent depuis quelques semaines contre le projet d’épandage des jus de compost envisagé par la société Sede, filiale de Véolia, se sont organisées en une coordination baptisée Coordination contre les épandages dégradants (CCED).

En préalable, les membres de la coordination sont très clairs : « Nous ne sommes pas systématiquement contre les épandages ou contre le recours au compost. Mais parler de compost, dans le cas présent, est un abus de langage, voire une escroquerie. Un mélange de résidus de fientes industrielles pleines de germes pathogènes et potentiellement vecteurs de la grippe aviaire, de boues urbaines (de stations d’épuration et d’imprimerie), d’agglo déchiquetés, de colles et de métaux lourds ne peut en aucun cas être considéré comme du compost ! »

Et de repointer les dangers de cet épandage en zone humide avec tous les risques de pollution des sols et des eaux que cela comporte.

Bloquer le projet

Outre la diffusion de la pétition publique que des centaines de Cubzagais ont déjà signée, la coordination vient d’alerter par courrier les autorités compétentes, préfecture et ministère de l’Environnement, les appelant à la cohérence entre les décisions qui seront finalement prises et les discours maintes fois prononcés en faveur de la protection de l’environnement.

La coordination informe aussi de la situation la Ddass, la Diren, Greenpeace, Aquitaine Alternative la Fédération de chasse et de pêche, la Ligue de protection des oiseaux, le Sage Estuaire, la Chambre d’agriculture, l’Agence de l’eau Adour-Garonne, le Pays, mais aussi les propriétaires agricoles concernés ou les syndicats viticoles.

La coordination invite, enfin, les élus à formaliser leur opposition au projet, notamment dans les communes environnantes, par des délibérations de leurs conseils municipaux. En espérant que cela suffise à bloquer le projet.

Une logique financière

Aujourd’hui, chacun attend que le commissaire enquêteur remette ses conclusions au préfet de la Gironde Francis Idrac dans les jours qui viennent. « Si celui-ci se prononce pour l’épandage, nous utiliserons tous les moyens légaux, y compris sur le terrain, pour obtenir gain de cause », Lire la suite

Les voeux 2009 de Nicolas Hulot

FNH, Nicolas Hulot, le 20 Décembre 2008

En 2009, donnons-nous le choix !

Il y a 20 ans, j’avais une approche « environnementaliste » du monde. J’étais déjà préoccupé par les espèces qui disparaissent, par les problèmes de désertification, de déforestation, de pénurie des ressources…Et puis, tout ce qui est de l’ordre des craintes, des chiffres ou des statistiques est devenu visuel, concret et proche ; jusqu’à la certitude que c’est, ni plus ni moins, l’avenir de la planète et des Hommes qui est en jeu. 
L’année 2008, avec entre autres, la mise au grand jour de la crise financière et son lot de victimes au cœur même des pays les plus riches, a révélé que nous sommes à un carrefour de difficultés sans équivalent, qui met l’humanité au pied du mur. Crises financière, économique, énergétique, alimentaire, climatique, écologique…Chacun aura compris qu’elles se croisent, se combinent, s’alimentent et dévoilent au bout du compte une crise systémique qui appelle une réponse systémique. Nous rentrons collectivement dans une phase décisive. Le temps presse, il est temps de réconcilier nos actions et nos intentions. Au XXIe siècle, il va falloir choisir. Et choisir, c’est être libre !

À l’échelle individuelle et collective, cela revient à trier dans les possibles. On ne peut pas se disperser sur tous les fronts, vouloir tout, tout de suite. Sortons de notre dépendance et de nos addictions pour passer d’une société du « toujours plus » à une société du « juste choix ». Nous avons tout à gagner à changer nos habitudes. Il ne s’agit pas de faire machine arrière, ni de vivre moins bien, au contraire ! La faculté à nous poser des limites est la condition absolue de notre liberté, le gage de notre futur.

En 2009, je fais le vœu que nous retrouvions le goût de l’avenir et qu’ensemble, nous revoyions l’ambition du projet humain. C’est l’occasion de redonner du sens au progrès et d’envisager un nouveau monde. Un monde où l’on ne se résigne plus à ce qu’un milliard de personnes vivent avec moins de un dollar par jour, et la moitié de l’humanité avec moins de 2 dollars. Un monde où l’on ne s’accommode plus de deux millions de personnes qui meurent chaque année de maladies, et pour lesquelles il existe des traitements et des médicaments ailleurs. Un monde qui ferme les yeux sur un apartheid planétaire, qui ne dit pas son nom et qui cautionne et valide un sous-développement durable.
Mais pour qu’un monde nouveau puisse germer, Lire la suite

Les Français prêts à changer pour le DD ?

novethic.fr, A.C. Husson-Traoré, le 7 janvier 2009

Les Français prêts à changer pour le développement durable ?

En pleine crise financière, la région Rhône-Alpes veut interpeller les citoyens français sur les modèles économiques afin de changer leurs finalités. Organisatrice des 5èmes assises nationales du développement durable les 19, 20 et 21 janvier 2009, elle espère bousculer quelques certitudes et offrir aux 2000 participants de nouvelles idées à mettre en œuvre.

« Notre objectif profond est de secouer le cocotier des décideurs ! » Didier Jouve, le vice président de la Région Rhône-Alpes, affiche les ambitions des Assises nationales du développement durable. Ces trois jours de débat, organisés dans toute la Ville de Lyon les 19, 20 et 21 janvier 2009, proposent rien de moins à la société française que de changer de cap, de repères et d’échelle. Première idée, passer d’une société de l’avoir à une à une société de l’être. Seconde idée, changer d’outils et d’instruments de mesure économiques pour modifier la perception même de la richesse. Troisième idée, mobiliser les acteurs locaux pour créer un mouvement international. Pour Didier Jouve, « La triple crise actuelle, financière, écologique et sociale, appelle des réponses globales. Elle montre que les vieilles recettes ne marchent plus, que les pilotes automatiques basés sur la croissance et la technologie ne fonctionnent plus. Il faut inventer autre chose

C’est la cinquième fois qu’une Région française se livre à cet exercice difficile qu’est l’organisation d’assises nationales sur le développement durable. Elles ont jusque-là oscillé entre réunions de praticiens et débats altermondialistes, sans que leur rayonnement dépasse le cadre des lieux où se tenaient ces débats. La « chance » de la région Rhône-Alpes est de vouloir interroger notre modèle économique au moment où la crise financière l’a déjà en partie fait éclater. Ces circonstances particulières devraient  l’aider à gagner son pari qui se résume au slogan de la manifestation : « Trouvons la richesse. Qu’est-ce qui compte vraiment pour vous ? ».

Destinée à rassembler les acteurs du développement durable français, les assises veulent aussi être un évènement international puisqu’elles sont placées sous le parrainage de l’économiste américain Lester Brown, auteur du « plan B » qui dresse la liste des différentes actions destinées à éviter une catastrophe environnementale, sociale et économique.
Sur les  trois jours de débats, le premier doit dresser un état des lieux, le second lister les interrogations et le troisième aboutir à des préconisations. Le philosophe Patrick Viveret, auteur de travaux sur les indicateurs de richesse, en sera l’un des animateurs : «Nos indicateurs de richesse actuels sont ceux de l’après guerre. Nous sommes comme des marins qui voudraient suivre une nouvelle route avec des instruments qui n’intégreraient que des caps anciens. Il faut pouvoir repérer les richesses invisibles, aujourd’hui non monétisées. »

 

Les lyonnais d’abord, les Français ensuite, vont-ils entendre l’appel lancé par la Région Rhône-Alpes ? Lire la suite

Pour sauver la planète les petits gestes ne suffisent pas

eco.rue89.com, 8 janvier 2009, Hélène Crié-Wiesner

Pour sauver la planète les petits gestes ne suffisent pas

Sortir du capitalisme pour sauver la planète, c’est dans l’air des deux côtés de l’Atlantique. Mais là où les Américains prennent des précautions de sioux pour ne pas être accusés de communisme, les Français n’ont pas ces pudeurs: ils osent volontiers les mots « utopie », « coopérative » et autres « rapports de classe ».

Deux auteurs, l’un français, l’autre états-unien, représentent ce courant qui a pris une ampleur inattendue avec l’emballement de la crise actuelle. Tous deux théorisent les fondations du nouveau monde nécessaire, qui ferait presque totalement table rase de l’actuel. Encore que l’Américain soit un peu moins radical, question de contexte historique sans doute.

James Gustav Speth, doyen à l’université Yale de la School of Forestry and Environmental Studies, a publié en 2008 « The Bridge at The Edge of The World: capitalism, the environment, and crossing from crisis to sustainability ». Traduction approximative: « Le Pont du bout du monde: le capitalisme, l’environnement, et le passage de la crise vers la durabilité. »

Gus Speth y pose notamment la question suivante:

« Comment expliquer ce paradoxe ? La communauté de ceux qui se soucient de l’environnement -à laquelle j’ai appartenu toute ma vie- ne cesse de grandir, de se sophistiquer et d’accroître son influence, elle lève des fonds considérables, et pourtant, les choses vont de pire en pire. »

« Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme« 

Hervé Kempf, dont j’ai déjà évoqué l’ouvrage « Comment les riches détruisent la planète » (2007), publie cette semaine une suite à ce premier opus déjà traduit en quatre langues « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme ».

Kempf y reprend des éléments de sa démonstration initiale, et expose sa méthode, analogue à celle de son confrère américain, mais en tournant moins autour du pot:

« Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme, en reconstruisant une société où l’économie n’est pas reine mais outil, où la coopération l’emporte sur la compétition, où le bien commun prévaut sur le profit. »

Dit comme ça, c’est presque bateau, mais le livre de Kempf, court et facile à lire, est un concentré d’efficacité démonstrative. Il n’assomme pas le lecteur avec le détail de la catastrophe écologique mondiale en cours, celle-ci étant censée lui être déjà plus ou moins connue. Kempf rappelle les origines de la dérive qui nous a entraînés dans ce pétrin:

« Dans ‘Comment les riches détruisent la planète’, j’ai décrit la crise écologique et montré son articulation avec la situation sociale actuelle, marquée par une extrême inégalité. (…) J’ai résumé l’analyse du grand économiste Thorstein Veblen. Pour celui-ci, l’économie des sociétés humaines est dominée par un ressort, ‘la tendance à rivaliser -à se comparer à autrui pour le rabaisser’.

Le but essentiel de la richesse n’est pas de répondre à un besoin matériel, mais d’assurer une ‘distinction provocante’, autrement dit d’exhiber les signes d’un statut supérieur à celui de ses congénères. (…) Cela nourrit une consommation ostentatoire et un gaspillage généralisé. »

A l’origine de la catastrophe écologique, des dérives individualistes Lire la suite

La Sepanso garde un oeil sur l’ensemble du Bassin

Sud-Ouest, Sabine Menet, le 8 Janvier 2009

ENVIRONNEMENT. Créée il y a 40 ans afin de gérer la réserve du banc d’Arguin, la Sepanso est partie prenante des grands dossiers environnementaux

La Sepanso garde un oeil sur l’ensemble du Bassin

La Sepanso (Fédération des sociétés pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest) est née sur le bassin d’Arcachon. Sur le banc d’Arguin plus précisément, qui fut la première des quatre réserves naturelles nationales que la fédération gère pour le compte de l’État (1). Président de la Sepanso Gironde, Claude Bonnet passe en revue les autres sujets notables du Bassin, sur lesquels il garde un oeil vigilant.

« Sud Ouest ». Quels sont les sujets abordés par la Sepanso ?

Claude Bonnet. Le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité conditionnent toutes nos actions. Ces deux sujets sont transversaux et englobent l’urbanisation, les transports, l’eau et les déchets.

Concrètement, à quoi participez-vous ?

Nous avons activement participé à la rédaction du schéma de mise en valeur de la mer (SMVM). Nous participons au Conseil de développement du pays (Codev). Jusqu’à présent, nous n’avons pas été invités à participer à l’élaboration du Schéma de cohérence territoriale (Scot) mais nous le souhaiterions vivement ! Nous ne voulons pas qu’il se résume à une somme des Plans locaux d’urbanisme (PLU). Un des graves problèmes du Bassin est l’urbanisation. Il faut freiner une démographie que nous ne pourrons pas absorber. À notre sens, quelque chose manque au Scot : un diagnostic complet sur la biodiversité existante sur le territoire.

