France Nature Environnement – Réchauffement climatique : les français, eux, sont convaincus

France Nature Environnement, le 22 novembre 2010, communiqué de presse

Réchauffement climatique : les français, eux, sont convaincus

Le climat est en train de changer et les rejets anthropiques de gaz à effet de serre ont contribué à ce réchauffement. C’est ce dont sont convaincus près de 75% des français et que révèle une enquête exclusive de l’IFOP publiée dans le Monde du 18 novembre. Analyse de France Nature Environnement.

Les français ne sont pas climato-sceptiques

N’en déplaise aux climato-sceptiques récemment « taclés » par l’Académie des Sciences en octobre dernier, c’est pourtant l’opinion de la majorité des français : l’augmentation de la température observée depuis le début du 20è siècle est largement due à l’activité humaine (transport, industrie, agriculture …). En plus d’être persuadés de l’existence et des causes de ce réchauffement global, les français placent le réchauffement climatique en tête des menaces environnementales.

Les convictions des français doivent assoir une stratégie solidaire de lutte

Fort de ce soutien populaire, l’Etat français doit porter une position ambitieuse à Cancún*. Il s’agit d’obtenir des objectifs contraignants de réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre à un niveau suffisant pour tenter de ne pas dépasser +2°C, augmentation au-delà de laquelle nous ne saurions plus nous protéger contre les dérèglements. Les règles de la solidarité internationale pour parvenir à financer l’adaptation et la lutte contre le changement climatique constituent l’autre enjeu de ce nouveau rendez-vous. Comment les pays du Nord vont-ils aider ceux du sud ?

Des négociations internationales en mal de concrétisation

Pour Adeline Mathien, chargée de mission Climat Territoires à FNE : « Nous sommes pour l’instant mal engagés et depuis les négociations de Copenhague en 2009, peu de choses ont réellement bougé. Mal engagés aujourd’hui, au point que la prolongation du protocole de Kyoto qui arrivera à échéance en 2012 pourrait Lire la suite

Débat sur France Culture entre Yves Cochet et Pascal Bruckner – Le catastrophisme, maladie infantile de l’écologie politique ?

Tribune – Les controverses du progrès – Le catastrophisme, maladie infantile de l’écologie politique ?

liberation.fr, Politiques, débat animé par Max Armanet, retranscrit par Tania Kahn, émission réalisée par Luc-Jean Reynaud et diffusée sur France Culture de 18h20 à 19 heures, le  29 octobre 2010

http://www.liberation.fr/politiques/01012299105-le-catastrophisme-maladie-infantile-de-l-ecologie-politique

Après bien d’autres organismes, l’Académie des sciences vient de confirmer l’essentiel des thèses du Giec, l’instance de l’ONU chargée de synthétiser le savoir scientifique sur le climat. Les émissions de gaz à effet de serre modifient les conditions climatiques qui prévalent sur la planète. Il faut admettre que le modèle de développement posé par l’Occident a atteint des limites, qu’il faut en inventer un autre privilégiant un équilibre à long terme. Pour y parvenir, faut-il jouer sur la peur ? Le catastrophisme est devenu l’un des termes du débat politique porté par une partie du mouvement écologiste. Le pire est-il certain ? Agiter la menace de la catastrophe est-ce le meilleur moyen de mobiliser nos concitoyens ? Cela ne révèle-t-il pas un pessimisme viscéral quant à la nature humaine ?

Yves Cochet : Je récuse la connotation négative du catastrophisme. Il y a bien une maladie sénile, celle du productivisme, du gâchis des ressources naturelles et humaines, qui nous amène vers le pire. L’espèce humaine a depuis deux siècles une empreinte écologique c’est-à-dire un impact sur la nature. 80% de notre mode de vie vient du sous-sol, d’une dotation initiale en matières premières et en énergies fossiles. Or elles s’épuisent au fur et à mesure qu’on les consomme, sans possibilité d’être renouvelées. Ces richesses sont le système de sustentation de notre vie individuelle et collective et leur diminution se ressent au niveau de l’économie, du social et des relations internationales. Tout est lié. Il est probable que la catastrophe soit inévitable. La suite dépendra de la démocratie, des élections et des politiques publiques à tous les échelons. Pour l’instant, la différence entre le constat scientifique et les politiques publiques est accablante. Le but des écologistes politiques est de changer cela.

Pascal Bruckner : Le contexte actuel me rappelle cet album de Tintin, l’Île mystérieuse, dont l’histoire débute par l’arrivée d’une météorite à proximité de la terre. Il fait chaud, l’asphalte fond, le prophète Philippulus annonce la fin du monde et exhorte la population à se repentir. Bien sûr, Tintin s’y refuse et la météorite passe à 45 000 km de la terre. Les savants sont désespérés de s’être trompés et font de nouveaux calculs pour voir si la fin du monde ne serait tout de même pas proche. Cette attitude de catastrophisme contraste avec l’euphorie d’il y a vingt ans. Souvenez-vous de la bonne humeur des démocraties occidentales. On avait gagné contre le communisme, la démocratie allait s’étendre naturellement en même temps que l’économie de marché. Ce conte de fée ne s’est pas produit. L’écologie est devenue l’idéologie dominante, nous avons une vision négative du genre humain et vivons sous l’épée de Damoclès d’un désastre imminent. Il y a une crise du progrès, ce n’est plus l’expansion, la joie de vivre mais l’obsession de la survie et de la longévité. Depuis un siècle, la question que se sont posé nos sociétés est «qui est mon ennemi ?» Les marxistes ont répondu le capitalisme. Les tiers-mondistes ont désigné l’occident impérialiste. L’écologie politique a apporté une réponse tout à fait nouvelle : l’homme serait coupable par nature, il doit se racheter. C’est un retour au péché originel. La notion d’empreinte carbone que vous employez me dérange, elle induit qu’en vivant, en respirant, nous laissons une marque nuisible sur la terre. Ce pessimisme culturel me rappelle les hérésies millénaristes qui ont émaillé l’histoire du christianisme.

Y.C. : L’écologie politique n’est pas une secte millénariste annonçant la fin du monde. Nous ne sommes pas des obscurantistes s’opposant au siècle des lumières. Notre approche est scientifique et quantitative, dans la clarté et la raison. Vous faites une confusion entre des mouvements irrationnels et l’écologie qui tente d’analyser les déterminants de la vie individuelle et collective. Parmi ces déterminants, il y a des phénomènes naturels dont l’évolution est incontestable. Nous avons à cet égard, en tant qu’humanité organisée de manière industrielle, les citoyens de l’OCDE en particulier, une responsabilité différenciée mais commune. Dire que l’homme est coupable n’est pas un discours antihumaniste. Nous appelons simplement à une modération dans l’utilisation de tout ce qui est extrait de la terre, en particulier les ressources énergétiques. Je ne me réfère à aucune religion mais au travail d’Aristote sur le vice d’avidité, l’être humain aura toujours envie de plus. La planète étant finie, nos consommations et nos productions devront l’être également. Nous ne pourrons plus vivre de la même manière d’ici quelques décennies.

P.B. : Vous avez là un discours très rationnel mais l’idéologie politique n’emprunte pas toujours les voies de la raison. Je pense à toutes ces images de catastrophes naturelles diffusées à la télévision pour étayer la thèse du réchauffement climatique : la banquise qui s’effondre, la désertification… J’entends les médecins moliéresques du Malade imaginaire crier au poumon, aujourd’hui c’est le réchauffement climatique. Sans nier le réchauffement, je me demande Lire la suite

Appel aux associations pour participation au Forum Alterrnativa le 10/10/10 à Bayonne, Bordeaux , Pau…

​Collectif Copenhague, communiqué, septembre 2010

Appel aux associations pour participation au Forum Alterrnativa le 10/10/10 à Bayonne, Bordeaux , Pau…

Votre travail représente une des nombreuses alternatives concrètes  existant dés aujourd’hui et préfigurant le monde de demain, la société que nous voulons et devons construire si nous voulons éviter le pire en matière de changements climatiques.

​C’est à ce titre que nous avons le plaisir d’inviter votre association à être présente au forum ALTERNATIVA qui sera organisé à Bordeaux, comme à Bayonne, Dax, Pau… le dimanche 10 octobre 2010 dans le cadre de la journée internationale de mobilisation pour le climat du 10/10/10 http://www.350.org/fr en perspective des négociations de Cancun en décembre.

​Alternativa constituera un espace de transition vers le monde de demain. Il aura lieu à Cap Sciences, au Hangar 20, quai de Bacalan à Bordeaux.

​On pourra ainsi voir quelles sont les réalisations et alternatives concrètes (AMAP, jardins partagés, agriculture paysanne, écoconstruction, autopartage, commerce équitable, éducation à l’environnement, économies d’énergie, déplacements doux, pédibus, banque éthique, recyclerie…) permettant dès aujourd’hui à chacun (individus, collectivités, associations et entités diverses) de diminuer concrètement ses émissions de gaz à effet de serre.

​Les participants découvriront quelles pratiques alternatives existent et s’engageront à en adopter une, ou deux, ou trois dans l’année qui vient.

​Cet espace sera également un lieu d’échanges, de rencontres, de convivialité, agrémenté d’animations musicales, de spectacles de rue… Tout cela aura des allures à la fois de fête et de mobilisation populaire, de village post-carbone et convivial, de salon des alternatives existantes…

Nous proposerons des Lire la suite

Pourquoi le PS est incapable de comprendre les enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés ?

developpementdurable.com, Propos recueillis par Yann Cohignac, le 30 décembre 2009

http://www.developpementdurable.com/interview/2010/08/I72/eric-loiselet.html

Eric Loiselet, tête de liste Europe Ecologie en Champagne-Ardenne pour les régionales de 2010

Consultant expert dans le développement durable et la RSE, Eric Loiselet a longtemps bataillé au sein du PS pour intégrer l’écologie politique à gauche. Il fut cofondateur du Pôle écologique du parti puis secrétaire national adjoint à l’environnement. Avant de renoncer à son engagement socialiste, lassé par les atermoiements de la rue Solferino, pour rejoindre Europe Ecologie en octobre. Aujourd’hui, il est membre du CAP (Comité d’animation et de pilotage) national du rassemblement écologiste et tête de liste en Champagne-Ardenne pour les élections régionales de 2010. Sans concession avec le PS, il nous parle de son parcours politique, des raisons qui l’ont poussé à entrer chez Europe Ecologie, des actions du gouvernement, et de son programme pour les régionales.

Developpementdurable.com : Consultant expert dans le développement durable et la RSE, vous avez aussi décidé de mener une carrière en politique. Pourquoi cette décision ?

Eric Loiselet : C’est pour moi la poursuite d’un itinéraire citoyen : j’ai été assez jeune engagé politiquement. Ma première carte dans un parti, je l’ai prise en 1979, au PS, à l’époque où il était en pleine ascension puisque c’était deux ans avant la victoire historique de François Mitterrand aux élections présidentielles (mai 1981). J’y suis resté jusqu’en 1992-1993. J’ai ensuite quitté la vie politique militante pendant une dizaine d’années pour me consacrer à mon métier et pour fonder une famille. Avant de renouer avec l’engagement politique au travers d’un club, le Cercle Galilée. J’y ai travaillé sur une thématique qui correspondait à une mon expertise professionnelle : la Responsabilité sociale des entreprises (RSE). Ce club avait la vocation de réfléchir à la manière d’actualiser le logiciel intellectuel et socialiste en prenant en compte la question posée par les mouvements altermondialistes : comment envisager une nouvelle régulation de l’activité des entreprises en prenant plus largement en compte la question des impacts environnemental, social et sociétal de leur activité ? J’ai alors eu l’occasion de travailler sur la préparation de ce qui a été l’article 116 de la loi NRE, dans la zone grise qui précède la décision politique où des professionnels sont consultés pour affiner les projets. J’étais déjà donc à la charnière du professionnel et du citoyen. Comme beaucoup, je voulais donner un sens à ma vie professionnelle.

Puis en 2002, après l’échec de la gauche au premier tour de la présidentielle, j’ai décidé de ré-adhérer au PS pour rejoindre directement sa sensibilité rénovatrice : le Nouveau Parti Socialiste.

dd.com : Quand avez-vous commencé à tenter de « verdir le PS » ?

E. L. : A ce moment-là. Etant donné mon activité « d’expert » au sein du Club Galilée, j’étais devenu « Monsieur écologie » au NPS. J’ai alors essayé de convaincre les socialistes de voter pour la Charte de l’environnement, sans grand succès, et j’ai mené différents combats de cette nature parce que j’avais déjà la conviction que la promesse socialiste était essoufflée : l’élection de 2002 avait clairement montré le décrochage des catégories populaires. Pour moi, il était évident qu’il fallait intégrer au parti les apports de l’écologie politique.
Puis arrivent les présidentielles de 2007 : ayant rejoint Rénover Maintenant, je participe presque machinalement à la candidature, aux primaires, de Ségolène Royal. Pour une raison simple : parmi les trois candidats (avec Dominique Strauss-Khan et Laurent Fabius), je me suis dit qu’elle était celle qui avait le mieux compris les enjeux environnementaux. Elle avait en effet gardé un souvenir de son bref passage au ministère de l’Environnement. Le début de la campagne présidentielle m’avait d’ailleurs conforté dans ma décision : la nomination de Bruno Rebelle (ex-directeur de Greenpeace) comme conseiller à l’Environnement était un choix original. C’était la première fois qu’un ancien dirigeant d’ONG était intégré à ce point dans une équipe de campagne présidentielle. On assistait à une espèce d’ouverture à d’autres filières de recrutement que les grands corps de l’Etat, des filières en phase avec les changements importants et rapides de la société.

dd.com : Expliquez-nous comment vous vous êtes rendu compte que le PS était, selon vos propres mots, incapable de comprendre les enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés ?

E. L. : Cela a été un long processus : après l’échec de Ségolène Royal, je l’ai entendu dire qu’elle était pour le retour de la TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers) flottante. Je me suis dit alors, avec quelques « écolos » du parti, que tout cela commençait à bien faire ! Nous n’avions, au sein de nos différentes sensibilités socialistes, jamais réussi à convaincre au-delà de la rédaction de quelques textes témoignant d’une ouverture intellectuelle. Dès qu’il s’agissait de prendre des décisions, l’écologie politique était exclue. Nous avons donc décidé de créer le Lire la suite

Le réveil d’un volcan islandais : une poussière dans l’œil de la mondialisation et une occasion exceptionnelle pour la relocalisation !

mouvementutopia.org, communiqué, le 19 avril 2010

Le réveil d’un volcan islandais : une poussière dans l’œil de la mondialisation et une occasion exceptionnelle pour la relocalisation !

Un phénomène naturel aura montré la fragilité de l’organisation mondiale du système économique fondé sur les échanges internationaux.

Cette « crise » éphémère préfigure ce que nous promet la fragilité d’un système d’échanges reposant sur l’exploitation sans limite du pétrole, ressource naturelle pourtant limitée. Elle révèle une nouvelle fois l’aveuglement et le court termisme d’un modèle économique mondialisé dont le seul moteur est le profit immédiat en même temps qu’elle nous donne à réfléchir sur le sens de cette organisation productiviste.

Fabriquer et produire loin au moindre coût, dans un système d’échange fondé sur la délocalisation,  n’est possible qu’en sous évaluant le coût réel et global du transport, et en exploitant le déséquilibre économique et social entre pays producteur et pays consommateur.

Une part importante des échanges internationaux se fait par voie aérienne.

Il s’agit principalement des produits à forte obsolescence : les fruits, les légumes, les fleurs…

Sous l’effet de la suie, les roses et les haricots verts devront patienter au Kénya avant de retrouver nos étals de marchés.

Les conséquences mondiales d’un tel système sont désastreuses !

La délocalisation a totalement déstructuré les économies locales. Au delà de la casse industrielle dont sont victimes les ouvriers des bassins de production, elle est à l’origine de la paupérisation des peuples du sud privés volontairement de leurs moyens de subsistance.

70% des habitants de bidonvilles péri-urbains sont d’anciens paysans qui forment la masse corvéable des nouvelles usines ou champs de production agricoles du monde.

Plus, plus loin, moins cher, plus souvent, plus vite !

Un nuage de suie et ce sont plus de 16.000 vols qui sont annulés et 7 millions de passagers bloqués.

200 millions de dollars de pertes journalières pour les compagnies aériennes, et aussitôt une demande de soutien public autorisée par l’union européenne ! Face à ce constat nous ne soutiendrons pas les amoureux des safaris et autres plages exotiques qui auront dû « patienter » quelques jours avant de retrouver le soleil printanier de l’Europe. Un comble pour ces inconditionnels du consommer vite, loin, pas cher !

Cette logique est celle d’un système de croissance économique reposant sur la consommation et l’assouvissement immédiat de « désirs » devenus des « besoins » pour le seul bénéfice immédiat d’une minorité.

Ce volcan islandais pourrait ainsi être un bon augure.

Au delà du signal pédagogique qui préfigure l’ère de l’après pétrole, la pollution induite par ce phénomène naturel sera Lire la suite

Le pic pétrolier mondial : on doit s’y préparer dès maintenant !

notre-planète.info, Louis Servant, le 10 mars 2010

Le pic pétrolier mondial : on doit s’y préparer dès maintenant !

On sait que le pétrole est une ressource énergétique non renouvelable car sa formation nécessita des millions d’années. Il est donc épuisable. On annonce régulièrement dans les médias que les réserves prouvées (celles que l’on sait exploiter dans les conditions économiques et techniques actuelles) représentent une quarantaine d’années de consommation courante. Doit-on en conclure que l’on est tranquille pour 40 ans? Absolument pas.

Les professionnels du pétrole utilisent cet indicateur car il donne une idée de l’importance de la quantité de pétrole exploitable à ce jour. Mais pour le public il est trompeur à un double titre.

Tout d’abord il s’applique à la consommation de l’année en cours ; or, hors crise financière et économique, la consommation mondiale croît. Ainsi de 1998 à 2007 elle est passée de 3,439 à 3,939 millions de tonnes, soit une croissance moyenne de 1,5% par an[1]. En 2008 les réserves prouvées étaient estimées à 170,8 milliards de tonnes soit 43 années de consommation 2008. Si on suppose que la croissance de la consommation reprend au même rythme qu’avant la crise (1,5% par an), le calcul aboutit à une durée de 33 ans seulement.

Ensuite, et c’est même le point le plus important, la production ne peut être indéfiniment croissante jusqu’à épuisement des réserves … puis plus rien. La production d’un gisement pétrolier croît, atteint un maximum, puis décroît. Ce maximum est atteint bien avant épuisement du pétrole ultimement extractible ; une règle approchée est : le maximum apparaît quand la production cumulée devient égale à la moitié de la production ultime du gisement. Comme on le verra plus loin, ce pic a déjà été dépassé dans de nombreux pays. Au niveau mondial on aura le même phénomène : la production de pétrole aura un maximum[2]. Le tout est de savoir quand.

