La réponse à la crise écologique jugée insuffisante

Le Monde, le 31 mars 2009, Laurence Caramel

La réponse à la crise écologique jugée insuffisante

Quatre-vingt-douze pour cent des Français sont inquiets de l’état de la planète. Ils le sont davantage que les Américains (64 %) ou les Britanniques (71 %), mais pas moins que les Japonais (93 %), les Brésiliens (92 %) ou les Russes (90 %), selon une étude internationale réalisée par l’institut TNS Sofres dont Le Monde publie les résultats en avant-première, à l’occasion d’une conférence consacrée au green business (l’économie verte), mardi 31 mars. Cette étude a été menée en ligne, en juin 2008, auprès de 13 000 personnes originaires de dix-sept pays industrialisés ou émergents.

« Si la France fait partie des pays les plus pessimistes – ce qui est une donnée assez constante quel que soit le sujet -, cette enquête montre que l’environnement est une préoccupation partagée par tous. Et que l’inquiétude est réelle, puisque, au total, 78 % des personnes interrogées estiment que l’environnement est en mauvaise santé« , commente Dominique Lévy, directrice associée de l’institut d’opinion.

Les sondés expriment une inquiétude moindre sur la situation de leur propre pays, mais sont néanmoins une majorité – à l’exception des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de Singapour et de l’Australie – à considérer que la situation n’y est pas bonne. « La crise économique a accru le pessimisme, et cet état d’esprit général pèse aussi sur la perception de l’environnement« , précise Dominique Lévy, pour qui l’enquête livrerait des résultats peut-être encore plus négatifs si elle était réalisée aujourd’hui que la crise est là.

Dans les pays développés, le lien entre crise économique et crise écologique est de plus en plus souvent établi. « L’hyperconsommation est non seulement perçue comme le syndrome des dysfonctionnements de notre modèle économique, mais aussi comme une des causes des problèmes environnementaux« , analyse la directrice déléguée de TNS Sofres. Ce lien apparaît clairement dans l’enquête, puisque ce thème du « surdéveloppement », qui renvoie à la surexploitation des ressources naturelles liée à nos modes de production, est cité en troisième position, après la pollution de l’air, la déforestation et à égalité avec la pollution de l’eau, parmi les grands problèmes à l’origine de la dégradation de la nature.

Les Américains ont la perception la plus aiguë de cette question : outre-Atlantique, plus du quart des personnes interrogées placent le « surdéveloppement » parmi les maux à résoudre en priorité, juste derrière la pollution de l’air. « D’autres enquêtes nous confirment que l’idée qu’il faut consommer moins progresse« , poursuit Dominique Lévy.

Il n’est, dans ces conditions, pas surprenant de constater que les Etats-Unis et la Chine sont pointés d’une manière écrasante comme les deux pays responsables de la crise écologique. « Le premier est le symbole du pays qui consomme trop, le second de celui qui produit mal », analyse-t-elle.

Les gouvernements donnent l’impression de ne pas prendre la mesure des problèmes : 43 % des sondés jugent qu' »ils sous-estiment les problèmes environnementaux« . 11 % ne le pensent pas et 46 % n’ont pas d’opinion.

« La crise a accentué le décalage entre la façon dont les gouvernements posent les problèmes et la façon dont les opinions les perçoivent. Même si cela n’est pas toujours exprimé clairement, il existe le sentiment que, de cette crise globale, il pourrait sortir quelque chose de positif, à condition que l’argent public qui est injecté dans l’économie mondiale serve à préparer un autre avenir« , constate Dominique Lévy. Or la question écologique semble, au contraire, Lire la suite

Jean-Marc Jancovici : Il chauffe sur le climat

liberation.fr, Laure Noualhat, le 30 mars 2009

Il chauffe sur le climat

Jean-Marc Jancovici. L’inventeur du bilan carbone, 47 ans, est obsédé par le réchauffement en cours. Il exhorte les industriels à prendre des mesures.

Prendre rendez-vous avec Jean-Marc Jancovici n’est pas une sinécure. Ce spécialiste des questions énergétiques ne possède pas de téléphone portable. Il répond à ses mails tard le soir ou tôt le matin et ferme les écoutilles durant les week-ends et les vacances qu’il consacre intégralement à sa famille.

Ces jours-ci, l’expert de 47 ans se prête plus aisément à l’exercice, promo oblige. En ce début d’année décisive pour le climat (cette semaine, les négociations climatiques reprennent à Bonn et doivent se conclure à Copenhague en décembre), il vient de publier un ouvrage à destination des élus, des climato-sceptiques, des acteurs économiques, des néophytes, le tout dans un style enlevé et cabotin. Son coauteur est l’économiste Alain Grandjean, qui est aussi son associé dans la société Carbone 4, qui aide les entreprises à engager leur révolution énergétique.

Jancovici s’y prête mais l’exercice du portrait l’inquiète. Il redoute la posture du «Regardez comme je suis beau». Il préfère celle du «Ecoutez comme j’ai raison», qui le pousse à sensibiliser dirigeants, classe politique et décideurs économiques sur l’avenir climatique. Ceux-là apprécient le fait que Jancovici soit l’un des leurs. Ancien de Polytechnique, il leur parle en expert, rigoureux, suivant les strictes lois de la physique qui régissent l’univers.

Son grand fait d’armes est d’avoir inventé le bilan carbone, une méthode qui permet de mesurer les émissions de CO2 de n’importe quelle activité. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a racheté l’outil. Et Jancovici a créé Carbone 4, dans lequel il élabore les plans d’action des acteurs microéconomiques (entreprises, administrations, collectivités locales) mais aussi du gotha industriel (Lafarge, TF1, Bouygues, Veolia…). «Si nos dirigeants restent si peu informés du problème, on n’en sortira pas pacifiquement. Cette condition n’est peut-être pas suffisante, mais elle est nécessaire

Amoureux de San Antonio, il manie les bons mots au point de ne pas laisser de place à l’argumentation de l’autre. Il lit Astérix aux toilettes, considérant ces albums comme «les plus magistraux cours de psychologie qui soient». Il apprécie Tocqueville, est en train de finir Malthus. Gros bosseur très sûr de lui, il énerve un paquet de gens qui le trouvent péremptoire et cassant, un défaut qu’il assume : «C’est la conséquence du manque de temps. Le sujet est si vaste. Par ailleurs, je déteste la mauvaise foi de ceux qui ne lisent jamais les livres qu’on leur a conseillés et à qui il faut répéter 50 fois les mêmes choses.» En bon rhétoricien, il aime renverser les perspectives, répondre aux questions par d’autres questions, et moucher les flemmards en les renvoyant à son site personnel, manicore.com. Un modèle de vulgarisation qui draine 3 000 à 5 000 visiteurs par jour. Il a commis un livre pour béotiens (Le changement climatique expliqué à ma fille). Avec un journaliste de LCI, il a aussi créé les Entretiens de Combloux, où, durant deux jours, les gens des médias viennent s’informer sur l’impact concret des changements climatiques. Il passe une grande partie de son temps à malmener les «journalistes qui manquent de rigueur». Eux ne lui en veulent pas, le considérant comme un excellent client doté de formules chocs, du genre : «A terme, le prix du pétrole sera nul parce qu’il n’y aura plus personne pour en acheter !»

Il vit à Orsay avec sa femme et ses deux filles adolescentes. Ces dernières se fichent encore du climat Lire la suite

Gérard Charollois : Pour en finir avec la chasse

Sud-Ouest, NC, le 31 Mars 2009

NATURE. Le magistrat Gérard Charollois signe un ouvrage dénonçant « cette agression »

« Pour en finir avec la chasse »

Le titre n’y va pas par quatre chemins : « Pour en finir avec la chasse. » L’auteur n’est autre que Gérard Charollois, président départemental de la Sepanso, président national de la Convention Vie et Nature pour une Écologie radicale, et également juge au Tribunal de grande instance de Périgueux. Il a dédicacé son ouvrage vendredi dernier à la librairie Marbot, à Périgueux.

« C’est un livre d’amour pour la nature et pour la défense des êtres vivants. La chasse, comme la tauromachie, est une agression morale. L’homme ne tue pas par nécessité, mais par jeu ».

Et le magistrat poursuit, comparaisons à l’appui : « En France, on n’arrive pas à faire évoluer le droit de la chasse. La plupart des pays européens ont aboli la chasse à courre et ont limité le nombre des espèces qu’on peut chasser. Il est de l’ordre d’une quinzaine, alors que chez nous, il y en a 95. »

Pression des chasseurs

Pour Gérard Charollois, cette situation est due à la pression des chasseurs et « à la puissance des structures corporatistes qui pèsent sur l’État ». Mais il tient à les relativiser. « Les chasseurs ne représentent que 2 % de la population ».

Croit-il pour autant que son ouvrage va faire changer les choses ? Lire la suite

Arno Naess et l’écologie politique de nos communautés

mouvements.info, Fabrice Flipo, date NC

Arno Naess et l’écologie politique de nos communautés

Note de lecture. La première traduction en français des écrits d’Arne Naess coïncide avec la disparition de ce dernier. L’auteur de la distinction fameuse entre « écologie profonde » et « superficielle » mérite mieux que la caricature de ses thèses qui ont pu circuler chez les pourfendeurs de la pensée écologique radicale. Compte rendu par Fabrice Flipo : Arne Naess, Ecologie, communauté et style de vie, Editions MF, 2008.

Arne Naess est l’auteur de la fameuse distinction entre « écologie profonde » et « écologie superficielle » (« deep » et « shallow » ecology), et à ce titre tenu pour être le fondateur de « l’écologie profonde ». L’écologie profonde fait partie, en France, des mouvements qui ont suscité une très forte levée de bouclier. Le pamphlet de Luc Ferry, Le Nouvel Ordre Ecologique, est l’incarnation la plus médiatique de cette attitude, mais bien d’autres ouvrages ont été publiés pour dénoncer cette pensée, considérée comme absolument infréquentable, malthusienne voire néo-païenne.

L’écologie profonde a été brandie à la manière d’un épouvantail. La question est de savoir pourquoi. Dans les faits, l’écologie profonde a servi à nier l’existence de la crise écologique. La dégradation des écosystèmes s’est accélérée ; par exemple, le dernier rapport du GIEC signale que l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre a été encore plus rapide que ce qui avait été anticipé dans le plus noir des scénarios construits dans le précédent rapport. Peut-on encore écarter comme prétendument nauséabonde la question des raisons de l’action écologiste ? L’usage moralisant et dénonciateur des textes de Naess doit laisser la place à l’exercice de la pensée critique. Nous ne saurions donc trop remercier les éditions MF pour le service rendu d’avoir rendu accessible au lectorat francophone ce texte important, qui est le premier à être traduit dans notre langue.

Arne Naess est décédé le 14 janvier dernier, à l’âge de 97 ans (1912-2009). Le philosophe norvégien était un spécialiste internationalement reconnu de Spinoza et de Gandhi. En Norvège, son oeuvre a été couronnée de multiples distinctions. Naess a fréquenté le cercle de Vienne. Pacifiste, il s’est engagé dans la résistance contre le nazisme. C’est dire s’il y a loin de la caricature à la réalité. Arne Naess a enseigné à l’université pendant 30 ans avant de se retirer pour s’engager au service de la cause écologiste. Une sélection de ses oeuvres (SWAN) a été publiée chez Springer Verlag.

A la lumière d’un examen attentif, que dit ce texte d’Arne Naess, finalement ? Le souci majeur de l’auteur, dans ce texte qui date pour l’essentiel de 1976, est comprendre le ressort de l’action écologiste, afin d’en favoriser la diffusion rapide. Pourquoi agit-on en faveur des équilibres écologiques ? Quel est le motif d’une telle action ? Face aux déséquilibres grandissants, un tel problème devrait mobiliser davantage. Naess distingue deux réponses face à la crise écologique. La première, la plus courante, s’en prend aux pollutions et à l’épuisement des ressources ; elle cherche à « protéger la nature », élaborer des règles de coexistence avec les non-humains etc. Naess estime que cette première approche échoue à infléchir l’évolution du monde : la destruction de la nature continue au même rythme, voire s’accélère. Naess oppose donc une seconde approche : l’écologie « profonde ». La première attitude s’en prend aux effets extérieurs de la crise ; l’écologie profonde se place à sa racine – et cette racine est ontologique. A « l’Homme-dans-l’environnement », Naess entend substituer « l’Homme relié avec la nature » : « le problème de la crise environnementale a pour origine le fait que les êtres humains n’ont pas encore pris conscience du potentiel qu’ils ont de vivre des expériences variées dans et de la nature » (p. 54, souligné par l’auteur). Tant que l’homme se percevra comme disjoint de la nature, alors Lire la suite

EDF aurait fait espionner Greenpeace

mediapart.fr, Fabrice Arfi, Fabrice Lhomme, le 9 mars 2009

EDF aurait fait espionner Greenpeace

L’affaire est on ne peut plus embarrassante pour EDF. Le numéro 2 de la sécurité de l’entreprise publique, l’ancien commandant de police Pierre François, a été mis en examen jeudi 26 mars par un juge de Nanterre, Thomas Cassuto, dans une affaire d’espionnage informatique dont -parmi d’autres- a été victime l’ancien directeur des programmes de Greenpeace, Yannick Jadot, réputé pour ses prises de position anti-nucléaires. Vingt-quatre ans après l’affaire du Rainbow Warrior, Greenpeace est à nouveau la cible de «barbouzeries» susceptible de provoquer une vive polémique..

Embauché par EDF en 1994 après une carrière au sein de la brigade de répression du banditisme (BRB), où il fut chef de groupe, Pierre François est soupçonné par la justice d’avoir missionné une officine privée de renseignement, Kargus Consultants, notamment chargée de surveiller les activités de Yannick Jadot (photo) au sein de Greenpeace France. Pierre François est poursuivi depuis le 26 mars  pour «complicité d’intrusion frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données». Le même chef de mise en examen avait auparavant été retenu à l’encontre de Thierry Lorho, patron de Kargus et ancien membre des services secrets français.

Une troisième personne est mise en examen dans le dossier. Il s’agit d’Alain Quiros, l’informaticien qui a réussi à pirater l’ordinateur de l’ancien directeur de Greenpeace. M. Quiros est suspecté d’«intrusion frauduleuse dans un système de traitement automatisé des données». Contrairement à MM.François et Lorho, qui contestent avoir commandité le moindre piratage informatique, le hacker a reconnu les faits lors de son audition par le magistrat instructeur. Alain Quiros aurait été missionné pour recueillir des renseignements sur les militants de l’organisation écologiste.

Ces mises en cause judiciaires successives par le juge d’instruction Thomas Cassuto sont l’aboutissement de plusieurs années d’enquête de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC). Les investigations ont débuté en septembre 2006 après la découverte d’une intrusion dans les systèmes informatiques du Laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD), à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine).

Lors d’une perquisition dans les locaux de la société Kargus, rapidement soupçonnée d’être au cœur de cette affaire cyber-espionnage dans le milieu sportif, les policiers se sont aperçus que l’officine avait également procédé – ou fait procéder – à des piratages informatiques au préjudice de l’avocat Frederik-Karel Canoy, défenseur de l’association des petits porteurs d’actifs (APPAC), et de Greenpeace.

Une perquisition au siège d’EDF

Le volet de l’affaire concernant l’association écologiste est celui qui semble avoir le plus prospéré depuis trois ans. Il y a quelques semaines, les policiers ont procédé à une perquisition au siège de l’entreprise publique, actuellement présidée par Pierre Gadonneix. Après avoir mis en examen Pierre François, la semaine dernière, le juge Cassuto a aussi entendu, lundi 30 mars, le responsable de la sécurité d’EDF, l’ancien contre-amiral Pascal Durieux (photo). Considéré comme le supérieur de Pierre François, celui-ci a été placé par le magistrat sous le statut de témoin assisté – un statut hybride, entre le simple témoin et le mis en examen.

Selon des informations recueillies par Mediapart, l’ancien commandant de police Pierre François avait été chargé de développer au sein d’EDF des activités de renseignement afin de prévenir d’éventuelles attaques terroristes, mais aussi des campagnes de déstabilisation ou des actes de malveillances émanant de la mouvance anti-nucléaire, comme les associations Sortir du nucléaire ou Greenpeace, très investies en la matière. La «cellule» animée par Pierre François aurait notamment i Lire la suite

Bordeaux : Juppé soutient les cyclistes

Sud-Ouest, Isabelle Castéra, le 31 Mars 2009,  

Juppé soutient les cyclistes

CONSEIL MUNICIPAL. Interpellé par Pierre Hurmic, tête de liste des Verts, Alain Juppé s’est positionné face à « la vague de répression policière » de mars contre les cyclistes

Trouver le juste mot. Jusque-là, Alain Juppé n’avait pas jugé bon d’intervenir, ni de donner son avis, face à la vague de répression policière contre les deux-roues, visant plus particulièrement les cyclistes. Un millier de contraventions pour diverses infractions ont été dressées durant le mois de mars, jusqu’à cette série de gardes à vue, une dizaine en une seule nuit, concernant des cyclistes éméchés.

C’est Pierre Hurmic, tête de liste des Verts qui est venu cueillir le maire en tout début du conseil municipal d’hier. « J’attends de vous que vous interveniez ! »

L’avocat a rappelé à toutes fins utiles que les cyclistes n’étaient pas au-dessus des lois. « Ils doivent respecter le code de la route c’est vrai. Aujourd’hui, le code n’est plus adapté aux nouveaux modes de circulation douce en milieu urbain. Mais les usagers sont stigmatisés par la police qui fait un amalgame entre deux-roues motorisées et cyclistes », estime-t-il. Avant de poursuivre : « La garde à vue doit être exceptionnelle, justifiée par les nécessités de l’enquête et de l’information, comme le code de procédure pénale l’exige. »

La communiste Nathalie Victor-Retali, cycliste convaincue, a profité de l’opportunité pour signaler le manque de certains aménagements par temps de pluie, avant d’ajouter que la semaine dernière avait été « lourde en interventions liberticides. On est tous atteints par de petites violations de nos libertés. Soyons vigilants. »

De la proportionnalité

Jacques Respaud, le socialiste a qualifié la situation de « chasse aux cyclistes. » À cet égard il a sorti des chiffres émanant de l’observatoire de sécurité routière de la CUB, lequel ne signalerait que 6 % d’accidents impliquant des bicyclettes. « Où est-on allé chercher 60 % ? » questionne-t-il.

Trouver le juste mot. « Il faut de la proportionnalité » a sifflé le maire. « Depuis 10 ans, Bordeaux mène une politique d’encouragement à la pratique du vélo, salué par tous. Pour autant, je ne tomberai pas dans la démagogie. Il y a des comportements qui sortent de la norme. Moi-même, dans ma voiture personnelle (sic) je vois des vélos griller des feux rouges. Lorsque le directeur départemental de la sécurité m’a dit,  » il faut s’en occuper « , je ne l’ai pas découragé. Mais il faut de la proportionnalité. »

Pour le maire, « on a été un coup trop loin. Certains excès ne méritent pas une garde à vue, une sanction oui, mais pas une garde à vue. De même, une cycliste qui démarre avant que le feu rouge ne passe au vert, à quelques secondes près est interpellée, elle doit payer une amende de 135 euros, ce qui est très cher, doublé d’une suppression de 4 points sur son permis de conduire. C’est illégal. Il faut rappeler les textes. »

« Une contradiction »

Par ailleurs, le maire de Bordeaux s’est étonné du fait que la police n’interpellait pas avec « la même facilité les personnes à pied en état d’ébriété avancée. On me dit que ce n’est pas possible. Quelle est donc cette contradiction ? »

Alain Juppé a ensuite rappelé que les cyclistes se devaient de respecter le code de la rue. « On ne brûle pas un feu rouge, on ne roule pas sur les trottoirs, cela effraie les personnes âgées, on ne prend pas des sens interdits, pour autant, nous n’allons pas voter une motion en conseil municipal pour faire le procès de la police nationale ! »

La Ville préempte cours Victor-Hugo Lire la suite

Hulot : Nos écogestes ne sont pas à la hauteur des enjeux

terra-economica.info, Walter Bouvais, Yannick Labrousse/Temps machine, le 30 mars 2009

Nicolas Hulot : « Nos écogestes ne sont pas à la hauteur des enjeux »

Nicolas Hulot s’apprête à revenir au devant de la scène médiatique. Son long métrage « Le Syndrome du Titanic », annoncé comme un « cri d’alarme et un cri d’espoir », pourrait être projeté au Festival de Cannes. L’animateur et patron de la fondation qui porte son nom lève, pour « Terra eco », un coin de voile sur ce film. Et appelle à un changement radical et immédiat de notre consommation.

La crise économique se propage. Faut-il relancer la machine par la consommation ? Est-ce compatible avec une démarche de développement durable ?

Nicolas Hulot : Il faut investir pour que l’économie tourne. Mais nous devons désormais le faire sur la base de critères drastiques, en privilégiant l’économie immatérielle. Il va falloir réguler, voire tarir, certaines consommations, comme celle du poisson ou celle des automobiles polluantes. On y parviendra en interdisant par exemple les voitures dont les émissions de CO2 dépassent 50 ou 80 grammes par kilomètre (1). Parallèlement, certaines consommations élémentaires doivent être encouragées. C’est le cas de l’alimentation biologique, qui doit atteindre un seuil critique. Pour réguler certaines consommations et tarir les autres, il va falloir de nouvelles normes et de la fiscalité.

Pourtant le débat sur la taxe écologique – qui privilégierait les produits verts et pénaliserait les autres – n’avance pas.

N.H. : Au contraire. Il y a quelque temps, cette solution était inenvisageable. A l’heure où nous parlons, des décideurs réfléchissent à basculer notre fiscalité, en taxant davantage les consommations impactant les ressources énergétiques ou naturelles et moins le travail. L’idée de cette taxe n’est pas encore admise, c’est vrai. Mais elle n’est plus écartée. En fait, la crise économique a pris tout le monde de court et c’est finalement sa seule vertu : elle nous fait douter de tout. Du coup, en France comme ailleurs, les esprits s’ouvrent à des idées nouvelles. Sur le sujet de la taxe écologique, je peux vous dire que nous avons des réunions au sommet de l’Etat.

Comme chaque année, avril est marqué par la semaine du développement durable. Qu’en pensez-vous ?

N.H. : Tout cela est sympathique et nécessaire, mais insuffisant. Des responsables politiques ne pourraient pas dire cela. Mais c’est le rôle d’une ONG comme la nôtre. Par exemple, je déplore l’abus que l’on fait du terme « développement durable  ». J’ai parfois l’impression qu’il ne s’agit plus que d’une camomille mielleuse destinée à nous faire ingérer nos excès. Quand j’entends qu’on veut installer un circuit de Formule 1 « durable » à proximité de Paris, j’ai un peu la nausée.

Comment conserver notre niveau de confort tout en réduisant nos consommations de matière et d’énergie ?

N.H. : Le bien-être n’est pas proportionnel à notre consommation matérielle. Il faut redéfinir ce que nous appelons le confort. La débauche de choix dans les supermarchés est-elle le signe de notre liberté ou le témoin de notre accoutumance ? Je rappelle que si nous continuons au rythme de consommation actuel, l’humanité n’aura plus à sa disposition à la fin du siècle que deux métaux, dont l’aluminium. L’inconfort, ce serait de ne rien faire. Le bien-être consiste à trier dans les possibles et à se priver de certains choix. Et derrière cela, il doit y avoir des décisions politiques.

Nous sommes passés en quelques mois d’une crise écologique à une crise économique et sociale. Comme si ces deux extrêmes étaient nos seules alternatives…

N.H. : Nos actions dépassent nos intentions. Notre système nous met dans l’obligation d’une croissance économique, financière et matérielle qui n’est pas tenable dans un monde physiquement clos et limité. On ne peut pas passer son temps à s’endetter pour rembourser la dette, au détriment des enjeux écologiques et sociaux. Il faut Lire la suite

Quel avenir pour les réfugiés climatiques ?

bastamag.net, Sophie Chapelle, le 30 mars 2009

Quel avenir pour les réfugiés climatiques ?

Elévation du niveau de la mer, marées noires, incidents nucléaires, rejets de gaz toxiques, … Les catastrophes et pollutions dues à l’activité humaine posent la question du droit des populations déplacées ou carrément forcée à l’exil, et de leur indemnisation. Une situation que subissent déjà 25 millions de personnes, selon l’Onu, et qui s’aggravera avec la multiplication des effets du réchauffement climatique. La communauté internationale doit élaborer un statut pour ces déplacés environnementaux. Il y a urgence. Réunis à Limoges mi-mars, avocats, chercheurs et militants écologistes de plusieurs continents ont planché sur une future Convention internationale sur les déplacés environnementaux. Ils sont bien les seuls…

En 2001, l’Onu estimait le nombre des « écoréfugiés » à 25 millions. Certains avancent le chiffre d’un milliard pour la fin de ce siècle [1]. Un colloque international, organisé du 11 au 13 mars à la faculté de droit et des sciences économiques de Limoges, s’est penché sur ce drame en cours et a esquissé les contours d’une future Convention internationale sur les déplacés environnementaux. Initiative scientifique et universitaire, ce projet est actuellement soumis à la communauté internationale, aux États et aux organisations non gouvernementales. L’objectif : compléter la Convention de Genève sur le statut des réfugiés (droit d’asile) en introduisant une nouvelle catégorie, celle des « déplacés environnementaux ».

« Ce terme de déplacés environnementaux comprend non seulement les réfugiés liés aux changements climatiques mais aussi ceux qui sont contraints à l’exil du fait de catastrophes écologiques, qu’elles soient naturelles, technologiques ou industrielles », explique Michel Prieur, spécialiste français du droit de l’environnement, et membre des deux centres de recherches à l’origine de l’initiative, le CRIDEAU [2] et le CIDCE [3]. « La création d’une Organisation mondiale environnementale sur les déplacés, d’une haute autorité indépendante et d’un fonds financier ont d’emblée été qualifiés d’usine à gaz. Mais sans cet “appareillage” institutionnel, cette déclaration restera purement théorique, sans portée et sans moyens pour l’appliquer. » Car la tâche est lourde vue la complexité des problèmes.

Conséquences sanitaires

Bhopal en Inde, Seveso en Italie, Tchernobyl en Ukraine, AZF à Toulouse… autant de noms assimilés à des catastrophes industrielles. Des catastrophes directement liées à l’activité humaine. À Bhopal (Inde), le bilan officiel, après la fuite de 40 tonnes de gaz toxiques de l’usine de pesticides d’Union Carbide le 3 décembre 1984, fait état de 8 000 morts dans les trois premiers jours et de plus de 20 000 en près de 20 ans. Dans le cas de Tchernobyl (Ukraine, 26 avril 1986), le bilan fait toujours polémique deux décennies après l’explosion du réacteur nucléaire : de 50 morts d’irradiations aiguës et 4000 cas de cancers de la thyroïde, pour l’OMS et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA, dépendant de l’Onu) à plusieurs dizaines de milliers selon d’autres sources scientifiques ou associatives.

« Le débat sur le nombre de morts à Tchernobyl illustre le niveau d’acceptabilité du risque : plus le nombre est important, plus la question de l’acceptabilité du risque prend de la place et génère informations et expertise », explique Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement [4], et avocate spécialisée dans le droit de l’environnement. Le risque nucléaire est a priori beaucoup moins accepté par les populations que le risque industriel.

Les effets sanitaires liés à ces évitables fléaux sont mal reconnus. Lire la suite

Débat Utopia le 30 mars : Il y a de l’or dans nos poubelles

Aquitaine Alternatives, Communiqué, le 28 mars 2009

Lundi 30 MARS à 20h30 cinéma UTOPIA  (Place Camille Jullian à Bordeaux)

SOIRÉE-DÉBAT : Il y a de l’or dans nos poubelles

Organisée par l’Association Recup’R.

PROJECTION UNIQUE du film documentaire suivie d’un débat avec Dominique Nicolas, Président de l’Association Aquitaine Alternatives, Geoffroy Estingoy, du Tri-cycle Enchanté, et les membres de l’association Recup’R.

TOPTarif unique : 4€

Achetez vos places à l’avance, à partir du Samedi 21 Mars.

LE JARDIN ENCOMBRÉ

Laetitia COUDERC – France 2006 52mn –

Du 30/03/09 au 30/03/09

Le 20ème siècle a vu se développer le règne des objets jetables : rasoirs, stylos, bouteilles, sacs… Finis les consignes, les chaussettes rapiécées et les objets de la maison qui servaient sur plusieurs générations. Tout devient simple et tout achat se doit d’être consommé rapidement. Avec l’avènement de la société de consommation, ce principe s’est étendu à l’ensemble des objets utilisés dans notre quotidien. À peine achetés, ils sont déjà dépassés : téléphone portable, télévision, ordinateur… C’est ainsi qu’une part importante de ces matériels finissent directement en déchetterie, quand ce n’est pas tout simplement à la poubelle, alors que la plupart sont réparables et pourrait encore servir. Nous produisons aujourd’hui près de 2 kg de déchets par jour et par habitant, soit deux fois plus qu’il y a trente ans, sans compter ceux des diverses activités industrielles, agricoles… Chaque jour les questions environnementales s’imposent davantage. C’est ainsi qu’un droit de l’environnement s’apprête à naître (au même titre que les droits de l’homme de 1789).
Alors pourquoi jeter ou recycler ce qui pourrait être tout simplement remis en état et remis en circulation ? Lire la suite

L’archevêque écolo veut sauver les hautes terres andines

Le Monde, Paulo A. Paranagua, le 27 mars 2009

L’archevêque de l’écologie, Pedro Barreto, veut sauver les hautes terres andines

Ses ouailles l’appellent le « pasteur de l’écologie ». Pedro Barreto Jimeno est l’archevêque de Huancayo, une ville de 340 000 habitants, perchée à 3 200 mètres d’altitude sur les Andes péruviennes. Il est à la tête d’un forum de dialogue environnemental qui regroupe une soixantaine d’institutions et d’acteurs de la société civile de la région. Leur but est de trouver « une solution intégrale et durable » à la pollution provoquée par la compagnie minière Doe Run Peru, appartenant à une holding américaine.

« Lorsque je suis allé voir la cheminée de la Doe Run à Saint-Louis, dans l’Etat du Missouri, j’ai cru qu’elle était hors service, parce qu’elle ne dégageait pas de fumée, confie Mgr Barreto, de passage à Paris. En revanche, la fonderie péruvienne, installée dans les années 1920, possède une technologie du XIXe siècle qui était déjà obsolète à l’époque. »

A l’origine, la fonderie appartenait à la Cerro de Pasco Mining Company, une puissante multinationale. Dans les années 1970, elle a été nationalisée, avant d’être privatisée à nouveau, sans être jamais vraiment modernisée.

La Doe Run Peru travaille avec des minerais « sales » importés d’autres pays sud-américains et même d’Asie. Résultat : l’air et l’eau de la vallée du fleuve Mantaro sont pollués. Les enfants du district de La Oroya sont contaminés par le plomb et l’arsenic. En 2006, l’Institut Blacksmith a placé La Oroya parmi les cinq localités les plus polluées au monde.

« L’affaire est emblématique de l’irresponsabilité de l’entreprise, de l’Etat et de la société civile« , assure l’archevêque. La Doe Run Peru a fait 150 millions de dollars (110,6 millions d’euros) de bénéfices, tout en respectant des exigences légales manifestement insuffisantes. Les paysans ont aussi contribué à polluer le fleuve Mantaro par l’utilisation de pesticides. Et le syndicat des 3 500 employés de Doe Run Peru a longtemps fermé les yeux sur l’impact environnemental.

« LA TERRE, NOTRE MAISON »

Dans un pays où les récents conflits suscités par l’exploitation minière ont parfois pris une tournure violente, Mgr Barreto se réjouit « des méthodes pacifiques » désormais adoptées. « Nous sommes passés de la protestation à la proposition », se réjouit-t-il. Ainsi, un programme de nutrition et santé a été mis en oeuvre à destination de 1 500 enfants de La Oroya. Cette action a d’ores et déjà suscité une réduction de la contamination sanguine, et des cas d’anémie et malnutrition chronique ou aiguë. En outre, les analyses de l’air, des sols et des eaux de la région ont obtenu le financement d’un fonds italo-péruvien, affirme Mgr Barreto.

A la mi-mars, la Doe Run Peru a accusé le coup des turbulences qui affectent le cours des minerais et a Lire la suite

Les écoquartiers relancés par la Caisse des dépôts

Le Monde, Grégoire Allix, le 27 mars 2009

Les écoquartiers relancés par la Caisse des dépôts

L’initiative pourrait aider à rattraper le retard français en matière de ville durable. Alors que nombre de projets d’aménagement urbain sont paralysés par la crise économique et l’assèchement du crédit, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) a décidé de financer un programme expérimental d’appui aux écoquartiers.

Définition. Un quartier conçu dans une démarche de développement durable doit intégrer la préservation de l’environnement, l’intégration sociale et le développement économique. Un écoquartier doit donc mêler logements et activités, veiller à la mixité sociale, à la performance énergétique des bâtiments et à la place des espaces verts, privilégier les déplacements « doux » et les transports en commun.

Sites. L’Europe du Nord reste le modèle en matière d’écoquartiers. Le plus célèbre, le quartier Vauban, aménagé entre 1996 et 2006 sur un ancien terrain militaire de 38 hectares à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, est visité par des délégations du monde entier. La Suède a, depuis, créé deux quartiers de référence, Hammarby Sjöstad à Stockholm (200 hectares) et Bo01 à Malmö (18 hectares), bâtis sur des friches portuaires. On peut ajouter à ces sites exemplaires le quartier de Kronsberg à Hanovre, achevé en 2000, et GWL Terrein à Amsterdam, terminé en 1998.

Chantiers. La prochaine génération d’écoquartiers est en cours de construction. Lanxmeer, dans la région d’Utrecht (Pays-Bas), compte 250 logements et 40 000 m2 de bureaux. Viikki, à Helsinki, devrait afficher 13 000 habitants et 6 000 emplois en 2010. Greenwich Millennium Village, dans la banlieue Est de Londres, attend 10 000 habitants en 2014.

Le dispositif devait être annoncé, vendredi 27 mars, par le directeur général du groupe public, Augustin de Romanet, lors d’un déplacement sur le site de La Courrouze, à Rennes. C’est l’un des quinze écoquartiers déjà retenus – dix autres devraient s’y ajouter d’ici à la fin de l’année. Pour M. de Romanet, la CDC ne pouvait ignorer plus longtemps la question : elle a inscrit la ville et le développement durable parmi les quatre priorités de son plan stratégique. Et ses missions lui commandent d’investir à long terme, au service de l’intérêt général et en soutien des collectivités territoriales.

« Les écoquartiers réunissent trois de nos spécialités : le logement, le développement durable et les mobilités, résume M. de Romanet. Il y a dans notre écosystème interne des intelligences à mettre en commun, des fertilisations croisées à opérer pour mixer nos cultures du public et du privé, du long terme et de l’opérationnel. Nous voulons, à la mesure de nos moyens, donner un élan à ces innovations. »

La Caisse va mobiliser l’ensemble de ses filiales et de ses métiers pour Lire la suite

Un avenir sans pesticides ?

metrofrance.com, Nadia Loddo, le 22 mars 2009

Un avenir sans pesticides ?

La Semaine sans pesticides (du 20 au 30 mars) est l’occasion de faire un point sur l’utilisation des pesticides en France

Chiffres clé

50%
Les chiffres du plan de surveillance de la DGCCRF publiés en janvier indiquent qu’en 2007, près de 50% des fruits et des légumes contrôlés ne contenaient pas de résidus. Les limites maximales de résidus ont été dépassées dans plus de 7% des cas.

1
La France est le premier consommateur de pesticides de l’Union européenne et le quatrième au niveau mondial. Ce classement s’explique aussi car la France est le premier producteur agricole en Europe.

4,45 kg

C’est la quantité de pesticides par hectare en France, ce qui est dans la moyenne européenne. Malgré une tendance générales à la baisse, ces deux dernières années ont vu une augmentation de l’utilisation de phytosanitaires qui s’expliquerait par des conditions météo défavorables.

91%
Selon le rapport 2007 de l’Ifen, 91% des eaux des rivières et 55% des nappes souterraines contiennent des résidus de pesticides.

Des solutions existent

Basée à St Malo, la société Goëmar, crée en 1974, propose des engrais et des pesticides 100% naturels fabriqués à base d’algues. 100% naturels, ils permettent aujourd’hui de réduire de 50 à 60% l’utilisation de phytosanitaires chimiques dans les cultures céréalières et de fraises. Une preuve qu’avec la recherche, des solutions alternatives peuvent être trouvées.

Les pesticides font peur. Les associations de protection de l’environnement ainsi que de nombreux documentaires dénoncent régulièrement leur impact sur la santé humaine et leur responsabilité dans la disparition des abeilles, ces insectes pollinisateurs auxquels on doit l’existence de 80% des végétaux de la planète. La Semaine sans pesticides, qui se déroule jusqu’au 30 mars, est l’occasion de faire un point sur l’utilisation de ces produits, appelés phytosanitaires, et des risques éventuels sur notre santé.

A la suite du Grenelle de l’environnement, le ministère de l’Agriculture a mis en place le plan d’action « Ecophyto 2018 » dont l’objectif est Lire la suite

La liste noire de la malbouffe

lepoint.fr, N°1905, Christophe Labbé et Olivia Recasens, le 19 mars 2009

La liste noire de la malbouffe

Alerte. Dans son livre, Laurent Chevallier explique comment survivre au désastre nutritionnel annoncé.

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Chaque année en France, la malbouffe provoque trois fois plus de morts que le tabac et cinquante fois plus que les accidents de la route. Elle est en partie responsable de 30 % de nos cancers, de nos 500 000 insuffisants cardiaques, de 2 millions de diabétiques et de 8 millions d’obèses. Effarant. En un demi-siècle, le contenu de notre assiette s’est radicalement transformé. Aujourd’hui, 80 % des aliments que nous avalons sont industriels. Souvent trop gras, trop sucrés, trop salés et bourrés de chimie.

Un constat dénoncé dans un livre qui paraît cette semaine aux éditions Fayard (voir ci-contre). Son auteur, le docteur Laurent Chevallier, met les pieds dans le plat. « Plus personne ne peut nier le lien entre les dérives d’une certaine forme d’alimentation industrielle et l’augmentation significative de certains cancers et maladies cardiovasculaires, explique ce consultant en nutrition attaché au CHU de Montpellier. Je tire la sonnette d’alarme parce que, lors de mes consultations, je suis confronté tous les jours aux victimes de la malbouffe. »

Comment en est-on arrivé là ? Pour produire en quantité, le plus vite possible, au plus bas coût, les ingénieurs agronomes ont créé des variétés de légumes, de fruits et de céréales qui poussent plus vite, « boostées » à coups d’engrais et de pesticides dont on retrouve les résidus sous notre fourchette. De la même façon, on a sélectionné des races d’animaux à gros rendements. Des « usines sur pattes » qui fonctionnent avec des granulés hautement énergétiques. Un super-carburant qui a altéré la composition de la viande, du lait ou des oeufs.

Une matière première bas de gamme, qui est ensuite transformée au point de perdre une partie de ses nutriments, vitamines et arômes. Au milieu des années 80 la chimie s’est invitée en cuisine. Pour ressusciter le goût perdu dans le processus industriel, on a réinjecté en bout de chaîne des arômes artificiels, mais aussi des conservateurs pour allonger la durée de vie des produits, des colorants pour les rendre plus tape-à-l’oeil, des correcteurs d’acidité, sans oublier les émulsifiants, antiagglomérants, gélifiants et autres agents d’enrobage… Aujourd’hui, l’industrie agroalimentaire dispose de 357 additifs autorisés qui remplissent 24 fonctions différentes. « Un cocktail chimique dont on évalue mal tous les effets sur notre organisme », avertit Laurent Chevallier. Ajoutez-y des emballages en plastique dont certains composants ont une fâcheuse tendance à migrer vers les aliments…

« Notre nourriture n’est plus adaptée à nos gènes. Non seulement on y a ajouté des substances chimiques mais on l’a bourrée de mauvais gras pas cher à produire, hypercalorique comme l’huile de palme. Et surtout de sucre et de sel. » Trois ingrédients que l’on trouvait rarement au menu de l’omnivore tendance frugivore qu’était l’homme préhistorique et vers lesquels nous sommes naturellement attirés. Lire la suite

Les cantines scolaires attendent toujours les menus bios

leparisien.fr, FM, le 13 mars 2009

Les cantines scolaires attendent toujours les menus bios

Au salon Cantina*, les professionnels de la restauration collective s’arrachent les cheveux. Tout le monde veut des repas bios mais la production ne suit pas.

«Depuis un an et demi, la demande de bio, dans les cantines, explose. C’est de la folie. » Chargé de mission à la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), Eric Grunewald devrait se réjouir de l’engouement des maires et collectivités locales pour les plateaux-repas bios. Mais les petits producteurs et les professionnels de la restauration collective, qui se sont réunis hier à La Défense (Hauts-de-Seine), au salon Cantina 2009, ont dû mal à répondre à ce marché en pleine explosion.

 « Nous ne disposons pas d’une production suffisante, en France, pour couvrir les besoins des cantines », résume Henri Thépaut, le président de la Fnab. Pour satisfaire aux demandes, les gestionnaires de cantines scolaires sont, du coup, obligés d’importer des produits d’Italie, d’Espagne ou des Pays-Bas. « Une petite collectivité peut, sans trop de difficultés, se fournir localement en bio mais, à partir de 800 ou 1 000 repas par jour, il faut faire venir les produits d’ailleurs », constate Alain Roy, l’organisateur du salon Cantina.
« Réapprendre à travailler avec des produits de saison »

«La production française est nettement déficitaire mais ça n’a pas de sens, à l’heure du Grenelle de l’environnement, d’importer des produits de l’autre bout du monde », estime Nicolas Bailleux. Directeur de la restauration chez Sodexo, qui sert un million de repas par jour, il est de plus en plus sollicité par ses clients pour des menus bios.

Afin que l’offre soit davantage en adéquation avec la demande, le ministère de l’Ecologie a annoncé que les surfaces agricoles bios passeraient de 2 % à 6 % d’ici à 2012. Et alors que le bio ne représente, aujourd’hui, que 1 % des menus dans les cantines, le gouvernement s’est fixé l’objectif de 20 % d’ingrédients biologiques dans la restauration collective publique d’ici à 2012, ce qui laisse perplexe la Fnab.

« C’est louable mais les moyens sont insuffisants, Lire la suite

Le Slow Food. Une lenteur qui fait durer le plaisir

parismatch.com, Emilie Blachere, le 12 mars 2009

Le Slow Food. Une lenteur qui fait durer le plaisir

« Città Slow » : 92 villes où l’on prend le temps

Liées intimement au Slow Food, les Città Slow (ou Villes Slow) sont des communes de moins de 50 000 habitants où il fait bon vivre. Lancé en 1999, ce mouvement qui regroupe 92 agglomérations (dont 56 en Italie) à travers une douzaine de pays, vante une qualité de vie incomparable. Politique environnementale, protection de produits locaux, bien-être des habitants… En tout, 26 critères, sur les 52 établis par le comité de certification de « Città Slow », doivent être remplis pour prétendre au titre de « ville du bonheur ». Reste un bémol : à l’heure actuelle, aucune ville française ne fait partie de ce ­réseau et aucune candidature n’a été avancée. Dommage…

A sa création, il y a vingt ans par un Italien, personne n’y croyait. Le Slow Food est devenu un porte-drapeau du bien manger et de l’anti-fast-food.

Débarqué des collines piémontaises qui sentent bon les arômes fruités des vins italiens, le Slow Food est une association ­fondée en 1989 par une fine bouche transalpine : Carlo Petrini, journaliste et critique gastronomique. Mouvement anti-malbouffe, il prône un ­retour aux saveurs, aux goûts et aux plaisirs gustatifs. Aujourd’hui soutenue par près de 100 000 amateurs de bonne chère, répartis dans plus de 100 pays, la tendance a traversé les frontières et essaimé en Europe, au Japon, aux Etats-Unis… En 2003 l’association Slow Food France est créée. Elle « rassemble 2 000 aficionados », ­annonce son président Jean Lhéritier, membre par ailleurs du Conseil international du mouvement. Le but : ­sauvegarder notre patrimoine culinaire !

Le concept : éduquer

Les chevaliers de cette croisade gastronomique se battent contre l’uniformisation des régimes alimentaires et contre la propagande de la culture fast-food. A travers des salons et des manifestations nationales, comme les ateliers du goût, ils souhaitent pérenniser l’agriculture locale en soutenant les producteurs, conserver la diversité de nos assiettes et, au sens large, sauvegarder la planète et la biodiversité. Autre combat, et non des moindres : « On essaie d’éduquer les gens – sans donner de grandes leçons – pour qu’ils consomment mieux et surtout qu’ils mangent mieux », ajoute le responsable. Un travail d’orfèvre… « Aujourd’hui on grignote son budget “temps” au détriment du plaisir, ­affirme Jean Lhéritier. Il faut retrouver le plaisir de manger et arrêter de ­passer cette activité vitale au second plan. »

Mode d’emploi : jouissance !

On laisse tomber définitivement les plats préparés et le riz prêt en deux minutes chrono au four à micro-ondes. Dès lors, le matin, on revient au petit déjeuner traditionnel version tartines et confiture. On laisse au placard les biscuits et autres barres de céréales spéciales « p’tit dej ». A midi, on ne rechigne pas devant un bon sandwich plutôt qu’un hamburger ­terriblement anti-diététique. Oui, on vient d’apprendre qu’on peut maigrir en mangeant des sandwichs équilibrés tous les jours. Le soir, on se fait plaisir en concoctant des petits plats de ­légumes gratinés, mijotés ou vapeur. « Comme vous voulez ! Un seul impératif : choisissez-les de saison. Inutile d’acheter des produits ayant fait le tour du monde avant d’arriver dans votre assiette. Ce n’est pas écologique », ­insiste Jean Lhéritier. Même composer une salade peut devenir une jouissance gustative inattendue ! Lire la suite

La démocratie participative : une belle idée sans contenu ?

arnaudgossement.com, Arnaud Gossement, le 11 août 2008

La démocratie participative : une belle idée sans contenu ?

Aucun responsable politique, économique ou associatif ne s’aventurerait de nos jours, à ne pas réclamer avec force, davantage de « démocratie participative » et une meilleure écoute de la « société civile » ainsi que des « attentes des citoyens. Or, si tout le monde est favorable, en apparence du moins, au développement des mécanismes de démocratie participative, tout le monde ne partage pas la même définition de ce concept assez flou et susceptible d’interprétations multiples en fonction des intérêts de celui qui le manie. Pour faire le point sur ce sujet, la lecture de l’ouvrage consacré au « nouvel esprit de la démocratie », rédigé par le Professeur Loïc Blondiaux aux éditions du Seuil (coll. La République des Idées) s’avère très utile. Celui-ci s’ouvre d’ailleurs sur ce constat : la participation est une notion floue, y compris en droit : « De la lecture de ces textes ressort une impression : tout se passe comme s’il s’agissait de faire droit à cette participation au niveau des principes sans préciser véritablement le contenu de cette obligation. Dans la presque quasi-totalité de ces cas de figure, le législateur reste muet sur les conditions précises dans lesquelles cette concertation avec les habitants doit être menée » (cf. p 17). Même en droit, la participation demeure donc une notion sans contenu précis. Pire, s’agit-il de plus d’une idée dangereuse ? L’auteur souligne en effet que « la démocratie participative peut à certains égards s’assimiler à un jeu de dupes volontaires, dans lequel la possibilité reste ouverte pour chacun de poursuivre son intérêt, sans que l’autre perde la face » (cf. p 48). Ainsi, la participation permettrait aux uns de se défouler au cours de grandes messes nommées « débats publics » pendant que les autres font avancer la défense d’intérêts particuliers. Mon attention s’est peut être concentrée sur ce caractère de l’analyse mais j’ai trouvé cette dernière globalement pessimiste, alors même qu’elle s’achève sur « les raisons d’espérer ». Sans vouloir trahir la pensée de l’auteur, lesdites raisons d’espérer me paraissent ici bien moins convaincantes ou plus théoriques que celles de douter. De même que les débats télévisés opposent souvent de manière très manichéenne, les « pour » aux « contre » ou les « gentils » contre les « méchants », les débats publics sortent rarement du « tout noir » ou « tout blanc ». Chacun des participants vient en général avec ces certitudes et ses demandes et repart avec le même bagage, frustré de n’avoir pas pu imposer ses idées au terme d’un dialogue de sourds. A l’observation des débats publics type CNDP il est frappant de constater que les participants s’adressent en réalité aux leurs, qui sont d’ores et déjà convaincus, soit directement, soit au travers de la presse. En définitive, Loïc Blondiaux a raison de s’interroger sur l’adéquation des mécanismes participatifs avec la complexité croissante de nos sociétés : En ce sens, l’auteur note : « il est douteux que les transformations contemporaines de l’action publique aillent forcément dans le sens d’une plus grande ouverture à la participation citoyenne. La multiplication des niveaux de décision, de l’agglomération à l’Europe, la généralisation des formes de coopération entre acteurs publics et privés, les partenariats qui les associent désormais qui s’opèrent le plus souvent hors de toute intervention citoyenne organisée. La complexification et l’opacification des processus de décision qui en résultent semblent même un obstacle à l’exercice d’un contrôle démocratique externe » (p 68). Si la notion de démocratie participative assimile encore mal celle de complexité, pourtant centrale, il en va de même de la notion de diversité Lire la suite

Crises économique et écologique : même combat ?

eurosduvillage.eu, Barbara Delbrouck, le 25 mars 2009

Crises économique et écologique : même combat ou contradictions ?

