Cancún, un accord à tout prix

bastamag.net, Sophie Chapelle, le 17 décembre 2010

http://www.bastamag.net/article1354.html

Cancún, un accord à tout prix

Ils n’attendaient rien de Cancún ou si peu. L’enjeu pour les participants était de sauver un processus de négociations plombé un an plus tôt à Copenhague. Dès lors, tout valait mieux que l’absence d’accord. C’est donc dans une ambiance survoltée, ou plutôt théâtrale, que 193 pays – à l’exception de la Bolivie – se sont mis d’accord dans les dernières heures sur un texte qui ne fait qu’entériner Copenhague. Déroulé en cinq actes.

Chez tous les négociateurs la crainte était forte de partir de Cancún sans accord. Le fiasco de la conférence de Copenhague en décembre 2009 résonnait encore dans toutes les têtes. Paul Watkinson, chef de la délégation française dans les négociations climatiques, témoigne qu’« après Copenhague, le risque était très élevé de s’enfermer dans Cancún avec un deuxième échec ». Mais les séances plénières qui se déroulent dans la dernière nuit des négociations, du 10 au 11 décembre, vont donner le ton : tout vaut mieux que l’absence d’accord.

Alors que l’ensemble des participants ont dans leurs mains les dernières versions des textes (à lire en anglais ici et ici), ils accueillent sous une salve d’applaudissements Patricia Espinosa, la présidente de la Conférence. Il faut voir là, selon Pierre Radanne, président de l’association 4D, « la reconnaissance de la méthode mexicaine par l’engagement à écouter jusqu’au bout le point de vue de chacun et à gérer l’information et les négociations dans la transparence la plus grande ».

À ce moment-là pour l’assemblée présente, le processus de cette conférence est déjà une première victoire. « Le rôle des Nations unies et le multilatéralisme sortent renforcés de Cancún », se réjouit ainsi Paul Watkinson. Dans ces conditions, les critiques à cette heure avancée de la nuit sont malvenues dans l’enceinte onusienne. Et lorsque la Bolivie intervient en premier par la voix de Pablo Solon pour exprimer ses craintes sur l’accord en voie d’être conclu, c’est un silence glacial qui ponctue son discours.

Acte 1, une unité de façade

Critiquant l’objectif trop faible d’une augmentation des températures limitée à 2°C, l’absence d’engagement contraignant des pays industrialisés en termes de réduction d’émissions, l’inconnue sur les sources de financement du fonds d’adaptation au changement climatique, la Bolivie conclut par son rejet du document. Au sein du Moon Palace, l’hôtel de luxe qui accueille la conférence, l’isolement de la Bolivie va atteindre des sommets. Dans la foulée de son intervention, tous les pays, du Nord au Sud, expriment leur soutien aux deux textes. « Paquet équilibré », « engagements », « pragmatisme », reviennent tour à tour dans les discours du Lesotho, du Kenya, du Pérou, de la Suisse, de l’Union européenne, du Sénégal, des Maldives… Emblématique : les discours des États-Unis et de l’Arabie Saoudite, ambassadeurs en chef du tout pétrole, sont noyés sous les applaudissements. Même le Japon, qui avait douché les espoirs en annonçant son refus de s’engager dans une seconde période du Protocole de Kyoto, est Lire la suite

France Nature Environnement – Réchauffement climatique : les français, eux, sont convaincus

France Nature Environnement, le 22 novembre 2010, communiqué de presse

Réchauffement climatique : les français, eux, sont convaincus

Le climat est en train de changer et les rejets anthropiques de gaz à effet de serre ont contribué à ce réchauffement. C’est ce dont sont convaincus près de 75% des français et que révèle une enquête exclusive de l’IFOP publiée dans le Monde du 18 novembre. Analyse de France Nature Environnement.

Les français ne sont pas climato-sceptiques

N’en déplaise aux climato-sceptiques récemment « taclés » par l’Académie des Sciences en octobre dernier, c’est pourtant l’opinion de la majorité des français : l’augmentation de la température observée depuis le début du 20è siècle est largement due à l’activité humaine (transport, industrie, agriculture …). En plus d’être persuadés de l’existence et des causes de ce réchauffement global, les français placent le réchauffement climatique en tête des menaces environnementales.

Les convictions des français doivent assoir une stratégie solidaire de lutte

Fort de ce soutien populaire, l’Etat français doit porter une position ambitieuse à Cancún*. Il s’agit d’obtenir des objectifs contraignants de réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre à un niveau suffisant pour tenter de ne pas dépasser +2°C, augmentation au-delà de laquelle nous ne saurions plus nous protéger contre les dérèglements. Les règles de la solidarité internationale pour parvenir à financer l’adaptation et la lutte contre le changement climatique constituent l’autre enjeu de ce nouveau rendez-vous. Comment les pays du Nord vont-ils aider ceux du sud ?

Des négociations internationales en mal de concrétisation

Pour Adeline Mathien, chargée de mission Climat Territoires à FNE : « Nous sommes pour l’instant mal engagés et depuis les négociations de Copenhague en 2009, peu de choses ont réellement bougé. Mal engagés aujourd’hui, au point que la prolongation du protocole de Kyoto qui arrivera à échéance en 2012 pourrait Lire la suite

Pourquoi le PS est incapable de comprendre les enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés ?

developpementdurable.com, Propos recueillis par Yann Cohignac, le 30 décembre 2009

http://www.developpementdurable.com/interview/2010/08/I72/eric-loiselet.html

Eric Loiselet, tête de liste Europe Ecologie en Champagne-Ardenne pour les régionales de 2010

Consultant expert dans le développement durable et la RSE, Eric Loiselet a longtemps bataillé au sein du PS pour intégrer l’écologie politique à gauche. Il fut cofondateur du Pôle écologique du parti puis secrétaire national adjoint à l’environnement. Avant de renoncer à son engagement socialiste, lassé par les atermoiements de la rue Solferino, pour rejoindre Europe Ecologie en octobre. Aujourd’hui, il est membre du CAP (Comité d’animation et de pilotage) national du rassemblement écologiste et tête de liste en Champagne-Ardenne pour les élections régionales de 2010. Sans concession avec le PS, il nous parle de son parcours politique, des raisons qui l’ont poussé à entrer chez Europe Ecologie, des actions du gouvernement, et de son programme pour les régionales.

Developpementdurable.com : Consultant expert dans le développement durable et la RSE, vous avez aussi décidé de mener une carrière en politique. Pourquoi cette décision ?

Eric Loiselet : C’est pour moi la poursuite d’un itinéraire citoyen : j’ai été assez jeune engagé politiquement. Ma première carte dans un parti, je l’ai prise en 1979, au PS, à l’époque où il était en pleine ascension puisque c’était deux ans avant la victoire historique de François Mitterrand aux élections présidentielles (mai 1981). J’y suis resté jusqu’en 1992-1993. J’ai ensuite quitté la vie politique militante pendant une dizaine d’années pour me consacrer à mon métier et pour fonder une famille. Avant de renouer avec l’engagement politique au travers d’un club, le Cercle Galilée. J’y ai travaillé sur une thématique qui correspondait à une mon expertise professionnelle : la Responsabilité sociale des entreprises (RSE). Ce club avait la vocation de réfléchir à la manière d’actualiser le logiciel intellectuel et socialiste en prenant en compte la question posée par les mouvements altermondialistes : comment envisager une nouvelle régulation de l’activité des entreprises en prenant plus largement en compte la question des impacts environnemental, social et sociétal de leur activité ? J’ai alors eu l’occasion de travailler sur la préparation de ce qui a été l’article 116 de la loi NRE, dans la zone grise qui précède la décision politique où des professionnels sont consultés pour affiner les projets. J’étais déjà donc à la charnière du professionnel et du citoyen. Comme beaucoup, je voulais donner un sens à ma vie professionnelle.

Puis en 2002, après l’échec de la gauche au premier tour de la présidentielle, j’ai décidé de ré-adhérer au PS pour rejoindre directement sa sensibilité rénovatrice : le Nouveau Parti Socialiste.

dd.com : Quand avez-vous commencé à tenter de « verdir le PS » ?

E. L. : A ce moment-là. Etant donné mon activité « d’expert » au sein du Club Galilée, j’étais devenu « Monsieur écologie » au NPS. J’ai alors essayé de convaincre les socialistes de voter pour la Charte de l’environnement, sans grand succès, et j’ai mené différents combats de cette nature parce que j’avais déjà la conviction que la promesse socialiste était essoufflée : l’élection de 2002 avait clairement montré le décrochage des catégories populaires. Pour moi, il était évident qu’il fallait intégrer au parti les apports de l’écologie politique.
Puis arrivent les présidentielles de 2007 : ayant rejoint Rénover Maintenant, je participe presque machinalement à la candidature, aux primaires, de Ségolène Royal. Pour une raison simple : parmi les trois candidats (avec Dominique Strauss-Khan et Laurent Fabius), je me suis dit qu’elle était celle qui avait le mieux compris les enjeux environnementaux. Elle avait en effet gardé un souvenir de son bref passage au ministère de l’Environnement. Le début de la campagne présidentielle m’avait d’ailleurs conforté dans ma décision : la nomination de Bruno Rebelle (ex-directeur de Greenpeace) comme conseiller à l’Environnement était un choix original. C’était la première fois qu’un ancien dirigeant d’ONG était intégré à ce point dans une équipe de campagne présidentielle. On assistait à une espèce d’ouverture à d’autres filières de recrutement que les grands corps de l’Etat, des filières en phase avec les changements importants et rapides de la société.

dd.com : Expliquez-nous comment vous vous êtes rendu compte que le PS était, selon vos propres mots, incapable de comprendre les enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés ?

E. L. : Cela a été un long processus : après l’échec de Ségolène Royal, je l’ai entendu dire qu’elle était pour le retour de la TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers) flottante. Je me suis dit alors, avec quelques « écolos » du parti, que tout cela commençait à bien faire ! Nous n’avions, au sein de nos différentes sensibilités socialistes, jamais réussi à convaincre au-delà de la rédaction de quelques textes témoignant d’une ouverture intellectuelle. Dès qu’il s’agissait de prendre des décisions, l’écologie politique était exclue. Nous avons donc décidé de créer le Lire la suite

Edouard Bard : Si nous ne changeons pas nos habitudes, les jeunes générations connaitront, d’ici la fin du siècle, les estimations les plus hautes du réchauffement mondial : entre 2 et 6°C

place-publique.fr, Yan de Kerorguen, le 7 décembre 2009

http://www.place-publique.fr/spip.php?article5517

* Une version de cet article est parue dans la revue Dirigeants n°87 (Septembre 2009)

Edouard Bard met en évidence le lien intime entre climat et océan*

En chercheur engagé, Edouard Bard n’hésite pas à aller au front pour défendre ses convictions. Pour atténuer le risque d’une dérive climatique, au cours de la seconde moitié du siècle, cet « archéologue du climat » pense qu’une mutation technologique et économique s’impose.

« Si nous ne changeons pas nos habitudes, les jeunes générations connaitront, d’ici la fin du siècle, les estimations les plus hautes du réchauffement mondial : entre 2 et 6°C en moyenne planétaire en fonction des scénarios d’émissions et de la sensibilité plus ou moins grande du climat à cette perturbation ».

Edouard Bard, professeur au Collège de France et titulaire de la chaire d’évolution du climat et de l’océan, n’est pas un homme à dire les choses à la légère. D’abord, c’est un chercheur à l’état pur qui cultive le doute scientifique et cumule les distinctions : médaille de bronze du CNRS, Grand Prix Gérard Mégie du CNRS et de l’Académie des Sciences et bien d’autres honneurs reçus à l’étranger. Ensuite, sa matière à lui, c’est le temps, plus exactement la paléoclimatologie. Elle lui fournit la possibilité d’obtenir des séries temporelles indispensables pour une vision claire des variations naturelles et des incertitudes associées.

«  Mon travail consiste à comprendre le lien intime qui existe entre l’océan et l’atmosphère sur des échelles de temps allant de quelques siècles à plusieurs millions d’années », explique-t-il.

Avec ses collaborateurs du CEREGE (Centre européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement), basé à Aix-en-Provence, il a mis en évidence des périodes de refroidissement abrupt de l’océan Atlantique Nord en liaison avec des débâcles d’icebergs au cours de la dernière déglaciation. Il a également établi une chronologie précise de la remontée du niveau de la mer depuis 20 000 ans et découvert de brusques variations de ce niveau à des taux supérieurs à un mètre par siècle. Il a aussi réalisé plusieurs autres découvertes majeures notamment sur les méthodes de datation utilisant le carbone14.

Cet archéologue du climat utilise des méthodes de chimie analytique pour déterminer l’ampleur et la chronologie des variations climatiques. De nouvelles méthodes quantitatives lui ont permis de reconstruire les climats passés avec des archives variées comme les sédiments océaniques, les coraux, les stalagmites, les sédiments lacustres et les glaces polaires. Très récemment, lui et son équipe ont mesuré et comparé des enregistrements du Pacifique et de l’Atlantique, ce qui leur a permis d’identifier un nouveau mécanisme d’amplification de ces changements climatiques faisant intervenir l’atmosphère et l’océan tropical

En chercheur engagé, E. Bard n’hésite pas à aller au front pour défendre ses convictions. Par exemple lorsqu’il s’emporte, dans le journal Libération (19 décembre 2007) contre une « malhonnêteté scientifique » aboutissant à nier le rôle des rejets anthropiques de gaz à effet de serre dans le changement climatique en cours.

Pour lui, des scénarios d’augmentation de température de plus de 2 degrés par rapport à aujourd’hui ne sont pas à exclure. En clair, Lire la suite

Climat : les négociations internationales enlisées

lemonde.fr, Grégoire Allix, le 7 août 2010

http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2010/08/07/climat-les-negociations-internationales-enlisees_1396723_3244.html

Climat : les négociations internationales enlisées

Les négociations sur le climat ne sont pas sorties de l’ornière où les a laissées l’échec de la conférence de Copenhague, en décembre 2009. Les délégués de 178 pays réunis à Bonn, du 2 au 6 août, pour aplanir la route vers un accord international avant la Conférence des Nations unies sur le climat, à Cancun, au Mexique, du 29 novembre au 10 décembre, se sont séparés sur un constat d’échec. Baisse des émissions, aide aux pays pauvres, protection des forêts… aucun des sujets sur la table n’a connu d’avancée.

L’annonce, fin juillet, de l’ajournement du projet de loi sur l’énergie aux Etats-Unis, interprétée par des gouvernements du Sud comme le signal que Washington ne tiendrait pas ses engagements sur le climat, a largement contribué à crisper les négociations.

Les discussions ont repris sur la base d’une nouvelle version du texte proposé au mois de juin par la diplomate zimbabwéenne Margaret Mukahanana-Sangarwe. Cette synthèse, qui reprend les termes de l’accord de Copenhague et les propositions de différentes parties, doit servir de base à un accord.

Mais loin de permettre de choisir parmi les nombreuses options entre crochets laissées à la décision des négociateurs, le travail en groupes thématiques de la semaine écoulée n’aura fait que compliquer le paysage. Des délégations, notamment celles des pays en développement et des grands émergents, qui jugent ce texte trop favorable aux pays riches, ont réintroduit certaines de leurs exigences initiales. Et de 45 pages le 2 août, le document était passé à 100 feuillets vendredi.

Les tensions restent vives entre pays riches et monde en développement. Si les discussions entre pays industrialisés ont permis d’affiner les mécanismes qui succéderont au protocole de Kyoto, qui prend fin en 2012, les représentants du Sud ont rappelé que les engagements actuels des gouvernements du Nord ne suffiront pas à limiter le réchauffement à 2°C.

DÉCISIONS SECTORIELLES

La Costaricienne Christiana Figueres, qui a succédé, le 1er juillet, au Néerlandais Yvo de Boer à la tête de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, a appelé les pays du Nord à honorer d’urgence l’engagement, pris à Copenhague, de Lire la suite

James Hansen : « Nous devons fixer un prix au carbone »

terra-economica.info, Karine Le Loët, le 12 mai 2010

James Hansen : « Nous devons fixer un prix au carbone »

Interview – De passage à Paris, le climatologue de la Nasa – l’un des premiers à avoir affirmé le lien entre actions humaines et changement climatique – ne mâche pas ses mots. Reçu ce mercredi à l’Assemblée, il a confié à « Terra eco » son ras-le-bol de l’inaction politique.

Terra eco : Quelle est pour vous la meilleure façon de lutter efficacement contre le réchauffement climatique ?

James Hansen : « Tant que les énergies fossiles resteront les énergies les moins chères, nous continuerons à les brûler. Si elles sont si peu chères aujourd’hui, c’est parce qu’on ne prend pas en compte leur impact sur la société. La pollution de l’air et de l’eau tue près d’un million de personnes par an. Et qui paye la facture ? Le public évidemment. On n’oblige pas les compagnies pétrolières ou charbonnières à vous rembourser si vous êtes affecté par la pollution atmosphérique. Il faut fixer un prix au carbone. Ça n’est que justice. Et cela nous permettrait d’éliminer progressivement le recours aux énergies fossiles dans les prochaines décennies. C’est seulement ainsi que nous pourrons contenir la concentration de carbone dans l’atmosphère à 350 particules par million et que nous éviterons peut-être de franchir certains seuils critiques. Des seuils qui entraîneraient la disparition de la calotte glaciaire et l’extinction des espèces. »

Mais pour que cette taxe soit efficace, il faudrait qu’elle soit mondiale. Pensez-vous vraiment que les gouvernements de tous les pays sont prêts à l’imposer ?

« Aujourd’hui, les hommes politiques essayent de fixer des objectifs de réduction d’émission. Mais ça ne peut pas fonctionner. La Chine, l’Inde n’accepteront pas ces limites alors qu’elles sont en plein développement. En revanche, la Chine pourrait accepter un prix sur le carbone parce qu’elle ne veut pas développer une dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, comme c’est le cas aux États-Unis. En fait, ce n’est pas si difficile. Il suffirait que la Chine, l’Europe et les États-Unis se mettent d’accord sur un prix. Ils pourraient ensuite fixer des taxes à l’importation sur les produits fabriqués à partir d’énergies fossiles pour entraîner le reste du monde. Et pour que le public accepte que les prix augmentent, il faut redistribuer un chèque vert. Ceux qui auront une petite empreinte carbone gagneront de l’argent, les autres paieront plus cher. Il n’est pas nécessaire que ça représente un sacrifice. »

Vous pensez donc qu’en tentant d’imposer des limites aux émissions, les gouvernements ne font pas ce qu’il faut ?

« Non. D’ailleurs, la plupart du temps, les mesures qu’ils prennent ne sont rien d’autre que du greenwashing. Prenez l’accord de Kyoto. Avant sa signature, la concentration de CO2 augmentait de 1,5% par an. Depuis la signature, elle augmente de 3%. Tandis que la seule réussite de Copenhague c’est de n’être pas parvenu à un accord sur les marchés d’échange de CO2 qui ne servirait à rien. »

Mais les États peuvent déjà peut-être avancer en interne. Aux États-Unis, Obama essaye de passer sa loi sur le climat par exemple…

« Je ne crois pas qu’Obama comprenne vraiment le problème. On ne peut pas lui en vouloir. Il croit ce que ses conseillers lui disent. Le problème c’est Lire la suite

Positionnement de la SEPANSO sur les LGV

sepanso.org, Pierre Delacroix, Président d’Honneur de la SEPANSO, le 19 mars 2010

Positionnement de la SEPANSO sur les LGV

1.- Rappel historique

Le développement du système TGV date des années 70. A cette époque, le lancement du système avait un double but :

– D’abord, irriguer le territoire national par un réseau modernisé de chemin de fer, s’inscrivant dans une perspective volontariste d’Aménagement du Territoire.

– Ensuite, mettre ce réseau en position d’alternative à la tentation de développement d’un Réseau aérien qui aurait mis les principales métropoles du territoire national à quelques heures de la capitale. Comme on le voit, c’est une vision « hyper-centralisatrice », celle qui a dominé pendant le XIXe siècle et les trois quarts du XXe siècle.

Ces deux finalités ont eu pour effet, par leur logique de modernisation et d’aménagement du territoire, de conduire les écologistes des décennies 70-80 à juger « acceptable » le système TGV, malgré les problèmes déjà perceptibles et déjà analysés à l’époque.

Géographes et économistes discutent encore du résultat de la première option. Elle a été reconnue comme positive de façon générale, à partir des hypothèses de départ, et ce n’est que quelques décennies plus tard (disons en gros à partir de 2000) que le principal effet négatif a été mis en évidence, un effet lié très étroitement au facteur vitesse. Comme prévisible, le système a polarisé positivement les extrémités des lignes : en général, des métropoles régionales, aux dépens des pôles urbains intermédiaires sur lesquels les lignes, par définition, faisaient l’impasse.

Tout autant pour des raisons de capacité des lignes que de sécurité, la grande vitesse à la française (>250 km/h) ne supporte pas le partage des lignes avec des convois lents, malgré les affirmations de ses défenseurs. Il n’existe aucun cas de ce genre en France. Cela ne serait possible qu’avec des vitesses telles que celles pratiquées par nos voisins européens. Cette vitesse élevée impose également une distance de séparation des voies[1] un peu plus importante que sur les lignes classiques afin de limiter les effets de souffle lors des croisements. Ceci a conduit à vouloir créer systématiquement des lignes nouvelles dédiées à la grande vitesse plutôt que de réutiliser le réseau existant.

Compte tenu des contraintes de pente et de courbure imposées par la grande vitesse d’exploitation recherchée, la construction de lignes nouvelles à grande vitesse occasionne des dommages environnementaux très importants et totalement irréversibles sur leur tracé, et impose des contraintes très lourdes (altération des paysages, coupures de voirie, bruits et vibrations, dépréciation du foncier) aux nouveaux riverains qui, des lignes nouvelles, ne subissent que les inconvénients. En effet, non seulement ils ne bénéficient pas de la desserte par TGV qui sera réservée aux métropoles situées aux extrémités des lignes, mais encore ils perdent la qualité du service jusque là offert par le réseau classique puisque les efforts financiers très importants consentis en direction des lignes nouvelles se traduisent systématiquement par un abandon progressif des lignes qui assuraient la desserte fine des territoires.

Aujourd’hui, les Régions ont pris le relais pour les dessertes locales, Le système des TER s’efforce de compenser non sans difficultés la polarisation des villes extrêmes. Mais c’est une des raisons qui a soulevé peu à peu, et de plus en plus vigoureusement, une profonde remise en cause des LGV par les populations régionales, réduites à Lire la suite

Stéphane Hallegate – L’épuisement d’un monde fini

mediapart.fr, Stéphane Hallegate, le 8 Mars 2010

Stéphane Hallegatte est économiste, ingénieur climatologue à Météo-France et chercheur au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired).

L’épuisement d’un monde fini

Pour le chercheur Stéphane Hallegate, la crise financière et la crise environnementale ont des causes du même type: l’absence d’anticipation de la fin des stocks. Stocks de dette absorbable par les ménages américains dans le premier cas, stocks de gaz à effet de serre à émettre, d’eau ou de pétrole à puiser dans le second. 

Le monde vit aujourd’hui une double crise d’une ampleur peu commune. D’abord, la crise financière et bancaire commencée en 2008 aux Etats-Unis s’est transformée en une profonde crise économique, créant des dizaines de millions de chômeurs supplémentaires, repoussant des millions de personnes dans la pauvreté, et augmentant le sentiment général d’insécurité économique. Et la durée de cette crise reste incertaine, les économistes et les politiques oscillant, en fonction du signe de la dernière statistique publiée, entre un optimisme forcené et le pessimisme le plus noir.

Mais nous vivons aussi les conséquences de l’échec de la conférence de Copenhague, où devait se décider l’avenir du protocole de Kyoto et les objectifs de tous les pays du monde concernant le changement climatique. En l’absence d’une réelle volonté des grands pays de prendre des engagements contraignants, la conférence s’est soldée par un accord a minima, qui rend quasiment inatteignable l’objectif européen de limiter le réchauffement à 2°C. Et au-delà de la question climatique, le contexte environnemental est tendu sur l’ensemble du globe : la possibilité d’une raréfaction proche des ressources pétrolières a été rendue plus tangible par l’envolée des prix du pétrole en 2008, des crises alimentaires ont parcouru les pays en développement en 2007, les ressources en eau deviennent de plus en plus insuffisantes dans de nombreuses régions du monde, du Moyen-Orient aux Etats-Unis, et les ressources halieutiques [1] semblent plus menacées que jamais.

Ces deux crises parallèles sont liées à des processus bien différents, purement économiques dans un cas, en lien avec l’environnement et la nature dans l’autre. Mais elles ont des causes communes : elles sont liées aux comportements d’agents économiques qui consomment une ressource d’une manière incompatible avec l’exploitation durable du stock.

L’origine des crises financière et environnementale

L’origine première de la crise financière et économique de 2008 et 2009 ne se trouve pas dans le monde de la finance. La cause initiale est la stagnation du revenu des classes moyennes aux Etats-Unis, elle-même liée aux évolutions technologiques et à la globalisation, qui mettent les travailleurs en compétition à l’échelle mondiale et engendrent un tassement des revenus des travailleurs les moins qualifiés dans les pays riches. Or, comment maintenir un taux de croissance élevé quand les revenus de la majorité de la population –et donc sa consommation– stagnent ? Lire la suite

A quoi servent les climato-sceptiques ?

alternatives-économiques.fr, Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques, le 22 février 2010

A quoi servent les climato-sceptiques ?

L’offensive des climato-sceptiques contre le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a ruiné en l’espace de quelques mois le consensus qui s’était presque établi sur les dangers du dérèglement climatique. C’est humain : on prête toujours une oreille attentive aux gens qui vous disent qu’il n’y a pas besoin de changer de mode de vie. Ceux qui les soutiennent et leur donnent des tribunes portent une lourde responsabilité vis-à-vis de l’avenir.

Jeudi dernier, Yvo de Boer a démissionné de son poste aux Nations unies. Ce Néerlandais n’était pas connu du grand public, mais il jouait un rôle clé dans les négociations mondiales contre le changement climatique, un sujet qui ne peut avoir de solution que dans un cadre global. On peut en effet agir au niveau local pour préserver les sols, la biodiversité, l’eau. Mais pour le climat, si tout le monde ne marche pas, il ne se passera rien.