Afin de mieux comprendre ce phénomène on va d’abord regarder de plus près ce que l’on entend par Lire la suite

Stéphane Hallegate – L’épuisement d’un monde fini

mediapart.fr, Stéphane Hallegate, le 8 Mars 2010

Stéphane Hallegatte est économiste, ingénieur climatologue à Météo-France et chercheur au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired).

L’épuisement d’un monde fini

Pour le chercheur Stéphane Hallegate, la crise financière et la crise environnementale ont des causes du même type: l’absence d’anticipation de la fin des stocks. Stocks de dette absorbable par les ménages américains dans le premier cas, stocks de gaz à effet de serre à émettre, d’eau ou de pétrole à puiser dans le second. 

Le monde vit aujourd’hui une double crise d’une ampleur peu commune. D’abord, la crise financière et bancaire commencée en 2008 aux Etats-Unis s’est transformée en une profonde crise économique, créant des dizaines de millions de chômeurs supplémentaires, repoussant des millions de personnes dans la pauvreté, et augmentant le sentiment général d’insécurité économique. Et la durée de cette crise reste incertaine, les économistes et les politiques oscillant, en fonction du signe de la dernière statistique publiée, entre un optimisme forcené et le pessimisme le plus noir.

Mais nous vivons aussi les conséquences de l’échec de la conférence de Copenhague, où devait se décider l’avenir du protocole de Kyoto et les objectifs de tous les pays du monde concernant le changement climatique. En l’absence d’une réelle volonté des grands pays de prendre des engagements contraignants, la conférence s’est soldée par un accord a minima, qui rend quasiment inatteignable l’objectif européen de limiter le réchauffement à 2°C. Et au-delà de la question climatique, le contexte environnemental est tendu sur l’ensemble du globe : la possibilité d’une raréfaction proche des ressources pétrolières a été rendue plus tangible par l’envolée des prix du pétrole en 2008, des crises alimentaires ont parcouru les pays en développement en 2007, les ressources en eau deviennent de plus en plus insuffisantes dans de nombreuses régions du monde, du Moyen-Orient aux Etats-Unis, et les ressources halieutiques [1] semblent plus menacées que jamais.

Ces deux crises parallèles sont liées à des processus bien différents, purement économiques dans un cas, en lien avec l’environnement et la nature dans l’autre. Mais elles ont des causes communes : elles sont liées aux comportements d’agents économiques qui consomment une ressource d’une manière incompatible avec l’exploitation durable du stock.

L’origine des crises financière et environnementale

L’origine première de la crise financière et économique de 2008 et 2009 ne se trouve pas dans le monde de la finance. La cause initiale est la stagnation du revenu des classes moyennes aux Etats-Unis, elle-même liée aux évolutions technologiques et à la globalisation, qui mettent les travailleurs en compétition à l’échelle mondiale et engendrent un tassement des revenus des travailleurs les moins qualifiés dans les pays riches. Or, comment maintenir un taux de croissance élevé quand les revenus de la majorité de la population –et donc sa consommation– stagnent ? Lire la suite

Conseil Economique pour le Développement Durable : Les pouvoirs publics appelés à renforcer leur action en matière d’adaptation au changement climatique

actu-environnement.com, Rachida Boughriet, le 18 février 2010

Les pouvoirs publics appelés à renforcer leur action en matière d’adaptation au changement climatique

Pour s’adapter au changement climatique, les pouvoirs publics auront un triple défi à relever : investissements, diffusion de l’information, définitions d’outils de pilotage adaptables aux incertitudes des évolutions climatiques. Explications.

Alors qu’un plan national d’adaptation au changement climatique est prévu pour 2011 en France, le Conseil Economique pour le Développement Durable (CEDD) a publié le 17 février le rapport intitulé  »Economie de l’adaptation au changement climatique », qui vise à donner  »un cadrage économique général facilitant la mise en oeuvre de stratégies efficaces d’adaptation par les décideurs publics et privés ».

Prévu dans la loi Grenelle 1, rappelons que ce plan national rassemblera des orientations sur des sujets comme la lutte contre les inondations et l’adaptation des zones littorales, l’évolution des forêts, la question de l’eau et l’adaptation de l’économie. Il doit trouver sa déclinaison territoriale dans les futurs  »schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie » proposés par le projet de loi Grenelle 2, en cours d’examen au Parlement, et dans les  »Plans climat énergie territoriaux » qui devront être établis par les départements, communautés urbaines, communautés d’agglomérations, communes et communautés de communes de plus de 50.000 habitants avant 2012.

L’objectif du rapport, réalisé à la demande du ministère du Développement Durable, est de mobiliser pouvoirs publics et acteurs privés pour que l’adaptation  »restée pendant longtemps le parent pauvre, à la fois intellectuel et pratique, du débat sur le changement climatique » soit reconnue au même titre que l’atténuation et la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Des stratégies d’adaptation,  »nécessaires » pour faire face aux conséquences du réchauffement. D’autant plus qu’un rapport de l’ONERC*, publié en septembre dernier, chiffre les coûts liés au changement climatique à  »plusieurs centaines de millions d’euros par an » pour plusieurs secteurs d’activités (agriculture, tourisme, énergie, tourisme, BTP…) d’ici 2050,  »en cas d’adaptation insuffisante ».

Des incertitudes autour des impacts

Mais au-delà des investissements, la question de l’adaptation au changement climatique s’avère  »complexe », explique Christian de Perthuis, l’un des auteurs du rapport et membre du programme de recherche économie du climat. Et ceci, compte tenu de  »l’incertitude liée notamment à l’évolution future du climat » selon qu’on se situe dans un scénario de hausse moyenne des températures de 2°C ou de 4°C , de celle sur les conséquences possibles d’un scénario climatique donné au plan local et celle sur l’évolution des capacités d’adaptation de  »nos sociétés dans le futur », précise Stéphane Hallegatte du Centre International de Recherche sur l’environnement et le développement (CIRED).

Si l’adaptation peut être définie comme l’ensemble des évolutions que les sociétés  »devront opérer pour limiter les impacts négatifs du changement climatique et en maximiser les effets bénéfiques », les stratégies sont difficiles à élaborer. Par exemple, concernant la traduction locale de ces scénarios climatiques,  »les modèles divergent en France sur la façon dont le changement climatique va affecter la fréquence et l’intensité des épisodes de tempêtes dans le nord du pays ».

Selon les auteurs, les impacts du changement climatique, et donc les bénéfices des mesures d’adaptation,  »dépendent non seulement du scénario climatique, mais aussi Lire la suite

Eco-développement – Villes en transition, l’expérience anglaise : Pour des villes moins dépendantes du pétrole

salades-nicoises.net, NC, le 4 janvier 2010

[Article plus complet sur le site d’origine]

Eco-développement : Villes en transition, l’expérience anglaise

Pour des villes moins dépendantes du pétrole

Voir en ligne : http://villesentransition.net

La dépendance de notre société au pétrole est grossièrement sous-évaluée. Un pétrole peu cher a entrainé des bouleversements énormes dans notre mode de vie ces trente derniéres années (nourriture, travail, mobilité, loisirs). Les trente prochaines seront source d’encore plus de changements a notre vie quotidienne.

40 % de notre nourriture est importée. Légumes, fruits et blé le sont a 85 %. Cette dependance sur des produits venus d’aussi loin n’est pas sans risque et a la merci de beaucoup d’aléas. Tout repose sur une chaine d’approvisionnement de plateformes logistiques régionales travaillant en flux tendu, avec peu de réserves et de lieux de stockage, par rentabilité financière. Une menace d’interruption de la chaine met tout de suite en péril l’approvisionnement alimentaire de la population, pouvant entrainer de graves pénuries, puis des troubles etc.

En 2000 durant la greve des routiers en Grande Bretagne, le patron de Sainsbury’s (l’equivalent du group Carrefour chez nous) a contacté dans l’urgence le premier ministre Tony Blair pour l’alerter que les reserves de nourriture de premiére necessité seraient epuisées en quelques jours.

Les supermarchés rationnerent pain, sucre et lait.

Aujourd’hui les réserves mondiales de matiéres alimentaires de première necessité sont au plus bas suite a plusieurs années de mauvaises récoltes et leur prix s’envole faisant l’objet d’une frénésie speculative par la communauté financiére. Cette année de nombreux pays exportateurs ont cessé de l’etre afin d’assurer leur propre souveraineté alimentaire ***.

Le pic pétrolier * c’est pour 2020 estime Fatih Birol économiste en chef de l’Agence Internationale de l’Energie **, les reserves mondiales ont passé un cap, le déclin de la production de pétrole est inéluctable.

En réponse à la double pression du pic pétrolier* et du changement climatique, quelques communes pionnières au Royaume Uni, en Irlande et ailleurs ont adopté une approche fédératrice et globale pour réduire leur bilan carbone et mieux se préparer aux bouleversements qui accompagneront le déclin de la production de pétrole dans les dix ans a venir.*

De la dépendance au pétrole à la résilience des communautés

Bristol (population 416 000 habitants) a été la première grande ville a financer une étude d’impact sur la vie locale ( transport, nourriture, santé, energie, economie, services publics etc) en cas de pic petrolier* et a en tirer des conclusions ( recherche d’autosuffisance alimentaire, relocalisation) pour preparer l’aprés-pétrole.

Bristol en Transition la première initiative d’échelle urbaine, met en réseau, inspire, forme, favorise et soutient les initiatives a l’echelle locale des quartiers et villages – Redland en Transition, Withywood en Transition, etc. – dans leurs propres Initiatives de Transition.

« Les villes en transition sont une manière concrète pour les individus d’agir sur le climat et le défi du pic du pétrole ». C’est ce qu’on appelle un « grassroots movement » mouvement d’autonomisation ** partant de la base, inversant la pyramide decisionnelle.

*Pic pétrolier

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Le pic pétrolier c’est en 2020, estimait Fatih Birol économiste en chef de l’Agence Internationale de l’Energie dans son rapport annuel 2008

(Créée en 1974 suite au premier choc pétrolier, l’AIE Lire la suite

Croissance contre «décroissance», la guerre est déclarée

slate.fr, Thomas Legrand, le 8 décembre 2009

Croissance contre «décroissance», la guerre est déclarée

Le consensus autour du sommet de Copenhague dans la classe politique française est un leurre. Il existe un vrai clivage.

Depuis la signature du pacte de Nicolas Hulot, pendant la campagne de 2007 et le Grenelle de l’environnement, on a pris l’habitude d’entendre des accents écologistes dans le discours du président. C’est relativement nouveau (2007) et ça représente une virevolte idéologique assez spectaculaire, si l’on y réfléchit bien. Elle est soudaine mais personne ne peut dire (et finalement peu importe) si elle est due à l’analyse de l’évolution des rapports de force politique ou à une véritable prise de conscience de l’ampleur de la catastrophe annoncée. Un peu des deux sans doute.

Alors au fur et à mesure que se généralise l’idée de l’urgence écologique, on assiste aussi, et tout naturellement, à la naissance d’une écologie dite de droite et d’une écologie dite de gauche. La différence entre ces deux versants de l’écologie se cristallise autour de la définition de la croissance. Après avoir affirmé qu’il était écologiste et qu’il œuvrait pour le sauvetage de la planète, Nicolas Sarkozy, à l’approche des élections régionales, a dû réadapter son discours pour ne pas valider trop ouvertement les thèses des écologistes et risquer de subir la fameuse règle (qui ne se vérifie pas toujours d’ailleurs), la règle du «quand on a la choix entre l’original et la copie, on préfère toujours l’original»… donc il s’est démarqué. Ce n’est pas une démarcation que tactique, elle correspond d’abord à une différence idéologique.

Le chef de l’Etat développe l’idée d’une écologie qui ne fustige pas la croissance, qui, de ce fait, accepte et même promeut le nucléaire, présenté comme une énergie propre, non émettrice de CO2. En réaffirmant sa foi en la croissance, l’écologie dite de droite peut également se présenter comme une idéologie du progrès qui fait le pari que les avancées technologiques apporteront les solutions de remplacement à la raréfaction et au danger des énergies fossiles. Ces idées sont par exemple défendues par le philosophe Luc Ferry. C’est ce que le Président appelle la «croissance verte»... Réconcilier croissance et écologie correspond à un positionnement assez confortable. Il comporte une forme d’optimisme qui tranche avec les analyses déprimantes et catastrophistes des écologistes classiques. Il permet, en plus (et pour une fois), de mettre la droite dans le parti du mouvement, de la foi en l’avenir.

Un positionnement qui promet enfin de ne pas trop bouleverser nos modes de vie consuméristes, voilà pour l’aspect conservateur nécessaire pour rassurer l’électorat de ce côté du spectre politique. De l’autre côté, les Verts et Europe écologie se classent, eux-mêmes, à gauche. C’est assez cruel pour le PS parce que, en gros, la vision de l’écologie, telle que la développe en ce moment Nicolas Sarkozy, n’est pas éloignée de ce que peut dire un PS qui place aussi la croissance au pinacle. Mais le PS doit éviter l’affrontement idéologique avec les écologistes avec lesquelles ils comptent construire une alternance ! Ils sont donc, en quelque sorte, squeezés du débat !

Parce que de l’autre côté, les Verts et Europe écologie ont aussi un discours spécifique sur la croissance. Contrairement à la caricature que veut en faire Nicolas Sarkozy qui dénonce leur penchant pour la décroissance, les écologistes (la plupart d’entre eux en tout cas) refusent d’employer ce terme qui reprend Lire la suite

Le Livre Vert du Plan Climat Energie girondin est disponible en ligne

Conseil général de la Gironde, Communiqué, le 21 septembre 2009

Le Livre Vert du Plan Climat Energie girondin est disponible en ligne

Toute association et tout citoyen (e),  peuvent y émettre leurs observations ou répondre aux questions posées, en ligne, relatives aux thématiques suivantes :

– transport et planification urbaine

– habitat, bâtiment, éco-construction

– industrie et énergies renouvelables

– agriculture, viticulture et forêt

– prévention et valorisation des déchets

– littoral et tourisme

– précarité énergétique et santé

Pour accéder au livre vert Lire la suite

Autopartage à Mérignac : Des autos peu partagées

sudouest.com, Olivier Delhoumeau, le 9 Septembre 2009

MÉRIGNAC, AUTOPARTAGE. La station de voitures en libre-service installée en centre-ville par Autocool connaît un démarrage poussif. Malgré la proximité du terminus de la ligne A du tram

Des autos peu partagées

 «Libre, facile, moins cher, moins polluant », vante la plaquette publicitaire. Malgré cette brassée d’avantages supposés, Nicolas Guenro, le directeur d’Autocool, ne voit pas les chiffres décoller sur Mérignac. À l’évidence, sa société coopérative, spécialiste de l’autopartage dans l’agglo, ne fait pas beaucoup d’émules.

Inaugurée en avril en présence d’une forte délégation d’élus, la station de voitures en libre-service du centre-ville peine à trouver son public. Chiffres à l’appui, elle n’enregistre qu’une douzaine de réservations par mois et par véhicule. Ce qui la place dans le ventre mou du réseau bordelais. Loin derrière le top 5 constitué par Victor-Hugo, Porte de Bourgogne, Tourny, Jean-Jaurès et barrière Saint-Médard.

Une dizaine d’adhérents

Pour Nicolas Guenro, les causes de ce démarrage en demi-teinte sont multiples. « Bien que situées à proximité du terminus de la ligne A du tram, les deux voitures mises en service au 14 de l’avenue Maréchal-Leclerc sont très éloignées du reste du réseau. Les boulevards sont distants de 4 kilomètres », analyse-t-il.

Pour l’heure, le site du centre-ville n’a convaincu qu’une dizaine d’adhérents (huit Mérignacais et deux Pessacais). « Nous sommes au tiers de l’objectif, le seuil de rentabilité par voiture étant fixé à 20 adhérents. »

Conclusion : on parle davantage de l’autopartage qu’on ne le pratique réellement. À l’échelle nationale, on dénombre 7 000 adeptes seulement. Dans l’agglo, forte de 650 000 habitants, la société coopérative ne recense que 350 adhérents quand il en faudrait un millier pour atteindre un objectif de rentabilité.

Malgré le Grenelle de l’environnement, le réchauffement climatique et une nouvelle façon de concevoir les déplacements urbains, les esprits ne se libèrent pas facilement de soixante années consacrées au tout voiture. « Elle reste un objet social doté d’une valeur symbolique très forte. Même pour les 18-30 ans. Aujourd’hui encore, les étudiants sont très attachés au fait de posséder leur propre véhicule », argumente-t-il.

De plus, des structures comme Autocool n’ont clairement pas Lire la suite

Baromètre MACIF de la mobilité durable 2009

ressources-solidaires.org, Julie Terzulli (Macif), le 14 septembre 2009

Baromètre MACIF de la mobilité durable 2009

Baromètre Macif 2009 de la mobilité durable réalisé par Opinion Way, en partenariat avec le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, entre le 24 et le 31 juillet 2009 auprès d’un échantillon de 1 541 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

52% des Français se déclarent prêts à utiliser de manière régulière un mode de transport alternatif (covoiturage, auto-partage, vélo…), en particulier les 18-24 ans (64%) et les habitants de communes rurales (60%).

Le covoiturage est le mode de déplacement alternatif le plus connu des Français (91%) devant le vélo-partage (83%). 26% ont déjà pratiqué le covoiturage et 11 % le vélo-partage.

Seuls 37% des automobilistes français se sentent en sécurité lorsqu’ils se déplacent en vélo.

73% des automobilistes français jugent que le code de la route doit évoluer : double sens cyclable, file réservée au covoiturage, remontée de file pour les deux roues…

Partenaire officiel de la nouvelle Semaine de la mobilité et de la sécurité routière (16-22 septembre) et de la Fête des transports (12-13 septembre), la Macif se mobilise, pour la troisième année consécutive, pour encourager les automobilistes à se déplacer dans des véhicules les moins polluants et les plus sûrs possibles et à utiliser des modes de transports alternatifs à l’auto-solisme (utilisation d’une voiture par une personne seule). La mutuelle organisera de nombreuses actions de sensibilisation dans toute la France auprès du grand public et de ses salariés.

LES 3 ENSEIGNEMENTS DU BAROMETRE MACIF DE LA MOBILITE DURABLE 2009

En tant que premier assureur automobile avec près de 5,7 millions de véhicules assurés, le groupe Macif considère la mobilité individuelle durable comme un enjeu sociétal majeur et s’est engagé depuis près de 4 ans en faveur des modes de transports plus respectueux de l’environnement. Pour la 3ème année consécutive, la Macif publie les résultats de son Baromètre, en partenariat avec le Ministère du Développement durable, pour mieux comprendre et analyser les comportements des Français à l’égard des nouvelles mobilités.