Dossier Spécial « L’Europe dans la crise »

La lutte contre la crise économique est-elle contradictoire avec la lutte contre le réchauffement climatique ? Avant le krach économique, l’UE s’était fixé des objectifs ambitieux en matière de « mise au vert ». Qu’en est-il aujourd’hui ? Est-il possible de concilier relance économique et transition écologique ? Retour sur les défis et les opportunités qu’offre cette double crise.

La crise écologique est-elle toujours sur le devant de la scène ou la crise financière lui aurait-elle volé la vedette ? Avant le krach, le « green » était devenu très tendance. Un vrai business même.

L’Europe s’était d’ailleurs érigée en leader mondial pour la lutte contre le réchauffement climatique, avec ses objectifs du 20/20/20.

Mais avec l’arrivée de la crise (l’autre), l’UE semble avoir perdu de son volontarisme. Revue à la baisse de ses objectifs lors de la négociation du paquet énergie-climat, priorité au sauvetage des banques et de l’industrie automobile… La lutte contre la crise économique serait-elle donc en contradiction avec la lutte contre la crise écologique ?

Ce n’est pourtant pas le laïus général. Tout le monde semble d’accord sur l’opportunité que cette double crise offre : l’occasion de changer de système grâce à la relance de la croissance par l’investissement dans « le vert ». Mais au-delà des discours enthousiastes, y a-t-il une action concrète ?

Lutte contre le réchauffement climatique : L’Europe refroidie par la crise économique

Pollution

Le dioxyde de carbone (CO2) est le plus important gaz à effet de serre. Il contient 82 % du potentiel de réchauffement de la planète.

Selon certains experts, l’objectif européen de réduction de Co2 (21%) est déjà en dessous de ce qui est nécessaire pour avoir une chance de contrer le réchauffement. (30%)

Depuis 2007, l’UE brigue fièrement le « leadership mondial écologique » avec un projet ambitieux : 20% de réduction des gaz à effet de serre, 20% d’utilisation d’énergies renouvelables et 20% d’économies d’énergie, le tout pour 2020.

A l’époque, la concurrence n’est pas forte. D’un côté, les Etats-Unis de l’administration Bush minimisent les dangers climatiques après s’être retirés de Kyoto. De l’autre, les « pays en développement » en pleine croissance sont devenus énergivores. Mais aujourd’hui, la donne a changé.

L’arrivée de la crise économique semble avoir eu rapidement raison du volontarisme européen en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Lors du sommet de décembre, les chefs de gouvernements sont devenus frileux en matière de réductions d’émissions de Co2.

A force de réclamations et exemptions en tout genre, on s’est éloigné du projet ambitieux des 20/20/20 initialement prôné par l’Union. Une profonde déception pour les organisations environnementales, mais un grand soulagement pour les Etats-membres, tremblant pour leurs industries nationales « déjà durement touchées par la crise » !

S’ensuit un panique généralisée, qui relègue clairement la crise écologique au second plan des priorités de l’Union. Alors que le monde s’enfonce dans un marasme économique, les chefs d’états européens tentent de sauver leurs banques et leurs entreprises automobiles… Pas le temps de négocier d’éventuelles « conditions vertes ».

Les plans de relance nationaux se multiplient en Europe Lire la suite

L’agriculture sans pesticides dérange les idées reçues

novethic.fr, Hélène Huteau, le 23 mars 2009

L’agriculture sans pesticides dérange les idées reçues

La « semaine sans pesticides », Richard Wallner la vit à l’année. En Charente, ce jeune agriculteur expérimente une « agriculture naturelle » sans pesticides, sans engrais et sans labours, avec une production à la surface meilleure qu’en monoculture industrielle, notamment grâce à la complémentarité des cultures.

Richard Wallner a banni de son exploitation agricole, depuis trois ans, les produits chimiques. Enthousiaste sur les résultats, il cite pour l’exemple : « le problème des limaces s’est réglé de lui-même, dès la seconde année, grâce aux carabes, crapauds et hérissons », des alliés naturels qu’il a su attirer par des bandes enherbées et conserver en s’abstenant de traiter ses salades et de labourer. Ce jeune agriculteur s’est installé en Charente, à Marsac, près d’Angoulême, pour mettre en pratique les principes d’une agriculture écologique, en totale rupture avec le modèle agricole intensif actuel. Sa ferme, Au Petit Colibri, qui est aussi un écolieu pédagogique, ressemble au premier abord à une friche. Pourtant, lorsqu’on pénètre, les choux, salades et autres légumes sont bien là, sur des buttes, calfeutrés dans de la paille.

« Principe du non agir »

Richard Wallner pratique une agriculture dite « naturelle », qui préconise le non labour, interdit tout pesticide, fongicide ou herbicide et évite même l’emploi de tout compost préparé, aussi naturel qu’il puisse être. Le concepteur de cette méthode, le Japonais microbiologiste des sols Masanobu Fukuoka, avait tant étudié la complexité des interactions au sein des écosystèmes, dans les années 1930, qu’il en était arrivé à la conclusion que toute intervention humaine causait plus de dégâts qu’elle n’en réparait. « La nature fonctionne très bien mais nous ne l’avons toujours pas comprise » résume Richard Wallner. Par exemple, ses plants de tomates, non taillés, résistent mieux aux maladies et donnent autant de fruits, même si ces derniers sont un peu plus petits. Il est rejoint dans ce principe par un chercheur contemporain de l’INRA, Jean-Marie Lespinasse, qui, après avoir tout essayé, conclut sur les arbres fruitiers : « il faut laisser l’arbre tranquille, avec de l’espace »… Pour autant, précise Richard Wallner, « le principe du non agir n’est pas l’agriculture du rien faire. Cette méthode nécessite beaucoup d’observation, de présence et de travail ». Surtout les premières années, où il faut arracher ou faucher les herbes indésirables. Ensuite, la couverture du sol, le fait de ne pas labourer et quelques autres techniques réduisent la repousse.

Locale, sobre et productive

Cette agriculture se pratique à petite échelle (moins de 10 ha la ferme) et sur la proximité. Rentable au plan économique, écologiquement et socialement viable. L’un des secrets de sa rentabilité, dès la première année, repose sur l’absence d’investissement lourd, puisqu’on se passe de tracteur et d’intrants. On évite au maximum les transports en organisant les terres autour de la ferme, selon les principes de la permaculture. La vente se fait aussi localement. Richard Wallner a vite fidélisé des familles avec ses paniers hebdomadaires.
Le concept d’organisation permaculturelle, qui fait des émules dans le monde entier, optimise toutes les énergies, humaines, fossiles et naturelles, du bâti aux cultures, en passant par la gestion de l’eau. Cette ferme idéale est non seulement sobre mais très productive grâce Lire la suite

Antennes-relais : consensus impossible ?

journaldelenvironnement.net, Victor Roux-Goeken, le 24 mars 2009 

Antennes-relais : consensus impossible ?

Tenir compte d’un potentiel impact sanitaire des ondes, sans mécontenter les opérateurs de téléphonie mobile, ni les associations. C’est l’équation que devra résoudre le gouvernement lors de la table ronde «Radiofréquences, santé, environnement», le 23 avril prochain. Afin d’apaiser les débats parlementaires lors de l’examen du projet de loi Grenelle II.

Augmenter le nombre d’antennes pour réduire les risques sanitaires présumés liés aux ondes électromagnétiques ? C’est une des conclusions à laquelle la réunion «Radiofréquences, santé, environnement» pourrait aboutir le 23 avril prochain. La table ronde a déjà été reportée deux fois pour des raisons d’agenda, selon le ministère.
Bien que plusieurs décisions judiciaires récentes aient invoqué l’«angoisse subie» par la population pour justifier le démantèlement des antennes-relais (1), le délégué général d’Agir pour l’environnement Stéphane Kerckhove estime qu’une augmentation du nombre d’antennes ne posera pas de problème d’acceptabilité «tant que les seuils d’exposition mesurés sont réellement inférieurs à 0,6 volt par mètre». Cette valeur est celle considérée par les associations comme seule susceptible d’écarter tout risque lié aux ondes électromagnétiques.
En attendant, les associations se plaignent du manque d’informations sur les modalités de ces futurs Etats généraux. Discussion dans l’esprit du Grenelle ? Tables rondes ? Colloques ? Les pouvoirs publics eux-mêmes ne le savent pas, de l’aveu d’un représentant du Meeddat. Et Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’écologie, n’a pas encore rencontré toutes les parties. La table ronde devrait toutefois prendre la forme d’un «Grenelle des fréquences», hors lignes à très haute tension (THT), «le sujet étant déjà suffisamment complexe», indique-t-on au Meeddat.

Sur la téléphonie mobile, le gouvernement a des propositions à faire: restrictions d’usage pour les enfants de moins de 12 ans et vente obligatoire, si l’Union européenne le permet, de portables avec kit mains libres. Des mesures déjà présentes dans le projet de loi de transition environnementale, dit «Grenelle II» (2). La réunion doit aussi servir à apaiser les débats parlementaires.

Le gouvernement n’a pas de position officielle sur les antennes-relais. C’est sur ce sujet que le consensus sera le plus difficile à atteindre. Les pouvoirs publics n’ont pas fait preuve d’une grande diplomatie sur ce sujet sensible pour les associations. «(…) l’hypothèse d’un risque pour la santé pour les populations vivant à proximité des antennes-relais de téléphonie mobile ne peut être retenue», Lire la suite

Le nucléaire au Niger fait débat

lejdd.fr, Gaël Vaillant, le 25 Mars 2009

Le nucléaire au Niger fait débat

Vendredi, Nicolas Sarkozy sera au Niger pour défendre le contrat qui lie Areva, le géant du nucléaire français, et Niamey pour la création de la plus grand mine d’uranium au monde. Pour le réseau « Sortir du nucléaire » et plusieurs politiques comme Olivier Besancenot ou Corinne Lepage, il s’agit d’un déshonneur pour la France qui se rend complice du « matage » des Touaregs du nord du Niger.

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Ils ont presque tous répondu présents à l’appel de Stéphane Lhomme, héraut controversé du réseau « Sortir du nucléaire ». Même Olivier Besancenot, qui tenait le piquet de grève à la Poste, a pu grimper sur une moto et rejoindre la conférence de presse sur la politique nucléaire de Nicolas Sarkozy en Afrique. S’ils viennent d’horizons politiques différents, les participants – Corinne Lepage (Cap21), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Olivier Besancenot (NPA), Cécile Duflot et Hélène Flautre (Verts) – partagent une même conviction: la France prend un retard considérable en termes d’énergie et sa forte position actuelle sur le marché du nucléaire n’a aucun avenir.

Mais cette fois, l’actualité leur permet de dénoncer les dégâts causés à l’étranger par Areva, la multinationale française qui implante à force de contrats spectaculaires ses centrales et technologies dans le monde entier. Le cas du Niger reste toutefois particulier. L’entreprise veut créer dans le nord du pays la plus grande mine mondiale d’uranium, l’énergie fossile à la base du nucléaire. La mine d’Arlit devrait ainsi propulser Areva en leader planétaire de l’enrichissement d’uranium. Un projet qui « doit » réussir pour Nicolas Sarkozy, prêt à défendre en toute occasion les bienfaits de cette énergie. Pour cette raison, il fera étape vendredi à Niamey, capitale du Niger, pour superviser la signature d’un accord sur le site d’Arlit entre les autorités locales et Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva. Une pratique présidentielle qui rappelle les grandes heures de la Françafrique, dans les années 80-90, quand l’Elysée usait de ses réseaux pour le bien-être des entreprises françaises sur le continent africain.
Les richesses minières, nerf de la guerre

Dans un souci de pédagogie, Stéphane Lhomme, qui a médiatisé le réseau « Sortir du nucléaire », a détaillé à la presse les conditions d’implantation d’Areva au Niger, un des pays les plus pauvres du monde. Pour mieux les comprendre, un peu de géopolitique s’impose. Le Niger peut grossièrement être divisé en deux zones: le Sud du pays, plus urbanisé, se concentre sur les rives du fleuve Niger et autour de la capitale Niamey ; le Nord du pays correspond à de vastes territoires peuplés de populations nomades ou semi-sédentaires – notamment des Touaregs. L’Etat nigérien mène une guerre qui s’est intensifiée ces dernières années contre les Touaregs considérés comme rebelles.

C’est alors que débarque Areva, fleuron industriel de la France, l’ancienne puissance coloniale du Niger. Très rapidement, le spécialiste de l’énergie jette son dévolu sur la zone d’Arlit, où des chercheurs ont détecté une certaine quantité – sous-estimée à l’époque – d’uranium. Après une décennie de tractations, un accord est enfin conclu. Le contrat, signé définitivement vendredi, permet à Areva d’exploiter les vastes terrains à condition de reverser « seulement » 33% des revenus du site à l’Etat du Niger. En parallèle, Paris Lire la suite

Grande Bretagne : Affrontement entre nucléaire et EnR

actualites-news-environnement.com, Nadja Nasdala, le 19 mars 2009

Affrontement entre nucléaire contre renouvelable

Affrontement entre nucléaire contre renouvelable. Afin de protéger ses projets nucléaires, EDF s’oppose aux renouvelables.

EDF a demandé au gouvernement britannique de revoir à la baisse ses objectifs de développement en matière d’énergies renouvelables, et notamment d’éolien, afin de ne pas compromettre ses projets de construction de réacteurs nucléaires EPR. Greenpeace accuse EDF de sacrifier le développement des renouvelables pour défendre ses intérêts nucléaires.

L’électricien français, qui prévoit de construire 2 à 4 EPR au Royaume-Uni, a fait part de ces remarques au ministère de l’Énergie et des changements climatiques dans le cadre d’une consultation nationale sur les renouvelables. Dans une synthèse des réponses rendue publique par le ministère la semaine dernière, EDF, soutenu par l’électricien allemand E.ON, s’est attaqué aux objectifs de développement de l’éolien du gouvernement britannique, qui ambitionne d’avoir 35 % d’électricité produite à partir de sources renouvelables d’ici à 2020.

Les deux promoteurs du nucléaire vont même jusqu’à préconiser un objectif réduit à 25 %. « EDF apporte ici là preuve que le nucléaire empêche le développement des énergies renouvelables et que son expansion porte atteinte aux efforts de lutte contre les changements climatique », dénonce Frédéric Marillier, en charge de la campagne Énergie/nucléaire de Greenpeace France.

La petite chanson que fredonne l’industrie nucléaire à longueur de campagne de pub, prétendant qu’il faut « un mix entre renouvelables et nucléaire », n’est qu’une pure hypocrisie. La vérité, c’est Lire la suite

Taxe carbone : un outil majeur contre le réchauffement

tregouet.org, René Trégouët, Sénateur honoraire, Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat, le 6 mars 2009

Édito : Taxe carbone : un outil majeur contre le réchauffement et pour une croissance durable

Dans le projet de budget des Etats-Unis transmis le 26 février au Congrès, sous le titre ’A new era of responsibility’, la Maison Blanche, dans une annonce qui marque un tournant historique, a décidé que la lutte contre le changement climatique financera l’aide sociale et les énergies renouvelables. Concrètement, le Président Obama souhaite la création en 2012 d’un marché des émissions de gaz carbonique de type « Cap and Trad », pénalisant les gros pollueurs, qui devrait générera 80 milliards de dollars chaque année, dont 65 seront affectés aux foyers modestes et aux entreprises pour aider à la transition vers une économie fondée sur l’énergie propre ; les 15 autres iront aux « technologies pour une énergie propre ».

En France, il y a quelques semaines, à l’occasion de l’annonce récente d’une réforme de la Taxe Professionnelle, l’idée d’une « taxe carbone », déjà évoquée au cours du « Grenelle » de l’environnement, a ressurgi dans les propos du chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy a en effet évoqué cette taxe carbone comme outil possible de substitution à la Taxe Professionnelle. Le principe est de taxer ce qui pollue et à l’inverse de moins taxer le travail et les investissements.

La taxe carbone – baptisée « contribution climat-énergie » – s’appliquerait à tous les produits en fonction de leur contenu en CO2 (dioxyde de carbone, principal responsable du réchauffement climatique), notamment aux carburants fossiles (pétrole, gaz, charbon). En faisant payer la pollution et les émissions de CO2 – sans augmenter la fiscalité globale – on espère induire progressivement un changement de comportement de la société, de nouveaux modes de consommation et de production « propres ».

L’idée de la contribution climat-énergie fait lentement mais sûrement son chemin : elle fera ainsi l’objet dès mars d’une conférence d’experts chargée d’étudier sa faisabilité sans altérer le pouvoir d’achat des ménages ni attenter à la compétitivité des entreprises. Ils remettront leurs conclusions au Premier ministre dans les six mois.

« Sur la base d’une tonne de CO2 à 32 euros – et en exonérant les secteurs déjà soumis aux quotas européens de CO2 – la taxe carbone rapporterait 8 milliards par an – 3 mds des ménages (taxés sur leur consommation directe et indirecte d’énergies polluantes) et 5 mds des entreprises », indique Alain Grandjean, économiste de la fondation Nicolas Hulot et l’un des experts de la taxe carbone en France. Il reste que, sous l’effet de la crise financière et économique, le prix de la tonne de CO2 est tombé en quelques mois à Lire la suite

Hte Gironde :Toujours vigilants sur le grand contournement

Sud-Ouest, Michèle Méreau, le 25 Mars 2009

HAUTE GIRONDE. L’Association de défense des sites et habitants reste attentive sur les problèmes des transports routiers et ferroviaires

Toujours vigilants sur le grand contournement

L’Association de défense des sites et habitants de Haute Gironde (ADSHHG) s’est réunie en assemblée générale. Les sujets abordés furent très nombreux et le président de l’association, Bernard Belair, a d’ailleurs souligné : « Les combats que nous avons menés contre le grand contournement de Bordeaux ont porté leurs fruits. D’autres nous attendent. Mais même le contournement reste pour nous d’actualité car le « tout camion » reste à éviter. La route n’est pas une panacée et nous devrons agir dans l’avenir pour défendre des solutions alternatives. »

Parmi elles, le train. Et Jean-Jacques Chaillot, président de Blaye / Bordeaux / Rail est intervenu, ce qui a débouché sur des actions communes (voir notre édition du samedi 21 mars). « Il y a aussi des solutions du côté des consommateurs que nous sommes. Des Amap s’installent, laissant une plus large place aux produits locaux et évitant ainsi des transports inutiles et coûteux », fait remarquer le vice-président Francis Montion.

Quant à la crise, « elle oblige les entreprises à changer de politique et par exemple, fin avril, devraient démarrer les « autoroutes de la mer ». 100 000 camions par mois devraient rejoindre l’Espagne par voie maritime », indique l’autre vice-président de l’ADSHHG, Christian Baqué. Et d’ajouter : « Le patronat freine ces nouvelles dispositions ».

Pour se prémunir « contre les volontés de revenir à l’idée d’un grand contournement, il faut se pourvoir en cassation sur le jugement concernant le délai de l’enquête publique non respecté au départ », souligne aussi Bernard Belair. « Même si pour l’instant l’État a abandonné le contournement, il faut le faire, afin que s’il revient sur sa décision, nous puissions aller jusqu’aux tribunaux européens. C’est indispensable pour agir », explique Francis Montion. Une procédure que cinq associations vont mettre en oeuvre avec l’ADSHHG.

Deux dossiers à Blaye

À Blaye, deux problèmes se sont posés : Lire la suite

De la relocalisation à la décroissance… ou au DD ?

neocampagne.wordpress.com, Emmanuelle Mayer, février 2009

De la relocalisation à la décroissance… ou au développement durable ?

J’ai déjà évoqué l’importance de relocaliser l’économie ou plutôt de créer une économie localisée pour favoriser le développement des territoires ruraux mais aussi pour inventer un nouveau modèle de société, plus écologique et sociale. J’ai aussi abordé la question de l’autonomie (vie en auto-suffisance). Il est donc logique que je m’aventure sur le terrain de la décroissance, ce mot-qui-fait-peur mais qui, pourtant, sous-tend une idéologie moins négative qu’elle ne paraît et ouvre différentes perspectives en terme de projet de société.

Pour cela, je vous propose un petit compte-rendu d’une conférence de Serge Latouche, l’économiste le plus prolixe sur la question, qui s’est tenue cette automne à Paris, organisée par les JNE (journalistes pour la nature et l’écologie, dont je suis membre).

Origine du concept de décroissance

La décroissance vient de la rencontre de deux courants de pensées :

– l’écologie politique : le Club de Rome, les intellectuels comme André Gorz ou Bernard Charbonneau, le scientifique Georgescu Roegen, à qui l’on attribue la paternité du mot décroissance (en fait, c’est à son traducteur que l’on doit le terme). Pour ces penseurs, seule la sobriété peut permettre de résoudre la crise écologique puisque la seconde option, la foi en la techno-science (scientisme), conduit à une crise sociale et déshumanise

la critique du développement : des penseurs comme Ivan Illich et François Partant, pour qui l’idéologie du développement n’est que la poursuite des pratiques colonialistes et reflète une velléité d’occidentaliser le monde. En toile de fond, la critique de la société de consommation et de ses 3 piliers : la publicité, l’obsolescence programmée et le crédit.

Au début des années 2000, le développement durable fait son entrée et La Ligne d’Horizon (l’association des amis de François Partant) s’inquiète de ce concept qui leur semble n’être que le nouveau visage de l’idéologie du développement qu’ils critiquent. Cette association organise donc en mars 2002 un colloque international à l’Unesco sur le thème de l’après-développement. Là, ça a fait “tilt” : la décroissance a permis la convergence de ces deux courants.

Un mot communiquant

Le mot “décroissance” a été choisi pour son côté communiquant, plus parlant que la notion d”après développement”. Dans un monde de communication, il fallait un mot un peu slogan, qui puisse susciter des réactions. C’était important face à l’inertie actuelle. Avec le mot décroissance, on se focalise sur la base des problèmes : la croissance à l’infini n’est pas soutenable car les ressources de la planète sont limitées, et elle n’est pas souhaitable d’un point de vue social. Pour le reste, les divergences sont nombreuses car la décroissance a donné naissance à plusieurs courants de pensée.

Trois contre-sens à propose de la décroissance

Où les sceptiques se rendent compte qu’il ne s’agit pas du tout de revenir à la bougie

1) la décroissance n’est pas la récession ni la croissance négative, ni la croissance zéro.
La crise actuelle n’a rien à voir avec la décroissance. Et pour cause, il n’y a rien de pire qu’une croissance négative dans une société bâtie sur la croissance, c’est que nous vivons en ce moment (nous et nos portes-monnaies !). La décroissance, c’est une invitation à créer un nouveau projet de société qui Lire la suite

Bibliothèque de Bx – Alimentation : conférence le 26 mars

Dans le cadre des conférences du jeudi sur « l’alimentation en questions », organisées par Médiaquitaine, Centre de formation aux carrières des bibliothèques, service rattaché à l’Université Montesquieu Bordeaux IV, et la Bibliothèque municipale de Bordeaux, nous avons le plaisir de vous inviter à deux conférences à la bibliothèque de Bordeaux, salle de conférences, sur les thèmes :

Alimentation et prix agricoles : la politique agricole commune en question

Jeudi 19 février à 18h00

Aurélie Trouvé

Ingénieure agronome, enseignante chercheuse à l’Etablissement National d’Enseignement Supérieur Agronomique de Dijon et dans le laboratoire « CESAER » (INRA-ENESEAD)

Les conseils pour manger mieux : science ou propagande ?  

Jeudi 26 mars à 18h00

Thierry Souccar

Il répondra à vos questions et proposera un modèle alimentaire qui reflète vraiment les connaissances scientifiques indépendantes.  

Les Français sont assaillis de conseils pour mieux manger, donnés par les pouvoirs publics, les médecins, l’industrie agroalimentaire… Ces recommandations reflètent-elles vraiment l’état des connaissances ? Comment le marketing utilise-t-il ces messages pour vendre plus ? Quelles sont les relations entre les experts officiels et l’industrie ? Lire la suite

Bordeaux : Dix cyclistes à l’ombre

Sud-Ouest, Isabelle Castéra, le 25 Mars 2009

POLÉMIQUE. La phase répressive de la Police nationale face aux infractions des cyclistes bordelais fait débat

Les cyclistes secoués

Le contexte. Face à la multiplication des infractions et des accidents de deux-roues, la Police nationale opère depuis quelques semaines une campagne répressive. À Bordeaux, les contraventions contre les cyclistes inciviques pleuvent, jusqu’à l’interpellation de 10 d’entre eux, suivie d’une garde à vue la semaine dernière.

C’est une femme chic, bordelaise bon genre. Marie S. a 49 ans, elle sort à bicyclette d’une réunion de travail dans le quartier des Chartrons. Il est 1 h 20 du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi, et elle croyait rentrer tranquillement chez elle. « Une voiture de police m’a arrêtée, deux policiers m’ont demandé mon identité. Ils m’ont fait souffler dans l’éthylotest. Je leur ai avoué avoir bu deux ou trois verres de vin. Le test était positif, ils m’ont dit d’attacher mon vélo et m’ont embarquée dans la voiture. J’étais sidérée. Un mauvais film. »

« En arrivant à l’Hôtel de police, il y avait beaucoup de monde, d’autres cyclistes, comme moi. On me donnait des ordres en claquant dans les doigts, on m’appelait « ma p’tite dame ». J’ai été conduite dans un sous-sol avec des cellules vitrées et on m’a dit : « Passez à la fouille ». Là, une policière fatiguée m’a demandé d’enlever mes chaussures, mes lacets, mon soutien-gorge, ma robe. J’étais en culotte. Elle a vidé mon sac, en a fait l’inventaire, elle a compté mes chèques. Une fois rhabillée, sans mon soutien-gorge ni mes lacets, elle m’a placée en cellule, avec une autre femme qui hurlait et tapait contre les murs. On ouvre deux verrous et on vous pousse à l’intérieur. Pas de lumière, seulement les hurlements de cette femme. »

« Je suis restée là, sur un matelas posé au sol, jusqu’à 10 heures du matin. J’ai paniqué, je me disais : « Qu’est ce que j’ai fait ? Ils m’ont oublié ? ». À 10 heures, j’ai tapé aux vitres à mon tour. Un policier qui commençait sa journée est venu m’ouvrir. Il était atterré. Il m’a dit : « J’ai honte, tous ces cyclistes cette nuit… ça ne m’étonne pas que les gens détestent la police. » Avant de sortir, il y a eu encore un interrogatoire, l’inspecteur voulait connaître mon statut, mon salaire, mes crédits en cours, si j’étais propriétaire ou locataire… Je n’ai jamais nié l’infraction. Mais cette garde à vue m’a traumatisée. »

Politique de la ville

Marie S., depuis, a écrit au Directeur départemental de la Sécurité publique, Albert Doutre. Alerté les médias. « Comment justifier une telle procédure ? », questionne-t-elle. Le placement des 10 cyclistes émêchés dans la nuit de jeudi à vendredi a été confirmé de source policière.

Albert Doutre signale à cet égard que « 60 % des accidents de circulation corporels sur l’agglomération bordelaise sont causés par des deux-roues ». Certes. Mais le président de l’association Vélo-Cité, pour la promotion et la défense de l’utilisation du vélo, Didier Fénéron, conteste ce point de vue. « Il y a un amalgame entre les deux-roues motorisées et les cyclistes. Les cyclistes ne sont pas les premiers à viser en terme de répression, car ils sont les plus vulnérables. On ne comprend pas cet acharnement. En janvier 2009, nous avons mis en place un partenariat avec la Police nationale. L’objectif était de lutter contre le vol des vélos et assurer la sécurité des cyclistes. Que reste-t-il de nos accords ? Les cyclistes sont une cible facile. Cet excès de répression donne une mauvaise image de la Police nationale, plutôt rétrograde, et qui ne comprend pas les enjeux du développement urbain. »

À la mairie de Bordeaux, Michel Duchène, historiquement à l’origine de la politique du vélo à Bordeaux n’en revient pas. 55 000 déplacements à bicyclette par jour à Bordeaux. « La ville a mené une politique de vélo exemplaire. On a bien sûr aussi constaté l’incivilité de certains cyclistes, alors on a mis en place avant tout le monde un code de la rue qui appelait au respect des règles. Aujourd’hui, les cyclistes bordelais sont perçus comme des délinquants potentiels par la Police nationale. Il existe un vide juridique concernant le statut du cycliste aujourd’hui, certes, mais ils sont bien trop stigmatisés. »

Excès de zèle

En décembre 2005, Pierre Hurmic, Lire la suite

La grande catastrophe écologique est prévue pour 2030

 

libertesinternets.wordpress.com, Gregor Seither – IES News Service, le 21 mars 2009]

La grande catastrophe écologique est prévue pour 2030, dite le chef du conseil scientifique britannique

Si vos gosses vous demandent quel métier choisir quand ils seront grands, dites leur que paysan/marraicher c’est un métier d’avenir… Et commencez déjà à leur chercher un lopin de terre à exploiter…

Le directeur du conseil scientifique du gouvernement britannique, le Professeur John Beddington, tire la sonnette d’alarme : les effets combinés de la crise alimentaire, de la limitation d’accès à de l’eau potable et de la raréfaction des sources d’énergie risquent de provoquer des émeutes, des conflits transfrontaliers et une vague massive d’immigration de réfugiés cherchant à fuir les régions les plus affectées. Pour le professeur Beddington, ces crises deviendront aigues dès 2030.

Dans un discours devant les participants de la conférence Sustainable Development UK, organisée par le gouvernement britannique à Westminster, Beddington a expliqué que l’accroissement démographique, les succès des programmes d’amélioration de la santé et de lutte contre la pauvreté ainsi que la croissance économique des nations émergentes ont pour conséquence un accroissement exponentiel de la demande en nourriture, eau potable et ressources énergétiques. L’accroissement de cette demande, qui devrait aller en s’accélérant au cours des 20 prochaines années, survient à un moment où les pays de la planète sont confrontés à une autre urgence : modifier leurs comportements énergétiques et de consommation afin de lutter contre l’émission des gaz à effet de serre. (…)

Toujours selon le Prof. Beddington, si les prix alimentaires se sont à nouveau tassés après leur forte augmentation l’an dernier, la production mondiale de céréales telles que le blé ou le mais n’arrive toujours pas à suivre la demande. Aujourd’hui les réserves mondiales ne représentent que 14% de la demande annuelle, un taux tellement bas qu’il suffirait d’une sécheresse, d’une inondation ou d’une mauvaise récolte dans une région productrice majeure pour faire à nouveau exploser les prix.

“Une inondation comme celle qui a frappé les Etats-unis l’an dernier ou encore un été trop sec en Chine suffiraient à faire basculer la situation. Les prix grimperaient à nouveau, déclenchant des émeutes de la faim à travers le monde. Et cette fois ci la gouvernance mondiale alimentaire n’a plus les moyens de réguler les prix en mettant des réserves sur le marché” explique Beddington, “car la majorité des réserves ne sont pas stockées dans des hangars mais sont simplement des tonnages d’aliments actuellement en transit entre les différents ports“.

Nos réserves alimentaires n’ont jamais été aussi basses depuis 50 ans, alors que nous devons accroître notre production alimentaire de 50% d’ici à 2030. Et simultanément il va nous falloir 50% de plus d’énergie et 30% de plus d’eau potable.”

Cette situation explosive représente la plus grande menace pour la stabilité et la paix mondiale qui ait jamais existé. Des centaines de millions d’hommes et de femmes vivent dans les régions les plus exposées et n’auront pas d’autre choix que de partir pour tenter de survivre ailleurs. Les sources de conflits, d’épidémies, de guerres seront innombrables… et jusqu’à présent l’humanité n’a encore jamais apporté la preuve qu’elle savait gérer ce genre de situation.“

Avant d’occuper le poste de Conseil scientifique en chef du gouvernement, John Beddington était professeur de Biologie démographique appliquée (population biology) au Imperial College de Londres. Il est reconnu comme un expert mondial sur Lire la suite

Le potager des Obama creuse le sillon du bio

liberation.fr, Maria PIia Mascaro, le 24 mars 2009

Le potager des Obama creuse le sillon du bio

Etats-Unis. Le jardin présidentiel se met au développement durable.

Michelle Obama adore les gestes symboliques. Dans le potager biologique de la Maison Blanche, «il n’y aura pas de betteraves, Barack ne les aime pas, mais il y aura de la roquette», disait-elle il y a quelques mois. Quand son mari, alors en campagne électorale, avait mentionné son goût pour cette salade et son coût exorbitant devant des fermiers de l’Iowa, ceux-ci avaient fait les yeux ronds. Ils n’avaient jamais entendu parler de roquette. L’incident fut exploité par ses rivaux pour dénoncer le côté élitiste de Barack Obama. Un an plus tard, la First Lady remet la roquette au goût du jour. Vendredi, râteau en main, elle a inauguré le nouveau jardin de la Maison Blanche entourée d’écoliers de Washington.

Barack et Michelle ont depuis longtemps vanté les mérites de la nourriture biologique et des produits locaux sous les hourras des agriculteurs bio et des locavores, ces adeptes de produits frais cultivés localement, réjouis d’avoir enfin des alliés à la Maison Blanche. Les principales associations de défense de l’agriculture bio espèrent surtout que la nouvelle administration fera changer les mentalités au Congrès et modifiera le système de subventions agricoles qui privilégie, à leurs yeux, les grandes exploitations peu soucieuses de l’environnement.

«Bras musclés». Michelle Obama ne s’aventure pas sur ce terrain très politique. Mais sa popularité fait d’elle une ambassadrice de premier plan. Elle rate rarement une occasion de mentionner les bienfaits d’une alimentation saine, à l’heure où le diabète et l’obésité font figure d’épidémie nationale. «J’espère qu’à travers les enfants nous commencerons à éduquer leurs familles, et à travers elles des communautés entières», a-t-elle dit. Fidèle à son image de femme forte, la première dame a insisté sur le fait que toute la famille participera au désherbage. Barack compris. «Que ça leur plaise ou non», Lire la suite

Des légumes solidaires à consommer au rythme des saisons

midilibre.com, Olivier SCHLAMA, le 23 mars 2009

Des légumes solidaires à consommer au rythme des saisons

Acheter, sous forme d’abonnement, un panier de légumes de saison par semaine : c’est ce que proposent les Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) en plein boom. Le principe, qui permet de partager les risques et le coût des aléas climatiques, est une nouvelle forme de production, généralement bio, plus écolo, qui n’est plus soumise au sacro-saint prix du marché. L’acheteur de ces produits extra-frais devient un « consomm’acteur » éclairé et impliqué. Pour le pionnier des Amap, Daniel Vuillon, ce système répond aujourd’hui parfaitement aux angoisses du consommateur…

Sur la façade, la croix du Languedoc brille même sous le ciel laiteux. En un an, les yeux de Magali Dorques se sont éclairés : 130 familles renouvellent en ce moment le contrat de confiance avec l’Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) qu’elle a créée à Villeveyrac (Hérault) à l’Enclos de la potagère. C’est l’une des 1 500 Amap de France (elles étaient 50 il y a deux ans) ! Une constellation qui remodèle le paysage et ce, en dehors des circuits traditionnels de distribution. « Au début, on se disait, avec Denis, mon compagnon : « ça ne marchera pas ». On passait pour des hurluberlus. » Magali Dorques disposait d’atouts : d’abord 8 hectares de belle argile, parcourus d’un système préexistant d’irrigation unique. Malgré la petite taille de l’exploitation et le peu de mécanisation, c’est une réussite qui ne recourt ni aux subventions ni aux contrats avec une collectivité. « Nous pensons même acheter d’autres terres », espère Magali Dorques, élue récemment présidente de la toute nouvelle fédération régionale des Amap du Languedoc-Roussillon, qui compte déjà dix Amap. Satisfaction suprême, son banquier n’a pas eu besoin de lui prêter un euro.
Pensez donc, une femme qui s’installe en bio sans emprunter ! Magique, le mot d’Amap a déclenché quelques impostures, dérapages et même un engouement institutionnel. Il faut dire qu’il est source d’aides, via le fonds social européen – 1 M€ pour quatre ans dans l’Hérault – par exemple. Pas question que l’État récupère cette réussite. « Les Amap doivent rester des Amap », s’arc-boutent des acteurs du secteur. Comment s’est bâtie cette success story ? En faisant respecter une éthique. « Les vraies Amap qui marchent sont celles qui ont pris le temps de se construire », définit Daniel Vuillon. Premier en France à importer ce concept des États-Unis, il y a bientôt dix ans, à Aubagne puis à Ollioules, cet érudit (lire ci-contre ) dit : « Dans notre ferme, nous nourrissons 210 familles et 170 sont sur liste d’attente. La demande est très forte, surtout des jeunes, d’une nourriture bonne et saine. » Ensuite, la formule (partager l’incertitude de la production) implique naturellement les abonnés dans « leur » exploitation. Et, évidemment, les légumes – mais aussi des oeufs, céréales, du vin, de l’arboriculture, etc. – sont extra-frais : « Habituellement, un chou-fleur bio reste légèrement amer, il se passe du temps. Ici, cueilli la veille au soir, il est sucré ! » Ça fait rêver. L’idée, aussi, c’est qu’il y a trop de produits superflus et trop de superflu dans les produits. « Les gens veulent bien bouffer, consommer local, être des « consomm’acteurs » et voir comment ça pousse. C’est une autre façon d’acheter » , reprend Magali Dorques. Et puis, à Villeveyrac, on n’est pas chez « un distributeur de paniers » , comme on dit d’une Amap qui a mal tourné. Elle ajoute : « Nous gagnons 1 000 € chacun avec mon mari et on dépense 50 % de nos revenus dans l’alimentation bio. C’est un choix. »

Choisir une Amap, c’est acheter ce qui veut bien pousser. Pas de fraises en hiver donc… Lire la suite

Attac Anglet 26 mars : Justice sociale et crise écologique

lejpb.com, Claire Deruy / présidente d’Attac Pays Basque, le 24 mars 2009

Agir à toutes les échelles pour sortir de la crise globale actuelle !

Pour Attac (Association pour la Taxation des Transactions financières et l’Aide aux Citoyens), la crise actuelle est une crise globale financière, économique et sociale mais aussi écologique et alimentaire ; elle se déploie à toutes les échelles, locale, nationale, européenne et mondiale ; il est donc vain de prétendre trouver des solutions uniquement à une de ces crises ou à un seul échelon.

C’est pour montrer l’interdépendance des crises et donc des solutions que Attac Pays Basque a programmé le jeudi 26 mars à 20 heures à la Maison pour Tous d’Anglet une conférence intitulée Justice sociale et crise écologique : quelles solutions pour l’Union Européenne ? et qu’elle participera aussi le samedi 28 mars à 10 h 30 autour des halles de Bayonne à la journée internationale de protestation contre le G20 décidée par le Forum social mondial.

Dans la conférence du jeudi, Geneviève Azam, enseignante-chercheuse en économie solidaire à l’Université de Toulouse et membre du conseil scientifique d’Attac France, montrera que les solutions à la crise écologique ne se feront pas au détriment de la Justice sociale ! En effet, l’Union Européenne, si elle veut faire face à la crise écologique, devra non seulement remettre en cause l’économie productiviste mais aussi la mise en concurrence sociale des peuples que le principe de «concurrence libre et non faussée» provoque. Au nom de ce principe, les salaires, les conditions de travail, les prestations sociales et les services publics sont revus constamment à la baisse tandis que la surexploitation des ressources naturelles, l’emploi de produits chimiques et les transports délirants des marchandises entre site de production et de consommation se poursuivent.

Geneviève Azam insistera sur la nécessité d’en finir avec une société de consommation, forcément soutenue par l’endettement des ménages puisque le pourvoir d’achat est en berne ; on doit fonder une société de consommations collectives, par exemple en remettant en cause le tout-voiture au profit d’une ambitieuse politique de transport collectif ; elle interrogera aussi les illusions de la «croissance verte» qui laisse intact le mythe productiviste et proposera de véritables politiques alternatives à l’échelle européenne, en insistant sur la nécessité de relocaliser réellement l’économie afin que les citoyens se réapproprient les conditions et les choix de production.

Le samedi 28, c’est de l’échelle mondiale dont il sera question lors de la manifestation contre le G20 ; mais chacun a pu hélas voir les conséquences locales de la crise financière mondiale ; la crise économique, sociale, écologique, Lire la suite

Les jolies «écolonies» de vacances

lefigaro.fr, Fabienne Broucaret, 23 mars 2009

Les jolies «écolonies» de vacances

Construire une pompe à eau solaire, observer la faune et la flore, visiter un parc éolien… Voilà à quoi s’amusent les enfants lors de colos «écolos».

Chaque année, 5 millions de jeunes partent en colonie de vacances, à la montagne ou à la mer. Ceux confrontés toute l’année à un monde de bitume et de béton, découvrent alors la beauté d’un coucher de soleil, s’émerveillent devant des dauphins et font du sport en pleine nature. L’occasion rêvée de les familiariser à l’éco­logie. De plus en plus d’organismes proposent des colonies thématisées autour de la protection de l’environnement. «On leur apprend à mieux connaître la nature et à devenir plus sensibles à sa sauvegarde, explique Isabelle Cauchois, responsable pédagogique chez Telligo, spécialiste des séjours scientifiques. Ils prennent conscience des conséquences de l’activité humaine, sans catastrophisme ni culpabilisation.» Bref, des vacances éducatives, avec les premiers gestes écocitoyens.

6-10 ans : découverte du littoral et des fonds marins

Votre bambin part sans vous pour la première fois ? Choisissez un séjour court. Organisée par ­Vacances pour tous, la colonie Moussaillons jettera l’ancre à ­Préfailles, petite station balnéaire de Loire-Atlantique, du 17 au 21 août (268 € sans le transport). À la plage, les enfants s’initieront à la voile et fabriqueront des cerfs­volants. Ils collecteront aussi les déchets laissés en bord de mer pour les transformer en créations artistiques. Dans le même esprit, l’association Sous la Lune, organisatrice de sept «écolonies» par an pour les plus de 8 ans, propose un séjour sur le thème des «Trésors de la mer», du 18 au 25 juillet (530 € sans le transport). «À Plouegat, en Bretagne, une biologiste marine aidera les enfants à observer la richesse de la mer, explique Marina d’Huart, fondatrice de l’association. L’idée, c’est surtout de les amener à se poser des questions. À cet âge-là, ils sont très curieux.» Autres sorties : la visite d’une station d’épuration et le nettoyage d’une plage. Si votre enfant rêve de voir phoques et dauphins, direction Landivisiau (Finistère). Telligo y organise, pour les 8-10 ans, une colonie baptisée «Nos amis de l’Océan» du 5 au 13 juillet (629 € sans le transport). Les enfants seront conduits en baie de Morlaix. Aux abords d’une petite île, ils enfileront combinaison légère, masque, palmes et tuba et, dûment encadrés, se jetteront à l’eau pour observer ce qu’ils ont autour des pieds. Ils mettront ensuite le cap sur l’île de Béniguet pour apercevoir des phoques gris et quelques-uns des 40 dauphins qui y ont élu domicile. Enfin, visite de l’Océanopolis de Brest. «Les enfants reproduiront un mini­écosystème aquatique en fabriquant un aquarium ou en créant la maquette d’un fond marin», précise Isabelle Cauchois.

10-14 ans : sports et énergies renouvelables

Ouverte depuis cinq ans, l’école Nicolas-Hulot s’est implantée en plein cœur du parc animalier et botanique de Branféré, dans le Morbihan. Si les colos 100 % écolos sont déjà complètes, les ados peuvent encore s’inscrire au séjour «Sport et nature» (475 € sans transport). Du 9 au 15 août, ils découvriront des activités de plein air – canoë, via ferrata ou encore randonnée – tout en respectant l’environnement. L’UCPA joue aussi la carte du sport pour initier les ados à l’écologie. «La pratique sportive permet de mieux connaître la nature et de se rendre compte de sa fragilité», indique Serge Schmidt, responsable des séjours «Littoral» et à l’origine du programme «Planète grandeur nature» (à partir de 380 € sans le transport). Pendant une semaine, entre le 28 juin et le 23 août, les jeunes s’initieront à l’écosystème dunaire et forestier des Landes girondines avec des guides de l’Office national des forêts (ONF). L’écocitoyenneté sera aussi ­abordée au travers de travaux manuels : fabrication d’un composteur, d’un four solaire, d’une éolienne, mais aussi de cabanes qui serviront au bivouac et à l’observation nocturne des animaux. Pour ceux qui préfèrent partir quinze jours, Okaya pro­pose «Préservons la planète», Lire la suite

9 avril, Sciences Humaines : l’aventure d’une revue

La Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine accueille : Jean-François DORTIER

Co-fondateur et directeur de publication du magazine Sciences Humaines. Il a publié aux Éditions Sciences Humaines : « Les sciences humaines, panorama des connaissances » 2009, « l’Homme, cet étrange animal  »  2004, « Une histoire des sciences humaines », 2005.

9 avril 2009 – 9h30-12h00

CONFÉRENCE- DÉBAT

Sciences Humaines : l’aventure d’une revue

Le conférencier se basera sur son expérience personnelle et professionnelle (le projet intellectuel de la revue) pour traiter de l’histoire des sciences humaines, de leur place dans la marche des sciences et, surtout, de leur place dans la société aujourd’hui.
Ce sera l’occasion d’aborder avec un chercheur « amateur » passionné et un professionnel de l’édition « grand public »,  des sujets aussi vastes que passionnants :

– la diffusion et le partage des connaissances entre rêves et réalités,

– la valorisation de la recherche en SHS et les débouchés professionnels de la filière,

– le positionnement intellectuel et l’insertion des SHS dans la société d’aujourd’hui.

La conférence-débat (entrée libre) s’adresse à tout public intéressé par la place  et le rôle des sciences humaines et sociales dans la société d’aujourd’hui.

Une large place sera réservée aux questions du public.

Renseignements et Inscription conseillée auprès de : Lire la suite

4 avril : Quel avenir pour nos « chers » déchets ménagers ?

Saintonge boisée vivante, communiqué, le 28 mars 2009

Samedi 4 avril 2009 à la salle des fêtes de Clérac en Charente Maritime.

Clérac est une commune proche de la Gironde, située à 35 km au Nord de Bordeaux. Depuis Bordeaux suivre la N 10 en direction d’Angoulème, puis à 25 km de Bordeaux prendre à droite la D 250, traverser Bédenac pour atteindre Clérac :

Quel avenir pour nos « chers » déchets ménagers ?

Colloque organisé par l’association Saintonge Boisée Vivante

Avec la participation de

Dany Dietman

Olivier Blanchard

Hélène Bourges

14h Accueil des participants

14h15 Début du colloque

Présentation par Claude-Noële Pickmann,

présidente de l’association Saintonge Boisée Vivante

14h30 Un système de collecte

des déchets ménagers :

la pesée embarquée

– prévention et réduction des déchets

– tri optimal chez l’habitant

– redevance incitative

Par Dany Dietman, maire de Manspach,

vice-président de la communauté de communes de la « Porte d’Alsace »

Débat

16h15 Un exemple de recyclage des déchets délaissés (tout venant) :

l’écorecyclerie des Essarts en Vendée

– collecter, recycler, donner une deuxième vie aux objets, créer une activité économique

Par Olivier Blanchard, président de l’union des Ecorecycleries,

adjoint au maire des Herbiers

Débat

17h30 La valorisation durable et écologique

des bio-déchets :

– quelques clés d’aide à la décision,

– quelles filières choisir

Par Hélène Bourges, chargée de mission au CNIID

(Centre national d’information indépendante sur les déchets)

Débat

Clôture du colloque à 18h45

Contact Lire la suite

38% des foyers ont un comportement éco-citoyen

actualites-news-environnement.com, Jean-Charles BATENBAUM, le 23 mars 2009

Les Français et l’écologie, seuls 38% des foyers ont un comportement éco-citoyen.

Sur 400.000 des internautes interrogés, 93% se déclarent concernés par l’écologie, mais seuls 38% des foyers Français ont un véritable comportement éco-citoyen !

Selon une étude comportementale d’Acxiom sur l’écologie, sur 400.000 des internautes interrogés, 93% se déclarent concernés par l’écologie, mais seuls 38% des foyers Français ont un véritable comportement éco-citoyen !

A l’occasion du salon Produrable les 25 et 26 mars 2009, Acxiom, s’est s’intéressé de plus près aux comportements écologiques des foyers français. A l’heure où l’écologie et le développement durable sont au cœur des préoccupations de la plupart des pays occidentaux, la prise de conscience des enjeux pour la planète semble être l’affaire de tous.

Selon l’une de ses études online, réalisée auprès de 400 000 internautes, Acxiom met en avant les 38% de foyers les plus concernés par ces défis environnementaux ; ceux qui agissent réellement à leur échelle, en adoptant des gestes simples pour recycler, pour réduire leur consommation d’énergie…

Profils de ces foyers français au comportement « éco-citoyen » : Sur les 38% des foyers qui se disent très concernés par l’environnement, deux familles PersonicX,  sont surreprésentées : les « Solos », adultes vivant seuls avec ou sans enfants à charge et les « Empty Nesters », foyers avec enfants en âge de quitter la maison.

Concernant les Solos, les plus sensibles à la cause environnementale sont les « Dynamiques solos » (adultes seuls, vivant au cœur des grandes villes, dégagés des soucis financiers et matériels : ils tentent de consommer « intelligemment », de manière plus qualitative que quantitative) et les « Eco solos » (adultes seuls qui, grâce à des arbitrages précis, parviennent à dégager un budget loisirs conséquent).