Des négociations qui patinent

Jusqu’ici, les choses n’ont guère bougé en pratique. Le sommet de Rio de 1992 n’avait débouché que sur des déclarations et il avait fallu attendre Kyoto, en 1997, pour concrétiser un peu les choses. Mais les Etats-Unis, le principal pollueur de la planète, n’avaient pas ratifié le protocole et nombre de pays signataires n’ont absolument pas respecté leurs engagements, à commencer par l’Espagne ou l’Italie. Et pendant ce temps, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter…

Depuis le succès des films d’Al Gore, Une vérité qui dérange, et de Yann Arthus-Bertrand, Home, on pouvait avoir l’impression que la bataille de l’opinion commençait à être gagnée. Mais patatras, à la fin de l’année dernière, des climato-sceptiques ont piraté les e-mails des climatologues de l’université d’East Anglia au Royaume-Uni et réussi à monter en épingle un ou deux échanges douteux. Quelques semaines plus tard, le sommet de Copenhague, dans lequel on avait mis des espoirs sans doute excessifs suite à la victoire de Barack Obama, tournait au vinaigre. Du fait notamment des Chinois qui y ont testé leur nouveau statut de superpuissance. La négociation est bloquée et Barack Obama a perdu, avec le siège de sénateur du Massachussetts, le dernier espoir d’obtenir une majorité au Sénat en faveur d’une loi sur le climat. Et en l’espace de quelques mois, l’opinion s’est retournée. Les climato-sceptiques pérorent sur tous les écrans, à commencer par notre Claude Allègre national.

Faut-il prendre les climato-sceptiques au sérieux ?

Certes, les scientifiques peuvent se tromper. Ils peuvent être tentés, dans un monde ultracompétitif, de tordre un peu leurs résultats. Mais je ne crois pas un instant que cela puisse avoir été le fait de la communauté des climatologues tout entière, quasiment unanime sur le sujet. Et de toute façon, sans être un spécialiste, je ne vois pas comment le fait d’avoir décoffré depuis plus de deux siècles maintenant les millions de tonnes de charbon, gaz, pétrole enfermées depuis des millions d’années dans les replis de la croûte terrestre pourrait rester sans conséquences sensibles sur le climat.

Pourquoi ça marche alors ?

L’écho que trouvent les climato-sceptiques auprès de l’opinion tient, je pense, davantage à Lire la suite

De Copenhague 2009 à Cancun 2010 – Négociations climat : Un redémarrage difficile

developpementdurablelejournal.com, Patrick Cros, le 1er février 2010

Négociations climat : Un redémarrage difficile

La date butoir du 31 janvier, annoncée à la clôture du Sommet de Copenhague en décembre, n’a pas eu la valeur symbolique espérée pour relancer les négociations sur le climat. Rares sont les pays à avoir officiellement confirmé auprès de l’ONU leurs objectifs ou stratégies de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Un nouveau camouflet pour un traité sur le climat ambitieux, pourtant en préparation depuis deux ans dans la perspective de l’après-Kyoto. Après Copenhague, le nouveau marathon de négociations en vue du Sommet de Cancun (Mexique) en décembre 2010 démarre péniblement.

Les négociations sur le climat continuent à piétiner, selon les observateurs. « A ce stade, les choses ne se présentent pas bien du tout. Soyons honnêtes : c’est très sombre », prévient l’Indien Rajendra Pachauri, chef du GIEC. Embourbé dans des polémiques liés à des rapports contestés, en particulier sur la fonte des glaciers en Himalaya, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, véritable base scientifique de la stratégie de lutte mondiale contre le réchauffement climatique, devient aujourd’hui l’un des points faibles des négociations qui ont timidement repris après l’échec de Copenhague. L’organisation onusienne offre involontairement de nouveaux arguments aux adversaires d’une réduction importante et rapide des émissions de CO2.

Mais l’optimisme reste de rigueur chez nombre de décideurs comme Jean-Louis Borloo ou encore Yvo de Boer, responsable de l’ONU pour le climat, même si ce dernier reconnaît déjà que l’année 2010 pourrait bien ne pas être suffisante pour déboucher sur un accord. Les leaders mondiaux affirment garder leur confiance dans le GIEC qui s’appuie, il est vrai, sur les travaux des plus éminents scientifiques de la planète. Ils se disent également déterminés à poursuivre les négociations, conscients de l’enjeu et de l’intérêt pour l’humanité de réduire les sources de pollution de l’air à l’origine du dérèglement climatique. Reste maintenant à surmonter ce qui a fait l’échec de Copenhague : trouver le difficile – impossible ? – compromis entre réalité économique et soucis écologiques, entre pays pauvres et riches, entre nations émergentes et industrialisées, entre états insulaires ou côtiers déjà menacés et régions encore peu concernés par le réchauffement de la planète.

Un rendez-vous manqué ?

Copenhague avait déçu, et même suscité la colère de certains chefs d’État et de gouvernement. Le texte adopté, bien en retrait au regard des recommandations du GIEC, ne prévoit aucun engagements contraignants et aucune réelles garanties de financements pour les pays les plus pauvres. Consciente de l’énorme travail qui reste à accomplir avant de déboucher sur un éventuel traité en décembre prochain à Cancun (Mexique), l’ONU avait fixé comme premier rendez-vous clé le 31 janvier 2010. Les pays industrialisés devaient confirmer avant cette date butoir leurs objectifs de baisse de leurs émissions gaz à effet de serre tandis que les pays en développement devaient dévoiler leurs stratégies en vue d’une réduction. Force est de constater aujourd’hui que ce rendez-vous a encore était manqué. Seul le Japon s’est vraiment distingué en annonçant à l’ONU à New York, par la voix de son nouveau Premier ministre, une réduction de 25% de ses émissions d’ici à 2020 par rapport à 1990. L’UE a également confirmé son objectif de – 20% qui pourrait même passer à -30% en « cas d’offres comparables » des autres pays riches « et de contributions adéquates » des nations émergentes. Du côté de ces dernières, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine (groupe Basic) se sont engagés dimanche 24 janvier à New Delhi, à communiquer rapidement leurs « actions volontaires ».

L’appel à l’aide des petits états insulaires

Plus radical, d’autres états, comme Lire la suite

Edgar Morin : Tout est à repenser

fautedemieux.over-blog.com, Edgar Morin, Propos recueillis par WILLIAM BOURTON dans le Soir du samedi 2 janvier 2010

Le point de vue d’Edgar Morin, philosophe et sociologue.

Tout est à repenser

Pouvez-vous nous dresser un bref état des lieux de la situation actuelle du monde ?

Pour dresser ce diagnostic, il convient de considérer la période qui s’est ouverte en 1989, avec l’implosion de l’Union soviétique et la mondialisation de l’économie libérale. Ce processus d’unification technique et économique du globe s’est accompagné d’énormes dislocations. Ainsi, la guerre de Yougoslavie a montré qu’une nation, qui était presque constituée, a éclaté en fragments, chacun sur une base ethnique et religieuse. On a vu d’autres exemples depuis. L’unification par l’« occidentalisation » a provoqué en réaction des replis sur des racines identitaires.

Par ailleurs, on est entré dans une période d’une telle incertitude que la croyance générale au progrès historique s’est effondrée à l’ouest, à l’est, et au sud. Dès lors que le futur est perdu et que le présent est angoissé, on retourne aux racines, c’est-à-dire au passé. Un passé qui, hier encore semblait un tissu de superstitions et d’erreurs, devient la vérité.

Dans ce climat de dislocation, où se multiplient les haines et les rejets d’autrui, le vaisseau spatial Terre est emporté avec une vélocité extraordinaire par trois moteurs incontrôlés : la science, qui produit des armes de destruction massive et pas uniquement des bienfaits ; la technique, qui permet l’asservissement pas seulement des énergies naturelles mais aussi celui des humains ; et l’économie qui ne recherche que le profit pour le profit. Voilà dans quoi nous sommes en effet emportés.

Alors, que s’est-il passé en 2009 qui pouvait susciter de très grandes espérances ?

L’accession, totalement inattendue quelques mois plus tôt, d’Obama à la présidence de la plus grande puissance du globe. Voici un homme de bonne volonté, un homme qui possède une véritable culture planétaire de par ses origines et de par ses expériences, un homme qui a une conscience claire des problèmes, manifestée dans ses discours… Et qu’est-ce qui s’est passé jusqu’à présent ? Partout l’impuissance. Incapacité d’opérer une pression même minime sur Israël pour stopper la colonisation, incapacité de pouvoir traiter le problème afghan, impuissance au Pakistan, aggravation de la situation en Colombie et au Venezuela, en Amérique latine. Partout, sont apparues les limites à cette action de bonne volonté. Ces limites signifient que le monde est arrivé dans un état régressif. Il y a dix ans, peut-être Obama aurait-il pu réussir. Mais désormais, on voit très bien que son avènement, qui était une chance pour l’humanité, n’a pas produit ses promesses. Non pas par la défaillance d’un homme mais par l’ensemble des conditions dans lesquelles il se trouve enfermé.

Un tableau plutôt sombre…

Nous continuons, à mon avis, la course vers l’abîme. Car les probabilités sont que ce processus va vers des catastrophes multiples. Il ne s’agit plus seulement des menaces de guerres et d’emploi d’armes nucléaires, qui se sont multipliées, mais aussi de la dégradation de la biosphère et du problème du réchauffement climatique, de la crise économique, provisoirement jugulée, mais qui a révélé que cette économie mondiale ne subit aucun contrôle sérieux. De plus, nous n’arrivons pas encore à la prise de conscience du cours catastrophique qui nous permettrait de réagir contre lui.

Pourtant, par rapport à la prise de conscience environnementale, il y a eu le sommet de Copenhague…

Pour la première fois, l’ensemble des nations du globe se sont en effet réunies pour prendre des mesures contre un des périls écologiques majeurs : le réchauffement climatique. Mais, on l’a constaté, la solution est très difficile. Pourquoi ? D’abord parce qu’il faut un consensus d’un très grand nombre de nations. Deuxièmement parce qu’on voit bien que les pays riches et dominants ont tendance à vouloir faire payer une grosse note aux pays en voie de développement, lesquels refusent de se soumettre et demandent aux premiers de faire l’effort eux-mêmes. Prenez la question des énergies. Il est souhaitable que les énergies vertes – solaires, éoliennes, etc. – se répandent en Afrique ou en Asie, mais cela signifierait un don des pays développés que ceux-ci, pour le moment, n’ont pas l’intention d’envisager.

Copenhague a donc traduit une certaine prise de conscience, mais insuffisante. Le grand problème de la conscience, c’est toujours son retard sur l’événement. Il faut un certain temps pour comprendre ce qui s’est passé. Par rapport aux dangers sur la biosphère, l’alerte a été donnée en 1970, avec le rapport Meadows (première étude importante soulignant les dangers écologiques de la croissance économique et démographique, demandé à une équipe du Massachusetts Institute of Technology par le Club de Rome). Entre 1970 et 2010, il y a bien entendu eu le sommet de la Terre de Rio (1992), il y a eu la conférence sur le réchauffement climatique de Kyoto (1997), mais ces rencontres étaient toujours en retard sur la gravité de l’événement. Car en quarante ans, le monde a connu une série de catastrophes écologiques.

Dans ce contexte, la globalisation, qui dans un sens est la pire des choses, pourrait également se révéler la meilleure car, pour la première fois, il y a une interdépendance de tous les êtres humains, une véritable communauté de destin qui peut faire de nous de véritables citoyens de la planète. Mais à condition que l Lire la suite

« La lutte contre les inégalités est au cœur du sujet » ou l’insoutenable train de vie des riches

alternatives-economiques.fr, Guillaume Duval, Manuel Domergue, le 22 décembre 2009

« La lutte contre les inégalités est au cœur du sujet » ou l’insoutenable train de vie des riches

Les plus riches du Nord ont une responsabilité dans les désordres écologiques, qui va bien au-delà de l’impact direct de leurs gaspillages sur l’environnement. Par Guillaume Duval et Manuel Domergue, extrait du hors-série « L’économie durable », d’Alternatives Economiques.

« Le mode de vie américain n’est pas négociable« , assénait il y a près de vingt ans George Bush père, pour refuser de s’engager à limiter les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis. Et ce mode de vie a servi de modèle au monde entier tout au long du XXe siècle. Mais aujourd’hui il est tout simplement incompatible avec les grands équilibres écologiques de la planète. Ce qui complique terriblement les choses pour en changer, c’est l’ampleur des inégalités qui se sont creusées depuis trente ans : la consommation de plus en plus purement ostentatoire des riches des pays riches continue en effet à entraîner la planète tout entière dans la dynamique du toujours plus de gaspillage. Pour pouvoir combattre efficacement le changement climatique et les autres menaces écologiques, il faut donc limiter drastiquement les inégalités.

En théorie, chacun des 6,5 milliards d’habitants de la Terre dispose d’un hectare et demi de ce qu’on appelle « l’empreinte écologique », c’est-à-dire la surface au sol nécessaire pour satisfaire ses besoins de base sans puiser dans les ressources non renouvelables de la planète. Mais, d’après les calculs, cette empreinte soutenable a déjà été dépassée depuis les années 1970, puisque chaque humain « consomme » en moyenne actuellement 2,7 hectares. Cette moyenne, déjà excessive, cache en plus de fortes disparités. Avec cinq hectares, un Européen consomme le double de cette moyenne. Mais il apparaît presque sobre par rapport à un habitant des Etats-Unis (9,5 ha) ou des Emirats arabes unis (9,6 ha).

Un exemple à ne pas suivre

Et ces moyennes nationales masquent elles-mêmes des disparités importantes. Les ménages les plus riches des pays riches sont en effet de très loin ceux qui consomment le plus, et donc ceux qui polluent le plus : des vacances à Bali sont plus énergivores que celles à la campagne, chauffer une maison de 200 m2 nécessite en moyenne plus d’énergie qu’un petit appartement, etc. Sans même parler de la consommation d’eau des parcours de golf d’un vert éclatant au mois d’août, ni des yachts, des jets privés et des hélicoptères dilapidateurs de carburant… Ces intuitions sont confirmées par les données publiées par l’Insee : les 10% des ménages les plus riches dépensent environ 2 000 euros par an en France pour l’énergie, contre 800 euros par an pour les plus bas revenus. De même pour la facture transports : les 10% les plus riches dépensent plus de 7 000 euros par an, contre moins de 2 000 pour les 10% les plus pauvres.

Est-ce si grave ? Les riches des pays riches ne constituent-ils pas finalement une goutte d’eau certes très visible, mais en réalité quantitativement insignifiante à l’échelle de la planète ? 793 personnes sur Terre possèdent plus d’un milliard de dollars et accumulent à elles seules 2 400 milliards de patrimoine en 2009 (classement Forbes). Néanmoins, le gros bataillon des riches est constitué de millionnaires, et rien qu’en Chine, on en compterait 450 000 cette année, selon le Boston Consulting Groupe. Mais la contribution la plus nocive des plus riches à la crise écologique tient surtout à leur fonction Lire la suite

Climat : Dans les coulisses des lobbys pétroliers américains

novethic.fr, Béatrice Héraud, le 7 décembre 2009

Dans les coulisses des lobbys pétroliers américains

A l’occasion de la COP 15, France 4 diffuse le 9 décembre un documentaire aussi éclairant qu’inquiétant sur la façon dont les lobbys pétroliers ont influencé la position du gouvernement américain sur le climat pendant l’administration Bush. Alors que le « climategate » fait rage aux Etats-Unis, l’enquête de Paul Moreira nous donne des clés pour mieux comprendre le scepticisme des Américains.

Depuis quelques semaines, le « Climatgate » fait fureur aux Etats-Unis. Cette affaire, qui a finalement moins d’échos en France, est basée sur le piratage de 13 ans d’e-mails échangés par d’éminents scientifiques du Giec. Selon les « climato-sceptiques », ces conversations montreraient que ces climatologues ont cherché à « minimiser le déclin » des températures ces dix dernières années dans le but de renforcer la gravité du changement climatique. Outre-Atlantique, le buzz est tel que les Parlementaires républicains- et certains démocrates- brandissent l’argument du « doute » pour batailler contre le Plan climat d’Obama… A en croire les derniers sondages, ils sont d’ailleurs soutenus par une large frange de la population américaine : selon le Pew Research Center, ils ne seraient plus que 57 % à juger que les preuves du réchauffement sont solides et scientifiquement prouvées.

Pour comprendre pourquoi ces thèses ont tellement de résonnance aux Etats-Unis, le documentaire de Paul Moreira, « Enfumés », diffusé sur France 4, est particulièrement intéressant. Il montre comment les lobbys pétroliers, automobiles, énergétiques, etc, réunis dans ce que les écologistes appellent le « carbon club », se sont infiltrés au cœur même du gouvernement américain, faisant perdre 10 à la lutte contre la réduction des émissions de gaz à effets de serre. ExxonMobil aurait ainsi distribué près de 16 millions de dollars entre 1998 et 2005 à un réseau composé d’une quarantaine de think tanks et de lobbyistes. Si Exxon a ensuite commencé à admettre la réalité des changements climatiques, le retard qu’il a pris sur cette question a fait douter ses plus grands actionnaires. En mars 2006, 17 fonds de pensions américains contrôlant 110 millions d’actions de l’entreprise, avaient demandé à être reçus par le président du groupe pour évoquer sa stratégie sur ces questions.

Petit retour en arrière. En décembre 1997, au sommet de Kyoto, le vice-président Al Gore « prononce une phrase qui sonne comme une déclaration de guerre », commente Paul Moreira : «  Dans mon pays, nous nous souvenons des industriels du tabac qui nous expliquaient que fumer n’était pas mauvais pour la santé. A ceux qui vont chercher à faire obstruction à notre démarche, nous disons : nous ne vous laisserons pas mettre des intérêts privés étroits au dessus de ceux de toute l’espèce humaine… » Et pourtant, à son retour, le Congrès désavouera son engagement sur le protocole de Kyoto…

Les lobbys au cœur de l’administration

Mais c’est pendant les années Bush, où rappelons-le, au moins trois des dirigeants du pays – le Président lui-même, le vice-président Dick Cheney et la secrétaire d’Etat Condoleeza Rice- venaient de l’industrie pétrolière, que ces agents d’influence vont avoir la voie libre pour diffuser massivement leur thèse. Des lois aussi aberrantes que celle permettant Lire la suite

Corinne Lepage – Copenhague : La réalité en pleine figure

terra-economica.info, Corinne Lepage, Députée européenne (Modem), le 15 décembre 2009

La réalité en pleine figure

Il est désormais certain qu’il n’y aura pas d’accord au sens juridique et l’accord politique devient très aléatoire. Pour plusieurs raisons. D’abord, il est techniquement impossible qu’un texte de 250 pages comportant des centaines de points à régler au niveau ministériel puisse être adopté. Ensuite, parce que le travail préparatoire qui avait prévalu lors du burden sharing européen en 1997 n’a pas été fait. Autrement dit, il n’existe aucun GIEC pour l’application des politiques, capable d’étudier les capacités et les effets de réduction des GES pour chaque pays et de proposer une juste répartition.

Ensuite, encore, parce qu’il est possible de résoudre un problème mais qu’il est très difficile d’en résoudre simultanément 3 qui sont interdépendants et à somme multiple : les objectifs, la contrainte, les modalités de financement. Or, telle est l’équation actuelle. Enfin, parce que la vraie question, celle de trouver la voie d’une gouvernance mondiale pour résoudre un problème planétaire dans lequel il existe une interdépendance de toutes les Nations impliquant une action collective et non la somme d’actions nationales , est posée et que certains Etats refusent, par principe de s’engager dans cette voie.

Or, cette configuration nouvelle de l’interdépendance modifie profondément les rapports de force. Pour la première fois, l’Afrique et le groupe des 77 adoptent une attitude de grande fermeté à laquelle la Chine n’est probablement pas étrangère. Refusant de s’engager dans Kyoto et dans tout mécanisme de financement contraignant et automatique, les Etats-Unis mettent l’Europe en difficulté alors que les pays du sud font de la reconduction de Kyoto pour une seconde période un impératif absolu. La situation est d’autant plus difficile que la parole européenne est peu audible avec une présidence danoise jugée par certains maladroite et des pays à commencer par la France qui refusent de jouer collectif et veulent à tous prix faire croire à leur opinion publique qu’ils vont à eux seuls changer le monde.

Que va-t-il sortir de tout cela ?

Le risque est grand que nous soyons renvoyés à Mexico après que la conférence de Bali qui fut un échec ait renvoyé à Copenhague le soin d’agir. Si tel était le cas, les opinions publiques qui ont été chauffées à blanc et sont à juste titre inquiètes ne pourraient que constater la carence de leurs politiques à assurer la base, c’est-à-dire les conditions de la survie à moyen et long terme. C’est alors le problème de la gouvernance mondiale qui Lire la suite

34% des Français considèrent le changement climatique comme un problème grave

terra-economica.info, Julien Vinzent, le 5 novembre 2009

34% des Français considèrent le changement climatique comme un problème grave

A un mois de la conférence de Copenhague, rendez-vous crucial pour la lutte contre le changement climatique, certains chiffres ont de quoi surprendre. Ainsi, le phénomène et ses conséquences ne semble pas faire partie des problèmes prioritaires des Français, selon un sondage effectué dans 12 pays par l’Observatoire de la confiance climatique HSBC. Depuis 3 ans, le niveau de préoccupation a chuté de 8%. En France, seules 34% des personnes interrogées estiment que « le changement climatique et la manière d’y répondre fait partie des problématiques qui les inquiètent le plus », un niveau égal à la moyenne mondiale rapporte la banque.

Mais l’enseignement principal de cette étude est le gouffre entre les pays émergents, beaucoup plus inquiets et volontaristes, et les pays développés. Exemple avec « l’importance d’obtenir un accord à Copenhague » : au Brésil, l’idée obtient un score soviétique de 86%, quand elle ne rencontre même pas une majorité aux États-Unis. L’Europe ne fait pas forcément mieux, en particulier le Royaume-Uni : le niveau de préoccupation y est le plus bas avec 15%, et seuls 22% des sondés affirment faire des efforts au niveau individuel.

Pessimisme quand tu nous tiens… Dans ce domaine, l’Hexagone est champion avec un petit 6% de Français persuadés que le changement climatique peut-être arrêté et 7% qui pensent que « ceux qui devraient faire quelque chose font ce qui est nécessaire« . En revanche, 44% d’entre eux Lire la suite

Copenhague : Vers un Munich climatique

planete.blogs.nouvelsobs.com, Guillaume Malaurie, le 16 novembre 2009

Copenhague : Vers un Munich climatique

Ce qui est sûr à quelques jours du Sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique, c’est que l’esprit de Kyoto est mort. Comme est mort l’esprit  d’un nouvel ordre mondial et d’une SDN arbitre des conflits dans les années vingt. Il n’y aura pas, sauf miracle,  à  Copenhague d’engagement mondial  contraignant sur la baisse des émissions de Gaz à effet de serre. Mais au mieux un compromis sur des vœux.  La contrainte, elle,  est remise à plus tard. Quand ? Dans six mois ou un peu plus ou dans un an ?  Comment ? On verra… Et comme dans l’entre deux Guerres, les États Unis, dont on attendait tant  et trop  en matière d’environnement avec l’arrivée de la nouvelle administration Obama, se sont mis  en stand by. En attente des votes, il est vrai fort incertains, du Congrès.

Accord sur le diagnostic pas sur la thérapie

Le paradoxe, c’est que tous les exécutifs de toutes les grandes nations, sauf le Canada, sont aujourd’hui convaincus que le réchauffement n’est pas une lubie de climatologue. Et que le rôle des activités humaines est déterminant.

La Chine est convaincue  qui sait que la fonte des glaciers de l’Himalaya déstabilisera violemment son écosystème et que son régime des moussons est déjà largement perturbé qui lui fait courir le risque de sécheresses redoutables, les Etats-Unis le sont qui cherchent une solution à leur dépendance au « poison » charbon,  le Japon l’est de manière récente, les pays du Sud le sont qui seront sans doute les premiers à subir les conséquences …

Le  diagnostic est donc partagé, mais sur la thérapie, chacun y va de sa réserve. De sa priorité. De sa croissance. De son territoire ( voir entretien avec Dominique Bourg) .  De ses exigences vis à vis du voisin ou du concurrent.  Toutes sont plus ou moins légitimes. Mais pendant ce temps, les émissions de Gaz à effet continuent leur montée en puissance.

Et d’ores et déjà, les mécanismes incontrôlables, dits rétroactifs, sont à l’œuvre sans qu’une baisse des émissions de CO2 dans les années à venir y fasse quoi que ce soit.

Pendant ce temps, les glaciers fondent plus vite. Beaucoup plus vite…

C’est l’effet cliquet redouté. Un seuil est atteint  et les lois de la nature s’autonomisent.   De ce point de vue, la   fonte des glaciers  arctiques et antarctiques qui s’accélère est emblématique. Les experts du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat)  avaient sous estimé  la tendance. Une tendance dont les conséquences sur le niveau de la mer  à la fin de ce siècle deviennent de plus en plus inquiétants   : + 30 centimètres ?  +  50 centimètres ?  + 80  centimètres ? + 1 mètre ? On n’en est pas là dans la supposition. Mais sur le constat du toujours plus et de l’irréversible. La seule chose que l’on puisse faire c’est sortir son double décimètre.  Ce ne sont plus les îles du Pacifique qui jouent leur survie mais Londres qui risque  l’engorgement.

Il faut lire à ce sujet le livre du canadien Gwynne Dyer «  Alerte , Changement climatique : La menace de guerre. » . Laffont. Dyer ne parle  pas seulement de guerre des hommes avec leur climat  mais de guerres tout court suite au réchauffement climatique. Ses sources ? Des rapports du Pentagone ou des militaires britanniques. Ça fait froid dans le dos. C’est alarmiste. C’est aussi tout bétement alarmant. Comme le livre préfacé par le climatologue Jean Jouzel :  » Réfugiés climatiques». Soit le passage en revue des 150 millions d’hommes et de femmes qui selon l’Onu vont quitter leur sols pour chercher asile ailleurs.

Bourreau encore une minute…

Le mol esprit munichois  «  Bourreau, encore une minute, ça va sûrement  s’arranger  pour le moins pire » a pourtant ses adeptes. Ses pacifistes comme dans les années trente. Ses incrédules.  Claude Allègre, invité  d’un  débat sur Public Sénat en fin de semaine dernière,   fait partie de cette mouvance relativiste et rassurante. La montée des eaux ? «  Pas du tout, c’est le Bangladesh qui s’affaisse » assure Claude Allègre.  » Les experts du GIEC ? »  « Des extrémistes ! Des spéculateurs idéologues et  anxiogènes ! »  « Hulot ? »  » Un va-t-en guerre idiot et irresponsable. » La solution ? Allègre, qui ne nie pas le réchauffement, ni l’excès de CO2, ni l’acidification des océans qui captent moins le carbone, l’a trouvée comme Maginot avait trouvé sa « ligne » : la captation et l’enfouissement  du CO2.  Tout le monde est d’accord que Lire la suite

Quand le vélo prend le pouvoir ! Diffusion du film documentaire « Live Bicycle »et débat lundi 16 Novembre 18H00 Université Bordeaux 2 place de la Victoire

MNE Bx Aquitaine et PUMA, le 16 novembre 2009

« Le vélo prend le pouvoir! »

Lundi 16 Novembre, à 18H00, à l’Université Bordeaux 2, place de la Victoire, amphithéâtre Pitres.
Dans le cadre de l’Université populaire de l’environnement mise en place par la MNE Bordeaux-Aquitaine, le Pôle urbain des mobilités alternatives (PUMA) qui rassemblent Vélo-Cité, AutoCool, Droit du piéton 33 et AIR organise une soirée débat après la diffusion du film documentaire « Live Bicycle ».