Vous avez également participé à la Commission locale d’information et de surveillance (Clis) sur la qualité des eaux. Qu’en pensez-vous ?

Nous déplorons que cette Clis n’ait rien d’officiel. En effet, contrairement aux Clis relatives aux anciennes décharges, elle n’a pas fait l’objet d’un arrêté préfectoral. En clair, le préfet peut décider de la suspendre du jour au lendemain. Au-delà de ça, nous considérons qu’il faut prendre le problème des eaux de manière globale, sans se limiter au Bassin mais en tenant compte de tous les cours d’eau qui s’y déversent, de la navigation, du wharf, etc.

Quel est votre rôle au sein des Schémas d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) ?

Nous participons aux Sage bassin-versant de la Leyre, lacs médocains, étangs de Born et Buch et nappes profondes. Nos soucis principaux y sont les prélèvements trop importants en eau et la pollution via les produits phytosanitaires.

Votre avis sur Natura 2000 ?

Nous y sommes bien sûr favorables. Ce que nous souhaiterions, c’est participer à la rédaction des documents d’objectifs, notamment celui portant sur la forêt de La Teste. Nous pensons en effet que la forêt est menacée par ceux qui souhaiteraient en faire une forêt de production.

La Sepanso est également membre du Comité départemental des déchets. Où en est la recherche d’un nouveau site d’enfouissement ?

Elle se poursuit… Nous y sommes extrêmement attentifs. Tout comme nous surveillons la réhabilitation de l’ancien site d’Audenge.

Un mot sur les transports… Lire la suite

Grenelle 2 : faisons passer les clignotants de la crise du rouge au vert !

FNE, communiqué de presse, le 7 janvier 2009

Grenelle 2 : faisons passer les clignotants de la crise du rouge au vert !

Le projet de loi « Grenelle 2 » qui décline en mesures concrètes les engagements du Grenelle de l’environnement, a été présenté ce matin en conseil des ministres. Réaction de France Nature Environnement.

Pour Sébastien Genest, Président de FNE : « ce texte est une boite à outils intéressante pour appliquer les engagements du Grenelle de l’environnement et rattraper le retard de la France dans le respect du droit européen. Mais c’est une boite à outils incomplète pour une relance vraiment verte. A titre d’exemple, il faut revoir notamment les dispositions relatives à la gouvernance verte des entreprises : bilans carbone, information environnementale, responsabilité des sociétés mères, lutte contre le « greenwashing », etc… ».

Arnaud Gossement, porte parole de FNE, ajoute : « Certes le texte est globalement conforme au compromis du Grenelle avec ses forces et faiblesses. Mais pour que les clignotants de la crise économique passent du rouge au vert, il faut se servir de la feuille de route du Grenelle. Nous souhaitons que le Grenelle 2 soit dopé et voté rapidement pour devenir un pilier du plan de relance ».

Réactions sur les principales dispositions du projet de loi

Energie. Pour Christian Garnier, vice président de FNE : « Tout en regrettant que les entreprises de moins de 500 salariés ne soient pas assujetties à un bilan carbone, on doit aussi se féliciter de ce que les agglomérations de plus de 50 000 habitants soient tenues d’adopter un plan territorial pour le climat pour  le 31 décembre 2012, comme FNE l’avait demandé lors du Grenelle ».

Bâtiment/urbanisme. Christian Garnier poursuit : « Ce texte contribuera aux économies d’énergie des bâtiments, même si l’on pouvait aller plus loin et plus vite, notamment dans le tertiaire. Côté urbanisme, il  comporte des avancées tout à fait intéressantes en fixant des objectifs environnementaux et énergétiques à la planification territoriale. Autres points positifs : la création des plans climats territoriaux, des schémas de cohérence écologique, l’économie de la consommation d’espace. Au passif : l’absence d’encadrement sérieux pour de très nombreuses communes soumises à de fortes pression d’urbanisation (résidentielle, commerciale ou tertiaire). La lutte pour un aménagement du territoire vert continue !  »

Biodiversité/Trame verte et bleue. Pour Christophe Aubel, pilote du Pôle nature de FNE : «  la trame verte et bleue est le sujet phare du Grenelle en matière de biodiversité,  nous saluons donc le fait que la loi 2 introduise  la TVB dans le droit de l’urbanisme, c’est le seul moyen d’être réellement efficace et c’est donc un acquis important. Mais la TVB ne sera pas faite par la seule loi 2, or nous restons inquiets de la façon dont elle sera concrètement élaborée et gérée: un gros effort d’inventaire de terrain est nécessaire, la question de la gestion et de son financement reste posée, surtout nous serons très vigilants sur la façon dont la TVB devra être prise en compte par les infrastructures ». La loi Grenelle 2 s’inscrit dans la dynamique positive instauré par le Grenelle en matière de Biodiversité, mais cette dynamique doit aussi exister hors l’élaboration des lois ».

Transports. Pour Michel Dubromel, pilote du réseau Transports de FNE : « Ce projet de loi permet de transposer la directive « Eurovignette » et la mise en place d’une redevance Poids Lourds. Mais au-delà de ces dispositions du Grenelle 2 doivent, il reste à mieux financer les modes alternatifs de déplacements par l’instauration d’un surpéage en zones sensibles Lire la suite

Université populaire de l’environnement Aquitaine 2009

MNE Bx Aquitaine, Pascal Bourgois, le 17 décembre 2008

Université populaire de l’environnement en préparation pour 2009

§   3 nouveaux cycles de « Cours tout public » :

– « L’homme et le risque » avec Michel Lesbats, une fois par mois de mars à juillet 2009 au Jardin botanique de Bordeaux.

– « Crise(s) et perspectives » qui ciblerait sur les crises écologique, climatique, énergétique… en travaillant sur les constats et les hypothèses de sortie.

– « Les précurseurs de l’écologie » Ellul, Charbonneau, Jonas, Moscovici, Passet, Guattari, Gorz, Illich, Castoriadis, Morin, Passet… ont développé dans les années 60/70 des analyses qui retrouvent une grande modernité. Nous tenterons de relire leurs travaux au travers de la nouvelle prise de conscience écologique de cette fin de décennie.

§   En projet, la réalisation mensuelle d’une Conférence-débat avec un « Grand témoin » :

– Réservez le jeudi 15 janvier 2009 à 18h00 à Bordeaux pour une Conférence-débat à l’IJBA (IUT de journalisme)sur le thème « Ecologie et journalisme d’investigation » avec Marie Monique Robin et en soirée à l’Utopia la diffusion du « Le monde selon Monsanto » suivi d’un débat.

– A confirmer pour février et mars Hervé Kempf, journaliste environnement au Monde, et Serge Latouche, économiste spécialiste de la décroissance.

§   En projet, tous les deux mois un « Forum » :

Nous envisageons de réaliser le premier sur le thème de « Déplacements intelligents – Mobilité de demain ». Il s’agirait à partir des expériences émergeantes d’auto-partage, site de co-voiturage, plan de déplacement d‘entreprise, accompagnement scolaire à pied ou à vélo, zone 30…, d’imaginer ce que sera la mobilité urbaine de demain.

§   En projet, des « Ateliers pratiques écolo » :

Il s’agirait de « cours » très pratico-pratique, valorisant les initiatives, ce qui se fait dans les familles, intégrant le côté féminin, permettant peut-être l’accueil des enfants… Les thèmes abordés pourraient être : les déplacements, le logement, la santé, les vacances, l’alimentation, le jardin/la biodiversité, les économies d’énergie, l’éco-construction…

§   En projet, le « Site Internet de référence sur la nature, l’environnement et l’écologie en Aquitaine » :

–    les activités de l’Université populaire (programme, accès aux vidéos, dossiers thématiques…)

–    l’actualité et les grands enjeux locaux, régionaux, nationaux, internationaux de l’environnement

–    le calendrier régional des manifestations, animations, rencontres, formations, salons… liés à l’environnement

–    un annuaire des associations environnementales d’Aquitaine et des autres acteurs régionaux de l’environnement

 Dans l’attente du Site, Lire la suite

Maisons Passives : premiers labels français

notre-planete.info, Anne Gérin, le 23 décembre 2008

Maisons Passives : premiers labels français

Des maisons françaises ont été labelisées « Maison Passive » en novembre. Il s’agit des premiers labels décernés en France. Cette étape donne au constructeur et au propriétaire l’assurance d’un bâtiment à très basse consommation d’énergie, conforme au projet annoncé.
La maison passive est une construction qui ne nécessite aucun système de chauffage ou climatisation indépendant. A Formerie, dans l’Oise, deux maisons individuelles ont été labellisées «Maison Passive» conformément au label européen de maison passive. « Le label est un moyen fiable pour les maîtres d’ouvrages de savoir si la construction réalisée est bien, comme annoncé, une construction à très basse consommation », souligne Etienne Vekemans, président de l’association La Maison Passive France.

La labellisation assure le respect des critères européens de maison passive : des besoins de chauffage inférieurs à 15 kWh/ m2 annuels, une excellente étanchéité de l’enveloppe (n50 ≤ 0,6 h-1) et une consommation totale en énergie primaire (électroménager inclus) inférieure à 120kWh/m2 annuels.

« Pourquoi fixer la limite à 15 kWh de chauffage / climatisation par m2 et par an ? Rappelle Etienne Vekemans, parce que la pratique (et la théorie) montre que jusqu’à cette valeur, on peut utiliser l’air comme fluide caloporteur. Ce qui permet de s’affranchir d’un système indépendant de chauffage ». La maison se chauffe « toute seule » : les apports du soleil et ceux des habitants, appareils ménagers, etc., pris en compte dans la construction, suffisent à maintenir une température agréable et ce, tout au long de l’année. C’est pourquoi les maisons passives sont aussi appelées les « maisons sans système de chauffage ou climatisation indépendant ».

Une construction très saine…

En 2007, le constructeur Les Airelles, construit ces deux maisons passives avec l’artchitecte Bruno Ridel (En Act Architecture) : « ces habitations utilisent les apports solaires et consomment 10 fois moins que l’habitat des années 90. Leur prix est plus élevé, mais les dépenses annuelles de chauffage sont inférieures à 200 euros annuels pour une surface habitable de 132 m2 », souligne Richard Lefèbvre, des Airelles.

Les matériaux choisis pour la construction sont écologiques : ossature bois, ouate de cellulose pour l’isolation. Les fenêtres sont équipées de triples vitrages, et, pour garantir une bonne étanchéité à l’air, l’ensemble de la maison est enveloppé d’un frein vapeur, film protecteur qui stoppe l’eau et l’air mais laisse la vapeur d’eau intérieure s’échapper pour assurer une hygrométrie stable.

Les murs extérieurs sont recouverts de plaques de gypse et cellulose très rigides qui résistent aux lourdes charges et à l’humidité. Cela apporte une isolation phonique supplémentaire, une excellente protection au feu et une bonne inertie: la chaleur est emmagasinée le jour et restituée la nuit.

Ce sont des panneaux solaires, combinés à une pompe à chaleur, qui fournissent l’eau chaude sanitaire. Un puits canadien, un tuyau d’environ 50 mètres enterré à 1,50 mètre, apporte à l’intérieur de la maison un air réchauffé l’hiver et rafraîchi l’été. Une ventilation mécanique contrôlée (VMC) double-flux assure sa distribution dans les pièces.