Côté Empty Nesters, les « Mature Village » et les « Cosy boomers » se sentent très concernés par les enjeux écologiques (ces 2 segments représentent près de 100 000 foyers français). Ayant fait le choix d’habiter à la campagne ou de s’y installer pour préparer leur retraite, les « Mature Village » sont des couples proches de la soixantaine, aux revenus moyens, dont les centres d’intérêts et les loisirs sont principalement consacrés à faire de leur maison un foyer agréable et confortable.

Les « Cosy Boomers », impatients d’être à la retraite, bénéficient quant à eux de plus de temps et d’un meilleur pouvoir d’achat du fait notamment du départ des enfants de la maison. Ils se recentrent également sur leur habitat, lieu de vie et objet.

Des habitudes simples pour préserver l’environnement ? Pour le Français au comportement « éco-citoyen », protéger l’environnement correspond à des gestes simples du quotidien. Plus de 97% d’entre eux ont opté pour le tri sélectif de leurs déchets ménagers ; 93% tentent de limiter la consommation d’énergie, en privilégiant notamment les ampoules à basse consommation, en régulant automatiquement les thermostats …

Afin de lutter contre la surconsommation d’eau – 150 litres d’eau potable sont consommés par jour et par Français -, 94% de ces foyers éco-citoyens optent pour une réduction de cette consommation : préférence donnée aux douches plutôt qu’aux bains, chasses d’eau à deux vitesses, réduction des débits des robinets… Autant de gestes simples et primordiaux pour préserver une ressource vitale.

94% des foyers éco-citoyens prêts à lutter contre la surconsommation d’eau ! Pour près de 75% de ces foyers, certains gestes dits « anti-pollution » font largement partie de leur réflexion pour protéger l’environnement : acheter des produits d’alimentation locaux et de saison, pour éviter une pollution notamment liée aux transports, réduire ses déplacements en voiture et privilégier les transports alternatifs (vélos, rollers…) ou encore la marche à pieds. Ainsi, si 66,4% de ces éco-citoyens utilisent la voiture comme moyen de transport quotidien, la marche (pour 56% d’entre eux), le vélo (pour 31%) et les transports en commun (pour 24,4%) sont de plus en plus plébiscités.

66% des foyers éco-citoyens sensibilisés aux défis des énergies renouvelables Lire la suite

Auch : Projet d’un jardin collectif en maraîchage bio

Sud-Ouest, Jean-Charles Galiacy, le 23 Mars 2009

Au pied des immeubles, entre bitume et béton, l’idée paraît saugrenue. Et pourtant, le projet d’un jardin collectif en maraîchage bio au Garros est en passe de se concrétiser. Dans trois semaines, le quartier pourrait voir fleurir un potager d’une cinquantaine de mètres carrés, accessible à tous, accueillant tomates, courgettes, poivrons et salades… L’espace a été trouvé, des contacts sont en cours avec des élus, manque seulement l’aval officiel de la municipalité.

Depuis l’automne, Jean-Luc Daguzan, après avoir travaillé plusieurs années sur les déplacements à vélo dans la cité, milite pour le jardinage citoyen. Lui qui s’est « cassé le dos à bêcher » un lopin de terre collectif qu’il bichonne avec des amis, souhaite promouvoir sur l’ensemble de la ville d’Auch les jardins familiaux ou partagés bio.

Le premier émergerait au Garros puis d’autres suivraient ailleurs dans la cité… En avant toute pour une production locale, sans pesticide et solidaire. Sur la ville, seule l’association Regar permet pour l’instant à quelques dizaines de personnes de profiter de bouts de terre communs, à la Ribère. Il existe aussi quelques expériences, éparses, entre voisins ou copains dans les rues auscitaines. Mais ce n’est qu’au compte-gouttes.

L’objectif est de se réapproprier une partie du sol municipal, au travers de potagers communs, de faire une pierre cinq coups : moins de consommation donc plus d’économies, favoriser la « bonne bouffe », préserver l’environnement et lancer une nouvelle forme de lien social.

Salade géante

Le premier acte d’un nouveau jardinage citoyen s’est joué samedi au Garros avec l’opération Semis de printemps.

Jean-Luc Daguzan et Abdellatif Benjeddour, respectivement président de l’association Avenirs et adjoint aux sports de la ville, ont ainsi distribué plusieurs caissettes de semis à une cinquantaine d’habitants. « Nous avons remarqué que de nombreuses personnes, qui vivent en appartement ou sans jardin, manifestaient l’envie de cultiver des légumes et des fleurs, le désir d’un retour à la terre », expliquait en préambule Daguzan. Une fois les plants des semis échangés ce week-end arrivés à point, puis les légumes arrivés à maturité dans les jardins privés, une partie de la collecte servira à constituer une salade géante à l’occasion de la fête du quartier en septembre prochain.

Comme dans l’ancien temps, les habitants mangeront le fruit de leur récolte. « Selon des documents de l’époque napoléonienne, le Garros était bien un lieu de culture, de vigne et d’agriculture. Ici, chaque maison avait son jardin privatif. Il fallait bien se nourrir », explique Jean-Luc Daguzan, qui travaille aux archives municipales.

L’Auscitain, lui, nourrit également d’autres ambitions comme de mettre en place dans les écoles de la ville des jardins en kit pour allier pédagogie et consommation de produits bio, Lire la suite

Les chasseurs satisfaits de Borloo

lefigaro.fr, NC, le 19 mars 2009

Les chasseurs satisfaits de Borloo

La Fédération nationale des chasseurs (FNC) a rendu jeudi un hommage appuyé au ministre du Développement durable Jean-Louis Borloo, estimant qu’il avait fait un « sans faute » lors de l’assemblée générale de cet organisme mardi à Paris.

Le ministre a confirmé à cette occasion « l’orientation très positive que prend le règlement des dossiers de chasse depuis quelques semaines« , a estimé la FNC dans un communiqué soulignant qu’il avait revendiqué « avec force et conviction être le ministre de la chasse ».

Les questions concernant la chasse sont généralement à l’origine de polémiques entre chasseurs et écologistes.

La FNC se réjouit que M. Borloo « a reconnu avec une grande sincérité avoir commis des erreurs » concernant le classement de certaines espèces dans la liste des animaux nuisibles et que ces erreurs ont été « corrigées ».

Le ministre a annoncé récemment la suspension d’un arrêté favorable à la martre et à la belette, à la satisfaction des chasseurs qui estiment que ces petits carnivores leur font concurrence.
La martre et la belette avaient été retirées de la liste des animaux nuisibles par un arrêté en date du 2 décembre 2008.

Autre motif de satisfaction pour les chasseurs, la création d’un délit d’entrave à la chasse.

Les arrêtés correspondant devraient paraître prochainement au journal Officiel.
M. Borloo s’est également rendu au congrès annuel de la Fédération France nature environnement (FNE – 3.000 associations) Lire la suite

Périgord : L’agriculture bio séduit en masse

Sud-Ouest, Julie Martinez, le 23 Mars 2009

AGRICULTURE. Samedi, AgroBio Périgord fêtait ses 20 ans d’existence. Elle déborde de projets

L’agriculture bio séduit en masse

Gérard Joulain, le président d’AgroBio Périgord a le sourire aux lèvres. Samedi, à Grignols, l’association soufflait ses 20 bougies avec un nombre d’adhérents en hausse. « Depuis vingt ans, on développe l’agriculture biologique en Dordogne. On compte désormais 250 adhérents et on devrait enregistrer une cinquantaine de nouvelles adhésions cette année », détaille le président.

Autour de forums, ateliers et témoignages, les membres d’AgroBio ont essayé de faire passer leur message pour que les producteurs conventionnels basculent peu à peu vers l’agriculture biologique. « Il y a vingt ans, on nous prenait pour des marginaux et aujourd’hui, on est dans la norme. Pour les consommateurs, le bio est rentré dans les mentalités mais pas encore chez les producteurs », poursuit-il.

Pourtant, AgroBio ne désarme pas et son panier regorge de projets pour les mois à venir.

Partenariats

L’association, qui travaille avec les magasins Biocoop, est en pleine discussion avec les Communautés de communes sur l’agglomération périgourdine et du côté de la Vallée de l’Isle pour mettre en place une production légumière bio et alimenter la restauration à domicile. Seul hic, l’association n’a pas assez de producteurs bio pour répondre à la demande.

Si manger une carotte ou du miel bio n’étonne plus personne, plus surprenante est la conversion du vignoble bergeracois. Environ 10 % de ces vignes sont désormais cultivées selon le principe de l’agriculture biologique. Cette question sera longuement développée en novembre prochain, lors des Lire la suite

L’Ile-de-France, paradis animal ?

planete-terra.fr, Lucile Brizais, mars 2009

L’Ile-de-France, paradis animal ?

Natureparif n’est pas un nouveau parc de loisir parisien, c’est la première agence pour la biodiversité à l’échelon régional. Créée en 2008, cette agence comporte notamment un observatoire des espèces d’Ile-de-France. Entretien avec Jean Vincent Placé, son président. Créer une agence pour la biodiversité dans la région de la capitale n’est ce pas un peu paradoxal ?

Il ne faut pas confondre l’Ile-de-France et Paris. L’Ile-de-France compte 20% de zones agglomérées, les 80% restant sont des espaces ruraux et agricoles. Si on ajoute à cela, les quatre parcs nationaux, la région est loin d’être totalement bétonnée. Il y a une forte activité de la faune et de la flore. La région a un ancrage historique concernant la protection de la nature, c’était un centre naturaliste : il y a les jardins du roi et le muséum national d’Histoire naturel à Paris. On compte également environ 600 associations de protection de la nature, des chercheurs et universitaires qui travaillent avec nous.

Quelles sont les activités de l’agence Natureparif ?

La plus importante reste l’observation de la biodiversité. Nous avons une faune très riche avec 228 espèces d’oiseaux, soit quasiment la moitié des oiseaux présents en France [1], 1 800 insectes et plus de 60 mammifères. Notre rôle est d’observer, de réunir et de mettre en relation les collectivités locales, les associations, les entreprises et les centres de recherche. Nous faisons de la communication, de la sensibilisation, par exemple, en direction des enfants ou sur des espèces spécifiques. Nous sommes aussi là pour transmettre des bonnes pratiques, notamment pour que les entreprises intègrent la protection de la biodiversité dans leurs stratégies de développement.

Quelles sont les spécificités de la région Ile de France concernant la biodiversité ?

Le point noir, c’est l’urbanisation intensive. Elle provoque la perte de milieux ou leur fragmentation. Les animaux se déplacent, cette fragmentation réduit leurs aires de répartition et coupe leurs trajectoires. C’est une véritable menace pour la faune et la flore. Nous suivons les recommandations du Grenelle en instaurant une « trame verte », soit des sortes de corridors écologiques protégés. Des espèces invasives, comme l’écureuil de Corée ou le sanglier, sont aussi des menaces pour la biodiversité. Notre région compte plus de 200 espèces menacées, un chiffre élevé, comme le milan royal ou le lapin de Garenne.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Notre but, c’est que Naturparif fasse tache d’huile. Nos ambitions dépassent les frontières de la France Lire la suite

Les Amap se structurent autour de Miramap

rhone-alpesolidaires.org, Alliance PEC en Isère, le  23 février 2009

Les Amap se structurent autour de Miramap

Depuis un an, plusieurs réseaux formels et informels d’Amap se rencontrent et échangent sur leurs expériences et leurs actions : Amap Ile de France, Alliance Provence, Alliance PEC Rhône Alpes, réseau des AMAP d’Aquitaine… Ces acteurs ont décidé de créer un regroupement national nommé MIRAMAP.

Quels sont les objectifs de MIRAMAP ?

La création de MIRAMAP répond aux objectifs suivants :

– Renforcer  la cohésion des AMAP à travers le partage d’une éthique commune : partage et respect collectif de la charte des AMAP, réflexion sur son évolution

– Mutualiser toute la richesse des expériences, des pratiques et des outils développés par les AMAP et les réseaux territoriaux

– Faire la promotion des AMAP au niveau national

– Participer à des programmes nationaux cohérents avec les objectifs  des AMAP

Le programme de MIRAMAP pour 2009

Un socle commun :

MIRAMAP a élaboré un socle commun. Il constitue une base de référence pour tous ceux qui souhaitent participer à MIRAMAP : rappelant les origines et les valeurs des AMAP, il propose une démarche pour construire une dynamique nationale.

Une conférence de presse et un week-end d’échanges les 20-21-22 mars 2009

Une conférence de presse aura lieu le 20 mars 2009 à Paris. Elle présentera MIRAMAP et son programme d’actions pour 2009 : le printemps des AMAP et un colloque en fin 2009.
Un week-end de travail national ouvert à 4 à 5 représentants par région, les 21 et 22 mars est organisé à Paris autour de 5 thématiques : parcours d’installation des agriculteurs en AMAP ; préservation des terres fertiles ; système de garantie participatif ; accessibilité des AMAP à tous publics ; aspects juridiques, fiscaux et contractuels des AMAP.

Le printemps des AMAP

Cet évènement d’envergure nationale, se déroulera du 20 mars 2009 au 21 juin 2009 dans le but de donner plus de visibilité au mouvement des AMAP, de montrer que les AMAP ne sont pas des initiatives isolées, mais bel et bien un réseau.

Il s’agit, pour les AMAP et leurs réseaux, d’organiser Lire la suite

Bordeaux : Greenpeace ne se perd pas dans les bois

Sud-Ouest, Patrick Faure, le 22 Mars 2009

Bordeaux : Greenpeace ne se perd pas dans les bois

Deux militants déguisés en singes, deux autres en Sherlock Holmes, faisaient partie hier du groupe de Greenpeace relayant à Bordeaux l’action nationale de cette association de protection de l’environnement « pour une inspection dans vos magasins ».

Plus particulièrement dans les enseignes qui vendent des produits en bois, afin de s’assurer qu’il s’agit d’une matière première légalement exploitée, et non des produits d’une déforestation sauvage.

François Golpé et son groupe avaient choisi deux des magasins les plus importants, Leroy-Merlin à Bordeaux-Lac et Brico-Dépôt sur la commune d’Artigues-près-Bordeaux. Bien accueillis par le directeur de Leroy-Merlin, Jean Trombetta, ils se sont par contre vus refuser l’entrée du magasin d’Artigues.

À Leroy-Merlin, Greenpeace a tiré un bilan plutôt positif : « Nous avons fait tous les rayons proposant du bois. Le label FFC (label mondial de garantie d’une bonne exploitation en sylviculture) est bien représenté. Il ne faut pas en effet que des forêts primaires soient saccagées. Nous voulons que l’introduction du bois illégal soit considérée comme un délit. »

Peut mieux faire

M. Golpé relève toutefois « qu’il y a des parquets en teck (bois d’Asie) non certifiés, mais aussi de l’ayous d’Afrique. »

« Globalement nous sommes plutôt satisfaits, avec des normes FFC bien affichées ». Les militants écologistes restent toutefois irrités par la présence de meubles en pin du Brésil, « alors qu’il y a ici du pin des Landes par terre en quantité. Il faut Lire la suite

Saint-Symphorien : 73 ha de panneaux photovoltaïques

Sud-Ouest, Axelle Maquin-Roy, le 23 Mars 2009

SAINT-SYMPHORIEN. La commune de Sud Gironde sera la première du département à accueillir en 2010 une centrale photovoltaïque au sol. Au coeur de la forêt landaise

Un champ de 73 hectares de panneaux photovoltaïques

Le projet est gigantesque. Imaginez en rase campagne, en plein milieu des pins, à Saint-Symphorien, sur la route du Tuzan, un champ de maïs laissera d’ici un an place à la première centrale photovoltaïque au sol de Gironde. 73,3 hectares de panneaux seront prochainement implantés sur une parcelle circulaire d’un diamètre d’un kilomètre. Ces panneaux, montés sur une structure fixe, inclinés à 25 degrés, orientés plein sud seront au nombre de 318 700 ! De quoi envisager la production de 24 mégawatts d’électricité, l’équivalent de la consommation de 24 000 foyers. Quand Saint-Symphorien ne compte que 1 600 habitants.

250 000 euros par an

N’allez cependant pas croire que la commune se lance là dans la production d’énergie. Elle n’est dans ce dossier qu’un intermédiaire. Même si, fut un temps, une délibération avait été prise en conseil municipal pour que la municipalité se porte acquéreur d’un terrain qui permettrait par la suite l’installation d’EDF.

Aujourd’hui, c’est en location, pour une durée de 25 ans, qu’EDF Énergies Nouvelles (EDF EN) s’installe chez un particulier de la commune. Quant à l’énergie produite sur le site, elle sera transformée sur place au moyen de deux onduleurs avant d’être acheminée au poste source d’Hostens et vendue à EDF.

Pour autant, la commune tirera un avantage non négligeable de cette installation. En l’espèce, sonnante et trébuchante, le versement de la taxe professionnelle (TP) et de la taxe foncière. Soit la bagatelle de 250 000 euros par an. « De quoi doubler notre produit fiscal », se réjouit le maire, Guy Dupiol, qui, quand bien même la TP est menacée, sait qu’il pourra compter sur une taxe « au moins équivalente », sur laquelle le Syndicat des énergies renouvelables travaille actuellement.

En plein Parc naturel

Installer un champ de panneaux photovoltaïques, au coeur du massif forestier, dans une commune de surcroît membre du Parc naturel régional des Landes de Gascogne, deux mois seulement après le passage dévastateur de Klaus : L’annonce à de quoi susciter quelques interrogations. Même si, à l’heure de présenter le projet, pas plus de 60 habitants ont pris part à la réunion publique. Pour Guy Dupiol, il s’agit là d’un faux débat.

Premier argument du maire : « Il y a déjà plus d’un an que nous portons le projet avec EDF. » Deuxième point : ce n’est pas sur un espace forestier que le projet est porté mais sur une parcelle de maïs, dont la culture en plein sol landais peut apparaître tout aussi aberrante d’un point de vue environnemental.

Face « au vide juridique » qui entoure encore le photovoltaïque (contrairement à l’éolien), la directrice d’EDF EN de Toulouse, Séverine Pasquinet précise : « Pour ce projet nous avons pris un maximum de garantie. » Ainsi, le dépôt du permis de construire, d’ici à mi-avril, a-t-il été précédé d’une modification du PLU (Plan local d’urbanisme) de la commune. « Où, insiste le maire, nous précisons notre volonté de créer de nouvelles sources d’énergies renouvelables sans incidences sur la surface forestière. »

De son côté, EDF a commandé, auprès de cabinets indépendants, des études d’impact sur le milieu naturel, faunistique et floristique, ainsi que sur les ressources en eau. Des travaux qui concluent à Lire la suite

Europe : Le Top 10 des internautes français

consultations-europeennes-des-citoyens.eu, le 20 mars 2009

Europe : Le Top 10 des internautes français est désormais connu

La première phase de la Consultation européenne des citoyens français s’est close hier soir. Il n’est désormais plus possible de voter ni de formuler de nouvelles propositions. Avec plus de 9 000 inscrits, cette consultation est un grand succès. Les participants ont manifesté de fortes préoccupations environnementales, comme le prouvent les 10 propositions arrivées en tête :

1 – Sortir du nucléaire et favoriser les vraies énergies d’avenir : 3 829 votes

2 – Abolir les corridas en Europe : 2 434 votes

3 – Faire de l’Europe une Zone sans OGM : 1 818 votes

4 – Reconnaître le droit de l’animal à ne pas être exploité et tué : 1 539 votes

5 – Intégrer dans l’éducation les principes fondamentaux du développement durable : 846 votes
6 – Harmoniser et rendre obligatoire le tri des déchets dans toute l’UE : 790 votes Lire la suite

L’abeille a des serial killers aux trousses

Sud-Ouest, Jacques Ripoche, le 22 Mars 2009

ENVIRONNEMENT. Entre varroa, virus et pesticides, l’abeille meurt de plus de quarante causes identifiées. Les apiculteurs le vivent au jour le jour. Exemples en Lot-et-Garonne

L’abeille a des serial killers aux trousses

«C’est surprenant de ne pas vouloir accepter que les insecticides tuent les abeilles, c’est même fait pour ça. On peut s’étonner qu’il en reste encore ! », ironise Maurice Coudoin. L’apiculteur de Verteuil-d’Agenais (47), vétéran de la lutte contre les pesticides et les OGM, balaye d’une phrase définitive la hiérarchie des causes de surmortalité des abeilles établie par l’Afssa : « Le varroa, tous les apiculteurs sérieux le maîtrisent ! »

Le varroa est un acarien qui s’accroche à l’abeille et lui prélève le sang. L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) vient de désigner « ennemi numéro 1 » ce parasite venu d’Asie dont la présence dans l’Hexagone est attestée depuis 1982 (lire entretien ci-contre). Mais Maurice Coudoin n’en démord pas : « Quand vous voyez une colonie dynamique à l’automne et qu’elle meurt durant l’hiver, il ne faut pas chercher bien loin : pesticides ! »

M. Coudoin possède plus de 600 ruches, ce qui en fait l’un des plus gros apiculteurs de la région. Elles sont disposées dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres autour de son exploitation. Le premier miel de l’année, le miel de colza, arrivera d’ici quelques semaines. Les conditions actuelles ne lui paraissent pas trop défavorables : « On n’atteindra pas les 30 à 50 % de mortalité déjà connus, mais on restera bien au-dessus des 10 % » (le taux « normal »), estime-t-il.

« Il y a un léger mieux, du moins en Lot-et-Garonne », concède-t-il. Pour des raisons qui vont dans le sens de son « antipesticisme » militant : « On a diminué l’enrobage des semences et l’on n’utilise plus le Gaucho et le Régent depuis trois ans. »

Il en faudra toutefois davantage pour apaiser le sexagénaire, engagé désormais dans le combat contre le Cruiser, temporairement autorisé sur les semis de maïs : « Les sols restent gavés de matière active, les épandages produisent des cocktails de résidus qui s’accumulent d’une année sur l’autre. »

Signalements peu fiables

À quelques kilomètres de là, à Pardaillan (47), son jeune confrère, Thomas Mollet, 36 ans, est plus nuancé : « Le varroa, j’y fais très attention. J’espère que je le maîtrise mais le traitement n’est pas toujours efficace à 100 % et il y a un problème de disponibilité de molécule. »

Entre le varroa et les pesticides, Thomas Mollet ne choisit pas. Il pense que la surmortalité des abeilles, phénomène mondial, repose sur un ensemble de causes et non une seule. Pour autant, il lui semble qu’il faut pousser beaucoup plus loin les investigations : « Je ne mets pas en doute la sincérité de l’Afssa quand elle dit ne pas être en mesure d’infirmer ou de confirmer leur rôle. Mais, sur le terrain, un apiculteur voit bien quand une intoxication est due aux pesticides. En fait, il y a un très mauvais fonctionnement de la surveillance. Il y a une différence entre le nombre de signalements et la réalité des intoxications. Il y a des problèmes dans le prélèvement et l’acheminement des échantillons. »

Entre souci et plaisir

Thomas Mollet reste toutefois optimiste : Lire la suite

Conseil européen : c’est mal parti pour Copenhague

developpementdurable.com, Yann Cohignac,  le 21 mars 2009

Conseil européen : c’est mal parti pour Copenhague

L’UE, par son jeu de poker menteur, est en train de compromettre les chances d’obtenir une solution équitable à la crise climatique

Outre discuter de la situation économique et financière, le Conseil européen de Printemps des 19 et 20 mars avait un deal : trouver le moyen de financer la lutte contre le changement climatique en vue du rendez-vous de Copenhague. Le sommet devait notamment annoncer le montant des fonds destinés aux pays en voie de développement. Marché non conclu.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont beaucoup débattu crise financière. Le grand problème économique et social d’aujourd’hui ! En revanche, préparer la conférence de Copenhague de décembre, dans laquelle la communauté internationale devra s’accorder sur l’après-Kyoto (2012), fut bref. Dommage : les 27 réunis à Bruxelles espéraient y trouver une façon de disputer le leadership aux Etats-Unis lors de ces négociations (Le président américain Barack Obama a en effet déclaré vouloir prendre la tête d’une « vraie coalition mondiale »).

Ils devaient également aborder le sujet de la hausse des investissements et des flux financiers en direction des pays en développement. Résultat : rien n’est décidé. Une mauvaise nouvelle pour l’implication des Etats du Sud dans COP 15. Ces derniers souhaitant s’investir dans un nouveau traité à condition d’avoir l’assurance que les pays riches s’engagent significativement à réduire leurs propres émissions de CO2 et soutiennent financièrement les pays les plus impactés par les bouleversements climatiques.

« L’Europe doit commencer à payer ses dettes climatiques »

Pour l’association Les Amis de la Terre, l’Union s’engage là dans la « politique du pire ». Et de réclamer que l’Europe assume ses responsabilités, car « les pays industrialisés ont une culpabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre qui causent aujourd’hui le dérèglement climatique ».

Pour Sonja Meister, chargée de campagne climat pour les Amis de la Terre Europe, « l’UE a parfois été coupable d’inaction. Aujourd’hui, cette inaction devient un blocage délibéré à la résolution de la crise climatique. L’Europe doit commencer à payer ses dettes climatiques et proposer au moins 35 milliards d’euros maintenant ».

« L’UE, par son jeu de poker menteur, est en train de compromettre les chances d’obtenir une solution équitable à la crise climatique. Si les pays industrialisés n’agissent pas maintenant, le dérèglement du climat coûtera bien plus cher que l’actuelle crise économique et menacera les vies de millions de personnes à travers le monde ! », selon Lire la suite

Réductions du CO2 : taxe carbone ou quotas d’émissions ?

Actu-Environnement.com, Agnès SINAI, le 18 mars 2009

Réductions des émissions de CO2 : taxe carbone ou quotas d’émissions ?

Face aux aléas climatiques et boursiers, le marché européen du carbone montre ses limites. À quelques mois de la conférence sur le climat qui se tiendra en décembre à Copenhague, la taxe carbone apparaît une mesure plus sûre que les quotas de CO2.
L’équation est simple, rappelle James Hansen, climatologue de la Nasa : si l’humanité consomme toutes les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) à sa disposition, elle va droit à la catastrophe. Pour modifier les comportements en profondeur et réduire drastiquement les quantités de CO2 émises dans l’atmosphère, il faut les taxer, vite et fort, estime-t-il.

La taxe carbone est le mécanisme qui permet de rendre un accord international efficace à l’échelle mondiale dans un délai très court, a expliqué M. Hansen à l’AFP, en marge d’une réunion d’experts à Copenhague début mars, où 2.000 climatologues du monde entier ont, trois jours durant, établi le nouvel état de la connaissance du climat. Selon M. Hansen, cette taxe pourrait être facilement mise en place.

Pour ce spécialiste du climat, si les négociations internationales – polarisées autour d’un marché du carbone où s’échangent des permis d’émission de CO2 (souvent décriés comme des droits à polluer) – ne sont pas fondamentalement repensées, elles seront vaines.

S’il s’agit d’un marché carbone, je préférerais qu’aucun accord ne soit conclu à Copenhague et qu’on prenne une ou deux années de plus, lâche M. Hansen, l’un des premiers climatologues à avoir tiré la sonnette d’alarme dans les années 80 en témoignant avec force devant le Congrès américain.

Un climatologue en colère

Le problème du marché carbone est que cela prend des années à négocier, que vous faites des compromis de toutes sortes, et que cela ne fonctionne pas, explique James Hansen. À propos de l’engagement de Barack Obama à lancer, dès 2012 sur le territoire américain, un marché de quotas aux enchères, le climatologue a mis en garde le président contre les conséquences désastreuses de politiques qu’il juge inadaptées : il y a trop de pression en faveur du marché carbone car les grandes entreprises y sont favorables : elles peuvent faire du lobbying, elles peuvent le tordre en leur faveur.

Son analyse prend un relief particulier au moment où, sur le marché européen du carbone, le prix de la tonne de CO2 s’effondre en raison de la crise économique, mettant crûment en lumière ses limites. Le prix du carbone continue sa descente aux enfers : il a terminé le mois de février à 9,46 euros sur le marché Spot/Blue Next.Soit une perte de 70% de sa valeur depuis l’été dernier. Le tsunami économique explique en partie cette évolution. La surallocation initiale de quotas attribués aux industries lourdes sur le marché européen dit ETS (Emissions Trading Scheme), conjuguée avec la récession actuelle, a fait chuter le prix du carbone. Les industries lourdes concernées par le marché ETS sont frappées par la récession (énergéticiens, aciéristes, raffineurs, exploitants de réseaux de chauffage collectif, verriers, cimentiers, fabricants de chaux, chimistes, papetiers et tuileries), qui entraîne une baisse conjoncturelle de leurs émissions liée au ralentissement de l’économie. Du coup, ces entreprises n’ont plus besoin de recourir au marché carbone pour compenser leurs excédents de CO2. A contrario, elles vendent leurs réserves de quotas, gracieusement alloués par les Etats, pour se procurer des liquidités.

À moins de 10 euros la tonne, le système européen de quotas est totalement dépourvu d’intégrité environnementale. En regard des financements qu’il faudrait mobiliser dans la lutte contre les changements climatiques et leurs conséquences, estimées à 175 milliards d’euros par an autour de 2020, la volatilité du prix du CO2 ne peut que plaider en faveur de la taxe carbone prônée par le climatologue James Hansen. En France, la Fondation Nicolas Hulot Lire la suite

Pierre Calame : A crise structurelle, réponse globale

Le Monde, Pierre Calame, le 17 mars 2009

A crise structurelle, réponse globale

La crise financière, économique et sociale s’approfondit. Certains ont pu croire pendant quelques mois que les économies asiatiques, notamment chinoise et indienne, resteraient fermes dans la tempête. L’illusion s’est vite dissipée. Les dirigeants, partout dans le monde, colmatent les brèches, courent au plus pressé, instruits par le passé lointain ou récent du risque que l’édifice s’effondre comme un château de cartes.

Certains feignent de croire que la crise actuelle est un incident de parcours, simplement plus sérieux que les précédents, qu’une injection d’argent public permettra de surmonter. Epuisement progressif des ressources naturelles, changement climatique, endettement public : il est plus vraisemblable que l’on assiste à la rupture d’un modèle de développement et d’un mode de raisonnement.

Nous allons devoir nous engager dans la grande transition vers une société durable. Elle nous conduira à ramener la consommation d’énergie ou de matières premières aux capacités de reproduction de la biosphère et à rééquilibrer l’accès des différentes régions du monde à ces ressources.

La crise actuelle est structurelle. Elle appelle des réponses structurelles. Pas de solution aux dérives de la finance sans recréation d’un ordre monétaire mondial ; pas d’ordre monétaire sans ordre énergétique ; pas d’ordre énergétique sans évolution du système de production et d’échange ; pas d’évolution de ce système sans une nouvelle gouvernance mondiale. La transition prendra du temps car elle implique un renouvellement profond des concepts, des agencements institutionnels et des modes de régulation. En l’entreprenant aujourd’hui, on fera de la crise une opportunité.

Pour s’engager dans cette voie, une vision claire des buts poursuivis et des obstacles à surmonter est nécessaire. Parmi les obstacles, il en est un dont on parle trop peu : celui de l’ignorance. C’est parce que les entreprises, après le découplage du dollar et de l’or en 1971, ignoraient l’évolution future des taux de change entre les grandes monnaies et le prix de l’énergie fossile que se sont multipliés les outils de gestion du risque qui sont à l’origine de la croissance, pour l’essentiel improductive du secteur financier.

Cette financiarisation, ce morcellement des risques ont contribué à substituer aux relations de confiance qui fondent traditionnellement le crédit – confiance et crédit sont des quasi-synonymes -, des myriades de transactions anonymes où le virtuel remplace le réel, où la liquidité des placements, c’est-à-dire la possibilité pour les rats de quitter le navire à tout moment, a cru pouvoir remplacer les garanties qu’apportait la confiance. On a vu le résultat : la liquidité ne garantit rien dans une crise systémique et le public a découvert avec stupéfaction que les banques ignoraient ce que contenait leur bilan.

STABILISER LES TAUX DE CHANGE

C’est aussi l’ignorance de la vraie nature de biens et de services aussi différents que la propriété intellectuelle, l’eau, les sols ou les produits manufacturés et l’aveuglement idéologique qui ont conduit à vouloir appliquer à tous le même régime de gouvernance, la même économie de marché. Ignorance, encore, du contenu de ce que nous consommons quand, dans un système mondialisé, la même monnaie rémunère indistinctement le travail humain et les ressources naturelles. Ignorance, enfin, où sont les territoires de leur propre métabolisme, de leurs flux internes et de leurs échanges avec l’extérieur.

Nous voyons que ces multiples ignorances ne sont pas fortuites, ne résultent pas d’une déficience passagère d’un appareil statistique mais sont le résultat du système économique et monétaire que nous avons construit. Quelles sont, en conséquence, les pistes d’action, Lire la suite

JP Dupuy : « Quand il y a démesure, il y a déshumanisation »

Le Monde, Hervé Kempf, le 20 mars 2009

Jean-Pierre Dupuy : « Quand il y a démesure, il y a déshumanisation »

C’est le plus ignoré des penseurs écologistes. Est-il même écologiste ? Jean-Pierre Dupuy a été très proche d’Ivan Illich, a bien connu André Gorz, a milité aux Amis de la Terre, et son ouvrage paru au Seuil en 2002, Pour un catastrophisme éclairé, a renouvelé les interrogations posées par le philosophe Hans Jonas (1903-1993).

Critique « La Marque du sacré », de Jean-Pierre Dupuy

Mais on ne saurait réduire ce polytechnicien hors norme à aucune étiquette. Dans un de ses livres, il se définit comme « extrémiste rationaliste » et avance au détour de la conversation : « Je ne suis pas un intellectuel chrétien, mais un chrétien intellectuel. Le christianisme est une science beaucoup plus qu’une religion. »

Dans son nouvel essai, La Marque du sacré, Dupuy affirme que c’est dans le retour du sacré que la société, après avoir voulu l’expulser au nom de la rationalité, peut trouver son salut face à la démesure de la modernité technologique. Provocant ? Sans doute, et on entend déjà les ricanements des athéistes de principe. Peu importe : Dupuy est de ceux qui rappellent que le monde est grave, quand la foule des commentateurs se contente de proclamer qu’il est en crise.

L’itinéraire de ce philosophe commence par des surprises : il naît en 1941, et son père – qui lit beaucoup – le pousse vers de bonnes études. Le jeune Landais se présente à Polytechnique et à Normale-Sup, croit avoir raté celle-ci, choisit l’école d’ingénieurs, avant qu’une lettre l’informe qu’il y a eu erreur et qu’il pourra séjourner rue d’Ulm. « J’étais plus fier d’avoir réussi Normale que l’X, dit-il, mais j’ai choisi celle-ci par mimétisme, c’était plus prestigieux. »

L’ENTRÉE EN PHILOSOPHIE

Très doué en mathématiques, il finit dans les dix premiers, non sans avoir été influencé par les économistes Jean Ullmo et Maurice Allais ou avoir lu Teilhard de Chardin. Le voilà brillant haut fonctionnaire, à une époque où « nous étions les gardiens de l’intérêt général – le problème est que c’est nous qui le définissions« . Au ministère de l’industrie, chargé des questions d’énergie (« à 25 ans, je pouvais convoquer comme ça le directeur d’EDF ou de GDF »), il se rend compte qu’être grand commis de l’Etat l’ennuie. Sa vraie passion est la chose intellectuelle, et, juste après 1968, il crée avec le sociologue Philippe d’Iribarne le Centre de recherche sur le bien-être, d’où ils critiquent la théorie économique néoclassique d’un point de vue anthropologique.

En 1973, la rencontre avec le penseur écologiste Ivan Illich (1926-2002) va permettre l’envol de celui qui est encore un moineau intellectuel. Le maître est alors à l’apogée de sa réputation, et électrise le jeune polytechnicien en rupture de ban moderniste : « Il m’a fait entrer en philosophie« , confie Dupuy. Ils vont collaborer, notamment dans l’ouvrage Némésis médicale, où Illich développe son concept de la contre-productivité : à partir d’un certain seuil, affirme-t-il, la technique moderne devient un obstacle à la réalisation des fins qu’elle prétend atteindre. Illich anime aussi des séminaires à Cuernavaca, au Mexique, où il attire les meilleurs esprits de l’époque : Hannah Arendt, André Gorz, Erich Fromm, Heinz von Foerster… On a oublié aujourd’hui le magnétisme qu’exerçait Illich au début des années 1970. C’est que les chocs pétroliers et la crise économique, en remisant le souci écologique au magasin des accessoires, avaient ensuite fait pâlir l’étoile d’Illich. D’ailleurs, à l’époque, Dupuy s’éloigne de lui : « Je trouvais dangereux Lire la suite

Audenges : La nappe phréatique pourrait être polluée

Sud-Ouest, Sabine Menet, le 20 Mars 2009

ZONES EXPLOITÉES, AUDENGE. Vigidécharges et la Sepanso s’inquiètent d’une possible pollution de la nappe phréatique sous le centre d’enfouissement

La nappe phréatique pourrait être polluée

Des taux d’ammonium et de manganèse dépassant de plus de 40 fois les seuils maximaux de classe 3, définis par l’agence de l’eau. Voilà ce que les rapports annuels, émis entre 1998 et 2008 par la Drire sur la qualité des eaux de la nappe phréatique sous le Centre d’enfouissement d’Audenge (CET), révèlent.

Des données qui viennent d’être mises en lumière par deux associations, Vigidécharges et la Sepanso. « À notre demande, nous avons eu pour la première fois accès à ces rapports » explique Anne-Aurélie Raymond, la présidente de Vigidécharges. Des rapports qui devraient être présentés lors du rendu de l’étude, actuellement en cours menée par le cabinet Antéa dans le cadre de la réhabilitation du site.

Deux ans d’attente

Le centre d’enfouissement d’Audenge a fermé ses portes le 31 décembre 2007. L’étude complémentaire en vue de sa réhabilitation aurait dû être livrée six mois avant. Elle n’a été diligentée que récemment, après le changement de municipalité. Cette étude porte sur les trois zones qui furent exploitées (voir encadré).

La mairie d’Audenge est titulaire de l’arrêté d’exploitation et donc responsable légal. Pour autant, elle a toujours confié l’exploitation à une société privée. La dernière en date, Edisit, a déposé le bilan fin janvier 2009, laissant la collectivité seule face à la fermeture des casiers (qui n’était toujours pas achevée) et surtout à la post-exploitation.

« Nous sommes en possession du site depuis trois semaines » explique Nathalie Le Yondre, le maire d’Audenge, élue en 2008, qui ne cache pas que « la situation est plus grave » qu’elle ne le pensait.

Sécurité et odeurs

L’édile a d’ores et déjà engagé 70 000 euros de travaux, visant à enrayer les nuisances olfactives dues au fait que certains casiers ne sont toujours pas fermés. Elle a également chargé le cabinet d’étude de plancher sur des mesures de sécurité. « Le dépôt de bilan d’Edisit a tout ralenti », poursuit-elle en espérant avoir les résultats de ladite étude au mois de mai. Résultats que Nathalie Le Yondre entend rendre entièrement publics.

Si Anne-Aurélie Raymond réserve ses conclusions lors de la présentation complète de ces résultats, elle n’en tire pas moins, d’ores et déjà, la sonnette d’alarme.

« Menace pour la santé »

« L’ammonium et le manganèse ne sont pas des éléments toxiques, précise-t-elle. Pour autant, ce sont des indicateurs de pollution, et l’Agence de l’eau considère que les eaux qui sont au-delà de la classe 3 sont inaptes à la plupart des usages et pouvant constituer une menace pour la santé publique et l’environnement. »

Et de rappeler que l’association Vigidécharges avait déjà mis à jour, en 2006, la présence anormalement élevée d’ammonium dans le ruisseau du Ponteil jouxtant le CET. Pour Vigidécharges comme pour la Sepanso, ces premières données révèlent « une situation grave qui démontre une mauvaise gestion du site ». Et de poser une fois de plus la question des responsabilités (1). « Les associations ont été intégrées aux Clis (Commissions locales d’information et de surveillance), depuis plus de dix ans, or aucune Clis n’a fait état de cette pollution. Par ailleurs, la Clis, qui devait se tenir en 2008, ne s’est toujours pas réunie… »

Contre la « polémique »

Contacté hier, le sous-préfet du bassin d’Arcachon, Philippe Ramon, Lire la suite

Bazadais, Des alternatives aux pesticides le 21 mars

Sud-Ouest, Sylvie Mellies, le 19 Mars 2009

Des alternatives aux pesticides

Dans le cadre de la Semaine sans pesticides, les Amis de la Brèche accueillent, ce samedi 21 mars, à 16 h 30, salle des conférences, Édith Smeesters, biologiste, auteure et conférencière du Québec.

Elle présentera un exposé sur les « solutions écologiques pour l’entretien des espaces verts ».

Une discussion s’engagera ensuite avec Philippe Meynard, maire de Barsac, qui témoignera sur l’action entreprise par sa commune en matière de gestion des espaces verts.

« En optant pour la suppression du désherbage chimique sur les trottoirs et les caniveaux, la commune de Barsac a fait le choix d’une gestion écologique. Entretenir ses haies et ses clôtures sans utiliser de produits chimiques nocifs, c’est contribuer à préserver la santé de tous, la qualité des nappes phréatiques et du milieu aquatique », peut-on lire dans « Barsac infos » du premier trimestre 2009.

Édith Smeesters, biologiste et militante environnementale québécoise, est en tournée en France et en Europe.

Venue du Québec

Diplômée de botanique à l’Université de Louvain, elle a fondé l’organisme Nature-Action Québec (1987) et la Coalition pour les alternatives aux pesticides (1999) dans le but de réunir toutes les énergies disponibles pour diminuer l’usage abusif de ces produits toxiques au Québec.

Elle cherche à préserver l’environnement naturel en luttant contre les pesticides.

Actuellement porte-parole pour Equiterre, elle a publié plusieurs articles et livres sur l’horticulture écologique dont, entre autres, « Le Compostage domestique » (1993), « Pelouses et couvre-sols » (2000), « Solutions écologiques en horticulture » (2005).

C’est une conférencière recherchée à travers le Québec, avec ses quelque trente années d’expérience en horticulture et en environnement.

Actions citoyennes

Des collectivités, des entreprises, des associations mettent en place, en France, mais aussi dans le monde, des conférences, des projections, des débats, des expositions, des sorties sur le terrain, des visites et portes ouvertes en jardins ou exploitations agricoles.

Toutes ces actions citoyennes démontrent que les risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation des pesticides sont désormais inacceptables et que les alternatives aux traitements chimiques existent et qu’elles sont viables.

Depuis sa création en 2006, la Semaine pour les alternatives aux pesticides est l’événement fédérateur et novateur qui permet de maintenir la pression sur les décideurs et de prouver que l’on peut et que l’on doit aujourd’hui se passer des pesticides.

Manifestation gratuite et ouverte à tous proposée par Lire la suite

63 % des français opposés au nucléaire

enviro2b.com, NC, le18 mars 2009

De plus en plus de citoyens séduits par l’énergie nucléaire, à l’exception des européens

Plus de deux tiers des consommateurs à travers le monde pensent que leur pays devrait adopter ou utiliser davantage l’énergie nucléaire… mais seulement 37% en France. C’est ce que révèle une enquête internationale dont les résultats sont publiés aujourd’hui par le cabinet international Accenture.

Cette enquête, réalisée auprès de plus de 10 000 personnes dans 20 pays, indique que 29 % des consommateurs interrogés sont partisans sans réserve d’une adoption ou d’un renforcement du nucléaire, tandis que 40 % y seraient favorables si leurs inquiétudes à ce sujet étaient dissipées. Toutefois, et cela doit servir de mise en garde pour les producteurs d’énergie nucléaire et les responsables politiques, les avis se sont polarisés au cours des dernières années.

L’enquête constate que, globalement, l’opinion a basculé en faveur de l’énergie nucléaire : 29 % des personnes interrogées se disent plus favorables au lancement ou au renforcement d’un programme nucléaire dans leur pays qu’elles ne l’étaient il y a trois ans. Toutefois, près d’une sur cinq (19 %) déclare l’inverse.

« Les préoccupations quant à la sécurité énergétique, à la volatilité des cours des combustibles fossiles et au changement climatique font remonter la cote du nucléaire chez les consommateurs », observe Jean-Marc Ollagnier, Directeur Général Europe de l’activité Energie et Ressources d’Accenture. « Cependant, les responsables politiques et les producteurs d’énergie ne doivent pas considérer le consentement du public comme acquis. Les pouvoirs publics et le secteur énergétique doivent être conscients de la fragilité persistante de ce soutien au nucléaire. »

Alors que, dans leur grande majorité (88 %), les consommateurs estiment important pour leur pays de réduire la dépendance aux combustibles fossiles, ils ne sont que 43 % à penser que les énergies renouvelables ne peuvent pas à elles seules pallier la pénurie de ces derniers, 39 % étant de l’avis contraire. Plus de quatre consommateurs sur dix (43 %) voient dans l’énergie nucléaire un moyen de réduire les émissions de carbone à l’avenir, parmi lesquels 9 % appellent exclusivement à une intensification des programmes nucléaires pour lutter contre la dépendance aux combustibles fossiles, tandis que 34 % souhaitent un panachage du nucléaire et des énergies renouvelables.

Les consommateurs demandent plus d’information

Parmi les opposants à la production d’énergie nucléaire dans leur pays, les trois principales motivations tiennent à des inquiétudes concernant l’efficacité des solutions de retraitement des déchets (91 %), la sécurité des centrales (90 %) et leur démantèlement (80 %). Dans chaque cas, près de la moitié (45 %) de ces opposants déclarent que, s’ils étaient davantage informés sur ces trois aspects, ils pourraient changer d’avis, du moins dans une certaine mesure.

Un peu plus d’un quart seulement (28 %) des personnes interrogées se jugent bien ou très bien informées sur la politique nucléaire de leur pays, alors que près de trois quarts d’entre elles (72 %) déplorent une insuffisance, voire une absence totale d’information.

Manque de transparence des pouvoirs publics

« La transparence de l’information est le facteur le plus important du soutien des consommateurs et les résultats de notre enquête montrent que l’opinion publique peut évoluer de manière significative en fonction des informations disponibles », Lire la suite

Restructuration de la recherche climatique américaine

bulletins-électroniques.com, le 13 mars 2009

Restructuration de la recherche climatique américaine : vers une modélisation accrue des impacts et une meilleure prise en compte des sciences sociales

Du 2 au 7 mars 2009 s’est déroulée à Washington une semaine d’intenses préparatifs diplomatiques en vue de la conférence de Copenhague, laquelle devra jeter les bases du traité Post-Kyoto. Le Ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire, Jean-Louis Borloo, est venu rencontrer ses homologues américains ainsi que plusieurs Thinks Tanks, ces cercles de réflexion proches de l’Administration. Il était accompagné de Brice Lalonde, Ambassadeur en Charge des Négociations Climatiques. En marge de sa participation à des manifestations telles que le Stern Symposium (d’après Lord Nicolas Stern), M. Lalonde s’est rendu au Heinz Center où Bob Corell lui a présenté un modèle simulant les effets des engagements pris dans une négociation multilatérale sur la limitation des émissions de CO2.

Ce modèle, développé par le « Sustainability Institute », Ventana Systems et le MIT, baptisé « C-Roads » (« Climate Rapid Overview and Decision-support Simulator »), est un outil de simulation précisément destiné aux décideurs. Il permet de faire varier les émissions par zones géographiques (Etats-Unis, Chine, G8, etc.) et d’observer les phénomènes climatiques à l’échelle globale. La simulation faite par Bob Corell consistait à entrer dans le modèle tous les engagements de réduction des émissions pris aujourd’hui par les parties à la conférence de Copenhague. Effectuée en temps réel, celle-ci révèle que si tous les engagements étaient appliqués (une gageure en soi), la concentration en CO2 atmosphérique atteindrait plus de 600 ppm en 2100 (à comparer aux 900 ppm prévus par le GIEC dans un scénario « business as usual » et aux 450 ppm recommandés pour rester en deçà des 2°C d’augmentation de la température du globe). Si l’on en croit ces prévisions, il convient d’accentuer les préparatifs à l’inéluctable adaptation qui nous attend.

Au cours de la semaine précédant cette rencontre sortait le dernier rapport de l’Académie des Sciences traitant de la recherche américaine sur le changement climatique. Ce second rapport, intitulé « Restructuring Federal Climate Research to Meet the Challenges of Climate Change », projette les besoins futurs de la recherche américaine dans plusieurs domaines nécessaires à la prise de décision. Il prescrit le développement des capacités d’observation et de modélisation à l’échelle régionale – et décennale – l’accroissement des moyens de recherches sur l’adaptation et la vulnérabilité, le démarrage d’un programme d’évaluation périodique des impacts et des réponses apportées, et la transmission régulière d’informations scientifiques, d’outils et de prévisions aux décideurs. Le rapport conclut que le Climate Change Science Program (CCSP) doit impérativement élargir le champ des recherches fédérales à la prise en compte des impacts du changement climatique sur la société, tout en améliorant la recherche et la compréhension des causes et des processus qui s’opèrent.

Le comité de rédaction, présidé par Veerabhadran Ramanathan, du Scripps Institution of Oceanography, à San Diego, estime que le programme a jusqu’à présent été bridé par son manque de recherches dans les sciences sociales et par la césure entre recherche en sciences naturelles et en sciences sociales. Selon les auteurs du rapport, le CCSP devrait adopter une approche holistique, travailler de manière pluridisciplinaire et impliquer les décideurs ainsi que les autres parties prenantes.

Partant du constat que le changement climatique sera inévitable, Lire la suite

4ème semaine pour les alternatives aux pesticides : J-1 !

mdrgf.org, communiqué, le 20 mars 2009

Semaine sans Pesticides ça commence demain !! 4ème semaine pour les alternatives aux pesticides : J-1 !