Quand le vélo prend le pouvoir !

Les négociations internationales de Copenhague qui vise à renouveler le protocole de Kyoto n’avance pas. Nous sommes encore très loin d’un engagement à la baisse de 30 à 40 % de la consommation énergétique des pays riches d’ici à 2030 et d’une aide suffisante à l’adaptation des pays les moins développés. L’échec semble inévitable.

Le discours de nos élus locaux s’écologise à grande vitesse, mais ils semblent avoir un problème d’imaginaire et être incapables de proposer autre chose que de préhistoriques projets d’aménagements énergivores à la construction et à l’utilisation, consommateur d’espaces et destructeurs de ressources non renouvelables : A 65, grand contournement autoroutier de Bordeaux, port méthanier du Verdon, pont levant autoroutier de Bordeaux, doublement de LGV, grand stade de Bordeaux… Le grand écart entre les discours et les actes va grandissant.

Fort heureusement, depuis 2 ans la prise de conscience de la réalité des crises énergétique, climatique, écologique… et du changement radical de mode de vie et de consommation, subi ou choisi qu’elle implique, grandi dans l’opinion publique. Près d’un quart des Français (27%) se déclare « prêt à changer en profondeur son mode de vie et à restreindre sa consommation de manière significative » (Sondage IFOP Sud-Ouest Dimanche du 10 octobre 2009).

Quel doit être le rôle des citoyens face à l’incapacité grandissante de nos représentants à prendre les décisions, où se joue l’avenir de l’espèce humaine ?

Quelle est dans la population, la masse critique pour que s’opère le changement de paradigme, la métamorphose nécessaire ?

Live Bicycle est un documentaire consacré au vélo, au mouvement de la Critical Mass (Vélorution en VF) et au thème de la mobilité durable/soustenable. La Critical Mass est un mouvement planétaire de cyclistes qui exige que le vélo reprenne sa place dans l’espace public de la rue. Le vélo, seul moyen de transport individuel absolument non polluant, qui, au lieu d’être encouragé, est poursuivi par la plupart des réglementations et des gouvernements de par le monde.

Le film a été tourné pendant les trois jours de la Critical Mass mondiale qui a eu lieu à Rome les 26, 27 et 28 mai 2006.

Deux mille cyclistes, arrivés du monde entier pour occuper pacifiquement les rues de Rome, interrompent le flux des milliers d’automobiles qui, chaque jour, s’entassent en files interminables et créent un maximum de pollution, de tension et d’accident.

Ce film parle aussi des automobilistes et explore, au-delà du rideau de fumée doré du monde publicitaire, les intérêts liés au pétrole, met en évidence Lire la suite

Pourquoi le changement climatique n’est pas une question environnementale

hns-info.net, Ludo, le 5 novembre 2009

Pourquoi le changement climatique n’est pas une question environnementale

Le COP 15 réunira prochainement « dirigeants » mondiaux, multinationales et grosses ONG pour dessiner l’après-Kyoto et tenter d’empêcher une crise climatique catastrophique. L’objectif de ce texte n’est pas de monter à bord du train fonçant des élites et de dépeindre une apocalypse imminente, encourageant les politiques basées sur la peur. Il est, en reliant les différents points que sont les différentes luttes, de faire apparaître l’image dans sa globalité. De montrer les enjeux réels des négociations sur le changement climatique, et de dénoncer ce dernier, non comme une question purement « environnementale », mais comme le symptôme qu’il est de la faillite d’un système qui nous détruit et ravage notre planète.

Les « solutions » de ce système, dont on sait déjà qu’elles seront les seules abordées à Copenhague, sont basées sur le marché, afin de satisfaire les puissants lobbies des multinationales. Marché du carbone, agrocarburants, énergie nucléaire, mécanismes de « compensation »… Ces fausses solutions n’envisagent pas un instant de réduire les émissions de gaz à effet de serre directement à la source, dans nos pays industrialisés, et sont par conséquent très loin de permettre les réductions d’émissions réellement nécessaires. Elles se révèlent par ailleurs parfois extrêmement dangereuses dans leurs applications, en accroissant dramatiquement les inégalités Nord/Sud, les problèmes environnementaux et l’injustice sociale au sein des pays en voie de développement. Ces pays, ces paysan-ne-s, ont pourtant des solutions. La justice climatique, ces alternatives et solutions réelles qui viennent de la base, sont les enjeux de la lutte globale à laquelle appellent des réseaux comme CJA et CJN (« Climate Justice Network », Réseau pour la Justice Climatique, qui regroupe de nombreux groupes des pays du Sud).

Le capitalisme, ou à qui profite le crime climatique ?

La prise de conscience environnementale généralisée actuelle est utile à ceux qui développent activement la notion de « capitalisme vert ». Il permet de recréer l’adhésion citoyenne à des structures dépassées et discréditées par la crise systémique qui les secoue.

Les multinationales repeignent leurs enseignes en vert, leurs campagnes publicitaires rivalisent de « greenwashing » [1], et elles poursuivent les mêmes pratiques destructrices.

Avec l’effondrement des marchés financiers, la foi dans le futur du capitalisme a été sérieusement ébranlée. Malgré cela, le même principe qui a conduit à la crise, celui de marché immatériel de produits dérivés [2], est à l’origine de la création du marché du carbone, qui invente un prix au CO2 contenu dans l’air. C’est cela, la proposition principale de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC) : un marché du carbone mondialisé, au sein duquel les entreprises vendent et achètent des crédits symbolisant leur droit à polluer. Ce type de marché immatériel, dont le prix du « bien » est inventé, conduit immanquablement à une spéculation et des pratiques frauduleuses gigantesques, puis à une bulle géante, et à son éclatement. Or cette fois, ce ne sont pas les profits des banques et des multinationales ou nos emplois qui sont en jeu, mais un changement climatique irréversible de grande ampleur qui pourrait laisser nos enfants hériter d’un terrain vague.

Le nouveau « COLONIALISME »

Les multinationales qui en ont les moyens peuvent obtenir des crédits-carbone ; et des mécanismes à la complexité bien pratique peuvent leur en faire obtenir encore davantage, comme le « mécanisme de développement propre », MDP (en anglais Clean Development Mechanism ou CDM). Au sein de ces « mécanismes flexibles », Lire la suite

Bayonne les 6 et 7 novembre : Forum sur le changement climatique

sudouest.com, NC, le 4 Novembre 2009

ENVIRONNEMENT. Un forum sur le changement climatique se tiendra vendredi et samedi à Bayonne

Il faut préparer les esprits

Le forum sur le changement climatique organisé à Bayonne les 6 et 7 novembre s’inscrit en pleine actualité. Un mois plus tard, en effet, du 7 au 12 décembre, se tiendra à Copenhague la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique. Laquelle doit déterminer les objectifs et les solutions à mettre en oeuvre à l’échelle internationale pour prolonger le protocole de Kyoto qui prend fin en décembre 2012.

Et le forum de Bayonne coïncidera avec la dernière séance de travail avant la Conférence sur le climat. Elle aura pour cadre Barcelone, du 2 au 6 novembre. Ce sera le « dernier round avant Copenhague », comme dit Jean-Noël Etcheverry, de la fondation Manu Robles-Arangiz, organisatrice de la manifestation avec les Amis de la Terre, Attac, Bizi ! et Survie.

Avant Copenhague

Le forum de Bayonne aura pour but, indiquent ces associations, de « transmettre l’information et d’activer la population », afin d’influer sur les chefs d’Etat qui se réuniront à Copenhague. Le forum débutera vendredi à 20 h 30 au grand amphi de la faculté de Bayonne. Les intervenants seront Patrick Piro, journaliste spécialisé en questions environnementales, Cyrielle den Hartigh, des Amis de la Terre, Jean-Stéphane Devisse, responsable du pôle Changement climatique de WWF, coordonnateur de l’action des ONG pendant le Grenelle de l’environnement, et Hervé Le Treut, climatologue. Ils débattront des causes et des conséquences prévisibles du changement climatique, montreront l’importance et les enjeux du sommet de Copenhague.

Le lendemain, à 10 h 30, à l’amphi de l’IUT de Bayonne, Geneviève Azam, maître de conférence en économie, membre du Conseil scientifique d’Attac, exposera les mesures à prendre pour lutter contre ce réchauffement climatique, au Nord et au Sud, qui « met en danger les moyens d’existence et les vies de milliards d’êtres humains et menace d’extinction des millions d’espèces ».

A partir de 14 h 30, au même endroit, Cyrielle Den Hartigh, Jean-Stéphane Devisse et l’agronome Philippe Pointereau présenteront les alternatives locales au changement climatique. Et enfin, à 17 h 30, le mot de la fin (provisoire) appartiendra à Christophe Aguiton, membre du conseil scientifique d’Attac. Il reviendra sur Lire la suite

Université Bordeaux 2 Victoire : 3 conférences-débat « Climat, énergie et transports » les 7, 15 octobre et 4 novembre

MNE Bordeaux-Aquitaine, communiqué, le 7 octobre 2009

3 conférences-débat « Climat, énergie et transports »

Université populaire de l’environnement – L’Université nomade d’Aquitaine en partenariat avec le Collectif Gironde Copenhague 09

Université Bordeaux 2 Victoire – Place de la Victoire – Amphithéâtre Pitres – Bordeaux
Le mercredi 7 octobre à 18h00 : « Crise climatique, énergétique, écologique…, état des lieux » avec Gilbert Haumont – Universitaire

Le jeudi 15 octobre à 18h00 : « Les énergies : une division par 4 d’ici 2050 » avec Gilles Drogou – Les Amis de la terre

Le mercredi 4 novembre à 18h00 : « Vers une révolution des transports ? » avec Simon Charbonneau – Universitaire

Ouvert à tous – Entrée libre et gratuite

Contact : Maison de la nature et de l’environnement Bordeaux-Aquitaine et Université populaire de l’environnement : mnebxquitaine@aol.com

D’après le Commissaire européen à l’environnement Stavros Dimas, le sommet de Copenhague qui aura lieu en décembre prochain sera la dernière chance du monde pour éviter un changement climatique fatal et engager une lutte sérieuse contre les émissions de gaz à effet de serre. Le monde fera face à sa dernière chance de se mettre d’accord sur une réponse mondiale appropriée au changement climatique.  

Les dirigeants d’environ 190 pays se rencontreront pour essayer de se mettre d’accord sur une convention mondiale pour remplacer le Protocole de Kyoto et lutter contre le changement climatique. Le Protocole de Kyoto, qui engage 37 nations industrialisées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% en moyenne entre 2008 et 2012, expirera en 2012.  « Cela fait maintenant douze ans que Kyoto a été créé. Cela signifie que Copenhague est la dernière opportunité pour le monde de faire cesser le changement climatique avant qu’il ne dépasse un point de non retour » a déclaré le Commissaire européen à l’environnement, Stavros Dimas. « Conclure un accord à Copenhague est non seulement possible, mais c’est impératif et nous allons le conclure ».

Les émissions de gaz à effet de serre mondiales augmentant plus rapidement que prévu, Stavros Dimas a déclaré qu’il était essentiel que les principaux pollueurs tels que les Etats-Unis et les pays émergents du Moyen-Orient et de l’Amérique du sud signent également le nouveau traité. Stavros Dimas a déclaré qu’un accord à Copenhague devrait viser à limiter le changement climatique en maintenant l’augmentation des températures au dessous du seuil critique des 2°C par rapport à la période préindustrielle, soit moins de 1,2°C au-dessus des températures actuelles.

Pour cela il faudra au moins diviser par deux les émissions mondiales d’ici Lire la suite

Vélorution spéciale Copenhague – Prochaine Coïncidence Heureuse et Provoquée : Jeudi 5 novembre à Pey Berland à Bx à 17h pour une déambulation festive et revendicative

Vélorution Bordeaux, Communiqué, octobre 2009

Prochaine Coïncidence Heureuse et Provoquée : Jeudi 5 novembre  à Pey Berland à 17h pour une déambulation festive et revendicative

A 19h : retour à Pey-Berland pour un vin chaud, des prises de parole…

Merci de faire circuler cette info dans vos réseaux ! A jeudi prochain !

Cette semaine, une séance de négociations sur la suite du protocole de Kyoto a lieu à Barcelone en prévision du sommet de Copenhague : profitons-en pour faire entendre nos voix !

L’utilisation de la voiture en ville fait partie des aberrations écologiques : après diverses actions dans le cadre du collectif 33 Copenhague 09, cette fois-ci, on fait une vélorution !!!

RDV à vélo, trottinettes, rollers, fauteuils, skate…. et autres engins de locomotions non polluants avec vos slogans, vos idées, vos coups de gueule sur ce monde absurde

Pour mettre dans la rue les questions climatiques, de société, d’aménagement, de monde vivable…

Les voitures s’auto-bloquent souvent à cette heure-ci… Mais cela n’empêchera pas les idées vélorutionnaires de passer !

Et n’oublions pas : Les rues, c’est Lire la suite

Urgence climatique : Manifestation « lionbleu.350 » le samedi 24 octobre de 11h00 à 16h50 sur la place Stalingrad à Bordeaux

Collectif Gironde Copenhague 09, Communiqué, le 14 octobre 2009

lionbleu.350

L’action lionbleu.350 se tiendra le samedi 24 octobre de 11h00 à 16h50 sur la place Stalingrad à Bordeaux.

Elle est organisée par le Collectif Gironde Copenhague 09 : Aquitaine alternatives, ATTAC 33, AutoCool, Bassin d’Arcachon Ecologie, CATA, Cauderes, Confédération paysanne 33, CREAQ, CREPAQ, Droits du piéton 33, Echanges et nature, Ecopol, Greenpeace Bordeaux, H’Nord, Maison de la nature et de l’environnement Bordeaux-Aquitaine, Pas de coté, Paysans consommateurs associés Utopia, Une pointe pour tous, Utopia Bordeaux, Réseau Mille-Pattes, SEPANSO Gironde, Séphir.org, TACA, TchernoBlaye, Vélo-Cité et  Vélorution.

Cette action n’associe aucun service de l’Etat, aucune collectivité territoriale, entreprise ou parti politique. Les participants seront présents en tant que citoyen.

Elle s’inscrit dans le cadre de la campagne mondiale 350.org. Il s’agit d’une campagne dédiée à la construction d’un mouvement qui mobiliserait le monde autour de solutions à la crise climatique, des solutions que la justice impose. Nous avons comme mission d’encourager le monde à relever le défi de la crise climatique, à créer un sentiment d´urgence mais aussi à ouvrir de nouvelles possibilités.

Nous insistons sur le nombre 350, puisque, en parties par million, celui-ci constitue, selon l´avis des scientifiques, le seuil limite de CO2 dans l’atmosphère toléré par notre planète. Plus d’information http://www.350.org/

Au moment où les négociations de Copenhague sur le renouvellement du protocole de Kyoto sont dans l’impasse, les citoyens girondins exigent de l’ensemble des chefs d’Etat de la planète qu’ils aboutissent, acceptant de réduire très fortement notre consommation d’énergie (moins 40 % pour les pays riches d’ici 2030) et de soutenir tout aussi fortement l’adaptation des pays pauvres.

Les participants sont invités à venir avec un 3, un 5 ou un 0 bleu agrafé sur la poitrine et le dos. Pour ceux qui sont nés entre le 1er et le 10 du mois le 3, entre le 11 et le 20 le 5 et entre le 21 et le 31 le 0. Des vélo-bus pourront être organisés dans diverses villes de l’agglomération bordelaise afin de rejoindre collectivement la place Stalingrad.

11H00 : Rassemblement au Lion bleu de Xavier Veilhan, construction de l’arche, Marathon de l’espoir climatique (350 minutes pour l’humanité et la planète soit 5h50 minutes, de 11h00 à 16h50) et début du recueil des 350 idées pour l’humanité et la planète (afin de faciliter la synthèse, merci de communiquer votre ou vos idées en copie mail à mnebxaquitaine@aol.com

12h00 : Baptême de l’arche « lionbleu.350 » sur la place Stalingrad, bateau qui va lui permettre de survivre à la montée des eaux des océans (D’après le GIEC 2007 entre 50 à 70 cm, selon les dernières études plutôt entre 1 à 2 m, plus peut-être…). Quelqu’un connaît-il une lionne bleue ?

12h18 : Flashmob pour le climat pendant 3minutes 50 pour réveiller nos dirigeants sur le climat, amenez vos téléphones portables, réveils, instruments de musique, casserolles… Il esp possible que nous soyons accompagnés par les cloches de l’église de la Bastide…

15h50 (3h50) : Constitution des trios 3/5/0 des participants et temps fort au moment de la réalisation de la photo collective

15h50 à 16h50 : Conclusion du Marathon de l’espoir climatique

Sous réserve, des animations  liées au climat, par exemple utilisation d’une sonde à CO2 portable (Vaisala) pour montrer la concentration de CO2 atmosphérique actuelle dans une ville

Contacts : Greenpeace Bordeaux – Patrick Maupin 06 89 71 88 46 situ68@gmail.com et MNE Bordeaux-Aquitaine – Pascal Bourgois 05 57 84 18 88 / 06 22 77 48 60 mnebxaquitaine@aol.com

 APPEL A PARTICIPATION 1

Marathon de l’espoir climatique :

350 minutes pour l’humanité et la planète

Chacun s’engage à faire une communication orale entre 10 et 30 minutes. Il faut de la diversité dans les approches, certaines plus scientifiques, d’autres plus politiques, d’autres plus poétiques, d’autres humoristiques mais toutes centrées sur cette question climatique.

Tout est possible à condition Lire la suite

Climat : résultat de la conférence de citoyens

sciences.blog.liberation.fr, NC, le 29 septembre 2009

Climat : résultat de la conférence de citoyens

Ce midi, à la Cité des sciences (La Villette), les résultats de la Conférence mondiale de Citoyens sur le climat étaient rendus publics. Tenu samedi dernier, dans 38 pays par 46 pannels de 100 citoyens, cet exercice de démocratie participative donne un éclairage sur l’opinion publique mondiale alors que la préparation de la Conférence de Copenhague, la COP-15, entre dans la dernière ligne droite.

Les principaux résultats de cette consultation montrent des citoyens «conscients,  inquiets et sérieux», selon Gilles Laurent-Rayssac, de l‘Association internationale pour la participation publique. Dans tous les pays une très large majorité se dégage pour réclamer des gouvernements qu’ils se mettent d’accord sur des politiques publiques visant à maîtriser les émissions de gaz à effet de serre, viser un objectif de 2°C d’augmentation de la température moyenne de la Terre à ne pas dépasser, et développer une solidarité des plus riches envers les plus pauvres pour faire face à ce défi. L’ensemble des résultats est consultable sur le site world wide views on global warming.

Il existe plusieurs lectures possibles de cette large majorité. La plus optimiste est celle du climatologue Hervé Le Treut (LMD, CNRS) qui y voit le résultat de la solidité de l’argumentaire des scientifiques. Les représentants des ONG (RAC, Greenpeace, FNE) engagées sur ce dossier – les « militants du climat » – comme l’ex-ministre de Chirac Corinne Lepage (Modem) en tirent la conclusion que les opinions publiques sont «en avance sur les responsables politiques».

Une lecture plus prudente interroge les conditions de l’exercice. Si le panel français a bien été réuni en suivant un protocole strict sensé garantir tout entrisme de « militants », il ne semble pas que tous les pays aient été aussi respectueux des règles édictées par le Danish Board of Technology, à l’initiative de l’opération. Ensuite, la brochure distribuée était bien évidemment un résumé succin des conclusions du GIEC.

Enfin, et surtout, le questionnaire mettait les citoyens en mesure de prendre des décisions de ministres ou de chef d’Etat – chiffrer la réduction des émissions, mettre en place un Fonds international, sanctionner les pays ne respectant pas leurs engagements. Mais pas en face de décisions individuelles – j’accepte de payer plus d’impôt ou de ne plus jamais partir en vacances aux Antilles en avion.

Stéphane Hallegatte (économiste, CIRED) insistait d’ailleurs sur la nécessité de coupler dans les argumentaires et les questions les moyens et les objectifs (« êtes vous prêts à user de tels moyens fiscaux ou de prix pour atteindre tels objectifs climatiques via une réduction de vos émissions de gaz à effet de serre »). Sinon, il est difficile d’éviter le « on est tous d’accord pour sauver la planète »… (surtout, note de ma part, que la planète n’a pas besoin de nous pour se sauver, elle sera toujours là dans 100 millions d’années, c’est nous qui avons un problème pour le siècle en cours et le suivant).

Dans une note publiée samedi, j’ai expliqué cette démarche originale, organisée à l’initiative du Danish Board of Technology. Elle consiste à donner à des citoyens constituant un pannel représentatif d’une population une information – Lire la suite

Prochain picnic sans carbone : Dimanche 4 octobre 2009 à Bordeaux

taca.asso-web.com, communiqué, août 2009

Dimanche 4 octobre 2009 à Bordeaux

Le prochain picnic sans carbone est organisé avec le soutien de la Mairie de Bordeaux et aura lieu le dimanche 4 octobre à partir de 12h sur les quais au Parc des Sports en face de St Michel (à coté du Pont de Pierre).

Ce picnic doit nous permettre de rassembler le plus grand nombre de citoyens désireux d’agir pour protéger le climat.

Ceux qui aiment Taca viendront en vélo et les rangeront en forme de 3 5 0 pour la traditionnelle photo, et cette fois nous l’espérons, l’objectif atteint de 350 vélos.

Nous souhaitons organiser des vélo-bus, regroupement de cyclistes pédalant ensemble, convergeant  le dimanche matin depuis les 27 communes de la CUB vers le lieu du picnic à coté du Pont de Pierre. Nous recherchons en particulier les organisateurs participants de ces velobus, en particulier pour les communes de la rive droite. Merci de nous contacter par mail à assotaca33@yahoo.fr.

Il y aura aussi les stands des associations qui proposent des actions concrètes pour nous aider à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (et notre consommation d’énergie, et donc aussi nos factures d’énergie).

Il y aura aussi la pièce du facteur 4 pour donner les ordres de grandeurs des émissions de CO2 dans le monde et des enjeux de la négociation en cours de l’après Kyoto.

Nous souhaitons que ce picnic sans carbone ait aussi une signification politique, à 2 mois de Copenhague,  pour illustrer le fait que sur le réchauffement climatique le clivage n’est pas entre la droite et la gauche, le clivage est entre ceux qui savent et ceux qui ne se rendent pas compte.

Ainsi  Taca et le maire de Bordeaux souhaitent inviter le président de la CUB et tous les maires de la CUB (et aussi au delà de l’agglomération) à se joindre à  ce picnic de rassemblement pour protéger le climat. Si nous n’étions pas capables de dépasser ces clivages politiques à Bordeaux, à quoi bon militer pour un bon accord mondial à Copenhague en décembre 2009 ?

Toutes les personnes désireuses Lire la suite

Pédaler contre le réchauffement : Bizi organise une traversée à vélo du Pays Basque du 25 au 27 septembre

sudouest.com, NC, le 21 Septembre 2009

ENVIRONNEMENT. Le mouvement Bizi organise une traversée à vélo du Pays Basque français, du 25 au 27 septembre

Pédaler contre le réchauffement

A l’appel de Bizi, créé en juin dernier, mouvement composé de jeunes militants écologistes, altermondialistes, et basquisant, 150 personnes ont manifesté à bicyclette, le samedi 29 août, pour revendiquer le maintien, l’amélioration et l’extension de la voie en site propre Chronobus. Et cela à 100 jours de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra du 7 au 12 décembre à Copenhague et doit déterminer les objectifs et les solutions à mettre en oeuvre à l’échelle internationale pour prolonger le protocole de Kyoto qui prend fin en 2012.

Dans la suite de cette balade, Bizi organise une traversée à vélo du Pays Basque de France, de Mauléon à Bayonne, du vendredi 25 au dimanche 27 septembre. Mattin Ihidope, Marie Larzabal et Iban Grossier, membres de Bizi, ont tenu une conférence de presse jeudi à Bayonne au siège de la fondation Manu Robles-Arangiz. Cette nouvelle action aura pour but, ont-ils expliqué, de « tirer la sonnette d’alarme auprès de la population sur l’urgence absolue à combattre le réchauffement climatique et sur l’impérieuse nécessité de se mobiliser pour que le sommet de Copenhague accouche d’un accord efficace, à la hauteur de la situation, et juste, notamment par rapport aux couches les plus démunies des populations, et par rapport aux pays les plus pauvres de la planète. »

Pour une autre politique

Soucieux de « faire le lien entre le global et le local », ces jeunes militants écologistes souhaitent également que cette traversée à vélo soit « l’occasion de revendiquer haut et fort une autre politique des transports collectifs, que ce soit sur l’intérieur du Pays Basque ou sur la côte (détentrice du triste record du plus grand nombre d’automobiles par foyer dans tout l’hexagone) et sur le BAB ».

Ils plaideront enfin, durant ces trois jours, pour un autre aménagement du territoire et la relocalisation de l’économie, en premier lieu de la production agricole. Ce thème sera au centre de l’étape du vendredi, à laquelle participera Gilles Lemaire, ancien secrétaire national des Verts et membre du bureau d’Attac France. Après avoir pédalé durant quelques kilomètres, il donnera une conférence le soir à 20 h 30 à la salle Napurrak d’Espelette. L’étape du samedi aura pour cadre Saint-Jean-de-Luz et sera plus particulièrement consacrée à Lire la suite

Le treut : Changement climatique « Le nœud coulant se resserre chaque année »

sudouest.com, Jean-Denis Renard, le 16 Septembre 2009

ENTRETIEN, RÉCHAUFFEMENT. Climatologue de renommée mondiale, Hervé Le Treut éclaire les enjeux lors d’une conférence, ce soir, à Bordeaux

« Le noeud coulant »

Année après année, amasse-t-on de nouvelles données sur l’évolution du climat ?

Hervé Le Treut. Le diagnostic scientifique est très stable depuis vingt ans. Un travail soigneux de recueil des données a d’ores et déjà été effectué. On ne change donc pas de diagnostic. Ce que l’on voit, c’est le système réel évoluer. Le nœud coulant se resserre chaque année, et les changements opérés sont en partie irrémédiables.

Lesquels ?

On sait que des pays de la bande tropicale se retrouvent très exposés aux effets du réchauffement climatique. Certains d’entre eux sont d’ailleurs très faiblement émetteurs de gaz à effet de serre. Lors de la prochaine conférence de Copenhague (NDLR : la conférence des Nations unies sur le changement climatique, du 7 au 18 décembre), la négociation tournera beaucoup autour de l’interaction nord-sud, avec des pays qui réclament la mise en place d’un fonds d’aide pour faire face aux effets du réchauffement. Ce sera l’essence même de la conférence.

Si le diagnostic reste le même, n’assiste-t-on pas à un emballement du réchauffement climatique ?

Une accélération plutôt qu’un emballement. On reste dans la marge qui avait été pensée comme possible. Simplement, les émissions sont plus importantes que ce qui avait été anticipé lors de la mise au point des modèles. Les pays émergents comme la Chine et le Brésil sont maintenant au-devant de la scène, ce qui pose des problèmes écologiques certains.