1/ La protection de l’environnement reste prioritaire pour les Français malgré la crise économique La prise de conscience par les Français des problématiques environnementales se confirme d’année en année : pour 51% d’entre eux, la protection de l’environnement reste un enjeu tout à fait prioritaire dans le contexte économique actuel. Ainsi, presque 1 Français sur deux (+6 points par rapport à 2008) déclare que la conscience de polluer pourrait le faire renoncer à l’utilisation de sa voiture pour un autre mode de déplacement, même si le premier facteur de renoncement reste le coût d’utilisation trop élevé de son véhicule.

2/ Une bonne connaissance des modes de déplacement alternatifs à « l’auto-solo » 91% des Français connaissent Lire la suite

Club des villes et territoires cyclables – Vélo : Un moyen de transport alternatif

developpementdurablelejournal.com, Lucie Simonel, le 9 septembre 2009

Vélo : Un moyen de transport alternatif

Le Club des villes et territoires cyclables a présenté le 8 septembre des mesures incitatives à l’usage du vélo comme moyen de transport alternatif en ville, dans le cadre de la semaine de la mobilité et de la sécurité routière. L’association va les proposer au Ministère de l’Ecologie, et ambitionne de les intégrer notamment au Grenelle 2.

Le Club des villes et territoires cyclables, une association de collectivités territoriales pour le développement de l’usage du vélo, a présenté dans le cadre de la semaine durable et de la mobilité deux mesures d’incitations économiques « plutôt que coercitives  », pour faire du vélo un mode de transport alternatif plus écologique : une aide à l’acquisition d’un vélo et une indemnité vélo versée aux salariés qui l’utilisent comme moyen de transport pour se rendre au travail. Une solution qui est non seulement plus économique, mais qui protège aussi la santé. L’association va proposer ces mesures au Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, par l’intermédiaire des députés et sénateurs qu’elle aura choisi, pour qu’elles participent à la loi sur la finance ou au Grenelle 2. Le Club souhaite ainsi intégrer le vélo dans les politiques de la ville, et à terme dans un Plan national du vélo.

«  Ni un arrêté, ni une loi ne peut le faire »

Concrètement, l’usage du vélo pourrait être incité par un crédit d’impôt qui rembourserait une partie des frais d’achat d’un vélo, ou par un « chèque vélo » offert à chaque personne qui souhaite utiliser ce moyen pour se déplacer en ville. Cet “effort fiscal” serait proportionnel au prix d’achat, comme 40% du coût, et pourrait monter jusqu’à 200 euros pour un vélo “classique” et 400 euros pour un vélo à assistance électrique. Le Club envisage ainsi cette aide comme une compensation au citoyen pour sa Contribution Climat-Energie (CEE).

La deuxième mesure soutiendrait les personnes sous contrat d’embauche et qui se déplacent principalement à vélo pour se rendre au travail. Le Club propose qu’une indemnité soit versée au salarié, plafonnée à 200 euros. Son montant serait défini dans le cadre d’un Plan de Déplacements d’entreprise, et remplacerait les primes essences touchées par les salariés pour leurs trajets en voitures. Pour l’usager des transports publics qui roulerait aussi à vélo sur une partie de son trajet domicile/travail, les frais liés à son usage lui seraient remboursés en plus du remboursement de son abonnement aux transports publics. Quant à l’employeur, il bénéficierait en contre- partie, dans ce dernier cas, d’une exonération de charges, tout comme pour les indemnités qui couvrent l’usage des transports publics, ou d’aides de l’Etat si la participation au transport en vélo apparaît sur la fiche de paye du salarié comme une mesure compensatoire à la CEE.

Ce projet veut ainsi représenter une finalité à la taxe carbone, c’est là le challenge du Club et des plus de 1000 collectivités territoriales membres. Alors que cette taxe sanctionne en effet les gros pollueurs, les mesures ont aussi été lancées pour récompenser en contre- partie ceux qui consomment le moins de produits émettant du CO2.

Un changement de vie global

La pratique du vélo se heurte à de nombreux freins, comme Lire la suite

Formations « développement durable » : quels débouchés ?

novethic.fr, Anne Farthouat le 2 septembre 2009

Formations « développement durable » : quels débouchés ?

L’offre de formation aux métiers de l’environnement, au développement durable ou à la finance responsable a explosé ces dernières années. Des milliers de jeunes étudiants et salariés en reconversion se tournent désormais vers ces différents métiers. Avec un poste à la clé ?

600 000. C’est le nombre d’emplois que devrait générer le Grenelle de l’Environnement d’ici 2020, d’après une étude du Boston Consulting Group, commandée par le ministère de l’écologie. Une prévision à peine plus optimiste que celle du gouvernement, qui vise les 535 000 créations ou maintiens de postes. Effectivement, pour remplir les objectifs nationaux et européens en matière de développement durable, il faudra faire appel à une nouvelle main d’œuvre qualifiée et spécialisée. Une nécessité que les acteurs de l’enseignement supérieur ont su anticiper, en proposant depuis quelques années des formations spécifiques. Mais ces nouveaux diplômes sont ils réellement un sésame pour entrer dans la vie active ?

Depuis octobre 2008, crise oblige, les offres d’emplois se font plus rares. D’après l’enquête « Besoin de main d’œuvre 2009 » du Pôle Emploi, seulement 16,9% des employeurs envisagent de recruter en 2009, contre 23,4% en 2008. Une tendance qui n’épargne pas les métiers de l’environnement, comme le confirme David Ascher, directeur de publication du site internet Emploi-Environnement. « Il y a un an, nous avions en permanence 1 200 offres d’emploi sur le site. Aujourd’hui, on atteint péniblement les 700. Mais c’est un phénomène conjoncturel, les offres repartiront, surtout dans le secteur des énergies renouvelables. » La crise économique est donc un frein, certes, mais un frein temporaire.

Les métiers de l’environnement promis à un bel avenir

Côté embauches, c’est effectivement le pilier environnemental du développement durable qui remporte la mise. Pour l’heure, le secteur des énergies renouvelables reste celui qui émet le plus d’offres d’emploi, notamment via la création de nombreuses éco-industries. Techniciens et ingénieurs issus de formations en la matière ont donc de grandes chances de trouver un poste. Colette Pilon, chargée de projet emploi dans le secteur Environnement de Pôle Emploi, observe toutes les tendances du marché : « aujourd’hui, les secteurs porteurs sont ceux de l’efficacité énergétique du bâtiment, de l’assainissement, ou encore du traitement des eaux. Des filières de recyclage se mettent en place, comme les DEEE (Déchets d’équipements électriques et électroniques, directive européenne de 2003). Elles seront très vite un véritable creuset d’emplois. Tout comme le secteur de la biomasse, encore en phase de développement, qui génèrera de l’emploi d’ici quelques mois, voire quelques années. Mais on voit aussi de plus en plus d’offres pour les éco-conseillers, et autres métiers dédiés à la pédagogie ».

Quant aux piliers sociaux et financiers du développement durable, s’ils Lire la suite

Grenelle de l’environnement : le texte

citron-vert.info, Philippe Ladame, le 6 août 2009

Grenelle de l’environnement : le texte

La loi relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, adoptée par l’Assemblée, est publiée au Journal Officiel.

En voici le sommaire (avec l’indication des pages) :

TITRE I : Lutte contre le réchauffement climatique – p 3

CHAPITRE I : Réduction des consommations d’énergie des bâtiments – p 5

CHAPITRE II : Urbanisme – p 9

SECTION 1 : Disposition relatives aux objectifs – p 9

SECTION 2 : Disposition relatives à l’urbanisme et au patrimoine – p 10

CHAPITRE III : Transports – p 10

SECTION 1 : Disposition relatives aux objectifs – p 11

SECTION 2 : Dispositions modifiant la loi d’orientation des transports intérieurs – p 19

CHAPITRE IV : Energie – p 20

CHAPITRE V : La recherche dans le domaine du développement durable – p 22

TITRE II : Biodiversité, écosystèmes et milieux naturels – p 24

CHAPITRE I : Stopper la perte de biodiversité sauvage et domestique. Restaurer et maintenir ses capacités d’évolution – p 24

CHAPITRE II : Retrouver une bonne qualité écologique de l’eau et assurer son caractère renouvelable dans le milieu et abordable pour le citoyen – p 26

CHAPITRE III : Uune agriculture et une sylviculture diversifiées et de qualité, productive et durables – p 28

CHAPITRE IV : La gestion intégrée de la mer et du littoral – p 32

 TITRE III : Prévention des risques pour l’environnement et la santé, prévention des déchets – p 33

CHAPITRE IER : L’environnement et la santé – p 33

CHAPITRE II : Les déchets – p 37

TITRE IV : État exemplaire – p 40

TITRE V : Gouvernance, information et formation – p 42

TITRE VI : Dispositions propres à l’outre-mer – p 47

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600 000 emplois « verts » d’ici à 2020 : faut-il y croire ?

lemonde.fr, Marie-Béatrice Baudet, le 29 juillet 2009

600 000 emplois « verts » d’ici à 2020 : faut-il y croire ?

Politiquement, c’est un succès. Jean-Louis Borloo a pu se féliciter, le 23 juillet, de l’adoption définitive, à la quasi-unanimité, du premier volet législatif du Grenelle de l’environnement. Mais les promesses économiques seront-elles au rendez-vous ? Et qu’adviendra-t-il de la plus importante d’entre elles, celle que Nicolas Sarkozy a mise en avant le 22 juin dans son discours prononcé devant le Congrès, à Versailles : « Je veux dire à ceux qui trouvaient que le Grenelle de l’environnement coûtait trop cher que c’est la dépense la plus rentable que l’on puisse imaginer. Elle va créer 600 000 emplois. »

La France n’est pas la seule à chanter le refrain de la croissance verte et de ses centaines de milliers d’emplois à la clé. Les chiffres les plus optimistes circulent de pays en pays. Pour le Bureau international du travail (BIT), le secteur des énergies renouvelables emploiera 20 millions de personnes en 2030, dix fois plus qu’aujourd’hui. En septembre 2008, juste avant son élection à la présidence américaine, Barack Obama avançait le chiffre de la création « rapide » de 5 millions d' »emplois verts » aux Etats-Unis.

Faut-il y croire ? Ces belles promesses ont un goût de déjà-vu, à l’instar des espoirs suscités en son temps par la Netéconomie. Le 28 août 2000, le cabinet américain Andersen Consulting publiait une étude qui prévoyait qu’en 2002 Internet aura créé 10 millions d’emplois aux Etats-Unis et en Europe. Un an plus tard, la bulle éclatait et les start-up licenciaient.

Que dire aussi du « gisement » des services à la personne ?

En janvier 2007, M. Borloo, alors ministre de l’emploi, table sur la création de 500 000 postes nouveaux en deux ans. Depuis, la crise est passée par là. Les enseignes prestataires de services à la personne mettent la clé sous la porte (Le Monde daté du 30 juin) car les particuliers, en mal de pouvoir d’achat, rechignent à payer un intermédiaire pour trouver un prestataire.

Le nouvel eldorado des emplois verts mérite donc d’être observé avec prudence. Tout peut arriver. En bien comme en mal. Y compris une « bulle verte« , thèse soutenue par Robert Bell, président du département des sciences économiques de Brooklyn College (City University de New York) : « Des incitations fiscales couplées au comportement mimétique des marchés financiers peuvent conduire les investisseurs à créer une nouvelle bulle financière sur la « green tech« . »

La crise l’a amplement démontré : prévoir en économie est un exercice difficile. Pour annoncer en grande pompe que le Grenelle allait créer 600 000 emplois, le président de la République a repris les conclusions d’un rapport remis le 16 juin par le bureau parisien du Boston Consulting Group (BCG), cabinet international de conseil en stratégie, à son ministre de l’écologie, Jean-Louis Borloo. Page 4, on peut lire : « Les 15 grands programmes du Grenelle permettront la création de plus de 600 000 emplois en moyenne sur la période 2009-2020, principalement dans les secteurs du bâtiment, des infrastructures et des énergies renouvelables. »

Comment cette statistique a-t-elle été élaborée ? Lire la suite

NPA : Intégrer la question de l’écologie dans le programme socialiste

porcieu-amblagnieu-municipales-2008.over-blog.com, Bruno Bajou, le 25 juillet 2009

NPA : Intégrer la question de l’écologie dans le programme socialiste

La question de l’écologie suscite de nombreux débats parmi tous ceux qui militent pour un projet de transformation révolutionnaire de la société.

S’il semble acquis pour tous que l’ampleur de la crise écologique en fait une question centrale, s’il est clair qu’il n’est plus possible de faire de l’écologie un supplément d’âme d’un programme socialiste… la discussion reste ouverte et nécessaire sur comment intégrer, en opposition à l’écologie moralisatrice des partis institutionnels, la critique écologique dans ce qu’elle à de plus subversif, à notre combat anticapitaliste, à notre perspective socialiste.

Pour certains camarades la nécessité de prendre en compte les conséquences de la crise écologique devrait conduire à une intégration de l’écologie politique au programme socialiste, en rejoignant le courant « écosocialiste ». C’est ce qui a été défendu au congrès de fondation du NPA dans le débat autour du mot même d’écosocialisme.

Le débat ne porte pas sur le fait de savoir s’il faut ou pas intégrer les données de l’écologie à notre critique du capitalisme. Rajouter le préfixe « éco » signifie rejoindre un courant politique, l’écosocialisme, qui a sa propre existence et qui se définit pour reprendre une formulation de Michael Löwy comme « un courant de pensée et d’action écologique qui fait siens les acquis fondamentaux du marxisme – tout en le débarrassant de ses scories productivistes. » 

Cela pose deux problèmes, d’une part le problème de définir ce qu’est réellement l’écologie politique en tant que courant et son apport et, d’autre part, le problème que certains camarades semblent confondre le bilan du socialisme réel, des régimes staliniens, des régimes nationalistes prétendument socialistes avec la critique marxiste du capitalisme.

« Ecosocialisme », actualisation du marxisme ou concession à l’écologie politique radicale ?

L’expression « écologie politique » a toujours été volontairement confuse. Utiliser le nom de ce qui est avant tout une science pour désigner un courant politique a toujours permis aux courants se revendiquant uniquement de l’écologie politique de prétendre se situer au-dessus des clivages politiques traditionnels et de ne pas se situer sur le terrain de la lutte des classes et de la critique du capitalisme. La grande majorité de ces courants et partis, souvent très institutionnels, acceptent globalement le cadre du capitalisme et n’ont d’autres perspectives que de s’en remettre aux bons vouloirs des dirigeants et de leurs administrations. Cela revient au final à s’aligner sur un « capitalisme vert » dont tous les gouvernements se font maintenant les champions.

Le courant écosocialiste est né, en réaction à cette écologie institutionnelle et bien pensante, de la volonté de lier le combat écologique et le combat social, démarche sur laquelle on ne peut que se retrouver. Mais quand ces camarades discutent de réactualiser notre projet d’émancipation en introduisant « à part égale » l’apport des courants écologiques et du celui du marxisme, ils introduisent en réalité beaucoup de confusion politique. Car plus qu’une actualisation du marxisme, cela revient avant tout à faire Lire la suite

Croissance verte : vers un monde sans déchets ?

rue89.com, Emilie Delouvrier et Julien Dossier, le 28 juin 2009 

Croissance verte : vers un monde sans déchets ?

1% seulement des matières produites et transformées sont encore en usage dans les six mois qui suivent leur vente, en Amérique du Nord, soit un taux de déchet de 99%. Le chiffre, avancé par Paul Hawken, Amory et Hunter Lovins dans « Natural Capitalism », est effrayant et renvoie aux images apocalyptiques de la montagne d’ordures d’Aterro de Gramacho à Rio -la plus grande décharge d’Amérique Latine- qui menace de s’effondrer.

Dans son film d’animation ludique et pédagogique, « The Story of Stuff » (« L’Histoire des choses »), la militante écolo américaine Annie Leonard dénonce l’absurdité de notre chaîne de production et de consommation qui conduit à surexploiter les ressources naturelles de la planète pour les envoyer presque aussitôt à la poubelle ! Au passage des tonnes de pollution sont produites…

Même le recyclage a ses limites

Le recyclage est indispensable mais il ne suffit pas : il a ses limites, dans la mesure où l’objet qu’on recycle n’est pas conçu pour être transformé. L’exemple du papier recyclé est instructif. En partant d’une fibre de cellulose « vierge », tirée du bois, on peut espérer sept cycles de recyclage avant que la fibre ne devienne si cassante qu’on ne puisse plus rien en faire. Et chaque étape de recyclage pose la question du traitement des résidus toxiques, chlore et encres. Au livre en papier recyclé, on peut opposer le « durabook » (livre durable) fait à partir d’un polymère entièrement réutilisable, sans perte de ses propriétés.

Le « durabook » est un objet durable : il n’a pas vocation à être jeté. Le « duraordinateur » reste encore à inventer. L’écodesign -qui conçoit des objets faits pour être réparés, recyclés, transformés- est en pleine expansion. Faut-il en conclure à l’avènement imminent d’un monde sans déchets ? Pas totalement mais les tenants de la croissance verte nous invitent à repenser entièrement nos modes de production et de consommation, selon deux axes. D’une part, il faut concevoir des objets destinés à avoir plusieurs vies. D’autre part, il faut valoriser les déchets, inévitables dans le processus de production.

A chaque lieu ses solutions. Dans les fermes-écoles Songhaï au Bénin, les déjections animales, les déchets végétaux et les eaux usées (douches, toilettes) servent à produire du biogaz -du méthane- qui alimente les cuisines en énergie. Dans son restaurant londonien, le chef anglais Arthur Potts Dawson utilise les épluchures pour faire du compost qui fertilise le potager adjacent. Une évidence, certes, mais Potts Dawson propose aussi de réutiliser de l’huile de friture comme combustible dans les taxis qui raccompagneront les clients chez eux.

Il s’agit de s’orienter vers le ré-emploi, la transformation d’objets et de ressources renouvelées, autour de circuits courts, de réparations et de réseaux sociaux plus denses et plus solidaires. La croissance verte suppose de revenir à des productions locales, Lire la suite

Yann Artus-Bertrand : « Je me bats pour que l’écologie soit au coeur des consciences »

larep.com, Olivier Rezel, le 26 juin 2009

Yann Artus-Bertrand : « Je me bats pour que l’écologie soit au coeur des consciences »

MARDI, À BARJOUVILLE (28). Jovial et détendu, Yann Arthus-Bertrand n’a pas boudé son plaisir d’être au milieu des écoliers barjouvillois, lesquels ont donné son nom à leur école élémentaire.

Le réalisateur du film « Home » était à Barjouville, près de Chartres, (Eure-et-Loir), mardi, pour découvrir l’école élémentaire qui porte son nom. Il a répondu à nos questions.

Quel effet cela fait-il d’avoir une école qui porte son nom ?

C’est toujours très émouvant. À chaque fois, je verse une petite larme. En même temps, cela donne des responsabilités. Il faut s’investir lorsque l’on donne son nom à une école. Je me suis engagé à aller voir ces établissements – il y en a huit en France – au moins une journée ou une après-midi par an.

Pensez-vous que votre film, « Home », diffusé deux jours avant les élections européennes, a réellement boosté le score de la liste Europe écologie ?