… construite avec précision

L’association La Maison Passive France contrôle la qualité et permet la labellisation des constructions passives en France. Lire la suite

Agrocarburants : « un remède pire que le mal ? »

tempsreel.nouvelobs.com, 19 décembre 2008, Guillaume Malaurie

Agrocarburants : « un remède pire que le mal ? »

Un groupe de chercheurs de très haut niveau réuni par Jean-Marc Salmon pour réfléchir sur les impacts environnementaux des agrocarburants a remis en début d’après-midi son rapport au MEEDDAT. Et un séminaire est réuni dans la foulée. Il est à noter que ce rapport est préfacé par Yvon Le Maho Président du Conseil Scientifique du Patrimoine Naturel et de la Biodiversité qui a déjà alerté sur ses impacts potentiels de ce nouveau carburant sur la biodiversité ainsi que sur l’usage et la qualité des eaux. A l’évidence il apparaît à la lecture des contributions que les espoirs d’une « énergie verte », sous entendu propre, tant vantés au début des année 2000, résistent mal à une évaluation environnementale globale. Et se révèlent contradictoires avec les directives de la Commission européenne sur la protection de l’eau, de la biodiversité et même de la réduction des gaz à effets de serre.
Premier enseignement : les agrocarburants affichent des rendements parmi les plus faibles qui soient. Nettement moindre, notamment, que le solaire via les techniques photovoltaïques. Le même solaire dont les tenants du tout nucléaire se gaussent parfois de la faible rentabilité. Second enseignement : ces cultures, nécessitent un élargissement très sensible des surfaces cultivées et une réduction des jachères. Choc en retour : un boom des intrants azotés et phosphorés mais aussi de pesticides dont les conséquences sur la qualité des eaux sont connues. Il faut savoir en effet que la culture du cozla, la plante privilégiée en Europe pour produire des agrocarburants, nécessite nettement plus de pesticides que le blé. Alors que l’objectif européen est de réduire de 50% les produits phytosanitaires d’ici 2018…
D’autant plus préoccupant qu’en France, « les cultures énergétiques se développent dans des régions où la disponibilité des terres est importante et les sols relativement peu fertiles, et qui sont « vulnérables » en termes de pollution azotée et phytosanitaire de l’eau (Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France, Poitou-Charentes, Pays de Loire).

Conclusion de Bernard Seguin de l’INRA : « Ces considérations plaident d’abord pour une limitation du développement des agrocarburants en France »

Eric Vindimian, Chef du service de la recherche au MEEDAT ne mâche pas non plus ses mots : « Les risques sur la fonction essentielle des sols en matière de stockage du carbone, donc de limitation des émissions de CO2, n’ont pas été évalués. S’ils s’avéraient importants, il faudrait alors considérer que les agrocarburants constituent un remède pire que le mal, y compris ceux de la deuxième génération. L ‘importation d’agrocarburants pourrait également constituer une source d’externalisation des problèmes environnementaux vers les pays du sud, toujours au détriment de la biodiversité, mais également des services apportés par les écosystèmes aux populations locales ».

Troisième enseignement : « La rentabilité des agrocaburants sans subvention n’est toujours pas assurée sous nos latitudes. Quatrième enseignement: dans les pays où la production d’ agrocarburants est devenu significatif, comme aux USA ou au Brésil, l’impact sur la flambée des prix des céréales et des tourteaux est avérée. « Pour certains, leur rôle est marginal- il pèserait au plus 15 % dans l’augmentation des prix agricoles/…/ Pour d’autres, il est majeur- des chiffres approchant 75 % sont avancés », note Jean Marc Salmon qui ajoute : « Les risques énergétiques, climatiques et alimentaires interagissent entre eux. »

Cause première : la compétition pour les terres cultivables dont les agrocarburants sont voraces : Lire la suite

Manger bio, acheter local, ce n’est pas du luxe

actionconsommation.org, Lylian Le Goff, janvier 2008

Manger bio, acheter local, ce n’est pas du luxe

Le plaisir de manger fait place depuis des années à la notion de sécurité alimentaire : la chasse aux microbes, aux prions, aux pesticides, aux nitrates l’emporte sur la recherche des saveurs et du bien-être pour tenter de juguler les dérives de l’agro-industrie. Nombre de consommateurs manifestent – tout naturellement ! – de l’intérêt à l’égard d’un mode de production qui n’utilise pas de produits chimiques de synthèse pour respecter le développement naturel et la qualité des espèces, pour renouveler les ressources de la terre nourricière et pour préserver l’environnement dans toutes ses composantes, y compris sociales : l’agriculture biologique.

La bio c’est la vie – par définition ! – ; alors que la standardisation et l’industrialisation de l’agriculture la maltraitent, quand elle n’est pas éradiquée par l’irradiation des aliments.

Encore faut-il être cohérent : manger bio n’est pas une fin en soi, c’est une démarche de qualité qui doit donner du sens à un développement soutenable.

Le « plus bio »

Des études scientifiques montrent une densité en nutriments bien supérieure en faveur des aliments bio (en France avec l’INSERM de Montpellier pour l’ensemble des aliments ; au Danemark pour le lait ; aux USA et en Angleterre pour les fruits et légumes). Explication de ce constat : l’ensemble des procédés de l’agriculture biologique confère aux cultures et aux élevages une vitalité et une immunité naturelles qui, à la fois, permettent l’économie des traitements chimiques systématiques nécessités par la vulnérabilité des productions conventionnelles, et génèrent une bien meilleure densité en nutriments des produits – le « plus bio » – qui se traduit par davantage d’arômes, de saveurs et donc de plaisir en bouche !

Ce « plus bio » nous permet de renouveler notre potentiel vital. Les aliments doivent en effet nous apporter à la fois des matériaux et de l’énergie, qui n’est pas – seulement – celle que libère la combustion des sucres, des graisses et des protéines (notion classique), mais qui est aussi – et surtout – une « énergie vitale » restituée par l’aliment sous forme de composés à haut potentiel d’énergie (particulièrement les vitamines et oligo-éléments catalyseurs des réactions biochimiques cellulaires).

Le test des cristallisations sensibles, qui révèle la « vitalité » des aliments corrélée à leur teneur en éléments à haut potentiel d’énergie, témoigne nettement en faveur des produits bio ; il montre aussi à quel point l’irradiation des aliments détruit cette vitalité suite aux profondes altérations nutritionnelles, aux formations de radicaux libres et de produits de radiolyse.

Ce « plus bio » porte surtout sur des nutriments indispensables (que notre corps ne peut fabriquer à partir d’autres nutriments : un apport insuffisant génère des carences), tels que vitamines, minéraux et oligo-éléments, acides gras insaturés, certains acides aminés, fibres, composés végétaux dits bioactifs (tels que les polyphénols à anthocyanes, flavonoïdes et tanins, les caroténoïdes, les composés stéroïdes et aromatiques, les saponines …). Tous ces nutriments et composés ont des propriétés régulatrices, antioxydantes, anticancéreuses et par conséquent protectrices contre les maladies de surcharges et métaboliques – principalement l’excès de poids, le diabète, les maladies cardiovasculaires -, le vieillissement des cellules et les dégénérescences tissulaires – notamment du système nerveux -, les cancers.

Lorsque l’équilibre alimentaire permet l’équilibre de son budget.

La manière de manger importe autant que ce que l’on consomme ; de plus, c’est la condition nécessaire pour manger des produits bio sans dépenser (beaucoup) plus.

S’il est une règle d’or en nutrition, c’est bien de « manger de tout un peu ». Or, généralement, c’est l’inverse qui se produit : on mange peu en variétés d’aliments mais de trop. Lire la suite

Gorz : la bio d’un écrivain, journaliste, économiste, écologiste

lesperipheriques.org, N° 24, printemps 2008

André Gorz : la biographie d’un écrivain, philosophe, journaliste, économiste, écologiste

En ouverture de ce numéro, nous pensons qu’il est utile de faire figurer la biographie d’André Gorz. Nous la reprenons en grande partie de Wilkipédia puisqu’elle nous semble assez complète et équilibrée après vérification.

Né à Vienne (Autriche) en février 1923, André Gorz né sous le nom de Gerard Horst est le fils d’un commerçant juif et d’une secrétaire catholique issue d’un milieu cultivé. Si ses parents n’expriment pas un grand sens d’identité nationale ou religieuse, il est élevé dans un contexte antisémite qui amène son père à se convertir au catholicisme en 1930.

En 1939, sa mère l’envoie dans une institution catholique de Lausanne pour éviter sa mobilisation dans l’armée allemande. En 1945, il sort de l’École d’ingénieurs de l’Université de Lausanne avec un diplôme d’ingénieur chimiste. Il participe à cette époque aux rencontres de la société d’étudiants « Belles-Lettres », mais il porte surtout un intérêt à la phénoménologie et à l’œuvre de Sartre. Sa rencontre avec ce dernier l’année suivante marque alors sa formation intellectuelle. Débutant dans la vie active comme traducteur de nouvelles américaines chez un éditeur suisse, il publie ses premiers articles dans le journal d’un mouvement coopératif. En juin 1949, il déménage à Paris où il travaille d’abord au secrétariat international du Mouvement des Citoyens du Monde, puis comme secrétaire privé d’un attaché militaire de l’ambassade d’Inde. Son entrée à Paris-Presse marque ses débuts dans le journalisme. Il y prend le pseudonyme de Michel Bosquet et y fait la connaissance d’un chroniqueur, Jean-Jacques Servan-Schreiber qui, en 1955, le recrute comme journaliste économique à L’Express.

Parallèlement, il côtoie le groupe des sartriens et adopte une approche existentialiste du marxisme qui l’amène à accorder une place centrale aux questions d’aliénation et de libération, le tout dans le cadre d’une réflexion dont le fil conducteur est l’attachement à l’expérience existentielle et à l’analyse des systèmes sociaux du point de vue du vécu individuel. Ces références à la phénoménologie et à l’existentialisme marxiste constituent les fondements philosophiques de ses premiers livres, signés André Gorz : Le Traître (Le Seuil, 1958), La Morale de l’histoire (Le Seuil, 1959) et les Fondements pour une morale (Galilée, 19772). Dans le premier qui tient de l’autobiographie, de l’auto-analyse et de l’essai philosophico-politique, il exprime cette théorisation des conditions de la possibilité d’une auto-production de l’individu. Alors qu’il ébauche avec le second une théorie de l’aliénation, il marque dans le troisième son attachement au projet sartrien de réintégration de l’homme dans le marxisme à partir de la conscience individuelle.

Au cœur de sa réflexion s’impose donc la question de l’autonomie de l’individu. Il en tire une conception profondément émancipatrice du mouvement social où la notion de développement de l’autonomie individuelle est perçue comme la condition sine qua non de la transformation de la société. Cette idée que libération individuelle et collective se conditionne mutuellement, il la partage avec Herbert Marcuse, ami personnel mais surtout grande figure d’une École de Francfort dont les différentes générations d’auteurs (Max Horkheimer, Theodor W. Adorno, Jürgen Habermas) constituent l’autre grand faisceau d’influence de sa pensée. Marqué par le projet que sous-tend l’approche francfortienne – dépasser l’économisme de l’analyse marxiste traditionnelle de la société -, il critique la soumission de la société aux impératifs de la raison économique. Le structuralisme, de par son postulat (la centralité de la structure) et sa dénégation du sujet et de la subjectivité, fait aussi l’objet de violentes critiques. Son positionnement à la fois anti-institutionnel, anti-structuraliste et anti-autoritaire se retrouve dans la ligne qu’il assigne à la revue Les Temps Modernes Lire la suite

Partrick Viveret : Reconsidérer la richesse

Terre TV, décembre 2008

A vos agendas ! Les 5èmes Assises Nationales du Développement Durable se tiendront à Lyon les 19, 20 et 21 janvier 2009. Organisées par la Région Rhône-Alpes, ces assises mettront l’accent cette année, crise oblige, sur les richesses. Comment concevons-nous la valeur ? Tous les flux financiers se valent-ils ? Quels ingrédients pour que économie, finance et satisfaction des besoins de l’individu, de la société, de la planète puissent converger ? Telles seront les questions auxquelles tenteront de répondre les débats mais aussi les expositions, films, animations, et spectacles de rue qui se tiendront à cette occasion.
En prévision de cet évènement, nous avons rencontré le philosophe et président de l’Observatoire de la décision publique Patrick Viveret.

C’est ici Lire la suite

La décroissance par Paul Ariès

Dailymotion, août 2008, Paul Ariès

La décroissance

Il faut en finir avec l’idée que plus serait égal à mieux.

Notre société a complètement sombré dans la démesure. Nous ne sommes plus capables de nous donner des limites.

Lorsqu’un individu n’est pas capable de se donner des limites, il va les chercher dans le réel : développement des conduites à risque, toxicomanies, suicide, …

Lorsqu’une société n’est plus capable de se donner des limites, elle va aussi les chercher dans le réel : épuisement des ressources naturelles, réchauffement planétaire, explosion des inégalités sociales…

Donc la grande question pour le 21ème siècle est de renouer avec la capacité de se donner des limites. Et pour cela, en finir avec la dictature du capitalisme, du productivisme, et d’affirmer la primauté du politique et du culturel.