Reste-t-on dans cette marge sur l’élévation du niveau des océans, entre 18 et 59 cm d’ici à 2100 si l’on en croit le rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) de 2007 ?

La fourchette n’est pas aussi stricte. ça, c’est sa partie « gris foncé ». Le « gris clair » va très au-delà. Mais on ne s’écarte pas des valeurs modélisées. On se situe actuellement sur une hausse d’une trentaine de centimètres par siècle qui va s’accélérant. S’il y avait de l’argent à gagner dans cette affaire, beaucoup parieraient sur une hausse supérieure à 50 centimètres d’ici à 2100…

L’ensemble de la communauté scientifique alerte sur l’urgence de la situation.

Où s’arrête votre rôle de scientifique, où commence celui de citoyen ?

Il n’y a pas de réponse à 100 % satisfaisante sur cette question. La science a impérativement besoin de neutralité et de respectabilité. Sinon, Lire la suite

Parution du numéro 35 de LaRevueDurable (septembre-octobre 2009) consacré au changement climatique le 29 septembre

 larevuedurable.com, Communiqué, le 17 septembre 2009

Parution du numéro 35 de LaRevueDurable (septembre-octobre 2009) consacré au changement climatique le 29 septembre

Le changement climatique menace d’ébranler tout ce qu’il y a de plus précieux pour la plupart d’entre nous : nos familles, nos idéaux de justice et d’équité, nos idées d’un monde meilleur en devenir. A la veille du Sommet de Copenhague sur le climat, qui aura lieu en décembre, LaRevueDurable consacre son numéro de rentrée à l’enjeu climatique afin de donner un éclairage maximal à cet événement majeur, à sa préparation, à son rôle. Magnifiquement illustré par les photos du collectif Argos, le 35e dossier de LaRevueDurable donne tous les éléments scientifiques, économiques, géopolitiques, éthiques, de justice et de simple bon sens qui fondent l’objectif de ramener au plus vite la concentration de CO2 dans l’atmosphère à 350 parties par million (ppm) (elle atteint aujourd’hui 385 ppm et augmente de 2 ppm par an).

LaRevuedurable souhaite à ce titre relayer pleinement la journée mondiale d’action en faveur du climat, le 24 octobre, autour du chiffre 350. Cette initiative vise à créer un mouvement planétaire qui transcende les frontières nationales et les barrières sociales et politiques pour demander aux dirigeants des pays les plus émetteurs de prendre les mesures qui s’imposent pour faire de la Terre un havre de paix pour l’Humanité.

Vous voulez recevoir ce numéro et n’êtes pas abonné-e ? Réservez-le dès maintenant au prix de 9 euros (port inclus) en indiquant votre adresse postale, par retour de ce courriel. Les envois se font uniquement après paiement, par chèque à l’ordre de Cerin Sàrl, ou par carte de crédit (appelez le +41 26 321 37 11).

Tour de France de LaRevueDurable :

Retrouvez LaRevueDurable au Salon Horizon Vert à Villeneuve sur Lot les 3-4 octobre au Parc des Expositions, ainsi que de nombreux autres exposants. 21ème salon de l’écologie et de l’habitat. « Du concret à partager » – horizon vert

LaRevueDurable est partenaire de la 3e université d’automne du WWF France qui aura lieu les 20 et 21 octobre au Pavillon de l’Eau, Paris 16e , sur le thème : Quel accord à Copenhague pour faire face à l’ultimatum climatique ? Cette université de rentrée s’intègre dans le cadre de la campagne de mobilisation inter-ONG l’ultimatum climatique : copenhague. Contact : universite2009@wwf.fr – 01 55 25 84 37. LaRevueDurable animera la conférence  intitulée « Le climat peut-il encore attendre ? » qui aura lieu le 20 octobre de 9h30 à 11h00

LaRevueDurable soutient les Ateliers du Développement Durable, qui se déroulent à Bordeaux (Mériadeck) les 20 et 21 octobre. Les ateliers et conférences portent sur la question : « Le développement durable, un levier pour sortir de la crise ? » add – Caroline Queillé – 01 45 15 50 38

LaRevueDurable est partenaire des 2è Assises Nationales de l’Education à l’environnement vers un développement durable (EEDD), qui ont lieu à Caen du Lire la suite

A bas le développement durable ! Vive la décroissance conviviale !

eco.loucevenol.com, Serge Latouche, le 16 septembre 2009

A bas le développement durable ! Vive la décroissance conviviale !

 «Il n’y a pas le moindre doute que le développement durable est l’un des concepts les plus nuisibles». Nicholas Georgescu-Roegen, (correspondance avec J. Berry, 1991) (1).

On appelle oxymore (ou antinomie) une figure de rhétorique consistant à juxtaposer deux mots contradictoires, comme «l’obscure clarté», chère à Victor Hugo, «qui tombe des étoiles…». Ce procédé inventé par les poètes pour exprimer l’inexprimable est de plus en plus utilisé par les technocrates pour faire croire à l’impossible. Ainsi, une guerre propre, une mondialisation à visage humain, une économie solidaire ou saine, etc. Le développement durable est une telle antinomie.

En 1989, déjà, John Pessey de la Banque mondiale recensait 37 acceptions différentes du concept de «sustainable development» (2). Le seul Rapport Bruntland (World commission 1987) en contiendrait six différentes. François Hatem, qui à la même époque en répertoriait 60, propose de classer les théories principales actuellement disponibles sur le développement durable en deux catégories, «écocentrées» et «anthropocentrées», suivant qu’elles se donnent pour objectif essentiel la protection de la vie en général (et donc de tous les êtres vivants, tout au moins de ceux qui ne sont pas encore condamnés) ou le bien-être de l’homme (3).

Développement durable ou comment faire durer le développement

Il y a donc une divergence apparente sur la signification du soutenable/durable. Pour les uns, le développement soutenable/durable, c’est un développement respectueux de l’environnement. L’accent est alors mis sur la préservation des écosystèmes. Le développement signifie dans ce cas, bien-être et qualité de vie satisfaisants, et on ne s’interroge pas trop sur la compatibilité des deux objectifs, développement et environnement. Cette attitude est assez bien représentée chez les militants associatifs et chez les intellectuels humanistes. La prise en compte des grands équilibres écologiques, doit aller jusqu’à la remise en cause de certains aspects de notre modèle économique de croissance, voire même de notre mode de vie. Cela peut entraîner la nécessité d’inventer un autre paradigme de développement (encore un ! mais lequel ? On n’en sait rien). Pour les autres, l’important est que le développement tel qu’il est puisse durer indéfiniment. Cette position est celle des industriels, de la plupart des politiques et de la quasi-totalité des économistes. A Maurice Strong déclarant le 4 avril 1992 : «Notre modèle de développement, qui conduit à la destruction des ressources naturelles, n’est pas viable. Nous devons en changer», font écho les propos de Georges Bush (senior) : «Notre niveau de vie n’est pas négociable» (4). Dans la même veine, à Kyoto, Clinton déclarait sans prendre de gants : «Je ne signerai rien qui puisse nuire à notre économie» (5). Comme on sait, Bush junior a fait mieux…

Le développement soutenable est comme l’enfer, il est pavé de bonnes intentions. Lire la suite

Un ultimatum contre la bombe climatique

toogezer.com, propos recueillis par Olivier Moulergues, le 17 septembre 2009

Un ultimatum contre la bombe climatique

Pour faire progresser les négociations internationales sur le changement climatique à Copenhague, onze ONG, dont Greenpeace, ont lancé en mai dernier une pétition adressée au président Nicolas Sarkozy “L’ultimatum climatique(http://www.copenhague-2009.com/appel). Son objectif : la division par deux des émissions d’ici 2020 et 100 milliards d’aide au pays du Sud pour un développement propre et l’adaptation aux changements climatiques. Pascal Husting, directeur de Greenpeace France et Karine Gavand, responsable de la campagne climat nous parlent de cette mobilisation sans précédent en faveur de la justice climatique.

Comment est née cette initiative ?

Karine Gavand : “Ce sont des ONG de protection de l’environnement, dont Greenpeace, qui ont eu l’idée de rassembler les associations écologistes et humanitaires françaises pour parler d’un sujet qui transcende les domaines environnemental et humanitaire : la lutte contre le réchauffement climatique. Nous avons une logique de plateforme qui permet à chacun de garder son indépendance en s’unissant juste pour cette action commune précise.”

Pourquoi agir seulement au niveau français alors que la négociation sera mondiale ?

Pascal Husting : “Cette campagne n’est que le versant français d’une série d’évènements qui se tiennent actuellement partout dans le monde. Les français ne pouvaient pas interpeller Merkel et les allemands Nicolas Sarkozy, il nous fallait bien commencer par quelque part !”

Karine Gavand : “La campagne internationale TCK http://www.timeforclimatejustice.org/clip/ menée par la fondation de Kofi Annan The Global Humanitarian Forum est une mobilisation internationale en faveur de la justice climatique. Le principe est simple : chaque internaute publie sont tic tac de pendule pour réveiller les décideurs avant qu’il ne soit trop tard.”

La France est-elle à la « traîne » ?

Karine Gavand : “Il y a une grande différence entre les discours qui pourraient faire croire que le gouvernement s’engage et les actes réels. La France fait en réalité très peu pour l’efficacité énergétique. Les objectifs de Kyoto sont certes respectés, mais il s’agit d’une simple stabilisation des émissions. L’Allemagne, partie de résultats moins bons, voit ses émissions diminuer beaucoup plus rapidement.”

Pascal Husting : “Il y a des choix à faire. Lorsque l’on décide de dépenser 30 milliards pour le plan de défense ou 3 milliards pour la suppression de la TVA dans la restauration mais que l’on refuse trois milliards pour soutenir un développement plus propre des pays du Sud, on ne peut pas dire que l’on s’engage pour la justice climatique.”

La justice climatique est-elle Lire la suite

« Chat » avec Pierre Rabhi, expert international pour la lutte contre la désertification

latribune.fr, retranscription du « chat » du 14 septembre avec Pierre Rabhi, expert international pour la lutte contre la désertification, le 14 septembre 2009

Retrouvez l’intégralité du « chat » du 14 septembre avec Pierre RABHI, expert international pour la lutte contre la désertification, fondateur de Colibris, mouvement pour la terre et l’Humanisme,

Bonjour et bienvenue sur le chat de la Tribune.fr. Aujourd’hui nous avons le plaisir d’accueillir Pierre Rabhi, Fondateur de Colibri, mouvement pour la terre et l’Humanisme, qui répondra à toutes vos questions.

Bonjour à tous, très heureux de passer une petite heure avec vous…

Jeanne : Beaucoup de couverture médiatique sur le changement climatique, ne pensez vous pas que les journalistes en fassent trop sur ce sujet en le voyant toujours de manière dramatique ?

Il ne faut pas non plus le dédramatiser, car il s’agit d’une réalité qu’il faut bien prendre en compte, parce qu’elle a des conséquences extrêmement importantes pour le présent et l’avenir. Peut-être la presse dramatise-t-elle trop, mais en tout cas il ne faut surtout pas occulter ce problème…

Philippe Billon : Bonjour Mr Rabhi, Pensez- vous que les mesures telles que la taxe carbone soient aussi efficaces qu’on le laisse à penser ?

Ne serait-ce pas plutôt une manière de plus de ponctionner le contribuable, sous couvert d’une bonne conscience écologique du gouvernement ? Merci pour votre réponse et votre engagement pour la Nature.

Pour ma part, cela restera de toute façon un petit palliatif, car les enjeux actuels concernant l’environnement sont colossaux et nécessiteraient des dispositions et des dispositifs nationaux et internationaux à la hauteur du problème. J’ai beaucoup de mal à accepter que l’écologie soit traitée comme un paramètre parmi d’autres.

Il faut prendre des décisions internationales radicales. Par exemple, traiter des biens vitaux (eau, terre, biodiversité sauvage et domestique) comme des biens qui ne peuvent pas être soumis à la spéculation et doivent être gérés comme des biens inaliénables, dont la sauvegarde doit être absolue…

Véra : Qu’attendez-vous du sommet de Copenhague ?

J’ai peur que le sommet de Copenhague n’aboutisse pas plus à des décisions importantes, comme l’ont été ceux de Rio de Janeiro, de Johannesburg, Kyoto… Je suis très sceptique par rapport aux conclusions et surtout aux décisions fermes que je souhaite comme je l’ai déjà exprimé : l’écologie ne peut être traitée comme une question subsidiaire, mais comme une question fondamentale concernant la planète tout entière et qui nécessite des décisions urgentes dans un paradigme nouveau, qui mettrait l’humain et la nature au cœur de nos préoccupations. Pour cela, il suffirait de transférer 4 ou 5% de ce qui est consacré aux armements et à la publicité pour déjà commencer la sauvegarde de notre merveilleuse planète et, par là, la sauvegarde de notre espèce…

Diana66 : L’agriculture biologique qui, selon vos mots, « prend en compte le rythme de la terre », n’est-elle pas applicable que dans les pays développés ? les pays en développement, qui vivent principalement de l’agriculture, n’ont certainement pas les moyens ni les possibilités de suivre ce mode d’agriculture pour nourrir tout le monde.

Détrompez-vous, l’agriculture biologique, qui est parfois accusée de produire des denrées alimentaires de luxe, est celle qui convient le mieux au paysan le plus démuni. Cette question là, Lire la suite

Climat : les Britanniques prennent le pas sur leurs leaders

 planette-terra.fr, Karine Le Loët, septembre 2009

Climat : les Britanniques prennent le pas sur leurs leaders

Marre d’attendre que les leaders se décident. Les Britanniques ont décidé de prendre les choses en mains en s’engageant individuellement à réduire leurs émissions de 10% dès 2010. Tiendront-ils leurs promesses ?

12 779 personnes, 416 entreprises et 133 institutions. Voilà à quoi ressemblait, hier, le flot de Britanniques engagés dans la campagne 10:10. Lancée le 1er septembre par une poignée d’activistes environnementaux et soutenue par le quotidien The Guardian, celle-ci a un objectif simple : pousser le maximum de Britanniques à réduire leurs émissions de 10% dès 2010 et s’ériger en exemple pour le reste du monde.

Tout a commencé par un « coup » médiatique. Le 1er septembre les Britanniques étaient appelés à se présenter en masse à la Tate Modern – l’ancienne centrale électrique de Londres reconvertie en musée d’art moderne. Là, contre une signature en bas d’une liste, les candidats à l’effort sont repartis avec un petit médaillon à l’effigie de la campagne et forgé dans la carcasse d’un boeing 747. Ils ont aussi reçus un petit carton rose mentionnant leur promesse : « Moins prendre l’avion », « Baisser le chauffage », « Manger moins de fromage »… Aux portes de la Tate Modern, deux groupes anglais portaient la fête sur les bords de la Tamise. « J’espère que vous allez tous atteindre votre engagement de 10%. Je vous achèterai une pinte, si vous arriverez à 20 ! », s’exclamait John McLure, le chanteur de Reverend and The Makers.

Westwood et McCartney

10% ? « Une broutille », soulignait dans les colonnes du Guardian, Franny Armstron, réalisatrice de L’Âge de la stupidité et initiatrice de la campagne. « Ça revient à changer des ampoules, baisser le chauffage, conduire un peu moins et isoler – avec des méthodes gratuites – sa maison. » La jeune femme a appelé le peuple britannique à prendre les devants à quelques mois du sommet sur le climat de Copenhague. Depuis, la mayonnaise médiatique a pris. Des stars – les stylistes Vivienne Westwood et Stella McCartney, l’acteur Colin Firth, l’humoriste Rory Bremner, le réalisateur Mike Figgis – ont ajouté leurs noms aux 12 milliers d’anonymes engagés dans la campagne.

Mais comment être sûr qu’ils tiendront bien leur promesse ? « Nous avons des partenariats avec la majorité des compagnies d’énergie britanniques, explique Daniel Vockins, l’un des organisateurs de la campagne. A partir de 2010, les Britanniques pourront voir en haut de leur facture leur baisse de consommation par rapport à 2009. » Mais comment estimer l’état de son gaspillage alimentaire ou de son taux de recyclage ? « C’est vrai que les efforts individuels sont difficiles à mesurer. Mais pour aider les gens à réduire leurs émissions, nous avons mis à leur disposition des conseils sur notre site », confie encore Daniel Vockins. Pas de quoi remplacer un bilan carbone individuel mais une chance de guider les Britanniques dans le sens de la sobriété. Exemple de conseils distillés sur le site : Lire la suite

Nocolas Hulot – Taxe carbone: «Ne rien faire est irresponsable»

liberation.fr, par Matthieu Ecoiffier et Guillaume Launay, le 7 septembre 2009

Taxe carbone : «Ne rien faire est irresponsable»

Pour Nicolas Hulot, la querelle politique sur la taxe carbone masque les enjeux. Il livre son mode d’emploi d’une fiscalité écologique et sociale.

Comme prévu, la taxe carbone et le cafouillage gouvernemental sur le dossier ont largement occupé le campus d’été de l’UMP, qui se déroulait ce week-end à Seignosse (Landes). Cafouillage ? Pas du tout, selon le conseiller élyséen Henri Guaino : «Il n’y a pas de cafouillage, il y a des discussions.» Mais rien d’anormal, officiellement, dans le désaveu infligé au Premier ministre sur les arbitrages. Les modalités de la taxe, les vraies, devraient être connues jeudi, selon Christine Lagarde. Sauf si les «discussions» s’éternisent…

Agacé par la tournure très politicienne prise par le débat, Nicolas Hulot, qui avec sa Fondation a porté et médiatisé la Contribution climat énergie (CCE) depuis le Grenelle, lance dans Libération un appel à la raison.

A entendre ses adversaires, Ségolène Royal en tête, la taxe carbone c’est 7 centimes de plus à la pompe et c’est inefficace…

C’est une présentation étriquée et simpliste des choses. Aucun expert objectif ne doute de l’efficacité du signal prix pour agir sur les comportements. Si, simple exemple inversé, le parc de diesel a tant augmenté en France, c’est parce que les gens ont intégré que le prix à la pompe du diesel serait durablement moins cher que celui du super. Si on veut créer de la vertu collective, que l’industrie propose des biens et des services de plus en plus sobres, il faut que chacun ait à l’esprit que le prix ne baissera plus jamais. Que l’horizon soit bien défini pour orienter ses investissements. Ceci dit, le contexte de la rentrée politique, a sans doute pesé notamment à gauche… Certains ont trouvé un point d’accroche, je ne trouve pas ça très adroit, ce n’est pas un sujet sur lequel il faut polémiquer. C’est trop grave, ne faisons pas de démagogie. C’est d’ailleurs contraire à l’esprit du Pacte Ecologique que tous avaient signé.

Quel est l’intérêt de la taxe carbone ?

Donner un prix au carbone fait consensus chez tous les économistes qui se sont penchés sur ces problématiques. Rappelons le contexte. Il y a deux contraintes majeures, le changement climatique et la raréfaction des ressources. Pour lutter contre le réchauffement, on s’est engagé à Kyoto à diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Ca ne se fera pas avec des petites corrections à la marge. Nous aurons tous des efforts très importants à faire et plus l’on ajourne la transition plus ce sera lourd voir insupportable notamment pour les plus démunis.

«Si on ne fait rien, les plus précaires subiront»

Et sur les ressources ?

On va vers la fin des énergies fossiles et notamment du pétrole. L’idée qu’on ait le choix entre faire ou ne rien faire est fausse. Soit on organise cette mutation, soit on la subit. Les choses vont changer de gré ou de force. Et si c’est de force, par la raréfaction, les prix vont augmenter très brutalement… et ce sont les plus précaires qui vont subir. Planifier la hausse c’est pouvoir aussi amortir les crises à venir. C’est bien une préoccupation éminemment sociale, ce n’est pas juste histoire d’embêter le monde.

Ne faut-il pas d’abord se concentrer sur l’industrie ?

Le marché des quotas existe déjà : il touche les émissions industrielles concentrées. Il faudra Lire la suite

Nous fonçons vers l’abîme : La fonte des glaces pourrait menacer un quart de la population mondiale

lemonde.fr, Propos recueillis par Hugo Lattard, le  3 septembre 2009

« La fonte des glaces pourrait menacer un quart de la population mondiale »

« Nous fonçons vers l’abîme »

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est alarmé jeudi 3 septembre à Genève de l’accélération du réchauffement climatique. « Nous avons le pied collé sur l’accélérateur et nous fonçons vers l’abîme« , a lancé M. Ban devant la 3e Conférence de l’ONU sur le climat, réunie à Genève depuis le début de la semaine. Le secrétaire général des Nations Unies, qui revient de l’Arctique où il a constaté les ravages du changement climatique, a averti que « ce qui se produit maintenant » devait arriver bien plus tard, selon les prédictions des scientifiques. « Les scientifiques ont été accusés pendant des années d’être des alarmistes. Mais les vrais alarmistes, ce sont ceux qui disent que l’on ne peut engager une action pour le climat car cela ralentirait la croissance économique« , a-t-il déclaré.

Alors que se tient, jusqu’au 4 septembre, à Genève, la Conférence mondiale sur le climat, le WWF a publié, mercredi 2 septembre, une étude sur les conséquences du réchauffement de l’Arctique.

Elise Buckle, coordinatrice du programme énergie climat du WWF

L’étude conduite par le WWF s’est penchée sur le rôle de l’Arctique en matière de changement climatique. En quoi l’Arctique est-il déterminant pour le climat ?

L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la Terre. C’est quelque chose qui est observé aujourd’hui et à propos duquel on n’a pas forcément tous les éléments d’explication. On sait néanmoins que du fait de l’inclinaison de la Terre, c’est une zone particulièrement exposée au Soleil, surtout pendant la période d’été. Elle se réchauffe plus vite parce que, jusqu’à présent, les glaces avaient un rôle de miroir et réfléchissaient les rayons solaires. Or maintenant que la glace se réduit comme peau de chagrin au profit de l’océan Arctique, ce dernier, de par sa couleur plus sombre, n’a plus ce rôle de réflexion des rayons solaires. De plus, la raréfaction des glaces, du permafrost et des glaces sous-marines provoque un rejet accéléré du méthane et du gaz carbonique qu’ils contiennent. Cela joue aussi comme un accélérateur du changement climatique.

Enfin, l’océan Arctique a lui aussi un rôle de régulateur climatique, qui est remis en cause dès lors que la fonte des glaces modifie sa salinisation, parce qu’il contient de plus en plus d’eau douce. Cela perturbe complètement le fonctionnement des écosystèmes et les grands courants marins, comme le Gulf Stream, qui permet notamment d’adoucir le climat en Europe. Si le Gulf Stream ralentit de 25 à 30 %, comme cela se profile, les hivers pourraient devenir beaucoup plus froids en Europe.

Les données scientifiques que le WWF a collectées indiquent qu’une hausse des océans de plus d’un mètre est à craindre. Quelles en seraient les conséquences ?

Sous une hypothèse de hausse des températures de quatre degrés d’ici à la fin du siècle, les océans pourraient monter de plus d’un mètre et menacer jusqu’à un quart de la population mondiale. Une hausse des températures de quatre degrés est le pire des scénarios envisagé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC) en 2007. Tout montre que c’est ce scénario qui se profile si rien n’est fait. Lire la suite

Changement climatique : Conférence-débat d’Hervé Le Treut, membre du GIEC le 16 septembre à l’Athénée de Bordeaux organisée par la SEPANSO Aquitaine

Changement climatique : Conférence-débat d’Hervé Le Treut, membre du GIEC le 16 septembre à 19h30 à l’Athénée de Bordeaux organisé par la SEPANSO Aquitaine

2.uvsq.fr, communiqué, juin 2009

GIEC : L’IPSL poursuit sa mission de fédération

Après avoir participé au précédent rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat), récompensé du prix Nobel de la paix en 2007, les équipes de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) préparent actuellement leur participation au prochain rapport, qui devrait paraître en 2013. Hervé Le Treut, directeur de l’Institut, revient sur ce travail au long cours.

 « Le GIEC fonctionne sur un mode cyclique, et publie un rapport tous les cinq ou six ans environ depuis 1990 », indique-t-il. Pour établir ce document, le groupement prend en compte l’ensemble des travaux de recherche portant sur le changement climatique et publiés dans le monde jusqu’à une date limite (elle devrait être fixée pour 2011), « afin que les résultats aient déjà pu être soumis à des critiques ou des retours », précise-t-il.

Les experts qui composent le GIEC évaluent ensuite l’ensemble de ces travaux, afin de publier un rapport qui servira de base aux discussions et aux négociations internationales, comme celles qui ont abouti au protocole de Kyoto par exemple.

Modéliser le climat de demain

« Nous sommes en train de finaliser le modèle qui nous servira à prévoir les climats du futur », détaille Hervé Le Treut. « Élaborer un modèle représente un travail d’envergure, qui mobilise environ 50 personnes pendant 10 ans. C’est une phase très active pour l’IPSL, car le modèle doit être validé dans les mois qui viennent par l’ensemble des acteurs, qu’il s’agisse de physiciens de l’atmosphère ou de l’océan, de chimistes, ou de biologistes. »

Afin de figer une version du modèle qui soit satisfaisante pour toutes les équipes impliquées, l’IPSL dispose de plusieurs structures : le pôle de modélisation du climat et les différentes bases de données gérées au sein de l’institut. « C’est tout l’intérêt de l’IPSL, qui fédère des spécialistes issus de tous les milieux autour d’outils communs. »

Une fois le modèle défini, il faudra débuter d’ici six mois la phase des simulations numériques, qui devrait durer un an. Les résultats de ces simulations seront donc publiés d’ici Lire la suite

Rendez-vous à Copenhague, par Hervé Kempf

lemonde.fr, Hervé Kempf, le 29 août 2009

Rendez-vous à Copenhague, par Hervé Kempf

Bel été, campagne, mer, amours, tout va bien ? Canicule, avions pleins, bouchons autoroutiers. La routine estivale. Des usines ont fermé ? Hmm. On s’est bien reposé. Et… c’est la rentrée.

Pour l’écologie, elle prend la forme d’un compte à rebours : dans moins de cent jours s’ouvrira la conférence de Copenhague sur le changement climatique. Rendez-vous historique, magique, civilisationnel, vital – préparez-vous à la grandiloquence. Des cohortes de diplomates vont converger vers le Danemark début décembre, et sans doute pléthore d’activistes, militants, citoyens – on attendrait 100 000 mille personnes !

Objet du raout : mettre au point le traité qui succédera au protocole de Kyoto afin d’organiser la lutte internationale contre le changement climatique. Enjeu : les pays industrialisés s’engageront-ils à réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre en échange d’un engagement des pays émergents à limiter les leurs ? Etat des lieux : la négociation est bloquée. Barack Obama, empêtré avec sa réforme de la santé, a peu de chances de faire voter avant décembre son projet de loi sur le climat. Du coup, les diplomates états-uniens sont sur les freins. La Chine et l’Inde répondent : tant que vous ne bougez pas, on ne bouge pas.