Si près de 9 millions de personnes ont regardé le film, cela montre bien qu’elles avaient déjà un intérêt pour la question de l’écologie. Les gens ont voté peut-être un peu plus pour Europe écologie après le film. Moi, de toute façon, ça ne me gêne pas, bien au contraire. Je vote vert depuis toujours. Mais je pense que l’écologie n’est pas une question de politique, c’est un lobby. Il n’y a pas assez d’écologie dans tous les partis, d’extrême gauche à l’extrême droite.

Vous attendiez-vous à un tel succès de votre film ?

Non, je ne m’attendais pas à faire un tel score. Ce n’est pas un film marrant, c’est un film angoissant qui montre combien nos gestes du quotidien ont un impact sur notre environnement. On vit dans un monde de gâchis. Je n’avais pas pris conscience de cela et je l’ai réalisé dans le film. On estime que, dans les pays riches, 40 à 50 % de la nourriture produite est jetée. C’est une folie. On consomme trop. Il faut que l’on apprenne à vivre mieux avec moins. Prenez l’exemple du pétrole. On sait que le pétrole bon marché et abondant, ça va être fini dans 10 ans, dans 15 ans. Un baril à 500 dollars va avoir des incidences sur le coût du transport, de la nourriture. On ne s’y prépare pas. Il y a une espèce de déni collectif. On ne veut pas croire à ce que l’on sait. La crise écologique, le changement de climatique annoncé : on ne veut pas le croire. Il y a toujours autant de voitures sur le périphérique. L’homme balance entre une intelligence incroyable et un égoïsme incroyable.

Pour certains, « Home » est de l’écologie à grand spectacle mais qui ne propose aucune solution. Que leur répondez-vous ?

Moi, je ne suis pas là pour amener la solution. Sincèrement, si j’avais la solution, je serais Lire la suite

Appel pour une France durable : Interpellons les décideurs politiques et économiques

naturavox.fr, Gilles VANDERPOOTEN, Président de l’Association Vive la Terre (Etudiant, 23 ans) pour le collectif de l’Appel pour une France durable, le 25 mai 2009

Isabelle Autissier, Allain BOUGRAIN-DUBOURG, Robert BARBAULT, Dominique Belpomme, Dominique BOURG, Gilles ClÉment, Philippe Desbrosses, Jean-Pierre DOUSSIN, Caline JACONO, Jean Jouzel, Tristan Lecomte, Amélie Nothomb, Jéromine PASTEUR, Nicolas VANIER…

Appel pour une France durable

Interpellons les décideurs politiques et économiques

En 1987, le rapport Brundtland énonçait le « développement durable » et se préoccupait des « générations futures ». C’était il y a plus de vingt ans. Les « générations futures » sont là. Ne nous limitons pas à parler d’elles tout en continuant à accroître leur dette… Prenons garde au décalage entre les discours et les actes.

A l’heure de la crise économique, en période de Grenelle de l’environnement, et alors que partout l’on se réclame du « développement durable », exigeons des décideurs économiques et politiques qu’ils mettent résolument en œuvre des alternatives afin de répondre aux enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux qui engagent notre responsabilité collective et l’avenir des jeunes générations.

Pas un jour sans que les thèmes de la responsabilité sociale, environnementale et sociétale ne soient évoqués dans les déclarations des responsables et experts économiques et politiques, dans les médias, dans les conversations citoyennes.

L’ensemble des acteurs économiques se réclame aujourd’hui du « développement durable » – une expression qui trop souvent se limite à de bonnes intentions ou à des effets d’annonce, et peine à se traduire en actes. Au risque de se transformer en alibi pour continuer comme avant et poursuivre les atteintes portées à l’homme et à son environnement.

A force d’utiliser sans discernement cette expression commode mais ambiguë, on finit par la vider de son sens, par en réduire les exigences et les ambitions.

Le caractère durable d’une activité ne peut se résumer à l’accroissement de la richesse économique, et il est incompatible avec l’utilisation sans limite des ressources naturelles ; la responsabilité environnementale et sociétale de l’entreprise ne peut se réduire au respect minimal de la législation en vigueur.

En cette période de Grenelle de l’environnement et malgré les avancées, force est de constater la distance entre l’intérêt que suscitent les enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux dans l’ensemble de la nation, et la frilosité de bon nombre de décideurs économiques et politiques.

Prenons garde au Lire la suite

Blanquefort : Amaplanète souffle sa première bougie

sud-ouest.com, Marie-Françoise Jay, le 25 Mai 2009

Amaplanète souffle sa première bougie

BLANQUEFORT, PRODUCTEURS. Le bilan de l’association est plus que satisfaisant. En projet : la mise en vente d’huîtres pour le plaisir des adhérents

En mai 2008, débutait la première distribution de l’Amap de Blanquefort sur des contrats légumes et volailles. Dimanche dernier, l’association a soufflé sa première bougie autour d’un pique-nique avec 192 familles contre 50 Amapiens l’an dernier, et divers contrats : légumes avec Aurore Sournac d’Eysines, bœuf et veau avec Laurent Labégurie de Blanquefort, agneau avec Pascal Sancier de Saint-Antoine-sur-l’Isle, fromage de brebis avec la famille Sarres du château Sénéjac au Pian-Médoc, fromage de chèvre avec la famille Serrano de Courpiac, miel avec Mme Purrey de Saint-Hélène, volaille avec M. Petit de la ferme de Vertessec à Avensan, pommes avec M. Bourg des Esseintes, kiwis avec M. Ducos des Esseintes, poisson avec Nicolas Brin jeune marin pêcheur d’Arcachon.

Des produits de qualité

« Les producteurs, explique Joëlle Corral, une des responsables de l’Amap, ont été choisis pour la qualité de leurs produits relevant de l’agriculture bio ou raisonnée ; pour leur proximité, il ne doit pas y avoir plus d’une heure de transport ; pour la possibilité de faire un contrat satisfaisant pour les deux parties ; la base de l’Amap restant la solidarité et le soutien aux producteurs. Et dans ce domaine, nous avons été gâtés, depuis janvier avec deux catastrophes : la tempête et la grêle !

Ces contrats Amap leur permettent d’assurer une production et surtout une vente directe, qui crée des relations appréciées par tous, des contacts, des échanges, le plaisir de connaître les gens qui achètent leurs produits. »

Actuellement pour l’Amaplanète, c’est la ressouscription des contrats légumes, une centaine au total, sans dépasser 200 sur tous les contrats cumulés. La progression a été particulièrement rapide, l’Amap est devenue une des plus importantes de la CUB. Le contrat huîtres pourrait faire son entrée.

Pour Mme Dominique Bret, une des responsables de contrat, « les Amap Lire la suite

Amory Lovins : En 2040, plus besoin de pétrole aux USA

environnement.blogs.liberation.fr, Laure Noualhat, le 16 mai 2009

En 2040, plus besoin de pétrole aux USA

Cela fait bientôt 33 ans que cet homme détient la solution aux problèmes énergétiques. Time magazine vient d’ailleurs de lui rendre hommage en le classant parmi les 100 personnalités de l’année. Amory Lovins, de passage à Paris pour la promotion de son ouvrage consacré au capitalisme naturel (publié aux Etats-Unis en 1999, ndlr), est un pionnier discret. Au sein de l’Institut Rocky Mountain, think-tank qu’il a créé en 1983, il conseille de grosses entreprises comme le constructeur automobile Ford ou le chimiste Dow Chemical en matière d’efficacité énergétique, et peut se targuer d’avoir l’oreille des plus proches conseillers d’Obama sur la question. Ce type voit loin: il promet que les Etats-Unis pourront intégralement se passer de pétrole en 2040. Entre deux coups de fourchette, interview.

Quel rôle joue l’Institut Rocky Mountain ?

Nous pratiquons ce que j’appelle l’acupuncture institutionnelle. Nous intervenons auprès des grosses entreprises comme Ford, Dow Chemical, Boeing, …, pour les convertir à l’efficacité énergétique. Investir dans une usine qui fabrique des fenêtres super isolantes coûte 1000 fois moins cher que de produire toujours plus d’électricité en construisant de nouvelles centrales. Nous pensons qu’il faut échanger les megawatts par des negawatts, c’est à dire des watts que l’on n’a pas besoin de produire puisqu’on ne les consomme pas. Et les grandes entreprises comprennent très bien cela. Et je pense que les changements majeurs sont souvent conduits par les grosses entreprises. Ce n’est pas surprenant quand on comprend qu’économiser de l’énergie et des ressources peut s’avérer très profitable. Dow Chemical a investi un milliard de dollars dans les économies d’énergie et ils ont économisé 9 milliards de dollars en quelques années. Dupont de Nemours a diminué ses émissions de CO2 de 80% par rapport à son niveau de 1990. La flotte de camions de Walmart consomme 25% de carburant en moins. Et il existe de nombreux autres exemples.

Pensez-vous que les choses sont en train de changer ?

Oui. A la création de l’Institut, nous étions une poignée d’amis sans argent. Aujourd’hui, nous avons près de 90 employés et un chiffre d’affaires de 13 millions de dollars. Il existe une profusion de gisements de negawatts: dans le bâtiment, les transports, le chauffage, … De la même façon, il y a les barils de pétrole et ceux que l’on ne consomme pas, les nega-barils.

Que pensez-vous du modèle énergétique français basé sur le nucléaire?

La France me fait l’effet d’une île de politique plutôt hermétique entourée par une mer de réalité qui s’appelle le marché économique. L’industrie nucléaire pense que ses principaux concurrents sont les usines à charbon ou à gaz, bref, les grosses centrales d’énergies fossiles, alors que ses principaux concurrents, à mon sens, sont l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Les adeptes du nucléaire pensent que les centrales énergétiques doivent être grosses alors que le futur appartient aux petites centrales électriques. Lire la suite

Les Européens et le changement climatique

europarl.europa.eu, parlement européen et CE, avril 2009

Changement climatique

Les principaux résultats de cette étude sur le changement climatique, menée conjointement par le Parlement européen et la Commission européenne, attestent d’une réelle prise de conscience chez les Européens et d’une volonté d’agir de façon plus « éco-responsable ».

Actuellement, juste après la pauvreté, le changement climatique est vu par les Européens comme le problème le plus sérieux pour la planète. Si plus de la moitié d’entre eux se déclarent assez bien informés sur le changement climatique, nombreux sont, toutefois, ceux qui se disent encore mal informés.

Interrogés sur les actions à prendre, la majorité des Européens estiment que ni l’industrie, ni les gouvernements, ni les citoyens, ni l’UE n’en font assez pour lutter contre le changement climatique. Trois sur quatre condamnent surtout l’industrie.

Cette étude montre que de plus en plus d’Européens prennent personnellement des mesures pour lutter contre le changement climatique, tant au niveau de leurs habitudes de consommation (tri des déchets, réduction de la consommation d’énergie et d’eau de leur foyer, réduction de la consommation de produits jetables, achat de produits locaux et de saison) que dans leur mode de transport. On note encore des efforts à faire au niveau des énergies renouvelables.

Dernier fait marquant, 44% des Européens déclarent être prêts à payer davantage pour lutter contre le changement climatique.

Plus d’information Lire la suite

Multiplication des Agendas 21

developpementdurablelejournal.com, Patrick Cros, le 16 mars 2009

Actions durables : Les Agendas 21 portent leurs fruits

Dopés par le Grenelle de l’environnement, les projets d’Agendas 21 se sont multipliés en France. Fer de lance de cette nouvelle politique, les territoires et les collectivités ont joué le jeu aussi bien en matière d’agriculture, de biodiversité et d’énergie, que de transport et d’urbanisme. Plus d’une centaine de représentants ont été distingués jeudi par Chantal Jouanno, la secrétaire d’État à l’écologie, « en reconnaissance de leur démarche globale » de développement durable « Agenda 21 local ».

« Il faudrait que toutes les collectivités locales instaurent un dialogue avec les habitants, les organisations locales et les entreprises privées afin d’adopter un programme Action 21 à l’échelon de la collectivité ». En 1992, la déclaration de Rio, à l’origine de l’Agenda 21, plantait le décor en matière de développement durable. Dix-sept ans plus tard les projets se sont multipliés en France, en particulier depuis le Grenelle de l’environnement qui leur ont donné un nouvel élan.

Chantal Jouanno a tenu à distinguer, jeudi dernier, les représentants des 101 premiers territoires et collectivités, dont la démarche globale de développement durable a été reconnue « Agenda 21 local ». « Chacun des lauréats s’est vu remettre un diplôme et un trophée attestant de cette reconnaissance par l’Etat de son projet territorial de développement durable, intégrant la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, la protection des milieux et des ressources, le développement de modes de production et de consommation responsables, les principes de gouvernance basés sur la participation et les partenariats », commente le Meeddat.

Des actions originales

Parmi les exemples d’actions menées : le projet d’Annecy qui a associé élus, agents de la ville, associations, chefs d’entreprises et habitants. Il a déjà initié des changements importants dans les pratiques internes : achats responsables, plan de déplacements des agents, amélioration de la qualité énergétique des bâtiments, …. Des actions d’éducation et de sensibilisation au développement durable ont été parallèlement menées auprès des entreprises, et en particulier auprès des acteurs du tourisme, un secteur d’activité majeur de la ville savoyarde. Depuis l’automne 2008, les habitants ont également la possibilité de découvrir, sur une carte au sol, leur habitation colorée en fonction de l’intensité de sa déperdition de chaleur. Cette information est complétée par un site Internet, sur lequel chacun peut zoomer sur la toiture désirée et connaître ainsi la performance de son logement en termes d’isolation thermique. Cette démarche sera soutenue par la mise en place d’une politique globale de l’énergie menée par les élus de la ville : un accompagnement méthodologique et financier sera proposé aux personnes souhaitant s’engager dans des travaux d’isolation.

Une nouvelle impulsion

Autre exemple : l’Agenda 21 du grand Alès. Construit en partenariat avec Le Parc national des Cévennes, il a mis l’accent sur un développement économique responsable reposant sur les spécificités locales : la forêt, l’agriculture, les éco-filières. La filière bois-énergie, en particulier, a été valorisée, notamment dans le cadre d’une charte forestière de Pays (constitution d’un pôle d’excellence rurale, développement de débouchés, promotion des petits projets et de bâtiments peu énergivores). Un partenariat avec l’Ecole des Mines d’Alès a également permis le développement du technopôle Alès Myriapolis qui dispose d’un pôle consacré aux éco-entreprises et aux éco-industries. L’éco-construction est aussi promue grâce Lire la suite

Jean Zin : L’avenir radieux

jeanzin.fr, le 5 mars 2009

L’avenir radieux

Beaucoup en conviendront, c’est une très bonne nouvelle que l’ancien monde s’écroule. Il n’y a pas à se lamenter sur son sort mais à s’impatienter plutôt d’un effondrement d’une insupportable lenteur. Même si on doit en passer par des moments difficiles, ce qu’on nous présente comme de très mauvaises nouvelles, sont pour nous un retour plus que salutaire à la réalité, à la prise de conscience collective. Au moment du plus grand danger et malgré toutes les menaces qui s’amoncellent, on peut retrouver paradoxalement un optimisme perdu depuis bien longtemps, la Guadeloupe n’étant que la première de nos victoires dans la reconquête de tous nos droits et la réappropriation de la démocratie par ses citoyens.

Il ne faut plus en douter, c’est un avenir radieux qui s’ouvre devant nous, nous sommes dans l’An 01 d’une ère nouvelle avec tout à construire, tout à inventer, ce qui ne veut pas dire faire n’importe quoi et donner libre cours à tous les fantasmes mais, tout au contraire, pour répondre aux défis qui nous sont lancés, il nous faudra tenir compte de toutes les contraintes écologiques, économiques, techniques, sociales ainsi que de tous nos défauts, individuels et collectifs, de notre nature double et fragile, de notre besoin d’autonomie comme de solidarité.

Après avoir tenté de donner un programme minimal susceptible d’unir les revendications sociales, il est temps d’esquisser dès maintenant ce que pourrait être l’étape suivante, pas si éloignée, un programme maximum si l’on veut, afin d’en éprouver les limites et sortir des visions religieuses, idéologiques ou émotionnelles de la politique au profit d’un projet concret, d’une nouvelle organisation économique et sociale au service de l’épanouissement humain.

Pour se représenter la vie dans ce monde nouveau, il faut planter le décor d’une économie relocalisée en grande partie (pas complètement) et tournée vers les services et l’immatériel avec un retour de l’artisanat et des petits producteurs biologiques locaux.

Il ne faut pas s’imaginer qu’il n’y aura plus d’industrie ni de capitalisme. Il y aura même des industries comme le textile rapatriées, une fois la Chine tournée vers son marché intérieur et engagée vers la hausse des salaires. Simplement l’industrie ne représentera plus qu’une part minime de l’activité avec des usines très automatisées et une part de plus en plus importante d’objets seront produits localement par des imprimantes 3D ou des petits ateliers numériques reproduisant sur place des articles commandés aussi bien que des créations originales (qu’on les appelle « micro-usines personnalisées » ou fabbers ou digital fabricator). De quoi réduire la part de l’industrie et les transports même s’il faudra toujours s’approvisionner en matières premières et que l’industrie restera compétitive dans les productions de masse.

L’agriculture devrait reprendre un peu plus de place, y compris en ville (sur les toits et entre les tours), avec de nombreux petits agriculteurs fournissant les marchés de proximité mais aussi avec le développement des jardins individuels.

Le petit artisanat sera encouragé mais l’essentiel de l’activité concernera la santé, l’éducation, la formation, la recherche, la culture, l’information, l’informatique, le divertissement, la restauration, le tourisme, etc. L’informatique se distingue des services par son caractère immatériel et sa capacité à se multiplier alors que dans les services, les personnels ne peuvent se dédoubler. En tout cas, on est là dans une économie plus écologique et humaine dont la croissance n’augmente pas forcément la consommation matérielle, on peut y veiller. Cela ne supprime pas pour autant Lire la suite

« Qui sont les antiécolos ? » dans Psychologies magazine

naturavox.fr, Benoît Saint Girons, le 9 mars 2009

Un article de Christilla Pellé-Douël intitulé « Qui sont les antiécolos ? » dans Psychologies magazine du mois de mars 2009.

Les antiécolos

Quels sont les arguments des antiécolos résistent-ils à l’analyse ?

Psychologie donne matière à réflexion…

Intéressant article qui, en donnant la parole à des « objecteurs de bobo-écologie », dresse un catalogue non exhaustif des caricatures et des excuses trop souvent utilisées pour justifier l’inaction.

« Au début des années 1970, les premiers écologistes faisaient figure de gentils allumés. Trente ans plus tard, les acharnés des énergies douces ont gagné du terrain dans les mentalités » commence l’article. Et entre les deux, rien ? Sommes-nous vraiment directement passés des doux rêveurs aux extrémistes américains de la deep ecology qui « envisagent la nécessité de la disparition de l’espèce humaine afin de préserver la Terre et les autres espèces vivantes » ?