Demain débutera la Semaine pour les Alternatives aux Pesticides, un événement issu de la société civile qui chaque année prend de l’ampleur et s’étend hors de nos frontières.
Du 20 au 30 mars, de multiples acteurs prouvent qu’on peut et qu’on doit se passer des pesticides.
76 000 tonnes de pesticides rien pour la France, soit 1/3 de la consommation de l’UE, et des conséquences néfastes pour la santé et l’environnement…heureusement beaucoup d’alternatives pour se passer de ces produits toxiques ! Nous le prouvons lors de la Semaine sans pesticides !

Las de se trouver confronter à des décideurs qui parfois ne l’entendent pas et à des industriels qui prétendent que sans pesticides nous risquons la famine, l’ACAP et ses partenaires, ont décidé de se prendre en main et de lancer la semaine pour les alternatives aux pesticides. Pourquoi cette Semaine ? Pour prouver que le progrès n’est pas dans la chimie de synthèse mais bien dans des systèmes alternatifs intelligents qui combinent une bonne dose d’observation, d’anticipation et de prévention, le tout associé à des techniques et un savoir-faire permettant de préserver l’Homme et son environnement.

Déjà près de 350 évènements rien qu’en France ! A la veille du lancement de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, nous recensons déjà près de 350 manifestations partout en France. 13 autres pays se joignent à la France durant cet événement (Belgique, Cameroun, Tunisie etc.). Des centaines d’organisations différentes proposent des actions variées et destinées à des publics diverses. L’ACAP se félicite de cette vitalité et de cette volonté forte de ses membres de prouver que de nombreuses alternatives aux pesticides existent et qu’il est temps de les développer à grande échelle.

Au programme de cet évènement unique : des conférences débats, des projections de film : « Pesticides, non merci », «BioAttitude sans Béatitude », « Nos enfants nous accuseront », «Herbe », « Homotoxicus», etc., des expositions, des spectacles , des visites de fermes et de jardins bio, des formations sur le jardinage, l’agriculture ou les espaces verts sans pesticides, de l’information ludique et instructive, des actions dans les écoles, collèges et lycées avec une information et la dégustation de produits bio, et bien d’autres événements encore près de chez vous !

Pour en savoir plus rendez-vous sur Lire la suite

Surfrider Foundation Europe : plage les 19, 20, 21 et 23 mars

Communiqué, Surfrider Foundation Europe antenne Gironde, le 18 mars 2009

L’antenne Gironde de l’association Surfrider Foundation Europe organise comme chaque année une opération de nettoyage de plage.

Cette année nous organisons des nettoyages sur différentes plages et notamment :
Jeudi 19/03/09 à partir de 10h00 à Hourtin-Plage avec environ 200 élèves de différents établissements scolaires girondins.

Vendredi 20/03/09 à partir de 10h00 à la Teste de Buch sur la plage de la Salie-Sud, avec environ 100 élèves de différents établissements scolaires girondins.

Samedi 21 & dimanche 22/03/09 à partir de 10h00 : nettoyage de plage sur la plage du Gressier au Porge, action grand public avec la participation également d’une centaine de jeunes de l’association Uniscité qui encadre des volontaires en service civil.
Une autre action est prévue le dimanche 22/03/09 à Libourne sur les rives de la Dordogne.

N’hésitez à nous contacter et surtout à venir participer !

Plus d’infos : Lire la suite

Communiqué – Le CET d’Audenge : le « Contre-Modèle »

Communiqué de Presse, le 18 mars 2009, Vigidécharges Audenge Marcheprime, SEPANSO Gironde

Le Centre d’Enfouissement Technique d’Audenge : le « Contre-Modèle »

Le déroulement des opérations prévu après fermeture du CET d’Audenge

Grâce à leur implication passée sur ce dossier CET d’Audenge, Vigidécharges Audenge Marcheprime et la SEPANSO Gironde ont été intégrées au comité de pilotage créé par l’équipe municipale, ce qui nous permet de :

– suivre l’étude complète du CET réalisée par un bureau d’étude délégué ANTEA

– donner notre avis sur les différents scénarii de réhabilitation proposés

– veiller au bon déroulement des travaux

La première réunion de lancement de l’étude a eu lieu fin novembre 2008.

Le dépôt de bilan d’EDISIT a changé la donne

Le dépôt de bilan de la société EDISIT a constitué un évènement majeur en ce début d’année perturbant le schéma annoncé des opérations. La société EDISIT qui avait déjà abandonné le centre depuis plusieurs semaines, s’exempte ainsi:

– des travaux de fermeture des derniers casiers (au moins 1,5 millions d’euros)

– de la post-exploitation (350 000 euros/an sur 30 ans) dont elle avait la charge.

L’actuelle municipalité avait formulé depuis plusieurs mois des demandes auprès de la préfecture pour que des mesures soient prises à l’encontre de l’entreprise exploitante pour qu’elle dépose les garanties financières en prévision d’une éventuelle liquidation. Or ce n’est qu’après le dépôt de bilan de la société EDISIT le 22 janvier 2009 que la préfecture entame les démarches pour faire assumer cette situation à la commune d’Audenge, ce qui aurait pour effet la mise sous tutelle de la commune.

En effet la commune d’Audenge est titulaire de l’arrêté d’exploitation c’est-à-dire le responsable « légal » malgré l’exploitation par une société privée. Elle se voit aujourd’hui en charge d’assumer dans un premier temps les travaux de fermeture d’urgence des trois casiers encore ouverts, les travaux de connexion aux réseaux de récupération des biogaz et des lixiviats et les travaux de couverture, puis assurer la post-exploitation sur 30 ans et enfin assurer la réhabilitation complète du site pour stopper les pollutions qui en émanent.

Conséquences immédiates

Les audengeois se retrouvent donc confrontés à une situation critique autant par les nuisances générées par l’abandon du site que par un surcoût financier annoncé.

Le rôle des associations

Les associations ont pour objectif de veiller à:

une véritable réhabilitation du CET d’Audenge pour préserver les habitants et l’environnement du Bassin d’Arcachon.

la réalisation d’un futur centre de valorisation et de traitement des déchets exemplaires uniquement dédié à notre territoire.

la mise en place d’une politique de gestion durable des déchets sur le Bassin d’Arcachon et le Val de l’Eyre ayant pour but de diminuer significativement les déchets à la source.

Dans le dossier du C.E.T. d’Audenge, les associations ont été intégrées à ce travail de suivi par la nouvelle équipe municipale. Nous attendons les conclusions du bureau d’étude ANTEA pour émettre nos conclusions par rapport à l’exploitation du site, ses dysfonctionnements et mener des recommandations et actions en conséquence.

Cependant, nous attendons toujours la Commission d’Information et de Surveillance (CLIS) où nous siégeons, pour faire le bilan de l’année 2007 et qui devait avoir lieu en 2008. Les courriers Lire la suite

Thomas Friedman : 2008 l’année du grand bouleversement

contreinfo.info, le18 mars 2009, Thomas Friedman

Publication originale New York Times, traduction Contre Info

L’année du « grand bouleversement »

Ce que cette crise nous annonce, écrit Thomas Friedman, c’est que « Mère Nature et le marché » viennent de heurter un mur. L’éditorialiste du New York Times, pourtant jusqu’alors fervent apôtre de la mondialisation, semble transfiguré par cette révélation aveuglante qui l’a frappé sur son chemin de Damas. Ce nouveau – et fort inattendu – converti le clame désormais haut et fort. L’année 2008 sera celle du « Grand Bouleversement », celle où le monde aura pris conscience que le modèle de croissance non soutenable qui est le nôtre doit être radicalement transformé. Bienvenue au club.

Par Thomas Friedman, New York Times, 7 mars 2009

Quittons aujourd’hui le cadre habituel de l’analyse de cette crise économique, pour aborder un questionnement radical : Et si la crise de 2008 représentait quelque chose de beaucoup plus fondamental qu’une grave récession ? Et si elle nous annonçait que l’ensemble du modèle de croissance que nous avons créé au cours des 50 dernières années n’est tout simplement pas viable économiquement et écologiquement, et que l’année 2008 est celle où nous avons heurté un mur – celle où Mère Nature et le marché nous on dit tous deux : « assez. »

Nous avons créé un système de croissance qui dépend de la construction de toujours plus de magasins qui vendent de plus en plus de produits fabriqués par de plus en plus d’usines en Chine, alimentées en électricité par de plus en plus de charbon, qui cause de plus en plus de changements climatiques, mais permettent à la Chine de gagner de plus en plus d’argent pour acheter de plus en plus de bons du Trésor US qui permettent aux américains de disposer de plus en plus de fonds pour construire de plus en plus de magasins qui vendent de plus en plus de produits qui dont la fabrication emploie de plus en plus de Chinois …

Nous ne pouvons plus faire cela.

« Nous avons créé une manière d’élever le niveau de vie que nous ne pouvons pas transmettre à nos enfants », déclare le physicien et expert du climat Joe Romm, qui anime l’indispensable blog climateprogress.org. Nous nous sommes enrichis en épuisant tous nos stocks naturels – l’eau, les hydrocarbures, les forêts, les rivières, les poissons et les terres arables – et non en créant des flux renouvelables.

« Cette explosion de richesse que nous avons créées a été permise par ce comportement de rapaces », ajoute Romm. « Mais il ne peut que s’effondrer, à moins que des adultes ne se lèvent pour dire : « Tout ceci, c’est une escroquerie pyramidale. Nous n’avons pas généré de vraies richesses, et nous détruisons un climat où il fait bon vivre … la véritable richesse, c’est quelque chose que vous pouvez transmettre afin que d’autres puissent en profiter. »

Plus d’un milliard de personnes manquent d’eau aujourd’hui ; dans les tropiques, la déforestation détruit chaque année une surface de la taille de la Grèce ; plus de la moitié des pêcheries du monde sont surexploitées ou utilisées à leur limite.

« De la même façon que quelques économistes isolés nous avaient averti que nous vivions au-delà de nos moyens et de la valeur de nos actifs financiers, les scientifiques nous avertissent que nous vivons au-delà de nos moyens écologiques et surexploitons notre patrimoine naturel », affirme Glenn Prickett, Vice Président de Conservation International qui, comme les écologistes l’ont fait, prévient que « Mère Nature ne fait pas de renflouements. »

Paul Gilding, l’expert australien des questions environnementales, est l’un de ceux qui m’ont mis en garde depuis longtemps. Voici comment il nomme ce moment où Mère Nature et le Père Avidité ont Lire la suite

Projet d’AMAP à Blaye : réunion publique le jeudi 19

Sud-Ouest, le 18 Mars 2009

CONSOMMATION. Les Amap séduisent de plus en plus de monde. Demain, Blaye pourrait avoir la sienne

Manger sain et bon marché au fil des saisons

Dans les Amap, la vente se fait directement du producteur au consommateur, qui vient chercher ses légumes de façon régulière.

De la terre à l’assiette : tel est le sujet de la réunion publique qui se tiendra salle Liverneuf demain jeudi à 20 h 30. Une réunion qui devrait déboucher sur la création à Blaye d’une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) Un titre qui indique également bien ce qui constitue le principe des Amap.

L’idée est née il y a quelques mois en Blayais. Tassadit Frappé, bientôt suivie par Virginie Fruchet et Jacqueline Zolla, ont décidé d’appeler cette nouvelle Amap « Au fil des saisons ». Elles sont en relation avec des producteurs de Saint-Ciers-de-Canesse, les établissements Dalongeville, qui sont d’ailleurs déjà connus sur le marché de Blaye où ils viennent régulièrement.

Ils seront présents à la réunion de jeudi et répondront aux questions. « Logiquement, pour bien fonctionner, nous devrions être une trentaine d’adhérents », précise Tassadit Frappé.

Triple intérêt

Edmée Neboit, conseillère municipale de la ville, adhère depuis un an à une Amap de Berson. L’intérêt pour elle est triple : « Il s’agit de manger sain car le producteur est en bio, d’acheter des produits de la région, ce qui évite les pollutions des transports et enfin, de ne pas utiliser d’emballages inutiles. »

Pour Edmée Neboit, appartenir à une Amap, c’est être un « consomm’acteur ». « C’est un engagement citoyen. Non seulement écologique puisque les produits sont sans pesticides, sans engrais, que nous évitons ainsi les transports de denrées et les emballages, mais aussi nous nous engageons vis-à-vis du producteur, nous sommes solidaires. » En effet, dans une Amap, les adhérents payent à l’avance le producteur, elle est donc d’abord basée sur une solidarité économique avec celui-ci.

Consommer autrement

Adhérer à une Amap, c’est également Lire la suite

Croisade judiciaire contre les antennes-relais

journaldelenvironnement.net, Francesco Martucci, envirodroit-europe.net, le 17 mars 2009

Croisade judiciaire contre les antennes-relais

Plusieurs décisions récentes limitent la possibilité pour les opérateurs téléphoniques d’implanter des antennes-relais. Motif: le risque sanitaire encouru par les populations riveraines constitue un trouble anormal de voisinage.

Une jurisprudence se forme-t-elle sur les antennes-relais ? Le 4 février 2009, la cour d’appel de Versailles a confirmé le jugement du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre du 18 septembre 2008 ordonnant à Bouygues Telecom de démanteler un mât d’antenne-relais afin de faire cesser le préjudice moral résultant de l’angoisse subie par les riverains, en raison de l’«exposition à un risque sanitaire» constitutive d’un trouble anormal de voisinage.
C’est à cet arrêt que le jugement du TGI de Carpentras, en date du 16 février 2009, se réfère pour condamner SFR au démontage d’antennes en raison du trouble anormal de voisinage causé par l’installation.

Enfin, le 5 mars 2009, le juge des référés du TGI d’Angers a ordonné à la société Orange d’interdire l’installation d’une antenne-relais au motif qu’un «risque sanitaire pour les populations riveraines» était caractérisé.

Dans les décisions de la Cour d’appel de Versailles, des TGI de Nanterre et de Carpentras, les juges fondent leur raisonnement sur l’article 544 du code civil, qui indique notamment que «la propriété est le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé dans les lois ou les règlements». Dans l’application de cet article, la Cour de cassation a traditionnellement consacré le principe selon lequel nul ne doit causer à autrui un trouble anormal de voisinage. Peu importe que les antennes-relais respectent les normes en vigueur et qu’elles aient été autorisées par l’autorité administrative. Seul compte ici qu’un trouble anormal soit causé.
Or, et c’est là la novation de ces décisions, le trouble anormal de voisinage a été caractérisé au motif que le requérant a établi que l’antenne-relais présente «un risque potentiel» pour la santé. Le «risque sanitaire» peut donc constituer, au gré des espèces, un trouble anormal de voisinage.
Risque sanitaire et angoisse subie

La cour d’appel, et dans une moindre mesure le TGI de Carpentras, consacrent une longue partie des motifs au débat relatif à la dangerosité potentielle des antennes-relais sur la santé. Les thèses scientifiques et juridiques en présence sont exposées avec soin. Les juges soulignent également que dans d’autres Etats (Autriche, Italie, Pologne, mais aussi Russie, Chine et Lichtenstein!), le législateur, l’administration, voire le juge, se fondent sur des normes plus contraignantes que celles retenues en France pour apprécier cette dangerosité. La cour d’appel de Versailles ajoute que «si la réalisation du risque reste hypothétique, il ressort de la lecture des contributions et publications scientifiques produites aux débats et des positions législatives divergentes entre les pays, que l’incertitude sur l’innocuité d’une exposition aux ondes émises par les antennes-relais, demeure et qu’elle peut être qualifiée de sérieuse et raisonnable».

Ainsi, les particuliers «qui ne peuvent se voir garantir une absence de risque sanitaire généré par l’antenne-relais (…) à proximité immédiate de leur domicile familial, justifient être dans une crainte légitime constitutive d’un trouble». Afin de faire cesser «le préjudice moral résultant de l’angoisse créée et subie» du fait de l’installation de l’antenne, l’opérateur doit procéder au démantèlement.

Ces décisions sont-elles fondées sur le principe de précaution ? Lire la suite

Les 10 indicateurs clés de l’environnement.

actualites-news-environnement.com, Pierre Melquiot, le 11 mars 2009

Les 10 indicateurs clés de l’environnement.

En terme de dégradation de l’environnement, les Français sont 52% à s’inquiéter du réchauffement de la planète (et l’effet de serre), 40% de la pollution de l’air, et 39% de la pollution de l’eau.

Le Service de l’observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable (anciennement l’Ifen) a publié ses 10 indicateurs clés de l’environnement.

Ces 10 indicateurs clés de l’environnement concernent : la pollution de l’air en milieu urbain, la pollution de l’eau par les nitrates, la perte de biodiversité avec les oiseaux communs, l’occupation des sols, la consommation de matières, les déchets municipaux, l’effet de serre et les émissions de gaz à effet de serre (GES), les énergies renouvelable, les dépenses pour la protection de l’environnement, et les préoccupations des Français en matière de dégradation de l’environnement.

Indicateurs clés de l’environnement et pollution de l’air en milieu urbain : La qualité de l’air des villes françaises s’est globalement améliorée depuis 2000, au vu des teneurs de 4 polluants. La baisse des concentrations en SO2 contribue beaucoup à cette amélioration. À l’opposé, les teneurs en ozone (O3) restent au-dessus de leur niveau de 2000. Les concentrations en NO2 sont en légère baisse, surtout dans les agglomérations de plus d’un million d’habitants. Aucune tendance significative n’est observée pour les particules PM10. La dégradation observée en 2003 est attribuable à des conditions météorologiques particulières. Source : SOeS, d’après données BDQA (Dom inclus).

En terme de dégradation de l’environnement, les Français sont 52% à s’inquiéter du réchauffement de la planète (et l’effet de serre), 40% de la pollution de l’air, et 39% de la pollution de l’eau.

Indicateurs clés de l’environnement et pollution par les nitrates des cours d’eau : Les nitrates proviennent de l’utilisation des engrais en agriculture et dans une moindre mesure des rejets des stations d’épuration. Après deux décennies de détérioration, la qualité des cours d’eau vis-à-vis des nitrates est relativement stable depuis 1990. La moitié environ des points de mesure est classée en bonne ou très bonne qualité. La proportion des points en médiocre et mauvaise qualité oscille autour de 17 %. Source : agences de l’Eau (France métropole).

Indicateurs clés de l’environnement et biodiversité avec les oiseaux communs : Les populations d’oiseaux communs s’affaiblissent depuis 1989 : la tendance générale d’évolution des 65 espèces suivies est de -18 %. Elle traduit le déclin des espèces agricoles (-28 %), sensibles à la dégradation des habitats, des espèces des milieux bâtis (-27 %) et forestiers (-18 %). Les espèces généralistes s’adaptent mieux et progressent (+10 %). Les mêmes tendances s’observent en Europe. L’objectif de l’Europe et de la France est de stopper la perte de biodiversité à l’horizon 2010. Source : Muséum national d’histoire naturelle (France métropole).

Indicateurs clés de l’environnement et occupation des sols : En 2006, les surfaces artificialisées occupent 5 % du territoire. Zones industrielles ou commerciales, tissu urbain discontinu et infrastructures de transport s’accroissent depuis 1990, consommant beaucoup d’espace et fragmentant les milieux. Cet étalement se fait principalement aux dépens des terres agricoles, qui représentent 60 % des surfaces en 2006. Les forêts et autres milieux naturels occupent 34 % du territoire, les surfaces en eau 1 %. Source : UE-SOeS, Corine Land Cover 2006 (France métropole).

Indicateurs clés de l’environnement et consommation de matières : L’intensité de matières a baissé de 23 % depuis 1990, traduisant un moindre besoin en matières pour produire une même quantité de valeur ajoutée. Cependant, les matières consommées n’ont pas diminué en seize ans, Lire la suite

Les végétariens sont moins touchés par le cancer

lefigaro.fr, Anne Jouan, le 17 mars 2009

Les végétariens sont moins touchés par le cancer

Si les végétariens ont un régime alimentaire plus sain pour l’organisme, ils sont aussi généralement non-fumeurs, ne boivent pas d’alcool et pratiquent une activité physique régulière. L’incidence du cancer diminue de 11% chez les personnes qui ne consomment pas de viande. Toutes les pathologies sont concernées à l’exception de celles du colon et de la prostate.

Le régime végétarien serait un rempart contre le cancer. C’est ce qui ressort d’une étude publiée par une équipe d’épidémiologistes de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) dans The American Journal of Clinical Nutrition.

Son principal auteur, le professeur Timothy Key, a passé au crible les comportements alimentaires de 63 500 hommes et femmes britanniques depuis les années 1990. Il en ressort que l’incidence de cancer en général est moins élevée – de l’ordre de moins 11 % – chez les personnes qui ne consomment pas de viande. Tous les cancers, quelle que soit leur localisation – seins, poumons, cerveau, foie, gorge… -, sont concernés par cette diminution, sauf paradoxalement ceux du côlon (pour les deux sexes) et de la prostate chez l’homme.

«C’est normal, relève Bernard Guy-Grand, vice-président de l’Institut français pour la nutrition (IFN) et ancien chef de service à l’Hôtel-Dieu (Paris). Généralement les végétariens ne fument pas, ne boivent pas et pratiquent une activité physique, autant d’éléments connus pour leurs effets protecteurs en matière de cancer.» Une analyse confirmée par Marina Touil­laud, docteur en santé publique à l’Inserm, spécialisée en nutrition, hormones et cancer. «Si l’incidence du cancer du poumon est divisée par trois pour les végétariens, c’est tout simplement parce qu’ils ne fument pas !», observe la chercheuse.

La nouveauté de cette étude, c’est de montrer que, malgré tout, les végétariens présentent plus de risques que les autres de souffrir d’un cancer colorectal alors que l’on a longtemps pensé que ce type de cancer était dû notamment à une consommation excessive de viande rouge.

Biais statistique

«Ces résultats sont pour le moins surprenants, déclare au Figaro le Dr Nadia Slimani, du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) de Lyon. Selon elle, le nombre de cas de cancer du côlon de la population étudiée est trop faible (62 cas) pour en déduire que les végétariens sont moins sujets que les autres à ce cancer. Ces résultats seraient donc imputables à un biais statistique. «Sans compter que l’étude ne prend pas en compte des facteurs comme l’alcool ou la pratique d’une activité physique alors que l’on sait pertinemment qu’ils peuvent jouer un rôle pour le cancer colorectal», tempère encore Mazda Jenab, du Circ.

Un point de vue que partage Marina Touillaud, de l’Inserm, qui insiste : «On sait que la consommation de viande rouge augmente le risque de cancer colorectal, que le poisson fait baisser ce risque et que la viande blanche ne le modifie pas.» Sur ce point, les résultats de l’étude britannique ne sont donc pas significatifs.

Il convient de s’en tenir à ce que l’on sait déjà en matière de viande rouge. En 2007, l’Institut national du cancer (l’Inca) et l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) relevaient que la consommation de viande rouge et de charcuterie est associée à une augmentation du risque de cancer colorectal.

L’Inca estimait que le risque de cancer colorectal est augmenté de 29 % par portion de 100 g de viande rouge consommée par jour et de 21 % par portion de 50 g de charcuterie consommée quotidiennement. Plusieurs mécanismes peuvent expliquer ce phénomène : Lire la suite

Le bêtisier du développement durable

mediapart.fr, Jeanne Arty, le 16 Mars 2009

Le bêtisier du développement durable

 « Le terme [développement durable] est tellement large, mis à toutes les sauces, qu’à l’exemple de Monsieur Jourdain, tout le monde peut le revendiquer. Et puis, c’est vrai, c’est un concept à la mode. Tant dans le monde des entreprises que dans tout débat de société. Et alors ? De tout temps, les marchands ont su récupérer les bons slogans. »

Michel Edouard Leclerc, Le Nouvel économiste, 26 mars 2004.

 « L’EPR et la voiture électrique sont les deux mamelles du développement durable. (…) En bref, le Grenelle de l’environnement s’est progressivement placé sous l’influence de Malthus et des tenants d’un dirigisme vert tendu vers la décroissance. Il doit être remis au service de l’économie… »

Nicolas Baverez, économiste, Le Point, 27-11-2008.

 « La Mafia sicilienne se met au développement durable. Cosa Nostra a décidé de se lancer dans le contrôle du cycle entier du traitement des ordures ménagères en Sicile. Son objectif, écrit « Il Sole 24 Ore » dans une enquête consacrée à la toute dernière activité de la Mafia sicilienne, c’est d’obtenir une part des 6 milliards d’euros d’investissements prévus au cours des vingt prochaines années dans les infrastructures et les services liés au traitement des ordures, et des 392 millions de fonds de l’Union européenne consacrés au tri sélectif. »

Les Échos, 7-11-2008.

 « Autre avantage [d’augmenter la vitesse] : être toujours plus éco-mobile car la vitesse réduit la consommation globale d’énergie et plus encore les émissions de CO2. »

« Succès de la campagne d’essais pour une vitesse commerciale à 360 km/heure », Temps réel, lettre d’information de la SNCF, 24-10-2008.

 « Nous sommes à l’aube d’une période passionnante pour l’industrie automobile (…) C’est le cas grâce à vous, aux chercheurs, aux industriels, aux consommateurs, à la société civile, aux ONG environnementales. (…) Il s’agit d’une véritable dynamique de croissance. Une croissance durable, une croissance riche en emplois, une croissance respectueuse de l’environnement, bénéfique à tous et économe de nos ressources. Je suis venu aujourd’hui vous proposer que la voiture, symbole de la croissance et de la prospérité d’hier, soit aussi le vecteur de la croissance de demain. »

Nicolas Sarkozy au Salon de l’automobile (9-1-2008).

 « On se gargarise tellement du terme développement durable qu’il finit par me donner la nausée. Quand je vois ceux qui veulent faire un grand prix de F1 aux portes de Paris sous le signe du développement durable, je dis « halte au feu »! »

Nicolat Hulot, Libération, 19-9-2008.

 « Ce que nous avons su faire il y a plusieurs décennies pour le nucléaire, nous allons le faire pour le développement durable. (…) Le développement durable, c’est pas moins de croissance, c’est plus de croissance !»

Nicolas Sarkozy, le 20 mai 2008 à Orléans.

 « Les Verts devraient savoir que dans « développement durable », il y a d’abord développement. Renoncer à l’autoroute A24, c’est un crime contre l’économie ! »

Bruno Bonduelle, patron du groupe Bonduelle et président de la Chambre de commerce et d’industrie de Lille, La Voix du Nord, 30-10-2007.

 

 

 « L’épuisement des ressources naturelles n’est pas une fatalité ; c’est un catalyseur d’innovations pour imaginer de nouveaux produits et gagner de nouveaux marchés. Lire la suite

Enquête : Ce qui dérègle nos hormones

lunion.presse.fr, Yves Sciama, le 16 mars 2009

Enquête : Ce qui dérègle nos hormones

L’appareil reproducteur humain est-il en train de devenir fou ? C’est un fait en tous les cas aussi établi qu’inquiétant.

Quelque chose sème le chaos dans notre système reproducteur. Il ne s’agit pas de la génétique. Parce que tous les dérèglements observés se sont produits en l’espace de deux ou trois générations, ce qui est bien trop court pour une dérive aussi radicale. S’il n’y a pas d’absolues certitudes, il existe « une suspicion extraordinairement forte » que le responsable de tous ces troubles soit la pollution chimique qui déréglerait nos hormones. Les hormones ? Une vaste famille de substances par lesquelles un grand nombre d’organes et de cellules se synchronisent et se « parlent ». Le système hormonal (on dit aussi endocrinien) est, avec le système nerveux, un des deux mécanismes de communication de l’organisme – une communication qui semble désormais brouillée par les milliers de produits chimiques apparus dans notre environnement au cours des cinquante dernières années. Brouillée comment ? Tout simplement par la ressemblance entre les composés chimiques créés par l’homme et les hormones. On peut comparer les hormones à des clés, dont le rôle est de déverrouiller des serrures situées dans nos cellules. Une fois la « serrure » ouverte, la cellule effectue une action particulière : elle grandit, meurt, se contracte, sécrète, entre en sommeil, etc. Or, ces « serrures » – de leur vrai nom des récepteurs – semblent être insuffisamment sélectives : depuis une vingtaine d’années, on découvre que de nombreuses « clés » qui ne leur sont pas destinées parviennent à s’y introduire, les ouvrant ou les bloquant, selon les cas. Le groupe de Virginie Rouiller-Fabre, dirigé par le professeur René Habert, a ainsi exposé pendant trois jours seulement des testicules fœtaux humains à un phtalate, un plastifiant largement produit par l’industrie et désormais omniprésent dans le sang humain. Résultat ? la mort de 42 % des cellules germinales, c’est-à-dire les cellules qui donneront plus tard les spermatozoïdes. Le fait que les troubles se manifestent des décennies après la contamination responsable (cancer chez l’adulte à la suite d’une exposition fœtale, par exemple) fait de l’étude des perturbateurs endocriniens un véritable casse-tête. L’individu a absorbé d’innombrables substances. Pollution urbaine, cigarette, alcool, pesticides… pour ne rien dire des différents rayonnements. Il y a dans tout cela des milliers d’agents potentiellement dangereux. Ce qui signifie que démontrer la responsabilité d’une substance donnée dans un tel capharnaüm n’est pas simple. Sans compter que deux autres spécificités des hormones compliquent la tâche des chercheurs. Ces produits ont parfois des effets seulement lors de Lire la suite

30 000 m² de panneaux solaires : 172 agriculteurs s’associent

lesechos.fr, Matthieu Quiret, le 17 mars 2009

Veaux, vaches, cochons et… électricité

Un regroupement de 172 fermes aveyronnaises mise sur le développement durable de leur filière depuis quinze ans. Un beau succès.

Depuis l’automne dernier, 30.000 mètres carrés de panneaux solaires ont habillé les toits des fermes adhérentes au projet. Les professionnels des départements voisins sont venus constater la « vague bleue ».

Je m’intéressais depuis longtemps aux énergies renouvelables sans oser franchir le pas individuellement. Grâce à notre action collective, c’est devenu bien moins compliqué. » Depuis un mois, Philippe Mouly est éleveur mais aussi producteur d’énergie. Pas grand-chose, une vingtaine de kilowattheures fournis par 175 mètres carrés de panneaux photovoltaïques installés sur le toit de sa grange. Mais l’agriculteur est conquis, il prévoit déjà de recouvrir une autre étable dans quelques mois. Son cas est loin d’être marginal, les panneaux poussent dru dans les beaux vallons bocageux de l’Aveyron. Depuis l’automne dernier, au total 172 fermes se sont drapées de 30.000 mètres carrés de bleu. Les plus prudents ont fait un bout d’essai d’une dizaine de kilowattheures, les plus ambitieux ont visé la centaine. L’affaire a fini par s’ébruiter. Le bourg de Rieupeyroux, d’où est partie la contagion, voit désormais défiler les agriculteurs des départements voisins, venus constater le phénomène. Et d’autres projets fleurissent à l’orée du printemps.

Déjà sensibilisés

« L’énergie renouvelable pourrait représenter une bonne part de nos revenus dans une douzaine d’années », espère Pierre Bastide, l’un des initiateurs de l’aventure. L’homme est tombé dans la marmite du développement durable depuis plus de quinze ans. A l’époque, les 680 éleveurs de veaux de la région se mobilisent pour enrayer la baisse de qualité de leur viande, qui menace de faire fuir les clients italiens. L’interprofession s’organise pour décrocher un Label Rouge qui récompense la qualité si particulière de cette chair rosée. Pierre Bastide propose alors à quelques centaines d’éleveurs d’aller encore plus loin dans le développement raisonné de la filière. Ils fondent la société SA4R et négocient un partenariat à long terme avec le responsable boucherie d’Auchan qui aujourd’hui satisfait toujours les deux parties. Les 158 actionnaires de la société (pour 289 éleveurs simplement fournisseurs) doivent s’engager à passer plus de deux journées par an dans un supermarché pour promouvoir leur viande au contact des consommateurs. « Les Français sont habitués à la viande blanche de veau, nous devions leur prouver l’attrait de notre viande rosée », explique Pierre Bastide. L’effort a payé, la SA4R comptabilise 21 millions d’euros de chiffre d’affaires et les éleveurs veulent approfondir la démarche.

Aide européenne

« C’est le contact permanent avec les consommateurs qui nous a incités à investir dans les énergies renouvelables. Nous pensons que ce sera un argument de vente supplémentaire très précieux quand l’escalope sera touchée par l’inflation », explique Pierre Bastide. Une réflexion qui a convaincu 70 actionnaires de SA4R de se lancer dans l’aventure du photovoltaïque. Ils fondent ainsi une structure de dette, la société Adder, pour porter un prêt sur quinze ans contracté auprès du Crédit Agricole. Il couvre 80 % de l’investissement de 16,6 millions d’euros. Le reste est apporté par un prêt de chaque éleveur sur douze ans. Les toits appartiennent à Adder qui touche le tarif subventionné d’EDF et reverse un fermage à ses actionnaires. « C’est sans risque pour nous, car le loyer couvre notre emprunt », précise Philippe Mouly. D’autant que la loi garantit un tarif de rachat d’EDF Lire la suite

SAFER Aquitaine : L’urbanisation « mange » trop de terres

aqui.fr, GG, le 12 mars 2009

L’urbanisation « mange » trop de terres

La crise actuelle n’est pas sans conséquences sur les prix du foncier et sur le volume des transactions, mais le mouvement est limité par les immenses besoins de terre et d’espace qui se manifestent. Au point que l’on est en droit de s’interroger sur les conséquences de la destination de la terre à d’autres fins que celle de la production alimentaire. C’est ce que soulignait la Safer Aquitaine Atlantique à Bordeaux dans le cadre du Salon des collectivités

« Le foncier est de plus en plus convoité« , soulignait le président de la SAFERAA, Francis Massé. En Gironde, ce marché est toujours dominé par les non agriculteurs, mais il régresse toutefois de 25 % en 2008 en raison de l’effondrement du marché des résidences. Néanmoins les prix restent les mêmes. Le marché des agriculteurs progresse de 8% en surface, mais baisse de 12 % en valeur. Les acquisitions des étrangers sont quant à elles en net recul depuis deux ans et ne représentent que 0,2% des acquisitions et 0,7% des surfaces. Cela n’empêche pas que les achats des Britanniques demeurent les plus nombreux. Selon Hervé Olivier, directeur de la Saferaa en Gironde, « les prix baissent, mais les gens achètent » et l’on peut donc rester optimiste. Néanmoins l’activité est en forte baisse au début de cette année.

Perdues pour l’alimentaire

Cependant au-delà d’une conjoncture qui pourrait n’être que passagère, on se trouve en face d’un mouvement profond « d’artificialisation » des terres. Ainsi que le précisait Magali Fronzes, en Gironde, en huit ans, 7500 hectares ont perdu leur vocation originelle pour entrer dans le domaine de l’urbanisation. Ce changement de vocation du sol se manifeste surtout autour de Bordeaux, dans le Bassin d’Arcachon ainsi que rive droite de la Garonne, le long de l’axe Bordeaux-Langon. Si le mouvement se poursuit, ce sont ainsi 25 000 hectares qui seraient ainsi détournés de l’agriculture ou des espaces naturels en Gironde. Le phénomène ainsi que l’expliquait Robert Levesque (Terre d’Europe, cabinet d’études de la FNSAFER), n’est pas seulement girondin : il est national est même planétaire. En France « la consommation d’espace s’accélère. Elle est de 200 ha par jour, et entre 2005 et 2007 72 000 ha ont été absorbés. Cinq millions d’hectares sont désormais urbanisés, soit 9% du territoire français ce qui selon R. Levesque « correspond à 20% des surfaces agricoles professionnelles. » Une prospective à l’horizon 2050 indique que 2 300 000 ha pourraient être nécessaires, soit 8 à 10 % des surfaces agricoles « dont les meilleures terres ». Au plan mondial,300 à 400 millions d’ha supplémentaires pourraient être « artificialisés ». D’où un risque de prélèvement sur le potentiel mondial de production alimentaire au moment où la population du globe atteindra 9 milliards d’habitants. Des conséquences, estime R.Levesque, sont également à craindre en matière de réchauffement climatique, d’absorption du carbone, de rendements agricoles. Un sujet de méditation pour Lire la suite

DD : l’idéologie du XXIe siècle

scienceshumaines.com, Edwin Zaccaï, Grand dossier N° 14, mars 21009

Développement durable : l’idéologie du XXIe siècle

L’environnement est maintenant au centre des préoccupations politiques. De l’écologie profonde au mouvement de la décroissance, en passant par les promoteurs du développement durable, nombreux sont ceux qui souhaitent rompre avec les modes de consommation actuels.

«Une raison pour laquelle l’environnement a tant changé au XXe siècle est que – d’un point de vue écologique – les idées et politiques dominantes ont très peu changé», écrit John R. Mc Neill dans sa synthèse sur l’histoire environnementale (1). La primauté accordée à la croissance, la confiance dans les progrès techniques ou encore l’importance de la consommation ont eu des conséquences majeures sur l’environnement. À l’inverse, les effets réels de l’environnementalisme, qui se diffusera de plus en plus à partir des années 1960, resteront mineurs. L’écart entre l’impact des activités humaines sur l’environnement et les objectifs annoncés pour sa protection irriguera profondément l’environnementalisme. Il deviendra tour à tour dénonciateur, prophétique, moral, mais aussi pratique, mobilisateur ou politique.

Il est évident que de nombreux groupes humains ont par le passé modifié leur milieu, parfois à leur détriment. Depuis les Aborigènes d’Australie pratiquant un brûlis lourd de conséquences sur la faune et la flore, jusqu’à l’érosion massive de sols générant le Dust Bowl, ces tempêtes de poussière qui touchèrent pendant près d’une dizaine d’années la région des grandes plaines des États-Unis durant les années 1930, en passant par la déforestation des régions méditerranéennes dans l’Antiquité, la liste est longue et recouvre toutes les époques. Toutefois, l’impact de l’activité humaine sur l’environnement au XXe siècle reste sans précédent. Cette ampleur inédite est majoritairement due à deux facteurs: les capacités techniques et énergétiques (la consommation d’énergie a été multipliée par plus de 12 au XXe siècle) et l’augmentation de la population (multipliée par quatre durant la même période). De plus, le début de l’âge atomique augmente les préoccupations envers le pouvoir destructeur des techniques, tandis que la croissance démographique nourrit des raisonnements néomalthusiens.

Ces craintes latentes vont interagir avec les différents courants de l’écologie scientifique qui se sont élaborés à partir du milieu du XIXe siècle. Le mot œkologie, science des relations de l’organisme avec son environnement, est ainsi forgé dès 1866 par le biologiste Ernst Haeckel. Dans les décennies qui suivent, un certain nombre de scientifiques, que l’on nommera aussi écologues, élaboreront ce champ (2).

À la même époque, des aires protégées en vue de la conservation de la nature sont créées. Dans les pays colonisés, et singulièrement en Afrique, les milieux de chasseurs ainsi que l’agronomie tropicale influenceront durablement la vision de l’environnement et de sa protection. En Europe et aux États-Unis se constituent des sociétés de naturalistes, d’observation des oiseaux ou de pêcheurs, qui seront des noyaux actifs de l’environnementalisme. Un précurseur de l’éthique environnementale aux États-Unis, Aldo Leopold, perçoit dès la fin des années 1940 les potentialités que recèle le goût croissant d’une population de plus en plus urbaine et au pouvoir d’achat en augmentation pour des loisirs orientés vers la nature. Le sociologue américain Ronald Inglehart émettra quant à lui une théorie encore discutée aujourd’hui sur la montée de valeurs «immatérielles» dans les sociétés postindustrielles: les individus se tourneraient vers des biens dépassant la première nécessité et vers des valeurs nouvelles comme la protection de l’environnement. Mettant en lumière les impacts importants de l’usage des pesticides et appelant à de nouvelles régulations des techniques qui respectent les écosystèmes, la biologiste Rachel Carson publie en 1962 Printemps silencieux, livre à grand succès qui lancera l’environnementalisme aux États-Unis.

L’effet Mai 68

En France, on considère que c’est Mai 68 qui catalyse la naissance de l’écologie politique. Lire la suite

Epandages sauvages de pseudo-composts en Gironde

ecoloinfo.com, Agnès , le 5 mars 2009

Epandages sauvages

Les habitants de trois bourgs du nord Gironde (Asques, Saint-Romain la Virvée et Cubzac) se seraient volontiers passés d’un tel cadeau de Noël. C’est en effet dans le courant du mois de décembre et totalement par hasard qu’ils ont eu connaissance d’un projet déjà bien entamé, d’épandages de composts devant être réalisés sur leurs communes.

Où le hasard fait bien les choses

Alors qu’il attendait d’être reçu en rendez-vous à la mairie, un habitant de la commune d’Asques a mis son temps à profit pour feuilleter un dossier de Déclaration d’Utilité Publique concernant un projet d’épandage de composts. C’est parce qu’il avait déjà eu à subir des nuisances inhérentes à de précédents épandages de boues et de résidus que ce citoyen a cherché à se renseigner davantage sur ce projet et qu’il a finalement touché du doigt le gros point noir du dossier : la nature de ces “composts”.

La situation est la suivante : certains propriétaires de terres sur les communes d’Asques, Saint-Romain la Virvée et Cubzac ont signé des conventions d’épandage de compost avec SEDE Environnement, filiale de Veolia, Jusque là rien d’anormal, chacun disposant comme il le désire de ses terres.

Des coteaux, proches de Saint-Romain la Virvée

C’est néanmoins autour de la dénomination du terme de “compost” que les habitants des communes concernées bloquent. Selon eux et après enquête (notamment dans les propres analyses du dossier de Déclaration d’Utilité Publique), ce qui est abusivement nommé du compost serait en réalité un assemblage des boues de stations d’épuration (industrielles ou de collectivité), mélangées à des produits de désencrages d’imprimerie, des fientes de poulets d’élevage industriel (en provenance d’une unité située au sud de Bordeaux), de boues industrielles de traitements des effluents des industries laitières ainsi que des chutes d’atelier d’ameublement (bois aggloméré essentiellement).

Ce “compost” contiendrait également des métaux lourds (type cadmium, plomb, mercure…), des PCB, et autres “benzo fluoranthène“, “benzopyrènes” dont les quantités restent difficiles à évaluer.

Les opposants à ces épandages craignent, en autres effets néfastes, que les fientes de poulet ne présentent un risque majeur pour la propagation des virus H5N1 et H5N2 (grippe aviaire), sans compter les antibiotiques, médicaments ou  autres “facteurs de croissance” et “stimulateurs de ponte” qui vont immanquablement, selon eux, se retrouver dans les eaux de ruissellement ou d’infiltration.

Des zones à risques et protégées retenues

Outre la composition de ce “compost”, les endroits retenus pour son épandage posent aussi un très gros problème aux opposants. Les épandages ont ainsi été prévu dans les paluds, marais et les zones humides bordant la Dordogne, des zones inondables et concernées par un Plan de Prévention des Risques d’inondation (PPRI), classées en Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique (ZNIEFF).

Les opposants redoutent que tout le réseau hydrographique, constitué de fossés, vannes, esteys, digues… ne se trouve affecté en cas de pluies abondantes (les premiers épandages étant prévus pour ce mois de mars et avril, à la conjonction des pluies de printemps et de la fonte des neiges, toujours sources d’inondations), contaminant toute la biodiversité et polluant la Dordogne et tout l’estuaire, jusqu’à l’océan.

De plus, les habitants des communes concernées par ces épandages craignent que les odeurs Lire la suite

Combattre la crise de l’eau, une urgence pour l’ONU

Le Monde, Gaëlle Dupont, le 11 mars 2009

Combattre la crise de l’eau, une urgence pour l’ONU

Une crise planétaire des ressources en eau menace. Si rien n’est fait, le développement humain, économique et la stabilité politique de nombreuses régions du monde seront en péril. Tel est en substance le message des Nations unies, qui publient, jeudi 12 mars, le troisième rapport mondial sur les ressources en eau, à quelques jours du Forum mondial de l’eau, qui rassemblera quelque 15 000 personnes à Istanbul, à partir du 16 mars.

Les pénuries à venir

2030 A cette date, 47 % de la population mondiale vivra dans des régions exposées aux pénuries.

Secteurs Agriculture : 70 % des volumes consommés (jusqu’à 90 % dans certains pays en développement). Energie et industrie : 20 % des besoins.

Eau potable : 10 %.

Inégalités Si la tendance se poursuit, 90 % de la population mondiale aura accès à l’eau potable en 2015, avec de très fortes disparités régionales. Quelque 340 millions d’Africains en sont privés. A la même échéance, 2,4 milliards de personnes ne disposeront pas d’un service d’assainissement minimal.

Dégradation Un dollar investi dans les infrastructures d’eau et d’assainissement rapporte de 4 à 12 dollars (de 3 à 9,5 euros).

Les pertes économiques dues au déficit d’infrastructures en Afrique sont estimées à 28,4 milliards de dollars par an (22,4 milliards d’euros). Celles liées à la dégradation des ressources en eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sont évaluées à 9 milliards dollars par an (7 milliards d’euros).

Sous l’égide de l’Unesco, vingt-six agences de l’ONU ont travaillé sur ce document, publié tous les trois ans avant chaque forum. Pour la première fois, le ton est alarmant. « En dépit du caractère vital de l’eau, le secteur souffre d’un manque chronique d’intérêt politique, d’une mauvaise gouvernance, et de sous-investissement, affirme en préambule du texte Koïchiro Matssura, le directeur de l’Unesco. Il faut agir d’urgence pour éviter une crise globale. »

Démographie La croissance de la population mondiale, de 80 millions de personnes par an, augmente les besoins en eau de 64 milliards de mètres cubes chaque année. Facteur aggravant, cette croissance est concentrée dans les villes, dont l’approvisionnement sera l’un des grands défis à venir.

Besoins La part de l’eau potable dans les besoins reste cependant faible. C’est pour l’agriculture, la production d’énergie et le développement économique que les exigences sont les plus importantes. En matière agricole, l’évolution des habitudes alimentaires pèse lourdement. « La croissance économique dans les pays émergents conduit à l’apparition d’une classe moyenne consommatrice de lait, de pain, de viande« , relève le texte. La production d’un kilo de blé nécessite de 400 à 2 000 litres d’eau, selon les régions, et celle d’un kilo de viande de 1 000 à 20 000 litres.

Industrie L’énergie est le deuxième secteur utilisateur. La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre stimule le développement de l’hydroélectricité, qui assure aujourd’hui 20 % de la production électrique mondiale, et des agrocarburants. Or 2 500 litres d’eau sont nécessaires à la fabrication d’un litre de carburant « vert ». Une ressource abondante est aussi indispensable au refroidissement des centrales thermiques et nucléaires. Les entreprises, en particulier dans les secteurs du textile, de l’électronique, de l’agroalimentaire, des mines et de la métallurgie, ont elles aussi besoin de grandes quantités d’eau pour fonctionner.

Changement climatique Dans le même temps, les régimes hydrologiques sont déréglés par le réchauffement. Les modèles climatiques s’accordent à prévoir Lire la suite

Multiplication des Agendas 21

developpementdurablelejournal.com, Patrick Cros, le 16 mars 2009

Actions durables : Les Agendas 21 portent leurs fruits

Dopés par le Grenelle de l’environnement, les projets d’Agendas 21 se sont multipliés en France. Fer de lance de cette nouvelle politique, les territoires et les collectivités ont joué le jeu aussi bien en matière d’agriculture, de biodiversité et d’énergie, que de transport et d’urbanisme. Plus d’une centaine de représentants ont été distingués jeudi par Chantal Jouanno, la secrétaire d’État à l’écologie, « en reconnaissance de leur démarche globale » de développement durable « Agenda 21 local ».

« Il faudrait que toutes les collectivités locales instaurent un dialogue avec les habitants, les organisations locales et les entreprises privées afin d’adopter un programme Action 21 à l’échelon de la collectivité ». En 1992, la déclaration de Rio, à l’origine de l’Agenda 21, plantait le décor en matière de développement durable. Dix-sept ans plus tard les projets se sont multipliés en France, en particulier depuis le Grenelle de l’environnement qui leur ont donné un nouvel élan.

Chantal Jouanno a tenu à distinguer, jeudi dernier, les représentants des 101 premiers territoires et collectivités, dont la démarche globale de développement durable a été reconnue « Agenda 21 local ». « Chacun des lauréats s’est vu remettre un diplôme et un trophée attestant de cette reconnaissance par l’Etat de son projet territorial de développement durable, intégrant la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, la protection des milieux et des ressources, le développement de modes de production et de consommation responsables, les principes de gouvernance basés sur la participation et les partenariats », commente le Meeddat.

Des actions originales

Parmi les exemples d’actions menées : le projet d’Annecy qui a associé élus, agents de la ville, associations, chefs d’entreprises et habitants. Il a déjà initié des changements importants dans les pratiques internes : achats responsables, plan de déplacements des agents, amélioration de la qualité énergétique des bâtiments, …. Des actions d’éducation et de sensibilisation au développement durable ont été parallèlement menées auprès des entreprises, et en particulier auprès des acteurs du tourisme, un secteur d’activité majeur de la ville savoyarde. Depuis l’automne 2008, les habitants ont également la possibilité de découvrir, sur une carte au sol, leur habitation colorée en fonction de l’intensité de sa déperdition de chaleur. Cette information est complétée par un site Internet, sur lequel chacun peut zoomer sur la toiture désirée et connaître ainsi la performance de son logement en termes d’isolation thermique. Cette démarche sera soutenue par la mise en place d’une politique globale de l’énergie menée par les élus de la ville : un accompagnement méthodologique et financier sera proposé aux personnes souhaitant s’engager dans des travaux d’isolation.