Un déblocage se produira-t-il ? On verra. Mais au fond, la clé ne se situe pas dans le jeu des grandes puissances. Ou plutôt, la lecture géostratégique n’a pas de sens si elle néglige la répartition des forces sociales dans les pays opulents. Le verrou à ouvrir se situe ainsi au cœur du fonctionnement du capitalisme contemporain. Vous avez entendu parler de l’affaire des bonus, bien sûr. De quoi est-ce le symptôme ? Du fait que les personnes les plus riches refusent obstinément de remettre en cause leurs privilèges.

Or si l’on veut lutter contre le changement climatique sans se payer de mots, il faut que toute la société s’y mette. Qu’on le veuille ou non, cela signifie une diminution de la consommation matérielle. Mais il est impossible pour les classes moyennes d’accepter d’aller vers la sobriété si les classes dirigeantes n’acceptent pas de réduire sérieusement leur mode de vie.

Rompre avec des décennies de culture de consommation est déjà très difficile ; cela devient insupportable si la transformation n’est pas équitablement partagée. La prévention du changement climatique suppose donc une remise en cause profonde du système social. Précisément ce contre quoi se ligue l’oligarchie aux Etats-Unis – en bloquant la réforme de la santé avant de tenter de faire dérailler la loi sur le climat -, mais aussi en Europe, comme l’illustre la comédie des bonus. Résultat : une position diplomatique faible, et l’enlisement de la négociation climatique.

Vous voulez réussir à Copenhague ? Proclamez Lire la suite

Le Pôle écologique du PS se veut «trait d’union» entre socialistes et écolos

liberation.fr, Laure Equy, le  27 août 2009

Le Pôle écologique du PS se veut «trait d’union» entre socialistes et écolos

Ce petit courant, qui ouvre ce jeudi ses rencontres d’été à Saint-Ciers (Gironde), regrette qu’après les européennes, ses propositions n’aient pas trouvé davantage d’écho auprès de la direction du PS.

Le panachage des invités en dit déjà long. Entre les socialistes Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti, Gérard Collomb, Christian Paul et l’eurodéputé écologiste Yannick Jadot accompagné des Verts, Daniel Cohn-Bendit, François de Rugy, Denis Beaupin et Yves Contassot. Les membres du Pôle écologique du PS, tiennent leurs premières rencontres d’été, jeudi et vendredi à Saint-Ciers (Gironde), avec le souci de servir de «trait d’union» entre leur parti et le rassemblement initié par Daniel Cohn-Bendit et de faire monter la pression sur la direction du PS, pour l’heure guère attentive à leur «double ligne sociale et écologique».

Créé début 2008, ce petit courant du PS estime avoir gagné en légitimité, boosté par le succès… des listes Europe Ecologie aux européennes. «Dans les règles, on pèse 1,5% [score de la motion du Pôle écologique au congrès de Reims, ndlr] mais si le PS se limite à l’arithmétique, on ne va pas aller très loin. Nos idées sont plus largement partagées dans le parti et hors du parti», invoque son porte-parole, Géraud Guibert.

Ont-ils été, pour autant, courtisés par une direction éventuellement soucieuse de capter les attentes écolos des électeurs comme de rattraper par le col des Verts, tentés par l’autonomie au premier tour des régionales? Certes, le pôle écologique a été invité au séminaire de Marcoussis début juillet, fait valoir Géraud Guibert. Mais le député de Paris, Christophe Caresche, perçoit, lui, «une forme d’immobilisme», reprochant notamment à Martine Aubry son silence sur la taxe carbone. Co-animateur du Pôle, Eric Loiselet va plus loin, jugeant les relations avec Solférino «paradoxalement dégradées. Depuis le 7 juin, nous n’avons pas été consultés sur le fond et la place de l’écologie politique.» Quant à la question climatique en vue du sommet de Copenhague, elle ne figure pas au menu de l’université d’été de La Rochelle. Selon lui, les rencontres de Saint-Ciers, qui aborderont «les réponses de la gauche au défi climatique», «servent à pallier cette carence».

Appareils politiques «desséchés»

Dans ce contexte, la réponse aimable du Pôle à la main tendue de Daniel Cohn-Bendit, en juillet dernier – «message reçu, Dany» – ne sonne-t-elle pas comme une menace de départ ? A en croire Christophe Caresche, il n’est pas question de mettre sa démission dans la balance, comme Arnaud Montebourg, la semaine dernière, sur son dossier des primaires: «On n’a pas envie de quitter le PS mais on ne s’interdit pas de discuter avec d’autres.» Lire la suite

Avant-Copenhague : l’impasse ?

planete-terra.fr, Karine Le Loët, août 2009

Avant-Copenhague : l’impasse ?

Pierre Radanne, l’un des acteurs des négociations, constate que les 5 voies d’accord possibles sont dans l’impasse et que le traité risque de ne jamais voir le jour. A un peu plus de trois mois du sommet sur le climat de Copenhague…

Pierre Radanne, consultant en énergie et ex-président de l’Ademe, appuie actuellement les pays francophones (notamment africains) dans le cadre des négociations internationales sur le changement climatique.

A près de trois mois du sommet de Copenhague où en sont les négociations ?

Pour l’instant nous sommes dans l’impasse. Au départ, il y avait cinq voies d’entrée possibles. La première voie consistait à suivre quelques grands engagements – pas d’augmentation de plus de 2°C, division par deux des émissions et réduction des émissions de 80 à 85% pour les pays industrialisés d’ici à 2050. Cette voie avait le soutien des scientifiques, des grandes ONG, de l’UE. Mais son échec était prévisible. On ne peut pas appeler à diviser les émissions de gaz à effet de serre sans garantir aux pays du Sud une aide au développement. A Rio [Sommet de la Terre qui s’est tenu en 92], on leur avait fait des promesses qui n’ont pas été tenues. Les transferts de technologie par exemple n’ont pas eu lieu. La deuxième option possible, c’était de demander aux pays d’appliquer enfin le le protocole de Kyoto – réduction de 5% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2012 (par rapport à 1990). Impossible là encore, les États-Unis n’ont pas signé et ne signeront pas Kyoto tandis que les pays signataires ont beaucoup dévié de leurs objectifs. La troisième option ? L’argent. On peut résoudre certains aménagements avec du financement. Mais l’argent a disparu avec la crise financière. La quatrième voie consistait à organiser des accords bilatéraux entre les grands pays. C’est une option aujourd’hui explorée par les États-Unis. Mais certains rapprochements restent très difficiles. Restait alors le passage à l’action individuelle. Chaque pays, avec ses moyens, élabore des plans de réductions des émissions. Ça avance, mais le mouvement n’est pas assez fort pour tirer l’ensemble du monde vers un accord.

Peut-on imaginer que la situation se débloque d’ici Copenhague ?

Il y a eu des changements récents. Avec Obama, les États-Unis ont renoncé à deux arguments bloquants : l’un consistait à dire que le changement climatique n’existait pas, le second qu’agir pouvait menacer l’économie américaine. Reste un dernier verrou qui n’est toujours pas levé : les États-Unis – gendarmes du monde – refusent toujours de signer un accord de l’ONU avec un mécanisme de sanctions. Je ne crois pas qu’il y aura un accord à Copenhague. Pour des négociations de cette complexité, il faut un minimum de confiance. Or, celle-ci est au niveau zéro. Chacun met des phrases côte à côte dans un texte où tout devient contradictoire. Du coup, le texte de négociations fait 400 pages alors que le traité final doit en faire 30 ! Il y a déjà eu 40 jours de négociations. Et nous n’avons pas fait sauter un seul point de désaccord. Il reste trois semaines de négociation avant le sommet de Copenhague, deux semaines à Bangkok et une semaine à Barcelone. Mais nous ne réglerons pas ces problèmes en quelques semaines.

Quelle sera alors l’issue de Copenhague ?

Trois options semblent se profiler a priori. On peut arriver à un désaccord négatif. En clair, on annule la négociation et on reprend en juin 2010. La deuxième option : un désaccord constructif. Là, chaque pays s’engage à adopter un programme de passage à l’action volontaire pour débloquer le jeu et construire la confiance avec les autres partenaires. Reste la possibilité d’un accord Lire la suite

La négociation sur le climat s’est embourbée à Bonn

lemonde.fr, Hervé Kempf, le 15 août 2009

La négociation sur le climat s’est embourbée à Bonn

Ce n’est pas un échec, mais… » Le diplomate cherche ses mots. Il ne les trouve pas. La semaine de négociations qui s’est achevée à Bonn vendredi 14 août, dans le cadre de la Convention de l’ONU sur le changement climatique, n’a pas avancé d’un pouce sur le chemin de Copenhague. Il reste moins de trois mois avant le rendez-vous, censé mettre au point un traité remplaçant le protocole de Kyoto. Mais la centaine d’Etats présents à Bonn n’a pas progressé sur le texte en négociation : long en début de semaine de près de 200 pages, redondantes et boursouflées, il ressort de la réunion tout aussi indigeste.

L’atmosphère est à l’acrimonie, voire à la méfiance, les pays du Sud reprochant aux pays développés de ne pas faire suffisamment d’efforts. Il est vrai qu’au début de la conférence, on apprenait que la Nouvelle-Zélande se fixait des objectifs de réduction d’émissions pour 2020 de 10 % à 20 % par rapport à 1990, alors que 25 % à 40 % est considéré comme nécessaire pour les pays riches.

De plus, le Parlement australien a rejeté jeudi un projet de loi créant un marché des émissions. Pour enfoncer le clou, le secrétariat de la Convention (UNFCCC) a publié mardi un document montrant que les engagements de réduction par les pays développés n’étaient en moyenne pour 2020 que de 15 % à 21 % – compte non tenu des Etats-Unis qui, eux, n’envisagent pas de réduction en 2020 par rapport à 1990.

Ceci a conduit l’ambassadeur de Chine, Yu Qingtai, à déclarer à l’agence Reuters : « Il y a eu un sentiment général de mécontentement quant au niveau d’efforts des pays développés. Encore plus préoccupant, la persistance et même le renforcement de la tendance à essayer de faire porter la charge (des efforts) sur les pays en développement ».

MAGIE OBAMA ÉPUISÉE

Le clivage Nord-Sud est donc plus vivace que jamais. Et le sentiment que la magie Obama a épuisé ses effets ne contribue pas à l’optimisme : si son projet de loi sur le climat a passé l’épreuve de la Chambre des représentants, quoique notablement affaibli, l’étape du Sénat sera plus difficile.

Aux Etats-Unis, les lobbies rassemblent en effet leurs forces : selon le Centre for Public Integrity, plus de 1 100 groupes (ONG patronales et entreprises) ont dépêché leurs lobbyistes pour influencer les sénateurs. Résultat, Lire la suite

Quand M. Allègre invente « l’écologie productive », la planète pleure

lespetitspoissonsrouges.org, Corinne Morel Darleux, le 17 juillet 2009

Quand M. Allègre invente « l’écologie productive », la planète pleure

Dans une tribune publiée ce jour dans Libération, M. Allègre poursuit son entreprise de sape. Avec des positions pour le moins partielles et partiales…

Mal informé, l’ancien Ministre ? Aidons-le un peu.

Quand il mentionne le Club de Rome, le concept de décroissance et la notion de frugalité (pour les taxer d’écologie « dénonciatrice et punitive »), on mesure bien l’étendue de son cadre de référence politique. Le plus loin qu’il daigne aller sur le terrain de la radicalité, c’est Nicolas Hulot et les Verts, ces dangereux extrémistes… Visiblement M. Allègre n’a jamais entendu parler des objecteurs de croissance ni de la sobriété joyeuse… Chiche, on l’abonne à la Décroissance ?

Quand il évoque le nucléaire, c’est pour nous annoncer que la 4e génération multipliera les réserves d’uranium par 100 (il doit vouloir dire le temps d’épuisement des réserves, mais passons) et détruira les déchets à vie longue. Petit décryptage d’utilité publique : sous l’appellation de « 4e génération », c’est en fait le retour en fanfare du projet Superphénix, pourtant fermé en 1997 sous la pression de l’opinion publique (aka nous, les rétrogrades). Et ce, après avoir englouti 10 milliards d’euros ! Un réacteur fonctionnant au sodium, hautement inflammable au contact de l’air et de l’eau, une centrale toujours en cours de démantèlement et à hauts risques… La seule chose certaine dans ce type de projet, c’est sa capacité à engloutir plusieurs milliards d’euros, sans garantie de résultats. Autant d’argent public qui ne sera pas affecté aux nécessaires programmes de maîtrise de l’énergie ou de développement des renouvelables… On l’inscrit à Sortir du Nucléaire ?

Quand il dénonce les méfaits de l’agriculture chimique, on se prend à espérer à un salutaire retour à la réalité. Raté. C’est pour mieux nous livrer sa solution miracle : les plantes génétiquement modifiés (PGM) ! On se pince. Et si on suggérait à Sarkozy, qui voulait en faire son Ministre, de l’inviter lors de son prochain déplacement éclair dans les pays du Sud ? Pourquoi pas en Inde, tiens, où les paysans sont acculés à la ruine par Monsanto, ou en Afrique du Sud où 82 000 hectares de maïs génétiquement modifiés se sont avérés stériles ? Mais fi de la souveraineté alimentaire ! Pour M. Allègre, l’avenir de l’agriculture doit être envisagé à l’aune du droit des agriculteurs (du Nord, sans doute) à « être compétitifs sur un marché désormais international de plus en plus sévère ». Allez, on l’abonne à une AMAP ?

Enfin, la coupe ne saurait être pleine sans cette bonne tarte à la crème de la foi scientiste volant au secours du climat. Kyoto est un fiasco, Copenhague ne sera pas mieux ? Pourquoi pas… Une seule solution : l’innovation ? Pourquoi pas… Mais pas n’importe laquelle, attention, car après quelques considérations floues sur les renouvelables, on sent bien que l’avenir de l’ « écologie dynamique », celle qui crée des emplois et relance la compétitivité, s’appelle pour M. Allègre : capture et stockage du CO2 ou encore voitures électriques (voilà qui assurerait la croissance de l’industrie nucléaire, au moins ce monsieur est cohérent). Dites, on lui offre un vélo ?

Pour Allègre, l’écologie « non productive » signerait l’arrêt du progrès. Lui appelle de ses voeux une « société de liberté, de libre entreprise et de progrès constant », enfin, une « vision Lire la suite

Claude Allègre : L’écologie non productive, c’est quoi ?

liberation.fr, Claude Allègre, ancien ministre, le 17 juillet 2009

L’écologie non productive, c’est quoi ?

Présentant la fondation que je suis entrain de créer avec pour titre Ecologie productive, un journaliste s’est interrogé. Qu’est ce que l’écologie non-productive ? Il m’incombait donc d’éclairer sa lanterne.

L’écologie productive est la démarche qui consiste à résoudre les problèmes écologiques en créant de nouveaux emplois et de nouvelles richesses. C’est ce que l’on appelle parfois la croissance verte, concept que j’ai contribué à définir et à développer depuis vingt ans (dans mes livres Economiser la planète, Fayard, 1990 et Ecologie des villes, écologie des champs, Fayard, 1993). Cette démarche s’oppose radicalement à la vision, hélas très répandue, qui a vu le jour dans les années 1970 avec le fameux rapport du Club de Rome «Halte à la croissance» et qui s’est prolongée plus récemment avec les concepts de décroissance et de frugalité prospective, qui constituent la base du livre de Nicolas Hulot le Pacte écologique aussi bien que le programme des Verts.

A une écologie dénonciatrice et punitive, qui ne voit l’écologie que comme l’annonce de catastrophes, la multiplication de taxes, des interdictions diverses et, l’arrêt du progrès, («le progrès pose problème», écrit Hulot), nous souhaitons substituer une écologie de la création, de l’invention, du dépassement, de la réparation qui débouche sur la croissance économique en même temps que l’établissement d’une certaine harmonie entre l’homme et la nature mais dans laquelle l’homme n’est jamais sacrifié aux exigences écologiques.

Prenons trois exemples pour illustrer cette démarche. L’énergie nucléaire est à l’évidence une source d’énergie essentielle à notre développement futur et l’on ne dénoncera jamais assez les dommages créés à l’Europe par les verts allemands en interdisant à ce pays cette source d’énergie ! Mais peut-on, d’un autre côté, ignorer qu’avec la technologie actuelle nous produisons des déchets potentiellement dangereux et que les réserves d’uranium ne dépassent pas un siècle ? La solution ce n’est pas l’abandon du nucléaire, c’est de développer la technologie dite de «quatrième génération» qui utilisera 97 % de l’uranium multipliant les réserves par 100 et qui détruira les déchets à vie longue rendant cette filière plus sûre.

Second exemple, les pesticides, insecticides et engrais. Il est exact que le développement excessif de la «chimie agricole» a conduit à créer des problèmes de pollution alimentaire pour les humains, les animaux domestiques mais aussi les animaux sauvages. La décroissance des populations d’oiseaux, des rivières trouve sans aucun doute sa source dans la pollution. Faire semblant de l’ignorer n’est pas responsable pas plus qu’accuser les agriculteurs et leur interdire les moyens de continuer a être compétitifs sur un marché désormais international de plus en plus sévère. La solution, c’est de développer les plantes génétiquement modifiées qui permettront d’éviter les pesticides, les insecticides, en partie les engrais et qui permettront de minimiser les besoins en eaux ou les contraintes de salinité. L’avenir de l’agriculture est là !

Troisième exemple, le contrôle du gaz carbonique. Laissons de côté la question des prévisions climatiques car elle sera réglée par les faits d’observations à condition de ne pas les masquer (pourquoi cache-t-on ces jours-ci le fait que la banquise arctique Lire la suite

La ville… avec quelques degrés de plus

novethic.fr, Béatrice Héraud, le 2 juillet 2009

La ville…avec quelques degrés de plus

A la fin du 21ème siècle, les températures augmenteront de 2 à 5°C. Pour Paris, cela signifie un climat équivalent à celui actuellement en vigueur dans le sud de l’Espagne. Or, comme l’ont montré les épisodes de canicules, particulièrement en 2003, nos villes ne sont pas adaptées à ces vagues de chaleur. Comment vivra-t-on dans la ville de demain ?

4°C. C’est ce que pourrait gagner la ville de Paris à la fin de ce siècle selon le scénario du Hadley center. Quelques petits degrés qui transformeraient le climat de la capitale française en celui d’une ville andalouse, telle que celle de Badajoz, près de Cordoue, aujourd’hui « caractérisée par des étés brûlants et arides ». Or, Paris, comme les villes françaises, n’est absolument pas adaptée à de telles températures. La canicule de 2003 et ses 15 000 victimes nous l’ont largement prouvé. Et dans des périodes aussi extrêmes, les villes sont encore plus vulnérables : « à l’époque, les nuits parisiennes affichaient 9°C de plus que celles des communes de la petite couronne », fait remarquer Denis Baupin, adjoint au maire chargé de l’environnement.

Pourtant, aujourd’hui, peu de villes prennent en compte cette donnée, même dans leurs plans climat énergie, souligne Antoine Charlot, responsable « territoires durables » du Comité 21 : « pour répondre à cet enjeu, il faut absolument articuler les plans climats avec les plans d’urbanisme, en intégrant une forte densité urbaine tout en maintenant une qualité de vie notamment. » Car celles-ci vont en effet devoir gérer des objectifs parfois contradictoires comme la baisse des émissions de gaz à effet de serre et le confort de vie au sein de la ville. Pour l’urbaniste Patrice Denoyer de Segonzac, qui a travaillé sur la ville face au changement climatique en 2040, cela pourrait même être source de vives tensions. «  Alors qu’on annonce le réchauffement climatique depuis des années, rien n’a été anticipé. Or, les changements urbains se préparent 30 ans à l’avance », explique-t-il. Résultat : « il faut s’attendre à une phase extrêmement compliquée d’ici à 2020 avant que la ville ne puisse totalement se réinventer » Les urbanistes vont ainsi devoir jouer les équilibristes. « En réponse à l’élévation des températures estivales on pourrait créer plus d’espaces verts au cœur des villes, ainsi que des plans d’eau mais on ferait alors diminuer la densité de l’habitat, créant ainsi des villes plus étendues qui imposent des temps de transport plus long donc des consommation de carburant plus importante avec des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre », soulignent ainsi Sébastian Kopf, Stéphane Hallegatte et Minh Ha-Duong, auteurs d’une note sur l’évolution climatique des villes européennes pour le Cired.

Une ville sous tension

La ville post Kyoto s’oriente toutefois davantage sur une très forte densité. Concrètement, Patrice Dunoyer de Segonzac prévoit peu de modification en centre-ville, où le patrimoine urbain est déjà dense et de qualité, mais les franges des centres, elles, devraient continuer à se densifier. Un peu sur le modèle de La Défense, « un exemple convaincant qui réussit à densifier un secteur déjà très bien équipé », estime l’urbaniste. Mais c’est surtout la périphérie qui fera les plus grands frais de cette nouvelle donne. « L’étalement urbain a certainement atteint ses limites : Lire la suite

Contribution de TACA à la conférence des experts de Michel Rocard du 2-3 juillet 2009

TACA, Communiqué, le 5 juillet 2009

CONTRIBUTION DE TACA à la conférence des experts de Michel Rocard du 2-3 juillet 2009

L’association TACA (TAxe CArbone) a pour objectif de mobiliser les citoyens contre le changement climatique et de promouvoir la mise en place d’un signal-prix.
Points qui nous paraissent importants pour que la CCE soit à la fois efficace et bien acceptée :

1. Envoyer un signal-prix fort, mais progressif.

Son niveau doit être basé sur le pouvoir d’incitation/dissuasion plutôt que sur une valeur de marché ou une valeur « tutélaire » arbitraire.

Remarque 1 : la TIPP actuelle sur le supercarburant est de 251 euros la tonne de CO2 (valeur de départ prévue de la CCE : 32 euros…). Comme le rappelle Michel Rocard, ce niveau de taxe a permis d’avoir en Europe des voitures beaucoup plus sobres qu’aux USA.

Remarque 2 : 32 €/tonne CO2, ce n’est que 20 $/baril. Les français ont supporté avec un certain fatalisme en 2007-2008 une envolée des cours du pétrole de l’ordre de 80 $/baril.

2. Redistribuer une part importante de la CCE aux ménages, sur une base égalitaire, au moins au démarrage.

Sans signal fort, pas de réduction notable des GES.

Pour qu’un signal prix fort soit accepté et ne pénalise pas le pouvoir d’achat des personnes aux faibles revenus, nous pensons qu’il faut redistribuer aux ménages une part importante des recettes de la CCE, au minimum la somme à laquelle ils auront contribué, voire plus.

La part redistribuée doit être importante au début, pour laisser le temps aux ménages de s’adapter à la nouvelle donne, pour ensuite diminuer en valeur relative.

Nous attirons l’attention sur le fait qu’une redistribution d’une partie de la CCE aux entreprises, comme cela est prévu dans le projet de la FNH, va atténuer ou neutraliser le signal prix sur un certain nombre de  produits et services. Ne vaut-il pas mieux laisser les entreprises ajuster leurs  prix et les ménages arbitrer entre une orientation différente de leurs achats et le paiement de la CCE au travers du prix payé ?

3. Créer un fonds spécial permettant d’aider les pays en développement, de financer de la R&D, etc.

Ce fonds pourrait être financé en réintégrant l’allocation universelle dans les revenus imposables, ce qui présenterait également l’avantage Lire la suite

ONG vs Borloo : à chacun son traité idéal sur le climat

planette-terra.fr, juin 2009, Louise Allavoine

ONG vs Borloo : à chacun son traité idéal sur le climat

A chacun son traité idéal de Copenhague. Après celui présenté par les experts climatiques de plusieurs ONG début juin, Paris dégaine le sien. Comparaison.

A ma droite, un pavé de 160 pages rédigé par les experts climatiques de plusieurs ONG dont le WWF et Greenpeace. A ma gauche, un mémorandum de 13 pages, proposé par la France au Conseil des ministres de l’environnement qui se tenait à Luxembourg le 25 juin dernier. Pas de conclusion hâtive, longueur ne rime pas systématiquement avec qualité. Jugeons plutôt du contenu. Les deux textes partagent un même objectif : éviter une hausse des températures supérieure à deux degrés, limite au delà de laquelle les conséquences du réchauffement seraient fortement accentuées estiment les scientifiques. Mais question moyens, on diverge.

Le texte des ONG appelle à des objectifs contraignants de réduction des émissions des pays développés d’au moins 40% d’ici à 2020 par rapport à 1990. Paris propose une fourchette de 25 à 40%, avec une cible souhaitable de 30%. Vaillamment, la France réaffirme la nécessité que « le Canada et les États-Unis acceptent des engagements par rapport à 1990 aussi élevés que ceux de l’UE ». Pour mémoire, le Congrès américain a voté, vendredi 26 juin, le plan climat de Barack Obama qui leur donne pour objectif de réduire leurs émissions de 17% en 2020 par rapport à 2005. Et pour les ONG, c’est là que le bât blesse. « En s’abritant derrière l’injonction faite aux États-Unis et au Canada de renforcer leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, la France opère un recul net sur la question forestière » a dégainé Greenpeace dans un communiqué publié en réaction au mémorandum de la France.

Paris appelle, en effet, à un recours rapide aux marchés du carbone pour financer la lutte contre la déforestation plutôt qu’un système visant à réduire de moitié au moins la déforestation tropicale d’ici à 2020. Et cela « contredit clairement la position exprimée par l’Union européenne sur la scène internationale et les conclusions du Conseil Environnement de décembre 2008 négociées par Jean-Louis Borloo à la fin de la présidence française du Conseil européen » regrette l’ONG. Deuxième point d’achoppement : Paris reste vague sur le sujet sensible de la solidarité financière entre pays riche et pays en développement et ne propose aucun mécanisme de financement. Or cette question « forme le nœud de la négociation » souligne Greenpeace. Rien non plus sur Lire la suite

Urgence climatique : les associations mettent en place le Collectif Gironde-Copenhague 09

Collectif Gironde-Copenhague 09, Communiqué de presse, la 26 juin 2009

Urgence climatique : les associations mettent en place le Collectif Gironde-Copenhague 09

Au mois de décembre se tiendra à Copenhague le Sommet de l’ONU sur le climat. Les dirigeants de la planète devront surmonter leurs divergences d’intérêts de court terme pour se rassembler autour d’un projet politique mondial et donner une suite au protocole de Kyoto à la hauteur des enjeux considérables que nous allons devoir tous ensemble affronter dans les décennies à venir.

Le résultat de cette conférence dessinera l’avenir de l’humanité. C’est le constat sans appel des 2.500 climatologues du GIEC. Cela implique une rupture avec le modèle de développement hérité d’un passé révolu. Les pays industrialisés, dont la France, doivent s’engager collectivement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici à 2020 par rapport à 1990.

Les pays en développement doivent, eux aussi, mettre en place les politiques industrielles, énergétiques et agricoles qui limiteront la croissance de leurs émissions avant de les réduire, sans compromettre leur légitime aspiration au développement économique et social.