Que dans ces circonstances Laurent Larcher, auteur de La Face cachée de l’écologie, puisse écrire « L’écologie est un antihumanisme » ne surprend guère. A écologie extrémiste raccourci extrémiste ! Mais cette affirmation n’en demeure pas moins fausse. D’abord parce qu’elle confond écologie (science) et écologisme (protection de l’environnement), ensuite parce que l’humain faisant partie du vivant, il a tout intérêt à préserver lui aussi la nature !

L’écologisme est naturellement humaniste parce que nous ne pouvons pas nous déconnecter de la nature sans en subir de graves troubles, comme le démontre la croissance exponentielle des pathologies, du stress aux cancers en passant par l’obésité ou la stérilité. Nous vivons plus longtemps, certes, mais dans quel état ? Et la tendance aux pathologies est telle que les jeunes pourraient désormais vivre moins vieux que leurs parents…

Prendre soin de notre planète est chronologiquement une question de bien-être avant d’être une question de survie. Nous pouvons fort bien vivre sans écran plat mais nous vivrons relativement mal avec un air pollué ou une nourriture à dominance industrielle.

« Au cœur du débat : notre place d’êtres humains » ? Non. Au cœur du débat : la place de l’humain dans le système ! 

Notre « capacité à se penser et à penser la nature » nous donne une responsabilité que les autres espèces n’ont pas. Si les ours polaires avaient leurs maux à dire, voilà longtemps qu’ils nous auraient balancés leurs grosses pattes dans la figure !

De ce constat de la « transcendance humaine », Sylvie Brunel, auteur de A qui profite le développement durable ?, en arrive à la conclusion qu’ « Il n’existe pas de nature qui ne soit façonnée par l’homme ». Monsanto aurait donc déjà réussi à breveter l’intégralité du vivant ? 

Non, décidément, il n’existe pas de bêtise qui ne soit façonnée par l’homme !

L’auteur n’a sans doute pas tort de dénoncer la culpabilisation à l’écologie. Avant qu’il n’y ait de « mauvais citoyens », il y a bien évidemment d’abord de mauvais politiciens et de mauvais industriels. Mais qui vote pour les uns et achète les produits des autres ? Au final, nous ne sommes peut-être pas tous coupables mais nous sommes tous responsables !

L’auteur conclut que « les antiécologistes d’aujourd’hui seraient des écologistes raisonneurs, au sens de « faire appel à la raison » ? A suivre ce raisonnement, il y aurait donc, d’un côté, des écologistes idiots qui agissent et, de l’autre, des écologistes intelligents, qui réfléchissent mais, parce qu’ils réfléchissent, ne font rien au prétexte qu’ils n’auraient rien fait de mal ? Curieux raisonnement… « Le grand but de la vie n’est pas le savoir mais l’action » Lire la suite

Bordeaux : La vélorution pédale dans la semoule

Sud-Ouest, Florent Pecchio, le 8 Mars 2009

BORDEAUX. Malgré leur enthousiasme, les membres du collectif Vélorution, qui prônent les déplacements non polluants en ville, ont du mal à se faire entendre du public

La vélorution pédale dans la semoule

Peut-être les avez-vous déjà croisés, au hasard d’une balade à Bordeaux. Eux, ce sont les « vélorutionnaires ». Les membres d’un collectif qui dénonce la mainmise de la voiture sur la ville. Aux dépens du vélo, bien sûr, mais aussi de la marche à pied, du roller, ou du skate. De ce qu’on appelle les déplacements « doux ».

Pour faire passer le message, rien de plus simple : une manifestation sur deux-roues, l’espace d’une heure. Un cortège chantant de bicyclettes et de coureurs à pieds dans le flot de la circulation, histoire de rappeler qu’ils existent.

« Un combat quotidien »

Ce samedi, ils sont une trentaine, au départ de la place Pey-Berland. Ce n’est pas la foule des grands jours. Les participants, étudiants pour la plupart, peinent à arriver. Le rendez-vous est fixé à 14 heures mais les cyclistes débarquent au compte-gouttes. « Ils sont où, les autres ? » Pas de réponse. Tant pis, il faudra faire sans eux. « C’est pas grave si on n’est pas nombreux, tempère Béranger. C’est d’abord un combat quotidien. »

En revanche, il faudra faire avec Florence, 42 ans, nouvelle venue. « Je connais le concept, mais c’est la première fois que je participe », explique la bibliothécaire. Attirée par la possibilité de faire réparer son vélo, elle est conquise par l’enthousiasme du groupe.

Il faut dire qu’une fois lancé, le cortège se fait remarquer. Banderoles, montures colorées, chansons, et des phrases chocs au mégaphone : « On avance, on avance, on n’a pas besoin d’essence », ou le très apprécié « Le vélo c’est la classe, la voiture à la casse ».

Les piétons s’arrêtent, sourient. « On les remarque mais je ne comprends pas ce qu’ils veulent », explique une femme. Certains applaudissent, alors que des automobilistes font jouer du klaxon. Il y a aussi les impatients du volant, qui tentent coûte que coûte de doubler le convoi. Très mauvaise idée : deux policiers en scooter veillent au grain, et réprimandent les fautifs.

Vélo-cité manque à l’appel

Le périple se termine au jardin botanique. Les cyclistes militants sont satisfaits de l’action, bien conscients que l’engagement des vélorutionnaires n’a pas été à la hauteur. « Il faut qu’on trouve de nouveaux moyens d’action », reconnaît Benjamin. Exemple ? Lire la suite

Bordeaux le 4 mars : Penser des alternatives à l’existant

Ecopol, le 28 février 2009

Le 4 Mars, réunion de préparation pour l’atelier « Coopératives participatives » qu’Ecopol a proposé pour le Forum Social Local.

Cet atelier consistera à partager avec trois porteurs de projets les difficultés, obstacles que rencontrent des démarches coopératives et participatives et la manière de les dépasser. Nous voulons lui donner une autre forme que les traditionnelles conférences de présentations individuelles.

Par démarches coopératives nous entendons tout ce qui aujourd’hui se créent autour d’autres formes d’habitat (habitat coopértatif), de consommation/production (AMAP), de commerce solidaire, de coopératives d’emplois et coopératives d’associations.

Pour le 4 Mars, nous avions proposé d’inviter des représentants de projets coopératifs, qu’ils soient en perspective, en cours ou achevés. Sont sollicités :  H’Nord, Amap, coopératives d’emplois et « petits gratteurs » qui ont un projet de quartier associatif et coopératif  à St Michel.

Il est plus que nécessaire de montrer aujourd’hui qu’il existe des alternatives, au tout centraliste et au tout individualiste, qui sont deux formes qui raptent la souveraineté des individus et produisent des collectifs qui enferment et tarissent les  singularités au lieu de s’appuyer dessus et de les libérer. Et cela dans tous les domaines, commerce, économique, habitat, associatif, emploi, consommation et bientôt transport……?

Les associations intéressées sont invitées à prendre part à la préparation de l’atelier
Le 4 Mars à 20H30 à Lire la suite

Pascal Bruckner « La voiture : panne de libido ? »

Le Monde, Pascal Bruckner, le 27 février 2009

Psychanalyse de la crise

La voiture : panne de libido ?

Ce sont des milliers de carcasses neuves qui, partout en Europe et en Amérique, s’alignent sur des parkings, sous des hangars et attendent en vain un acheteur. Rien à voir avec les classiques cimetières de voitures, amas de tôles froissées, de châssis défoncés pourrissant dans une friche, tel le mythique Cadillac Ranch, sur la Route 66 aux Etats-Unis, monolithes de métal peinturlurés, fichés dans le sable du désert californien. Ceux-ci témoignaient de la vitalité d’une industrie qui semait derrière elle ses déchets.

Les cimetières d’aujourd’hui incarnent une panne du système. La crise accélère une désaffection grandissante envers l’automobile. Les 4 × 4 gourmands sont dénoncés aux Etats-Unis par les groupes évangélistes qui voient en eux les symboles d’une arrogance contraire aux enseignements du Christ ! Partout les grands constructeurs ferment des usines, réduisent la production, se déclarent en faillite, licencient à tour de bras. Fin d’un objet fétiche qui fut le héros du XXe siècle et créa dans son sillage tant de chefs-d’oeuvre, de petites merveilles de la mécanique.

Trois raisons expliquent cet abandon : l’automobile a incarné longtemps un rêve de liberté, celle de circuler à sa guise. Pour un monde longtemps immergé dans la ruralité, figé dans le temps et l’espace, elle parut un miracle. Rouler des nuits entières, partir sur un coup de tête, traverser la France, l’Europe, avaler des kilomètres pour le plaisir, ne dépendre de personne, tel est, tel fut l’attrait de ce moyen de transport. Personnalisation quasi érotique de la voiture, maison roulante que l’on emportait partout avec soi, incarnation sur roues de votre singularité. Ce rêve s’est écroulé lentement avec l’engorgement des villes, des routes, des autoroutes : si chaque Français, Belge, Américain possède son véhicule, il sera peut-être un heureux propriétaire mais il ne pourra plus circuler.

L’effet démultiplicateur de la démographie périme le droit à la mobilité. Merveilleuse tant qu’elle était réservée à une minorité, la voiture, popularisée, se transforme en cauchemar, fait de chaque conducteur le prisonnier de son véhicule, dispendieux qui plus est. Fin de la vitesse, généralisation de l’embouteillage, de l’accident dont témoignent tant d’oeuvres littéraires ou cinématographiques.

ALIÉNATION ET INERTIE

« Démocratie, a très bien dit l’écrivain Roberto Calasso : l’accession de tous à des biens qui n’existent plus. » Ajoutons à ce discrédit le renchérissement des coûts du pétrole et surtout l’anathème porté par le discours écologiste sur cette industrie, polluante et encombrante. Symbole d’affranchissement, la voiture est devenue symbole d’aliénation et d’inertie. Le bolide qui dévorait l’espace s’est enlisé dans une coagulation généralisée. La merveilleuse auto s’est transformée en bagnole, poubelle bruyante dont on se détourne avec horreur.

Il ne s’agit pas d’une simple mise au régime, d’une diète provisoire avant de reprendre l’orgie : c’est vraiment la conclusion d’un cycle. Bien sûr, on construira toujours des voitures, mais propres, électriques, petites, n’émettant aucun gaz carbonique et rechargeables sur des prises à haut débit. La Californie commercialise depuis quelques années le Tesla Roadster, une décapotable propre, plébiscitée par les stars, et Bertrand Delanoë lancera bientôt à Paris un système Auto-lib’ sur le modèle du Velib’ : de petits véhicules électriques empruntables à l’heure ou à la journée. Nous serons tous des « écocitoyens responsables », nous prendrons le bus, le tramway, le métro, nous cesserons de financer, par notre gloutonnerie de pétrole, des dictatures sanguinaires ou des régimes oppresseurs.

Mais qu’est-ce qu’une voiture qui n’est ni voyante, ni polluante, ni tapageuse ? Lire la suite

Pour nourrir l’humanité, il suffirait de moins gaspiller

Le Monde, Laurence Caramel, le 18 février 2009

Pour nourrir l’humanité, il suffirait de moins gaspiller

Chaque jour, la planète se peuple de 200 000 nouvelles bouches à nourrir. D’ici à 2050, la population mondiale devrait atteindre 9,2 milliards d’individus contre 6,7 milliards aujourd’hui. La réponse la plus courante à ce défi est de dire qu’il faudra augmenter la production alimentaire mondiale de 50 % d’ici là.

Ce n’est pas celle que retient le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dans son rapport consacré à la crise alimentaire, publié mardi 17 février à l’occasion de sa réunion annuelle à Nairobi. Pour sortir du piège de besoins alimentaires croissants, l’organisation privilégie le recyclage des millions de tonnes d’aliments aujourd’hui perdus ou gaspillés, et affirme qu’une meilleure efficacité de la chaîne de production alimentaire permettrait à elle seule de nourrir le surcroît de population attendu à l’horizon 2050. « Cette voie a jusqu’à présent été très peu explorée alors qu’elle aurait de plus l’avantage de réduire la pression sur les terres fertiles et de limiter la déforestation« , déplore le PNUE.

CONCURRENCE POUR LES TERRES

Le rapport cite en rafale des exemples qui, s’ils ne sont pas tous nouveaux, illustrent bien la faiblesse de beaucoup d’agricultures de pays du Sud, exposées aux pestes végétales, aux médiocres moyens de stockage, au manque de transport… mais aussi le gaspillage de nos sociétés d’abondance. Au Royaume-Uni, un tiers de la nourriture achetée n’est pas consommé et, aux Etats-Unis, les pertes observées au niveau des différents systèmes de distribution sont estimées à environ 100 milliards de dollars par an. A titre de comparaison, les besoins du Programme alimentaire mondial, qui vient au secours des populations souffrant de la faim, se sont élevés à 3,5 milliards de dollars (2,77 milliards d’euros) en 2008.

Au total, près de la moitié de la production alimentaire mondiale est aujourd’hui perdue, mise de côté parce qu’elle ne correspond pas à des normes de marchés ou gaspillée lors de la consommation. Le PNUE relève ainsi que 30 millions de tonnes de poisson sont rejetées à la mer chaque année. Des volumes qui suffiraient, selon l’organisation, à assurer la moitié des besoins supplémentaires de pêche d’ici à 2050 pour maintenir le niveau de consommation de poisson par habitant au niveau actuel.

Le PNUE plaide par ailleurs pour que la valorisation de ces « déchets » serve à nourrir le bétail, afin qu’une part croissante de la production mondiale de céréales ne finisse pas dans l’alimentation animale. Un tiers des céréales y est aujourd’hui destiné, 50 % le seront d’ici à 2050 si les tendances se poursuivent. Cela pourrait avoir des conséquences graves sur l’approvisionnement des populations dont, rappelle l’organisation, l’apport calorique journalier dépend en moyenne pour moitié des céréales.

Mais le rapport ne s’arrête pas là. Il suggère Lire la suite

Les Français délaissent leur voiture et le vivent très bien

lefigaro.fr, Armelle Bohineust, le 4 février 2009

Les Français délaissent leur voiture et le vivent très bien

Avec l’envolée du prix du pétrole, les conducteurs n’ont pas hésité à moins rouler l’an dernier. Ils sont satisfaits de leurs nouvelles habitudes de transport.

Le comportement des Français face à l’utilisation de leur véhicule va-t-il définitivement évoluer ? C’est la question que se posent les industriels du pétrole. L’automobiliste «semble bien avoir changé d’attitude avec la hausse du prix des carburants», a souligné hier Jean-Louis Schilan­sky, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), en dressant le bilan de l’«exceptionnelle» année 2008.

La hausse des prix du pétrole, qui a atteint un record en juillet, à 147 dollars, avant de s’effondrer et de passer sous les 40 dollars en décembre, a clairement fait baisser la consommation. Celle-ci a reculé de 2,8% en 2008. À peu près stable jusqu’en mai, elle a, sans surprise chuté très fortement en juin (- 9,4%) et en août (- 12,3%). De façon beaucoup plus étonnante, l’utilisation de carburant a de nouveau lourdement reculé en novembre (- 12,3%) alors que le prix du pétrole était déjà retombé sous les 60 dollars.

En fait, les Français n’ont pas hésité à modifier leurs habitudes pour préserver leur budget, explique une étude réalisée mi-janvier par l’Ifop. Près de 60% d’entre eux ont roulé moins vite et 39% avouent changer de station-service pour payer moins cher leur gazole ou leur essence. Attitude plus radicale, 39% des Français assurent avoir pris l’habitude de moins utiliser leur voiture afin de faire des économies. (Lire le sondage)

Pratiquer le covoiturage

Mais le plus «étonnant», constate Jean-Louis Schilansky, c’est que toutes les mesures prises pour limiter le coût de l’essence ou du gazole n’ont pas l’air de peser particulièrement sur le moral des automobilistes.

Les quatre cinquièmes d’entre eux jugent en effet que leurs nouvelles habitudes en matière de transport ne sont «pas contraignantes». Une très large majorité de Français (82%) affirme même que si les prix du pétrole baissaient encore, ils n’utiliseraient pas davantage leur auto. Ces consommateurs assurent qu’ils continueraient, comme ils le font depuis plusieurs mois, à optimiser leurs trajets, faire du vélo ou pratiquer le covoiturage. Ils pourraient aussi conserver l’habitude de faire leurs courses dans les commerces de proximité ou sur Internet et demeurer des utilisateurs assidus des transports en public.

Peut-être est-ce parce que les Français semblent avoir intégré l’envie de protéger l’environnement. C’est la raison principale invoquée, après la hausse des prix du carburant, pour limiter l’usage de leur voiture.

Pourtant le prix semble bien être au centre des préoccupations. Lire la suite

La crise offre l’occasion de décarboner l’économie

Le Monde, Laurence Caramel, le 16 février 2009

Achim Steiner : « la crise offre l’occasion de décarboner l’économie »

Achim Steiner est directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’institution phare de l’ONU sur les questions d’environnement. Créé en 1972, le PNUE avec un budget de 58 millions de dollars en 2008 – inférieur à celui de l’ONG le Fonds mondial pour la nature – dispose de peu de moyens. A sa tête depuis 2006, Achim Steiner, 47 ans, a lancé en octobre 2008, une « initiative mondiale pour une économie verte » à laquelle il espère convertir les gouvernements et les entreprises. Le sujet sera au menu du Forum annuel mondial sur l’environnement organisé au siège de l’institution à Nairobi, du 16 au 20 février. Une centaine de ministres seront présents.

Depuis des mois, vous plaidez pour que les centaines de milliards de dollars injectés dans les plans de relance servent à créer une économie mondiale moins émettrice de gaz à effet de serre. Quel bilan en tirez-vous ?

Nous avons une opportunité historique de financer une économie mondiale décarbonée. Il y a urgence. Les coûts économiques associés au changement climatique deviennent de plus en plus lourds. La vulnérabilité des pays pauvres s’accroît et nous pourrions nous rapprocher très rapidement de ce que les scientifiques appellent le « point de bascule » au-delà duquel les conséquences du réchauffement deviendront difficilement gérables.

Jusqu’à présent, seuls quelques gouvernements ont répondu en partie de façon satisfaisante à cette situation. Cela est pour moi un motif d’optimisme mais l’enjeu est maintenant de changer d’échelle et de transformer ces initiatives éparpillées en programmes de grande ampleur.

Quelles initiatives vont particulièrement dans le bon sens ?

La Corée du Sud va consacrer 38 milliards de dollars (près de 30 milliards d’euros) à un « New Deal vert » qui permettra la création d’un réseau de transport écologique, la dépollution des quatre principaux fleuves du pays, des économies d’énergie dans l’habitat. Une part importante du plan de relance chinois est affectée à des investissements « verts ». Le Japon a également adopté un ambitieux programme pour développer les énergies renouvelables…

Relancer la croissance par la consommation, est-ce vraiment compatible avec la nécessité d’économiser les ressources naturelles ?