Une nouvelle impulsion

Autre exemple : l’Agenda 21 du grand Alès. Construit en partenariat avec Le Parc national des Cévennes, il a mis l’accent sur un développement économique responsable reposant sur les spécificités locales : la forêt, l’agriculture, les éco-filières. La filière bois-énergie, en particulier, a été valorisée, notamment dans le cadre d’une charte forestière de Pays (constitution d’un pôle d’excellence rurale, développement de débouchés, promotion des petits projets et de bâtiments peu énergivores). Un partenariat avec l’Ecole des Mines d’Alès a également permis le développement du technopôle Alès Myriapolis qui dispose d’un pôle consacré aux éco-entreprises et aux éco-industries. L’éco-construction est aussi promue grâce Lire la suite

Antimanuel d’écologie par Yves Cochet

cdurable.info, le 15 mars 2009, David Naulin

Est-il raisonnable d’être alarmiste ?

Antimanuel d’écologie par Yves Cochet

’’La décroissance est inéluctable »

Crise énergétique, changement climatique, pollutions chimiques, OGM : est-il raisonnable d’être alarmiste ? Le dérèglement climatique est-il inéluctable ? Quelle est la responsabilité de l’être humain dans la disparition des espèces ? Devons-nous craindre la raréfaction du pétrole et des matières premières ? Quelles conséquences aurait la relance du nucléaire dans le monde ? Bref, que va-t-il nous arriver ?

Yves Cochet dans le 7/10 de France Inter

Pour répondre à ces questions, Yves Cochet n’y va pas par quatre chemins, et dresse un portrait inquiet de la planète. Il devient urgent, car le temps nous manque déjà, de réinventer le monde de demain. Parmi les différentes mesures qu’il prône, Yves Cochet défend une politique de la « décroissance », pour lutter contre l’alarmante dissipation des ressources terrestres et de leur inévitable déplétion. « L’humanité demande à la Terre de lui fournir 25% de plus que ce qu’elle peut offrir, et ce chiffre ne cesse d’augmenter« , prévient-il. Si un changement de civilisation ne s’opère pas rapidement, nous devrons nous préparer à subir une catastrophe écologique, économique, politique et sociale.

En conclusion de son livre, Yves Cochet nous propulse en 2022 et imagine le monde tel qu’il sera, si nous ne révolutionnons pas nos modes de vie, de production et de consommation.

« La décroissance a déjà commencé. Mais peu de personnes l’ont anticipée. C’est pour cela que l’on va dans le mur. Mieux vaut la décroissance choisie, démocratique et solidaire, que la décroissance subie actuelle. De toute façon, qu’on le veuille ou non, la décroissance de notre empreinte écologique est inéluctable. » Yves Cochet

Sommaire :

 Est-il raisonnable d’être alarmiste ? Lire la suite

Les guides RAE sur commande publique durable et initiatives

cdurable.info, cyrille souche, le 15 mars 2009

Le guide sur la commande publique durable de Rhônalpénergie-Environnement

et le Guide Initiatives, sources d’inspiration pour les territoires

Rhônalpénergie-Environnement est l’agence régionale de l’énergie et de l’environnement en Rhône-Alpes, elle conseille les collectivités territoriales et les entreprises du tertiaire public en matière d’économie d’énergie, de promotion des énergies renouvelables et de protection de l’environnement. Elle a publié en octobre 2008 un guide méthodologique sur la commande publique durable et, en janvier 2009, un répertoire d’initiatives : 18 fiches sur les avancées en matière de développement durable. Des initiatives, sources d’inspiration pour les territoires …

Contexte et enjeux

Outils légaux à disposition

Guides pratiques commande publique & développement durable

Des acteurs s’engagent en Rhône-Alpes

Rôle de Rhônalpénergie-Environnement dans la commande publique

Contexte et enjeux

La « commande publique » est un des leviers d’actions, désormais favorisé par le code des marchés publics, pour mettre en œuvre le développement durable au sein des collectivités. Au-delà des approches globales de type Agenda 21, l’intégration du développement durable dans la commande publique apparaît ainsi pour nombre d’acteurs publics comme un outil de mobilisation progressif des services et du territoire vers une prise en compte plus large à terme du développement durable. C’est un levier économique puissant ; en effet, au niveau de la France, la commande publique représente environ 120 milliards d’euros par an, soit près de 15% du PIB.

La prise en compte du développement durable dans la commande publique passe par le développement de trois grandes familles d’achats au sein des collectivités locales et de l’administration :

– l’achat vert, qui vise au respect de l’environnement,

– l’achat éthique, qui veille au respect des droits sociaux et des conditions de travail (guide de l’achat éthique pour les acheteurs publics).

– l’achat équitable, qui s’attache à la question d’une juste rémunération du salaire des producteurs.

Depuis 2004 les différents réseaux acteurs de la prise en compte du développement durable dans la commande publique se sont réunis au niveau national et disposent désormais d’un portail d’échanges www.achatsresponsables.com

L’objectif reste bien de redonner aux collectivités la maîtrise du sens de leurs actes et de leur permettre d’affirmer concrètement leurs préoccupations sociales et environnementales lors de l’acte d’achat.

Outils légaux à disposition

Les collectivités disposent des possibilités ouvertes et renforcées par le Code des Marchés Publics 2006 pour intégrer des critères environnementaux et sociaux au sein de leurs marchés (notamment articles 5, 6, 14, 30, 45 et 53). Publié le 4 août 2006, le décret n° 2006-975 de réforme du code des marchés publics étend ses possibilités en permettant aux acheteurs publics d’établir des critères d’attribution qui prennent en compte les objectifs de développement durable (article 5). Ce nouveau code introduit également la notion de « coût global » (article 53) et la possibilité de se référer aux exigences des éco-labels ou équivalents (article 6).

A travers cette dernière version du code des marchés publics les acheteurs ont désormais plusieurs possibilités Lire la suite

Jean-Marc Jancovici « L’urgence est là ! »

rmc.fr, Jean-Marc Jancovici, le 13 mars 2009

« Trois ans pour sauver le Monde ! »

Un expert en énergie et climat décrypte les changements climatiques à venir… L’urgence est là !

Jean-Marc Jancovici expert en réchauffement climatique, ingénieur conseil énergie et climat, auteur de « C’est maintenant : trois ans pour sauver le monde » explique avec pédagogie l’urgence de la situation actuelle.

Souvent les gens, disent : « quel réchauffement climatique ? vu l’hiver qu’on vient de vivre… » mais ils confondent, c’est ça ? Entre climat et temps, il ya une différence à faire…
« La différence est la même qu’entre la note d’un élève à une composition donnée et la moyenne de l’établissement dans lequel il est scolarisé. C’est pas parce que la note d’un élève particulier monte ou descend, que la moyenne de l’établissement monte ou descend. Les moyennes sont des choses qui varient beaucoup plus lentement. Quand on parle de climat, on parle de moyenne, pas d’une mesure instantanée.

Je vais prendre l’exemple de l’hiver que nous venons de connaitre. La France, fait 0.1% de la surface de la terre, et le mois de janvier par exemple, c’est un 12e de l’année… Alors qu’en climat les périodes de référence, c’est au moins trente ans. Quand Météo France vous dit la « normale de saison » c’est en fait la moyenne des températures pour 30 ans sur la saison considérée. Un mois d’hiver, c’est un petit bout d’une année, qui est un petit bout de trente ans, période de référence pour le climat, et c’est juste pour 0.1% de la surface planétaire. On est en train de parler de deux choses différentes, quand on parle de l’hiver chez nous et du climat mondial. Pour finir là-dessus, pendant que nous avions un hiver froid, l’Australie, de l’autre côté de la planète connaissait un été absolument torride, le plus torride qu’ils aient jamais eu, le plus sec…  Il faut se garder de confondre ce qu’on voit devant sa porte et ce qu’il se passe réellement. Et dans cette affaire de réchauffement climatique… ce qui est ennuyeux, c’est pas ce qu’on voit maintenant, mais ce qu’on va voir plus tard. »

La crise financière, ce n’est rien par rapport à la crise climatique qu’on va vivre… C’est vrai ?

« C’est malheureusement vrai. Deux ou trois éléments. Le premier : l’économie ce n’est qu’une transformation de ressources naturelles. Toutes les activités économiques des hommes, ça consiste à prendre des ressources, du bois, des denrées alimentaires, des minerais et à les transformer pour en faire autre chose. Ce qui va se passer dans les décennies à venir, c’est que les ressources physiques qui permettent d’alimenter le système économique vont devenir de plus en plus contraintes. Une de ces ressources, c’est le climat. Le climat stable est une bonne affaire pour nos activités socio-économiques. Un climat qui se ballade de part et d’autre de manière rapide est un truc beaucoup plus mauvais pour nos activités économiques. Si on commence à avoir des problèmes de ressources graves, on aura des problèmes bien plus importants que la crise économique que nous sommes en train de vivre. Il sera question du maintien ou non de la démocratie, de la paix, du maintien d’une espérance de vie à 75 ans… Ce n’est pas juste le climat. D’une manière plus large, on a un problème aujourd’hui c’est que comme ces ressources naturelles, on ne les paye pas à la nature, la nature ne passe pas avec son tiroir caisse quand on lui prend du pétrole ou un poisson… On a rien prévu dans notre système économique pour voir arriver ce genre de choses.  Donc ça nous prendra au dépourvu si on ne change pas notre manière de voir le monde. »

Le secrétaire général de l’ONU estime que dans 20 ans, la pénurie en eaux pourra faire perdre à l’Inde et aux USA la totalité de leurs récoltes… Votre avis ?

« Je suis un peu perplexe. L’eau il en tombe tout les ans. Ce qui risque de se passer par contre, c’est qu’elle risque de tomber plus mal. Lire la suite

Jean Zin : L’avenir radieux

jeanzin.fr, le 5 mars 2009

L’avenir radieux

Beaucoup en conviendront, c’est une très bonne nouvelle que l’ancien monde s’écroule. Il n’y a pas à se lamenter sur son sort mais à s’impatienter plutôt d’un effondrement d’une insupportable lenteur. Même si on doit en passer par des moments difficiles, ce qu’on nous présente comme de très mauvaises nouvelles, sont pour nous un retour plus que salutaire à la réalité, à la prise de conscience collective. Au moment du plus grand danger et malgré toutes les menaces qui s’amoncellent, on peut retrouver paradoxalement un optimisme perdu depuis bien longtemps, la Guadeloupe n’étant que la première de nos victoires dans la reconquête de tous nos droits et la réappropriation de la démocratie par ses citoyens.

Il ne faut plus en douter, c’est un avenir radieux qui s’ouvre devant nous, nous sommes dans l’An 01 d’une ère nouvelle avec tout à construire, tout à inventer, ce qui ne veut pas dire faire n’importe quoi et donner libre cours à tous les fantasmes mais, tout au contraire, pour répondre aux défis qui nous sont lancés, il nous faudra tenir compte de toutes les contraintes écologiques, économiques, techniques, sociales ainsi que de tous nos défauts, individuels et collectifs, de notre nature double et fragile, de notre besoin d’autonomie comme de solidarité.

Après avoir tenté de donner un programme minimal susceptible d’unir les revendications sociales, il est temps d’esquisser dès maintenant ce que pourrait être l’étape suivante, pas si éloignée, un programme maximum si l’on veut, afin d’en éprouver les limites et sortir des visions religieuses, idéologiques ou émotionnelles de la politique au profit d’un projet concret, d’une nouvelle organisation économique et sociale au service de l’épanouissement humain.

Pour se représenter la vie dans ce monde nouveau, il faut planter le décor d’une économie relocalisée en grande partie (pas complètement) et tournée vers les services et l’immatériel avec un retour de l’artisanat et des petits producteurs biologiques locaux.

Il ne faut pas s’imaginer qu’il n’y aura plus d’industrie ni de capitalisme. Il y aura même des industries comme le textile rapatriées, une fois la Chine tournée vers son marché intérieur et engagée vers la hausse des salaires. Simplement l’industrie ne représentera plus qu’une part minime de l’activité avec des usines très automatisées et une part de plus en plus importante d’objets seront produits localement par des imprimantes 3D ou des petits ateliers numériques reproduisant sur place des articles commandés aussi bien que des créations originales (qu’on les appelle « micro-usines personnalisées » ou fabbers ou digital fabricator). De quoi réduire la part de l’industrie et les transports même s’il faudra toujours s’approvisionner en matières premières et que l’industrie restera compétitive dans les productions de masse.

L’agriculture devrait reprendre un peu plus de place, y compris en ville (sur les toits et entre les tours), avec de nombreux petits agriculteurs fournissant les marchés de proximité mais aussi avec le développement des jardins individuels.

Le petit artisanat sera encouragé mais l’essentiel de l’activité concernera la santé, l’éducation, la formation, la recherche, la culture, l’information, l’informatique, le divertissement, la restauration, le tourisme, etc. L’informatique se distingue des services par son caractère immatériel et sa capacité à se multiplier alors que dans les services, les personnels ne peuvent se dédoubler. En tout cas, on est là dans une économie plus écologique et humaine dont la croissance n’augmente pas forcément la consommation matérielle, on peut y veiller. Cela ne supprime pas pour autant Lire la suite

Amis de la terre : Les écomatériaux sont marginalisés

amisdelaterre.org, Cyrielle Den Hartigh, le 9 mars 2009,

Nouveau rapport : Pourquoi les écomatériaux restent marginalisés dans la rénovation des logements

Alors que le Grenelle de l’environnement et le plan de relance misent sur la rénovation thermique des logements, les Amis de la Terre sortent leur nouveau rapport  » Les écomatériaux en France, état des lieux et enjeux dans la rénovation thermique des logements « . Les travaux d’économie d’énergie dans les logements sont indispensables pour lutter contre les changements climatiques et réduire la facture énergétique des ménages. Encore faut-il être vigilant sur les matériaux utilisés. Le nouveau rapport des Amis de Terre décrit comment les écomatériaux, bien que présentant de multiples avantages, sont actuellement freinés dans leur développement. Il propose également une liste de recommandations.

La fabrication de nombreux matériaux d’isolation utilisés lors des réhabilitations de logements sont très consommateurs d’énergie et certains ont de nombreuses conséquences sanitaires, à la fois pour les artisans et pour les habitants. Ainsi, l’Afsset vient d’émettre un avis défavorable concernant les laines minérales (1). Les écomatériaux (2) tels le chanvre, le liège ou la paille, apportent des réponses concrètes à ces préoccupations. Le rapport se penche sur l’ensemble des atouts des écomatériaux : création d’emplois non délocalisables, bien-être global dans l’habitat, faibles répercussions environnementales (ponction sur les ressources naturelles, émission de gaz à effet de serre), etc.

Pourtant, le développement des écomatériaux en France ne décolle pas. Les Amis de la Terre ont voulu savoir pourquoi en faisant la lumière sur le fonctionnement de la filière matériaux de construction/rénovation. De nombreux freins réglementaires et économiques handicapent leur développement, ce qui leur permettrait pourtant de devenir plus accessible au plus grand nombre. L’image encore trop souvent  » baba-cool  » des écomatériaux leur porte également préjudice alors que leurs atouts techniques sont reconnus par les experts de la construction.

Cyrielle den Hartigh, chargée de campagne climat aux Amis de la Terre :  » Nous avons été désagréablement surpris de constater à quel point le secteur de l’évaluation des matériaux de construction en France est rouillé. Le CSTB (Conseil Scientifique et Technique du Bâtiment) est difficilement accessible aux PME/TPE alors que c’est là que se trouve le vivier d’emplois et de R&D dont nous avons besoin en ces temps de crise ! « .

Les Amis de la Terre listent 12 propositions à destination du gouvernement, des industriels des matériaux, des professionnels du bâtiments, des fabricants d’écomatériaux, du CSTB, des Assurances, des collectivités locales, de l’ADEME et des organismes de formations.

Ainsi, par exemple, les Amis de la Terre invitent les collectivités locales à avoir recours aux écomatériaux dans les constructions publiques, à soutenir l’émergence de filières locales de fabrication et à organiser la sensibilisation des acteurs et des particuliers. L’association espère ainsi que les écomatériaux pourront constituer une part de la lutte contre les changements climatiques, de l’amélioration de la qualité des logements et du développement économique local.

Contact presse : Caroline Prak, 06 86 41 53 43

(1) L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a sorti le 12 février son rapport d’expertise relatif aux laines minérales ? Les fibres minérales artificielles siliceuses ?.

(2) Il n’existe pas à ce jour de définition officielle des écomatériaux, ou matériaux écologique. Pour leur rapport, les Amis de la Terre ont adopté une définition basée sur 4 critères : mise en œuvre, santé et confort, environnement et développement local équitable.

Télécharger l’étude Lire la suite

Observatoire des pesticides : un bilan des actions 2006-2008

journaldelenvironnement.net, Sabine Casalonga, le 13 mars 2009

Observatoire des pesticides : un bilan des actions 2006-2008

L’Observatoire des résidus de pesticides, placé sous l’égide de l’Afsset depuis 2005, a présenté les résultats de son plan d’actions 2006-2008, à l’occasion d’un colloque qui s’est tenu à Paris les 11 et 12 mars. Le plan 2009-2011 appuiera quant à lui la mise en œuvre du plan Ecophyto 2018.

Après l’annonce en septembre du plan Ecophyto 2018 –qui vise la réduction de 50% de l’usage des pesticides d’ici 10 ans (1)-, l’adoption du paquet Pesticides par le Parlement européen en janvier dernier (2) signe le renforcement du contrôle de leur usage. Il était temps. Surtout en France, premier consommateur de pesticides en Europe (77.300 tonnes utilisées en 2007, soit plus de 5 kg/ha/an). La présence de pesticides dans l’environnement et les aliments est en effet attestée par de nombreuses études. Cette contamination généralisée expose tout un chacun à des doses infimes de résidus divers potentiellement toxiques et pose la question de l’impact sanitaire pour la population. De fait, l’exposition à long terme à de faibles doses, bien que difficile à évaluer, est suspectée d’être à l’origine de cancers, de neuropathologies et de troubles de la reproduction ou du développement (3). C’est dans ce contexte qu’est né l’Observatoire des résidus de pesticides (ORP) en 2001, à l’initiative des 4 ministères chargés de l’écologie, de la santé, de l’agriculture et de l’économie. L’ORP a pour mission de caractériser les expositions aux pesticides de la population et des écosystèmes en exploitant les données existantes, et d’identifier les besoins de recherche complémentaires. L’ORP avait notamment vocation à mettre en œuvre deux actions (4) du Plan national santé environnement (PNSE I: 2004-2008). Coordonné depuis 2005 par l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset), l’ORP rassemble 25 agences sanitaires, instituts, et organismes de recherche.

Le premier plan d’actions (2006-2008), doté d’un budget de 4 millions d’euros, était structuré autour de 22 actions, dont 19 seront finalisées début 2009, les trois autres étant achevées. Des constats et des propositions ont déjà pu être établis. En premier lieu, afin de mieux valoriser les informations existantes, des listes prioritaires en fonction des milieux ont été créées, totalisant 70 substances. Ensuite, plusieurs travaux ont permis de mettre en lumière la présence de pesticides dans des milieux jusqu’alors peu investigués (sols, mer). Ainsi, une étude-pilote menée sur le grand nord de la France par l’Institut national de recherche agronomique (Inra) et le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Sols, a montré la présence de lindane, un insecticide interdit depuis 1998, dans 100% des échantillons de sols analysés. L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) ont également montré l’importance des dépôts aériens de pesticides dans la mer et sur le littoral.

Parmi les autres résultats marquants figurent ceux d’une étude de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) sur l’exposition aux pesticides via des aliments réellement consommés, c’est-à-dire après préparation ou cuisson. «On constate que la transformation des produits ne fait pas disparaître les résidus», relate François Veillerette du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF), présent au colloque et plutôt insatisfait. «Plusieurs projets intéressants ont été présentés mais leur financement n’est pas encore garanti. En outre, nous n’avons toujours pas la moindre idée de l’exposition de la population générale», souligne-t-il. Face à la lenteur des recherches, MDRGF prône Lire la suite

Le plus noir des scénarios climatiques se profile

Le Monde, Laurence Caramel, le 13 mars 2009

Le plus noir des scénarios climatiques se profile

A neuf mois de la conférence de Copenhague, où la communauté internationale s’est fixé un ultime rendez-vous pour s’accorder sur un plan de réduction des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, rien ne garantit qu’un accord sera trouvé. C’est dans l’espoir de conjurer un possible échec que près de 2 000 scientifiques, parmi lesquels les plus éminents climatologues mondiaux, se sont réunis du 10 au 12 mars dans la capitale danoise.

« Imaginez un avion dont la probabilité d’arriver à destination est de 10 %. Monteriez-vous à bord ? Evidemment non... » Stefan Rahmstorf, de l’Institut de recherches de Potsdam sur le climat, aime bien cette métaphore pour expliquer ce qui est en train de se passer : depuis le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), publié en 2007, il est certain, à 90 %, que l’homme est à l’origine de la transformation du climat qui menace les grands équilibres planétaires.

Or tout se passe comme si les gouvernements s’interrogeaient encore sur la possibilité d’embarquer dans cet avion promis à la catastrophe. A Copenhague, la communauté scientifique a voulu démontrer une dernière fois, avant la fin des négociations, que le doute n’était plus permis. « Nous avons accumulé beaucoup de données depuis le dernier rapport du GIEC, en 2007. Nous voulons que les gouvernements décident en connaissance de cause », a expliqué Katherine Richardson, de l’université de Copenhague, l’une des neuf universités à l’origine de cette initiative.

Les conclusions du GIEC s’appuient sur des données datant au mieux de 2005. Compte tenu de la lourdeur de cette organisation, qui réunit 2 500 chercheurs de 130 pays et dont l’ensemble des publications est soumis au consensus, le prochain rapport ne paraîtra pas avant 2014. Or « les dernières observations confirment que le pire des scénarios du GIEC est en train de se réaliser. Les émissions ont continué d’augmenter fortement et le système climatique évolue d’ores et déjà en dehors des variations naturelles à l’intérieur desquelles nos sociétés et nos économies se sont construites« , a affirmé le comité scientifique de la conférence. Les prévisions du GIEC anticipent une hausse des températures comprises entre 1,1 °C et 6,4 °C à la fin du siècle par rapport à la période préindustrielle.

Stefan Rahmstorf a présenté une étude selon laquelle le niveau des océans pourrait augmenter dans une fourchette de 75 cm à 190 cm d’ici à 2100. Soit bien au-delà des prévisions du GIEC allant de 18 cm à 59 cm. Celles-ci – et le GIEC avait pris soin de le souligner – ne prenaient pas en compte l’évolution des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique. Or leur rôle serait en réalité majeur, au travers de la fonte des glaces mais surtout de leur « écoulement » dans la mer. « Ce phénomène est beaucoup plus massif et beaucoup plus rapide que nous ne le pensions« , confirme Eric Rignot, professeur à l’UC Irvine en Californie.

Lucka Kajfez Bogataj, de l’université de Ljubljana (Slovénie), a épluché l’ensemble des études climatiques parues dernièrement. Elle conclut sans hésiter : « L’impact du réchauffement est plus précoce et plus rapide que prévu. » Entre 1990 et 2006, le monde a connu les treize années les plus chaudes depuis 1880, qui marque le début de l’ère industrielle, cite-t-elle en exemple.

Spécialiste des écosystèmes, Andreas Fischlin, de l’Institut fédéral de technologie de Zurich, va dans ce sens : « Les écosystèmes stockent 25 % des émissions mondiales de carbone. Cette capacité de stockage devrait culminer vers 2050, avant que les écosystèmes fragilisés par le réchauffement ne se mettent à leur tour à relâcher du CO2 dans l’atmosphère aggravant ainsi le phénomène. Ce problème est beaucoup plus important que nous ne le pensions il y a cinq ans. »

Ce que les scientifiques ont baptisé des tipping points, soit des seuils au-delà desquels les conséquences du réchauffement deviennent irréversibles et incontrôlables, pourraient être plus bas. Lire la suite

Rive droite de Bordeaux : L’entreprise face au DD

Sud-ouest, Chantal Sancho, le 13 Mars 2009

CONFÉRENCE. Le débat traitait des comportements à adopter désormais au sein des entreprises

L’entreprise face au développement durable

Dernièrement, le Club des entreprises et la municipalité d’Artigues ont organisé une conférence-débat sur le thème « Du développement durable à la responsabilité sociétale des entreprises » en partenariat avec La Banque postale, Véolia propreté, le Conseil général, la CUB, BEM (Bordeaux école de management) et Fayat. Une petite centaine d’entreprises était au rendez-vous, bon nombre d’ailleurs non implantées sur la commune.

Jacques Van Coppenole, président du Club des entreprises expliqua en préambule pourquoi à notre époque les entreprises devaient se sentir concernées.

Laurence Eberhard-Harribey, responsable de la chaire développement durable et responsabilité des organisations à BEM, fut la première à intervenir ; elle maîtrise parfaitement le sujet et son discours simple et clair a conquis l’auditoire, rappelant haut et fort que développement durable ne veut pas dire simplement écologie mais bien économie, social et écologie.

« Il est important de combiner ces trois sphères qui a priori sont antinomiques, la réalité c’est que notre planète se goinfre d’elle-même, en laissant de côté toute une population qui souffre ». Elle poursuivit en précisant que les entreprises sont aujourd’hui obligées de changer de comportements, les communes exigeant désormais dans les appel d’offres que ces dernières soient respectueuses des règles de développement durable.

Julie Chabaud, responsable de la mission Agenda 21 au Conseil général, rappela toutes les actions mises en place pour les entreprises. Ces dernières d’ailleurs posant de nombreuses questions en fin de conférence à l’instar du magasin artiguais La Boumba auquel une commune a commandé des confettis en papier recyclé.

Force est de constater que les entreprises présentes veulent bien que le développement durable entre chez elles mais Lire la suite

Carbon-Blanc, 13 et 14 mars, la maison écologique

Sud-Ouest, NC, Vendredi 13 Mars 2009

CARBON-BLANC, MÉDIATHÈQUE. A l’heure où chacun s’interroge sur le futur de notre planète, que va devenir l’habitat de demain ?

Du Corbusier à la maison écologique

Depuis octobre 2008, la médiathèque décline le thème de la maison ; après un premier volet sur la décoration en décembre, elle attaque le second volet autour de la construction.

Adultes et enfants, sont invités à y participer. Rencontres d’auteurs, lectures, jeux de piste, les enfants des écoles continuent leur parcours cette semaine avec Betty Bone, auteur, illustratrice dont les derniers albums colorés et vivants racontent la ville ou décrivent l’intérieur d’une maison étrange et originale.

Elle leur proposera aujourd’hui, vendredi 13 mars, dès 9 heures, des ateliers collage et répondra à leurs questions, puis vers 17 heures à la médiathèque de Carbon-Blanc, elle dédicacera ses albums.

Au cinéma Favol

Par ailleurs, cette jeune femme a illustré un ouvrage sur Le Corbusier, architecte novateur s’il en est. Elle l’évoquera rapidement lors de la conférence-débat sur la maison de demain.

En effet le même jour, la médiathèque organise un débat pour les adultes à 19 heures au cinéma Favols : « La maison de demain sera-t-elle durable, écologique, passive ? ». Autant de questions auxquelles tenteront de répondre William Mazel spécialiste de l’éco-habitat au Centre régional d’écoénérgétique d’Aquitaine (Créaq) et François Bénezet de la société Arboga, entreprise de conseil en écoconstruction et vente de matériaux écologiques implantée à Camarsac depuis 20 ans.

On y parlera de cette nouvelle conception de l’habitat individuel qui implique la maîtrise de l’énergie via des toitures végétalisées, une ventilation double flux, une isolation bien pensée, des panneaux solaires, des matériaux innovants, un puits canadien… bref de la maison de demain, bioclimatique. On tentera aussi d’expliquer d’où vient le retard de la France Lire la suite

JL Borloo « On ne construira plus jamais comme avant »

eco-life.fr, Julie Renauld, le 2 mars 2009

« On ne construira plus jamais comme avant »

Tels sont les mots prononcés par Jean-Louis Borloo, lors du lancement de la mise en oeuvre opérationnelle du Plan Bâtiment Grenelle, le 26 février dernier.

 » Nous sommes à un virage en matière d’emplois, de techniques, de savoir faire, extrêmement important », poursuit-il. « Le Grenelle est une période de travail intense, sujet par sujet. Nous avons construit tous ensemble une feuille de route sur le bâtiment neuf et existant. Le neuf, c’est fait, c’est voté. Maintenant, il faut nous occuper du grand chantier de l’existant « . Et de rappeler que l’hexagone compte 30 millions de logements, dépensant, en moyenne, 270 kwh par m². Le coût total de la rénovation de ces derniers s’élèverait pour le moment à 600 milliards d’euros.  » La bataille est absolument majeure. Sa caractéristique c’est qu’elle ne peut se faire qu’avec méthode. C’est le sens de la présence de Philippe Pelletier », nommé président du comité stratégique du Plan Bâtiment Grenelle (lire aussi l’interview). « La bataille d’économie d’énergie des bâtiments mobilise l’ensemble des acteurs, mois après mois ». Ces acteurs seront représentés dans le comité stratégique et piloteront les différents chantiers.

 » Le bâtiment est le premier chantier mondial pour lutter contre les émissions de CO2. La France ne s’était pas penchée dessus très violemment, elle l’a fait un peu plus tard que les autres. Donc sa capacité de progression est gigantesque« .

Si la France a pris du retard en la matière, le ministre de l’Ecologie se félicite néanmoins de l’avancée du Grenelle : « On va un peu plus loin que prévu dans le Grenelle, avec un peu plus de moyens financiers. Nous allons plutôt plus vite et je pense plutôt plus forts « .

Afin d’aider très concrètement les Français à réduire leurs factures d’énergie et contribuer ainsi à baisser les émissions de gaz à effet de serre, l’éco prêt à taux zéro Lire la suite

Gujan-Mestras le 13 mars, film débat sur les pesticides

Sud-Ouest, Jacky Donzeaud, le 13 Mars 2009

Une oeuvre engagée

 « Nos enfants nous accuseront », réalisé par Jean-Paul Jaud et consacré à l’alimentation biologique, est projeté ce soir.

Les services culturels et développement durable s’associent pour présenter le rendez-vous du cinéphile de soir, qui a lieu à 21 heures, au cinéma Gérard-Philipe (1). Au programme de cette soirée cinéma, « Nos enfants nous accuseront », un documentaire réalisé par Jean-Paul Jaud qui a souffert d’un cancer du colon. En se renseignant sur les causes de son mal, il a découvert que la cause première était la présence de résidus toxiques dans l’alimentation. Indigné, il s’est alors mis en quête d’une vérité.

Du bio à la cantine

Ce film relate la courageuse initiative de Barjac, une municipalité du Gard, qui décide d’introduire le bio dans la cantine scolaire du village. Le réalisateur brosse un portrait sans concession sur la tragédie environnementale qui guette la jeune génération, sur l’empoisonnement des campagnes par la chimie agricole (76 000 tonnes de pesticides épandus chaque année) et les dégâts occasionnés sur la santé publique.

Un seul mot d’ordre : Ne pas seulement constater les ravages mais trouver tout de suite les moyens d’agir pour que nos enfants ne nous accusent pas demain.

Échange avec le public

À l’issue de la projection, une discussion autour des thèmes abordés par Jean-Paul Jaud sera animée par Gaëlle Bertoneche, coordonnatrice des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), et par Lire la suite

Joseph Stiglitz et Nicholas Stern : Pour une relance verte

contreinfo.info, Joseph Stiglitz et Nicholas Stern, le 6 mars 2009

Publication originale Financial Times, le 2 mars 2009, traduction Contre Info

Pour une relance verte

Cette grande liquidation d’un capitalisme financier qui avait pour moteur l’accumulation de la dette et l’inflation des actifs sera à coup sûr une épreuve douloureuse. Mais c’est aussi une chance. Car elle offre la possibilité de refonder la croissance et le modèle de développement, en s’attaquant à cette autre crise bien plus grave qui menace : le réchauffement climatique. Encore faut-il que les centaines de milliards engagés par les Etats dans le monde entier ne soient pas « brulés » uniquement pour éponger les pertes de créances douteuses – ce qui revient à subventionner les fautifs et les spéculateurs – mais investis utilement dans les technologies vertes et la décarbonation de nos sociétés. Stiglitz et Stern plaident pour une croissance verte et réclament l’instauration d’un prix sur les émissions de carbone. Tous deux estiment que la nouvelle administration Obama porte une responsabilité importante : mettre fin au blocage américain sur la lutte contre le réchauffement et impulser un accord mondial en la matière au prochain sommet de Copenhague.

Nous sommes confrontés à deux crises : une profonde crise financière mondiale, provoquée par une mauvaise gestion du risque dans le secteur financier, et une crise climatique encore plus grave dont les conséquences, si elles peuvent sembler plus lointaines, seront déterminées par les mesures que nous prenons aujourd’hui.

Le risque posé par le changement climatique est à la fois très différent et de bien plus grande ampleur, tout comme le seraient ces conséquences si nous ne le gérions pas correctement ou tentions de l’ignorer. Les États-Unis disposent quant à eux d’une fenêtre d’opportunité pour agir sur la crise financière et dans le même temps, jeter les bases d’une nouvelle période de croissance fondée sur les technologies qui permettront l’avènement d’une économie sobre en carbone.

Le président Barack Obama, lors de son discours au Congrès sur le budget la semaine dernière, a expliqué que nous devions répondre à ces deux défis et a décrit les bases d’une approche globale. Le leadership des États-Unis pourrait donner le jour à une action résolue de l’ensemble du monde, rendant possible de parvenir à un accord qui soit à la hauteur des risques encourus lors de la conférence de l’ONU sur les changements climatiques qui se tiendra à Copenhague en décembre.

Nous sortirons finalement de cette crise financière, bien que des erreurs de pilotage puissent influer sur sa gravité et sa durée. Mais concernant les risques de la crise climatique, de telles erreurs pourraient être irréversibles. Comme Joseph Stiglitz l’écrit dans son ouvrage « Making Globalization Work », si nous disposions d’un millier de planètes, nous pourrions poursuivre cette expérience téméraire dans laquelle nous sommes engagés, et en changer si se produisait la catastrophe vraisemblable. Malheureusement, nous ce luxe n’est pas le nôtre : nous n’avons qu’une seule planète.

La crise financière est née de la bulle du marché immobilier et a été précédée par la bulle internet. Nous ne pouvons pas les remplacer par une nouvelle bulle. Les investissements nécessaires pour convertir notre société à une économie sobre en carbone – des investissements qui peuvent changer la façon dont nous vivons et travaillons – pourraient fournir le moteur de la croissance pour les deux ou trois prochaines décennies. Il garantiraient que la croissance et les améliorations induites de niveau de vie soient durables. La voie que nous avons emprunté jusqu’alors ne l’est pas. Lire la suite

Le manque de terrains freine les AMAP basques

Sud-Ouest, Sophie Cicurel, le 12 Mars 2009

CONSOMMATION. L’Amap de Saint-Jean-de-Luz va fêter son premier anniversaire, submergée de demandes. Une deuxième pourrait voir le jour. Reste un problème de foncier

Le manque de terrains freine les Amap

Si Beñat Lecuona a mis longtemps avant de se décider, il y a un an, il n’a aujourd’hui aucun regret de s’être lancé dans l’aventure de l’Amap.

Ce maraîcher de Sare qui vend ses produits deux fois par semaine à Saint-Jean-de-Luz, est le producteur attitré de l’Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), basée à Chantaco et créée il y a un an. « Au début, 90 personnes étaient prêtes à signer. Comme nous avons décidé de démarrer petit, nous en avons pris une quinzaine, puis nous sommes passés à 20, trois mois plus tard. Et, d’ici le mois de juin, j’ai bon espoir que nous passions à 25 » table-t-il.

L’Amap de Saint-Jean-de-Luz envisage non seulement de s’agrandir mais aussi de varier les produits proposés d’ici la fin de l’année. Un contrat d’engagement est ainsi à l’étude avec des producteurs de viande, des éleveurs de volailles et des boulangers.

Une politique à repenser

Le partenariat entre producteurs et consommateurs, séduisant sur le principe, a pourtant de quoi en effrayer plus d’un. « Pour nous, producteurs, ce n’est pas évident au début de fournir un panier toutes les semaines. Il y a des périodes où on n’est pas gâtés par la météo. Et que des gens soient prêts à payer à l’avance pour un panier de saison dans lequel ils ne savent pas ce qu’ils vont trouver, ça me surprend encore. Mais il faut croire qu’ils y trouvent leur compte » conclut le producteur.

À écouter les intéressés, non seulement ils y trouvent leur compte, mais c’est un tout autre mode de consommation qui se révèle à eux. « Nous nous adaptons aux produits de saison, nous redécouvrons le goût des salades, des haricots verts, et il n’a rien à voir avec ce que nous connaissions » avoue Jacqueline Branger, de l’Amap luzienne. « Cela oblige à chercher de nouvelles recettes. J’ai fait mon calcul, ça me revient au prix du marché et, au moins, je sais ce que je mange puisque je connais le producteur, je sais comment il travaille. Et, en plus, c’est un moyen de le soutenir, un peu comme le commerce équitable, sauf qu’il est là, à notre porte » résume une autre consommatrice, Marie-Dominique Nagel.

Au total, près de 200 personnes sont actuellement inscrites sur les listes d’attente des 13 Amap du Pays Basque. De quoi inciter le réseau local à s’interroger sur les solutions à envisager. « Le problème, c’est qu’au Pays Basque, il y a peu de producteurs. Il faudrait inciter davantage de jeunes à s’installer mais cela ne résoudrait pas le problème de l’accès au foncier. Après, c’est une politique de relocalisation de la production maraîchère qu’il faut penser » estime Isabela Barreix, coordonnatrice du relai Amap Pays Basque.

Prendre le temps

Une réunion interne du relais, mardi soir à Saint-Jean-de-Luz, a dégagé une première piste. « L’idée est de créer des groupes de consommateurs dans les zones où se font ressentir les besoins et de rechercher des producteurs ensuite. Une deuxième Amap est ainsi prévue à Saint-Jean-de-Luz/Ciboure et des groupes de consommateurs vont se créer à Hendaye Biritaou où il n’y a encore rien. »

Tout cela prendra du temps, le relais cherche à éviter la création anarchique de structures dans la région. « Les gens sont pressés de démarrer mais ils ne mesurent pas toujours Lire la suite

Consommateurs en crise… de conscience ?

Consommateurs en crise… de conscience ?

mondequibouge.be, NC, le 12 mars 2009

Contribuer à un monde meilleur en consommant mieux, est-ce possible ? Le seul fait de poser la question dans le contexte de crise actuel, où chacun essaie de faire au mieux pour son budget, peut paraître déplacé. Au contraire, ce peut être le moment de nous interroger sur le rôle de la consommation dans nos vies.

Souhaiter concilier ses aspirations citoyennes et ses pratiques de consommateur, n’est pas si saugrenu. Pourtant, que ce soit en matière d’écologie, d’emploi, de droits sociaux ou autres, rien n’est simple. Alors, quel(s) rôle(s) le consommateur peut-il jouer dans le monde social, économique et environnemental actuel ? A-t-il les moyens de soutenir une autre forme de consommation dite « responsable » ?

De la société qui consomme à la société qui consume…

Revenons à nos besoins ! A la troisième place des préoccupations des belges dans la dernière étude du CRIOC, on trouve la baisse du pouvoir d’achat, citée dans 42% des cas (derrière le chômage 48% et l’éclatement de la Belgique 45%). Cette notion de pouvoir d’achat est très à la mode, employée par tous et dans tous les sens. Philippe Defeyt propose une autre notion. Prenons l’exemple d’une salade. Aujourd’hui, on peut l’acheter simplement coupée ou bien préparée (lavée, découpée et parfois même accompagnée d’un petit sachet de sauce). Cette dernière est 3 à 4 fois plus chère que la première. L’évolution de nos choix de produits n’entre plus dans le calcul du pouvoir d’achat, c’est qu’on appelle le « vouloir d’achat ».

Le consommateur « veut » tout à la fois : le prix le plus bas, la qualité, la facilité, l’accessibilité et la nouveauté. C’est la promesse implicite de la société de consommation actuelle. Et le marketing et la publicité se chargent de nous faire croire qu’on peut tout réconcilier (prix, environnement et social). Or, la recherche du prix toujours plus bas s’est faite au détriment de l’environnement et des conditions des travailleurs au Nord comme au Sud. C’est le « coût caché » de notre consommation. Le consommateur agit au mieux de ses intérêts. Ce faisant, les exigences qu’il pose, les arbitrages qu’il effectue laissent de moins en moins de place à la citoyenneté.

Que signifie être « consommateur citoyen » ?

« Consommateur-citoyen », le mot est dit ! Cela sonne comme un oxymore, tant il résulte de l’association de deux termes qui semblent contradictoires. En effet, comment peut-on à la fois être un « bon » consommateur en consommant toujours plus, et un « bon » citoyen en faisant des choix respectueux de l’environnement, des aspects sociaux et éthiques des produits ? Le « consommateur citoyen » (ou consommateur responsable) tente d’appliquer dans sa vie privée, à travers ses choix de consommation, le fameux précepte « penser globalement, agir localement ». Il déplace ainsi la frontière entre ce qui relève de la vie privée et de l’action politique : il considère souvent un acte privé, la consommation, comme un acte citoyen.

Quels sont les pouvoirs du « consommateur citoyen » ?

Dans la littérature, on attribue souvent des « pouvoirs d’action » aux consommateurs de la manière suivante :

Action individualisée : Achats responsables (« Actions sur le marché ») – Adoption de modes de vie responsables (« Actions dans l’espace social élargi »)

Action collective : Groupement des achats (« Actions sur le marché ») – Systèmes d’échanges alternatifs (« Actions dans l’espace social élargi ») Lire la suite

Agenda 21de Mérignac : Forum public le 14 mars

Sud-ouest, Olivier Delhoumeau, le 12 Mars 2009

AGENDA 21. Un forum public, ouvert à tous, se déroule samedi à la Maison des associations

Un ancrage à approfondir

Comment agir concrètement contre le réchauffement climatique ? Quelles sont les opportunités pour développer l’économie solidaire à Mérignac ?

Ces questions, et d’autres, seront posées au Forum Agenda 21 de samedi, à la Maison des associations. L’objectif sera double : dresser le bilan du premier programme d’actions et réfléchir aux initiatives futures. Quatre ateliers se tiendront à cette fin. « Beaucoup limitent le développement durable à l’environnement. Je ne cesse de rappeler que cette notion s’articule aussi autour du social et de l’économie. C’est un triptyque, avec une interdépendance entre ces domaines », soutient Marie Recalde, adjointe en charge du dossier.

Tables rondes

Le premier atelier est intitulé « Pour un plan climat/mobilité communale ». Les autres approfondiront les thèmes de l’économie solidaire, la santé dans un environnement sain et la valorisation de la citoyenneté. Chaque table ronde sera chapeautée par deux présidents, un témoin, un animateur et un rapporteur. Précision : les témoins et animateurs seront des personnes qualifiées de la société civile. Les réflexions alimenteront les conseils de quartiers qui reprennent du service à la fin du mois. La maturation des idées se poursuivra jusqu’en octobre, date à laquelle un second forum arrêtera le futur programme d’actions.

Parmi les dispositifs concrets ayant déjà fait leurs preuves, citons les packs écologiques, qui favorisent la pratique du compost et les économies d’énergie, la clause d’insertion dans les marchés publics. Mérignac s’est aussi distinguée avec Lire la suite

Embarquement dans le bateau ivre de la crise systémique

actu-environnement.com, Agnès Sinaï, le 11 mars 2009

Embarquement planétaire dans le bateau ivre de la crise systémique

Le système financier mondial est en cours d’implosion. À force d’avoir spéculé sur la dette plutôt qu’avoir misé sur l’économie réelle, le capitalisme de casino s’apprête à léguer à la société un gouffre d’irresponsabilité, tant sociale qu’environnementale.

La démesure de la dette financière s’affiche, telle une béance, dans les courbes ascendantes de déficits qui vibrent en rouge dans le début d’une longue nuit. En 2008, le montant des prêts hypothécaires américains se chiffrait à 11 000 milliards de dollars, dont 60% étaient « titrisés » sous forme d’obligations vendues au public. Le taux d’endettement de la France devrait s’approcher de 80 % du PIB à la fin de l’année 2010, rapporte mardi 3 mars, Le Figaro1 en citant une source gouvernementale. Ce taux, actuellement de 66 % du PIB, augmenterait de sept points par an jusqu’en 2010, assure cette même source. La dette dépasserait alors les 22.000 euros par Français, constate le quotidien. Plus tôt dans la journée, le premier ministre François Fillon avait estimé sur Europe1 qu’aucun plan de relance ne permettra d’éviter la crise […] Personne aujourd’hui ne peut savoir quand on sortira de cette crise. Ce qu’on sait, c’est que toute l’année 2009 sera une année de crise, avait-il affirmé, pressentant le caractère hors d’échelle du phénomène et formulant un aveu d’impuissance sidérée.

A l’échelle des Temps Modernes, l’apothéose du capitalisme aura finalement été de courte durée : ascension des Trente Glorieuses à partir des années cinquante, libéralisme sans entraves dans les années 80, achèvement de la dérégulation financière jusqu’à nos jours. Mais dans ce bref laps de temps, le système lègue une ardoise gigantesque, une panne du système, un credit crunch, tant économique qu’écologique. Le découplage du capitalisme financier par rapport à sa base de survie n’a cessé de s’accentuer. Et les remèdes proposés par les plans de relance ici et là tournent tous bon an mal an autour de mêmes recettes éculées, autant de manières de soigner le mal par le mal : renflouer les caisses des banques pour relancer la consommation et revenir à l’état antérieur, un retour à la « normale » du cycle de la croissance consumériste et productiviste. Comme si le socle du vivant et le tissu social pouvaient indéfiniment continuer à soutenir la perpétuation de la consommation et de l’endettement, sans autre forme de projet existentiel et politique. Pourtant, et la présente « crise » le démontre, la survie du capitalisme lui-même suppose que toutes les instances de la société et de la nature ne soient pas gangrenées par la dette.

Un système global hors d’usage

Or n’est-ce pas la pulsion de l’avidité sans limites d’un système vorace, où la richesse des uns est fondée sur l’endettement des autres, qu’il faut questionner au nom d’un nouveau modèle de société fondé sur d’autres valeurs ? C’est sans doute le moment ou jamais. Selon les experts du LEAP/Europe, un groupe européen de réflexion prospective, la crise économique pourrait évoluer vers des situations de chaos social, faites de violentes révoltes populaires. Dans son dernier bulletin, daté du 15 février, le LEAP annonce le début de la phase 5 de la crise systémique globale : la phase de dislocation géopolitique mondiale, après quatre grandes phases de déclenchement, d’accélération, d’impact et de décantation. Selon le LEAP, les dirigeants du monde entier n’ont pas tiré les conséquences de l’effondrement en cours du système qui organise la planète depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Hélas, à ce stade, il n’est plus vraiment permis d’être optimiste en la matière. Aux Etats-Unis comme en Europe, en Chine ou au Japon, les dirigeants Lire la suite

Arcachon le 12 mars : journée sur « l’eau en partage »

Sud-Ouest, Bernadette Dubourg, le 11 Mars 2009

SIBA. La journée sur « l’eau en partage », demain, au Palais des congrès d’Arcachon, s’adresse à la fois aux scolaires, aux professionnels et au grand public

L’eau du Bassin dans tous ses états

Le Siba organise, demain, au Palais des congrès d’Arcachon, une journée d’ateliers, de débats et de rencontres autour de « l’eau en partage » (voir le programme ci-contre). Décryptage avec le président du Siba et maire de Lège-Cap-Ferret, Michel Sammarcelli.

« Sud Ouest ».

Pourquoi une journée sur l’eau ?

Michel Sammarcelli. Pour permettre à chacun de mieux connaître le bassin d’Arcachon et son état et d’identifier tous les acteurs des différentes activités économiques, ludiques ou touristiques. En clair, tous ceux qui créent des conflits d’usage seront, soit autour d’une table au cours d’un atelier thématique, soit assisteront à des forums, soit encore à la grande soirée débat.

Quel est l’enjeu de cette journée ?

Le bassin d’Arcachon est né de son plan d’eau, milieu extrêmement fragile. Que sera la qualité de l’eau dans 10 ou 20 ans ? Nul ne le sait.

Donc, tous ceux qui créent des conflits d’usage vont pouvoir dialoguer, se concerter et prendre connaissance des véritables enjeux. Ce bassin d’Arcachon est unique, sa richesse et son environnement sont exceptionnels. Préserver sa spécificité est le véritable enjeu de demain. D’où cette journée.

Le Bassin est-il tellement menacé ?

Oui, si les élus laissaient se développer de façon anarchique telle ou telle activité au détriment d’une autre. Le partage est donc nécessaire. Que serait le Bassin sans l’ostréiculture, sans ses villages ostréicoles et ses bateaux plats qui partent le matin sur le plan d’eau pour rejoindre les parcs ? Le Bassin ressemblerait à certaines lagunes méditerranéennes ou ibériques, et cela, nous n’en voulons pas.

Quelles personnes souhaitez-vous particulièrement sensibiliser ?

Tout d’abord nos enfants. Avoir la prétention de transmettre le bassin d’Arcachon sans associer nos enfants serait une erreur. La journée débute d’ailleurs par une participation active de 900 enfants des écoles primaires du Bassin, (CE2, CM1 et CM2) avec la collaboration des inspecteurs de l’Éducation nationale, autour de huit ateliers thématiques.