Pour faire ça, il faut cesser de refouler ce que nous savons tous déjà. Cela tient finalement en deux choses. Aujourd’hui, 20% des humains (dont nous sommes) s’approprient 86% des ressources naturelles. Imaginez que vous invitez à votre table quatre amis. Vous avez un gâteau. Vous faites 5 parts. Vous mangez les 4 premières parts et vous laissez la cinquième aux quatre autres.

Voilà aujourd’hui la situation planétaire… la suite sur Dailymotion : Lire la suite

Les voeux 2009 de Corinne Lepage

Tribune France-Culture du lundi 5 janvier 2009

Corinne Lepage : 2009, la nécessaire « rupture »

Pour cette première chronique de l’année 2009,  je présente bien entendu mes vœux à chacun d’entre vous, de santé, de joies, de réussite et de succès. Ces vœux individuels doivent bien évidemment s’accompagner de vœux collectifs. Mais, quels vœux faut –il formuler pour notre pays en 2009 ?

Tout d’abord, ne pas nous tromper d’objectif. Il serait bien possible que la réticence de la France à entrer dans l’hyperlibéralisme, qui a été présentée comme un retard et une incongruité devienne un avantage compétitif. Le maintien  des services publics, une sécurité sociale et un régime de protection sociale effectifs, un régime d’indemnisation du chômage  qui reste protecteur, un système de retraite par répartition qui n’a pas fait les frais du drame des retraites par capitalisation, un taux d’emprunt des ménages qui a été maintenu à un niveau raisonnable, tout ceci constitue aujourd’hui des forces incontestables pour affronter les orages qui montent…. A la condition bien sûr que ce ne soit pas le moment choisi pour engager ou renforcer des réformes dont l’objectif serait précisément de nous précipiter dans le reaganisme à l’époque où les États-Unis et la Grande-Bretagne vont en sortir.

Ensuite, prendre le bon tournant économique. On ne peut douter aujourd’hui qu’un deuxième plan de relance s’avérera indispensable très rapidement. La question n’est même pas celle de savoir si nos finances publiques peuvent le supporter, puisque nous savons tous qu’en temps normal, il ne pourrait en être question.

Mais, à circonstances exceptionnelles, règles exceptionnelles.

La question est de savoir à quoi doit servir ce plan de relance. À l’évidence, à financer les investissements dans les secteurs qui seront la base de l’économie du XXIe siècle, c’est-à-dire les énergies renouvelables, l’éco efficience dans tous les domaines à commencer par le bâtiment, la recherche et l’économie de la connaissance, les outils de la société du réseau. Mais il ne s’agit pas seulement de financer les investissements, il s’agit également de former nos concitoyens pour leur permettre d’accéder aux nouveaux métiers, ce qui signifie que le traitement social du chômage inhérent à la récession qui s’annonce doit être aussi un traitement en termes de formation professionnelle. C’est la raison pour laquelle le fléchage de crédits vers d’autres secteurs économiques que ceux qui viennent d’être énumérés, dans le seul but de sauvegarder une activité qui ne répond plus à la demande, est non seulement parfaitement vain, mais encore irresponsable dans la mesure où ces fonds ne serviront précisément pas à sortir de la crise. En effet, ils permettront une survie de secteurs condamnés à la disparition sous leur forme traditionnelle sans donner l’impulsion nécessaire aux secteurs économiques qui produiront la richesse et les emplois de demain.

Cette révolution économique à laquelle la crise nous incite ne peut se faire que dans un esprit de solidarité et de justice. La solidarité s’exprime non seulement par le soutien aux plus modestes et aux plus faibles, mais aussi par l’utilisation de la société de réseau pour permettre le partage des connaissances et des expériences réussies et l’échange, notamment grâce aux nouveaux réseaux sociaux, dans un esprit coopératif et non plus seulement lucratif. La justice s’exprime par une nouvelle politique de répartition qui ne peut évidemment pas continuer à faire supporter par la seule classe moyenne , la charge particulièrement lourde en temps de crise des conséquences sociales de cette dernière. Elle s’ exprime également par un traitement égalitaire des citoyens dans tous les domaines, à commencer par celui de la justice elle-même, en mettant un terme à un système à deux vitesses, d’autant plus répressif à l’égard de la délinquance de droit commun qu’il est laxiste, voire aveugle à l’égard d’une délinquance financière dont les ravages sont pourtant évidents à tous.

Ce changement de cap n’est possible que pour autant que nous vous revenions aux valeurs fondamentales du pacte social et du pacte républicain, en y ajoutant le souci constant d’œuvrer à la survie de l’humanité, Lire la suite

Salon de la nature et de l’env. Toulouse du 13 au 15 mars

 

actualites-news-environnement.com, Pierre Melquiot, le 5 novembre 2008

Dip Organisation organise Le Salon de la Nature et de l’environnement au Parc des expositions de Toulouse les 13, 14 et 15 mars 2009. Le Salon de la Nature et de l’environnement est ouvert à toutes et à tous, gratuitement, du vendredi 13 mars au dimanche 15 mars 2009, de 10 h à 20h.

 « Fruit d’une prise de conscience personnelle que tout le monde partage ou devrait partager, le salon de la nature et de l’environnement s’impose comme un salon avant tout eco-citoyen. Pour que chacun, à son échelle et avec ses moyens, apprenne à mieux cohabiter et enfin mieux préserver notre planète pour les générations futures… »

S’inspirant du Grenelle de l’environnement, le Salon de la Nature et de l’environnement de Toulouse reprendra ainsi plusieurs thématiques « éco-responsables » pour informer et sensibiliser le grand public aux enjeux en matière de préservation de l’environnement.

Sur plus de 8 000 m2 près de 100 exposants s’associent à cet événement majeur en région toulousaine : Services publics et collectivités locales, associations, entreprises et citoyens se côtoieront pendant ces trois jours pour échanger, partager et s’unir autour des mêmes préoccupations.

Le visiteur découvrira plusieurs univers au fil de sa visite du Salon de la Nature et de l’environnement de Toulouse, avec l’univers des transports & de l’énergie, l’univers de la maison de demain, l’univers santé/ bien être, l’espace conférences/ ateliers lecture sans oublier l’espace « Mon marché Bio » où le visiteur est invité à faire son marché en présence de producteurs et coopératives « Bio » de la région Midi-Pyrénées.

 « Des gestes du quotidien en passant par les transports, l’habitat, la santé et l’énergie … conférences, projections, débats, viendront animer chacun des grands thèmes de ce salon qui se veut « éco-responsable », informatif, ludique et éducatif … Institutionnels, associations, entreprises, citoyens…tous ensembles nous pouvons agir dès aujourd’hui pour préserver notre lendemain. »

Le Salon de la Nature et de l’Environnement, se définit comme « le moment pour trouver des solutions et passer à l’action… » « Alors rejoignez nous pour que nous fassions avancer ensemble la prise de conscience collective…le temps nous est compté… » nous a déclaré Stéphane Cosse, organisateur du salon. « Fruit d’une prise de conscience personnelle que tout le monde partage ou devrait partager, le salon de la nature et de l’environnement s’impose comme un salon avant tout eco-citoyen». 

Pour en savoir plus : Le site du Salon de la Nature et de l’environnement de Toulouse Lire la suite

Voeu de FNE : 2009…année écologique ?

France nature environnement, communiqué de presse, le 5 janvier 2009

Projet de loi Grenelle 2 + Projet de loi de relance : Mercredi 7 janvier, Jean-Louis Borloo présentera, en Conseil des ministres, le projet de loi « Grenelle 2 » qui décline en mesures concrètes les engagements du Grenelle de l’environnement, Le même jour, l’Assemblée nationale débat du projet de loi de relance qui comporte un volet environnement. Les attentes de FNE.

Le vœu de FNE pour 2009 : une relance verte.  Pour Sébastien Genest, Président de FNE : « Après avoir injecté des milliards dans l’économie financière, l’Etat s’apprête à faire de même dans l’économie réelle. Pour nous, le plan de relance ne peut réussir que s’il porte un nouveau projet économique et de société qui soit à la fois fédérateur et en phase avec les limites de la planète. Ce projet c’est celui d’une relance verte qui réponde efficacement à la double crise écologique et économique que nous subissons. »

Les trois piliers d’un plan de relance verte. Pour FNE, pour réaliser une relance économique verte, le Grenelle de l’environnement doit servir de feuille de route. Concrètement, les projets de loi Grenelle 1 et 2 devraient être votés rapidement et constituer le troisième pilier du plan de relance en plus des lois de finances pour 2009 et le projet de loi de simplification administrative qui sera débattu à compter du 7 janvier à l’Assemblée nationale.

L’instrument d’une relance verte : investir sur l’existant. Pour FNE, une relance verte doit permettre un investissement public sur l’existant pour créer des emplois rapidement tout en limitant la consommation d’espace et de ressources naturelles : rénovation du réseau ferroviaire existant et relance du fret, adaptation du réseau routier existant, adaptation de l’outil industriel pour la production de biens éco conçus, orientation vers une agriculture durable etc…

Grenelle 2 : une boite à outils pour une relance verte ? Sébastien Genest, Président de FNE, déclare : «ce texte est une boite à outils intéressante pour appliquer les engagements du Grenelle de l’environnement et rattraper le retard de la France dans le respect du droit européen. Mais c’est une boite à outils incomplète pour verdir le plan de relance. A titre d’exemple, il faut revoir les dispositions relatives à la gouvernance verte des entreprises : bilans carbone, information environnementale, responsabilité des sociétés mères, lutte contre le « greenwashing », etc… ».

Arnaud Gossement, porte parole de FNE, ajoute : « le projet de loi Grenelle 2 devrait constituer le troisième pilier du plan de relance, en plus des lois de finances et du projet de loi de relance. Pour cela, il est important mais pas suffisant que le Grenelle 2 soit globalement conforme aux engagements du Grenelle. Le Grenelle date d’octobre 2007 et depuis, la crise économique est passée par là. Conclusion : il faut doper le Grenelle 2 pour verdir le plan de relance ».

Grenelle 2 : points faibles/points forts. Les forces et faiblesses de ce texte reflètent celles des engagements du Grenelle qui constituaient, non un idéal mais un compromis.

·        A l’actif du Grenelle 2, on citera notamment : l’amélioration de la performance énergétique du bâtiment, l’intégration de l’environnement dans la planification territoriale, la création d’un label agricole HVE, l’encadrement de la publicité et du recours aux phytosanitaires, la création d’une trame verte et bleue, la création d’une stratégie nationale pour la mer, l’éco labellisation des produits de la pêche…

·        Au passif, on citera notamment : l’absence de référence à l’agriculture biologique pour les périmètres de protection des captages d’eau, l’absence de mesure pour encadrer l’implantation des antennes relais de téléphonie mobile, la création d’un cadre juridique pour les projets de capture et de stockage de carbone, la faiblesse des dispositions relatives à la gouvernance verte des entreprises (responsabilité des sociétés mères, information environnementale..), la faiblesse des dispositions relatives à la protection des sols….