Tout dépend de quelle consommation on parle. Celle qui perpétue la vieille économie polluante, ou celle qui soutient une nouvelle économie « verte« . Des études ont montré qu’un climatiseur standard utilisé en Floride émet autant de CO2 qu’un Cambodgien pendant toute sa vie ou que le lave-vaisselle d’une famille moyenne européenne génère par an autant de gaz à effet de serre que trois personnes en Ethiopie. Cette consommation-là, je ne peux la soutenir.

Notre objectif doit être de réduire notre empreinte écologique. Il y a plusieurs manières d’y parvenir. Cela ne passe pas nécessairement par un changement de notre mode de vie. Les Japonais parlent, par exemple, d’une économie des 3R dans laquelle les matières premières sont utilisées en quantité Réduite, Réutilisées ou Recyclées. Tout y devient potentiellement matière première à commencer par les déchets.

Les différentes instances internationales chargées de traiter des questions environnementales ont peu de moyens et aucun pouvoir. La création d’une organisation mondiale de l’environnement est-elle enterrée ?

La réforme de ces différentes instances – dont le PNUE – reste un sujet de débat. Mais Lire la suite

Le DD : quelle réalité pour les Français ?

cdurable.info, David Naulin, le mardi 3 février 2009

Enquête Ipsos : les français et le développement durable

Le développement durable : quelle réalité pour les Français ?

A l’occasion des 5èmes Assises Nationales du Développement Durable et à la demande du Conseil régional Rhône-Alpes organisateur de cette manifestation en janvier 2009, Ipsos a réalisé une enquête auprès de la population française sur sa connaissance, ses convictions et ses pratiques en matière de développement durable. Il en ressort une maturité croissante de la population sur le sujet, non seulement sous l’angle des convictions mais aussi sur celui de l’engagement personnel.

Le développement durable : qu’en sait-on d’abord ?

Quel est le degré de prise de conscience à fin 2008 de la population ? Est-on prêt à changer de cap ?

De la prise de conscience au geste concret individuel : une évolution très notable.

L’action concertée de tous peut-elle permettre d’améliorer la situation pour les générations futures ?

Quels repères dans le monde d’aujourd’hui et pour celui de demain ?

Réformer seulement ou repenser totalement les modèles économiques ?

François de Sars, Directeur Général d’Ipsos Lyon apporte les principaux enseignements de cette étude [1].

 Visionner le diaporama présentant les conclusions de l’enquête sur le site d’Ipsos

Le développement durable : qu’en sait-on d’abord ?

Consacré par le sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 et médiatisé depuis cette date, le concept relativement complexe de « développement durable » est un terme aujourd’hui totalement vulgarisé auprès du grand public. L’enquête réalisée en fin d’année 2008 révèle en effet que 97% des Français déclarent avoir déjà entendu parler de l’expression « développement durable ». Le chemin parcouru est grand, ne serait-ce que depuis ces deux dernières années où près d’un tiers de la population ignorait ce concept et, parmi ceux qui disaient le connaître, un tiers seulement déclarait avoir une idée précise de sa signification. Force est de reconnaître que les alertes successives sur la pénurie potentielle des ressources énergétiques naturelles (avec leurs conséquences sur le budget des ménages), tout comme la crise économique, ont largement contribué à cette vulgarisation.

Spontanément, le concept de développement durable connote le plus souvent (cité par près de 2 répondants sur 3) la dimension environnementale mais pas seulement. Pour près d’1 Français sur 4 le développement durable est aussi associé à la sphère de l’économie, à la notion de long terme et, presque dans la même proportion, au champ social.

Sur relance et à partir de choix proposés, pour 87% des personnes interrogées l’environnement est bien le premier domaine concerné par le développement durable, devant l’activité économique et financière (56%) et la solidarité – l’équilibre social (50%). Dans le triptyque – Environnement, Economie, Social – la dimension environnementale est toujours la première citée comme étant concernée par le développement durable, mais de façon beaucoup plus appuyée par les plus jeunes (citée en premier rang par 69% des moins de 35 ans vs 48% par des 60 ans et plus).

En outre, ce qui est vraisemblablement la conséquence des semaines de crise économique précédant la mesure, c’est la restitution par 45% des interviewés, parmi les domaines concernés par le développement durable, du « mode de gouvernance ou façon de gérer de l’Etat, des collectivités et des entreprises ». Etaient ensuite restituées la santé (40%) et, dans une moindre mesure, l’éducation (22%).

Quel est le degré de prise de conscience à fin 2008 de la population ? Est-on prêt à changer de cap ? Lire la suite

Colloque Bx le 27 fév : démographie, mobilité et logement

projetdeterritoire.com, le 5 février 2009

Le CECODHASi, Comité européen de Coordination de l’Habitat Social, organise le vendredi 27 février 2009 une conférence européenne sur le thème : »Changement démographique, mobilité et logement, un défi de la cohésion territoriale en Europe ».

Le vieillissement de la population européenne oblige à repenser les modes d’organisation de nos sociétés, non seulement dans le domaine des systèmes de santé, de retraite, mais également dans l’aménagement physique de nos territoires. Le logement est un élément-clé dans ce dispositif, mais ne peut se penser sans réseaux de services, de transports coordonnés, qui permettent aux personnes âgées de rester mobiles et en prise directe avec la société.

Dans une approche résolument européenne, cette conférence s’organisera autour de deux tables rondes, une première consacrée à la prise en compte du vieillissement dans l’aménagement du territoire en Europe, et une seconde plus particulièrement axée sur les engagements des organismes de logement social européens.

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Un Plan de relance trop déconnecté du Grenelle

Actu-Environnement.com, Agnès Sinaï, le 4 février 2009

Un Plan de relance trop déconnecté du Grenelle de l’environnement

Alors que le nouveau président des Etats-Unis a annoncé un plan de relance centré sur l’indépendance énergétique américaine qui devrait déclencher la création de 460.000 emplois dans les trois prochaines années, le premier ministre, François Fillon a lancé 1.000 chantiers d’investissements dont la plupart sans rapport avec les orientations adoptées par la loi Grenelle.

Restauration de la flèche de Notre Dame, construction d’établissements pour personnes âgées, halles des sports réhabilitées, rénovation des nécropoles nationales, projet de pôle pour les nanotechnologies à Saclay, installation de connexions wi-fi à bord du TGV Est, rénovation de logements à Kerguelen… Doté de 11,1 milliards d’euros directement investis par l’Etat, auxquels s’ajouteront 4 milliards d’investissements supplémentaires réalisés par les grandes entreprises publiques ou assimilées (EDF, SNCF, RATP, GDF-Suez, La Poste), le plan de relance présenté par François Fillon le 2 février concerne quatre grands domaines : infrastructures et équipements civils (870 millions d’euros), enseignement supérieur et recherche (731 millions), patrimoine (620 millions), ainsi que des dispositifs de soutien à l’investissement en faveur des collectivités locales (2,5 millions au titre du Fonds de compensation de la TVA) et des entreprises (8 milliards de prêts sur fonds d’épargne). Ce catalogue de mille mesures hétéroclites est majoritairement concentré sur l’entretien et l’extension de l’existant plutôt qu’en faveur d’une nouvelle orientation de l’économie, au service, par exemple, de l’environnement et de la réduction des consommations d’énergie, de la promotion de l’agriculture biologique et de la préservation des ressources naturelles.
Un Green New Deal introuvable

Alors que le Grenelle de l’environnement avait donné l’impulsion à ce qui aurait pu devenir un Green New Deal national, le plan de relance du Premier ministre donne l’impression de rester très majoritairement dans la logique du business as usual. Des routes et des autoroutes, mais pas de financements décisifs pour les transports en commun urbains, des rénovations de bâtiments anciens, mais pas de plan d’ensemble de réhabilitation du logement social, ni d’engagement substantiel en faveur de la construction d’écoquartiers à basse consommation, une aide de 100 millions d’euros à 50.000 propriétaires occupants modestes, soit un saupoudrage de 2.000 euros par logement au lieu des 20.000 nécessaires (une réhabilitation aux normes prévues par le Grenelle coûte 300 € le m2)… La création d’emplois attendue n’est pas chiffrée, pas plus que les conséquences du plan en termes d’émissions de gaz à effet de serre ou l’anticipation de l’impact de grandes infrastructures, telles que le canal Seine-Nord.

Côté transports, la construction de trois nouvelles autoroutes est prévue : A63 Bordeaux-Espagne, A150 Rouen-Le Havre et A355 (Grand contournement Ouest de Strasbourg), alors que le Grenelle avait abouti au gel de ces 3 projets autoroutiers. Un milliard d’euros seront dépensés en 2009 sur le réseau national au lieu des 800 millions prévus. Selon la Fédération nationale d’usagers de transports (FNAUT), outre qu’elle induit peu d’emplois, la création de nouvelles routes ou autoroutes brouille le message du Grenelle : c’est un signal psychologique déplorable. D’autant que la France est déjà bien dotée en infrastructures routières, mais sous-équipée en transports urbains collectifs, qui, selon la FNAUT et un rapport récent du Programme des Nations Unies pour l’Environnement1, créent deux fois plus d’emplois, à dépense égale, que le transport routier, pour la plupart pérennes et par définition non délocalisables. Selon un communiqué conjointement publié par le GART (Groupement des autorités responsables de transport) et les Communautés urbaines de France, les élus locaux déplorent que l’État n’ait pas favorablement répondu à la demande des associations représentant les collectivités locales : soutenir l’investissement dans les transports en commun en site propre et dans le matériel roulant.
Le secteur automobile tire son épingle du jeu Lire la suite

Hulot : Le Grenelle n’est pas mort, mais…

RTL info, Jean-Michel Aphatie, le 4 février 2009

Nicolas Hulot : « Le Grenelle de l’environnement n’est pas mort ! » (vidéo)

A 48 heures de l’intervention radiotélévisée de Nicolas Sarkozy, le président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme répondait aux questions de Jean-Michel Aphatie mercredi matin. Nicolas Hulot est revenu sur le Grenelle de l’environnement, qui, pour l’instant, est passé en second plan dans la politique gouvernementale. L’animateur de télévision s’est attaché à rappeler que « le Grenelle de l’environnement n’est pas mort ! »

tous les sons

Le président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme est « l’invité de RTL »

Voir la vidéo de l’entretien

Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Nicolas Hulot.

Nicolas Hulot : Bonjour.

Le Premier ministre présentait, lundi à Lyon, les 1.000 projets qui concrétisent le Plan de relance de l’économie du gouvernement ; et le journal « Les Echos », hier, notait ceci : « Dans son discours à Lyon, François Fillon n’a pas fait la moindre allusion au Grenelle de l’Environnement et à l’idée de profiter du Plan de relance pour rendre la France plus sobre en carbone ». Le Grenelle de l’Environnement : pour l’opinion publique, c’est vous Nicolas Hulot. Vous a-t-on roulé dans la farine ?

Non. Il faut éviter d’avoir des jugements aussi radicaux. D’abord, le Grenelle n’est pas mort, puisqu’il y a la loi Grenelle 2 qui doit venir au Parlement bientôt. Donc, avec les moyens d’application. On verra ce que les députés, les sénateurs en feront. Il n’est pas mort, mais il n’a pas beaucoup de couleur !

Non. Ce que je pense, ce qui est plus important et peut-être plus triste : c’est que le basculement n’a pas eu lieu ; c’est-à-dire que je pense qu’on n’a pas encore mesuré l’importance des enjeux. C’est-à-dire que le Grenelle, c’est une chose ; mais je l’ai toujours dit : ce n’est pas un aboutissement. Ce n’est pas l’alpha et l’omega de la révolution écologique.
Ce qu’on voit bien, c’est que dès qu’un événement extérieur survient. Actuellement on traverse une crise qui est une crise importante, certes mais qui n’est rien en comparaison de la crise qui surviendra lorsque les facteurs climatiques conjugués à la pénurie des ressources et des matières premières sur lesquelles repose toute notre économie, arrivera. Et ce qui est dommage, c’est qu’on voit bien qu’il y a une logique qui reprend le dessus.
Regardons simplement le Plan de relance avec quand même des sommes considérables. Elles ne sont pas suffisamment conditionnées à des normes environnementales strictes. Ce qui avait été acté au moment du Grenelle, c’est qu’il y a un certain nombre de choses auxquelles on allait progressivement renoncer et qu’il y a un certain nombre de choses auxquelles on allait maintenant venir. Prenons, par exemple, en matière de transport. On avait pratiquement sonné le glas du tout routier et autoroutier. On est reparti sur des chantiers qui vont nous remettre dans une augmentation de nos émissions de gaz à effet de serre.
Vous n’avez pas été consulté pour le Plan de relance ? Vous n’avez pas eu l’occasion de dire ça avant que le Plan de relance ne soit finalisé ?

Non. Non. C’est dommage parce qu’il y a eu une occasion-là extraordinaire ; il y a un bras de levier à la fois de créer de l’emploi et à la fois de rentrer enfin dans une société de l’après-carbone parce que je rappelle qu’il y a quand même deux éléments qui nous obligent à sortir du carbone : c’est la fin annoncée du pétrole et c’est nos engagements : division par 4 de nos émissions de gaz à effet de serre. Lire la suite

Le pari mondial de la croissance verte

lemonde.fr, Antoine Reverchon, le 2 février 2009

Le pari mondial de la croissance verte

Aide fiscale aux énergies renouvelables et à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, rénovation du réseau électrique, subventions à la recherche et au développement de produits et de services moins polluants dans l’industrie et les transports, normes environnementales plus sévères… L’une, l’autre ou plusieurs de ces mesures se retrouvent dans le plan de relance de 819 milliards de dollars (639 milliards d’euros) voté par la Chambre des représentants américaine le mercredi 28 janvier, et dans le plan de relance de 26 milliards d’euros adopté par le Parlement français le lendemain, dont les mesures devaient être détailléees le 2 février par le premier ministre, François Fillon.

Mais au-delà des effets attendus à court terme sur l’emploi et l’activité, ce  » verdissement  » des plans de relance, que l’on retrouve en Chine, en Allemagne, au Japon, pose les jalons du basculement d’un modèle économique basé sur le pétrole et responsable du réchauffement climatique, vers un modèle gérant au mieux les ressources de la planète.

Barack Obama s’est inspiré du programme  » Repower America  » élaboré par Al Gore, l’ancien vice président de Bill Clinton, qui prévoit de mettre en place en dix ans un modèle énergétique rendant les Etats-Unis indépendants du pétrole, et donc des pays producteurs. La double signification de power (pouvoir et énergie) prend ici tout son sens. Il s’agit de changer de système économique et de résoudre un problème de sécurité nationale. En France, 35 % des investissements prévus par le plan  » anticipent sur l’application du Grenelle de l’environnement « actuellement discuté au Sénat, a affirmé Nathalie Kosciusko-Morizet, l’ex-secrétaire d’Etat à l’environnement.

Mais le risque est alors de voir l’argent public s’engouffrer dans des secteurs ou des technologies non viables. Ceci simplement parce qu’ils bénéficient d’un meilleur lobbying ou d’un effet de mode, redoute l’économiste américain Robert Bell (City University of NewYork M. Bell a mis en évidence les gaspillages engendrés par certains choix technologiques à Washington. De même, ajoute-t-il, des incitations fiscales, couplées au comportement mimétique des marchés financiers, peuvent conduire les investisseurs à créer une nouvelle bulle financière sur la  » green tech ».

Pour que les pouvoirs publics, mais aussi les agents économiques – entreprises, investisseurs et consommateurs – ne s’égarent pas dans un maquis de promesses parées des vertus de l’écologie, les économistes estiment que les prix des biens et services consommés doivent intégrer le coût de leurs effets réels sur le climat, via un prix par tonne de CO2. Seul ce  » signal prix « , indique Cédric Philibert, économiste à l’Agence internationale de l’énergie, peut inciter les industriels à investir dans des technologies propres, les investisseurs à mesurer le risque de leurs choix, les ménages à adopter un mode de consommation plus durable.

L’économiste britannique Terry Barker(Cambridge) a même mis au point un modèle économique montrant que plus le prix du carbone est élevé, plus les investissements massifs que cette contrainte entraîne génèrent une croissance forte, explique son collègue Patrick Criqui (université de Grenoble) . Mais les économistes se divisent sur l’instrument le plus apte à émettre le signal prix : le marché, où entreprises et Etats échangent les tonnes de CO2 au-delà ou en deçà des quotas qu’ils sont autorisés à émettre ? Ou bien la fiscalité, qui taxerait les biens et les services au prorata de leur teneur en carbone ? Les risques de volatilité excessive du prix de la tonne de carbone sur un marché d’autant plus imparfait qu’il n’inclut pas les émissions de l’Inde ou de la Chine font préférer la solution de la taxe carbone à certains. Lire la suite

Jancovici « C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde »

cdurable.info, David Naulin, le 24 janvier 2009

Après « le plein, s’il vous plait », le nouveau livre d’Alain Grandjean et Jean-Marc Jancovici

C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde

Au rythme de l’océan, dont le niveau s’élève insensiblement de quelques millimètres par an, énergie et changement climatique s’insinuent doucement dans les discours. En petits cercles pour l’heure, industriels, économistes, politiques, débattent de plus en plus des risques encourus, et des mesures à prendre pour les éviter ou les atténuer. Ici et la émergent des propositions nouvelles : abandonner les outils économiques obsolètes, en finir avec l’obsession du court terme en matière financière et politique, réaménager radicalement le territoire, les transports et le travail. Mais la fin annoncée du pétrole bon marche sera surtout celle d’une façon – dépassée – de voir l’avenir des hommes. Pour les prochaines décennies, tout reste à inventer, et tout va se jouer dans les années qui viennent. Un plaidoyer alarmiste, mais o combien réaliste et enthousiaste, pour que nous prenions enfin le problème a bras-le-corps !

Sommaire du livre

Chapitre 1 : Le calme avant la tempête

 Elle est où, l’Apocalypse ?

 Pétrole : pic et pic et…

 Pas plus écolo qu’un PDG de compagnie pétrolière ?

 Cher, le pétrole !

 Cher, le fossile !

 Quoi de neuf sous le soleil, exactement ?

 Du rapport entre le PIB de Clermont-Ferrand et les pingouins

 Dis-moi combien tu es proche du pétrole, je te dirai combien tu me crois

 Et les climato-sceptiques dans tout ça ?

 Verre à moitié vide, ou à moitié plein ?

Chapitre 2 : Dix bonnes raisons de ne rien faire

 Nous ne croyons pas ce que nous savons

 Notre Faust des temps modernes : Monsieur Court-Termisme

 Tout, tout de suite !

 Quoi, tu n’as pas de portable ?

 Le roi, c’est moi

 Consommer is (very) good for you

 In ingénieurs we trust

 Mon patron ? Vous voulez dire mon actionnaire ?

 La politique, ça sert à quoi, papa ?

 Quel CAC 40 fera-t-il demain ?