Il y aura notamment la reconstitution d’un parc ostréicole de 55 m de long sur la plage. Olivier Laban, président de la section régionale conchylicole, a souhaité s’associer aux enfants pour réaliser avec eux un véritable travail pédagogique.

Et les professionnels ?

Deux forums très ciblés sont organisés à l’attention des bâtisseurs, architectes, urbanistes, géomètres, car la qualité du plan d’eau dépend aussi de l’urbanisation, ainsi qu’à l’attention des agents municipaux en charge des espaces verts que le Siba a sensibilisés à l’utilisation excessive de pesticides. On sait où cela conduit. Ils recevront, d’ailleurs, un guide des bonnes pratiques et un plan de désherbage type.

Quelle place est réservée au grand public ? Lire la suite

Copenhague : la dernière chance ?

actualites-news-environnement.com, Sandra Besson, le 2 mars 2009

Copenhague : dernière chance pour éviter un changement climatique fatal ? 

D’après le Commissaire européen à l’environnement Stavros Dimas, le sommet de Copenhague qui aura lieu en décembre prochain sera la dernière chance du monde pour éviter un changement climatique fatal et engager une lutte sérieuse contre les émissions de gaz à effet de serre.

Le monde fera face à sa dernière chance de se mettre d’accord sur une réponse mondiale appropriée au changement climatique lors d’un sommet des Nations Unies à Copenhague en décembre prochain, d’après ce que le Commissaire Européen à l’environnement a déclaré vendredi.

Les dirigeants d’environ 190 pays se rencontreront à Copenhague au Danemark en décembre prochain pour essayer de se mettre d’accord sur une convention mondiale pour remplacer le Protocole de Kyoto et lutter contre le changement climatique.

Le Protocole de Kyoto, qui engage 37 nations industrialisées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% en moyenne entre 2008 et 2012, expirera en 2012.

 « Cela fait maintenant douze ans que Kyoto a été créé. Cela signifie que Copenhague est la dernière opportunité pour le monde de faire cesser le changement climatique avant qu’il ne dépasse un point de non retour » a déclaré le Commissaire européen à l’environnement, Stavros Dimas, lors d’une conférence climatique à Budapest vendredi dernier.

 « Conclure un accord à Copenhague est non seulement possible, mais c’est impératif et nous allons le conclure » a déclaré Stavros Dimas.

Les émissions de gaz à effet de serre mondiales augmentant plus rapidement que prévu, Stavros Dimas a déclaré qu’il était essentiel que les principaux pollueurs tels que les Etats-Unis et les pays émergents du Moyen-Orient et de l’Amérique du sud signent également le nouveau traité.

 « L’engagement du Président Obama à rengager pleinement les Etats-Unis dans la lutte contre le changement climatique est un signe d’encouragement qui montre bien que le progrès est possible ; de même que les initiatives possibles venant de la Chine, de l’Inde, du Brésil et d’autres économies émergentes ».

Stavros Dimas a déclaré qu’un accord à Copenhague devrait viser à limiter le changement climatique en maintenant l’augmentation des températures au dessous du seuil critique des 2°C par rapport à la période préindustrielle, soit moins de 1,2°C au-dessus des températures actuelles.

Pour cela il faudra au moins diviser par deux les émissions mondiales d’ici 2050, par rapport aux niveaux de 1990.

 « Les pays développés devront aller au-delà de cet objectif, avec des réductions de 80 à 95% afin de permettre aux pays en développement de se sortir de la pauvreté » a-t-il précisé.

Stavros Dimas a déclaré que les nations riches avaient l’obligation morale de mener la lutte contre le changement climatique et que l’Union Européenne était prête à Lire la suite

UICN : L’eau est au cœur du changement climatique

actualites-news-environnement.com, Pierre Melquiot, le 3 mars 2009

L’eau est au cœur du changement climatique, selon l’UICN.

Le changement climatique se fera sentir en premier et principalement au travers de l’eau, que ce soit par des sécheresses, des inondations, des tempêtes, la fonte glaciaire ou l’élévation du niveau de la mer …

Alors que, selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et des ses ressources (UICN), deux tiers de la population mondiale subiront des pénuries d’eau d’ici 2025, l’eau est donc véritablement au cœur du changement climatique. Le Forum mondial de l’eau, qui se tient à Istanbul (Turquie) du 16 au 22 mars, réunit plus de 25 000 experts afin de trouver des solutions durables aux enjeux mondiaux de l’eau.

L’UICN demande aux décideurs présents au Forum de s’engager davantage pour protéger l’environnement naturel et de faire un meilleur usage des services offerts par la nature en faveur du développement et de la sécurité humaine.

Les cours d’eau et les zones humides assurent des services vitaux pour l’humanité : eau potable salubre, énergie, moyens de subsistance sains et durables. Pour l’UICN, il est indispensable d’investir dans une bonne gouvernance de l’eau afin d’assurer un avenir durable en la matière, tant pour les pays eux-mêmes que pour les 260 bassins transfrontaliers. 

Pour l’UICN, l’eau est au cœur du changement climatique. « Le changement climatique se fera sentir en premier et principalement au travers de l’eau, que ce soit par des sécheresses, des inondations, des tempêtes, la fonte glaciaire ou l’élévation du niveau de la mer, » explique Mark Smith, directeur du Programme de l’eau de l’UICN.

 « Des bassins hydrographiques et des littoraux intacts et en bon état de fonctionnement peuvent contribuer à répondre aux impacts du changement climatique. Ils emmagasinent l’eau, régulent les inondations et protègent les côtes. L’investissement consacré à la nature devrait faire partie des politiques d’adaptation au changement climatique. »

Des cours d’eau en bon état réduisent la pauvreté, estime l’UICN. « Afin de réduire la pauvreté de façon importante, nous avons besoin d’eau en quantité suffisante, pour répondre à de nombreux besoins, notamment ménagers, agricoles, industriels, énergétiques et environnementaux », a déclaré Julia Marton-Lefèvre, Directrice générale de l’UICN.

 « Ceci veut dire qu’il faut réussir à affecter de l’eau à différents usages tout en restant dans les limites de ce qui est disponible. L’UICN aide à réaliser ces arbitrages, c’est l’une de ses tâches centrales. »

L’UICN prédit aussi qu’une crise mondiale de l’eau est en chemin. « La pression Lire la suite

L’économie mixte en pointe pour les éco-quartiers

developpementdurablelejournal.com, Patrick Cros, le 11 mars 2009,

Aménagement : L’économie mixte en pointe pour les éco-quartiers

L’aménagement est un secteur qui peut accélérer une conception développement durable dans la vie économique. Réalisés par des sociétés d’économie mixte (Sem), des éco-quartiers commencent à voir le jour dans l’ensemble de l’hexagone. Nous ouvrons aujourd’hui le dossier qui se poursuivra jusqu’au mardi 17 mars avec des reportages à Frontignan, Angers, Rouen et Grenoble. En partenariat avec le journal des Entreprises publiques locales, servirlepublic.fr.

Concevoir un éco-quartier suppose de sortir des chemins habituels de la promotion immobilière et de l’aménagement. Une mission délicate qui demande d’intégrer de nouveaux paramètres comme l’utilisation des énergies renouvelables, la qualité environnementale ou encore la mixité sociale. C’est pourquoi les collectivités locales qui se fixent de telles orientations, très développement durable, préfèrent souvent les confier aux sociétés d’économie mixte (Sem), ces sociétés de droit privé dont elles contrôlent légalement la majorité du capital, associées à d’autres opérateurs privés.

Dans le domaine des éco-quartiers c’est une Sem, Val de Bourgogne, qui a joué les pionnières avec l’aménagement de l’éco-quartier de Saint-Jean des Jardins à Chalon-sur-Saône. Mais elles sont nombreuses à relever aujourd’hui le défi à travers l’hexagone comme Rouen Seine Aménagement, Hérault Aménagement (à Frontignan), la Sara (à Angers) ou encore la Sages (à Grenoble).

La création d’au moins un éco-quartier par ville d’ici à 2012 figure, il est vrai, parmi les propositions issues du « Grenelle de l’environnement ». C’est sans doute l’un des défis les plus complexes auxquels les Sem doivent faire face. Il ne s’agit pas d’aménagement classique et il faut prendre en compte de multiples paramètres, souvent innovants.
Des exigences environnementales, mais aussi sociales

L’éco-quartier doit minimiser son impact sur l’environnement, utiliser autant que possible les énergies renouvelables, réduire son empreinte écologique et renforcer l’efficacité énergétique de ses bâtiments. Le concept est d’ailleurs généralement lié à une approche HQE (Haute qualité environnementale). Mais, il doit aussi assurer une mixité sociale et urbaine et une intégration harmonieuse avec le reste de la ville. Nos voisins européens avaient ouvert la voie avec le quartier Vauban de Fribourg (Allemagne) en 1993 ou l’ensemble BedZed, à Sutton (Grande-Bretagne) en 2001. Les villes européennes s’étaient d’ailleurs engagées dès 1994, lors de la conférence sur les villes durables d’Aalborg, au Danemark, à mettre en oeuvre un urbanisme responsable.

Une démarche européenne

Sept ans plus tard, le PUCA (Plan, Urbanisme, Construction et Architecture) a été précurseur en France avec son programme « Villa urbaine durable » (VUD), lancé en 2001, en partenariat avec le ministère de l’Écologie et du développement durable, pour « un habitat urbain, mixte et écologique ». C’est dans ce cadre que Lire la suite

Premiers pas au jardin bio

lefigaro.fr, Caroline Sallé, le 9 mars 2009

Premiers pas au jardin bio

Le printemps arrive, c’est le moment de retrouver son jardin et d’y semer quelques bonnes «écorésolutions» : aérer le sol, recourir aux amendements naturels, favoriser la mixité végétale… Petit inventaire des solutions alternatives pour bien préparer le terrain et limiter l’usage des produits phytosanitaires.

Une poignée de granulés antilimaces par-ci, une goutte de désherbant par-là, quelques pschitts d’insecticides contre les pucerons un peu plus loin… Même si environ 13 millions de Français possèdent un jardin, pas sûr qu’ils aient tous la main très verte. Les bêcheurs du dimanche et autres horticulteurs amateurs épandraient ainsi près de 8 000 tonnes de pesticides par an, soit 8 % du total utilisé sur le territoire. Et à trop multiplier les produits chimiques, on finit inéluctablement par contaminer les nappes phréatiques, appauvrir les sols, polluer l’air… Bref, par faire peser une menace sur la biodiversité en même temps que sur notre santé. La nature ayant bien fait les choses, il existe pourtant des techniques de jardinage plus respectueuses de l’environnement. Et pas forcément plus contraignantes. Démonstration.

• Sol : préparer le terrain

L’hiver a été rude, la terre est probablement lessivée, fatiguée, en un mot : «raplapla». Or, pour réussir un jardin écolo, tous les manuels vous le diront : il est indispensable de disposer d’un sol vivant, riche en humus, capable de nourrir efficacement les plantes. Afin de redonner un équilibre à la terre, François Pauly, responsable de la filière végétale chez Jardiland, recommande «un bon bêchage, à la fois pour aérer le sol et réactiver le travail des micro­organismes». Une manière, en somme, de réveiller la terre en douceur. Dans un second temps, on introduira des amendements organiques ou naturels (compost, fumier, débris végétaux, paillis…) afin de booster sa fertilité. Les plus paresseux pourront toujours se tourner vers des «biofertilisants» prêts à l’emploi, vendus en jardinerie. À condition de les utiliser avec parcimonie…

• Retrouver le bon sens paysan

On ne cesse de nous le répéter : dans un jardin écolo, il faut laisser la nature reprendre ses droits et ne pas multiplier les traitements pour ci ou contre ça. Mais encore faut-il savoir aider la nature… Mieux vaut réviser donc quelques principes de base : identifier la nature de son sol afin d’y cultiver des végétaux qui s’y plairont, être attentif au climat, à l’orientation du soleil et du vent, privilégier les variétés «locales», planter au bon moment, organiser le jardin en fonction des besoins en eau de chaque plante, utiliser un paillis (pas trop tôt au printemps) pour éviter d’avoir ensuite à désherber ou à trop arroser… «En somme, il s’agit de substituer aux produits chimiques et traitements fastidieux un peu de bon sens paysan», résume François Pauly.

• Militer pour la cohabitation végétale

Lorsque le moment est venu de planter ou de semer, l’«écojardinier» applique la technique du «compagnonnage», véritable éloge de la mixité végétale. Comment ? En associant certaines plantes ou légumes entre eux afin qu’ils se protègent mutuellement. «C’est un domaine encore mystérieux sur lequel beaucoup d’informations contradictoires circulent. Ce qui marche pour un jardinier ne fonctionne pas toujours pour un autre, sans que l’on sache très bien pourquoi», Lire la suite

Bien-être animal : « Comment vont nos bêtes ? »

metrofrance.com, Nadia Loddo, le 25 février 2009

Comment vont nos bêtes ?

La question du bien-être des animaux de la ferme s’impose avec difficulté en France.

Si le bonheur est dans le pré, beaucoup d’animaux de ferme ne sont pas très heureux aujourd’hui. Alors qu’au Salon international de l’agriculture qui se déroule à Paris les animaux sont confortablement installés dans des enclos rembourrés de paille (bien qu’un peu angoissés par les visiteurs), ce luxe reste l’apanage de peu de leurs congénères. L’élevage industriel est en effet largement prédominant en France.

Poules et cochons en détresse

Les vaches ne se portent pas trop mal, car c’est de leur bien-être que dépend la production de lait, mais l’histoire de la volaille, du porc et des lapins est une autre. Plus de 90% des cochons français proviennent de l’élevage industriel. “Les truies sont placées entre deux barrières et ne peuvent pas bouger. La nourriture tombe deux fois par jour. Elles alternent grossesse et allaitement… et ne sortent jamais”, explique Anne Vonesch, chargée du bien-être animal à France Nature Environnement. “Elles développent des stéréotypies  semblables à celles qu’on voit chez les autistes”, souligne Dominic Hofbauer de l’association pour la protection mondiale des animaux de la ferme.

Les poules passent leur vie dans des cages à dix-huit et pondent 300 oeufs par an car, grâce à la lumière artificielle, elles travaillent comme si c’était toujours le printemps. A force de produire des coquilles, leur organisme se décalcifie, leurs pattes se brisent et à la fin de leur courte vie (un an) leur corps est trop abîmé pour qu’on en consomme la viande”, détail­le Dominic Hofbauer. Elles ne sont bonnes qu’à faire du bouillon cube ou de la nourriture pour nos chers chats et chiens.

Le débat sur le bien-être des animaux de ferme en France reste au niveau : ‘On leur donne à manger, on nettoie, et on ne leur tape pas dessus’”, déplore Anne Vonesch. Or dans d’autres pays européens, la question qui se pose est de leur assurer l’accès aux besoins animaux : bouger, mener les activités qui leur permettent d’exprimer le programme comportemental de leur espèce, vivre de façon harmonieuse avec leurs congénères. “Par exemple, dans la nature, les cochons passent 70% de leur temps à fouiller avec leur groin à la recherche de nourriture. Privés de cette activité, ils ont tendance à se grignoter la queue entre eux. Le sang les excite et ils se livrent au cannibalisme”, explique Anne Vonesch. Préventivement, les éleveurs leur sectionnent alors la queue. Ce qui ne change rien à leur frustration.

Heureusement, il y a une prise de conscience dans l’opinion de la cruauté de l’élevage industriel. Ainsi Thirion commercialise des nouilles et Amora la première mayo faite à partir d’œufs de poules élevées en plein air.  En Belgique, Carrefour ne vend plus d’œufs de poules en cage. Nos choix de consommation comptent pour beaucoup dans ces changements. D’ailleurs, si c’est vrai que nous sommes ce que nous mangeons, je préfère être une poule élevée en plein air plutôt qu’un oiseau en cage.

Les oeufs : se repérer grâce aux codes Lire la suite

Yves Cochet : « La décroissance est inéluctable »

metrofrance.com, le 9 mars 2009

« La décroissance est inéluctable »

A l’occasion de la sortie « d’AntiManuel d’écologie », Yves Cochet, député Vert de Paris, a dialogué avec les metronautes.

Bienvenue aux internautes.

Malo : Bonjour. Pourquoi un « anti manuel », ça ne s’apprend pas l’écologie ?

L’écologie scientifique est une discipline universitaire. Mais mon « Anti manuel » a une ambition plus vaste : une vision du monde dans tous ses aspects, de la vie individuelle à la vie collective, du village à la planète.

Nature : C’est quoi le schéma si on continue comme ça?

Si « on continue comme cela », c’est-à-dire l’exploitation sans limites des humains et de la planète, on va dans le mur, très bientôt.

Pommedeterre : Vous prônez la décroissance… Comment imaginez-vous ce système ?
La décroissance est déjà commencée. Mais, peu de personnes l’ont anticipé. C’est pour cela que l’on va dans le mur. Mieux vaut la décroissance choisie, démocratique et solidaire, que la décroissance subie actuelle. De toute façon, qu’on le veuille ou non, la décroissance (de notre empreinte écologique, nous le milliard le plus riche) est inéluctable.

Je suis surtout effrayé par l’aveuglement des dirigeants économiques et politiques actuelles, englués dans des modèles du monde dépassés.

Nathy : Quelles sont les priorités environnementales aujourd’hui ?

Réduire les consommations d’énergie et de matières premières non renouvelables. C’est-à-dire, les trois quarts des richesses matérielles de notre mode de vie occidental insoutenable.

Naturelle : Comment mesure t’on son empreinte écologique?

En calculant les nombre d’hectares qu’il faut pour extraire les énergies et les matières qui nous font vivre, et recycler nos déchets après la consommation. Si toute l’humanité vivait comme les habitants de la France, il faudrait trois terres : c’est impossible, donc il nous faut décroître.

Verdâtre : Votre livre s’adresse à qui ? Il a l’air assez pointu quand même…
Il n’est pas « très grand public », mais il est pour tout public. C’est une invitation à la réflexion sur nos avenirs.

Truite : Chez vous, c’est chauffe-eau solaire, ampoules basse alimentation et tout le toutim ?

Oui. Mais cela ne suffit pas : ce n’est pas qu’une question de changement de technologie, c’est un changement de civilisation. Inutile de faire du solaire ou de l’éolien avec notre mode de vie occidental, ça ne marchera pas.

Alicia : Que pensez-vous de l’action d’Al Gore ? N’est-ce pas plus du show biz que de la véritable défense de l’environnement?

La démocratie et les médias sont essentiellement ambigus. Al Gore a frappé un grand coup avec son film, mais ses méthodes sont assez productivistes.

Honte : « Total » annonce 13-14 milliards d’euros de bénéfices pour 2008… Quand les politiques auront-ils enfin le courage d’instaurer une taxe, c’est scandaleux…
D’accord avec vous. Les députés Verts ont proposé un prélèvement exceptionnel de 5 milliards pour financer le basculement écologique de l’économie.

Tranche : Et le Grenelle: vrai progrès ou gros coup de com ? Lire la suite

Christian VELOT, auteur de « OGM : tout s’explique »

inf’OGM, Christophe Noisette, février 2009

Entretien avec Christian VELOT, biologiste et auteur de « OGM : tout s’explique »
Inf’OGM – Pourquoi un nouveau livre sur les OGM ?

CV – Depuis six ans environ que je fais des conférences grand public sur les OGM, j’ai eu de nombreuses demandes pour savoir si j’avais écrit un livre dans lequel on pourrait retrouver l’articulation et le caractère didactique de mes conférences. Il s’agit donc d’un livre que j’ai calqué sur mes conférences et où les supports animés de celles-ci sont ici remplacés par des illustrations humoristiques, à vocation pédagogique, réalisées par Jef Vivant.

J’y décris donc ce que sont les OGM, comment on les fabrique, en insistant sur les raisons du caractère aléatoire (et non pas chirurgical comme on se plait à nous le faire croire) de cette technologie. Et surtout, j’aborde chapitre par chapitre les différents domaines d’utilisation des OGM (recherche fondamendale, domaines médicaux et pharmaceutiques, secteurs industriels et l’agro-oalimentaire). Cette approche me permet de montrer en quoi l’introduction des OGM dans les champs et dans les assiettes introduit des riques nouveaux et soulève des questions nouvelles (qui ne sont pas posées — ou en tout cas pas de la même manière — avec les OGM utilisés depuis près de 30 ans en espaces confinés dans les autres domaines). C’est essentiel à mes yeux car ça évite de tomber dans le panneau des amalgames fallacieux si chers aux VRP de la transgenèse généralisée et qui consistent à utiliser la vitrine médicale pour servir des arguments agricoles.

En ce qui concerne l’agroalimentaire, j’essaie d’être exhaustif en décrivant non seulement ce qui se fait déjà (c’est-à-dire essentiellement des plantes-pesticides), mais également ce qui se prépare dans les labos, en particulier avec les animaux destinés à l’alimentation ainsi qu’avec des micro-organismes alimentaires (levures de boulangerie, de brasserie, bactéries et levures œnologiques ou lactiques). Et, je réponds aux arguments « tartes à la crème » : les OGM ont toujours existé dans la nature, les OGM sont incontournables pour résoudre la faim dans le monde, etc.

Enfin, comme le débat autour des OGM en appelle beaucoup d’autres, je termine par quelques éléments de discussion sur divers aspects sociétaux tels que la place de la science dans la société, les dérives technoscientifiques des politiques de recherche, la désobéissance civile. Ce livre doit permettre aux citoyens de prendre part à ce débat de société. Je n’y cache pas mon avis car je refuse de me réfugier derrière une « neutralité » de la science qui n’existe pas. Cependant, conscient que l’information n’est objective que si elle est contradictoire, j’encourage la lecture d’autre point de vue.

 Inf’OGM – Que pensez-vous du débat actuel sur les OGM ? Et depuis 10 ans, comment la connaissance de ce sujet a évolué ?

CV – De toute évidence, il y a actuellement une volonté des défenseurs inconditionnels des OGM de vouloir reprendre la main (rapport de l’AFSSA à quelques jours du vote européen pour tenter d’abroger les moratoires français et grec, l’émission sur France 2 de la semaine dernière et toutes les attaques récentes sur le net et ailleurs à l’encontre des anti-OGM qualifiés de « prophètes de malheur », de « vendeurs de peur », de « khmers verts »).

L’approche de la période des semis pour le maïs n’est sans doute pas pour rien dans cette excitation médiatique. Mais cela ne change rien à l’avis des Français, toujours majoritairement opposés ou réticents à la culture des OGM, Lire la suite

CLCV : Nouvelle conseillère info énergie pour le Bassin

Sud-Ouest, Marceau Bonnecaze, le 10 Mars 2009

Une nouvelle conseillère info énergie pour le Bassin

Anna Caillerie est la nouvelle conseillère de l’Espace info énergie, en remplacement de Delphine Vignaud qui était en place depuis la création de l’espace en février 2008.

Cette jeune femme de 24 ans, munie d’un diplôme universitaire et technologique de gestion urbaine, a rejoint en 2003 l’Institut d’urbanisme de Grenoble pour y achever un cycle supérieur (bac + 5) en urbanisme, aménagement local et développement durable.

Employée par une association d’amélioration de l’habitat en 2007, elle a travaillé sur le volet énergétique des copropriétés dégradées. Cette expérience lui a beaucoup appris et a orienté sa carrière professionnelle.

Conseils en énergie

Depuis un mois, elle est en poste au sein de l’Espace info énergie de La Teste-de-Buch, structure portée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). C’est l’association des consommateurs de la CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) qui accueille cet espace. Anna Caillerie commente : « Au-delà du conseil énergétique à destination des particuliers qui est notre mission première, ce que j’apprécie dans ce travail c’est la formation permanente sur des thèmes d’actualité. La législation et les innovations techniques ne cessent de se développer dans le secteur du développement durable et c’est à nous, en tant que conseiller, d’avoir un temps d’avance afin d’éclaircir l’information à destination du grand public. »

En revanche, Anna Caillerie rencontre des difficultés à faire connaître l’Espace info énergie auprès des acteurs du territoire. Elle déclare : « Les collectivités du Bassin ne se donnent pas les moyens d’offrir ce service à leurs concitoyens. Il paraît aujourd’hui indispensable de réduire nos consommations énergétiques. Seule la mairie d’Audenge nous accueille deux fois par mois, le jeudi, pour assurer des permanences qui rencontrent un réel succès. »

Espace info énergie : permanence du lundi au Lire la suite

Sud Gironde : Les LGV font l’unanimité contre elles

Sud-Ouest, Axelle Maquin-Roy, le 7 Mars 2009

Les LGV font l’unanimité contre elles

SAINT-MICHEL-DE-RIEUFRET. Une nouvelle réunion d’information a été organisée. Chacun a pu faire part de sa position ou y a été contraint

Lancée à l’initiative de Marc Gauthier, maire de Saint-Michel-de-Rieufret et de la coordination des associations de vigilance LGV (LEA, LGPE, Trait d’Union) associée à la Sepanso, la réunion d’information sur les LGV Bordeaux-Toulouse, Bordeaux-Espagne a pour le moins mobilisé.

Parmi l’assistance nombreuse, beaucoup d’élus concernés par les hypothèses de tracés. Si certains ont d’emblée fait part de leur position sur les projets, d’autres ont été quasi sommés de le faire par l’auditoire. Morceaux choisis.

Hervé Gillé, conseiller général PS de Podensac.

« Je suis d’abord là en situation d’écoute. Mais sur l’intérêt du projet vers Toulouse, je suis sur un a priori plutôt négatif, au regard des coûts. Je ne dispose cependant pas de tous les tenants et aboutissants. Sur la ligne Bordeaux-Espagne, plus logique, je suis plus favorable au tracé direct sur les voies actuelles. Mon deuxième souci, c’est le financement et la sollicitation des collectivités locales et territoriales. Comment peut-on nous demander de financer, au Conseil général, quand en même temps le comité Balladur prévoir de retirer aux Départements la clause de compétence générale pour financer des projets justement hors de nos compétences. »

Christian Tamarelle, président de la Cdc de Montesquieu et maire PS de Saint-Médard-d’Eyrans.

« Si nous devons supporter deux nouvelles voies en plus de la voie existence, c’est la mort du village. Je n’ai pas envie que le village soit rasé, je me battrai donc à vos côtés. Et si le projet est arrêté, tant mieux, on aura d’autres choses à faire sur la commune. »

Francis Gazeau, maire UMP de Cadaujac.

« Le Conseil municipal a pris une délibération contre la venue des LGV. Nous nous sommes depuis équipés d’une cartographie du bruit qui servira d’outil juridique pour la suite des études, alors qu’avec l’autoroute nous sommes déjà dans le rouge. Si ça devait se faire et que la commune doive payer le moindre euro, ce serait non ! Mais sachez qu’on ne peut rien sans la mobilisation des associations. »

Marc Gauthier, maire (SE) de Saint-Michel-de-Rieufret.

« Quel que soit le tracé retenu, la commune est concernée. Et malheureusement, je pense que le tracé est déjà fait. Mais je me pose la question de l’utilité de tels projets Lire la suite

« Qui sont les antiécolos ? » dans Psychologies magazine

naturavox.fr, Benoît Saint Girons, le 9 mars 2009

Un article de Christilla Pellé-Douël intitulé « Qui sont les antiécolos ? » dans Psychologies magazine du mois de mars 2009.

Les antiécolos

Quels sont les arguments des antiécolos résistent-ils à l’analyse ?

Psychologie donne matière à réflexion…

Intéressant article qui, en donnant la parole à des « objecteurs de bobo-écologie », dresse un catalogue non exhaustif des caricatures et des excuses trop souvent utilisées pour justifier l’inaction.

« Au début des années 1970, les premiers écologistes faisaient figure de gentils allumés. Trente ans plus tard, les acharnés des énergies douces ont gagné du terrain dans les mentalités » commence l’article. Et entre les deux, rien ? Sommes-nous vraiment directement passés des doux rêveurs aux extrémistes américains de la deep ecology qui « envisagent la nécessité de la disparition de l’espèce humaine afin de préserver la Terre et les autres espèces vivantes » ?

Que dans ces circonstances Laurent Larcher, auteur de La Face cachée de l’écologie, puisse écrire « L’écologie est un antihumanisme » ne surprend guère. A écologie extrémiste raccourci extrémiste ! Mais cette affirmation n’en demeure pas moins fausse. D’abord parce qu’elle confond écologie (science) et écologisme (protection de l’environnement), ensuite parce que l’humain faisant partie du vivant, il a tout intérêt à préserver lui aussi la nature !

L’écologisme est naturellement humaniste parce que nous ne pouvons pas nous déconnecter de la nature sans en subir de graves troubles, comme le démontre la croissance exponentielle des pathologies, du stress aux cancers en passant par l’obésité ou la stérilité. Nous vivons plus longtemps, certes, mais dans quel état ? Et la tendance aux pathologies est telle que les jeunes pourraient désormais vivre moins vieux que leurs parents…

Prendre soin de notre planète est chronologiquement une question de bien-être avant d’être une question de survie. Nous pouvons fort bien vivre sans écran plat mais nous vivrons relativement mal avec un air pollué ou une nourriture à dominance industrielle.

« Au cœur du débat : notre place d’êtres humains » ? Non. Au cœur du débat : la place de l’humain dans le système ! 

Notre « capacité à se penser et à penser la nature » nous donne une responsabilité que les autres espèces n’ont pas. Si les ours polaires avaient leurs maux à dire, voilà longtemps qu’ils nous auraient balancés leurs grosses pattes dans la figure !

De ce constat de la « transcendance humaine », Sylvie Brunel, auteur de A qui profite le développement durable ?, en arrive à la conclusion qu’ « Il n’existe pas de nature qui ne soit façonnée par l’homme ». Monsanto aurait donc déjà réussi à breveter l’intégralité du vivant ? 

Non, décidément, il n’existe pas de bêtise qui ne soit façonnée par l’homme !

L’auteur n’a sans doute pas tort de dénoncer la culpabilisation à l’écologie. Avant qu’il n’y ait de « mauvais citoyens », il y a bien évidemment d’abord de mauvais politiciens et de mauvais industriels. Mais qui vote pour les uns et achète les produits des autres ? Au final, nous ne sommes peut-être pas tous coupables mais nous sommes tous responsables !

L’auteur conclut que « les antiécologistes d’aujourd’hui seraient des écologistes raisonneurs, au sens de « faire appel à la raison » ? A suivre ce raisonnement, il y aurait donc, d’un côté, des écologistes idiots qui agissent et, de l’autre, des écologistes intelligents, qui réfléchissent mais, parce qu’ils réfléchissent, ne font rien au prétexte qu’ils n’auraient rien fait de mal ? Curieux raisonnement… « Le grand but de la vie n’est pas le savoir mais l’action » Lire la suite

Bordeaux : La vélorution pédale dans la semoule

Sud-Ouest, Florent Pecchio, le 8 Mars 2009

BORDEAUX. Malgré leur enthousiasme, les membres du collectif Vélorution, qui prônent les déplacements non polluants en ville, ont du mal à se faire entendre du public

La vélorution pédale dans la semoule

Peut-être les avez-vous déjà croisés, au hasard d’une balade à Bordeaux. Eux, ce sont les « vélorutionnaires ». Les membres d’un collectif qui dénonce la mainmise de la voiture sur la ville. Aux dépens du vélo, bien sûr, mais aussi de la marche à pied, du roller, ou du skate. De ce qu’on appelle les déplacements « doux ».

Pour faire passer le message, rien de plus simple : une manifestation sur deux-roues, l’espace d’une heure. Un cortège chantant de bicyclettes et de coureurs à pieds dans le flot de la circulation, histoire de rappeler qu’ils existent.

« Un combat quotidien »

Ce samedi, ils sont une trentaine, au départ de la place Pey-Berland. Ce n’est pas la foule des grands jours. Les participants, étudiants pour la plupart, peinent à arriver. Le rendez-vous est fixé à 14 heures mais les cyclistes débarquent au compte-gouttes. « Ils sont où, les autres ? » Pas de réponse. Tant pis, il faudra faire sans eux. « C’est pas grave si on n’est pas nombreux, tempère Béranger. C’est d’abord un combat quotidien. »

En revanche, il faudra faire avec Florence, 42 ans, nouvelle venue. « Je connais le concept, mais c’est la première fois que je participe », explique la bibliothécaire. Attirée par la possibilité de faire réparer son vélo, elle est conquise par l’enthousiasme du groupe.

Il faut dire qu’une fois lancé, le cortège se fait remarquer. Banderoles, montures colorées, chansons, et des phrases chocs au mégaphone : « On avance, on avance, on n’a pas besoin d’essence », ou le très apprécié « Le vélo c’est la classe, la voiture à la casse ».

Les piétons s’arrêtent, sourient. « On les remarque mais je ne comprends pas ce qu’ils veulent », explique une femme. Certains applaudissent, alors que des automobilistes font jouer du klaxon. Il y a aussi les impatients du volant, qui tentent coûte que coûte de doubler le convoi. Très mauvaise idée : deux policiers en scooter veillent au grain, et réprimandent les fautifs.

Vélo-cité manque à l’appel

Le périple se termine au jardin botanique. Les cyclistes militants sont satisfaits de l’action, bien conscients que l’engagement des vélorutionnaires n’a pas été à la hauteur. « Il faut qu’on trouve de nouveaux moyens d’action », reconnaît Benjamin. Exemple ? Lire la suite

Mode d’emploi pour rendre sa maison écolo

Le Monde, Catherine Sabbah, 7 mars 2009

Mode d’emploi pour rendre sa maison écolo

Pour faire des économies, il faut commencer par investir. Ce paradoxe n’a pas échappé aux propriétaires soucieux de mieux isoler leur logement ou d’y installer des systèmes économes en énergie et moins polluants. Les pionniers ont sans doute essuyé quelques plâtres et fait les frais d’un manque d’information. Après la hausse du coût de l’énergie au cours de l’été 2008, l’insistance des installateurs de chauffe-eau solaires, de chaudières à condensation ou de pompes à chaleur à vendre des équipements parfois mal adaptés aussi provoqué des déceptions.
Depuis quelques mois, des groupements d’industriels associés à des fédérations de constructeurs ou d’architectes mettent en place des offres globales qui commencent par un diagnostic thermique de l’existant. Des prescripteurs comme GDF-Suez et EDF proposent également ce type d’interventions à travers des artisans agréés.

« Il ne sert à rien de chauffer pour moins cher si la maison est une passoire« , justifie Pierre Hérant, chef du département bâtiment et urbanisme de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Les travaux d’isolation des fenêtres, des portes, des combles sont les plus urgents à entreprendre et pas les plus chers. Une fois la maison calfeutrée, il est souvent possible de conserver sa chaudière et ses radiateurs. Mais ces solutions ne concernent « que » les 13 millions de maisons individuelles. Rien de tel pour les logements collectifs à l’exception des immeubles de logements sociaux détenus par un seul bailleur.

Dans le cas des copropriétés, les syndics auront fort à faire pour pousser des copropriétaires, déjà très sollicités, à se lancer dans de nouveaux travaux coûteux. Dans le cas des logements locatifs privés qui représentent 21 % du parc résidentiel, la question est encore plus épineuse car les travaux financés par les propriétaires bailleur profiteront d’abord au locataire. Trois groupements proposent ce genre de démarche. Phénix Evolution se targue d’une expérience d’une vingtaine d’années de rénovation des maisons du groupe Geoxia aujourd’hui réorientée, via le projet ODMIR4, vers la question des économies d’énergie.
Les « Architecteurs », un collectif d’architectes rebaptisés pour l’occasion les « Améliorateurs », proposent la solution Adelie pour tous types de maisons y compris les bâtisses anciennes.
Enfin, l’Union nationale des syndicats français d’architectes (Unsfa) se focalisera, à travers son projet MYTECH, sur les maisons construites entre 1950 et 1975, « les pires, car vite et mal construites à une époque où le pétrole n’était pas cher et semblait inépuisable« , considère François Pellegrin président d’honneur de l’Unsfa et porteur du projet.

L’ambition vise à réduire de 30 % la consommation énergétique de ces logements et les hisser de plusieurs degrés sur l’échelle graduée de A à G des étiquettes énergétiques. « Il est assez facile de gagner deux échelons, explique Olivier de Lattre directeur du développement de Phénix Evolution. Ensuite, tout dépend des équipements installés. Nous avons démontré qu’il est possible de passer de G à B, c’est-à-dire d’une consommation de chauffage de plus de 450 euros par an à moins de 90. »

Les dépenses correspondantes se chiffreront souvent à plusieurs dizaines de milliers d’euros. « Il est très difficile d’annoncer un prix moyen, estime Jean-Pierre Bosquet, le président de la Compagnie des architecteurs. Les maisons sont toutes différentes et n’ont pas été entretenues de la même manière. Il faut compter au moins Lire la suite

Décroissance: pas une mode de crise, un choix de société

environnement.blogs.liberation.fr, Laure Noualhat, le 8 mars 2009

Décroissance: pas une mode de crise, un choix de société

Au journal, on m’a demandé si le regard sur les décroissants avait changé. D’abord, il a fallu expliquer que les décroissants ne décroissaient pas mais qu’ils émettaient des objections à la croissance. L’exactitude du vocabulaire implique que l’on parle des objecteurs de croissance. Ceci étant rectifié, je pouvais demander à ces militants quelle perception ils avaient du changement de regard sur leur mouvement et leurs idées. Certains pensent qu’il s’agit -encore une fois- d’un malentendu.

A la maison des métallos, dans le 11ème arrondissement, les objecteurs de croissance se sont donnés rendez-vous -à l’invitation du Crédit coopératif- pour discuter. Audrey parle d’un Envoyé spécial qui l’a « stigmatisée ». Il faut dire que la trentenaire, disposant d’un travail et d’un salaire, a choisi de glâner, c’est à dire de ramasser des fruits et légumes à la fin des marchés, ou de se servir dans les poubelles des supermarchés. Ceux qui sont contraints par la misère à le faire apprécieront. Mais c’est un autre débat. Je n’ai pas vu le Envoyé spécial, je n’ai pas la télé. Mais on peut y trouver un commentaire ici. Plusieurs personnes m’ont dit que l’émission mettait en scène trois personnages tous plus stéréotypés les uns que les autres. Et qu’il était dommage, encore une fois, que le mouvement de la décroissance soit assimilé à une stratégie d’adaptation, à une mode, contextualisée par la crise.

A la réunion des Métallos, Jean-Luc Pasquinet, un des coordinateurs du Mouvement des objecteurs de croissance, a souvent pris la parole, pour dire, entre autres, que les initiatives individuelles ne suffisaient plus. « On ne peut pas résumer la décroissance à des choix de vie personnels, austères. c’est un choix de société, un choix politique. C’est de cela dont il faudrait parler désormais. » Kristo, depuis son email, reconnait que les grands médias semblent s’être éveillés aux objecteurs de croissance, mais en « évoquant des cas particuliers et des tranches de vies, plutot que de parler de l’aspect politique et de choix de société… » C’est tout nous, ça, les journalistes, rester à la surface des choses.

Pour lui, les médias feraient mieux d’évoquer la crise comme « étant à la fois financière, économique, sociale et environnementale », comme une crise totale, salutaire. « Il faut s’en réjouir: c’est un peu comme une voiture qui fonce sans regarder les obstacles, et qui serait stoppée par une crevaison. Avant de rentrer dans le mur, quelle chance de pouvoir réfléchir plutôt que de redémarrer tête baissée. » Si seulement…

Jean-Luc Pasquinet, du Moc, reconnait: « On ne nous ignore plus, mais notre message est tronqué (le glanage, les yourtes, la pauvreté), mais c’est aussi dû à notre message qui n’est pas encore assez clair, n’oublions pas que décroissance est un « mot-obus », il permet de relancer le débat sur la critique radicale du système mais ne dit vraiment pas quoi faire… »

Jean-Claude Besson-Girard est un des fondateurs de la revue Entropia. C’est lui qui a la première fois émis cette idée de la crise totale. « Il est incontestable que “la Crise” a changé le regard et la perception sur l’objection de croissance. Malgré l’ignorance et la mauvaise foi de ceux qui confondent ou font mine de confondre la récession en cours et la décroissance. » Il donne des dizaines de conférences sur le thème de la décroissance depuis des années et participe à des forums sur les mêmes sujets. Partout, il constate que le public a évolué et s’est élargi. « Face à la profondeur de la crise actuelle, le vide de “la pensée hyper médiatisée” est tel qu’un public de plus en plus nombreux est en mesure de pressentir l’importance de l’objection de croissance, ne serait-ce que pour se poser de bonnes questions. » Lire la suite

Consommer autrement pour produire moins de déchets

cean.nanterre.free.fr, Marjorie, le 8 mars 2009

Alain Delacour et Véronique Gallais, Biocontact, n°189, mars 2009

Consommer autrement pour produire moins de déchets

CONSOMMER AUTREMENT

Dossier « Recyclons ! »

Quiconque est attentif à rester en bonne santé, sensible à la préservation de l’environnement et soucieux de limiter ses dépenses ne peut faire l’impasse d’une réflexion sur les déchets qu’il produit. Une réflexion qui nous conduit à poser un regard plus éclairé et plus responsable sur nos actes d’achat et à leur substituer, quand cela est possible, des alternatives. Pour le plus grand bien de l’homme et de la Terre.

Notre modèle de société, qui place la consommation au centre de nos vies et de nos ambitions, nous pousse à acheter toujours plus de produits. Pourtant, les déchets générés ont des conséquences inévitables sur notre santé et sur notre environnement, sans parler des coûts générés par la consommation au-delà des besoins et le gaspillage, par le traitement des pollutions tout au long du cycle de vie des produits et par celui des déchets.
En effet, que les déchets soient stockés, incinérés ou recyclés, leur collecte, leur transport et leur transformation sont fortement consommateurs en énergie, contribuant ainsi à l’augmentation de la pollution et au changement climatique par la production de gaz à effet de serre. Sans compter le coût élevé de la collecte sélective auquel les ménages participent à travers les taxes à l’achat ou leurs impôts locaux.

De plus, si ces déchets sont brûlés dans des incinérateurs ou stockés par enfouissement, les substances toxiques qu’ils libèrent dans l’air, les sols et les eaux seront un jour ou l’autre directement ou indirectement absorbées par nous autres humains via les végétaux et les animaux que nous mangeons ou l’air que nous respirons.

Manger bio, local, de saison, utiliser les produits les moins polluants possibles pour l’entretien, la décoration ou la construction de notre maison ne suffit donc pas : il est également essentiel de réduire le volume et la toxicité de nos déchets.

Nous sommes maintenant habitués à trier nos déchets pour leur recyclage. Mais il existe bien d’autres solutions, bien plus satisfaisantes en matière de préservation de notre santé, de celle des milieux de vie et d’économies de ressources naturelles.

Nous allons les passer en revue, de la meilleure à la moins mauvaise. En termes de production de déchets, bien sûr ! Sachant que le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas ! Que le meilleur moyen de ne pas produire de déchet est encore de limiter ses achats. Mais si nous choisissons d’acheter, c’est avant de le faire qu’il convient de se poser les bonnes questions sur les déchets que nos achats vont générer. Dans la suite de cet article, nous allons développer successivement quatre séries de propositions : renoncer à un achat ; trouver des alternatives à l’achat; acheter des produits recyclés ou d’occasion ; choisir les articles dont les déchets seront les moins volumineux et les moins toxiques possible.
*Renoncer à un achat*

Avant tout acte d’achat, l’idéal serait de nous interroger sur la réalité et la nature de nos besoins et de nous demander si nous ne pourrions pas les satisfaire autrement… Ce qui n’exclut pas de se faire plaisir, bien sûr !

Pour nous y aider, voici quelques suggestions de questions à se poser avant de prendre la décision d’acheter ou non : Lire la suite

Carmantrand : Notre planète va mal, c’est à chacun d’agir

Sud-Ouest, Christophe Berliocchi, le 6 mars 20009

ENVIRONNEMENT. Le Royal diffuse le 14 mars « Nos enfants nous accuseront », suivi d’un débat animé par Daniel Carmantrand, spécialiste des questions environnementales

« Notre planète va mal, c’est à chacun d’agir »

 «Si l’on n’agit pas pour préserver notre environnement, d’ici 50 ans, Anglet sera sous l’eau ! Notre planète est très malade. Mais rien n’est encore inéluctable, à condition de se réveiller, et d’agir chacun à notre petite échelle. »

Daniel Carmantrand, qui vit au Pays Basque n’est pas un écologiste radical. Son action, à travers l’association qu’il a créée Planet it’s up to you est plutôt d’informer et éduquer.

« Je suis là pour éveiller les consciences », dit cet architecte et conférencier, qui interviendra au Royal le samedi 14 mars à 9 h 30 après le film de Jean-Paul Jaud, « Nos enfants nous accuseront » (1).

« Sud Ouest ».- Vous sentez-vous proche de Nicolas Hulot ?

Daniel Carmantrand. Je soutiens bien sûr son engagement, car notre planète est malade. Il s’était beaucoup investi avant le Grenelle de l’environnement, là on le voit moins, je crois savoir qu’il est touché, car cela n’a pas donné grand-chose en réalité. Le combat écologique n’est pas que politique, je crois davantage aux actions de prévention et d’information, auprès des enfants notamment.

Vous êtes engagé dans ce combat depuis combien de temps ?

Depuis tout petit, j’ai toujours été sensibilisé par la nature, l’environnement. J’ai été marqué par le livre d’Yves Coppens quand j’avais 13 ans, il disait que l’homme ne pouvait évoluer qu’en tenant compte de son environnement. Je voulais être vétérinaire, j’ai fait des études d’ingénieur agronome avant de devenir architecte ! J’ai beaucoup voyagé et des séjours à Madagascar m’ont, par exemple, profondément marqué quant à la préservation de notre planète.

L’état de la planète et la crise actuelle ne sont pas dissociables ?

Tout est lié, au moment où la Terre est malade, la crise économique, sociale et humaine n’a jamais été aussi forte. Il faut relire « Effondrement » de Jared Diamon, un livre référence où il explique le déclin des sociétés, comme les Mayas, qui n’ont pas su maîtriser leur croissance en respectant l’environnement. Elles n’ont pas pris le recul nécessaire et l’ont payé cash.

Vous ne croyez pas à l’action des politiques ?

Les politiques sont soumis à la pression des lobbies et en terme d’écologie, les dossiers n’ont pas vraiment avancé ! Aujourd’hui, les consciences s’éveillent, les gens sont en train de prendre la mesure du problème, on le voit avec le succès du bio. Je pense que les politiques et les lobbies ne pourront que suivre la pression populaire.

Sinon que va-t-il se passer ?

On court à la catastrophe ! Lire la suite

Trophée de l’agriculture durable pour un militant de la Conf

Sud-Ouest, David Briand, le 6 Mars 2009

SABLONCEAUX. Benoît Biteau a remporté le premier Trophée de l’agriculture durable, à Paris

Le paysan du futur

 «Si je n’avais pas 40 ans, si je n’avais pas un peu bourlingué, si je n’étais pas têtu et si je n’avais pas voulu valoriser mes expériences professionnelles précédentes, je n’aurais jamais reçu cette distinction. »

Il a donc fallu la conjonction de beaucoup de « si » et une sacrée dose d’obstination pour que Benoît Biteau soit récompensé. Les banquiers qui n’ont pas été séduits par le projet d’installation de Benoît Biteau, voire qui l’ont dissuadé, s’en mordent peut-être les doigts aujourd’hui.

Le ministre interpellé

L’agriculteur est, en effet, devenu le premier lauréat des Trophées de l’agriculture durable, décernés lors du dernier Salon de l’agriculture. Après la sélection (par région) d’une dizaine de dossiers, un jury national – présidé par Erik Orsenna – a donc reconnu les efforts accomplis par celui qui est à la tête de son exploitation depuis deux ans seulement.

Et c’est en arborant, sur le revers de sa veste, son badge de la Confédération paysanne qu’il a reçu son trophée des mains de Michel Barnier, le ministre de l’Agriculture.

Une tribune rêvée afin d’interpeller le ministre sur des sujets qui lui tiennent à coeur, comme l’installation, la PAC ou l’eau. « Une question fondamentale pour le bassin versant de la Seudre que nous partageons avec les ostréiculteurs de Marennes-Oléron. » Avec, en ligne de mire, la culture du maïs dont il est un adversaire résolu.

« Aux problèmes de disponibilité de l’eau douce l’été, s’ajoutent des impératifs qualitatifs. Le maïs est source de rejets de pesticides qui, en bout de course, peuvent toucher les coquillages, qui sont des filtres. »

Ces paroles non consensuelles ont visiblement séduit le ministre puisqu’il l’a revu en tête à tête cette fois, trois jours plus tard. « Je l’ai trouvé courageux et audacieux », confie Benoît Biteau. « Nous partageons les mêmes convictions. Sauf qu’il est obligé de trouver des compromis avec les lobbies que sont les grands céréaliers et les irrigants. »

Un univers qu’il connaît bien. Frais diplômé en ingénierie des techniques agricoles, il a débuté sa carrière en tant que directeur du bureau d’études d’une société commercialisant drainage et irrigation. Son parcours atypique l’a conduit ensuite au poste de directeur technique du Parc du Marais poitevin. En mars 2007, il a franchi le pas en reprenant les 180 hectares que son père cultivait en monoculture intensive de maïs irriguée.

Économiquement porteur

Loin de faire le procès de ce mode de production (« Ils l’ont fait parce qu’il fallait le faire »), celui qui prône avant tout une démarche agronomique a choisi la voie du développement durable. En stoppant la culture du maïs pour privilégier la polyculture bio (céréales, légumineuses) en alternance.