L’accord de Copenhague devra permettre à ces pays d’évoluer vers des modèles sobres en carbone. Pour nombre d’entre eux, en particulier les plus vulnérables, ces actions ne pourront se faire sans le soutien financier et technique des pays industrialisés.

Notre avenir commun dépendra des choix politiques qui seront faits.

Associations de protection de l’environnement, des droits humains, de l’action humanitaire, d’éducation populaire, culturelle… conscients des responsabilités qui sont les nôtres, nous avons décidé pour la première fois de parler d’une seule voix pour exprimer publiquement notre préoccupation et appeler le Gouvernement Français à agir avec ambition et détermination lors de la Conférence de Copenhague.

D’ores et déjà, nous invitons les citoyens girondins à signer sur le site www.copenhague-2009.com l’appel  » L’ultimatum climatique » adressé à Monsieur Nicolas Sarkozy en qualité de Président de la République Française. A compter de septembre nous organiserons régulièrement en Gironde des actions de mobilisation autour de cet enjeu.

Premières associations à rejoindre le Collectif : Lire la suite

Climat : la France veut ranimer l’ambition européenne

lemonde.fr, Laurence Caramel et Philippe Ricard, le 25 juin 2009

Climat : la France veut ranimer l’ambition européenne

Nicolas Sarkozy tente, en France, de surfer sur la vague du succès des listes d’Europe Ecologie, lors des élections européennes du 7 juin. Au niveau européen, une réunion des ministres de l’environnement des Vingt-Sept, jeudi 25 juin à Luxembourg, donne à Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie conforté lors du dernier remaniement, une nouvelle occasion d’afficher les ambitions françaises en vue de la prochaine négociation climatique : le sommet de Copenhague (Danemark), en décembre, où la communauté internationale s’est donnée rendez-vous pour s’entendre sur les efforts à fournir, à partir de 2012, pour lutter contre le changement climatique.

Un mémorandum de 13 pages et 60 articles a été rédigé par Paris. C’est l’accord idéal sur le climat vu par la France – les grandes lignes d’un accord post-Kyoto. Ce texte est soumis « pour discussion », jeudi au Conseil des ministres de l’environnement.

Les tractations avec les Etats-Unis et les pays émergents étant au point mort, au risque de décourager les Européens, Paris veut préserver l’acquis du paquet climat-énergie, adopté de haute lutte en décembre 2008. Les Vingt-Sept sont convenus alors de réduire de 20 % leurs émissions de gaz à effet de serre, de consommer 20 % de renouvelables et d’économiser 20 % d’énergie d’ici à 2020.

Paris estime que le débat ne doit pas s’enliser dans des bagarres techniques entre experts mais s’élever au niveau politique. « En dernier ressort, ce sont les chefs d’Etat qui décideront. Il faut leur proposer une vision claire de l’action à mener. C’est le sens de ce texte qui a vocation à être amendé. Nous attendons les commentaires« , explique Brice Lalonde, l’ambassadeur pour le climat, sans cacher l’espoir de voir l’initiative servir de base à un futur compromis.

Le mémorandum s’appuie pour l’essentiel sur les positions partagées par les Vingt-sept, mais il introduit aussi des idées spécifiques à la France, comme le plan d’électrification de l’Afrique, sur lequel elle n’a, jusqu’à présent, pas réussi à entraîner ses partenaires. Le texte fixe des objectifs et une méthode en s’appuyant sur les recommandations du groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC).

RÉDUCTION DE 30 % DES ÉMISSIONS DE CO2

Pour limiter la hausse des températures à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, les pays développés devront réduire de 25 % à 40 % les émissions de CO2 d’ici à 2020 par rapport à 1990, avec une cible souhaitable de 30 %.

La France réaffirme qu' »il est nécessaire que le Canada et les Etats-Unis acceptent des engagements par rapport à 1990 aussi élevés que ceux de l’Union européenne ». Les pays en développement – à l’exception des pays les moins avancés (PMA) – devront eux aussi s’engager sur des objectifs chiffrés et contraignants : « entre 15 % et 30 % de réduction de leurs émissions par rapport à la tendance d’ici à 2020 ».

Mais tous devront adopter des Lire la suite

Remaniement : Borloo, toujours plus super ministre

developpementdurablele journal.com, Jacques Cortie, le 25 juin 2009

Remaniement : Borloo, toujours plus super ministre

La nouvelle équipe Fillon, dévoilée hier par le secrétaire général de l’Elysée fait la part belle au ministère de Jean-Louis Borloo qui voit ses prérogatives accrues et son champ d’action élargi. Flanqué de quatre secrétaires d’état, il devient, notamment, le négociateur en chef pour la France dans la perspective du sommet de Copenhague sur le climat en décembre.

L’appellation devra changer. L’on avait à peine commencé à intégrer le sigle Meeddat que l’aménagement du territoire quitte les dossiers du cabinet Borloo et la fin de l’intitulé de son ministère. Le territoire et son aménagement passe sous la coupe d’un nouveau venu, Michel Mercier, dont le portefeuille ministériel concerne aussi l’Espace rural. Hormis ce problème sémantique Jean-Louis Borloo a tout pour être satisfait. Il reste ministre d’Etat et se retrouve aux commandes d’un super ministère dont la dénomination montre l’importance des thèmes qui lui sont confiés : ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat.

Borloo, super promu

Conséquence, avouée ou pas, de la percée écologiste aux dernières élections européennes, Jean-Louis Borloo, que l’on disait lassé de la bataille durable et des enjeux écologiques, se retrouve en fait en porte-drapeau de la volonté gouvernementale d’agir sur le front de la planète. Selon ses premières déclarations cela lui convient et lui redonne même un regain notable d’énergie. Ses nouvelles attributions étant justifiées selon lui par « la course contre la montre du défi écologique ». Preuves du nouveau statut de l’ancien député-maire de Valenciennes les apparitions des intitulés « mer », «  technologies vertes » et « négociations sur le climat  ». Le premier intitulé valide ses efforts avec le Grenelle de la Mer. Les deux suivants des enjeux importants. Les technologies vertes peuvent constituer, pour le Président de la République, la possibilité d’un point de croissance dans un contexte de récession. Il s’agit donc d’un dossier où des résultats seront attendus très vite. Les négociations sur le climat, enfin, sont l’élément qui confortent la nouvelle épaisseur du statut de Borloo dans le panorama. Voilà le ministre d’Etat mandaté pour mener, au nom de la France, des négociations importantes et très suivies par l’opinion publique. Dès août à Bonn, puis en septembre à Bangkok, à Barcelone en novembre et finalement à Copenhague en décembre Jean-Louis Borloo sera l’un des acteurs essentiels du devenir de la planète. D’autant que, hier, Nicolas Sarkozy a affirmé à Rajendra Kumar Pachauri, président du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec), que le « défi » à relever était de parvenir à « un accord mondial » sur ce sujet. Voilà Borloo prévenu.

Une équipe élargie

Pour mener à bien ses multiples tâches, le ministre se voit adjoindre quatre secrétaires d’état. Lire la suite

A 6 mois de Copenhague, le CAS publie conjointement trois Notes de Veille sur les positions de pays participants

strategie.gouv.fr, Communiqué, le 17 juin 2009

A quelques jours de la réunion de Mexico et à six mois de la Conférence de Copenhague, le Centre d’analyse stratégique publie conjointement trois Notes de Veille sur les positions de certains pays participants : les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, l’OPEP, le Canada, le Brésil…

Les Notes de Veille 2009 n°139, 140 et 141 du Centre d’analyse stratégique viennent de paraître. Vous pouvez les consulter et les télécharger à l’adresse suivante : http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1002

Note de Veille n° 139 (Juin 2009)

Analyse : Les États-Unis dans le processus de Copenhague : la tentation du leadership

Premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre (GES) en termes d’émissions par habitant, les États-Unis doivent composer avec un mode de vie gourmand en énergie. Le changement d’équipe à Washington, précédé de nombreuses initiatives régionales, a créé un effet d’attente vis-à-vis de la politique climatique nationale comme du processus international de négociations. Barack Obama a exprimé sa volonté d’aboutir à un accord mondial de lutte contre le changement climatique et d’infléchir la trajectoire américaine d’émissions de GES. Cette nouvelle doctrine a depuis été relayée par la Chambre des Représentants : la proposition de loi votée le 22 mai par la Commission de l’énergie et du commerce envisage par rapport à 2005 une baisse de – 20 % des émissions (soit une diminution de – 6 % par rapport à 1990) et une réduction de – 83 % en 2050, des objectifs atteints par le biais d’un futur marché carbone national. L’attitude du Sénat sera cependant déterminante dans la mise en ouvre de la politique américaine de lutte contre le changement climatique. L’adoption du traité international qui pourrait se concrétiser en décembre 2009 reste également incertaine, puisqu’elle requiert l’aval des deux tiers de la Chambre Haute. Les efforts d’atténuation sur lesquels les États-Unis accepteront de s’engager dans un accord mondial et les transferts financiers qu’ils proposeront aux pays les plus vulnérables au changement climatique conditionnent en grande partie la participation de la Chine, et l’issue des négociations.

État des lieux : un modèle énergétique qui doit être réorienté

La relance de la politique environnementale américaine

Le nouvel engagement américain dans la coopération internationale

Note de Veille n° 140 (Juin 2009)

Analyse : La Chine dans le processus de Copenhague : la difficile inclusion d’un grand émergent

L’accord sur la lutte contre le changement climatique qui pourrait être obtenu lors de la Conférence de Copenhague en fin d’année ne pourra être jugé positif s’il n’est signé par les États-Unis et par la Chine, devenue le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre (GES) en 2007. À leur rythme d’évolution actuel, les émissions chinoises, qui représentent aujourd’hui un quart de celles de la planète, pourraient Lire la suite

Sauvegarde du climat : c’est maintenant ou jamais

sudouest.com, Jean Sireyjol, président de l’association TACA (1), tribune libre, le 15 Juin 2009

La surprise écologique des élections européennes va-t-elle enfin mettre en marche les partis politiques et les gouvernements pour s’occuper réellement de la sauvegarde du climat ?

Depuis plusieurs années, la réalité du réchauffement climatique a été clairement analysée et expliquée par les experts du Giec (Groupe intergouvernemental d’experts du climat). Leurs dernières mesures communiquées en mars 2009 montrent que nous sommes dans le pire des scénarios avec une accélération du réchauffement qui, par exemple, entraînerait une augmentation du niveau de la mer comprise entre 1 à 2 mètres d’ici à 2100 (contrairement aux 30 à 60 centimètres précédemment prévus).

Sachons lire entre les lignes : cette façon qu’a le Giec d’avoir l’air de repousser les échéances à 100 ans et qui nous rassure tous, n’est pour lui qu’une prudence de scientifique. Disons 15 centimètres tous les dix ans et allons voir sous le pont de pierre à Bordeaux si nous pourrons nous y promener avec le chien en 2050 !

Face à cette menace, il y a pourtant des solutions, mais c’est tout de suite !

Pour éviter que la couverture qui réchauffe notre planète ne s’épaississe toujours plus, il suffit de diviser par 2 nos émissions de gaz à effet de serre avant 2050 au niveau mondial ! Ce n’est pas la mer à boire !

Pourquoi reculons-nous l’échéance alors que nous n’aurons jamais assez de dollars ou d’euros pour réparer les dégâts sur le climat ? C’est maintenant ou jamais !

Les émissions de gaz à effet de serre, et de gaz carbonique en particulier, sont directement liées au mode de vie de chaque être humain. Dis-moi combien de kilomètres tu fais par an en avion et aussi en voiture, combien tu dépenses pour chauffer ton logement et éventuellement tes résidences secondaires, combien de kilos de viande rouge tu ingurgites, quel est ton budget de biens de consommation, et je te dirai combien de carbone tu émets par an (voir site Web Bilan carbone personnel, validé par l’Ademe).

En moyenne par habitant, les pays riches comme la France émettent de 2 à 4 fois plus que la moyenne mondiale, et 10 à 20 fois plus que les pays du tiers-monde.

C’est pourquoi cette réduction d’émissions au niveau mondial concerne tout d’abord les pays riches ; c’est bien ce qu’a déclaré Jean-Louis Borloo en décembre 2008 : « La réduction des émissions de gaz à effet de serre, c’est notre problème et notre responsabilité de pays développé, on n’a pas besoin d’attendre les autres. » Lueur d’espoir, Barack Obama vient de tenir des propos analogues ce 5 juin en Allemagne

Pour nous Français, l’objectif de réduction est Lire la suite

Bonn, pas d’avancée dans les négociations climat, la faute aux Etats-Unis ?

actualites-news-environnement.com, Jean-Charles Batenbaum, le14 juin 2009

Bonn, pas d’avancée dans les négociations climat, la faute aux Etats-Unis ? 

Bonn, pas d’avancée dans les négociations climat, la faute aux Etats-Unis ? Selon Greenpeace et Les Amis de la Terre, les Etats-Unis et l’administration Obama bloquent les négociations sur le climat, mauvais présage pour Copenhague ?

A Bonn, toujours aucune avancée dans les « négociations climat » Greenpeace en appelle à un sursaut lors du sommet des chefs d’Etat de l’UE. Au jour de la clôture des négociations des Nations Unies sur le climat à Bonn, qui n’ont abouti à aucun résultat significatif dans la préparation à un accord fort pour Copenhague, Greenpeace appelle les leaders qui se retrouveront lors du G8 dans 4 semaines à prendre leurs responsabilités.

Pour Karine Gavand, chargée de campagne climat pour Greenpeace France, « il est clair qu’un certain nombre de pays n’a absolument aucune intention de sauver la planète des impacts dévastateurs du dérèglement climatique. Les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon et le Canada agissent comme s’il n’y avait pas de crise climatique, et placent leurs propres intérêts avant l’urgence climatique ».

Pour l’heure, la moyenne des objectifs fixés par les pays industrialisés se situe entre seulement entre -8 et -15% de réduction de leurs émissions par rapport aux niveaux de 1990. Hier le Japon a confirmé qu’il va seulement réduire de 8% ses émissions ; la Nouvelle-Zélande n’a encore pris aucun engagement ; les émissions du Canada vont très probablement augmenter ; l’Australie se refuse à agir si les autres ne le font pas ; et les Etats-Unis se placent derrière la majorité d’entre eux avec une réduction d’au maximum 4% de leurs émissions.

Pour se donner une seule chance de rester en deçà d’une augmentation de 2°C des températures, ces pays doivent s’engager à une réduction globale de leurs émissions de 40% d’ici à 2020, avant  de les réduire à zéro d’ici à 2050. En l’état des choses, leurs objectifs nous conduiraient à une augmentation de 3°C, ou plus, avec un impact dévastateur pour le climat.

Alors que l’Union européenne pourrait jouer un rôle de leader, les ministres des finances européens ont montré cette semaine qu’eux non plus n’ont aucune intention de tendre la main aux pays les plus vulnérables face aux changements climatiques. Ils ont refusé une fois de plus de proposer des financements pour les aider à s’adapter au dérèglement du climat, à stopper la déforestation et à s’orienter vers une économie sobre en carbone.

 « L’Europe doit faire un choix – va t’elle continuer à rester sur la ligne de touche et regarder les autres pays industrialisés ruiner nos espoirs d’un bon traité sur le climat ou va-t-elle se battre pour obtenir un vrai résultat ? », s’interrogeait Karine Gavand. « On ose espérer Lire la suite

Climat : les ONG présentent leur Traité «idéal» de Copenhague

journaldelenvironnement.net, Sabine Casalonga, le 10 juin 2009

Climat : les ONG présentent leur Traité «idéal» de Copenhague

Alors que les négociations internationales sont en cours à Bonn en Allemagne, plusieurs ONG dont Greenpeace et WWF (1) ont présenté le 8 juin leurs propositions pour un accord ambitieux sur le climat à Copenhague en décembre 2009.

Intitulé «Traité de Copenhague sur le climat», ce rapport de 160 pages, écrit par une cinquantaine d’experts de 20 pays, voudrait servir de référence aux négociateurs des 192 Etats. Il s’agit d’un «texte légal complet, couvrant l’ensemble des éléments nécessaires pour fournir au monde un accord équitable et ambitieux, permettant de maintenir les impacts du dérèglement climatique en deçà des niveaux de risque inacceptables [une augmentation globale des températures en deçà de 2°C]», précisent les ONG.

Le rapport propose un plafond mondial des émissions. Ce budget carbone annuel ne devrait pas dépasser 36,1 gigatonnes (Gt) de CO2 équivalent d’ici 2020, ramenant les émissions à leur niveau de 1990, et devrait être réduit à 7,2 Gt en 2050, soit une baisse de 80%. Un cadre d’action pour l’adaptation au changement climatique, «incluant le soutien financier, un mécanisme d’assurance et l’indemnisation des pays les plus vulnérables» est également recommandé.
Le «Traité» prévoit en outre la création d’une nouvelle institution -le Comité climat de Copenhague- «pour gérer les processus de réduction des émissions, l’adaptation et la protection des forêts dans le cadre du nouveau traité mondial». Est également proposé «l’enregistrement des plans d’action à long terme pour les pays industrialisés (Plans d’action zéro carbone) et pour les pays en développement (Plans d’action sobres en carbone)», ainsi que «des engagements contraignants pour les pays nouvellement industrialisés comme Singapour, la Corée du Sud et l’Arabie Saoudite».

Le rapport appelle à un «accord légalement contraignant» incluant un «Protocole de Kyoto actualisé pour Lire la suite

L’Ultimatum climatique lancé aux politiques

planete-terra.fr, Karine Le Loët, juin 2009

L’Ultimatum climatique lancé aux politiques

Onze organisations ont lancé hier à Paris l’Ultimatum climatique. Une pétition en forme de réquisitoire destinée à faire pression sur la sphère politique avant la conférence de Copenhague.

A 200 jours de la conférence de Copenhague qui doit décider de l’avenir de la planète, ils ont lancé l’Ultimatum pour le climat. Eux, ce sont les représentants de onze organisations venus de toute la sphère caritative : spécialistes de la protection de l’environnement, des droits humains et de l’action humanitaire… Ainsi, à la conférence de presse organisée le lundi 25 mai, se côtoyaient pêle-mêle des responsables d’Oxfam, de Greenpeace, de WWF, d’Action contre la Faim ou encore du Secours Catholique. Une mobilisation transversale dictée par une raison simple : « Cet ultimatum, ce n’est pas seulement une histoire d’environnement, ça s’adresse à tous les amoureux du genre humain« , a déclaré, Serge Orru, directeur général de WWF-France. « Nous sommes tous concernés par le climat, a ajouté Luc Lamprière, directeur général d’Oxfam France. Les efforts que nous menons depuis plusieurs années pour lutter contre la pauvreté risquent d’être effacés par la dégradation du climat. »

Aussi la pétition appelle-t-elle les pays industrialisés à se fixer des objectifs forts : réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2020 ou encore renforcer le soutien financier aux pays du Sud pour les aider à évoluer vers des modèles sobres en carbone. 100 milliards d’euros seraient nécessaires à la réalisation de tels objectifs. Une « broutille » équivalente à seulement 10% des dépenses militaires mondiales, souligne le communiqué.

Si tout se passe selon le souhait de ses initiateurs, la pétition devrait réunir 1 million de signatures d’ici à l’ouverture du sommet de Copenhague. Restera ensuite à convaincre les politiques d’agir. Pour représenter la sphère décisionnelle justement, le député Vert Yves Cochet était présent ce lundi matin et jugeait d’un œil critique l’attitude de ses confrères. « Ce sont les élus et non les peuples qui sont en retard dans la prise de conscience. En principe, les élus sont vus comme des visionnaires, qui doivent entraîner les peuples. Là, c’est l’inverse il y a une frilosité politique. Les élus ont peur de prendre des mesures radicales. » Et d’ajouter, souriant : « Nicolas Sarkozy devrait être le premier signataire de cette pétition. »

« Ce n’est pas aux ONG de faire le travail des politiques, a rappelé Serge Orru. C’est la responsabilité des gouvernements de proposer des mécanismes avec des objectifs pour la communauté globale. A nous ensuite d’amender leurs propositions et de faire un travail de monitoring. » Alors pour les motiver, une seule solution pour Pascal Hunting, le président de Greenpeace France : « Si des millions de gens se saisissent du problème, les choses Lire la suite

L’ultimatum climatique, l’appel pour la conférence de Copenhague

Copenhague 2009 : WWF-France, Greenpeace France, Action contre la Faim, Care France, FIDH, Fondation Nicolas Hulot, Les amis de la terre, Médecins du Monde, Oxfam France Agir Ici, Réseau Action Climat, Secours Catholique, mai 2009

L’ultimatum climatique, l’appel pour la conférence de Copenhague

Monsieur le Président,

Au mois de décembre de cette année se tiendra à Copenhague le Sommet de l’ONU sur le climat. Confrontés au péril climatique, les dirigeants du monde entier devront parvenir à surmonter leurs divergences d’intérêts de court terme pour se rassembler autour d’un projet politique mondial fondé sur un constat scientifique objectif et ainsi donner une suite au protocole de Kyoto qui soit à la hauteur des enjeux que nous allons devoir tous ensemble affronter dans les décennies à venir. Le résultat de cette conférence dessinera l’avenir climatique de l’humanité. Or comme le rappelait il y a un an le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, « nous sommes au bord d’une catastrophe si nous n’agissons pas ».

Acteurs reconnus de la protection de l’environnement, des droits humains et de l’action humanitaire, conscients des responsabilités qui sont les nôtres, nous avons décidé pour la première fois de parler d’une seule voix pour vous exprimer publiquement notre préoccupation et vous appeler à agir avec ambition et détermination lors de la Conférence de Copenhague. Au regard du l’ultimatum climatique auquel l’humanité est confrontée aujourd’hui, Monsieur le Président, vous aurez rendez-vous avec l’Histoire en décembre 2009.
Le réchauffement du système climatique est sans équivoque. L’activité humaine en est la cause. Ses impacts se font déjà ressentir en différents points du globe, notamment par la multiplication des catastrophes climatiques. Si nous n’agissons pas maintenant, ils seront sans aucun doute encore plus dévastateurs. C’est le constat sans appel de 2 500 scientifiques du monde entier qui ont reçu collectivement le Prix Nobel de la Paix en 2007 pour leurs travaux sur le phénomène des changements climatiques. Depuis, de nouveaux éléments scientifiques montrent, chaque jour, que le climat se dérègle au-delà des prévisions les plus pessimistes, avec des conséquences bien plus précoces que prévues et d’ores et déjà visibles.

S’il est encore difficile d’évaluer avec précision l’amplitude des impacts, le danger est en revanche déjà certain. Ecosystèmes ravagés, variabilité climatique extrême, hausse du niveau des océans… : les premières victimes de ces catastrophes en chaîne sont les populations déjà vulnérables en Afrique subsaharienne, en Asie centrale, du Sud Est ou dans de nombreux pays insulaires. La sécurité alimentaire, l’accès à l’eau ou à la terre sont gravement menacés et des centaines de millions de personnes risquent d’être poussées à l’exode, grossissant les rangs de ceux que l’on nomme les « réfugiés climatiques ». Dans un monde de crises, nous craignons que la guerre, l’autoritarisme, les inégalités, la misère  et la souffrance humaine prennent encore un peu plus le pas sur la paix, la dignité humaine et la démocratie.
L’urgence climatique nous commande donc d’agir à la hauteur des périls qui sont devant nous. Nous maîtrisons déjà la plupart des technologies nécessaires pour Lire la suite

Climat : tensions et divergences sur l’après Kyoto

novethic.fr, Anne Farthouat, le 29 mai 2009

Climat : tensions et divergences sur l’après Kyoto

A bientôt six mois de la conférence internationale sur le climat de Copenhague, les perspectives de « l’après-Kyoto » restent encore floues. En cause, l’arrivée tardive des Etats-Unis à la table des négociations et la difficulté de trouver un consensus satisfaisant entre pays développés et pays émergents.

Le deuxième Forum des économies majeures sur l’énergie et le climat (MEF) vient de fermer ses portes, après deux jours de discussions à huis clos entre les 17 pays les plus pollueurs de la planète. Après un premier opus à Washington fin avril 2008, et en attendant le troisième forum de Mexico, prévu pour fin juin 2008, les plus gros émetteurs de gaz à effets de serre (GES) se rendront à la conférence de Bonn début juin pour commencer à élaborer le texte final de Copenhague. Un texte loin d’être acquis, compte-tenu des divergences qui opposent certains états, et de la difficulté d’intégrer les Etats-Unis aux négociations en cours.

La nouvelle donne des Etats-Unis

En matière de lutte contre le changement climatique, l’administration d’Obama tourne définitivement la page de l’ère Bush. Preuve en est, l’adoption, par la Commission de l’Energie et du Commerce de la Chambre des Représentants, du projet de loi American Clean Energy and Security Act, le 21 mai dernier. Si la loi est votée, elle obligera notamment les usines, raffineries et centrales thermiques à réduire leur émissions de GES de 80% à l’horizon 2050, avec un premier objectif de réduction de 17% d’ici 2020. L’année 2005 faisant office de référence.

Et c’est justement sur ce point que les tensions se sont focalisées lors des rencontres du MEF. Les recommandations du GIEC et le protocole de Kyoto prennent en effet comme référence les émissions de GES de 1990. Ramenés à ce référentiel, les engagements américains avoisinent alors les 6% de réduction d’ici 2020. Loin des 25 à 40 % préconisés pour les pays développés, pour permettre de stabiliser le réchauffement à 2° suivant les recommandations du GIEC. Certes, les Etats-Unis amorcent tout juste leur politique de lutte contre le changement climatique, mais si volontariste soit-elle, Jean-Louis Borloo, ministre de l’Environnement, la jugeait « insuffisante » au micro d’Europe 1, le 26 mai au matin. Propos qu’il étayait plus tard dans la journée en conférence de presse : « nous ne sommes pas dans la dénonciation de l’autre, mais tout le monde doit faire des efforts. L’Europe est prête à s’engager sur une réduction des 30%, mais on ne peut agir seuls. Tous les pays développés doivent s’y mettre. » En réponse, l’envoyé spécial des Etats-Unis sur le changement climatique, Todd Stern, mise sur les engagements de long terme : « vu la situation actuelle de notre pays, notre position est extrêmement ambitieuse. Nous sommes les seuls à mettre en place un processus avec des échéances à 2020, mais aussi 2030 et 2050. »

La solution pourrait bien s’articuler autour d’un partage échelonné et variable des efforts des pays développés. C’est en tout cas ce qu’avance Jean-Louis Borloo. L’idée est en effet de créer des « blocs d’engagements », à l’intérieur desquels les pays qui en ont la capacité immédiate accélèreraient dans un premier temps la réduction de leurs émissions, pour alléger leurs efforts dans un second temps et passer le flambeau, notamment aux Etats-Unis. « Par exemple, la France est objectivement en avance sur les objectifs du Paquet Climat-Energie européen. On pourra le mettre au pot à un moment pour équilibrer la balance. » Encore faut-il avoir la garantie que les suivants rempliront leurs objectifs… Et là encore, la question divise. D’une part parce que les objectifs américains de 17% en 2020 suivis de 80% en 2050 semblent peu réalistes, à moins d’un essor technologique considérable, entre ces deux dates. D’autre part, la garantie de ces objectifs suppose a priori la création d’un système de contrôle juridique international. Or, il est peu probable pour des raisons culturelles, que les Etats-Unis acceptent de se soumettre à une juridiction supranationale.