Risque industriel : une réforme inutile. Lire la suite

Les voeux 2009 de Jean-Marc Janvovici

manicore.com, Jean-marc Jancovici, le 4 janvier 2009

Chers ami(e)s, collègues, et tout le reste de la ridicule fraction de la population francophone qui lira ceci (qui est bien un message de voeux,si si, il suffit d’attendre la fin),

Pendant 5 secondes, j’y ai cru. Pensez donc : c’est la première fois depuis que je suis né (et vous aussi) que nous avons à la fois un candidat qui a signé le pacte écologique, un N°2 du gouvernement en charge de l’environnement (même que le premier titulaire était ancien premier ministre), un Grenelle avec Greenpeace embrassant presque le Ministre sur la bouche, et enfin 2 prix Nobel (Sen et Stiglitz) chargés de remplacer le PIB par quelque chose de plus djeun’s. Ca ne faisait donc pas un pli : le plus célèbre jogger national était à 2 doigts d’écrire avant moi quelque chose comme  www.manicore.com/documentation/serre/decroissance.html
C’est dire si je guettais, pendant les voeux, la petite phrase du locataire de l’Elysée  expliquant que ce qui nous arrivait ressemblait bigrement à une crise de ressources (www.manicore.com/documentation/articles/Subprime.html), qu’il n’y avait rien d’étonnant à  voir une récession à la suite d’une envolée du prix du pétrole, comme cela a toujours été le cas depuis 1970, et que l’urgence était donc de « sortir l’économie du pétrole » si on voulait garder un bon souvenir de l’avenir en général et de lui en particulier (revoir www.manicore.com/documentation/petrole.html), où je m’étais même permis un pronostic sur le chômage « entre 2007 et 2009 » ; à l’époque j’aurais du parier quelques bouteilles de champagne (si j’avais eu le coeur à le faire sur un sujet aussi peu comique).
Je le voyais donc arriver gros comme le nez au milieu de la figure, le couplet sur le fait que la relance serait environnementale ou ne serait pas (en plus y avait qu’à copier Obama, même pas la peine que les conseillers de notre présent se creusent la caboche), puisqu’il n’y aura pas plus d’activités économiques sans ressources naturelles que de beurre sans lait. Et bien j’en aurai été pour mes frais : rien ! nada ! nib ! peau-de-balle ! bernique ! Pas le moindre atome de carbone dans l’allocution ! Pas la moindre ressource environnementale dans la feuille de route ! Pas la moindre ambition de nous « sortir du fossile » alors que (presque) tout ce que la planète compte de pétroliers et de scientifiques du climat est pendu à la corde du tocsin ! Tiens, rien que pour rire, et pour vous montrer que je sais tout aussi bien faire la pub des autres, allez donc télécharger la manière dont Shell – pas spécialement connu comme groupe d’activites écolos – voit notre avenir énergétique en « business as usual » dans les décennies qui viennent : www.shell.com/home/content/aboutshell/our_strategy/shell_global_scenarios/shell_energy_scenarios_2050/shell_energy_scenarios_02042008.html  (il s’agit du scénario « scramble » dans ce document). Pour ceux qui n’auront pas le temps, je vous la fais courte (mais bonne) : si nous ne prenons pas le taureau énergétique par les cornes très très très très vite, c’est le b… noir qui nous attend dans les décennies qui viennent, et pas du tout la merveilleuse relance promise par tout ce que le gouvernement compte de doux rêveurs oubliant qu’il y a des limites physiques à prendre en compte dans nos visions de l’avenir.
En prolongation tendancielle, le bazar n’attendra hélas pas 2100, ni même 2050, mais il sera là dans (moins d’)une génération. Du pétrole en quantités croissantes pour l’éternité ? Fume ! Dès à présent, une trentaine de pays producteurs de pétrole – et pas des moindres – ont passé leur pic de production, ou vont le passer très prochainement  www.manicore.com/documentation/pic.html). Et on ne parle même pas du changement climatique, où les publications scientifiques récentes montrent à peu près toutes que l’évolution va plus vite qu’on ne le pensait avant, même si la température en France en ce 4 janvier vous persuadera du contraire (mais la France c’est 0,1% de la planète ; certes nous sommes au centre du monde mais nous n’occupons pas toute la place disponible :-) ).
Et à la place d’un plan qui ravirait les quelques millions d’enfants de notre pays, que nous concocte notre président ? Une « relance économique » basée sur ce qui a fonctionné au 20è siècle, en croyant que ca va continuer à fonctionner à l’avenir, avec force vente de voitures et kilomètres d’autoroutes, une pincée d’immobilier en banlieue étalée pour pimenter le tout (car l’étalement urbain est la conséquence concrète des prêts actuels), en nommant même un ministre pour faire le contraire de ce que devrait normalement faire Borloo. Y’a pas à dire, la politique c’est un beau métier. Lire la suite

Le système électrique français est terriblement inefficace

Libération, recueilli par Laure Noualhat, le 3 janvier 2009

«Le système électrique français est terriblement inefficace»

Avec l’hiver vient la saison du chauffage. Au bois, au gaz, au fioul, mais aussi au radiateur électrique, ce qui a le don de faire grimper les consommations en période de pointe. Comme chaque fois en cette période de l’année, ces pics de consommation imposent d’importer de l’électricité venue d’Europe. Et celle-ci, produite à partir d’énergies fossiles, n’est pas faiblement émettrice en CO2. Mycle Schneider est consultant international en matière d’énergie et de nucléaire. Il vient de rendre un rapport au Parlement européen sur le mythe de la politique énergétique française.

Quel est l’impact de la vague de froid sur les consommations électriques françaises ?

En hiver, la puissance électrique appelée est presque trois fois plus élevée le jour le plus chargé que le jour le moins chargé de l’été. On a donc besoin des vieilles centrales au fioul, dont EDF vient de remettre 2 600 mégawatts en service, parce qu’on manque cruellement d’électricité de pointe. Depuis 1990, la part des énergies fossiles dans l’électricité a crû de près de 25 %. En parallèle, les importations de courant, essentiellement à base d’énergies fossiles, ne cessent d’augmenter. La France est ainsi devenue importatrice nette de courant charbon allemand.

Mais l’électricité française est faiblement émettrice en gaz à effet de serre…

C’est vrai, les émissions totales par habitant de gaz à effet de serre en France sont – encore – plus faibles que chez nos voisins. Mais elles varient fortement d’une année à l’autre en fonction du climat et on n’identifie plus de baisse structurelle depuis longtemps. En fait, en 2005, les émissions de CO2 dues à la production publique d’électricité et de chaleur étaient de 5 % supérieures à 1990, pour se trouver en 2006 à 2 % en dessous du niveau de 1990. Le rôle du nucléaire y est complexe. Le système nucléaire, et les surcapacités qu’il a engendrées, a conduit à une perversion du système électrique. On a massivement introduit le chauffage électrique parce qu’EDF avait des kilowattheures à vendre, ce qui a conduit à une augmentation du recours aux combustibles fossiles. Le contenu en CO2 du kWh pour les besoins du chauffage électrique se situe entre 500 et 600 grammes, soit environ trois fois les émissions d’un chauffage central au gaz.

Le recours au nucléaire augmenterait les émissions de CO2 dans l’électricité ?

Indirectement, par effet systémique, surtout pour tout nouveau projet. L’investissement dans le nouveau réacteur EPR augmentera ainsi les émissions car si on investissait les 4 milliards d’euros nécessaires à sa construction dans l’isolation de l’habitat existant, on éviterait réellement des émissions.

Vous assurez qu’en dépit du nucléaire, la France n’est pas indépendante du point de vue énergétique. Pourquoi ?

En France, le premier programme électronucléaire massif a été lancé en 1974, après le premier choc pétrolier. Le but affiché était de rendre le pays indépendant vis-à-vis du pétrole. C’était déjà un mythe à l’époque car l’électricité ne représentait alors que 12 % de la consommation de pétrole en France. En 2007, après trente-cinq ans de nucléaire en France, la consommation de pétrole par habitant – 1,5 tonnes d’équivalent pétrole (tep) – était plus élevée que la moyenne de l’Union européenne, alors que la consommation en Italie, qui a arrêté le nucléaire, et en Allemagne, était de 1,4 tep. Les autres secteurs comme le résidentiel, et surtout les transports, consomment la plus grande partie du pétrole et cette consommation n’a pas cessé d’augmenter depuis 1973. Le système électrique est incroyablement inefficace : entre l’énergie primaire, contenue dans l’uranium ou le charbon, et l’énergie finale utilisée sous forme de kilowattheure, les trois quarts sont perdus dans le réseau de distribution.

Et alors ? Lire la suite

Le petit et moyen éolien en quête de qualité

journaldelenvironnement, Sonia Pignet, le 2 janvier 2009

Le petit et moyen éolien en quête de rentabilité et de qualité

Le marché des éoliennes de 1 à 20 kilowatts évolue. Le volume de clients est potentiellement important et les acteurs se multiplient. Mais pour se développer, l’offre doit aller vers plus de rentabilité et de qualité.

Pour aller plus Site de la fédération des énergies du vent

«J’entends plus la départementale, à 500 mètres au-dessous de chez moi, que mes éoliennes dans le jardin», s’amuse Laurent Gros, maire de Lautrec (Tarn), lorsqu’on lui demande si ses appareils sont bruyants. Premier particulier de ce département à installer des éoliennes dans sa propriété (deux de 20 kW chacune montées sur des mâts de 30 m), il se dit satisfait de son acquisition. Il lui a fallu entre 8 et 10 mois pour obtenir de la préfecture le permis de construire, puis quelques travaux de génie civil (36 mètres cubes de béton à couler), le tout pour un investissement de l’ordre de 140.000 euros (hors crédit d’impôt compris entre 4.000 et 6.000 €). «L’amortissement prendra entre 10 et 12 ans», prévoit Laurent Gros, qui a fait le choix de l’éolien par convictions personnelles, et aussi pour montrer que non seulement cela fonctionne, mais que cela permet de renforcer le réseau en zone rurale. Sa consommation annuelle d’électricité est de 10.000 kWh, et ses éoliennes devraient produire entre 100 et 120.000 kWh chaque année. Le surplus part dans le réseau électrique. En tractation avec Enercoop pour le rachat de ses kWh, Laurent Gros est de toute façon assuré de pouvoir les revendre auprès d’EDF (achetés environ 8 centimes €/kWh) puisqu’il a fait sa demande avant juillet 2007, date à laquelle cette obligation de rachat a été supprimée hors zones de développement de l’éolien (ZDE).

Sans le rachat du surplus d’électricité produite, l’acquisition d’éoliennes pour un usage privé est quasiment impossible à rentabiliser et l’investissement important. Les acheteurs, et potentiels acheteurs, sont les particuliers pour leur maison ou petite entreprise en zone rurale, et les collectivités locales pour des infrastructures du type stade. Les motivations des particuliers sont diverses. Ce sont par exemple les férus d’environnement désireux de produire eux-mêmes leur électricité, ceux qui misent sur une image écolo et moderne, ou ceux qui espèrent réduire leur facture. Car si EDF n’a pas d’obligation de rachat, d’autres fournisseurs s’intéressent à l’électricité issue de l’éolien.

C’est le cas de Direct Energie qui vient de signer un partenariat avec Weole Energy, une société créée en 2007, fournisseur de solutions clés en main pour le petit et moyen éolien. Direct Energie s’engage à racheter le surplus d’électricité éolienne des clients de Weole au tarif de 8 centimes d’euros pour les premiers kWh et 5,5 centimes au-delà (si le surplus dépasse 15% de la production). «Le petit et moyen éolien est un produit très intéressant car non spéculatif. On produit ce que l’on consomme, on a donc toujours une électricité au même prix», explique le président de Weole, Michel Galligo. Il estime qu’une éolienne de 5 kW couvre environ 70% des besoins d’un ménage, en considérant que 85% de la production d’électricité éolienne est utilisée. Avec ce partenariat, Weole espère voir son entreprise se démarquer de la multitude d’acteurs du secteur. «Notre ambition est de passer d’un marché de niche à un marché de masse», précise Michel Galligo, conscient toutefois qu’il faudra encore faire évoluer les produits dans le sens d’une réduction des coûts et d’une amélioration de la qualité (design, facilité d’installation).

«Les fabricants ou importateurs de petites et moyennes éoliennes sont au moins 40, voire 50», estime Michel Lentheric, spécialiste du sujet à l’Ademe. Une multiplicité qui pose des problèmes de qualité. Lire la suite

Tout électrique, tout nucléaire, tout effet de serre ?

mediapart.fr, Benjamin Dessus, le 23 décembre 2008

Tout électrique, tout nucléaire, tout effet de serre ?

Benjamin Dessus, président de Global Chance*, montre, chiffres à l’appui, que «le mythe du “tout électrique – tout nucléaire – zéro émission” qui fonde depuis trois décennies la politique énergétique française repose sur des présupposés qui tiennent bien peu compte des réalités économiques et environnementales“.

En ces temps de préoccupations pour la pérennité des ressources pétrolières et le réchauffement du climat, la martingale énergétique française « tout électrique – tout nucléaire » déjà vieille d’une bonne trentaine d’années, avec son cortège de louanges aux vertus du chauffage électrique, est présentée par le président Sarkozy et son gouvernement comme l’exemple à généraliser d’urgence pour sortir de la crise énergétique et climatique.

A l’argument massue des années 1970 « on n’a pas de pétrole mais on a des idées » et à la mise en avant de l’indépendance énergétique que gagnerait la France en adoptant un programme nucléaire ambitieux, s’est ajouté depuis les années 90 celui des économies d’émissions de gaz carbonique (CO2) responsables du renforcement de l’effet de serre. D’où la pression du gouvernement pour une forte relance, en France avec le lancement de l’EPR à Flamanville et l’annonce d’un second EPR, en Europe, et, plus largement, un peu partout où notre président passe, en particulier dans les pays du sud de la méditerranée.