 Et pourtant, il faut croire…

Chapitre 3 : Les deux énarques de l’île de Pâques

 L’argent n’achète que des hommes Lire la suite

Les propositions du Pôle écologique du PS

partisocialiste.blog.lemonde.fr, Jean-Michel Normand, le 18 janvier 2009  

Les propositions du Pôle écologique du PS

Pris à contrepied du fait de l’irruption de la crise économique et financière dans les débats d’avant-congrès, le Pôle écologique – allié à la motion de Ségolène Royal lors de l’élection de la première secrétaire – n’a recueilli qu’un décevant 1,5% des suffrages lors du vote des militants. Pour autant, ses dirigeants n’entendent pas jeter l’éponge. Dans une lettre adressée à Martine Aubry, les trois élus que compte le Pôle au Conseil national (Christophe Caresche, Géraud Guibert et Eric Loiselet), avancent des propositions qu’ils souhaitent voir reprises dans le contre-plan de relance que le  bureau national du PS doit adopter mardi 20 janvier.

Voici les éléments les plus caractéristiques de ce « plan de relance progressiste, solidaire et écologique ».

Des économies d’énergie. Le Pôle écologique préconise « un plan massif de rénovation thermique du bâti ancien comportant deux priorités ». Il s’agit de la rénovation en deux ans de l’ensemble des logements sociaux « ce qui suppose une  augmentation massive des aides à la réhabilitation » d’une part et, d’autre parti « la lutte contre la précarité énergétique des ménages pauvres propriétaires occupants, par un fort accroissement des aides à l’amélioration de l’habitat, sous conditions de ressources ».

Une taxe-carbone. La baisse prévue par le PS de la TVA sur les produits de première nécessité et sur les éco-produits doit s’accompagner de la création d’une taxe énergie climat (ou taxe carbone). Il s’agirait d’un « signal-prix particulièrement  indispensable en cette période de diminution rapide des prix des hydrocarbures ». Une partie du produit de cette taxe serait affectée « à trois fonds sociaux qui devraient respectivement réduire les charges dans le logement social, contribuer à la mobilité des ménages modestes et favoriser le développement des transports collectifs ».

Les énergies renouvelables. Le Pôle écologique réclame « un programme cohérent de développement des énergies renouvelables (solaire, éolien terrestre et off shore, biomasse) incluant subventions, avances remboursables, crédits à long terme à taux privilégiés afin que la France atteigne l’objectif de 20% d’énergie renouvelable dès 2017 ». Les mesures destinées à l’industrie automobile devront « être concentrées sur le soutien à l’innovation et à la mise sur le marché de véhicules propres ».

Le financement  Le financement de ces mesures « est à rechercher par Lire la suite

Hulot : députés, sénateurs dans le refus et le déni de la crise

Libération, samedi 20 septembre 2008, recueilli par Christian Losson

Nicolas Hulot : «Halte à l’inertie!»

Nicolas Hulot, animateur télé et écologiste, est président de la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme.

Les atermoiements du gouvernement sur la fiscalité verte sont-ils le signe de l’enterrement à venir du Grenelle de l’environnement ?

La première chose à faire, c’est siffler la fin de la récré ! Cela fuse dans tous les sens, c’est du grand n’importe quoi. Un coup on nous dit «on vire le bonus-malus», un coup on nous dit «on va l’examiner». D’accord, il faut encore attendre, et regarder les choses concrètes, la loi Grenelle 2 à venir [qui doit traiter en particulier des transports, du logement, de la préservation de la biodiversité et qui devrait être transmise dans les jours qui viennent au Conseil d’Etat, ndlr], les modalités d’application et les financements qui iront avec. Mais quand même. Le Grenelle de l’environnement, ce n’est pas la panacée, mais il a ouvert une dynamique dont il faut se réjouir, une avancée qui a donné un élan. Et si, dès la première étape importante, on ne parvient pas à montrer un signe fort à la société, qui se traduise par un vote unanime à l’Assemblée nationale, c’est à désespérer.

Etes-vous surpris par la virulence des attaques contre Jean-Louis Borloo, qui souhaite étendre le bonus-malus à d’autres produits de consommation ?

Je n’ai jamais imaginé que ce processus irait à son terme sereinement et que les vieux démons n’allaient pas resurgir. Il y a des gens en France qui n’ont toujours pas visualisé la contrainte majeure devant nous – la survie de la planète -, qui nous oblige à trouver des solutions. Ces mêmes personnes, systématiquement, font marche arrière à la moindre proposition, sans avancer d’alternative. Je veux bien admettre qu’il y a des choses proposées dans le Grenelle qui ne sont pas parfaites, mais on ne peut n’y opposer que des résistances, du délitement. Il faut que cela s’arrête, ça devient ridicule.

Résultat, tout débat sur la fiscalité environnementale est-il torpillé par les querelles de préau ?

Mais cela fait des années que je réclame un vrai débat, en profondeur sur la fiscalité écologique, dans laquelle j’englobe la fiscalité énergétique! Avec pour point focus le déplacement de la fiscalité du travail sur la fiscalité environnementale, pour que les choses se fassent à pression fiscale égale. Les Suédois l’ont fait et cela n’a pas foutu leur économie à terre. Lire la suite

Echange la deuxième voiture contre vélo électrique

Sud-Ouest, le 18 septembre, Olivier Delhoumeau

TRANSPORT. Véritable institution, les Cycles Suire participent aux animations de la Semaine de la mobilité, qui s’achève dimanche

Les ventes de vélos à assistance électrique décollent

Les Cycles Suire. Le nom parle forcément aux adeptes de la petite reine. À Mérignac, le magasin a pignon sur rue, ou plutôt sur avenue. Celle du château d’eau, au cœur de Capeyron. Sa réputation doit beaucoup à la forte personnalité de son fondateur, Jacques Suire, ancien coureur pro, spécialiste de l’assemblage de A à Z. Une pratique tombée en désuétude, en raison de l’évolution du marché du cycle. « Les fabricants ont enrichi leurs gammes de sorte que le vélo à la carte existe quasiment en série », soutient Christophe Guiraud, le nouveau propriétaire des lieux.

Des initiations samedi. Responsable administratif et financier de formation, il s’est reconverti dans le vélo à la suite d’un licenciement. Il cherchait une affaire dotée d’un petit atelier sentant le pneu et le cambouis. « Mon père et mon grand-père possédaient un garage auto à Bordeaux, où j’ai passé mon enfance. »

À défaut de garage auto, il se tourne en 2005 vers l’acquisition des Cycles Suire. Atelier de réparation, vente de vélos et de deux-roues motorisés deviennent son quotidien. Sa clientèle : des amateurs de la CUB et du Médoc.

Sollicités pour la Semaine de la mobilité qui se déroule actuellement, les Cycles Suire proposent au public des tests de vélos à assistance électrique (VAE). Les initiations se dérouleront samedi au village de la mobilité, à côté du marché du centre-ville. Un gadget de plus dans la sphère verte ? Non, estime Xavier Chouet, employé, qui observe un intérêt grandissant pour le VAE. « Les ventes explosent depuis peu. La hausse du prix du carburant explique en partie cette tendance. Les clients sont souvent des familles propriétaires de deux automobiles, qui troquent une voiture contre le vélo électrique. » Évolution des modèles, efficacité croissante des batteries lithium ion et allégement des vélos soutiennent le marché. Lire la suite

La revanche du potager

La dépêche, le 7 septembre 2008, DDM

La revanche du potager

Alimentation. Nouvelle tendance chez les consommateurs. Certains veulent se nourrir exclusivement de produits du terroir. On les appelle les « locavores ».

Les villes pourraient retrouver leur ceinture verte. Avalées par les projets immobiliers, ces zones de maraîchage avaient quasiment disparu. Face à la crise de l’énergie, et à l’augmentation des coûts de transport, les haricots verts pourraient ne plus voyager dans les avions avant d’atterrir dans nos assiettes. Bientôt, ce sera hors de prix.

Problème d’énergie, mais aussi problème de pollution. Un aliment parcourt en moyenne 2 400 à 4 800 km entre le lieu de production et le lieu de consommation, avec des conséquences sur l’effet de serre. Depuis les années 1980, la distance a augmenté de 25 %.

Les haricots verts, l’hiver, viennent du Kenya. Les melons d’Amérique du Sud. Et même l’été, dans le Sud-Ouest, la tomate de Marmande est éclipsée par la tomate… bretonne qui tient mieux la route et la fraîcheur sur les étals des grandes surfaces. Et il n’y a pas beaucoup de différence de prix : 1,85 € le kilo pour la tomate bretonne, 1,80 € pour celle qui a été produite par un maraîcher local dans une ville de la Haute-Garonne hier. Et le goût ?

Pour retrouver la saveur des produits du terroir, le rythme des saisons, quelques millions de Français s’adonnent au jardinage. Et depuis peu s’abonnent aux Amap, les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (lire encadré). Ils consomment ce qui est produit localement. On les appelle les « locavores ».

L’idée n’est pas nouvelle, elle est même vieille comme le monde. Mais elle a germé de nouveau à la fin des années 1960 au Japon, après une pollution au mercure. Elle resurgit en France, ainsi qu’aux États-Unis. En 2005, quatre copines de San Francisco ont décidé de manger local afin de réduire l’effet de serre. En 2008, à Castelnaudary dans l’Aude, Stéphane Linou s’apprête à réaliser la même expérience.

Dans une région aussi gourmande que le Sud-Ouest, les locavores ne sont pas en peine et ne font pas d’indigestion de chou. Lire la suite

Transport aérien : la crise

Le Monde, le 16 septembre 2008

Transport aérien : la nécessaire mutation

Ni turbulences ni trou d’air : le transport aérien traverse bel et bien une crise majeure, fruit du ralentissement économique et de l’envolée brutale des cours du brut. Et ce n’est pas le récent recul de ces derniers qui changera la donne, estiment les spécialistes. Des deux côtés de l’Atlantique, toutes les compagnies sont lancées dans un vaste mouvement de restructuration qui touche, selon les cas, la flotte, le réseau ou les effectifs, quand ce ne sont pas les trois à la fois.

Le paradoxe est là : en dépit du ralentissement économique, du renchérissement du coût du transport justifié par un pétrole cher, les passagers aériens sont toujours de plus en plus nombreux.

L’Airports Council International (ACI), qui regroupe près de 1 700 aéroports dans 175 pays, a publié le 29 juillet ses statistiques complètes pour l’année 2007. Pour l’année sous revue, le trafic passager dans les aéroports a enregistré une croissance de 6,8 %, avec près de 4,8 milliards de voyageurs. Par régions, la plus forte hausse a été enregistrée au Moyen-Orient (+ 11,3 %), suivi de l’Afrique (+ 11,2 %) et de la région Asie-Pacifique (+ 9,1 %). Depuis 2003, le nombre de passagers mondiaux ne cesse de croître. Une tendance qui devrait se poursuivre, estime l’ACI, mais à un rythme moins soutenu. Pour preuve, les statistiques mensuelles pour les sept premiers mois de l’année font état d’une progression du trafic passager de 2,3 % depuis le 1er janvier et de seulement 1,5 % pour le fret.

« Même si nous sommes toujours en croissance (…), nous apercevons quelques nuages à l’horizon », prévient Angela Gittens, le directeur général de l’ACI. « En raison notamment du ralentissement économique dans certains pays, de la hausse du prix du pétrole et des difficultés financières de plusieurs compagnies aériennes », a-t-elle ajouté.

L’ACI demeure cependant « optimiste » sur les perspectives à long terme, avec une croissance annuelle moyenne de 4 % sur les vingt prochaines années.

L’horizon semble aujourd’hui loin d’être dégagé. L’Association internationale du transport aérien (IATA), qui regroupe la quasi-totalité des compagnies aériennes mondiales, a rendu public, début septembre, des prévisions de résultats pour le moins alarmantes. Lire la suite

Les transports en commun victimes de leur succès

Le Monde, Luc Bronner, le 17 septembre 2008.

Les transports en commun victimes de leur succès

Le succès des transports en commun s’amplifie. Portés par les changements de comportement des Français face à la crise énergétique et la mise en service de nouveaux services dans de nombreuses villes, les transports collectifs connaissent une hausse significative de leur fréquentation. L’Union des transports publics (UTP), qui fédère 170 opérateurs, notamment en zone urbaine, fait état d’une augmentation du nombre de passagers supérieure à 6 % sur les quatre premiers mois de l’année.

Cette tendance positive se retrouve dans la plupart des secteurs. Au premier semestre, les trains express régionaux (TER) affichent ainsi une croissance de 6,3 % par rapport à la même période de 2007. Pour l’Ile-de-France, le Transilien a progressé de 5,5 %, tandis que la RATP signale la poursuite de la hausse de la fréquentation sur ses lignes mais sans donner de statistique précise. Sur ses lignes TGV, enfin, la SNCF annonce une croissance de 10 % des « voyageurs-kilomètres » pour le premier semestre.

Deux facteurs se conjuguent, selon les observateurs. D’abord, la conséquence des investissements publics réalisés depuis dix ans qui se sont traduits par une amélioration de l’offre de services. Spectaculaire, la croissance des TER ne fait ainsi que prolonger l’évolution enregistrée sur la dernière décennie : depuis 1998, la fréquentation des TER a augmenté de 60 %, grâce, notamment, à l’effort financier des régions auxquelles l’Etat a délégué cette compétence en 2002.

Les transports en commun dans les agglomérations ont aussi profité de l’amélioration de l’offre. Selon l’UTP, les deux tiers de la croissance enregistrée correspondent ainsi aux effets induits par la mise en service de nouvelles lignes (tramway, métro, bus) qui augmentent mécaniquement le trafic. « Il y a un effet cyclique dû au rythme des investissements publics. En fin de mandat municipal, il y a généralement une série de travaux qui se terminent », indique Bruno Gazeau, délégué général de l’UTP.

Mais les transports en commun bénéficient aussi directement des évolutions de comportement des Français. Lire la suite

Pile à combustible : Fiable et compétitive dès 2015 ?

Développement durable – le journal, 15 septembre 2008, William Bolle

Si de nombreux prototypes de véhicules à pile à combustible existent déjà, comme la Chevrolet Volt, les premières voitures de série devraient sortir progressivement à partir de 2010.

Grâce aux progrès technologiques en cours, la pile à combustible sera parfaitement fiable et économiquement compétitive dès 2015, selon Pierre Beuzit, président d’« Alphea Hydrogène », pôle de compétence sur l’hydrogène et ses applications. Mais aucun véhicule fonctionnant avec une pile à combustible ne pourra être produit en grande série tant que le soutien politique à la filière hydrogène, notamment à la mise en œuvre d’un réseau de distribution, fera défaut.

« Les voitures à hydrogène seront technologiquement au point et compétitives sur le plan économique dès 2015. La production en grande série pourrait commencer dès 2020  », professe Pierre Beuzit(1), ex-directeur de la recherche de Renault et président d’« Alphea Hydrogène  », pôle de compétence sur l’hydrogène et ses applications. S’il estime que ce vecteur énergétique est en bonne voie, en dépit des nombreux obstacles (coût de production des piles à combustible, difficultés à stocker et distribuer l’hydrogène…) qui lui barrent depuis toujours la route, c’est parce que des progrès technologiques notables ont été récemment accomplis.

Avec un effet positif sur les coûts de fabrication. Car si l’on a l’habitude de dire que les piles à combustible sont onéreuses, en raison notamment du prix du platine ou du graphite qui entrent dans leur composition, « les choses ont bien évolué. On utilise de moins en moins de platine, on remplace le graphite par l’acier, les membranes sont de moins en moins chères…Tous les grands constructeurs automobiles et même les avionneurs travaillent sur les piles à combustible, et je pense qu’elles seront compétitives dans cinq ans  », estime Pierre Beuzit.  

 

 

Pile à combustible : Fiable et compétitive dès 2015

Produire de l’hydrogène grâce aux centrales nucléaires Lire la suite

Aquitaine : une commande de 400 millions d’€ de TER ?

20Minutes.fr, le 9 septembre 2008, Fabienne Cosnay

Une «gigantesque commande» de TER de 400 millions d’euros est à l’étude

«Nos infrastructures ferroviaires sont dans un état catastrophique», affirme Alain Rousset. Pas de quoi être fier, en effet. En matière de vétusté des voies, la région Aquitaine figure en haut d’un triste tableau aux côtés des régions Midi-Pyrénées et Auvergne. Les lignes Pau-Oloron, Bergerac-Sarlat et Périgueux-Agen sont les plus touchées. Sur ces trajets, les trains sont obligés de rouler à 50km/h au lieu de 90km/h en moyenne en raison de l’état des voies et des caténaires. Les incidents à répétition touchant les câbles électriques qui alimentent les motrices ont poussé la SNCF à lancer «un diagnostic national».

A la direction régionale de la SNCF, on se contente d’indiquer que ce sont les zones dites «sensibles» (entrée et sortie des grandes gares de la région: Bordeaux, Poitiers, Angoulême, etc.) qui seront contrôlées dans un premier temps. «Cette inspection des caténaires est une bonne chose, souligne Nicolas Dubernet, représentant régional de Sud Rail. Encore faut-il prévoir des effectifs suffisants pour réaliser une bonne évaluation.»

La grande fierté d’Alain Rousset est ailleurs, du côté de l’augmentation de la fréquence des TER. Depuis 2002, il en a fait son cheval de bataille. En juillet, cinq lignes de cadencement ont été mises en place entre Bordeaux et cinq villes de la région: Arcachon, Le Verdon, Mont-de-Marsan, Pau et Hendaye.

«Notre objectif est d’arriver à un système proche des trains de banlieue de la région parisienne. Lire la suite

Climat : donnez votre avis à la Commission européenne

Europe : Vers un accord global et ambitieux sur le changement climatique pour l’après-2012

Liens utiles

Introduction

La “feuille de route de Bali” a été adoptée lors de la session 2007 de la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC). Elle vise à l’adoption d’un nouvel accord, d’ici à la Conférence des Parties (CdP) de Copenhague, fin 2009. Cet accord devra refléter une vision commune, comprenant notamment des engagements accrus des pays développés en matière de mesures d’atténuation du changement climatique, via des objectifs à moyen terme, ainsi qu’une contribution renforcée des pays en voie de développement en matière d’atténuation et d’adaptation, grâce à un soutien financier et technologique.

Suite à la Communication de la Commission européenne « Limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés Celsius. Route à suivre à l’horizon 2020 et au-delà » et suite aux conclusions du Conseil européen de Printemps de Mars 2007 la Commission examine les avis détaillés des acteurs concernés sur chacun des éléments essentiels de la « feuille de route de Bali », qui vise à limiter la hausse des températures moyennes de la planète à 2°C au plus, par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle, conformément au principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives. Il appartient en conséquence aux pays développés de continuer d’être à l’avant garde et de s’engager à des réductions significatives et absolues de leurs émissions d’ici à 2020.Dans le même temps, les pays en voie de développement, et notamment les économies émergentes, devront dévier de façon importante des scénarios tendanciels d’émissions de gaz à effet de serre. Cette contribution additionnelle sera soutenue en partie par le marché global du dioxyde de carbone, par d’autres mesures d’incitation positives, ainsi que par un accès accru aux technologies et aux ressources financières. Un accord global sur le climat devra aussi comprendre des mesures appropriées visant à réduire les émissions provenant des secteurs du transport international aérien et maritime, ainsi que de la déforestation et de la dégradation des forêts. De plus, les effets négatifs du changement climatique, dans un scénario d’augmentation de la température globale de 2°C, nécessiteront des efforts accrus d’adaptation.