Le financement de l’aide aux pays en développement toujours à l’étude

De toute évidence, les quatre groupes de travail créés après la conférence de Bali en décembre 2007, sur la vision partagée à adopter, le financement des technologies, l’atténuation du réchauffement climatique et l’adaptation à celui-ci, sont loin de trouver un consensus. Néanmoins, Emmanuel Guérin, membre de l’équipe Climat de l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) souligne un progrès notoire : « il y a un élément vraiment positif, qui est l’abandon progressif de l’incantation pour aborder les sujets qui fâchent. » Et parmi eux, la question du financement de l’aide aux pays en développement.  A en croire Jean-Louis Borloo, un accord tacite aurait été trouvé entre quasiment tous les participants au MEF pour adopter la proposition mexicaine. Celle-ci consiste en la création d’un « fonds vert mondial », qui serait alimenté par tous (excepté les pays les moins avancés), et réparti en fonction des émissions historiques et actuelles de chacun, pondérées par le PIB. Or, pour Emmanuel Guérin, le débat sur cette question est en réalité « au point mort ». Rien n’est encore discuté au sujet du montant de ce fonds ni des mécanismes pour l’alimenter, et encore moins des moyens de contrôler sa mise en œuvre.

Quant à l’implication des pays émergents dans le processus, elle devient de plus en plus conflictuelle, notamment à cause des revendications chinoises. Chef de file des émergents, la Chine réclame en effet que les pays développés se fixent un objectif de 40% de réduction de leurs émissions nationales d’ici 2020,  et refuse toute collaboration bilatérale avec les Etats-Unis. De son côté, l’Inde refuse catégoriquement la proposition mexicaine, qui l’obligerait à alimenter le fonds vert mondial au même titre que les autres pays en développement.

La feuille de route de Bali prévoyait une phase de négociation de deux ans avant la rédaction d’un texte final fin 2009. Elle semble désormais de plus en plus difficile à tenir.

François Moisan, directeur scientifique de l’ADEME : La vie verte devant soi

liberation.fr, Vahé Ter Minissian, le 2 juin 2009

La vie verte devant soi

Vision. La réduction drastique des émissions de C02 imposera une révolution des comportements, selon le directeur scientifique de l’Ademe.

Diviser par quatre les émissions de CO2 d’ici à 2050, est-ce possible ? Oui, s’il y a une volonté politique, de bons choix technologiques et des changements radicaux de mode de vie, estime François Moisan, directeur scientifique de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Il sera l’invité, demain, du nouveau cycle de conférences organisé par l’Université de tous les savoirs (UTLS), à Paris et Bordeaux, sur le thème «Développement durable : la croissance verte, comment ?» (1).

Un petit rappel sur l’évolution des émissions de CO2 : en quoi sont-elles alarmantes et quels sont les objectifs ?

Malgré la signature du protocole de Kyoto, les émissions mondiales de CO2, le principal gaz à effet de serre, continuent à augmenter. Au cours du dernier siècle, sa concentration dans l’atmosphère est déjà passée de 280 à 365 ppm. Si rien n’est fait pour inverser la tendance actuelle, les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) estiment qu’elle pourrait atteindre les 900 ppm à la fin du siècle. Or, les scientifiques sont formels : pour limiter le réchauffement climatique à 2° C, il faudra qu’à cette date, la teneur en dioxyde de carbone dans l’air ne dépasse pas les 450 ppm. Cela signifie que d’ici à 2050, il faudra diviser par deux les émissions de CO2 dans le monde, et par quatre celles des pays industrialisés. D’ores et déjà, plusieurs Etats européens dont la France s’y sont engagés. Et de son côté, le président Obama a annoncé un objectif de réduction de 80 % des émissions des Etats-Unis d’ici à 2050.

Comment s’y préparer ?

En prenant, d’abord, des engagements politiques à plus court terme. En décembre, l’Union européenne a adopté un paquet «Energie-Climat» qui prévoit une réduction de 20 % des émissions pour les pays membres d’ici à 2020. Si d’autres Etats dans le monde s’y engagent eux aussi, ce chiffre pourrait être porté à 30 % lors d’une conférence internationale qui se tiendra à la fin de l’année à Copenhague. En France, le Grenelle de l’environnement a pris des décisions répondant à cet objectif : diminution significative des émissions et de la consommation d’énergie des véhicules. Et réduction de 40 % de la consommation d’énergie des logements. Ces premières mesures vont nous propulser sur une trajectoire plus vertueuse que celle d’aujourd’hui.

On sera loin du compte…

Il est évident que l’objectif de 2050 est beaucoup plus ambitieux Lire la suite

Forum des économies majeures : les incertitudes de l’après Kyoto

actu-environnement.com, Agnès Sinaï, le 27 mai 2009

Forum des économies majeures : les incertitudes de l’après Kyoto

À Paris se sont réunis les 25 et 26 mai les dix-huit pays les plus émetteurs de la planète. Par cette négociation en format réduit, les « économies majeures » cherchent à poser les jalons de la conférence de Copenhague sur le climat en décembre prochain, en vue d’un nouveau pacte mondial sur le climat.Comme toujours en matière de négociations climatiques, la discussion sur les moyens finit par occulter les fins. L’équation est pourtant toujours la même : rallier l’ensemble des pays émetteurs à des objectifs de plafonnement des gaz à effet de serre de manière à stabiliser le réchauffement climatique à +2°C au cours de ce siècle. La science, incarnée par le GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) et ses rapports désormais unanimement reconnus, est sans appel : la dérive de l’effet de serre est en cours, les puits de carbone naturels que sont les océans et les forêts ne sont plus en capacité de résorber les excédents carboniques émis par les activités humaines, la fonte des glaciers s’accélère, les mers s’acidifient, les coraux blanchissent, le régime des moussons se dérègle en Asie et en Afrique de l’Ouest… Le risque d’atteindre un point de non retour, au-delà duquel le climat de la Terre réserverait une série de « surprises », réclame la mise en œuvre rapide d’une diète carbonique, préfigurant une nouvelle civilisation.

Ce contexte de compte à rebours est l’élément temporel qui confère aux négociations climatiques un caractère d’urgence inédite. Et pourtant, depuis son élaboration en 1992 lors du Sommet de la Terre de Rio, la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) patine dans des pourparlers sans fin. Sa traduction juridique, le Protocole de Kyoto, adopté en 1997, vient à peine d’entrer en vigueur (2008) que bientôt (en 2012) va s’achever sa première période d’application, sans que l’on parvienne à en tirer quelque bilan conséquent. Pour éviter une interruption du dispositif, c’est en 2009, dernier délai, que les pays ayant ratifié le Protocole de Kyoto doivent élaborer un nouvel accord, qui prendra le relais à partir de 2013. L’enjeu principal de ce nouvel accord est d’engager les pays émetteurs à atteindre leur pic d’émissions le plus tôt possible, afin d’entamer dès 2015 la descente carbonique qui s’impose pour éviter une accumulation de CO2 dans l’atmosphère, compte tenu de l’inertie de ce gaz, qui a une durée de vie de plus d’une centaine d’années.

Le temps presse à tous les niveaux. Sur le front climatique, les émissions des pays industrialisés signataires de Kyoto ont augmenté de 9,9% sur la période 1990-2006, mises à part celles des pays de l’Est européen, Russie en premier lieu, qui ont chuté de 37% en raison de la désindustrialisation consécutive à la chute du bloc soviétique1. Sur le front des négociations, l’entrée dans la danse des Etats-Unis rebat les cartes de la diplomatie climatique. Les discussions se sont poursuivies à Paris les 25 et 26 mai, dans l’enceinte du Forum des économies majeures sur l’énergie et le climat, qui réunit 17 Etats représentant 80% de la consommation énergétique mondiale et 80% des émissions de gaz à effet de serre de la planète, Chine et Inde comprises. Inauguré à l’initiative du président Bush, ce Forum a été repris par l’administration Obama sans en reproduire l’esprit initial, qui cherchait à court-circuiter les négociations menées sous l’égide des Nations Unies. Celles-ci se poursuivent à Bonn (Allemagne) dès le 1er juin, siège de la Convention des Nations Unies sur le climat, en vue de préparer la conférence de Copenhague de décembre prochain.

Un « Fonds vert »

Co-présidée par la France et les Etats-Unis, cette réunion du Forum des économies majeures a surtout servi à rappeler les deux éléments prioritaires de l’accord de Copenhague.
Première priorité : Lire la suite

Collectivités : un guide pour mettre en place un plan climat territorial

localtis.info, Sandrine Toussaint, le 18 mai 2009

Collectivités : un guide pour mettre en place un plan climat territorial

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) vient de mettre en ligne un guide méthodologique intitulé « Construire et mettre en œuvre un plan climat territorial » destiné aux chargés de missions et chefs de projets des collectivités. Lancé en juillet 2004, le plan Climat, suite logique de la ratification de la France au protocole de Kyoto (entré en vigueur en février 2005) et à son engagement de stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2012, est composé de 60 mesures orchestrées autour de huit orientations.

Le plan climat territorial (PCT) est une de ces orientations, dont l’objectif est d’inciter les régions, les départements et les communes et leurs groupements à s’engager dans une démarche de stratégie locale de développement durable. Contribuant pour beaucoup (15% environ) aux émissions de gaz à effet de serre au niveau national, elles sont par conséquent fortement invitées à s’investir dans la lutte contre le changement climatique. L’idée est, comme l’expliquait Serge Lepeltier alors ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables en juillet 2004, « que chaque collectivité locale et administration dresse son propre bilan CO2 et définisse ses actions pour lutter contre l’effet de serre« . Le plan climat territorial est une démarche récente et un petit nombre de collectivités l’ont pour le moment adopté. Cependant, des territoires et des collectivités très engagés, parfois avant l’adoption du plan Climat, ont fait part de leurs expériences et ce sont ces dernières qui ont permis à l’Ademe de rédiger cet outil méthodologique et pratique qui priorise les actions à mettre en œuvre et les choses à éviter dans la mise en place d’un PCT. Le plan climat territorial se décompose en quatre étapes, que le guide détaille de façon très précise avec des encarts de rappel à chacune des étapes, les actions à mettre en œuvre, les questions auxquelles il aura fallu répondre avant d’entamer une autre étape, les exemples de collectivités… Un accompagnement pas à pas pour :

– préfigurer le plan climat territorial (assurer le portage politique, assurer la gouvernance du PCT, le dimensionner, et s’organiser en interne…) ;

– dégager les pistes d’action (faire un pré-diagnostic climat du territoire, établir la consommation d’énergie par secteur, industriel, résidentiel, transports, agriculture, lancer les premières actions…) ;

– construire le PCT Lire la suite

Les enjeux de la Conférence de Copenhague sur le climat

BNP Paribas, Raymond van der Putten, Mai 2009

Le réchauffement climatique constitue un sujet de préoccupation majeur pour l’économie mondiale. Le laisser-faire pourrait avoir de graves conséquences pour la vie sur terre…  Au delà d’un certain « point de basculement » qui reste à déterminer le réchauffement pourrait échapper à tout contrôle… Pour éviter cela, il est impératif de mettre en œuvre dans les meilleurs délais, des politiques de l’environnement rigoureuses…

Pour télécharger la note Lire la suite

Les indigènes s’emparent de la crise climatique

youphil.com, Solène Cordier, 27/04/2009

Les indigènes s’emparent de la crise climatique

Réunis pendant une semaine en Alaska, les représentants des communautés autochtones ont élaboré une déclaration commune en vue du sommet international sur le climat en décembre.

Un événement important dans l’agenda de la planète Terre vient d’avoir lieu. En toute discrétion. Pendant une semaine, près de 350 représentants de communautés autochtones et des observateurs de 80 pays se sont réunis en Alaska, à Anchorage. L’objectif : démontrer que les populations indigènes ont des solutions à apporter face aux transformations du climat.

« Notre Terre mère ne se trouve pas confrontée à une période de changements climatiques mais à une crise climatique » indique le document final publié à l’issue du sommet. Or, comme le rappelait à l’ouverture Patricia Ochran, présidente de « la Conférence Inuit circumpolaire » (CIC) qui organisait la rencontre, « les populations indigènes sont celles qui sont le moins responsables de ces changements climatiques, mais certainement aussi celles qui sont les plus touchées ».

« Repenser nos relations avec notre Terre mère »

Les peuples autochtones, ou indigènes, représentent environ 370 millions de personnes à travers le monde. Ils sont présents dans 90 pays. Alors que les scientifiques s’alarment chaque jour davantage des conséquences du réchauffement climatique, le rapport ancestral de ces populations à la nature pourrait enfin être pris en compte.

Présent au sommet, c’est ce que le président de la 63è session de l’assemblée générale des Nations Unies Miguel d’Escoto Brockmann appelle de ses vœux. « Il est temps de changer et de repenser nos relations avec notre Terre mère », a-t-il déclaré, en soulignant l’importance de mener une réflexion commune avec les peuples indigènes.

L’idée n’est pas nouvelle, même si elle peine à se faire connaître. Pour Jean-Patrick Razon, directeur de l’ONG Survival International, qui œuvre depuis quarante ans pour défendre les droits des indigènes, « nous Occidentaux devrions prendre exemple sur leur manière de vivre leur environnement. Ce ne sont pas des prédateurs, ils prélèvent seulement ce qui leur est nécessaire ».

Une connaissance millénaire de leur environnement

Qu’il s’agisse des 320 habitants de Newtok, dans l’Arctique, forcés de déplacer leur village en raison de la fonte des glaces ou encore des Pygmées, amenés à bouleverser leurs techniques de chasse et de pêche à cause de la baisse des précipitations et de l’augmentation des feux de forêt, tous subissent des modifications très importantes dans leur quotidien. Un nouveau mot a même été inventé pour définir le phénomène qui les touche : « climigration ».

« Je suis toujours extrêmement surprise de voir à quel point nos défis, à nous peuples autochtones, se ressemblent, alors que nous venons d’environnements très différents, de l’Arctique au Pacifique », confie Gunn-Britt Retter, la représentante de la délégation sami -lapone- à Anchorage. La multiplicité des situations rencontrées engendre de nouvelles pratiques, une adaptation quotidienne aux nouvelles donnes de leur environnement. Présenter ces réponses spécifiques, régionales, constituait un des objectifs du sommet.

« Dans les îles Andaman situées dans l’Océan Indien, des populations autochtones vivent dans un certain isolement. Quelques jours après le tsunami de décembre 2004, les autorités indiennes ont survolé ces territoires, situés en plein épicentre du séisme, persuadées de déplorer de nombreuses morts. Aucun indigène n’avait été touché », raconte Jean-Patrick Razon. Grâce à leur connaissance millénaire de leur environnement, les habitants des îles Andaman Lire la suite

Borloo : « Soit vous faites bouger tout le monde, soit ça se terminera mal »

terra-economica.info, Bertrand Desprez, David Solon, Simon Barthélémy, le 27 avril 2009

Jean-Louis Borloo : « Soit vous faites bouger tout le monde, soit ça se terminera mal »

Mettez dans une même pièce un ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, un scientifique de renommée internationale, Jean Jouzel, et un économiste spécialiste du climat, Stéphane Hallegatte. Vous obtiendrez un débat engagé et réchauffant. Morceaux choisis.

Les dernières études indiquent que les pires scénarios climatiques sont en train de se réaliser. Qu’en est-il ?

Jean Jouzel : Les choses sont claires. Pour limiter l’élévation des températures à 2° par rapport à 2000, il nous faut diviser nos émissions de gaz à effet de serre par 3 d’ici à 2050. En les divisant par 2, nous n’avons aucune chance d’y parvenir. Pour cela, nos émissions doivent décroître dès 2015, c’est-à-dire immédiatement, alors qu’elles n’ont jamais augmenté aussi rapidement. Toute la question est de savoir si nos sociétés, nos politiques sont disposés, dès aujourd’hui, à prendre les mesures qui s’imposent.

Stéphane Hallegatte : Jean Jouzel parle d’action immédiate. Il a raison. C’est en effet très paradoxal d’envisager que nous sommes face à des phénomènes climatiques qui vont s’étendre sur plusieurs siècles, mais que la nature et l’ampleur de ces phénomènes vont se décider dans les deux ou trois années à venir. C’est pour cette raison que l’enjeu de la conférence sur le climat de Copenhague, en décembre prochain, est gigantesque. Rater cette échéance aurait une incidence forte sur le très long terme.

Le seuil de danger, soit 2° d’augmentation des températures, risque d’être atteint. Comment l’éviter ?

J.J. : Je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augure mais, même si nous parvenons à stabiliser la température à + 2°, cela ne garantit aucunement un monde calme. Il faut suivre les recommandations de mon confrère James Hansen, de la Nasa, qui n’est pas optimiste. Il part des objectifs européens de réduction des niveaux de concentration de CO2 dans l’atmosphère. Notre continent s’est fixé un niveau ambitieux de 550 particules par million [ppm]. Problème : il est insoutenable ! Et plus inquiétant encore : atteindre 450 ppm – ce qui suppose un effort très soutenu – n’empêcherait ni la disparition des glaces de la planète ni l’élévation très sensible du niveau des mers. Hansen conclut donc qu’il n’y a pas d’autre choix que de se limiter à 350 ppm si l’on veut conserver notre climat dans l’état où il se trouve aujourd’hui. Or nous en sommes déjà à 380 ppm.

S.H. : 450 ppm, ce serait déjà pas mal.

Cet objectif de 350 ppm est-il envisageable ? Ce chiffre est-il compréhensible pour le grand public ?

J.J. : Non, c’est dur. Communiquer sur la nécessité de diminuer la quantité de gaz carbonique dans l’atmosphère, cela signifie stopper toutes les centrales à charbon immédiatement, replanter massivement des arbres… Techniquement, pourquoi pas dans l’absolu. C’est, en revanche, plus difficile de communiquer là-dessus.

Jean-Louis Borloo : Ce dont je suis certain, c’est qu’il faut dire à tous que c’est faisable, que c’est le progrès et que ce n’est nullement un retour en arrière. D’où vient cette problématique du changement climatique ? D’un fondement économique qui a lui-même un fondement énergétique qui n’est pas indispensable, ni vital. Nous sommes en train de vivre une parenthèse extraordinaire. Et dans l’histoire de l’humanité, cette parenthèse sera considérée comme la parenthèse du tandem pétrole-charbon, dominé par le pétrole. C’est une anomalie. Tout le monde peut bien comprendre qu’une fraise qui parcourt 10 000 km n’est pas une absolue nécessité pour l’humanité. De même que d’avoir de la mobilité quasi exclusivement par des moteurs thermiques n’est pas une fatalité. En fait, ce qu’il faut avoir en tête, Lire la suite

Cap Sciences, la taxe carbone le vendredi 24 avril

MNE Bordeaux-Aquitaine, Communiqué, le 16 mars 2009

UNIVERSITE POPULAIRE DE L’ENVIRONNEMENT

L’Université nomade d’Aquitaine

MERCI DE DIFFUSER LARGEMENT L’INFORMATION DANS VOS RESEAUX

« 3 CONFERENCES-DEBAT »

Vendredi 20 mars à 20h30 avec Jean Yves Rossignol – Consultant

« Le changement climatique : pas plus de 2° C »

Vendredi 10 avril à 20h30 avec Gilles Drogou – Les Amis de la terre

« Les énergies : une division par 4 d’ici 2050 »

Vendredi 24 avril à 20h30 avec Jean Sireyjol – Association TACA

« Crise climatique et énergétique :

la taxe carbone est-elle une réponse appropriée ? »

à Cap Sciences – Hangar 20 – Quai de Bacalan – Bordeaux

contact@cap-sciences.net

Ouvert à tous – Entrée libre et gratuite

D’après le Commissaire européen à l’environnement Stavros Dimas, le sommet de Copenhague qui aura lieu en décembre prochain sera la dernière chance du monde pour éviter un changement climatique fatal et engager une lutte sérieuse contre les émissions de gaz à effet de serre. Le monde fera face à sa dernière chance de se mettre d’accord sur une réponse mondiale appropriée au changement climatique.  

Les dirigeants d’environ 190 pays se rencontreront pour essayer de se mettre d’accord sur une convention mondiale pour remplacer le Protocole de Kyoto et lutter contre le changement climatique. Le Protocole de Kyoto, qui engage 37 nations industrialisées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% en moyenne entre 2008 et 2012, expirera en 2012.  « Cela fait maintenant douze ans que Kyoto a été créé. Cela signifie que Copenhague est la dernière opportunité pour le monde de faire cesser le changement climatique avant qu’il ne dépasse un point de non retour » a déclaré le Commissaire européen à l’environnement, Stavros Dimas. « Conclure un accord à Copenhague est non seulement possible, mais c’est impératif et nous allons le conclure ».

Les émissions de gaz à effet de serre mondiales augmentant plus rapidement que prévu, Stavros Dimas a déclaré qu’il était essentiel que les principaux pollueurs tels que les Etats-Unis et les pays émergents du Moyen-Orient et de l’Amérique du sud signent également le nouveau traité. Stavros Dimas a déclaré qu’un accord à Copenhague devrait viser à limiter le changement climatique en maintenant l’augmentation des températures au dessous du seuil critique des 2°C par rapport à la période préindustrielle, soit moins de 1,2°C au-dessus des températures actuelles.

Pour cela il faudra au moins diviser par deux les émissions mondiales d’ici 2050, par rapport aux niveaux de 1990. Le principe d’équité impose un quota par habitant d’émission de gaz à effet de serre égal pour tous les pays, ce qui va se traduire par des réductions de 80 à 95 % pour les pays développés qui aujourd’hui émettent beaucoup plus par individu que le reste du monde. Stavros Dimas a déclaré que les nations riches avaient l’obligation morale de mener la lutte contre le changement climatique et que l’Union Européenne était prête à s’engager à réaliser des réductions d’émissions plus importantes, à condition que Lire la suite

L’Encyclopédie du Développement Durable

L’Encyclopédie du Développement Durable, avril 2009

S’engager dans le développement durable est le défi majeur de notre 21ième siècle. L’Encyclopédie du Développement Durable est un outil pour la compréhension des enjeux et la mobilisation.

Projet d’éducation populaire, elle se propose de vulgariser les connaissances scientifiques, de promouvoir une réflexion militante et de diffuser des repères pour l’action en faveur du développement durable. Le citoyen pourra appréhender les liens existant entre des champs apparemment divers (scientifiques, techniques, politiques, socio-économiques, culturels…), sans rester prisonnier des cloisonnements thématiques.

Pour accéder aux articles de l’Encyclopédie, il vous suffit de cliquer sur les titres des sous chapitres ci- dessous.

1. La prise de conscience, pour une politique mondiale

1.1 De l’éco-développement au développement durable (concepts, principes, valeurs) (10)

La nature

janvier 2009, par Flipo, Fabrice

Mots clefs associés : écologie, économie, environnement, philosophie, science et recherche, technologie

Ce qui est “nature” nous semble évident puisque… naturel. Pourtant ce qui est nature est difficile à définir : s’agit-il d’êtres, de normes ou de culture ? Selon les cas, la “protection de la nature” est à la fois absurde et évident, cet article tente d’en dénouer le (…)

Reconsidérer la richesse

novembre 2008, par Viveret, Patrick

Mots clefs associés : économie sociale et solidaire, crise écologique, crise financière, crise sociale, inégalité sociale, indicateurs de richesse, modes de vie, monnaies complémentaires

Notre paysage économique, social, écologique et culturel se bouleverse profondément et rapidement. Face à ce constat, les outils de mesure de nos activités,en particulier le PIB,ne sont plus adaptés. Pour répondre à la démesure de la crise que nous vivons, il est urgent d’inventer de nouveaux (…)

Les voies du Développement Durable

septembre 2007, par Ruellan, Alain

Mots clefs associés : gestion des ressources naturelles, participation, politique, stratégies pour le développement durable

La situation actuelle du Monde est inquiétante : les écarts se creusent entre les plus riches et les plus pauvres ; les modes de vie dégradent les écosystèmes, épuisent les ressources naturelles, déséquilibrent les grands systèmes mondiaux ; en conséquence, les violences humaines s’accentuent. Comment (…)

Naissance et formation du concept de développement durable : une approche historique

juin 2007, par Nicol Jean-Pierre

Mots clefs associés : activités humaines, écologie politique, conférences, croissance, politique

Face à l’idée, née de la révolution industrielle du XIXe siècle, selon laquelle le progrès technique assurera une croissance indéfinie et un progrès linéaire, on a assisté à une progressive prise de conscience, à partir des années 1920, relative aux effets négatifs de l’industrialisation sur les milieux (…)

Changer l’avenir – penser le temps long

mai 2007, par Flipo, Fabrice

Mots clefs Lire la suite

PICNIC sans carbone, 17 mai à Bègles Plage

TACA, communiqué, le 26 mars 2009

PICNIC sans carbone, dimanche 17 mai 2009 à partir de 12h à Bègles Plage

Sur la route entre Kyoto (1997) et Copenhague (Décembre 2009) venez avec votre famille et vos amis pour affirmer avec l’association TACA. Notre climat, c’est nos oignons !

En plus du picnic et de la photo évènement, avec au moins 350 vélos, différents stands présenteront des façons concrètes de réduire nos émissions de CO2, pour aller vers l’objectif de la division par 4 nécessaire pour la France

Pour vous informer et participer à la mobilisation de ce picnic Lire la suite

Après Kyoto : Et si Copenhague échouait

developpementdurablelejournal.com, Pierre Magnetto, 3 avril 2009

Après Kyoto : Et si Copenhague échouait

L’hypothèse d’un échec du sommet de Copenhague qui en décembre devrait permettre à la communauté internationale de sceller un accord pour l’après-Protocole de Kyoto n’est pas exclue, en tout cas pas en France où le gouvernement pourrait instaurer une taxe carbone aux frontières en absence d’accord.

Et si Copenhague s‘achevait sur un échec ? Le risque de voir échouer la conférence internationale sur le climat qui se déroule au mois de décembre au Danemark n’est pas une hypothèse complètement exclue pour le gouvernement français. Mardi, Chantal Jouanno a indiqué que si tel était le cas, « il n’y aurait pas d’autre solution pour compenser le différentiel de compétitivité que d’établir une taxe carbone aux frontières ». La secrétaire d’Etat à l’écologie faisait bien entendu la comparaison entre les entreprises qui seraient soumises à des réductions d’émission des gaz à effet de serre en France ou dans l’Union européenne, et celles domiciliées dans des pays qui ne s’engageraient pas sur des objectifs similaires.
Depuis les conclusions des travaux du GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur le climat) qui désignaient les activités humaines comme cause principale du réchauffement climatique, processus jugé irréversible si rien ne change, les discussions internationales vont bon train. A Accra au Ghana en juillet dernier, puis à Poznan en décembre, les dirigeants de la planète ont tenté de préparer le terrain. L’enjeu est simple, il s’agit de conclure un accord international qui entrera en application lorsque s’achèvera le Protocole de Kyoto en 2012. Mais les moyens d’y parvenir semblent bien plus compliqués.