Et c’est vrai que dans la tête des français, le chauffage électrique domestique est indissolublement lié à l’électricité nucléaire et aux économies de gaz à effet de serre.

Regardons-y d’un peu plus près

Il est bien vrai que l’électricité nucléaire produit nettement moins de gaz carbonique que celle qui est produite par le charbon ou le gaz naturel, ses deux principaux concurrents. Le fonctionnement même des centrales nucléaires ne dégage pas de CO2 . Par contre, la construction des centrales, l’extraction de l’uranium, son transport et le retraitement du combustible usé sont sources de CO2 : de 20 à 90 g/kWh selon les études, contre 840 pour une centrale à charbon ou 370 pour une centrale à cycle combiné à gaz modernes .

Les 440 TWh de nucléaire produits en France en 2007 ont donc émis de 9 à 40 Millions de tonnes de CO2. Sur ces 440 TWh, 340 seulement ont été fournis au réseau national. Un peu moins de 70 TWh ont été exportés, et 30 ont été consommés par le cycle nucléaire lui même (fabrication du combustible, autoconsommation des centrales). Produits à partir de Gaz naturel, ces 340 TWh auraient émis 126 Mtonnes de CO2. L’économie d’émission de CO2 pour la France est donc de 96 à 116 Mt de CO2, soit 18 à 23% des émissions totales de la France (553 Mt d’équivalent carbone).

Du côté de l’indépendance énergétique, c’est bien évidemment au pétrole qu’on pense d’abord. Et là, déception puisque, après 30 ans de nucléaire, nous consommons un peu plus de pétrole par habitant (1,46 tonnes) que nos voisins anglais (1,33), allemands (1,36) ou italiens (1,31), pourtant beaucoup moins dépendants du nucléaire (voire sans nucléaire pour l’Italie). De ce point de vue là donc, un coup d’épée dans l’eau.

Et le chauffage électrique ?

Le chauffage électrique se caractérise par un emploi très saisonnier : environ 3.000 heures d’hiver d’une année qui en comporte 7860. Il se trouve que le nucléaire n’est pas bien adapté à des applications de ce genre à temps partiel, à la fois pour des raisons techniques (on sait très mal moduler la puissance d’une centrale nucléaire) et plus encore pour des raisons économiques. En effet, près des trois quarts du coût de production nucléaire est constitué de frais fixes : Lire la suite

« Vous avez dit durable » : Ce que nous espérons pour 2009

« vous avez dit durable », 1er  janvier 2009

Ce que nous espérons pour 2009

Depuis 9 mois nous écrivons quasi quotidiennement des articles autour du développement durable. Notre métier nous permet de mettre en pratique nos convictions profondes : il y a dans le monde associatif local des hommes et des femmes qui sensibilisent nos écoliers aux pratiques écoresponsables autant qu’aux dangers qui les menacent et les mécanismes qui en sont à l’origine.

Nous avons ce grand bonheur d’entendre des enfants développer des raisonnements pertinents démontrant l’absurdité de nombreux comportements. Nous avons aussi la certitude que le temps presse car la plupart de ces enfants sont inquiets, conscients des menaces qui planent sur leur future vie de grands.

Je suis élue au logement depuis mars dernier et je prends conscience que le défi de la rénovation énergétique du bâtiment existant est un défi immense.

Aussi, ensemble toutes les deux nous avons décidé de vous faire part de nos voeux pour l’année qui vient.

1) Que tous les enseignants puissent bénéficier de formation autour du DD avec des idées de séances pédagogiques et que le DD soit enseigné à leurs élèves de manière transdisciplinaire et continue.

2) Que les manuels d’apprentissage de nos enfants comme de nos étudiants soient conçus et rédigés à travers le prisme écologique.

3) Que les managers, directeurs et tous les cadres comprennent que le DD ne se résument pas qu’au film d’Al Gore et ne se limitent pas au tri des déchets.

4) Que tous les élus se parlent, échangent sans prendre en compte leur idéologie politique, ni les limites du territoire sur lequel ils exercent leur pouvoir. Lire la suite

Loi chasse : L’assemblée a légiféré en fin d’année

developpementdurablelejournal.fr, Jacques Moulins, le 5 janvier 2009,

Loi chasse : L’assemblée a légiféré en fin d’année

Les fédérations de chasseurs pourront être agrées « protection de la nature ».

Les députés ont adopté dans les deniers jours de décembre un projet de loi sur la chasse déjà adopté par les sénateurs mais non inscrit au calendrier parlementaire. Ils donnent satisfaction aux associations de chasseurs qui se voient reconnaître l’agrément « protection de la nature » et l’impossibilité de retirer un permis hors décision judiciaire.

On ne s’y attendait pas puisque ce n’était pas inscrit au calendrier législatif : les députés ont adopté le 18 décembre dernier une nouvelle loi chasse qui fait la part belle aux associations de chasseurs. Cela a été rendu possible grâce aux fameuses « niches parlementaires » qui permettent aux élus de proposer l’examen d’un projet hors du calendrier. C’est le groupe UMP, par son élu Ladislas Poniatowski, qui a ainsi amené la loi sur la chasse, votée par l’ensemble des députés UMP et socialistes.

Cette loi permet aux fédérations de chasse d’être agréées au titre de la protection de la nature. Elles pourront ainsi être associées aux discussions sur l’aménagement du territoire et se porter partie civile en justice. La nouvelle loi oblige aussi à passer par un magistrat pour le retrait d’un permis de chasse. Et réduit de moitié, à 15 euros, le coût du permis pour le jeunes et les premiers chasseurs.

L’association France nature environnement déplore que cette loi, contre laquelle elle s’était battue en mai lors de son examen par le sénat, «  constitue, une fois de plus, une loi de complaisance envers le monde de la chasse, mais sa portée est heureusement amoindrie du fait que les dispositions les plus dommageables ont été retirées ». Elle estime ainsi que les associations de protection de la nature ont empêché Lire la suite

Cenon : Haro sur l’incinérateur

Sud-Ouest, Yannick Delneste, le 3 Janvier 2009

CENON, ENVIRONNEMENT. À l’occasion de la nouvelle délégation du réseau de chaleur confiée à Veolia (Soval-Dalkia), l’adjointe verte Marie-Christine Boutheau réclame sa rapide fermeture

Haro sur l’incinérateur

Depuis jeudi, le complexe thermique des Hauts de Garonne a changé d’exploitant (lire par ailleurs). Au-delà du nouveau délégataire choisi par la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), c’est la persistance de l’incinération comme mode de traitement des déchets, qui fait réagir Marie-Christine Boutheau.

L’adjointe du maire de Cenon, chargée de l’environnement, se démarque là singulièrement de ses collègues élus verts de la CUB, qui ont voté le 28 novembre dernier le choix de Veolia et donc la dimension incinérative (1). « On en reprend pour douze ans », tonne-t-elle, regrettant que ses collègues n’aient pas relevé dans le débat à la CUB. « On a noyé le poisson en regroupant incinérateur et réseau de chaleur sous le terme pratique de complexe thermique. Le réseau de chaleur est une structure valable qui dessert à des prix avantageux des foyers principalement modestes. Mais l’incinérateur de déchets doit disparaître et vite : rappelons qu’ils transforment en déchets dangereux des déchets banals. »

« Irresponsable et ringard »

Pas gagné : la délibération, votée donc par ses amis écologistes de la CUB, prévoit un arrêt de son exploitation pour 2020, au terme du contrat Veolia. Et l’option avancée par certains de 2016 ne serait pas crédible. La réunion de la commission locale d’information et de surveillance (Clis) de l’incinérateur de Cenon, qui s’est tenue le 21 décembre dernier, l’a confirmée. « La poursuite d’exploitation est contraire au plan départemental d’élimination des déchets et la CUB avait l’occasion de marquer une nouvelle orientation avec ce nouveau contrat », poursuit l’élue. « Elle ne l’a pas fait et c’est irresponsable et ringard. Nous sommes aujourd’hui à 90 % d’incinération : il y a une marge de progression incroyable ! » Et de dénoncer aussi « l’opportunisme » économique de la CUB lié, selon elle, à la TVA à 5,5 % sur l’incinération, avantageuse. « Cet incinérateur ne fournit même pas 50 % de la chaleur du réseau des Hauts de Garonne », note-t-elle. « En plus, cette structure, qui devrait être dans une zone d’activités excentrée, est en plein coeur d’un quartier populaire, et d’une certaine façon, contribue à le stigmatiser. »

Méthaniseur

L’incinérateur traite actuellement 120 000 tonnes de déchets ménagers par an. Ses installations ont été rénovées il y a quelques années et aucun investissement à amortir n’est donc prévu d’ici à 2020 et son arrêt programmé. « On aurait pu le faire plus tôt Lire la suite

Edgar Morin : Il faut toujours s’attendre à l’imprévu

letemps.ch, Luc Debraine, le 30 décembre 2008

«Il faut toujours s’attendre à l’imprévu»

Sociologue du présent, Edgar Morin reste à 87 ans une voix qu’il faut écouter en cas de crise. Cet «opti-pessimiste», comme il se définit, décrit une éthique des temps de trouble. Une éthique attentive à l’improbable, souvent porteur d’espoir.

Le Temps : Selon vous, quatre moteurs font avancer la Terre : la science, la technique, l’économie et le profit. Or les deux derniers moteurs dont vous parlez sont pour le moment en panne. L’ampleur de la crise actuelle vous a-t-elle surpris ?

Edgar Morin: Comme beaucoup, je n’ai pas vu venir cette crise-là. Certes, depuis que s’est ouverte la nouvelle période de globalisation, l’idée d’un manque de régulation de l’économie et donc de la possibilité d’une crise semblait évidente. Le début de celle-ci a été particulier avec l’affaire des «subprime». Puis elle est devenue économique, sociale et politique. Au point de nous entraîner dans de gros soubresauts.

– Des soubresauts planétaires…

On nous dit que cette crise est systémique. Le problème est que nous n’avons plus de pensée systémique. C’est-à-dire une vraie pensée des relations des parties avec un tout. A l’évidence cette crise s’inscrit dans une autre tension planétaire, aux facettes multiples. Comme la crise écologique. Que va-t-il se passer ? Soit l’actuel marasme économique masquera le problème de la dégradation de la biosphère. Soit au contraire la crise aura une issue verte. Nous assisterons à une reconversion des investissements pour lutter contre les dégradations naturelles.

– Craignez-vous une aggravation de la situation ?

– Elle peut effectivement provoquer des convulsions très grandes. Nous sommes entrés dans une période d’incertitude qui se cristallise entre autres dans un manichéisme : un empire du Bien contre un empire du Mal insaisissable. Les déséquilibres brutaux de l’économie sont dangereux. Prenez le cas de la crise de 1929 dans le pays qui était alors le plus industrialisé d’Europe: l’Allemagne. Cette crise et l’humiliation nationale subie auparavant par le pays ont favorisé l’arrivée au pouvoir d’Hitler. A l’époque, le monde semblait si pacifique… Les processus en chaîne sont redoutables. Regardez celui déclenché en Grèce par l’assassinat d’un jeune garçon. Mais même dans ces processus l’inattendu reste toujours probable. Alors que l’on ne voyait surgir d’espoir de nulle part, et que les Etats-Unis étaient le pays qui nous faisait le moins espérer de tous, Barack Obama a été élu. Mais cet espoir-là est bien seul.

– Un philosophe comme Jean-Pierre Dupuy affirme que la certitude de catastrophes à venir est une certitude capable de susciter des réactions de salut, de protection, de sauvetage. Partagez-vous cette opinion ?

– Non. Au contraire, je pense que la certitude de la catastrophe paralyse et anesthésie. Les probabilités veulent que nous courions vers l’abîme. Mais il y a l’improbable, qui arrive souvent. Il faut se rappeler de son existence, de sa possibilité, et nous donner le courage d’aller vers lui.