Résultat : en cas de sécheresse, ses besoins d’irrigation sont divisés par trois en comparaison du maïs. Une réussite écologique qui se double de résultats financiers viables. Lire la suite

Création d’une recyclerie ressourcerie à Sarlat

Sud-Ouest,  Séverine Lamarque, le 6 Mars 2009

DÉCHETS. Une recyclerie va bientôt s’installer sur la zone d’activités de Vialard

Sus à l’enfouissement !

Il y a des réalités faciles à oublier. Tellement invisibles. Comme celle des sites d’enfouissement de déchets, souvent méconnus du grand public. Des monstres de ferraille, de plastique et de bois finissent leur vie dans ces centres dits de stockage des déchets ultimes (CSDU). Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de mètres cubes d’encombrants ménagers qui sont enterrés tels quels sous terre. Le site de Milhac-d’Auberoche, qui s’étend sur 35 hectares, engloutit ainsi quelque 100 000 m³ de déchets par an. À ce rythme, il sera saturé en 2010.

Ignorance ? Culpabilité refoulée ? À la psychanalyse des consommateurs, une dizaine de personnes ont préféré l’action. L’association Récup’acteurs est née fin février à Saint-Julien-de-Lampon et, déjà, elle accouche d’un énorme projet. Prochainement, elle va créer une « recyclerie-ressourcerie » sur la zone de Vialard, juste à la sortie de Sarlat (1).

Meubles relookés

Cette structure associative triera et collectera tous les déchets qu’elle pourra recycler et revendre (meubles, ustensiles, vaisselle, outillage, jouets, etc.). Elle interviendra sur les six déchetteries gérées par le Sictom du Périgord noir, ainsi que chez les particuliers sur rendez-vous.

Au fil des mois, le tri sera plus sélectif. Les employés, en fonction de leurs compétences, jaugeront mieux quels objets pourront être revalorisés et susceptibles de trouver acquéreur après un relookage. Une activité qui rappelle sensiblement celle des compagnons d’Emmaüs. « La démarche est avant tout environnementale, insiste Bertrand Gazel, porteur du projet. Il faut en finir avec cette logique de consommation effrénée. »

Cet écolo convaincu pointe l’incohérence de l’actuel système, qui a incité les Récup’acteurs à se mobiliser : « Prenez un canapé de 1 m³, composé de bois, de mousse, de tissu, de plastique, de métal et de latex. Certaines de ces matières sont recyclables, d’autres non. Aujourd’hui, on préfère l’enterrer intégralement car cela coûte moins cher que de le démonter. En 2008, en Périgord noir, on a ainsi enfoui 4 655 m3 de matelas et de canapés. »

Pour Philippe Melot, président du Sictom, le syndicat n’a jusqu’à présent pas eu le choix. « Jusque-là, il n’y avait aucune filière de recyclage pour ce type d’encombrants. Il existe dans les déchetteries des containers spéciaux que l’on vide régulièrement à Milhac. La suite n’est pas de notre ressort. » L’enfouissement coûte chaque année au syndicat 2 millions d’euros.

En toute logique, Philippe Melot accueille positivement ce projet synonyme d’économies. Une convention devrait être signée prochainement avec l’association, qui entend tirer une contrepartie de son activité de tri.

Trois emplois créés

Le projet environnemental des Récup’acteurs se double d’un volet social. Lire la suite

Voyage au pays des orques et des phoques

Orques sans frontière, Communiqué, le 4 mars 2009

Deux clips vidéo viennent d’être mis en ligne sur YouTube sur le thème de nos rencontres avec les mammifères marins.

( Une sympathique compilation d’images d’un séjour en Bretagne en mai 2008 à la rencontre des phoques gris des 7 iles, en compagnie du grand Didier Bremond, du très grand Didier Fioramonti et de l’immense Gérard Soury (bisou à tous 3!))

Pour amateurs de rencontres homme/animal, dans les cartons et bientôt en ligne : une compil de notre toute récente expédition orca2009 ainsi que « Voyage au pays des manchots » alias Falkland 2008 !
Merci de visionner ces clips, de nous retourner vos commentaires et bien sur de diffuser largement auprès de vos correspondants !

Voyage au pays des orques Lire la suite

Le film « Gerboise bleue », débat à l’Utop le 10 mars

Réseau Sortir du nucléaire, Communiqué, le 25 février 2009

Le film « Gerboise bleue » retrace pour la première fois à l’écran une histoire inédite et encore classée « Secret Défense »

Du 4 mars au 24 mars au cinéma Utopia, 5 Place Camille Jullian 33000 Bordeaux

Rencontre-débat le mardi 10 mars

avec J.Luc Sans (Vice-Président de l’Association des Vétérans des Essais Nucléaires)
Pourquoi la France refuse-t-elle d’ouvrir les archives classées « Secret Défense », de ses premiers essais atomiques en Algérie ?

Le film documentaire du cinéaste franco-algérien Djamel Ouahab raconte l’histoire des vétérans de l’armée française et des Touaregs algériens, victimes des premiers essais atomiques français en Algérie de 1960 à 11966.

Les derniers survivants révèlent dans quelles conditions les tirs se sont véritablement déroulés et témoignent de leurs combats pour la reconnaissance des maladies liées à la radioactivité.
Ne manquez pas ce documentaire de qualité, qui aborde avec une grande humanité ce sujet resté trop longtemps occulté.

Information relayée par le Réseau Sortir du nucléaire, Fédération de 800 associations –
Consultez l’Agenda des actions organisées partout en France sur : http://groupes.sortirdunucleaire.org/spip.php?rubrique1

Dossier de presse et bande-annonce Lire la suite

Reims vise 95 000 m2 de toits solaires

Greenunivers, NC, le 2 mars 2009

Reims vise 95 000 m2 de toits solaires

C’est le projet le plus ambitieux porté par une collectivité française à ce jour : l’agglomération de Reims (Marne) veut louer à un opérateur le droit d’exploiter 95 000 m2 de terrasses de bâtiments publics et de terrains municipaux et communautaires pour y installer des panneaux photovoltaïques.

Ce programme d’environ 10 MW devrait permettre de produire 10 millions de kw/h par an et rapporter 300 000 euros chaque année à la collectivité, selon la ville.

Plusieurs opérateurs auraient déjà manifesté leur intérêt. L’appel d’offres sera lancé en mai et la désignation de l’operateur est prévue pour septembre prochain.

Ce projet est l’action la plus spectaculaire de la nouvelle politique de développement durable présentée par Adeline Hazan, maire (PS) de Reims (188 000 habitants) et présidente de Reims Métropole. L’objectif est de diviser par quatre les émissions de CO2 de l’agglomération d’ici à 2050.

D’autres actions sont prévues. A partir de septembre prochain, Reims Métropole versera une aide aux taxis s’équipant de véhicules neufs faiblement émetteurs de CO 2, équivalente à la prime accordée aux particuliers par l’Etat pour l’achat d’un véhicule peu polluant.

La ville veut aussi encourager les bâtiments verts. Elle a établi un label « Reims Métropole Développement durable », avec l’aide de maîtres d’ouvrages et d’organismes de certification, qui comporte un volet HQE (Haute qualité environnementale) et un volet énergétique.  Il comporte quatre catégories Lire la suite

Eclairage : la révolution LED est à nos portes

Futura-Sciences, Jean Etienne, le 4 mars 2009

Eclairage : la révolution LED est à nos portes

Après s’être discrètement introduites dans la signalisation et les feux de nos véhicules, les LED se préparent à s’imposer en ville et dans nos foyers. Et elles ont tout pour plaire…

Les signes ne trompent pas. En Allemagne, la ville de Darmstadt a déjà remplacé de nombreux lampadaires d’un quartier résidentiel par des luminaires équipés chacun de 86 LED (Light Emitting Diode) à haute puissance, avec lentilles et réflecteurs. A Los Angeles, le maire Antonio Villaraigosa a annoncé le remplacement de 140.000 ampoules de la mégalopole de 4 millions d’habitants par des diodes électroluminescentes. « Ce programme de rénovation est le plus ambitieux au monde jamais entrepris par une municipalité. Il devrait réduire nos émissions de gaz carbonique d’environ 40.500 tonnes par an, ce qui équivaut à retirer 6.000 voitures de la circulation », a déclaré le maire lors d’une conférence de presse donnée le 16 février en présence de l’ancien président Bill Clinton, aujourd’hui à la tête de la Clinton Climate Initiative, une branche de sa fondation créée en 2006.

Et la France ? Elle se tâte… La communauté d’agglomération du Val de Fensch (Moselle) a décidé, fin de l’année dernière, d’installer trois lampadaires LED dans son parc d’activités de Sainte-Agathe. Les économies d’énergie semblent plus courtisées dans le privé, puisque l’assureur Generali éclaire désormais exclusivement en LED les 18.000 m² de ses bureaux sur les Champs-Elysées.

Des économies loin d’être négligeables

Car les économies sont au rendez-vous. Avec une durée de vie moyenne de 50.000 heures, les LED sont cinq fois plus durables que les ampoules basse consommation traditionnelles, dont elles ne consomment que 20% de l’énergie. Le coût de revient horaire face aux ampoules à incandescence en devient presque négligeable avec 0,04%, d’autant que les dispositifs à LED équivaut à présent aux meilleures lampes fluocompactes et que la recherche est loin d’avoir dit son dernier mot dans le domaine.

La LED à haute puissance trouve son origine dans l’invention de la LED bleue par le Japonais Shuji Nakamura en 1992. Cette technologie devait rapidement, en association avec les LED rouge et verte, permettre de réaliser une lumière blanche. Par la suite, une loi de Moore similaire à celle qui dope l’informatique a permis le doublement de leur puissance tous les deux ans, et l’évolution est loin d’être terminée. Parallèlement, les ingénieurs s’activent à ranger parmi les mauvais souvenirs la « froideur » des premières LED en leur donnant un spectre d’émission similaire à l’éclairage à incandescence, ou mieux, à la lumière naturelle.

Une nouvelle révolution se profile déjà à l’horizon avec les Oled (Organic light-emitting diode), Lire la suite

Problèmes économiques… La révolution de l’économie verte

Dans Problèmes économiques cette semaine…

La révolution de l’économie verte

Le changement climatique et la perspective de la raréfaction de certains combustibles fossiles illustrent les limites de l’actuel mode de croissance. La révolution de l’économie verte est en marche. Les éco-industries vont jouer à l’avenir un rôle fondamental. Leur potentiel en termes de création d’emplois et de croissance est considérable. Le Grenelle de l’environnement en France, l’avance prise par l’Allemagne dans les éco-industries et l’élection, aux États-Unis, de Barack Obama, qui souhaite placer l’environnement au cœur des réponses apportées à la crise énergétique et économique, devrait intensifier la course à la compétitivité dans le secteur du green business.

La révolution de l’économie verte

Editorial
Les éco-industries à l’épreuve de la crise

Environnement et technique

Bruno Mortgat, Olivier Guichardaz et Claire Janis-Mazarguil

L’éco-innovation et l’action publique

L’Observateur de l’OCDE

Nick Johnstone et Ivan Hascic

Le jeu des acteurs : le cas de la filière éolienne

Futuribles
Denis Florin et Florian Temime

Manger, rouler et stocker du CO2 : l’agriculteur moderne est arrivé

Vertitude
Capucine Laurent et Anne Gouyon

Le Japon règne sur l’empire de la batterie

L’Usine nouvelle

Anne Léveillé

La Silicon Valley se met au vert

Financial Times

Richard Waters

Plus d’infos Lire la suite

Toilettes sèches : soulagez l’environnement !

naturavox.fr, Pauline, consoglobe.com, le 3 mars 2009

Toilettes sèches : soulagez l’environnement !

Le gaspillage d’eau potable réalisé dans nos pays occidentaux par l’utilisation de toilettes à eau est alarmant. Chaque jour, lorsque nous tirons la chasse d’eau, un tiers de notre consommation en eau potable s’en va aussi vite qu’elle n’est arrivée. Pour changer cela, les toilettes sèches sont une très bonne alternative pour ceux qui pratiquent le compostage.

Les toilettes sèches, c’est quoi ?

Hé non, ce n’est pas le trou au fond du jardin de nos grand-parents. Une toilette sèche se différencie d’une toilette à chasse d’eau par le simple fait qu’elle n’utilise pas d’eau ! A la place, on recouvre les déjections d’une litière sèche carbonée. Tout ce qui est disponible localement convient pour les toilettes sèches : sciure de bois, copeaux, paille ou foin séché et broyé.

Les toilettes sèches, c’est simple, propre et sans odeur.

La cuve des toilettes est le deuxième consommateur d’eau de la maison, après les bains et les douches.

60% de la charge des eaux à épurer provient des toilettes

Beaucoup d’environnementalistes considèrent que l’usage de toilettes sèches est un des sommets de la conscience écologique. La promotion de ces toilettes sèches tourne autour de deux idées principales :

la pollution générée par les W-C et le gaspillage d’eau potable dans les chasses.

Nos déjections sont surtout constituées d’azote, de phosphore et de carbone. Ces éléments ont des cycles terrestres, c’est à dire que leur recyclage doit être réalisé par compostage afin d’être rendus à la terre pour l’enrichir. Mêler les déjections (humaines ou animales) avec l’eau est une erreur et un non-sens écologique sans précédent.

L’utilisation de toilettes sèches s’inscrit dans une démarche de tri sélectif.

Le compostage évite de polluer l’eau et produit un amendement organique fertilisant. La mise en œuvre de ce système de toilettes sèches offre peu de difficultés en zones rurales et quartiers périurbains.

Il existe différents modèles de toilettes sèches facilement aménageables chez des particuliers, notamment des modèles suédois dont le design très moderne n’a rien à envier à nos toilettes à chasse d’eau.

Comment ça marche ?

L’auto construction de toilettes sèches est souvent l’occasion d’exprimer votre imagination. Globalement et de façon non exhaustive, on retrouve une lunette de toilette et un récipient, un seau à sciure et une louche.

On peut ensuite créer une caisse en bois avec couvercle percé sur charnière sur lequel on fixera l’abattant et dans lequel on glissera le récipient. On peut également réadapter la pièce des toilettes.

Une fois plein, le tas de compost est disposé en andain en alternance avec de l’ortie, de la consoude et du fumier animal et recouvert de paille. Laisser mûrir un an et s’en servir au potager ou aux pieds des arbres ou des fleurs. 

Une fois nos besoins terminés, Lire la suite

L’isolation verte sort difficilement de son isolement

eco-life.fr, Marie Varasson, le 2 mars 2009

L’isolation verte sort difficilement de son isolement

Spéciale Bâtiment – Dans le processus de construction de l’habitat, l’isolation est incontournable. En chanvre, en bois, en laine de mouton ou en liège, les isolants verts se glissent pourtant difficilement sur le marché de la construction. En France, le marché de l’isolation génère un chiffre d’affaires annuel de près de 1,3 milliard d’euros. Son installation permet de combattre le bruit, la pollution et les risques d’incendie, tout en économisant l’énergie. Indispensable à l’achèvement d’un bâtiment, l’isolation évite, selon la qualité et les quantités utilisées, des déperditions énergétiques nuisibles au porte-monnaie et à l’environnement. Sur le marché, c’est la laine minérale – composée de verre et de roche – qui remporte le plus de suffrages. Elle bénéficie d’une certification d’efficacité thermique et serait sans danger pour la santé. Cet argument ne convainc pas tous les consommateurs. « Les isolants verts permettent de construire sa maison dans le respect de l’environnement tout en garantissant une efficacité énergétique optimale« , explique Jean-Pierre Sarsel, fondateur et gérant de C’est tout vert, distributeur spécialisé dans le bâti écologique.

Trente marques offrent actuellement des alternatives vertes, dont Pavatext, Buitex, Steco ou encore Hock. Composés de fibres naturelles végétales ou animales, leurs produits sont conçus dans le respect de l’environnement, du traitement des fibres au mode de transport. « Nous évitons au maximum l’utilisation d’énergie grise, telle que la cuisson qui génère des émissions de CO2 ou le transport aux quatre coins de la France« , explique Jean-Pierre Sarsel. 20 cm de laine de chanvre équivaudraient à 30 cm de laine de verre, sur le plan qualitatif. « La laine de chanvre est issue de la nature mais consomme beaucoup d’eau« , s’oppose Caroline Lestournelle, membre du syndicat national des fabricants de laine de verre (FILMM). « Certains produits verts commercialisés ne jouent pas leur rôle d’isolant, c’est la quantité qui fait la différence », ajoute-t-elle. Saint-Gobain, principal fournisseur de laine minérale en France propose pourtant depuis plusieurs années des produits en laine de chanvre.

– « Il faut que le marché soit porteur » –

« Le chanvre est réputé pour ces qualités et son efficacité« , explique un professionnel du bâtiment. Cultivé sans pesticides, il permet de soutenir l’agriculture nationale et de diversifier les parcelles. En rouleaux ou en plaques semi-rigides, il est de plus en plus employé dans les pays nordiques. Au même titre que le liège, sa résistance à l’écrasement et au feu est indiscutable. Reste son prix, encore supérieur à celui des isolants classiques. « Les gens ont des budgets à respecter et se laisseraient tenter davantage si les prix étaient plus alignés avec ceux du marché », constate le fondateur de C’est tout vert. D’autant que les prix du vert auraient augmenté le 1er février dernier, sachant qu’ils sont déjà une fois et demi supérieurs à ceux de la laine minérale.

« L’isolation verte n’est pas notre priorité », Lire la suite

Jancovici : Méfiez-vous du pétrole pas cher

lesechos.fr, Jean-Marc Jancovici, le 20 février 2009

Méfiez-vous du pétrole pas cher

Avec 35 % de la consommation énergétique de la planète (et le même pourcentage en France, bien que les débats sur l’énergie aient une furieuse tendance à se focaliser sur le nucléaire ou l’éolien), le pétrole est la première des énergies consommées dans le monde. Mieux : quasiment plus aucune production, aujourd’hui, ne peut fonctionner sans transport, donc sans pétrole (qui alimente 98 % de ce qui roule sur terre). C’est vrai des activités de bureau, les salariés ayant besoin de se rendre à leur travail (pour beaucoup en voiture), mais aussi des commerces, dont l’essentiel n’existe plus sous la forme actuelle sans camions et sans voitures, des industries qui doivent chauffer des matières, réceptionner des fournitures et livrer des clients (tout ça en camion), et c’est encore vrai du tourisme (qui est difficile sans déplacement de touristes !) ou… de la presse, qui consomme de grandes quantités de papier qu’il a fallu fabriquer – avec de l’énergie – et qu’il faut distribuer une fois imprimé.

Non content d’étancher un tiers de notre soif énergétique, pour un prix ridicule (en Occident, le pétrole vaut mille fois moins cher que le travail humain qu’il remplace), le pétrole sert aussi d’étalon pour le prix des autres énergies. Le gaz (25 % de la consommation mondiale d’énergie) est ainsi vendu avec un prix qui varie largement comme celui du pétrole et c’est aussi largement vrai pour le charbon (20 % de l’énergie mondiale).

C’est donc dire que si le prix du pétrole augmente, c’est le prix de toute l’énergie qui augmente, y compris celui de l’électricité, puisque, dans le monde, les deux tiers de cette dernière sont fabriqués avec des combustibles fossiles. Et après ? Après, si le pétrole augmente vite, c’est… la récession. Depuis 1970, toutes les hausses significatives du prix du baril se sont terminées par une récession, pendant laquelle ledit prix s’est du reste mis à baisser. Mieux : sauf entre 1983 et 1986, le pétrole n’a baissé de manière longue que pendant les périodes de récession. Tout cela est normal : l‘économie, ce n’est qu’une succession de transformations physiques et chimiques effectuées à partir des ressources naturelles, et, par définition, il n’existe pas de telles transformations sans énergie. Dès lors, tout devient très simple : un prix de l’énergie qui baisse, ce sont des transformations rendues moins onéreuses et donc une économie qui croît, et, à l’inverse, une énergie qui augmente rapidement, c’est la récession à peu près assurée.

85 % de notre consommation d’énergie actuelle venant de stocks finis (charbon, pétrole, gaz, uranium 235), les mathématiques nous imposent qu’il y aura, pour ces énergies, un maximum à la production annuelle puis un déclin. Pour le pétrole, les opérateurs (Total, Shell, BP et d’autres) ne cessent de nous répéter désormais que cela arrivera dans les cinq ans, si ce n’est déjà le cas, et dans les quinze ans pour le gaz. Il est à peu près évident que, si nous ne nous mettons pas en économie de guerre pour sortir de cette situation très vite, ce qui nous attend risque fort d’être plus une succession de récessions brièvement entrecoupées de rémissions que la hausse perpétuelle du pouvoir d’achat promise par le premier candidat venu.

Dans ce contexte, le pétrole redevenu peu cher est source de tous les dangers. Il laisse croire que Lire la suite

Michel Serres : « Le paysan nouveau est admirable »

lejdd.fr,  Laurent Valgiguie, le 22 Février 2009

Michel Serres : « Le paysan nouveau est admirable »

Professeur à Stanford, membre de l’Académie française, Michel Serres a publié La Guerre mondiale (Le Pommier). Il explique les incroyables transformations du monde paysan.

Selon vous, l’événement le plus important du XXe siècle est la fin de l’agriculture…
Un événement se mesure à la quantité de temps qu’il clôt. Or l’humanité devient paysanne au néolithique, il y a dix mille ans. En France, nous étions encore 70% de paysans au début du XXe siècle, nous sommes 2% aujourd’hui. Vous voyez l’importance ! En un siècle, sans que l’on s’en rende compte, on a quitté le néolithique. On a commencé à tuer les paysans à la guerre de 14, puis à Stalingrad… A part les guerres, il y a eu aussi la révolution verte, les techniques biologiques, les engrais, la sélection des nouvelles espèces. Aujourd’hui, nous sommes tous des citadins, les campagnes sont vides.

Pas entièrement puisqu’il existe encore 2% de paysans…

Le paysan nouveau est quelqu’un d’admirable. C’est probablement le métier qui a fait le plus de progrès en quelques années. Il doit assimiler la quasi-totalité du savoir contemporain. Il est à la fois climatologue, chimiste, biologiste, commerçant, même commerçant international. Ce vieux paysan que le citadin méprisait autrefois parce qu’il était un cul-terreux est devenu un savant. Il doit tout savoir. Et, en plus, il est écologiste, il fait du bio… pour réparer les dégâts que l’on a causés au monde. Il est à l’avant-garde !

Il est donc écologiste ?

Bien sûr. Ce basculement majeur entre la terre et la ville, entre le rural et l’urbain, a donné naissance à ce qu’on appelle l’écologie. Il y avait un rapport de paysan au monde, il y a désormais un rapport de citadin. En fait, ce qui a changé, c’est la prise de conscience que nous pouvons faire mal au monde, et nous faire très mal aussi.

A-t-on vraiment pris conscience de la fragilité du monde ?

Notre agriculture actuelle est fondée sur quelque chose de très fragile: une énergie pas chère. Aujourd’hui, nos 2% de paysans pourraient labourer la totalité de la France en une heure. Mais supposez qu’il n’y ait plus de pétrole, il faut de nouveau 4 millions de personnes en plus pour nous nourrir. L’autre fragilité, c’est que, dans notre monde actuel, la disparité entre les pays riches et les pays pauvres est terrible. Pendant que nous devenons obèses, le tiers-monde crève de faim. C’est le spectacle le plus tragique que la planète puisse offrir.
Alors qu’on pourrait nourrir toute la planète…

C’est le paradoxe: ici on est en paix depuis soixante-cinq ans, ce qui n’était jamais arrivé depuis la guerre de Troie; on n’a jamais été aussi bien nourri, par aussi peu de gens; on a éradiqué la douleur; on a une espérance de vie longue, et une sexualité libre… Mais dès qu’on profite de quelque chose, on ne s’en rend plus compte. On trouve que c’est normal. En Occident, on n’a jamais été aussi heureux et on ne le sait pas.

La faute à qui?

Tout se passe comme si les politiques ignoraient la transformation profonde de la société. Ils font comme si on était encore en 1803. Avec les mêmes partages, les mêmes luttes… Et puisqu’on parle de la fin de notre monde paysan, il faut évoquer une autre conséquence tragique: le massacre de nos paysages. La France est probablement représentée aujourd’hui par la classe dirigeante la moins cultivée de son histoire. Regardez les entrées de villes. Lire la suite

Cannelle : La SEPANSO Béarn attaque l’Etat et l’IPHB

Sud-Ouest, Patrice Sanchez, le 5 Mars 2009

PYRÉNÉES. Pour les écologistes de la Sepanso, la mort de la dernière ourse de souche locale pouvait être évitée. Ils attaquent l’État et l’Institution patrimoniale du haut Béarn

Le fantôme de Cannelle hante les tribunaux

Le 2 novembre 2004, la dernière ourse de souche béarnaise trouvait la mort en Aspe, dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce jour-là, la partie de chasse au sanglier avait mal tourné. Un habitant du village d’Urdos, René Marquèze, s’était retrouvé nez à nez avec l’animal. Se sentant menacé, il avait tiré. Un coup en l’air. Un autre fatal.

Dans un dernier souffle, Cannelle abandonnait l’ourson mis au monde deux mois auparavant. Si l’on en croît la légende, les cris du petit sans sa mère avaient résonné toute la nuit dans la haute vallée. L’émotion avait été ressentie jusqu’au plus haut niveau de l’État.

Les caravanes de journalistes et de photographes ont quitté la montagne depuis longtemps. Mais deux procès en correctionnelle plus tard, l’affaire n’en finit pas d’alimenter la polémique. Aujourd’hui, les écologistes de la Sepanso lancent une nouvelle procédure judiciaire. Pour eux, alors que le chasseur a été blanchi, les « responsabilités collectives » n’ont toujours pas été sanctionnées. Dans leur ligne de mire cette fois : l’État et l’Institution patrimoniale du haut Béarn, l’IPHB, dont la charte prenait en compte la protection de l’ours. Le tribunal administratif de Pau est saisi.

« L’État a été pris en otage dans cette affaire. La Sepanso et les plus grands naturalistes tiraient la sonnette d’alarme depuis les années 1970 », observe François Ruffié, l’avocat du barreau de Libourne en charge du dossier. « Sous le prétexte d’une politique contractuelle, les élus locaux et les chasseurs ont trouvé, au sein de l’Institution patrimoniale, une pompe à subventions. On voit le résultat. L’humanité triomphante était la gardienne d’une grande espèce menacée qui a maintenant totalement disparu. Ce n’est même pas la peine d’en réintroduire, ils vont encore les tuer. »

Le conseil de la Sepanso réclame 1 million d’euros à la France en réparation du préjudice. Notre pays est notamment engagé, à travers plusieurs conventions internationales, dans la conservation de la faune en péril.

Réserves Lalonde

François Ruffié constate, par ailleurs, que tous les moyens dont dispose l’État n’ont pas été mis en oeuvre pour accomplir sa mission. Créées en 1990, les « réserves Lalonde » ont été abrogées trois ans plus tard face à la levée de boucliers des montagnards. Ont alors repris les battues au chevreuil et au sanglier, principales causes d’activité de nature à déranger l’animal et à provoquer sa mort au cours d’accidents de chasse.

Ainsi, en 1994, l’ourse Claude se fera abattre par des chasseurs de Borce dans une ancienne zone réglementée. Cette année-là, un nouvel acteur apparaît : non sans difficultés, l’IPHB réunit autour de la même table les amis de la nature, les élus des communes concernées et les partenaires institutionnels. Ils signent une charte de développement des vallées et de protection de l’ours. L’objectif est de calmer les esprits et de trouver des solutions.

« À cette époque, on s’aperçoit que la responsabilité de l’organisation des activités cynégétiques dans les zones à ours est laissée aux chasseurs. Comme si les automobilistes rédigeaient eux-mêmes le Code de la route », Lire la suite

« L’eau et ses enjeux » à Preignac le 10 mars

Les ateliers du fleuve, Communiqué, le 4 mars 2009

L’eau et ses enjeux à Preignac.

Les « Ateliers du Fleuve » démarrent un cycle de conférences et d’activités ayant pour thème : « L’eau et les hommes »

La première conférence aura lieu le 10 mars à 20h30 à la Rotonde (en face des écoles de Preignac)

Invité : M. PELISSIER L’HERMITTE, Géologue et Hydrologue

Thème : 

« L’eau et ses enjeux : un exemple en Sud Gironde »

Participation aux frais 3 euros.

D’autres conférences et activités traitant le thème sous différentes aspects, seront programmées dans les mois à venir.

Si vous êtes intéressés pour apporter une contribution ou participer à la réflexion et à la réalisation à ce cycle, vous pouvez prendre contact avec Lire la suite

AG Landes Environnement Attitude le 14 mars

Landes Environnement Attitude, Communiqué, le 4 mars 2009 

Assemblée Générale Annuelle le 14 Mars 2009 à 10 heures à Landiras, salle des associations

L’association L.E.A. a pour objet de « promouvoir en toute indépendance, dans les landes girondines, tout ce qui touche à la protection de l’environnement au quotidien »

Au cours de l’année écoulée, L.E.A. a suivi auprès des décideurs politiques, des élus, en coordination avec d’autres associations, les projets de Lignes à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne qui menacent notre territoire. 

Elle maintient une grande vigilance sur  ces dossiers. Elle agit également dans le domaine des déchets, des alternatives aux pesticides, de la découverte de l’environnement. 

Pour soutenir ces actions, vous pouvez adhérer à l’entrée de la salle lors de l’Assemblée Générale ou par courrier à l’adresse ci-dessous :  Lire la suite

Laure Noualhat : Sortir du rouge avec le vert

environnement.blogs.liberation.fr, Laure Noualhat, le 3 mars 2009

Sortir du rouge avec le vert

Pour ceux qui ne savent avec quoi encombrer leur table de nuit, voici deux ouvrages « boîtes à outils » qui nous livrent de quoi envisager l’avenir. La richesse de nos économies s’appuie sur des ressources naturelles en voie d’épuisement et l’accroissement du PIB -graal politique s’il en est- exerce une pression trop forte sur l’environnement. Le constat est commun à ces deux ouvrages en librairie depuis janvier, mais les solutions qu’ils livrent pour y remédier diffèrent.

Pour Hervé Kempf, journaliste au Monde, il faut sortir du capitalisme pour sauver les meubles, la Terre, et ceux qui s’assoient dessus, les Humains. Il compare le capitalisme à la rafflésie, une fleur tropicale qui pompe l’énergie de la plante qu’elle parasite. Elle grossit subitement jusqu’à 1 mètre de diamètre, et meurt.

Si la croissance verte se greffe sur les racines du capitalisme, elle ne peut aider à sortir du rouge. Pas d’un point de vue environnemental en tous cas. Au fil de ses reportages, Kempf nous convie à un terrifiant tour du monde du green new deal en marche. La croissance verte est déjà en train de produire de considérables effets pervers. A savoir : le nucléaire qui, avec ses déchets et risques, hypothèque l’avenir; l’éolien industriel qui défigure les paysages de France; les agrocarburants qui déciment les forêts tropicales; la séquestration de CO2 qui… émet du CO2; … D’après Kempf, trois idées -erronées- structurent la pensée dominante: la technologie résoudra le problème ; la consommation d’énergie va continuer à croître et la croissance du PIB va se poursuivre ; le changement climatique est le seul problème -exit la biodiversité en péril et la dangereuse dégradation des écosystèmes sur lesquels se base l’économie. Ces problèmes-là, il est vrai, n’intéressent ni les hommes politiques, ni les industriels car ils ne se traduisent pas en promesses de revenus verts.

Sortir du capitalisme? Autant miser sur un changement anthropologique majeur, ricanent les auteurs de C’est maintenant!, Jean-Marc Jancovici, expert du climat, et Alain Grandjean, économiste. «Cela a autant de chances de se produire à brève échéance que l’apparition d’une 2ème Lune la semaine prochaine.» Ils tirent à boulets rouges sur Les Verts, les écolos, les militants radicaux, ceux qui se rassemblent «contre» (les ogm, le nucléaire, la chasse à la baleine, …), à défaut d’être d’accord sur les «pour» à défendre. Selon les coauteurs, ces militants-là n’ont rien compris au capitalisme, qui ne se définit pas comme «la domination de tous par de grandes multinationales, mais seulement comme la propriété privée des moyens de production».

Du fait de leur expérience auprès des grands groupes, les deux compères de l’X proposent des solutions plus pragmatiques et surtout dédiées à l’urgence climatique. D’abord et avant tout, il est urgent de renvoyer les députés à leurs chères études, écrivent-ils. Une fois cela fait, ils pourront peut-être débattre en profondeur avant de voter de superficiels Grenelle. Les deux auteurs proposent la nomination à tous les postes de l’Etat d’un conseiller technique ressources et énergie qui fourrerait son nez dans tous les dossiers, retraites et diplomatie comprises.

Comme Kempf, ils prônent la décroissance des biens matériels («on va devoir se faire à l’idée d’être plus heureux avec moins») et le courage politique de le faire comprendre. Mais contrairement au journaliste, en bons polytechniciens, ils célèbrent la technologie (nucléaire, séquestration de CO2, …). Ils imaginent un monde où l’on devra déplacer les villes à la campagne, car il y aura «moins d’emplois tertiaires et plus de bras dans l’agriculture, l’artisanat, les métiers techniques». Les zones pavillonnaires énergivores seront condamnées à mourir. Dans certains secteurs régaliens comme l’énergie, Grandjean et Jancovici défendent la régulation pour ne point perdre le pilotage des investissements. En clair, déployer le nucléaire et construire au plus vite 4 réacteurs. Mais leur leitmotiv, c’est la taxation de l’énergie. D’après eux, on taxe trop le travail et pas assez l’énergie.

Pour Kempf, Lire la suite

Bordeaux le 4 mars : Penser des alternatives à l’existant

Ecopol, le 28 février 2009

Le 4 Mars, réunion de préparation pour l’atelier « Coopératives participatives » qu’Ecopol a proposé pour le Forum Social Local.

Cet atelier consistera à partager avec trois porteurs de projets les difficultés, obstacles que rencontrent des démarches coopératives et participatives et la manière de les dépasser. Nous voulons lui donner une autre forme que les traditionnelles conférences de présentations individuelles.

Par démarches coopératives nous entendons tout ce qui aujourd’hui se créent autour d’autres formes d’habitat (habitat coopértatif), de consommation/production (AMAP), de commerce solidaire, de coopératives d’emplois et coopératives d’associations.

Pour le 4 Mars, nous avions proposé d’inviter des représentants de projets coopératifs, qu’ils soient en perspective, en cours ou achevés. Sont sollicités :  H’Nord, Amap, coopératives d’emplois et « petits gratteurs » qui ont un projet de quartier associatif et coopératif  à St Michel.

Il est plus que nécessaire de montrer aujourd’hui qu’il existe des alternatives, au tout centraliste et au tout individualiste, qui sont deux formes qui raptent la souveraineté des individus et produisent des collectifs qui enferment et tarissent les  singularités au lieu de s’appuyer dessus et de les libérer. Et cela dans tous les domaines, commerce, économique, habitat, associatif, emploi, consommation et bientôt transport……?

Les associations intéressées sont invitées à prendre part à la préparation de l’atelier
Le 4 Mars à 20H30 à Lire la suite

Université populaire de l’environnement : mars et avril

Maison de la nature et de l’environnement, Communiqué, le 3 mars 2009

Deuxième « Atelier pratique écolo » sur Ecologie et numérique le mercredi 4 mars de 18h30 à 20h00 dans les locaux (Galets) du Jardin botanique de Bordeaux (Rive droite, Esplanade Linné, tram station jardin botanique) avec Michel Lesbats et Pascal Bourgois. Il n’est pas nécessaire d’avoir été présent au premier pour participer au second.

Partout dans le monde, l’utilisation de l’Internet et des outils numériques explose. En utilisant la Toile, Barak Obama a mobilisé 6 millions d’Etats-Uniens afin de soutenir sa candidature. Plus d’un Français sur deux est équipé d’un micro-ordinateur. En France les sites <http://www.ecologie-fr.info/index.php>  et blogs <http://www.wikio.fr/blogs/top/environnement> liés à l’écologie, l’environnement, le développement durable, les Agenda 21, l’économie verte… constituent une mine d’information considérable. Ils représentent également des leviers d’action et de mobilisation parfois méconnus et pourtant précieux.

Comment s’informer sur les enjeux de l’Ecologie et du Développement Durable sur l’Internet ? Comment trouver l’information dont j’ai besoin pour agir ? Comment m’investir en ligne ? Est-ce vraiment utile ? Quels sont les impacts du numérique sur l’environnement et comment réduire cet impact ?… Autant de questions auxquelles Michel Lesbats et Pascal Bourgois tenteront de répondre…

Michel Lesbats est professeur à l’Institut Universitaire de Technologie -département Hygiène, Sécurité, Environnement de l’Université Bordeaux 1. Il anime différents sites et blogs :

– Bordeaux Agendas 21 des familles : <http://affinitiz.com/space/bordeauxagendas21>

– Portail du risque : <http://portaildurisque.iut.u-bordeaux1.fr/>

– Site du SPPPI (Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions Industrielles) d’Ambès : <http://s3pi-ambes.iut.u-bordeaux1.fr/>,

– Blog personnel : <http://portaildurisque.over-blog.com>

Pascal Bourgois, administrateur de la Maison de la nature et de l’environnement Bordeaux-Aquitaine, assure l’animation du blog de la MNE <https://mneaquitaine.wordpress.com/>  et travaille sur un projet du « site Internet de référence sur l’environnement » en Aquitaine.

Ils vous expliqueront comment les outils numériques peuvent aider à favoriser la mobilisation collective et écologique des acteurs du Grenelle de l’Environnement : citoyens, syndicats, élus, services publics et entreprises. Ils pourront répondre à vos questions sur les façons d’agir en ligne, sur les outils à votre disposition, la manière de créer et d’animer un blog gratuit…

Nouvel outil pour l’UPE, la radio, avec la Clé des Ondes <http://www.lacdo.org/> et l’émission Zone d’Ecologie Populaire les lundis de 21h15 à 22h15 (sous réserve prolongation quelquefois jusque 22h45) animée par l’association Chiche ! Bordeaux, jeunes écolo alternatifs et solidaires, <www.chicheweb.org> Les  21 associations environnementales adhérentes de la MNE sont invitées à venir présenter leurs actions, activités ainsi que les enjeux environnementaux locaux. A écouter sur 90.1 ou directement sur Internet : <http://lacdo.org/>

Possibilité de réécouter les émissions anciennes comme celle du lundi 23 février 09.02.23 ZEP avec MNE.mp3 avec la présentation de la Maison de la nature et de l’environnement Bordeaux-Aquitaine, de ses adhérents, son projet associatif, ses actions (blog MNE, Université populaire…) et ses projets (Site Internet et Centre ressource documentaire sur l’environnement…) et bientôt celle sur AutoCool du 2 mars.

Le lundi 9 mars TACA <http://taca.asso-web.com/> nous fera partager son analyse sur le thème du changement climatique et de la taxe carbone.

Nouvel outil encore, si vous souhaitez participer au LivrEcolo du Jour, celui  du mercredi 11 mars est consacré à un débat en petit groupe sur « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme », le dernier ouvrage du journaliste environnement du Monde Hervé Kempf. Inscrivez-vous à <mnebxaquitaine@aol.com> Le groupe est limité à 12 personnes maximum, seules les 12 premières candidatures seront retenues. Vous en serez informé par mail. A noter qu’Hervé Kempf présentera son ouvrage le 26 mars à la Machine à lire à Bordeaux.

Nous vous communiquerons ultérieurement plus d’informations sur l’atelier pratique écolo du samedi 21 mars de 9h00 à 17h00 à Toulenne, organisée par les Maisons paysannes de Gironde <http://www.maisons-paysannes.org/> et Alain Algéo. Il est consacré à un stage d’initiation sur « les enduits, teintes et badigeons à la chaux ».

La participation sera limitée à 15 personnes, il faudra vous inscrire et avoir confirmation de cette inscription. Le stage est gratuit mais l’adhésion à l’association est obligatoire. Les participants devront venir avec leur tenue de travail, si possible une truelle et amener leur pique-nique. Pour les bordelais le co-voiturage est vivement encouragé.

Plus d’information à venir sur le cycle de trois Cours – Crise(s) et perspectives – Changement Climatique et énergie, à Cap Sciences les vendredis 20 mars, 10 et 24 avril : « Le changement climatique : pas plus de 2° C », « Notre défi : diviser par 4 la consommation d’énergies d’ici 2050 » et « Crise climatique et énergétique : la taxe carbone peut-elle être une réponse appropriée ? » ainsi que sur le cycle de quatre cours consacré à Lire la suite

« Darwin », nouveau concept d’économie durable à Bordeaux

 Le Monde, Claudia Courtois, le 3 mars 2009

« Darwin », nouveau concept d’économie durable

« Etre à la croisée des chemins entre économie et écologie, rendre le développement durable et désirable. » Ce slogan est un condensé de la philosophie du projet « Darwin » : construire un quartier d’entreprises et de services exemplaire sur le plan environnemental. Les locaux fonctionneront en basse énergie, l’eau de pluie sera récupérée, l’énergie recyclée et les émissions de CO2 divisées par quatre.

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L’idée est d’associer des entreprises d’horizons différents : économie créative et culturelle avec un groupement d’acteurs culturels bordelais, culture urbaine avec le projet d’un skate-parc intérieur « éco-conçu » de 2 500 m2, communication et nouvelles technologies avec une agence de marketing publicitaire et une société d’imagerie virtuelle.

L’Agence régionale de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et l’Institut français pour la performance énergétique du bâtiment pourraient aussi s’y installer. Des associations et des commerces sont attendus : crèche éco-responsable, commerces et restaurants bio, boutique consacrée à l’éco-mobilité.

Les concepteurs ont imaginé des espaces publics, des rues et jardins. En point d’orgue, une « cathédrale d’eau », vaste citerne intérieure d’eau de pluie qui servira aussi de parcours pédagogique et de lieu de réception. Il est prévu que les entreprises résidentes partagent la logistique, des services aux personnels et des espaces de réunion. Au final, une vingtaine de sociétés et une quarantaine d’associations sont attendues sur le site.

Cette structure atypique, inspirée des éco-quartiers du monde entier, doit s’installer à l’extrémité d’une caserne aujourd’hui désaffectée, à la Bastide, sur la rive droite de la ville. L’éco-quartier s’étendra sur 30 hectares dans le cadre d’une zone d’aménagement concerté et sera l’une des réalisations phares du nouveau projet urbain de la ville. Darwin occupera environ deux hectares dans les anciens magasins généraux de la caserne Niel.

Ce projet un peu fou est porté par une poignée d’acteurs locaux. A sa tête, un natif de la rive droite, Philippe Barre, membre du Centre des jeunes dirigeants, à la tête d’une agence de publicité pas comme les autres, et d’une holding d’entreprises innovantes. Après deux ans de recherche, il est tombé sur l’ancienne caserne Niel.

Le projet est vite devenu emblématique pour Bordeaux et l’agglomération. Il avait été retenu parmi ceux présentés par la Ville pour sa candidature de capitale européenne de la culture en 2013. Sir Bob Scott, le président du jury, avait été conquis et, aujourd’hui, il fait partie du comité de soutien de Darwin, comme Serge Orru, directeur général de WWF-France, le paléoanthropologue Pascal Picq, ou encore George Kell, directeur exécutif du Global Compact, un programme des Nations unies destiné à promouvoir l’ entreprise écologique.

Malgré ces soutiens, les initiateurs, jugés « trop rêveurs », ont dû hausser le ton pour obtenir l’engagement ferme de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB). « C’est vrai, Lire la suite

L’ancien Vert Michel Duchène veille sur les projets du maire

Le Monde, Christine Garin, le 3 mars 2009

L’ancien Vert Michel Duchène veille sur les grands projets du maire

Il a été longtemps l’unique représentant des Verts à la Communauté urbaine de Bordeaux. Et le seul Vert dans l’entourage de l’ancien maire Jacques Chaban-Delmas qu’il initia aux bienfaits du tri sélectif et de l’usage du vélo. Michel Duchène, 56 ans, est aujourd’hui membre de l’UMP, vice-président de la Communauté urbaine chargé des projets urbains, conseiller général depuis 1999 et l’un des adjoints préférés d’Alain Juppé.

Ces deux-là, pourtant, n’étaient pas faits pour se rencontrer. L’ancien Vert alternatif, qui a peu fréquenté l’école, né en Algérie et passé par l’anarcho-syndicalisme, avait peu de chances de croiser le chemin du diplômé de Normal-Sup et de l’ENA. Ils se sont plu, pourtant, dès 1995 et l’élection d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux. Au point que M. Duchène se sent et se dit aujourd’hui plus juppéiste que véritablement « de droite ».

Sur ce point, au moins, il n’a pas varié. L’ancien directeur de campagne d’Antoine Waechter pour l’élection présidentielle de 1988 est du parti du maire avant d’être de droite, comme il fut naguère du « parti de l’écologie » sans se sentir d’aucun parti. Hier, adepte du « ni ni » et répétant comme son mentor Vert que « l’écologie n’est pas à marier », il reconnaît aujourd’hui : « Si le maire de Bordeaux avait été socialiste et de la trempe de Juppé, j’aurais pu devenir socialiste. »

FIN CONNAISSEUR DE LA VILLE

Cette souplesse de l’échine et ce parcours en zigzag pourraient être la marque d’un carriérisme bien ancré. Pas si simple. L’adjoint est de ces hommes qui ont besoin de changer de peau plusieurs fois dans leur vie. A le voir tout de gris chic vêtu au milieu de ses objets d’art contemporain, dans le salon zen de son « échoppe » du quartier Nansouty – un ancien et bel habitat ouvrier devenu un paradis pour les bobos -, on peine à l’imaginer en jeune anar d’abord, puis en ouvrier délégué CGT de la Saviem, une filiale de Renault – ce qu’il fut – enfin, en militant antinucléaire, permanent de la librairie alternative Vent debout dont tous les vieux Bordelais se souviennent – ce qu’il fut aussi. C’est ce parcours improbable et sa connaissance intime d’une ville qu’il parcourt à vélo depuis vingt-cinq ans qui avait plu à « Chaban » à l’issue des élections municipales de 1989 où les écologistes avaient réalisé un score inespéré (8 %).

C’est sans doute ce qui a séduit M. Juppé qui, en 1995, pour aborder « l’après-Chaban » et ramener Bordeaux à la vie, avait besoin des yeux et des oreilles d’un fin connaisseur de la ville. Et sur ce point, même ses adversaires politiques en conviennent, Michel Duchène est imbattable. Il a longtemps été appelé « le Pompier », pour sa capacité à intervenir sur tout, tout de suite, d’un bout à l’autre de la ville. C’est d’ailleurs de la vie des quartiers et des associations dont M. Juppé l’a d’abord chargé. Puis il est monté en régime. L’urbanisme et les transports en 2001, augmenté du logement en 2004 pendant l’exil canadien de M. Juppé : des délégations conservées après le retour de l’ex-premier ministre aux commandes de la ville en 2006.

Lors de sa réélection en 2008, Alain Juppé a proposé la culture au fidèle Duchène. « J’ai décliné », assure l’intéressé. Trop compliqué dans une ville où la demi-douzaine d’oeuvres d’art installées depuis trois ans sur le parcours du tramway fait encore jaser. Les projets urbains dont il a la charge à la Communauté urbaine l’intéressent davantage. Il se dit atterré par l' »archaïsme » des socialistes girondins qui sont « contre l’éolien, pour la bagnole, pour l’étalement urbain » et qui ont remis sur le tapis le projet de contournement autoroutier de Bordeaux. « Juppé, Lire la suite

900 ha de friches urbaines pour l’avenir de Bordeaux

Le Monde, Claudia Courtois, le 3 mars 2009

900 hectares de friches urbaines pour l’avenir de la ville

L’évolution de la forme, de l’image et de l’usage de Bordeaux a été le pari de la ville et l’obsession de son maire actuel, Alain Juppé (UMP). « Il y a une équation particulière à Bordeaux, reconnaît Bruno Fortier, Grand Prix de l’urbanisme 2002 et urbaniste conseil de la municipalité depuis cinq ans. Alain Juppé est passionné par le sujet. »

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Un an après son élection à la tête de la capitale girondine en 1995, M. Juppé, alors premier ministre, avait présenté le premier acte de son projet urbain. Avec, à la clé, deux révolutions : la construction du tramway, qui désormais quadrille la ville en étoile, et l’ouverture de Bordeaux sur la Garonne. Le but était d’éviter l’étalement urbain sur une vaste zone continue, de Libourne à Arcachon.

Treize ans plus tard, cette première phase est achevée « à presque 100 % », selon le maire de Bordeaux, qui vient de présenter l’acte II du projet urbain. Lundi 2 mars, dans les salons de l’hôtel de ville, devant un parterre d’architectes, d’urbanistes et de promoteurs immobiliers, il a présenté sa vision de la ville « à vingt ans » qui doit servir de base à la concertation avec les professionnels et les habitants. « L’objectif est de faire de Bordeaux une métropole durable à l’échelle humaine, a déclaré M. Juppé. Je suis au début de mon nouveau mandat de maire, il est temps de passer à une autre étape et de faire passer un message de confiance dans cette période de crise. »

Aujourd’hui, Bordeaux et huit communes périphériques comptabilisent 43,8 kilomètres de tramway, transportant 170 000 voyageurs par jour avec, sur certains secteurs, une fréquentation supérieure de 20 % à celle des bus avant l’arrivée du tramway. L’immobilier d’entreprises a connu des années euphoriques jusqu’à fin 2008 et les prix ont retrouvé des valeurs dignes d’une capitale régionale. Enfin, la ville, qui avait perdu 22 % de ses habitants entre 1962 et 2000, a connu une des plus fortes poussées démographiques françaises sur la période 1999-2006 (+ 7 %). La population nouvelle est plutôt jeune, familiale, diplômée, soucieuse de l’environnement et de la vie urbaine. « Les quartiers bourgeois traditionnels n’ont pas bougé alors que les anciens quartiers populaires (Chartrons, Saint-Pierre, la Bastide) se sont « boboïsés », confirme Thierry Oblet, maître de conférences en sociologie à l’université Bordeaux-II, spécialiste des politiques urbaines.