Le vent nouveau de l’Amérique

L’élection de Barak Obama à la présidence des Etats-unis le 6 novembre dernier a fait souffler un vent nouveau sur la planète climat, le 44e président des USA ayant promis d’engager son pays dans une politique énergétique et environnementale radicalement opposée à celle de son prédécesseur. De leur côté, en décembre, les Européens ont dit oui au Paquet climat proposé par la présidence française de l’Union européenne, validant ainsi la stratégie du trois fois vingt qui fixe trois objectifs à 2020 : augmenter de 20% l’efficacité énergétique dans l’espace européen, augmenter de 20% la production d’énergies renouvelables et réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre, ce dernier objectif pouvant être porté à 30% si les autres pays présents à Copenhague s’engagent aussi.
Début mars, le commissaire européen en charge de l’environnement, Stravos Dimas a enfoncé le clou. « Copenhague est la dernière opportunité pour le monde de faire cesser le changement climatique avant d’atteindre le point de non retour », a-t-il déclaré. « Conclure un accord est non seulement possible, mais c’est impératif et nous allons conclure » a-t-il ajouté optimiste, précisant qu’un consensus pourrait être trouvé « si nos partenaires des pays industrialisés s’engagent à faire des efforts comparables, et si les pays en développement sont d’accord pour prendre des mesures en accord avec leurs capacités ».Pourtant, le doute semble s’être emparé du gouvernement français et les raisons ne manquent pas.

La place des pays émergents

Barak Obama qui a fait sa première véritable sortie internationale hier et avant-hier à Londres, n’a pas encore pris d’engagement concret en matière de réchauffement climatique, si ce n’est, fin janvier, celui de réduire les émissions de GES des véhicules aux Etats-Unis. Mais à l’échelle planétaire, il a simplement Lire la suite

Crises économique et écologique : même combat ?

eurosduvillage.eu, Barbara Delbrouck, le 25 mars 2009

Crises économique et écologique : même combat ou contradictions ?

Dossier Spécial « L’Europe dans la crise »

La lutte contre la crise économique est-elle contradictoire avec la lutte contre le réchauffement climatique ? Avant le krach économique, l’UE s’était fixé des objectifs ambitieux en matière de « mise au vert ». Qu’en est-il aujourd’hui ? Est-il possible de concilier relance économique et transition écologique ? Retour sur les défis et les opportunités qu’offre cette double crise.

La crise écologique est-elle toujours sur le devant de la scène ou la crise financière lui aurait-elle volé la vedette ? Avant le krach, le « green » était devenu très tendance. Un vrai business même.

L’Europe s’était d’ailleurs érigée en leader mondial pour la lutte contre le réchauffement climatique, avec ses objectifs du 20/20/20.

Mais avec l’arrivée de la crise (l’autre), l’UE semble avoir perdu de son volontarisme. Revue à la baisse de ses objectifs lors de la négociation du paquet énergie-climat, priorité au sauvetage des banques et de l’industrie automobile… La lutte contre la crise économique serait-elle donc en contradiction avec la lutte contre la crise écologique ?

Ce n’est pourtant pas le laïus général. Tout le monde semble d’accord sur l’opportunité que cette double crise offre : l’occasion de changer de système grâce à la relance de la croissance par l’investissement dans « le vert ». Mais au-delà des discours enthousiastes, y a-t-il une action concrète ?

Lutte contre le réchauffement climatique : L’Europe refroidie par la crise économique

Pollution

Le dioxyde de carbone (CO2) est le plus important gaz à effet de serre. Il contient 82 % du potentiel de réchauffement de la planète.

Selon certains experts, l’objectif européen de réduction de Co2 (21%) est déjà en dessous de ce qui est nécessaire pour avoir une chance de contrer le réchauffement. (30%)

Depuis 2007, l’UE brigue fièrement le « leadership mondial écologique » avec un projet ambitieux : 20% de réduction des gaz à effet de serre, 20% d’utilisation d’énergies renouvelables et 20% d’économies d’énergie, le tout pour 2020.

A l’époque, la concurrence n’est pas forte. D’un côté, les Etats-Unis de l’administration Bush minimisent les dangers climatiques après s’être retirés de Kyoto. De l’autre, les « pays en développement » en pleine croissance sont devenus énergivores. Mais aujourd’hui, la donne a changé.

L’arrivée de la crise économique semble avoir eu rapidement raison du volontarisme européen en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Lors du sommet de décembre, les chefs de gouvernements sont devenus frileux en matière de réductions d’émissions de Co2.

A force de réclamations et exemptions en tout genre, on s’est éloigné du projet ambitieux des 20/20/20 initialement prôné par l’Union. Une profonde déception pour les organisations environnementales, mais un grand soulagement pour les Etats-membres, tremblant pour leurs industries nationales « déjà durement touchées par la crise » !

S’ensuit un panique généralisée, qui relègue clairement la crise écologique au second plan des priorités de l’Union. Alors que le monde s’enfonce dans un marasme économique, les chefs d’états européens tentent de sauver leurs banques et leurs entreprises automobiles… Pas le temps de négocier d’éventuelles « conditions vertes ».

Les plans de relance nationaux se multiplient en Europe Lire la suite

Taxe carbone : un outil majeur contre le réchauffement

tregouet.org, René Trégouët, Sénateur honoraire, Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat, le 6 mars 2009

Édito : Taxe carbone : un outil majeur contre le réchauffement et pour une croissance durable

Dans le projet de budget des Etats-Unis transmis le 26 février au Congrès, sous le titre ’A new era of responsibility’, la Maison Blanche, dans une annonce qui marque un tournant historique, a décidé que la lutte contre le changement climatique financera l’aide sociale et les énergies renouvelables. Concrètement, le Président Obama souhaite la création en 2012 d’un marché des émissions de gaz carbonique de type « Cap and Trad », pénalisant les gros pollueurs, qui devrait générera 80 milliards de dollars chaque année, dont 65 seront affectés aux foyers modestes et aux entreprises pour aider à la transition vers une économie fondée sur l’énergie propre ; les 15 autres iront aux « technologies pour une énergie propre ».

En France, il y a quelques semaines, à l’occasion de l’annonce récente d’une réforme de la Taxe Professionnelle, l’idée d’une « taxe carbone », déjà évoquée au cours du « Grenelle » de l’environnement, a ressurgi dans les propos du chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy a en effet évoqué cette taxe carbone comme outil possible de substitution à la Taxe Professionnelle. Le principe est de taxer ce qui pollue et à l’inverse de moins taxer le travail et les investissements.

La taxe carbone – baptisée « contribution climat-énergie » – s’appliquerait à tous les produits en fonction de leur contenu en CO2 (dioxyde de carbone, principal responsable du réchauffement climatique), notamment aux carburants fossiles (pétrole, gaz, charbon). En faisant payer la pollution et les émissions de CO2 – sans augmenter la fiscalité globale – on espère induire progressivement un changement de comportement de la société, de nouveaux modes de consommation et de production « propres ».

L’idée de la contribution climat-énergie fait lentement mais sûrement son chemin : elle fera ainsi l’objet dès mars d’une conférence d’experts chargée d’étudier sa faisabilité sans altérer le pouvoir d’achat des ménages ni attenter à la compétitivité des entreprises. Ils remettront leurs conclusions au Premier ministre dans les six mois.

« Sur la base d’une tonne de CO2 à 32 euros – et en exonérant les secteurs déjà soumis aux quotas européens de CO2 – la taxe carbone rapporterait 8 milliards par an – 3 mds des ménages (taxés sur leur consommation directe et indirecte d’énergies polluantes) et 5 mds des entreprises », indique Alain Grandjean, économiste de la fondation Nicolas Hulot et l’un des experts de la taxe carbone en France. Il reste que, sous l’effet de la crise financière et économique, le prix de la tonne de CO2 est tombé en quelques mois à Lire la suite

Conseil européen : c’est mal parti pour Copenhague

developpementdurable.com, Yann Cohignac,  le 21 mars 2009

Conseil européen : c’est mal parti pour Copenhague

L’UE, par son jeu de poker menteur, est en train de compromettre les chances d’obtenir une solution équitable à la crise climatique

Outre discuter de la situation économique et financière, le Conseil européen de Printemps des 19 et 20 mars avait un deal : trouver le moyen de financer la lutte contre le changement climatique en vue du rendez-vous de Copenhague. Le sommet devait notamment annoncer le montant des fonds destinés aux pays en voie de développement. Marché non conclu.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont beaucoup débattu crise financière. Le grand problème économique et social d’aujourd’hui ! En revanche, préparer la conférence de Copenhague de décembre, dans laquelle la communauté internationale devra s’accorder sur l’après-Kyoto (2012), fut bref. Dommage : les 27 réunis à Bruxelles espéraient y trouver une façon de disputer le leadership aux Etats-Unis lors de ces négociations (Le président américain Barack Obama a en effet déclaré vouloir prendre la tête d’une « vraie coalition mondiale »).

Ils devaient également aborder le sujet de la hausse des investissements et des flux financiers en direction des pays en développement. Résultat : rien n’est décidé. Une mauvaise nouvelle pour l’implication des Etats du Sud dans COP 15. Ces derniers souhaitant s’investir dans un nouveau traité à condition d’avoir l’assurance que les pays riches s’engagent significativement à réduire leurs propres émissions de CO2 et soutiennent financièrement les pays les plus impactés par les bouleversements climatiques.

« L’Europe doit commencer à payer ses dettes climatiques »

Pour l’association Les Amis de la Terre, l’Union s’engage là dans la « politique du pire ». Et de réclamer que l’Europe assume ses responsabilités, car « les pays industrialisés ont une culpabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre qui causent aujourd’hui le dérèglement climatique ».

Pour Sonja Meister, chargée de campagne climat pour les Amis de la Terre Europe, « l’UE a parfois été coupable d’inaction. Aujourd’hui, cette inaction devient un blocage délibéré à la résolution de la crise climatique. L’Europe doit commencer à payer ses dettes climatiques et proposer au moins 35 milliards d’euros maintenant ».

« L’UE, par son jeu de poker menteur, est en train de compromettre les chances d’obtenir une solution équitable à la crise climatique. Si les pays industrialisés n’agissent pas maintenant, le dérèglement du climat coûtera bien plus cher que l’actuelle crise économique et menacera les vies de millions de personnes à travers le monde ! », selon Lire la suite

Restructuration de la recherche climatique américaine

bulletins-électroniques.com, le 13 mars 2009

Restructuration de la recherche climatique américaine : vers une modélisation accrue des impacts et une meilleure prise en compte des sciences sociales

Du 2 au 7 mars 2009 s’est déroulée à Washington une semaine d’intenses préparatifs diplomatiques en vue de la conférence de Copenhague, laquelle devra jeter les bases du traité Post-Kyoto. Le Ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire, Jean-Louis Borloo, est venu rencontrer ses homologues américains ainsi que plusieurs Thinks Tanks, ces cercles de réflexion proches de l’Administration. Il était accompagné de Brice Lalonde, Ambassadeur en Charge des Négociations Climatiques. En marge de sa participation à des manifestations telles que le Stern Symposium (d’après Lord Nicolas Stern), M. Lalonde s’est rendu au Heinz Center où Bob Corell lui a présenté un modèle simulant les effets des engagements pris dans une négociation multilatérale sur la limitation des émissions de CO2.

Ce modèle, développé par le « Sustainability Institute », Ventana Systems et le MIT, baptisé « C-Roads » (« Climate Rapid Overview and Decision-support Simulator »), est un outil de simulation précisément destiné aux décideurs. Il permet de faire varier les émissions par zones géographiques (Etats-Unis, Chine, G8, etc.) et d’observer les phénomènes climatiques à l’échelle globale. La simulation faite par Bob Corell consistait à entrer dans le modèle tous les engagements de réduction des émissions pris aujourd’hui par les parties à la conférence de Copenhague. Effectuée en temps réel, celle-ci révèle que si tous les engagements étaient appliqués (une gageure en soi), la concentration en CO2 atmosphérique atteindrait plus de 600 ppm en 2100 (à comparer aux 900 ppm prévus par le GIEC dans un scénario « business as usual » et aux 450 ppm recommandés pour rester en deçà des 2°C d’augmentation de la température du globe). Si l’on en croit ces prévisions, il convient d’accentuer les préparatifs à l’inéluctable adaptation qui nous attend.

Au cours de la semaine précédant cette rencontre sortait le dernier rapport de l’Académie des Sciences traitant de la recherche américaine sur le changement climatique. Ce second rapport, intitulé « Restructuring Federal Climate Research to Meet the Challenges of Climate Change », projette les besoins futurs de la recherche américaine dans plusieurs domaines nécessaires à la prise de décision. Il prescrit le développement des capacités d’observation et de modélisation à l’échelle régionale – et décennale – l’accroissement des moyens de recherches sur l’adaptation et la vulnérabilité, le démarrage d’un programme d’évaluation périodique des impacts et des réponses apportées, et la transmission régulière d’informations scientifiques, d’outils et de prévisions aux décideurs. Le rapport conclut que le Climate Change Science Program (CCSP) doit impérativement élargir le champ des recherches fédérales à la prise en compte des impacts du changement climatique sur la société, tout en améliorant la recherche et la compréhension des causes et des processus qui s’opèrent.

Le comité de rédaction, présidé par Veerabhadran Ramanathan, du Scripps Institution of Oceanography, à San Diego, estime que le programme a jusqu’à présent été bridé par son manque de recherches dans les sciences sociales et par la césure entre recherche en sciences naturelles et en sciences sociales. Selon les auteurs du rapport, le CCSP devrait adopter une approche holistique, travailler de manière pluridisciplinaire et impliquer les décideurs ainsi que les autres parties prenantes.

Partant du constat que le changement climatique sera inévitable, Lire la suite

Copenhague : la dernière chance ?

actualites-news-environnement.com, Sandra Besson, le 2 mars 2009

Copenhague : dernière chance pour éviter un changement climatique fatal ? 

D’après le Commissaire européen à l’environnement Stavros Dimas, le sommet de Copenhague qui aura lieu en décembre prochain sera la dernière chance du monde pour éviter un changement climatique fatal et engager une lutte sérieuse contre les émissions de gaz à effet de serre.

Le monde fera face à sa dernière chance de se mettre d’accord sur une réponse mondiale appropriée au changement climatique lors d’un sommet des Nations Unies à Copenhague en décembre prochain, d’après ce que le Commissaire Européen à l’environnement a déclaré vendredi.

Les dirigeants d’environ 190 pays se rencontreront à Copenhague au Danemark en décembre prochain pour essayer de se mettre d’accord sur une convention mondiale pour remplacer le Protocole de Kyoto et lutter contre le changement climatique.

Le Protocole de Kyoto, qui engage 37 nations industrialisées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% en moyenne entre 2008 et 2012, expirera en 2012.

 « Cela fait maintenant douze ans que Kyoto a été créé. Cela signifie que Copenhague est la dernière opportunité pour le monde de faire cesser le changement climatique avant qu’il ne dépasse un point de non retour » a déclaré le Commissaire européen à l’environnement, Stavros Dimas, lors d’une conférence climatique à Budapest vendredi dernier.

 « Conclure un accord à Copenhague est non seulement possible, mais c’est impératif et nous allons le conclure » a déclaré Stavros Dimas.

Les émissions de gaz à effet de serre mondiales augmentant plus rapidement que prévu, Stavros Dimas a déclaré qu’il était essentiel que les principaux pollueurs tels que les Etats-Unis et les pays émergents du Moyen-Orient et de l’Amérique du sud signent également le nouveau traité.

 « L’engagement du Président Obama à rengager pleinement les Etats-Unis dans la lutte contre le changement climatique est un signe d’encouragement qui montre bien que le progrès est possible ; de même que les initiatives possibles venant de la Chine, de l’Inde, du Brésil et d’autres économies émergentes ».

Stavros Dimas a déclaré qu’un accord à Copenhague devrait viser à limiter le changement climatique en maintenant l’augmentation des températures au dessous du seuil critique des 2°C par rapport à la période préindustrielle, soit moins de 1,2°C au-dessus des températures actuelles.

Pour cela il faudra au moins diviser par deux les émissions mondiales d’ici 2050, par rapport aux niveaux de 1990.

 « Les pays développés devront aller au-delà de cet objectif, avec des réductions de 80 à 95% afin de permettre aux pays en développement de se sortir de la pauvreté » a-t-il précisé.

Stavros Dimas a déclaré que les nations riches avaient l’obligation morale de mener la lutte contre le changement climatique et que l’Union Européenne était prête à Lire la suite

PNUE : L’écologie malgré la crise

lejdd.fr, Gaël Vaillant (avec Reuters), le 16 Février 2009

L’écologie malgré la crise

Alors que les ministres de l’Environnement d’une centaine de pays membres de l’ONU sont réunis de lundi à vendredi à Nairobi, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUE) a exhorté le G20 de lancer un « New Deal écologique ». Dans son rapport annuel, plutôt pessimiste, les scientifiques du PNUE affirment que la lutte contre le réchauffement climatique est inefficace.

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Poznan: « On a perdu notre temps »

« Notre Terre est en danger! » Telle est la conclusion du rapport annuel du Programme des Nations unies pour le développement (PNUE), présenté lundi en ouverture du Forum ministériel mondial sur l’environnement (FMME) qui se tient à Nairobi, au Kenya, jusqu’à vendredi. Le rapport du PNUE, créé en 1972 à l’issue de la première Conférence de l’ONU sur l’environnement, analyse les différentes initiatives entreprises ces dernières décennies. Selon eux, les gaz à effet de serre dans l’atmosphère – dont le stock a crû de près d’un tiers depuis un siècle et demi – emmagasinent toujours de la chaleur et menacent de provoquer inondations, sécheresses, canicules, montée des océans et extinctions d’espèces.
Plus pessimiste d’année en année, le rapport conclut: « Les efforts récents pour réduire la pollution, protéger les forêts et prévenir le réchauffement de la planète ont échoué. » Il recommande donc de s’inspirer du « New Deal » – la « nouvelle donne » grâce à laquelle Franklin Roosevelt avait réussi à sortir les Etats-Unis de la crise économique des années 30.
« Nous sommes confrontés à une situation sans précédent : le changement climatique pourrait bien être une évolution économique plus importante que ce qui se passe à Wall Street, sur les marchés financiers ou dans nos industries« , a déclaré le directeur exécutif du PNUE, Archim Steiner, en ouverture du Forum de Nairobi.

Remplacer Kyoto

En ligne de mire, Steiner vise les dirigeants du G20 qui doivent se réunir en avril prochain, à Londres. Entre deux réunions sur la crise financière et économique, le G20 examinera, le temps d’une courte session, les conclusions du Forum de Nairobi. Les ministres de l’Environnement de l’ONU devraient fortement s’inspirer des propositions du PNUE.
L’idée d’un « New Deal écologique » est exposée depuis deux ans dans la plupart des sommets internationaux – grâce notamment à Al Gore qui évoque souvent l’expression. Au premier semestre 2008, la crise alimentaire, due, à l’origine, à de mauvaises récoltes, avait forcé de nombreux dirigeants politiques à envisager une initiative commune contre le réchauffement climatique sur le long terme. Mais la crise économique du second semestre a balayé toute préoccupation écologique. Le protocole de Kyoto arrive pourtant à échéance. Le G20 doit préparer le terrain en prévision du sommet de Copenhague, en décembre 2009, où Lire la suite

Climat : l’avertissement des experts

novethic.fr, Maxence Layet,  le 4 février 2009

Climat : l’avertissement des experts

Le consensus est net. Plusieurs ouvrages, parus entre la fin 2008 et début 2009, aboutissent aux mêmes conclusions. Il reste moins d’une décennie pour obtenir une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. Au-delà, la réaction en chaîne climatique, visible en moins de deux générations, deviendra incontrôlable.

Banle-bas de combat ! Côté climat, les avertissements pleuvent en ce début d’année et s’inscrivent dans une véritable convergence internationale. Un consensus notamment relayé par le Worldwatch Institute, un organisme américain de recherche environnemental. « Nous avons le privilège de vivre à un moment de l’histoire où nous pouvons prévenir une catastrophe climatique qui rendrait la planète hostile au développement de l’homme et de son bien-être, » rappelle ainsi Robert Engelman, l’un des directeurs de l’ouvrage « State of World 2009 » rédigé par 47 experts. Le plus grand nombre jamais rassemblés au sein de l’état des lieux annuel du Worldwatch Institute. Parue mi-janvier 2009, sa 26e édition se consacre à « un monde qui se réchauffe ». Selon ce panel d’experts, le temps manque pour suffisamment réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Le calme avant la tempête…

Depuis le milieu du 18e siècle, les températures moyennes ont déjà globalement augmenté de 0,8°C. Un degré supplémentaire est d’ores et déjà attendu du fait de l’inertie thermique de la planète et des quantités de GES accumulés entretemps dans l’atmosphère. « Le monde va devoir réduire ses émissions plus drastiquement que prévu, résume le Worldwatch Institute, pour essentiellement ne plus émettre de C02 d’ici 2050 si l’on veut éviter une perturbation catastrophique du climat mondial. » Pour l’un des auteurs du rapport, le climatologue William Hare, il est même impératif que les émissions déclinent au point de devenir négatives après 2050. Sous peine de déclencher un emballement des températures et un compte à rebours climatique lourd de menaces.

A lire les scénarios du quatrième rapport de synthèse du GIEC, le groupe international d’experts de l’évolution du climat, la hausse des températures d’ici 2100 serait comprise entre + 1,1 et + 6,4 C°. C’est l’échelle adoptée par le journaliste Mark Lynas pour détailler dans « Six degrés » (Dunod) les multiples conséquences du réchauffement climatique. Acidification des océans et disparition du plancton, longues périodes de sécheresse, pénurie d’eau douce, érosion des sols et de la biodiversité, zônes côtières condamnées à être submergées… Son voyage dans le temps, au-delà des 2 degrés, se transforme en enfer sur Terre. « Les rétroactions climatiques lentes – retrait des glaces, modifications du cycle du carbone – sont désormais mieux prises en compte. Toutes tendent à confirmer l’urgence de réestimer le taux de réchauffement prévu, » écrit le journaliste britannique. Il nous reste moins d’une décennie pour commencer à réduire nos émissions. »

Deux degrés, point de bascule ?

Pour le GIEC, c’est bien en 2015 que les émissions globales doivent culminer si l’on veut que les concentrations CO² ne dépassent pas les 400 ppm (parties par million) et que les températures n’augmentent pas de plus de deux degrés. Au-delà, l’Amazonie va se transformer en désert et les sols gelés de Sibérie et du Canada « dégazer » de grandes quantités de méthane, amorçant la spirale du réchauffement. Un cercle vicieux impossible alors à réfréner.

Stabiliser le CO2 atmosphérique sous la barre des 400 ppm demande de baisser les émissions de GES de 60 % sur les dix prochaines années. Malheureusement, Lire la suite

Difficile mise en œuvre des mécanismes de Kyoto

Novethic, Anne Farthouat, le 4 septembre 2008

Difficile mise en œuvre des mécanismes de Kyoto

Trois ans après l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto, l’efficacité des instruments économiques dans la lutte internationale contre le réchauffement économique est encore timide. Face aux subventions aux énergies polluantes, les mécanismes de flexibilité destinés à promouvoir le développement durable des pays du Sud ne pèsent pas lourd. Si le Programme des Nations- Unies pour l’Environnement (PNUE) recommande, dans un récent rapport, la suppression des subventions aux énergies fossiles au profit d’investissements « propres », la réalité économique semble en être bien loin.

Le mécanisme de développement propre (MDP) en déçoit plus d’un. Crée –en théorie- pour soutenir le développement durable des pays du Sud, ce mécanismes de flexibilité instauré par le protocole de Kyoto (avec la Mise en Œuvre Conjointe, et le Permis d’Emissions Négociable) permet aux investisseurs des pays développés d’obtenir des « crédits d’émission » de gaz à effet de serre, en échange d’apports dans des projets « vertueux. » Seulement, la machine peine à se mettre en route. Les projets MDP sont encore peu nombreux (on en compte aujourd’hui 1156), profitent avant tout à l’Asie (qui en cumule 749), et sont parfois l’occasion de « verdir » de banales opérations économiques.

 «C’est un écran de fumée destiné à masquer l’inaction.» Pierre Cornut, ancien consultant spécialisé sur le MDP ne cache pas sa colère. Lassé de voir les arbitrages internationaux « peu soucieux de garantir l’intégrité environnementale du système », il a cessé toute activité professionnelle dans ce domaine. Selon lui, non seulement les mécanismes de flexibilité  ne sont pas à la hauteur des enjeux environnementaux et sociaux, mais surtout, ils sont en proie au monopole des industriels, qui y voient l’ouverture d’un nouveau marché potentiellement juteux. Car le MDP est un mécanisme complexe, dans lequel de nombreux paramètres entrent en jeu. Certains n’hésitent donc pas moduler ces derniers pour faire accepter leur projet par le Conseil exécutif en charge de la validation. Jean-Philippe Thomas, coordinateur du programme Energie d’Enda-TM (Environnement et développement du Tiers-Monde) précise que 20% des projets MDP en Inde ne seraient que des « crédits bidons. » Lire la suite

Nicolas Hulot : « C’en est fini du libéralisme »

Le Journal du Dimanche, dimanche 30 Mars 2008, Soazig QUEMENER, à Dinard

Il souhaite s’affirmer comme le Al Gore français. Se dit séduit aujourd’hui par Daniel Cohn-Bendit et Olivier Besancenot. Lance un appel vibrant à une véritable révolution culturelle. Nicolas Hulot a reçu le JDD dans son refuge breton de Dinard (Ille-et-Vilaine) et il appelle à une remise en cause radicale de notre modèle de développement. A trois mois de la présidence française de l’Union européenne, l’initiateur du pacte écologique entre dans un nouveau cycle. Depuis la présidentielle, l’homme d’Ushuaïa se consacre à la réalisation du Syndrome du Titanic, un documentaire sur l’état de la planète qui devrait sortir en salles l’an prochain. Et élargit pour la première fois sa réflexion aux domaines économiques et sociaux.

Jeudi, vous avez cosigné un appel dans Le Monde demandant de mettre en œuvre, en France, la révolution écologique annoncée fin octobre…

Pour moi, c’est autant un appel d’espoir que d’inquiétude. Un appel à la responsabilité des députés pour éviter qu’ils ne tirent le Grenelle vers le bas. C’est aussi un encouragement à Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet dont on sait bien que le travail est très difficile.

Il n’empêche que le déficit public menace les réformes promises par Nicolas Sarkozy. Pensez-vous que le Grenelle sera épargné par la rigueur ? Lire la suite