– Vous avez dit naguère que l’Etat-nation était en perte de vitesse et de pouvoir. Or c’est bien le contraire qui se produit aujourd’hui. C’est vers cet Etat que se tournent en désespoir de cause les particuliers, les institutions, les banques, les entreprises en péril. Etes-vous surpris de ce soudain renforcement de l’autorité politique dans la crise ? Lire la suite

Munich Re : Crise climatique et catastrophes naturelles

Le Monde, Laurence Caramel, le 31 décembre 2008

Catastrophes naturelles : la crise climatique en accusation

En 2008, les catastrophes naturelles ont causé la mort de plus de 220 000 personnes et provoqué des dégâts matériels évalués à près de 200 milliards de dollars (140 milliards d’euros), selon le bilan annuel établi par le numéro deux mondial de la réassurance, Munich Re. « Il s’agit d’une des années les plus dévastatrices depuis que des chiffres existent », estime le groupe allemand qui pointe, dans l’exacerbation des phénomènes naturels extrêmes, les effets du changement climatique. Si le nombre de cataclysmes est en recul par rapport à 2007 – 750 « seulement », contre 950 l’année précédente – leurs répercussions sont comparables aux années noires de 1995, marquée par le tremblement de terre de Kobé (Japon), ou de 2005, avec l’ouragan Katrina (Etats-Unis) et les conséquences du tsunami en Asie.

CHIFFRES

Sept catastrophes ont coûté, en 2008, plus de 1 milliard de dollars de pertes de biens assurés.

15 MILLIARDS DE DOLLARS : l’ouragan Ike, qui a touché les Etats-Unis et les Caraïbes (129 morts en septembre).

5 MILLIARDS DE DOLLARS : l’ouragan Gustav, dans la même région, du 21 août au 3 septembre (100 morts).

1,6 MILLIARD DE DOLLARS : l’hiver rigoureux en Chine (129 morts).

1,5 MILLIARD DE DOLLARS : la tempête Emma (14 morts en Europe).

1,325 MILLIARD DE DOLLARS : plusieurs tornades, en mai, aux Etats-Unis (12 morts).

1,1 MILLIARD DE DOLLARS : les inondations, au printemps, aux Etats-Unis et en Allemagne, ont coûté autant aux assureurs dans les deux pays.

Les catastrophes les plus meurtrières ne sont pas les plus coûteuses : en Birmanie, où le cyclone Nargis a fait 140 000 morts et disparus, Munich Re ne déplore aucune perte de biens assurés. Et seulement 300 millions après le séisme du Sichuan en Chine, qui a fait 90 000 morts et disparus.

« Ces résultats confirment les tendances de long terme que nous observons. Le changement climatique est à l’œuvre et les pertes sont de plus en plus lourdes car les sinistres se concentrent dans des zones très exposées comme les régions côtières« , précise Torsten Jeworrek, membre du conseil d’administration de Munich Re, en plaidant pour que la communauté internationale parvienne, fin 2009, au sommet de Copenhague, à un accord qui fixe au moins pour objectif de réduire de 50 % les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2050. « Si nous tardons davantage, prévient-il, la facture sera très élevée pour les générations futures. »

Hormis le tremblement de terre du Sichuan (Chine), tous les cataclysmes importants de l’année illustrent à la fois les conséquences des dérèglements climatiques mais aussi l’incidence d’une gestion aveugle des milieux naturels. En Birmanie, la destruction récente de la mangrove, qui formait auparavant une barrière naturelle, explique pour une large part le bilan dramatique du typhon Nargis, évalué à 85 000 morts, 54 000 disparus et près de 4 milliards de dollars de dégâts dans l’un des pays les plus pauvres de la planète. En termes humains, c’est l’événement le plus lourd de l’année. « La tempête tropicale a d’abord frappé le delta de l’Irrawaddy et l’ancienne capitale, Rangoun, puis, comme plus rien ne l’arrêtait, elle a pu progresser jusqu’à 40 kilomètres à l’intérieur des terres. Les inondations à travers le pays ont atteint 3,5 m de haut et plus de 1 million de personnes ont perdu leur toit », explique le rapport de Munich Re.

INFRASTRUCTURES DÉTRUITES

Les dizaines de milliers de victimes, les dizaines de milliards de dollars d’infrastructures détruites à travers le monde donnent aussi une idée de ce que pourrait réserver l’avenir si la communauté internationale ne trouve pas de solution pour financer les politiques d’adaptation au changement climatique que réclament les pays les plus vulnérables. Lire la suite

Pavan Sukhdev : mettre un prix sur les services rendus par la nature

Le Monde, Laurence Caramel, le 1er janvier 2009

Pavan Sukhdev veut mettre un prix sur les services rendus par la nature

INVENTEURS, PENSEURS, CHERCHEURS, ILS EXPLORENT DE NOUVELLES PISTES, QUI CONVERGENT VERS UN BUT COMMUN : VIVRE MIEUX DEMAIN SANS HYPOTHÉQUER LES CHANCES DES FUTURES GÉNÉRATIONS D’EN FAIRE AUTANT

Costume sombre et cravate club, Pavan Sukhdev, 48 ans, a gardé le look du banquier londonien. Son quotidien n’a pourtant plus grand-chose à voir avec l’excitation des salles de marchés dont il fut pendant vingt-cinq ans un acteur « engagé ». Au point de se voir confier par la Deutsche Bank la création d’une filiale dédiée aux investissements financiers en Inde, son pays d’origine.

Depuis un an, il a largué temporairement les amarres d’une planète financière en pleine tempête en prenant la tête de l’ambitieuse étude commanditée par l’Union européenne sur « L’économie des écosystèmes et de la biodiversité ». Après le rapport du Britannique Nicolas Stern sur le coût du changement climatique, publié en 2006, il devra éclairer la communauté internationale sur l’autre visage de la crise écologique.

Le résultat final de ces travaux, auxquels participent des dizaines de scientifiques, est attendu en 2010. Mais la publication, en juin, d’un document d’étape a fixé l’ampleur des enjeux : 60 % des écosystèmes planétaires ont subi d’importantes dégradations au cours des dernières décennies et, si les tendances actuelles se poursuivent, 10 % des espaces naturels sont voués à la disparition d’ici à 2050.

« On ne peut pas gérér ce qu’on ne sait mesurer. Quel que soit le degré de difficulté, si nous voulons vraiment gérer notre sécurité écologique, nous devons trouver les moyens de mesurer les écosystèmes et la biodiversité tant d’un point de vue scientifique qu’économique« , argumente Pavan Sukhdev, convaincu que le capitalisme actuel a atteint ses limites. Sa critique ne le conduit toutefois pas à prôner le grand soir et, s’il ose parler de révolution, c’est en restant fidèle aux dogmes libéraux.

« Ce qui est très utile – l’eau, par exemple – n’a pas toujours une grande valeur et tout ce qui a beaucoup de valeur – par exemple les diamants – n’est pas forcément très utile« , aime-t-il à citer. La phrase est d’Adam Smith, (La Richesse des nations, 1776), le père de la doctrine classique. Car, pour Pavan Sukhdev, ce serait déjà une révolution si l’on parvenait à donner un peu plus de valeur à l’eau, à la forêt, à tous les services essentiels rendus par la nature… et un peu moins aux diamants.

« La notion de succès doit être redéfinie. Au cours des deux derniers siècles, la recherche de gains financiers pour les actionnaires a été le seul baromètre de la réussite du monde des affaires. Ce n’est plus un modèle soutenable, affirme-t-il. La préservation des ressources naturelles représente désormais un tel enjeu que l’impact de l’activité économique sur la nature ne peut plus être traité comme une « externalité » négligeable. »

S’il concède que son discours désoriente encore la plupart de ses interlocuteurs, il note cependant des progrès : « Mes collègues banquiers ne me regardent plus avec des yeux ahuris lorsque je leur parle de capital naturel et d’une autre façon d’envisager la croissance. » Lire la suite

Sjoerd Wartena : l’achat collectif de terres agricoles

Le Monde, Laetitia Clavreul, le 27 décembre 2008

Les défricheurs 5. Inventeurs, penseurs, chercheurs, ils explorent de nouvelles pistes, qui convergent vers un but commun : vivre mieux demain sans hypothéquer les chances des futures générations d’en faire autant.

Il vit en France depuis plus de trente ans mais, des Pays-Bas, où il est né en 1939, il a gardé accent et pragmatisme. Président de l’association Terre de liens, Sjoerd Wartena n’est pas peu fier du rêve qu’il réalise. Grâce à la société foncière qu’il a contribué à lancer, et qui vient de recevoir l’autorisation de l’Autorité des marchés financiers de lever 3 millions d’euros auprès du public, il permet à des agriculteurs de s’installer sans avoir besoin d’acquérir des terres, souvent devenues inabordables. Grâce à l’épargne solidaire, il entend lutter contre la spéculation foncière en permettant, par un système de propriété collective, de maintenir des exploitations sur le territoire et de contribuer au renouvellement des générations agricoles.

Pour en arriver là, il a fallu vingt ans. Son association s’appelle Terre de liens, mais lui n’en avait, à l’origine, aucun avec la terre. Fils de médecin, il a étudié en lettres à la faculté d’Amsterdam, puis travaillé à la bibliothèque universitaire. Mai 1968, le mouvement de retour à la terre et de nombreux voyages l’ont conduit à s’installer en France en 1973, dans une ferme de la Drôme. Au grand regret de ses parents, se souvient-il. Il produit alors, comme beaucoup, du fromage de chèvre, puis se lance dans les plantes aromatiques. Toujours en agriculture bio. « On ne savait rien : les anciens du village nous ont tout appris », dit-il.

Le problème de la propriété foncière lui apparaît vite : « Les gens créaient des groupements fonciers agricoles, mais quand l’un abandonnait, quand un couple divorçait, il mettait l’exploitation en danger, car celui qui restait n’avait pas de quoi racheter l’ensemble. » La terre coûtait cher, et son prix a encore augmenté depuis. La faute à l’urbanisation et au tourisme.

Sjoerd Wartena découvre alors qu’ailleurs, aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne, la réflexion est déjà en route. Mais il lui a fallu attendre 1998 pour trouver « quelques complices » en France. Puis les choses se sont accélérées : en 2003, il crée son association, puis en 2006, sa société foncière, avec le soutien de la Nef, une société coopérative financière. Le bouche-à-oreille lui permet de récolter 1 million d’euros et d’aider une dizaine d’exploitations, grâce à l’acquisition d’hectares mis en location. Avec pour obligation de respecter l’environnement.

Grâce à l’appel public à l’épargne, une vingtaine de projets vont pouvoir être aidés. « Avec 3 millions, on pourrait tout juste acheter quatre fermes ; donc, on préfère soutenir en partie », explique Sjoerd Wartena, qui rêve de réunir un capital de 20 millions d’euros d’ici à dix ans. « On ne veut pas acheter la moitié de la France, mais, grâce à des exemples concrets, faire avancer le débat », dit-il. Car, pour lui, la modernité en agriculture, ce n’est pas développer le « modèle américain » d’exploitations géantes et gourmandes en engrais et pesticides, mais répondre à l’attente de la société. Or celle-ci veut du bio, et la France n’arrive pas à lui en donner. Terre de liens estime être une piste pour y contribuer. Lire la suite

AAE : Copenhague, l’influence des citoyens sera cruciale

Le Monde, propos recueillis par Gaëlle Dupont, le 26 décembre 2008

« Penser l’économie comme une filiale de l’environnement »

Jacqueline McGlade dirige l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), basée au Danemark qui évalue les politiques publiques qui ont menées en Europe. Jacqueline McGlade, scientifique de nationalité britannique, dirige l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), basée au Danemark. L’AEE étudie de façon indépendante l’état de l’environnement dans l’Union européenne (UE) et évalue les politiques publiques qui y sont menées pour le compte de la Commission, du Parlement et des Etats membres. Quelque 170 experts y travaillent.

Vous publiez, début janvier, un rapport sur les enjeux pour 2009 en matière d’environnement qui se veut beaucoup plus accessible au grand public que vos travaux habituels. Quel est l’objectif ?

L’influence des citoyens en 2009 sera cruciale. Ils doivent être informés de ce qui va se passer en décembre à Copenhague, où l’accord qui succédera au protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre sera négocié entre tous les Etats. Les citoyens entendent parler de changement climatique, mais n’ont pas une idée claire des enjeux. Notre objectif est de rendre ceux-ci plus accessibles pour redonner du pouvoir aux citoyens. L’enjeu est considérable. Nous sommes en train de nous écarter dangereusement de notre trajectoire de sécurité. Nos émissions de gaz à effet de serre croissent encore plus vite que dans les scénarios les plus pessimistes.

Les conséquences du changement climatique restent-elles encore abstraites aux yeux du grand public ?