L’acte II du projet urbain de la ville vise à mettre en cohérence des projets pour la plupart déjà connus. Il s’appuie sur une situation unique : de Bordeaux-Nord à la gare Saint-Jean, la ville dispose d’un chapelet de friches, d’anciens terrains industriels ou laissés à l’état sauvage, soit près de 360 hectares le long de la Garonne, 900 en intégrant le bâti existant. Le maire et les techniciens appellent cet axe « l’arc de développement durable » : six zones identifiées avec, pour chacune d’elles, un projet mixant habitat, bureaux et espaces publics. Le tout sous la double contrainte du développement durable et de la mixité sociale, des mentions désormais obligatoires dans tout programme urbain. « Ces friches sont une chance fantastique pour l’avenir de Bordeaux et de l’agglomération, assure Michel Duchène, adjoint d’Alain Juppé et vice-président à la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) chargé de l’urbanisme. Elles sont idéalement placées, souvent à une dizaine de minutes du centre-ville. »

Ce projet s’articule aussi autour des deux futurs franchissements de la Garonne. De nouveaux quartiers doivent sortir de terre, irrigués par un transport en commun en site propre : deux au nord, autour du pont levant Bacalan-Bastide, avec l’aménagement des bassins à flot rive gauche et, sur l’autre rive, la création ex nihilo d’un quartier d’habitations et de bureaux jouxtant un vaste parc longeant les quais.

Au sud, Lire la suite

la bataille capitale de la transition vers la voiture propre

Le Monde, Michel Freyssenet, le 3 mars 2009

Une bataille capitale s’engage avec la transition vers la voiture propre

Avec la crise, écologique d’abord, économique ensuite, peut-être bientôt sociale et géopolitique, des questions majeures se bousculent au sujet de l’industrie automobile et de son avenir. Ce qui frappe d’abord, c’est l’ampleur des difficultés que le secteur connaît et leur caractère mondial : il n’existe pas de marché majeur ni de constructeur qui ne régresse.

Personne ensuite ne semble avoir de modèle ou de référence pour orienter les stratégies ou soutenir les décisions de restructuration. Là où, il y a quinze ans, dirigeants d’entreprise et politiques se convainquaient que le salut passait par la réduction des coûts, la diversification de l’offre, l’accélération du renouvellement des produits, les plates-formes communes et l’investissement dans les pays émergents, on n’observe que des « plans cash », des gels d’investissements, des réductions d’effectifs et des annonces de véhicules plus propres, le tout à un horizon mouvant.

Les difficultés de l’industrie automobile sont antérieures à la crise financière, et elles ne sont pas passagères. Chacun perçoit que ce qui est en cause, c’est le type de développement que l’automobile a connu depuis les années 1980. Le fait par exemple qu’en janvier, il se sera vendu davantage d’automobiles en Chine (748 000, en baisse de 4,6 %) qu’aux Etats-Unis (657 000, en baisse de 37,1 %) signifie deux choses : la demande aux Etats-Unis a été gonflée par un crédit accordé sans retenue, la demande en Chine souffre de la baisse des exportations et des investissements étrangers, ressort essentiel de la croissance chinoise. La crise de l’automobile renvoie à la question de la pertinence des régimes macroéconomiques que la globalisation libérale a engendrés dans le monde.

L’idée selon laquelle il convenait de réduire les coûts en s’approvisionnant toujours plus dans les pays à bas salaires et d’investir dans les pays émergents seuls à même d’offrir la nécessaire croissance des volumes s’inscrivait dans cette vision du monde. Elle devient problématique, au vu de l’effondrement des marchés.

Personne ne sait dire ce qu’est le volume normal de la demande dans chaque région. Les pays émergents comprennent qu’ils ne pourront continuer de se développer dans le nouvel environnement international qu’en compensant les baisses de leurs exportations et des investissements étrangers par une relance de la consommation intérieure grâce à une distribution moins inégalitaire de la richesse. Si tel devait être le cas, pour la Chine par exemple, on sait qu’ils chercheront à privilégier leur propre industrie automobile, dont ils font un des moyens de leur renouveau économique et politique sur la scène internationale.

A ces lourdes interrogations sur l’adéquation des capacités installées et leur répartition dans le monde s’ajoutent celles qui concernent les produits. Le recul inédit des ventes s’accompagne d’une réorientation de la demande non moins radicale. L’importance prise par les light trucks (4 × 4, SUV…) sur le marché nord-américain et l’essor des berlines haut de gamme sur le marché international a correspondu à la croissance des inégalités de revenus et de perspectives d’emploi. Ces inégalités croissantes expliquent la tendance des constructeurs à délocaliser la production des voitures de basse et de moyenne gammes inférieures vers les pays à bas coût pour les rendre accessibles à ceux qui ont vu leurs revenus stagner ou décroître et leur avenir devenir aléatoire. Même cela ne semble pas encore suffisant : il paraît nécessaire de repenser la conception de la voiture pour atteindre le niveau de prix qui rend le véhicule neuf à nouveau achetable pour ces populations, comme en témoigne le succès inattendu de la Logan dans les pays ouest-européens.

Soit la crise Lire la suite

France Culture « André Gorz : précurseur ou prophète ? »

radiofrance.fr, le 3 mars 2009

André Gorz : précurseur ou prophète ?

« André Gorz est mort volontairement en 2007 mais, aujourd’hui, alors que nous vivons le difficile passage d’une société à une autre, nous avons plus que jamais besoin de son œuvre. » Voilà ce qu’écrivait Alain Touraine, en décembre dernier, dans Le Nouvel Observateur. Et, en effet, la crise que nous traversons n’est pas seulement économique, elle est aussi culturelle et morale. La question des effets de notre système de production sur les ressources de la planète et sur son climat, André Gorz y réfléchissait déjà il y une quarantaine d’années. Raison pour laquelle, avec Bernard Charbonneau ou encore Jacques Ellul, il peut être tenu pour l’un des fondateurs de l’écologie politique en France. Mais si les chrétiens Charbonneau et Ellul sont arrivés à l’écologie par une critique radicale de la logique technicienne, le chemin de Gorz, lui, passe par la confrontation de toute une vie avec le marxisme.

Son analyse des rapports sociaux s’énonce selon les catégories « d’aliénation » et de « conscience de classe ». Sa critique du capitalisme vise l’émancipation, l’autonomie, la réappropriation, par les acteurs, du sens de ce qu’ils produisent. Ses analyses des métamorphoses du travail et du salariat avaient une longueur d’avance, notamment lorsqu’il réfléchissait sur la montée de cette « non-classe » de chômeurs et de sous-employés, que Robert Castel définira comme « désaffiliée ».

Gorz, qui avait le souci de l’analyse concrète des situations concrètes autant que de la théorie, s’est aussi intéressé à l’économie de l’immatériel et à ses conséquences. Ses réflexions ont débouché sur des propositions concernant, par exemple, la durée du travail ou la création d’un revenu social universel.

Bref, la pensée d’André Gorz est de celles qui peuvent nous aider à penser la crise – ce à quoi nous nous employons chaque mardi dans le cadre de cette émission.
Sabine Hérold.  Présidente d’Alternatives Libérale

Christophe Fourel.  Directeur Général de l’Agence Nouvelle des Solidarités Actives

Arno Münster.  Maître de conférence de l’université de Picardie

Ecoutez l’émission Lire la suite

L’éclosion prochaine des éco-quartiers français

les.echos.fr, Laurence Boccara, le 26 février 2009

L’éclosion prochaine des éco-quartiers français

D’ici à 2012, plusieurs dizaines d’opérations sortiront de terre. Malgré l’absence d’une définition officielle, ces nouveaux  » morceaux de ville durables  » auront des caractéristiques communes : des immeubles économes en énergie, un habitat mixte, des commerces, des bureaux, des espaces verts, des équipements publics, des transports et des voiries pour gérer tous les types de déplacements urbains.  

Les éco-quartiers essaiment partout en France. S’il n’existe pas encore de réalisations achevées, plusieurs dizaines de projets sont en gestation. En moins de deux ans, de nombreuses communes se sont lancées dans la création de  » leur  » quartier vert. A côté des villes pionnières comme Lyon, Grenoble ou Dunkerque, on trouve Lille, Nice, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Rennes, etc. Ces initiatives ne sont pas l’apanage des métropoles. Angers, Auxerre, Saint-Etienne, Saint-Jean-de-Luz, l’Ile-Saint-Denis, Bussy-Saint-Georges, Limeil-Brévannes, Béthune ou encore Merville se sont aussi engagées. Est-ce une volonté des élus locaux de construire la ville durable de demain ou un effet de mode qui met en vitrine un éco-quartier ?  » Le quartier durable n’est pas la dernière tendance du moment. Il existe aujourd’hui un cadre législatif « , précise Pierre Kermen, chargé de la mission développement durable à l’université Joseph-Fourier de Grenoble et ancien élu Vert de cette ville. Une des directives du Grenelle de l’environnement précise que d’ici à 2012  » au moins un éco-quartier devrait voir le jour dans toutes les communes dotées de programmes significatifs de développement d’habitat « .

Ecolo mais pas  » bobo « 

Pour encourager l’éclosion de ces  » morceaux de ville  » à l’échelle du territoire, le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire (Meddat) a lancé le 22 octobre 2008 le concours Eco-Quartiers. Objectif de cette initiative ? Inciter les villes volontaires (1) à présenter et valoriser leurs projets.  » En raison des nombreux dossiers en préparation, le dépôt des candidatures a été repoussé au 30 mars. En juin prochain, 5 quartiers exemplaires seront sélectionnés « , indique-t-on au cabinet de Jean-Louis Borloo. Ces opérations urbaines seront jugées selon 7 critères : la gestion de l’eau, celle des déchets, la biodiversité, la mobilité, la sobriété énergétique, la densité et l’éco-construction. Les municipalités distinguées bénéficieront de l’assistance technique d’équipes spécialisées du ministère.

En attendant un label ou un référentiel officiel, bon nombre de réalisations se baptisent trop vite  » vertes « . Le sont-elles toutes ? Pas toujours.  » Cela tourne parfois à l’autodéclaration et à l’autopromotion « , nuance Pierre Kermen. Reste que la réalisation d’un quartier durable ne se résume pas à la construction côte à côte de bâtiments économes en énergie et bardés des normes, telles que la haute qualité environnementale (HQE), la Très haute performance énergétique (THPE) ou le bâtiment basse consommation (BBC). Chaque programme se doit d’afficher un catalogue étoffé de prestations techniques comme la ventilation double flux, les façades double peau, les isolants en triple épaisseur, des panneaux photovoltaïques sur les toits… Toutefois, cette collection de procédés innovants de construction ne constitue pas une fin en soi.  » La surenchère technologique liée à la quête d’une performance énergétique ne suffit pas à créer un quartier. A trop se focaliser sur la technique, on oublie l’essentiel : penser la ville. Il faut fabriquer un lieu où il fait bon vivre avec du monde dans la rue, des crèches, des transports en commun, des commerces en pied d’immeuble, de l’animation de jour comme le soir, en semaine comme le week-end « , alerte Franck Boutté, directeur de l’agence Franck Boutté Consultants, spécialisée dans la conception et l’ingénierie environnementale.

Un besoin d’adaptation

Outre le fait d’offrir presque toujours Lire la suite

Une espèce de mammifères sur dix menacée en France

notre-planete.info, Union mondiale pour la nature, le 23 février 2009

Une espèce de mammifères sur dix menacée en France métropolitaine

Les résultats du troisième chapitre de la Liste rouge des espèces menacées en France révèlent que onze espèces de mammifères sur 119 (dix espèces continentales et une marine) sont menacées de disparition du territoire métropolitain. Ces chiffres sont issus de l’évaluation réalisée par le Muséum national d’Histoire naturelle et le Comité français de l’UICN, en partenariat avec la Société française pour l’étude et la protection des mammifères et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.

Sur les 33 espèces de chauve-souris évaluées, sept figurent dans la catégorie “quasi-menacée”, notamment en raison du déclin de leur population, et quatre autres sont menacées d’extinction. C’est le cas du Minioptère de Schreibers, classé “vulnérable”, et du Rhinolophe de Méhely, “en danger critique”. La situation actuelle de ces espèces est la conséquence de nombreuses menaces : dérangement dû à une fréquentation accrue des principaux gîtes, dégradation de leurs habitats causée par l’urbanisation et raréfaction des proies due à l’utilisation intensive de pesticides.

Concernant les cétacés, la moitié des espèces a dû être placée dans la catégorie “données insuffisantes”, en raison du manque de connaissances et de données disponibles. Pourtant, certains de ces mammifères marins pourraient bien être menacés en France, car ils sont affectés par de multiples pressions incluant la pollution sonore due au trafic maritime et aux sonars militaires, les pollutions chimiques, les captures accidentelles liées à l’utilisation illégale de filets dérivants et la surpêche affaiblissant leurs ressources alimentaires.
Enfin, d’autres espèces autrefois présentes sur le territoire métropolitain en ont aujourd’hui totalement disparu. C’est le cas du Bouquetin des Pyrénées, de la Baleine des basques, et du Phoque moine, disparu des côtes provençales dans les années 30 et de Corse à la fin des années 70.

Pour répondre à certaines situations alarmantes, des plans de restauration sont actuellement mis en oeuvre en faveur de différentes espèces, comme le Vison d’Europe et le Grand hamster, tous deux “en danger” en France. A cet égard, la Loutre d’Europe et le Bouquetin des Alpes sont de bons exemples de réels progrès obtenus grâce à une action efficace des pouvoirs publics et des associations de protection de la nature. En situation précaire il y a encore quelques décennies, la Loutre, aujourd’hui classée en “préoccupation mineure”, recolonise progressivement différents secteurs du territoire. Et après avoir quasiment disparu de l’arc alpin français, le Bouquetin des Alpes a désormais repeuplé plusieurs départements.

Malgré la situation encore préoccupante de plusieurs espèces, le résultat des évaluations montre que les actions de conservation entreprises pour les mammifères sur le territoire métropolitain portent leurs fruits (protection réglementaire nationale et européenne, plans de restauration, conservation des habitats naturels…). Ces résultats encourageants incitent à poursuivre les efforts et à renforcer l’action pour continuer à améliorer, dans les années à venir, la situation de ces espèces.

En savoir plus

Notes

Comment estime-t-on le risque de disparition d’une espèce ? Lire la suite

Acheter bio. Les alternatives à la grande distribution

naturavox.fr, Pauline, consoglobe.com, le 27 février 2009

Acheter bio. Les alternatives à la grande distribution

72 % des consommateurs bio font leurs achats en grandes surfaces, ces dernières proposant des gammes de produits bio élargies et ce, sous leur propre marque de distributeur bio (200 références en moyenne par enseigne).

Malgré cette domination sur le marché bio, les autres modes de distribution bio ne sont pas délaissés. A côté des magasins de grande distribution, vous trouverez donc des magasins spécialisés bio ainsi que des distributions en circuit court (AMAP, marché, sites internet) qui, en supprimant les intermédiaires (grossistes, emballeurs, distributeurs), permettent une meilleure rémunération du producteur et/ou une baisse des prix. A découvrir sur internet ou près de chez vous.

Les magasins bio, le tout bio en un

Représentant 23% du marché bio, les magasins spécialisés bio sont privilégiés par les consommateurs de bio pour l’achat de produits d’épicerie bio et de compléments alimentaires. Ils présentent plusieurs avantages par rapport à la grande distribution :

– vous trouvez toutes les catégories de produits bio regroupées dans un même point de vente (alimentation bio, cosmétique bio, produits d’entretien écolo, compléments alimentaires…). Plus besoin de faire la chasse au logo « AB » et de perdre du temps à trouver le produit bio recherché.

– Ils proposent quelques produits originaux ou peu connus : céréales anciennes, légumes oubliés, multiples variétés d’huiles végétales…

– Ils proposent très souvent des produits d’épicerie bio en vrac (céréales, légumineuses, fruits secs, sucre…) à un prix attractif, qui permettent de faire des économies d’emballage et de réduire le volume de déchets.

– Le personnel des magasins spécialisés bio est souvent plus informé et connaisseur, donc plus à même de vous conseiller.

Seul « bémol » : le prix des produits qui restent plus élevés que ceux de produits des marques de distributeur classique.

De taille très variable (120 m2 en moyenne), beaucoup de ces magasins fonctionnent en réseau, c’est-à-dire qu’ils sont regroupés sous une même enseigne et sont approvisionnés par une centrale d’achat commune.

Au niveau de l’alimentation bio, ils sont souvent riches en épicerie (céréales, huiles), et en produits à base de soja. Vous pouvez également y trouver des produits alimentaires frais, voire surgelés.

Voici les principaux réseaux de magasins spécialisés dans les produits bio et naturels sur le territoire français :

Biocoop : réseau de magasins fonctionnant sur le mode coopératif, créé en 1986. Il comptait 314 points de vente en France au 01 février 2009 répartis dans toute la France, et 8000 produits référencés dont 300 sont également issus du commerce équitable. 

Satoriz  : chaîne de magasins bio existant depuis 1981. Elle compte 23 points de vente implantés dans l’est de la France, et en Rhône-Alpes. Satoriz compte également un restaurant, « La cantine bio » et une centrale d’achat « Satodistri ».

La Vie Claire  : réseau de franchisés créé en 1946. Lire la suite

Site Natura 2000 « Vallée du Ciron » et Ciron Nature

Le document d’objectifs du site Natura 2000 « Vallée du Ciron » a été approuvé le 07 juillet 2006. 

L’Association Ciron Nature a enfin été confirmée le 06 novembre 2008 pour l’animation du document d’objectifs.

Depuis début janvier, l’Association Ciron Nature s’est remise au travail et nous vous informons de la tenue prochaine de la réunion des groupes de travail thématiques :

– La forêt et les milieux associés : le 12 mars 2009 à 17h00 dans une salle de l’annexe de la mairie de Préchac (en face de la mairie).

– L’eau : Le vendredi 06 mars 2009 à 17h00 dans la salle de réunion de la mairie de Bernos Beaulac.

Lors de la première série de réunions, nous avions défini les problématiques liées au site et hiérarchisé les enjeux écologiques et économiques qui s’y rapportaient.

La prochaine série de réunions aura pour objet Lire la suite

Bio : l’offre est loin de satisfaire la demande

novethic.fr, Anne Farthouat, le 23 février 2009

Bio : l’offre est loin de satisfaire la demande

Suite aux engagements du Grenelle de l’environnement, le gouvernement français entend soutenir la filière bio en l’introduisant dans la restauration collective, et en développant les terres agricoles consacrées. Mais l’offre est loin de satisfaire la demande.

Les français veulent du bio. C’est en tout cas le constat que dresse l’AgenceBio, au regard des conclusions de son dernier baromètre, publié le 5 février dernier. Et sachant que 49 % des repas pris hors domicile le sont dans la restauration collective, le secteur a tout intérêt à se mettre au vert.

Objectif 2012 : 20% de bio dans les assiettes…

Effet direct du Grenelle, le gouvernement a diffusé en mai 2008 une circulaire auprès des ministères et préfectures, engageant à « l’exemplarité de l’État en matière d’utilisation des produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective ». Objectif annoncé : être en mesure de proposer, dès 2012, 20% de repas bio ou partiellement bio dans les cantines des administrations d’État. Avec pour étape de mi-parcours les 15% en 2010. Et l’espoir que la restauration d’entreprise suive le même chemin. 
Pour l’heure, sur le secteur global de la restauration collective (administration, entreprises, collectivités), on dénombre à peine 0,5% de repas bio. Alors certes, leur nombre à été multiplié par dix ces quatre dernières années, atteignant les dix millions de couverts en 2007, mais les ambitions gouvernementales n’en restent pas moins démesurées. Cécile Desclos, en charge de l’étude « Produits bio : perspectives de développement et stratégies comparées des distributeurs », publiée en décembre 2008 par Eurostaf, regrette par ailleurs que la circulaire ne concerne pas les établissements scolaires, « qui pourtant font preuve de nombreuses initiatives depuis quelques années. » Tout comme elle, Eric Grunewald, chargé de mission restauration collective et filière à la Fédération nationale de l’agriculture biologique, reste septique. « Même si c’est une bonne chose de fixer des objectif, celui-ci est très ambitieux, et d’ailleurs, il n’engage à rien. Par contre, il nécessite une grande adaptation, notamment en terme de formation du personnel, ou de gestion des restaurants. Par exemple, peu de cantines possèdent aujourd’hui une légumerie pour entreposer et préparer les légumes frais, puisque les pratiques de l’agro-alimentaire ont privilégié le recours systématique aux produits transformés. »

…Et 6% de la SAU consacrée

Outre les coûts inéluctables d’une telle adaptation, c’est avant tout l’absence de production qui entrave la réalisation de cet objectif. Car la France est très en retard en la matière : la surface agricole dédiée au bio dépasse à peine les 2% de la SAU. Première puissance européenne agricole, elle ne regroupe pourtant que 8% des terres européennes dédiées à la culture bio, laissant à ses proches voisins les marches du podium (17% pour l’Italie, 14% pour l’Allemagne et 12% pour l’Espagne).

L’approvisionnement passe donc majoritairement par l’importation, pratique forcément paradoxale quand on imagine le bio comme un moyen de soutenir l’agriculture de proximité. Nathalie Kosciusko-Morizet clôturait d’ailleurs les Assises nationales de l’agriculture biologique de 2007 par un appel à l’autosuffisance : « la moitié des produits bio consommés en France sont importés, très souvent depuis l’Allemagne et dans des camions polluants. C’est aberrant.» Lire la suite

Le silence des nanos : Utop Bx le 3 mars, Bègles le 4 et Talence le 5

Sud-ouest, NC, Mardi 03 Mars 2009

SCIENCE. Les nanotechnologies se sont glissées dans nos vies. Pour le meilleur ou pour le pire ?

La grande controverse du minuscule

La Nano. C’est le nom choisi par le constructeur indien Tata pour baptiser sa prochaine voiture, et c’est un signe. Nano, comme « nano technologies », ou « nanosciences » (NST) est un mot à la mode. Ou qui doit le devenir. Mais c’est déjà une réalité bien présente : les nano-particules se sont déjà glissées dans plus d’une centaine de produits plus ou moins courants, de l’électronique grand public aux cosmétiques et aux médicaments, en passant par la peinture en bâtiment, le béton ou la chirurgie. Elles sont dans les laboratoires de recherche, mais aussi au supermarché.

C’est une « révolution en cours, qui va transformer la société, l’économie, l’environnement, les relations entre les hommes, autant que l’informatique et l’Internet », affirme Clément Rossignol.

Un documentaire

Il est chercheur au laboratoire de mécanique physique de Talence, et a fait son quotidien de ce domaine du minuscule. Par ailleurs élu Vert à Bègles, il est de ceux qui estiment urgent que ladite révolution sorte des cénacles de la science et de l’industrie, pour être expliquée et débattue sur la place publique.

Avec lui, Benjamin Caillard, du laboratoire d’intégration des matériaux et systèmes, le docteur Annie Sasco, directrice de recherche en épidémiologie du cancer à l’Inserm, et Olivier Sigaut, chercheur en sciences sociales et professeur à Sciences Po, sont parmi les organisateurs de trois présentations cette semaine à Bordeaux, Bègles et Talence (1) du « Silence des nanos », documentaire de Julien Colin.

Eldorado et santé publique

« Nano » est le préfixe tiré du nom que les mathématiciens ont donné au milliardième de mètre, le nanomètre. C’est l’échelle de l’atome, brique élémentaire de la matière, vivante ou non. Les NST ont découvert un monde aux propriétés physiques insoupçonnées, exploitables dans des domaines innombrables (lire aussi Sud Ouest du 2 mars). Un Eldorado technologique du XXIe siècle.

Ce sont notamment les effets possibles des nano-particules en matière d’environnement et de santé publique qui préoccupent le quatuor, qui tire exemple de l’amiante, Tchernobyl ou de la querelle sur la téléphonie mobile. « Avant les problèmes, on nous dit : on ne peut pas savoir si c’est dangereux, il ne faut pas affoler les gens. Après, on nous dit : c’est trop tard pour arrêter. À quel moment est-on un citoyen responsable ? » résume Benjamin Caillard.

Annie Sasco : « Est-ce que les nano-matériaux sont dangereux ? Aujourd’hui, c’est trop récent pour avoir le recul nécessaire », convient l’épidémiologiste. « Mais, poursuit-elle, on a l’expérience des effets des particules fines et ultrafines présentes depuis longtemps dans l’air. De la même façon qu’elles, les nanoparticules en raison de leur toute petite taille ont tendance à se disséminer dans le corps, à rester dans des recoins, souvent pulmonaires. En général, cela entraîne une inflammation, une accélération de la reproduction cellulaire, qui peut aboutir à un cancer ou à des phénomènes d’athérosclérose. Il est logique de penser que les nanos particules peuvent produire les mêmes effets. Il y a eu quelques expériences sur des rongeurs. Et le rat est proche de l’humain de ce point de vue ! »

Mais les travaux sont rares, donc pas encore scientifiquement décisifs. Comme trop souvent, les industriels vont plus vite que la recherche d’une toxicité éventuelle. « Si on n’a pas une recherche publique capable d’évaluer les effets secondaires, on n’aura jamais les données », Lire la suite

L’économie solidaire débarque aux Terres neuves à Bègles

Sud-Ouest, Gilles Guitton, le 3 Mars 2009

BÈGLES, RECONVERSION. La Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire inaugure la vocation sociale des anciens terrains militaires

L’économie solidaire débarque aux Terres neuves

Avec l’arrivée de la Chambre régionale de l’économie solidaire (Cress) aux Terres Neuves, le site poursuit sa reconversion. Ce nouveau locataire est en fait le pionnier du futur pôle du social et de l’emploi voulu par la ville (1).

Vincent Paillart (2), directeur de la Cress, et ses douze collaborateurs sont installés là depuis novembre dernier. La Chambre, créée en 2001 sous l’aile du Conseil régional et logée jusqu’ici avenue Galliéni à Talence, n’a pas l’habitude des projecteurs. « On nous prend souvent pour une structure d’insertion, faite pour réparer les dégâts sociaux du capitalisme d’aujourd’hui. C’est une part de nos activités, mais pas la seule ».

On sait moins que la Chambre compte parmi ses 1 200 structures adhérentes aussi bien des poids lourds comme le Crédit mutuel, les Caisses d’épargne, les Banques populaires ou la Macif, que de petites structures associatives comme la régie de quartier de Bègles, la Gabare.

Ce qui compte pour avoir la Cress, ce sont « les statuts associatifs, coopératifs ou mutualistes, et le respect de la charte de l’économie sociale et solidaire » explique Vincent Paillart.

Et si on s’étonne que des banques, dont on parle beaucoup pour leurs engagements calamiteux sur les marchés financiers, soient au catalogue des 1 200 entreprises fédérées par la Cress, Vincent Paillart observe : « au niveau local, elles sont réellement mutualistes ou coopératives. Si vous déposez une demande de prêt au Crédit mutuel de votre quartier, le dossier est examiné par des administrateurs locaux bénévoles. Au niveau national, c’est évidemment autre chose ».

« Faciliter les initiatives »

Et puis, ajoute le directeur avec la foi du militant, « ces organismes sont perfectibles ». La Cress intervient « avec de la formation, dans les écoles de commerce, les lycées, pour donner aux jeunes gens une autre vision de l’entreprise », d’une économie « qui n’est pas fondée sur la recherche des profits ».

Elle a aussi mis en place un fonds de garantie d’emprunt pour les petites structures, « ce qui n’aurait pas été possible sans les grandes ». Il s’agit de « faciliter les initiatives », d’entreprendre « autrement », de « consommer citoyen », pour reprendre les chapitres d’une revue éditée par le mensuel Alternatives économiques et la Cress d’Aquitaine. Par exemple, explique Vincent Paillart, mettre le pied à l’étrier des « Petits cageots », toute jeune entreprise qui veut s’installer dans le secteur des Amap et du commerce équitable.

« On étudie en ce moment un projet de logements coopératifs. On soutient des expérimentations, on crée des marchés, on essaie de consolider des filières économiques nouvelles ».

L’environnement, le service à la personne « d’où les grands groupes se désengagent parce qu’il n’y a pas d’argent à gagner » sont des terrains privilégiés de ces entreprises qui poussent sur « ce qui n’est pas rentable, mais qui est indispensable ».

Selon la Cress, l’économie solidaire Lire la suite

Empreinte écologique… les pistes de la commission Stiglitz

Le Monde, Marie-Béatrice Baudet, le 26 février 2009

Empreinte écologique, qualité de la vie… les pistes de la commission Stiglitz

Les trente-trois économistes travaillent depuis plus d’un an. Américains, Français, Anglais, Indiens, tous appartiennent à la « Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social« , créée début 2008 à l’initiative de Nicolas Sarkozy, et présidée par Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie. Leur mission ? Définir de nouveaux indicateurs capables de remédier aux lacunes du système statistique mondial actuel.

Les aberrations du produit intérieur brut (PIB) sont connues : il augmente en cas de catastrophe naturelle grâce aux dépenses de reconstruction engagées, mais le coût de la catastrophe, lui, n’est pas comptabilisé. De même, la progression du PIB est loin d’aller de pair avec l’amélioration des conditions de vie des populations. « Nous allons proposer des mesures qui font sens, pas seulement pour la France mais pour tous les pays intéressés par nos travaux« , précise l’économiste Jean-Paul Fitoussi, coordinateur de la commission. Le rapport final devrait être rendu au plus tard mi-mai. Mais des pistes existent déjà.

Un nouveau PIB. Pour M. Fitoussi, « il s’agit de compter en négatif ce qui est négatif, et en positif ce qui est positif ». Exemple : quand le prix des loyers en centre-ville s’enflamme, il pousse les citadins vers la campagne. La construction de nouvelles maisons et les trajets du domicile au travail font progresser le PIB, alors que le temps de transport, un temps inutile, et les dégradations de l’environnement liées aux déplacements, sont nuisibles. La commission souhaite qu’ils s’inscrivent en négatif dans le PIB. De même, ce dernier devrait prendre en compte des éléments sans valeur marchande apparente, comme le bénévolat ou le travail domestique.

Les experts veulent aussi contrer les fausses perceptions liées au calcul actuel du PIB. D’où un travail important sur la mesure des inégalités qui devrait les conduire à préférer le revenu médian – qui sépare la population en deux parties égales : les 50 % qui ne l’atteignent pas, les 50 % qui le dépassent – plutôt que le revenu moyen qui peut augmenter parce que les revenus des riches progressent, mais pas forcément ceux des plus pauvres.

Développement durable. Emissions de CO2, biodiversité et empreinte écologique Lire la suite

Conseil rég. et Sud-Ouest : Chronique du DD en Aquitaine

 Sud-Ouest, Publi-info, Alain Rousset, Conseil régional d’Aquitaine, le 1er Mars 2009

Rendez-vous chaque première semaine du mois dans Sud Ouest, afin de vous présenter à travers ces chroniques du développement durable les réalisations, les partenariats, les projets que nous sommes fiers d’engager en Aquitaine

La chronique du développement durable dans votre région

En ce début d’année, les éléments ne nous ont pas épargnés. La tempête a meurtri l’Aquitaine toute entière. Le tissu économique et social de notre région est aujourd’hui dans une situation encore plus difficile qu’en 1999 du fait de l’ampleur des dégâts et d’un contexte de récession qui a touché en premier lieu l’industrie du papier avant de s’étendre au reste de l’économie. Au delà de la crise, la répétition des tempêtes que l’on n’ose plus qualifier d’exceptionnelles questionne directement l’impact du changement climatique sur les activités et les milieux naturels aquitains.

S’il faut dans l’urgence répondre par un effort de solidarité à tous les niveaux, nous devons inscrire notre action dans la durée. Il ne s’agit pas en effet de se borner à reconstruire, il importe aujourd’hui d’offrir des perspectives à long terme à des populations désabusées voire découragées face à l’ampleur de la tâche : il faut en effet 40 ans au pin maritime pour arriver à maturité. Dans cet esprit, la Région a débloqué immédiatement 20 Millions d’euros pour venir en aide aux filières sinistrées tout en lançant dans le même temps une réflexion globale avec l’INRA et les pôles de compétitivité sur les conditions de reforestation en Aquitaine et sur la diversification des débouchés pour l’industrie du bois.
C’est ce même souci de l’anticipation et de l’adaptation aux changements climatiques que nous portons dans l’ensemble de nos politiques publiques car, nous disent les scientifiques, l’Aquitaine sera la région la plus affectée par ces mutations. Le Conseil régional s’engage ainsi à améliorer l’empreinte écologique, la solidarité et la viabilité économique de toutes ses actions qui touchent autant les transports et la mobilité douce que l’éducation, la recherche, les éco-technologies, l’emploi, la formation, l’agriculture, la santé ou le cadre de vie des Aquitains.

Nous devons nous mobiliser ensemble afin que nos actions contribuent, par cet effort collectif, à réduire les conséquences néfastes de nos activités et de nos modes de vie sur notre milieu et pour les générations futures. Une vie sociale et économique renouvelée, plus saine et plus dynamique, ce sont des femmes et des hommes plus heureux, plus épanouis. Du moins, c’est le défi que nous entendons relever, avec vous et pour vous.

Je vous donne donc rendez-vous chaque première semaine du mois dans Sud Ouest, afin de vous présenter à travers ces chroniques du développement durable les réalisations, les partenariats, les projets que nous sommes fiers d’engager en Aquitaine. Notre objectif et notre vision sont clairs : Lire la suite

le Musée du vivant veut montrer l’écologie

Le Monde, Brigitte Perucca, le 2 mars 2009

Des archives de René Dumont aux dérives idéologiques, le Musée du vivant veut montrer l’écologie dans toutes ses dimensions

Que faire quand on dispose de collections passionnantes, d’un concept en vogue et d’un conservateur en chef ? Un musée, évidemment. Pour Laurent Gervereau, depuis 2004 à la tête de la direction du patrimoine et de la documentation d’AgroParisTech, la grande école française d’agronomie, la réponse n’a pas fait le moindre doute. Encore moins quand, après enquête, il a découvert qu’il n’existait au monde aucun équivalent à ce Musée du vivant qui se veut « le premier musée international sur l’écologie et le développement durable« .

Si la première apparition du mot ökologie, sous la plume du biologiste allemand Ernst Haeckel, disciple de Darwin, remonte à 1866, celle de l’expression « développement durable » date de 1987. On en doit la définition à Gro Harlem Brundtland, ministre norvégienne de l’environnement dans les années 1970, puis directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au début des années 2000.

HISTOIRE INCONNUE

Un des mérites de ce jeune musée, qui se visite uniquement sur rendez-vous, est de fixer des repères, de débroussailler le terrain, et ce en montrant des oeuvres et des documents qui appartiennent à toutes les dimensions de l’écologie : scientifique forcément, politique bien sûr, mais aussi économique, pratique et culturelle, l’environnement ayant inspiré un grand nombre d’artistes. Entreposées plus qu’exposées au château de Grignon, dans les Yvelines, propriété de l’école, les collections brassent toutes ces dimensions.

« L’écologie a une vraie histoire, et cette histoire n’est pas du tout connue« , relève Laurent Gervereau. Qui se souvient, par exemple, de la Britannique Barbara Ward et du Français René Dubos (inventeur du concept « penser global, agir local »), co-auteurs, en 1972, d’un rapport intitulé Only one Earth (« une seule Terre ») présenté à l’occasion du Sommet de la terre de Stockholm ? Qui connaît la biologiste américaine Rachel Carson qui, dans son livre Silent Spring (« printemps silencieux »), paru en 1962, fut la première à évoquer la pollution massive provoquée par les pesticides ?

Riche au plan scientifique grâce à la vocation même de l’école d’agronomie dont il dépend (première maquette de moissonneuse-batteuse américaine, herbiers, boîtes entomologiques d’insectes, etc.), le musée retient surtout l’intérêt pour ses collections à dimension politique. De la collection intégrale de La Gueule ouverte, « le journal qui annonce la fin du monde », né en 1972, aux archives de René Dumont, pionnier de l’écologie politique en France, mais aussi étudiant puis professeur pendant plus de quarante ans à l’Institut national d’agronomie (ancêtre d’AgroParis Tech), en passant par une masse d’affiches militantes, la somme rassemblée est considérable.

Sans esprit « de propagande ni partisan« , insiste Laurent Gervereau, qui rejette l’idée d’un musée qui serait le reflet de « la construction triomphale d’une idée ». De l’écologie radicale aux mouvements aryens vantant la proximité à la nature, les excès suscités par l’idéologie du retour à la terre sont d’ailleurs aussi évoqués.

Forcément non exhaustif, le Musée du vivant se veut une mine pour la recherche. Avis en particulier à tous les chercheurs, dont l’intérêt envers René Dumont ne s’est pas encore manifesté, si l’on en croit M. le Conservateur : « Cherchez une thèse de référence sur René Dumont, il n’y en a pas ! », Lire la suite

Pascal Bruckner « La voiture : panne de libido ? »

Le Monde, Pascal Bruckner, le 27 février 2009

Psychanalyse de la crise

La voiture : panne de libido ?

Ce sont des milliers de carcasses neuves qui, partout en Europe et en Amérique, s’alignent sur des parkings, sous des hangars et attendent en vain un acheteur. Rien à voir avec les classiques cimetières de voitures, amas de tôles froissées, de châssis défoncés pourrissant dans une friche, tel le mythique Cadillac Ranch, sur la Route 66 aux Etats-Unis, monolithes de métal peinturlurés, fichés dans le sable du désert californien. Ceux-ci témoignaient de la vitalité d’une industrie qui semait derrière elle ses déchets.

Les cimetières d’aujourd’hui incarnent une panne du système. La crise accélère une désaffection grandissante envers l’automobile. Les 4 × 4 gourmands sont dénoncés aux Etats-Unis par les groupes évangélistes qui voient en eux les symboles d’une arrogance contraire aux enseignements du Christ ! Partout les grands constructeurs ferment des usines, réduisent la production, se déclarent en faillite, licencient à tour de bras. Fin d’un objet fétiche qui fut le héros du XXe siècle et créa dans son sillage tant de chefs-d’oeuvre, de petites merveilles de la mécanique.

Trois raisons expliquent cet abandon : l’automobile a incarné longtemps un rêve de liberté, celle de circuler à sa guise. Pour un monde longtemps immergé dans la ruralité, figé dans le temps et l’espace, elle parut un miracle. Rouler des nuits entières, partir sur un coup de tête, traverser la France, l’Europe, avaler des kilomètres pour le plaisir, ne dépendre de personne, tel est, tel fut l’attrait de ce moyen de transport. Personnalisation quasi érotique de la voiture, maison roulante que l’on emportait partout avec soi, incarnation sur roues de votre singularité. Ce rêve s’est écroulé lentement avec l’engorgement des villes, des routes, des autoroutes : si chaque Français, Belge, Américain possède son véhicule, il sera peut-être un heureux propriétaire mais il ne pourra plus circuler.

L’effet démultiplicateur de la démographie périme le droit à la mobilité. Merveilleuse tant qu’elle était réservée à une minorité, la voiture, popularisée, se transforme en cauchemar, fait de chaque conducteur le prisonnier de son véhicule, dispendieux qui plus est. Fin de la vitesse, généralisation de l’embouteillage, de l’accident dont témoignent tant d’oeuvres littéraires ou cinématographiques.

ALIÉNATION ET INERTIE

« Démocratie, a très bien dit l’écrivain Roberto Calasso : l’accession de tous à des biens qui n’existent plus. » Ajoutons à ce discrédit le renchérissement des coûts du pétrole et surtout l’anathème porté par le discours écologiste sur cette industrie, polluante et encombrante. Symbole d’affranchissement, la voiture est devenue symbole d’aliénation et d’inertie. Le bolide qui dévorait l’espace s’est enlisé dans une coagulation généralisée. La merveilleuse auto s’est transformée en bagnole, poubelle bruyante dont on se détourne avec horreur.

Il ne s’agit pas d’une simple mise au régime, d’une diète provisoire avant de reprendre l’orgie : c’est vraiment la conclusion d’un cycle. Bien sûr, on construira toujours des voitures, mais propres, électriques, petites, n’émettant aucun gaz carbonique et rechargeables sur des prises à haut débit. La Californie commercialise depuis quelques années le Tesla Roadster, une décapotable propre, plébiscitée par les stars, et Bertrand Delanoë lancera bientôt à Paris un système Auto-lib’ sur le modèle du Velib’ : de petits véhicules électriques empruntables à l’heure ou à la journée. Nous serons tous des « écocitoyens responsables », nous prendrons le bus, le tramway, le métro, nous cesserons de financer, par notre gloutonnerie de pétrole, des dictatures sanguinaires ou des régimes oppresseurs.

Mais qu’est-ce qu’une voiture qui n’est ni voyante, ni polluante, ni tapageuse ? Lire la suite

Dégradation de zone humide à Saint-Jean-D’Illac

Sud-Ouest Olivier Delhoumeau, le 2 Mars 2009

SAINT-JEAN-D’ILLAC, JUSTICE. La déléguée du procureur de la République épingle la commune qui a engagé, en 2007, des travaux affectant des zones humides, sans autorisation préfectorale

Délit entre deux eaux

Comme un gamin pris en faute, la municipalité de Saint-Jean-d’Illac s’est fait tirer l’oreille par la déléguée du procureur de la République, le 4 février dernier.

À l’origine de la convocation : la réalisation, en 2007, de travaux dans des zones humides sans autorisation préfectorale. Ceux-ci ont eu pour effet de modifier « de manière conséquente » les profils en long et en travers de la jalle de Chantegrive, sur une longueur de plus de 600 mètres et de son affluent, le ruisseau de Braguina, sur plus de 300 mètres. Le drainage et le reprofilage d’un réseau de fossés ont engendré un assèchement d’une unité hydrographique.

Avertissement solennel

L’absence de récépissé préfectoral de déclaration, qui constitue une infraction lourde au regard du Code de l’environnement, nécessitait de désigner des responsables. D’où la mise en cause de la commune en qualité de maître d’ouvrage ; l’entreprise Rollin, basée à Cestas, étant visée en tant que prestataire. Le 4 février, Gilberte Fleury, la déléguée du procureur, a indiqué à l’élu illacais et au gérant de la société, Yannick Rollin, que cette convocation constituait « un avertissement solennel ». Que toute nouvelle poursuite les exposerait à des sanctions. Le maire n’en est pas quitte pour autant. Il est mis en demeure de procéder à la restauration du milieu aquatique, en lien avec les services de l’Onema (Office national de l’eau et des milieux aquatiques) et de la Police de l’eau.

Autre obligation, la collectivité locale doit procéder au recensement des zones humides sur l’ensemble de son territoire. Le résultat de cette étude devra être remis aux autorités compétentes.

Un an de délai

À la tête de la mairie depuis décembre 2008, Jacques Fergeau se serait bien passé de ce mauvais coup dont la génèse remonte au « règne » de Pierre Favre. « La majorité de l’époque aurait dû demander l’autorisation à la Direction régionale des eaux et forêts. Les zones humides fonctionnent comme des barrages en période d’inondations. En les supprimant, les retenues disparaissent. On imagine les problèmes possibles. S’ajoutent à cela des éléments de protection de la faune et de la flore. »

Disposant d’un délai d’un an, l’édile ne se voit pas ordonner une remise en état des zones végétales atteintes. « Le mal est fait. Le coût de réfection serait faramineux. Des communes confrontées à des faits similaires ont été plombées sur le plan budgétaire. Nous imposer cela serait dangereux. Nous souhaitons proposer en échange la création et la préservation de nouvelles zones humides. »

Recensement global

Un recensement global des zones humides sera également lancé courant 2009. « On va se rapprocher du Conseil général qui travaille à l’établissement d’un schéma départemental des zones humides. » Les résultats de cette étude seront consignés dans le futur Plan local d’urbanisme (PLU) de la ville. Jacques Fergeau espère ainsi être éligible aux aides du Département destinées à la préservation des zones humides. Sa casquette de conseiller général devrait l’y aider.

Cette démarche de transaction pénale trouvera-t-elle un écho favorable auprès du procureur de la République ? Lire la suite

Cap Sciences Bx : « Les pôles fondent plus vite que prévu »

Sud-Ouest, Jean-Marie Vasquez, le 1 Mars 2009

NATURE. Cap Sciences consacre une expo aux pôles dont la glace fond à une allure vertigineuse

Réchauffement climatique : les pôles fondent plus vite que prévu

Selon une étude menée en 2007 et 2008 et qui a mobilisé une dizaine de milliers de scientifiques du monde entier, la fonte des glaces des pôles Nord et Sud s’accélère. L’avertissement, délivré mercredi par les instances chargées de l’Année polaire internationale, dresse un inquiétant bilan. « Le réchauffement en Antarctique est beaucoup plus étendu que prévu. Quant aux glaces arctiques, elles diminuent elles aussi de façon accélérée, de même que le dôme de glace du Groënland. Nous commençons à avoir des indices de changements des courants marins qui pourraient avoir un impact gravissime sur le système climatique mondial », n’hésite pas à prédire David Carlson, directeur de l’Année mondiale polaire.

L’étude montre aussi que le réchauffement du permafrost, ces terres normalement gelées toute l’année, va induire des changements climatiques car le permafrost est un véritable piège à carbone et sa fonte entraînera une libération de ces gaz à effet de serre.

« Pour l’hémisphère nord, c’est surtout la banquise d’été qui est en retrait. C’est moins évident pour celle d’hiver. Dans l’Antarctique, certaines zones ne sont plus gelées que huit à neuf mois par an. C’est essentiellement la partie Ouest, vers la Patagonie, qui subit un réchauffement accéléré du fait des modifications des courants marins. Mais le plus alarmant, c’est l’état du permafrost, on assiste déjà à des effondrements de terrains au Groënland », précise Xavier Crosta, chercheur au CNRS à Bordeaux. Le scientifique confirme qu’une montée du niveau des océans est inéluctable, du fait notamment du réchauffement des eaux, mais aussi en raison de la fonte des glaces sur les terres.

Une exposition se tient actuellement à Cap Sciences jusqu’au 31 mai pour raconter comment est organisée et conduite une mission scientifique polaire. Ce dimanche 1er mars, de 15 à 18 heures, le public peut suivre divers ateliers et débats sur les méthodes de reconstitution des climats anciens, les conséquences des changements climatiques sur l’ours polaire et le métier d’explorateur.

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L’habitat économe n’aime pas les courants d’air

midilibre.com, Georges MATTIA, le 1er mars 2009

L’habitat économe n’aime pas les courants d’air

Le salon de l’habitat, au parc des expositions de Montpellier, s’achève aujourd’hui Le développement durable est parfois duraille. Il peine à avancer dans les chaumières, mais aussi au sein du gouvernement, malgré les bons voeux du Grenelle de l’environnement. Si le tout nouveau Eco-prêt à taux zéro pour travaux sur « bâti vert » (promis pour le 1 er avril) est une avancée, il peut aussi masquer des reculades.

D’où un actuel bras de fer entre le ministère de l’Écologie, de l’Énergie et du Développement durable de Jean- Louis Borloo et, d’autre part, l’association Effinergie, cofondée par les régions Languedoc-Roussillon, Alsace, Franche-Comté et Rhône-Alpes.

Au coeur du problème, la future réglementation thermique qui s’imposera aux logements neufs, la RT 2012, actuellement élaborée au ministère par la direction de l’urbanisme, de l’habitat et des paysages (DUHP). But : définir le contenu et les conditions d’attribution du label Haute performance énergétique. Un sésame aussi pour obtenir des aides.

Mais avec une sacrée anguille sous roche : les experts du ministère sont loin d’être aussi exigeants que le label BBC-Effinergie (bâtiment basse consommation) créé par les régions. Ce label avait beaucoup inspiré les conclusions du Grenelle. Or, le projet ministériel relègue au second plan l’isolation car il inclut dans le nouveau calcul de la performance, l’énergie que produit le bâtiment lui-même (photovoltaïque). « C’est un contresens total ! Dans ces conditions, par exemple, un bâtiment couvert de panneaux photovoltaïques pourrait être classé « basse consommation », au seul motif qu’il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme, même s’il est non conforme à la réglementation sur l’isolation », prévient Yves Pietrasanta, vice-président du conseil régional Languedoc- Roussillon. « Dans cette logique, une maison à énergie positive, qui revend du courant à EDF, serait jugée performante, même si c’est une passoire thermique ! » Au salon de l’habitat, qui s’achève aujourd’hui au parc des expositions de Montpellier, de mauvaises langues voient en filigrane de la future réglementation, la plume du lobby nucléaire : la fameuse « maison passoire » aurait toujours besoin des centrales ! Les décisions mûries par le ministère, déjà annoncées à Effinergie et aux organismes certificateurs, sont « inquiétantes et présagent que les travaux et la dynamique mis en place pour le Grenelle pourraient rester vains dans l’avenir », indique Yves Pietrasanta, au nom de l’association Effinergie, qui regroupe 19 régions et de gros industriels (lire ci- contre) et dont il vient d’être élu vice-président.

Le 17 mars, il sera reçu par Jean-Louis Borloo. Pour lui expliquer en substance qu’un bâtiment performant doit respirer, mais fuir les courants d’air. Que le Grenelle Lire la suite