Oui. Il faut se rendre compte que, jusqu’à présent, nous avons évolué dans un environnement climatique très stable. Une baisse d’un demi-degré en moyenne a suffi pour nous faire entrer dans le petit âge glaciaire. Chaque degré compte. Notre objectif est de stabiliser la hausse des températures à deux degrés supplémentaires. C’est une cible extrêmement ambitieuse, et même avec deux degrés de plus, nous ne vivrons pas de la même manière, y compris en Europe. L’eau ne sera plus autant disponible. L’agriculture ne pourra pas être la même. L’industrie touristique devra évoluer. Mais la lutte contre le changement climatique recèle aussi d’importantes opportunités. Par exemple, les mesures de réduction des émissions en Europe nous permettront d’économiser 8,5 milliards d’euros par an dans la lutte contre les polluants atmosphériques. Les économies pour les services de santé en Europe pourraient atteindre 45 milliards d’euros par an.

La lutte contre le changement climatique ne risque-t-elle pas de passer au second plan au moment où les conditions de vie du plus grand nombre sont menacées par la crise économique ?

Il faut utiliser ce moment pour restructurer l’économie, repenser les fondamentaux. Nous ne devons pas reconstituer le modèle économique précédent. Le « New Green Deal » dont parle Barack Obama, qui doit déboucher sur la création de nombreux emplois « verts », ne fonctionnera pas si l’on se contente de remplacer des voitures à essence par des voitures qui roulent aux carburants renouvelables, par exemple. L’économie doit être pensée comme une filiale à 100% de l’environnement, et le prix que nous donnons aux choses réévalué. Si nous prenions en compte le coût véritable de l’eau et des carburants nécessaires à la fabrication et au transport des biens, nous constaterions que les déplacer autour du monde et même en Europe, comme nous le faisons, coûte très cher.

L’accord récemment conclu par l’UE pour réduire ses émissions de CO2 de 20% d’ici à 2020 a été salué comme une première historique mais aussi critiqué par les organisations non gouvernementales (ONG). Qu’en pensez-vous ? Lire la suite

UMP et OGM : La bataille de la Manche

Le Monde, Gilles Van Kote Saint-Lô, le 2 janvier 2009

La bataille de la Manche

Alexis de Tocqueville, qui fut député de la circonscription de Valognes, trouvait que les habitants de la Manche avaient la particularité d’être « violemment modérés », détestant l’affrontement direct. Deux Manchois d’aujourd’hui, les sénateurs Jean-François Le Grand et Jean Bizet, font mentir le cliché : tous deux élus de l’UMP, ils s’opposent vigoureusement et publiquement sur la question des organismes génétiquement modifiés (OGM). Et, depuis un an, ces deux anciens alliés ne désarment pas.

Tout commence une nuit de février 2008, au Sénat, lors de la première lecture du projet de loi sur les OGM. Jean-François Le Grand est au bord du K.-O. Pourtant, le président du conseil général de la Manche, 65 ans, belle carrure, sénateur depuis 1982, en a vu d’autres. Mais pas d’une telle violence. Le voilà mis au ban de son propre groupe, de son propre parti, l’UMP. Et bientôt contraint de retirer ses amendements.

Son tort ? Ne pas être convaincu des bienfaits des OGM. Et avoir émis, en janvier 2008, en tant que président du comité de préfiguration de la Haute Autorité sur les OGM, des « doutes sérieux » sur le MON 810, ce qui a conduit le gouvernement à activer sur le champ la clause de sauvegarde, suspendant en France la culture de cette variété de maïs transgénique mise au point par la firme américaine Monsanto. Une prise de position qui a fait hurler les pro-OGM et la majorité des scientifiques du comité de préfiguration, convaincus que leur président avait été manipulé.

Ce 5 février, un autre sénateur se dresse face à Jean-François Le Grand : son collègue de la Manche, Jean Bizet, 60 ans. Plus homme de dossiers que tribun, c’est un partisan assumé des biotechnologies, voué aux gémonies par les anti-OGM, qui l’accusent de rouler pour les semenciers et n’oublient jamais de rappeler qu’il est un des membres fondateurs du Mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture (Momagri) au côté de Pierre Pagesse, président de la société Limagrain.

Jean Bizet est rapporteur du projet de loi sur les OGM et les amendements qu’il défend, notamment celui instituant un « délit de fauchage », ne vont pas vraiment dans le sens du Grenelle de l’environnement, dont Jean-François Le Grand a été un des acteurs, en 2007, présidant le groupe biodiversité ainsi que l’intergroupe consacré aux OGM. Cette nuit-là, dans l’Hémicycle, une caméra indiscrète surprend sur les lèvres de Jean Bizet un commentaire sans pitié sur son collègue de la Manche. M. Le Grand répliquera dans les colonnes du Monde, le 2 avril, où il affirme que certains parlementaires ont été « actionnés » par les semenciers et que ceux-ci ont fait « main basse sur l’UMP afin de défendre des intérêts mercantiles« .

Dans la Manche, on n’a toujours pas digéré ces échanges d’amabilités. « Les gens ont été d’autant plus choqués qu’ici on ne fait pas de vagues, on préfère ne pas parler des sujets qui fâchent », Lire la suite

Nouvelle polémique sur le Roundup

Le Parisien, Frédéric Mouchon, le 26 décembre 2008

Nouvelle polémique sur le Roundup

Le roundup est l’un des herbicides les plus vendus au monde. Et la marque phare de la firme américaine Monsanto, qui s’est depuis spécialisée dans la commercialisation de semences OGM résistantes… à son propre produit. Dans une enquête publiée cette semaine par la revue scientifique américaine « Chemical Research in Toxicology », Gilles-Eric Séralini, professeur de biochimie à l’université de Caen, affirme avoir « élucidé les mécanismes de la toxicité du produit sur des cellules humaines ».

« Notre étude montre que l’utilisation, sur des cellules de nouveau-né fraîchement issues de cordon ombilical, de différentes formulations du Roundup, diluées à des doses infinitésimales (jusqu’à 100 000 fois), provoque en quelques heures la mort des cellules », détaille le chercheur.

La toxicité de la molécule active de l’herbicide, le glyphosate, est déjà connue, ainsi que les effets nocifs pour la santé que pourrait provoquer l’exposition à de fortes doses. Mais les travaux du professeur Séralini montrent que le mélange d’autres substances dans les différentes formulations du composé « amplifie l’action du principe actif ».

« C’est un herbicide et il n’a pas été conçu pour autre chose »

« Un de ces produits de transformation peut être encore plus toxique que le glyphosate lui-même, et ceci est grandement sous-estimé par la réglementation actuelle », déplore le chercheur. Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) s’inquiète aussi « de la présence de résidus de glyphosate et de ses adjuvants dans les sojas OGM importés en Europe et servant à l’alimentation animale ». Il demande donc aux autorités en charge de l’évaluation des pesticides de « réévaluer les différentes formulations du Roundup en prenant en compte ces effets multiplicatifs de la toxicité du glyphosate par ses adjuvants ». « Le Roundup est un herbicide et il n’a pas été conçu pour autre chose, rétorque une porte-parole de Monsanto. Pourquoi vouloir détourner son usage normal pour dénigrer systématiquement le produit ? »

La multinationale a d’ailleurs édité un guide des bonnes pratiques du désherbage à l’intention de ses usagers, par exemple de ne jamais le pulvériser « quand il y a du vent, pour éviter toute projection sur vous-même et sur les plantes voisines que vous souhaitez préserver ». Lire la suite

Une crise systémique de l’économie et de l’environnement

decroissance.info, Simon Charbonneau, le 31 décembre 2008, 1ère diffusion Ouest-France, novembre 2008.

Une crise systémique de l’économie et de l’environnement.

Décidément, les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le front de l’économie comme de l’environnement. L’avenir radieux promis par les « trente glorieuses » n’est plus au rendez-vous. A la débâcle des pôles répond dorénavant celle de la finance internationale qui menace l’économie mondiale. Comme si un processus global de décomposition de notre système était en cours. Aucun commentateur n’a jusqu’à présent eu l’idée de faire le lien entre la crise économique et celle qui frappe les grands équilibres écologiques mondiaux, comme si les deux phénomènes étaient indépendants l’un de l’autre. Pourtant, leur concomitance n’est pas le fruit du hasard. La crise financière a été entraînée par un échafaudage mondial, complexe et instable, d’énormes dettes provoquées par une course à l’investissement venant du secteur bancaire, associées à une surconsommation des ménages font appel au crédit facile. Le bon sens, qui n’est pas toujours partagé par les milieux économiques, voulait qu’un jour ou l’autre tout cela s’effondre. La foi dans la durabilité d’une croissance sans limites interdisait toute forme d’alerte et dans l’euphorie ambiante les esprits doutant de la pérennité d’un tel système ne pouvaient donc pas rendre publiques leurs inquiétudes.

A cette crise s’est greffée celle de l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières et des ressources naturelles provoquée par la surconsommation provenant des nouveaux pays industriels. Or cette envolée n’est pas sans lien avec la problématique environnementale puisque c’est la récente prise de conscience collective du caractère limité de ces ressources qui en est à l’origine. Tout le monde sait que les prix s’envolent quand la ressource s’effondre, le cas actuel du cabillaud, jadis poisson du pauvre, le démontre concrètement, en attendant un jour peut être le tour des sardines. De même, le boom immobilier de ces dernières années qui s’explique aussi par la rareté croissante du foncier, a considérablement aggravé le phénomène de l’étalement urbain grand consommateur d’espaces naturels (il en disparaît chaque année 50 000 hectares !). Le tout aggravé par une concurrence féroce et par un déferlement technologique sans boussole.

A vrai dire, ce qui est aujourd’hui en train de se passer illustre de manière dramatique l’aveuglement d’une société persuadée que l’humanité peut continuer à vivre avec un développement sans limites de ses activités économiques. Inévitablement, la croissance débouche alors un jour ou l’autre sur la récession une fois ces limites franchies. Pas plus que les espaces naturels, l’espace économique n’est indéfiniment extensible. Nous sommes aujourd’hui à la veille de bouleversements considérables aux conséquences incalculables, tant sur le plan social, qu’économique et environnemental. Ces bouleversements sont en décalage complet avec les représentations politiques et économiques qui continuent à habiter les esprits de notre oligarchie. Ceci explique son désarroi actuel. Lire la suite

MDRGF : Nouvelle étude sur les effets du Round Up

mdrgf.org, le 26 décembre 2008

Une nouvelle étude sur la toxicité des Roundup® montre le rôle clé des adjuvants qui renforcent la toxicité de la matière active glyphosate sur des cellules humaines.

nouvelle étude sur les effets du Round Up ®

Pour la première fois, les mécanismes de la toxicité de quatre différentes formulations de Roundup® ont été mis en évidence (1) sur des cellules humaines dans une nouvelle étude  de l’équipe du Professeur Gilles Eric Seralini publiée dans la revue scientifique américaine de renom « Chemical Research in Toxicology ». L’étude montre que ces formulations (2) de Round Up® agissent à des doses infinitésimales (dilués jusqu’à 100.000 fois ou plus) et elles programment la mort cellulaire en quelques heures, ainsi que des dommages des membranes et de l’ADN, et empêchent la respiration cellulaire. Différents types de cellules humaines ont été étudiées : des cellules de nouveau-né fraîchement issues de cordon ombilical, ou de lignées moins sensibles spécialement utilisées pour mesurer la toxicité des polluants. L’étude montre également que le mélange de différents constituants adjuvants (3) des Roundup® amplifie l’action du principe actif de l’herbicide, le glyphosate; et qu’un de ses produits de transformation (l’AMPA) peut être encore plus toxique. Cela est grandement sous-estimé par la réglementation actuelle qui ne tient pas compte de ces phénomènes et fixe par exemple des Limites Maximales en résidus pour le glyphosate, quelle que soit sa formulation de vente.

Le MDRGF salue cette nouvelle étude. L’association demande aux autorités en charge de l’évaluation des pesticides de réévaluer les diverses formulations de Round Up® en prenant en compte ces effets multiplicatifs de la toxicité du glyphosate par ses adjuvants. De plus « le MDRGF s’associe au CRIIGEN (4)pour demander que les analyses de sang détaillées de chaque mammifère ayant reçu de l’herbicide lors des tests réglementaires avant autorisation commerciale soient immédiatement rendues publiques, car elles pourraient masquer des effets indésirables. » Lire la suite