Cette consultation a pour objet de recueillir les vues et opinions sur un certain nombre de questions essentielles en vue d’un accord global, post-2012, sur le changement climatique.

Comment remplir le questionnaire ? Lire la suite

A65 : les planteurs volontaires protègent les arbres

Sud-Ouest, le 8 septembre 2008, Gwenael Badets

BOUGARBER. Les planteurs volontaires, opposants à la construction de l’autoroute A 65, menaient hier une opération de protection d’arbres voués à être abattus

« La tête sur le billot »

Malgré les défaites judiciaires, les faucheurs volontaires ne désarment pas. Ces farouches opposants à la construction de l’autoroute A 65, entre Langon et Pau, continuent de mener des actions symboliques afin de dénoncer le « désastre environnemental et financier » que représente, selon eux, le projet de liaison rapide.

Hier, ils étaient plusieurs dizaines à se rassembler en pleine campagne, à Bougarber, où ils ont mené une action d’un genre nouveau. « Jusqu’ici, nous avions procédé au replantage d’arbres là où A’lienor (1) avait fait des ravages, en Gironde, dans les Landes et à Doumy, en Béarn », rappelle Bernadette Durac, la présidente de l’association pour une alternative régionale Langon-Pau (ARLP). « Cette fois, c’est différent : les arbres sont toujours debout, et il s’agit de les protéger symboliquement en leur attachant un ruban blanc ».

Les arbres en question appartiennent à René Bordenave-Cau, exploitant agricole au lieu-dit Moulin de Lespiau. Il s’agit de chênes, menacés par le tracé de l’autoroute elle-même, et de peupliers, condamnés par le réaménagement foncier qui en découlera. En tout, 2,7 hectares sont visés.

Non sans ironie, le propriétaire des lieux relève que « ces arbres ont été plantés il y a sept ans avec le soutien de fonds européens. Et à présent, il faut les abattre. Voilà toute l’inconséquence des pouvoirs publics ». Lire la suite

Faut-il interdire les 4 x 4 ?

Le Temps, Suisse, 26 août 2008, Valentine Zubler

L’initiative «anti-4×4» promise à une campagne enflammée

Liberticide, l’initiative anti-4×4 déposée hier par les Jeunes Verts à la Chancellerie ? «Non, elle défend d’autres libertés que la liberté de polluer», répète l’écologiste zurichois Bastien Girod. Il n’empêche: le texte, intitulé «Pour des véhicules plus respectueux des personnes», soutenu notamment par les Verts, l’Association transports et environnement (ATE), Pro Vélo ou le WWF, promet une campagne très enflammée.

Et pas forcément toujours du plus haut niveau: alors que les Jeunes Verts escortaient lundi leurs 150 000 paraphes -dont 120 000 ont été validés- jusqu’à destination, des représentants du Parti de la liberté (ex-Parti des automobilistes) les ont nargués à bord d’un tout-terrain et d’une voiture de sport. Tandis que, de leur côté, des écologistes se sont amusés à orner d’un drapeau et d’une pancarte le véhicule d’un pro-4×4…

Mais au fait, quels véhicules sont-ils réellement visés par le texte ?

C’est là l’un des enjeux majeurs du débat. Car malgré son nom, l’initiative dite «anti-4×4» touche également certaines voitures de sport ou familiales. A l’inverse, l’entier des tout-terrain n’est pas concerné par les mesures proposées. Pour pouvoir circuler, les voitures de tourisme doivent en effet répondre, aux yeux des Jeunes Verts, à quatre critères : ne pas excéder 2,2 tonnes à vide, ne pas comporter de partie frontale dangereuse, émettre moins de 250 grammes de CO2 par kilomètre (ce qui correspond à une consommation d’environ 11 litres d’essence par 100 km). Enfin, le texte exige que les moteurs diesel soient équipés de filtres à particules.

Définition difficile

Au total, indiquent les initiants, «ce texte concerne environ 13% des voitures vendues en Suisse». Lire la suite

Révolution dans le transport de marchandises ?

Actu-Environnement.com, 3 septembre 2008, F.Roussel

Les ministres européens prônent une intégration progressive des coûts environnementaux du transport routier

Réunis en conseil informel à la Rochelle, les ministres européens des transports ont confronté leurs positions sur plusieurs sujets et n’ont privilégié qu’une internalisation progressive et volontaire des coûts environnementaux du transport routier.

Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat français chargé des transports, a réuni pendant ces deux derniers jours les ministres des transports de l’Union Européenne ainsi que leurs homologues de Norvège, de Suisse, du Maroc et de Tunisie. Organisé à la Rochelle, ce conseil informel fut l’occasion pour les ministres de confronter leurs positions concernant plusieurs sujets en cours de négociations au sein des instances de l’UE.

Encourager les initiatives dans le transport urbain

Dans la perspective du plan d’action sur la mobilité urbaine que doit publier prochainement la Commission européenne, les ministres ont ainsi souligné la nécessité d’accompagner et d’encourager, à l’échelle européenne, toutes les initiatives des collectivités territoriales en faveur d’un transport urbain plus respectueux de l’environnement. La création d’un centre de ressources dédié à ce sujet a été évoquée. Il pourrait permettre de partager les différentes expériences menées par les collectivités européennes et présenter les statistiques en la matière et les différentes législations en vigueur. Les ministres ont également émis le souhait de créer un marché européen du véhicule urbain propre afin, expliquent-ils, d’aider les constructeurs à définir de nouvelles normes capables de s’imposer au niveau mondial.

Une internalisation des coûts progressive et volontaire

Mais les ministres se sont surtout intéressés à la révision de la directive « Eurovignette » relative à la taxation des poids lourds pour l’utilisation de certaines infrastructures. Dans son paquet « transport vert » présenté en juillet dernier, la Commission européenne proposait d’intégrer au coût des transports les nuisances qu’ils engendrent. Le système de transport de marchandises actuel entraîne en effet sur le plan environnemental des impacts significatifs en termes de bruit, de pollution de l’air, d’occupation de l’espace avec toutes les conséquences que cela entraîne sur la santé, la qualité de vie des populations et à plus grande échelle le climat de la planète. Cette internalisation des impacts environnementaux pourrait se traduire par une modulation des taxes en fonction de l’importance de ces impacts. Au cours du conseil, les ministres européens se sont prononcés en faveur de ce principe mais optent pour une tarification progressive et surtout volontaire. Lire la suite

Du 11 au 25 octobre l’économie solidaire en Midi-Pyrénées

Communiqué de presse ADEPES

4è Quinzaine de l’économie solidaire en Midi-Pyrénées – du 11 au 25 octobre 2008

Après le succès rencontré lors des trois précédentes éditions, la Quinzaine de l’Economie Solidaire 2008 vous propose de venir à la rencontre de celles et ceux qui inventent et pratiquent une économie au service de l’humain et de l’environnement en Midi-Pyrénées.

Organisée avec et par les acteurs de l’Economie Solidaire, soutenue par la Région Midi-Pyrénées, l’Etat, des collectivités territoriales et des partenaires privés, la Quinzaine de l’Economie Solidaire est un évènement qui participe dans chaque département de Midi-Pyrénées, à la valorisation de l’innovation et de l’initiative, et qui crée du lien social, par les rencontres, les échanges, l’apprentissage et la découverte de nouvelles pratiques – c’est aussi une invitation à la réflexion pour un monde économique plus solidaire.

Gratuites et ouvertes à tous, les manifestations répondent à un triple objectif :

Présenter les initiatives économiques solidaires, de plus en plus nombreuses dans la région,

– Faire évoluer les pratiques de chacun en proposant des actions concrètes à réaliser au quotidien,

– Montrer l’impact économique et social de l’utilité de cette économie dans la région.

De plus en plus reconnue, la Quinzaine vous fait découvrir les initiatives locales qui peuvent changer le quotidien, votre quotidien …

L’Economie Solidaire ? Lire la suite

Développer le covoiturage

Le Monde, Olivier Razemon, le 1er septembre 2008

Développer le covoiturage

Principaux sites de covoiturage :

www.covoiturage.fr

www.covoiturage.com

www.123envoiture.com

www.covoiturage76.net

www.colis-voiturage.fr

Le prix élevé des carburants et la baisse du pouvoir d’achat sont peut-être l’occasion de relancer et de développer la pratique du covoiturage. Partager les frais d’essence et d’utilisation du véhicule avec un voisin ou un collègue plutôt que de continuer à effectuer seul le trajet domicile-travail permet dans certains cas une économie substantielle.

Jusqu’à présent, la proportion de personnes utilisant ce mode de transport est toujours restée inférieure à 1 % », indique Muriel Mariotto, en charge du covoiturage au Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (Certu), qui dépend du gouvernement.

Faire la route à plusieurs « implique des contraintes et nécessite que l’on fasse confiance à son partenaire. On doit par exemple être certain que le véhicule est bien assuré« , ajoute Mme Mariotto, pour qui « le choix du mode de transport se fait à la maison, le matin, en fonction des besoins et habitudes de la famille« . En effet, le parcours domicile-travail, à l’aller et encore plus au retour, comporte souvent un ou plusieurs arrêts à l’école, au cours de musique ou au supermarché. « Les gens ne sont pas prêts à emprunter le véhicule d’un autre, ajoute Marc Fontanès, directeur de Mobility plus, une société de conseil spécialisée en déplacements. La voiture demeure le premier endroit où l’on se retrouve avec soi-même après le travail. »

La plupart des trajets commencent désormais sur Internet. Lire la suite

Pour des voitures moins polluantes: à vos souris !

Pour des voitures moins polluantes: à vos signatures !

De Anne-sophie , Ecolo Info, le 30 août 2008, Catégorie: Agir/Grandir

Pour des voitures moins polluantes“: voilà le nom de l’opération lancée par les Amis de la Terre et le Réseau Action Climat en partenariat avec l’agence i&e. En effet, il faut faire vite pour que le projet de loi relatif aux émissions de CO2 des automobiles qui doit être débattu dès lundi au Parlement européen réduise les émissions de CO2 de manière significative… ou non !

Nous avons intégré le site à la barre d’outils Ecolo-Info, section associations, il y a déjà 3 jours, mais voilà de quoi en savoir plus sur la campagne et prendre le temps, ce week-end, de signer et faire passer le message surtout: le temps presse!

Comme l’explique clairement le site internet de la pétition, le projet de loi a été peu diffusé dans les médias, alors que les constructeurs automobiles savent faire pression sur les députés européens. Les automobiles représentent aujourd’hui 12% des émanations de gaz à effet de serre en Europe. Les réduire est donc une priorité en Europe.

Quelques chiffres

La moyenne des émissions de CO2 par les automobiles en Europe est aujourd’hui de 160 g CO2/km, alors que l’industrie s’était engagée à descendre à 140 g CO2/km en 2008. L’industrie n’est donc au rendez-vous de ses promesses. Lire la suite

Aquitaine, intermodalité train-tram enfin avec un grand « I »

Sud-Ouest le 28 août 2008, Jean-Paul Vigneaud

BORDEAUX. Cette fin d’été, le cadencement du TER d’Aquitaine entre dans une phase active. Les trains sont plus nombreux, notamment sur les lignes Bordeaux-Arcachon et Bordeaux-Le Verdon

Comme des trains de banlieue

Des trains express régionaux (TER) aussi nombreux, aussi réguliers, aussi rapides, aussi pratiques que des trains de banlieue autour d’une grande métropole. Un vœu pieux. Ce n’est pas encore le cas mais on s’en approche tout de même. Jamais, en effet, autant de TER n’ont été affichés qu’en cette période de rentrée 2008 en gare Bordeaux-Saint-Jean. Et ce n’est pas un coup d’essai, c’est pour toujours.

Par exemple, entre Bordeaux et Arcachon, 47 TER circuleront dorénavant les jours de semaine. Sept de plus qu’en juin avec des délais d’attente ultra-réduits, un train toutes les 20 minutes aux heures de pointe, un train toutes les heures en pleine journée. Avec des arrêts partout. Entre Bordeaux et Le Verdon, le contraste est aussi frappant : 10 nouvelles circulations par jour en semaine et là encore des arrêts dans toutes les gares.

Un plan ambitieux. C’est la première phase du cadencement des TER voulue par la Région Aquitaine (que préside Alain Roussset), en grande partie financée par cette dernière (grâce à l’apport de nouveau matériel roulant de grande capacité) et concrétisée par Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF.

Le programme de développement du TER prévoit 30 % de dessertes supplémentaires avant 2010, l’aménagement ou réaménagement de 158 gares et, dans le même temps, le remplacement de tous les autorails (30 déjà acquis, trois autres attendus en 2009).

Une première étape. Engagée depuis le 6 juillet, la première phase touche exclusivement les lignes du sud et de l’ouest de l’agglomération : Bordeaux-Le Verdon, Bordeaux-Arcachon, Bordeaux-Mont-de-Marsan, Bordeaux-Pau et Bordeaux-Hendaye. Lire la suite

Energie : pas de progrès pour les automobiles françaises

Actu-Environnement.com, F.ROUSSEL le 26 août 2008

Les associations (re)pointent du doigt le manque de sobriété énergétique de l’industrie automobile

Alors qu’en juin dernier, la France et l’Allemagne trouvaient un accord pour la future réglementation européenne sur les émissions de GES des voitures neuves, un rapport associatif dénonce les faibles progrès réalisés par les constructeurs en 2007.

Selon une étude publiée par la Fédération européenne Transports & Environnement Europe (T&E) et relayée en France par la Fédération France Nature Environnement, certains constructeurs automobiles semblent encore avoir du mal à progresser en termes de performance énergétique de leurs modèles. Basé sur les données officielles émises par l’Union européenne relatives aux ventes de véhicules neufs commercialisés en 2007, le rapport démontre que tous les constructeurs, ou presque, ont réduit les émissions de leurs flottes : les Allemands sont les plus inattendus avec une réduction de 3,2% par rapport à 2006 passant de 173g/km à 168g/km en 2007. Les constructeurs japonais sont également sur la bonne voie avec une réduction de 2,3% et atteignent une moyenne de 157 gCO2/km. Les constructeurs français en revanche n’ont guère fait de progrès. Même si leur flotte présente une moyenne d’émissions plus faible que les autres groupes (143 gCO2/km), ils ne l’ont réduit que de 0,7%.

De tous les constructeurs automobiles, BMW a réalisé la meilleure progression Lire la suite

Automobile : un modèle économique à réinventer

Deux articles de Libération du lundi 28 juillet, l’éditorial et « Automobile : un modèle économique à reconstruire »

Editorial

Aux Etats-Unis, c’est depuis des lustres le symbole le plus visible du progrès social. La voiture, grosse de préférence, comme révélateur de son statut et de son niveau de vie. Et comme souvent, c’est de là-bas que sont venues les premières inquiétudes.

Une industrie en crise, contrainte à des licenciements massifs. Des marchés qui rétrécissent et ne savent pas encore bien quoi faire face au prix exponentiel du pétrole et aux craintes sur les émissions de CO2. Le monde de l’automobile est en pleine révolution et va subir des changements radicaux, tant dans ses usages que dans ses pratiques.

Tel est le premier thème cet été de notre série «changement d’ère», destinée à décrypter les tendances à venir. L’année dernière, nous avions identifié la pipolisation de la politique, le débat sur le nucléaire civil ou encore le thème de l’identité nationale comme phénomènes émergents. Plutôt avec justesse, il faut bien le reconnaître. Le rôle de l’automobile dans la société de demain, nous en sommes convaincus, sera l’une des grandes questions planétaires. L’avenir est-il dans les voitures hybrides, électriques ou encore dans le marché des low-cost ? Toutes ses options sont sur la table, avec des professionnels du secteur et des usagers qui s’interrogent. Cet été, les Français les premiers ont changé leurs habitudes et ont moins sollicité leurs véhicules du fait d’un pouvoir d’achat en berne. Quant aux Américains, pour la première fois en plus d’un siècle d’automobile, ils seraient soudain prêts à réduire considérablement la taille de leur monture. Un signe, s’il en est, de la révolution en marche.

Automobile : un modèle à reconstruire

«Anne, ma sœur Anne, qu’est ce que tu vois venir pour demain ?

– Une grosse crise.

– Et pour après demain?

– Une révolution.» Lire la suite

Pétrole : 25 compagnies aériennes en faillite depuis 6 mois

Le Monde, François Bostnavaron, le 27 juillet 2008

TRANSPORT AÉRIEN Plus de 100 000 emplois pourraient être supprimés dans le monde d’ici à la fin de l’année.

Ce ne sont pas des turbulences, ce n’est pas un trou d’air : le transport aérien traverse une crise majeure. Il ne se passe plus une journée sans qu’une compagnie, quelle que soit sa taille ou sa nationalité, n’annonce une importante réduction de voilure. Toutes taillent dans leurs flottes, leurs réseaux ou leurs effectifs, quand ce ne sont pas les trois à la fois.

Mardi 22 juillet, United Airlines, la deuxième compagnie américaine, a dévoilé de considérables mesures d’économies en annonçant ses résultats semestriels. Elle va supprimer 5 500 emplois. Cela porte au total à 7 000 les départs prévus d’ici à la fin de 2009. Elle met également au rebut la totalité de sa flotte de Boeing 737, soit cent avions, et quatre Boeing 747. Vont s’ajouter à ces mesures, une réduction drastique des investissements, et de nouvelles facturations dont celles des bagages enregistrés.

La crise que traverse aujourd’hui le transport aérien, touché de plein fouet par l’envolée du coût du pétrole et la difficulté de le répercuter sur les clients, est pire que celle ayant suivi les attentats du 11 septembre 2001. Selon l’Association du transport aérien international (IATA), vingt-cinq compagnies ont mis la clé sous la porte depuis le début de l’année. Lire la suite

Les aéroports français face à la mutation du transport aérien

Les aéroports français face à la mutation du transport aérien

Rapport public thématique de la Cour des comptes

8 juillet 2008

 

Le « verdissement » de l’opinion publique

Jean-Paul Bozonnet dans Sciences Humaines N° 40 de juillet/août 2005

Si l’écologisme a fluctué au cours des trente dernières années, le consensus autour des questions environnementales est toujours solide. Seules les formes d’engagement et la sociologie des militants semblent s’être transformées.

Une légende contemporaine attribue volontiers la paternité de l’écologisme au grand chef indien Seattle ; les historiens des idées, comme Luc Ferry, souvent moins bien intentionnés, en découvrent les prémices dans les procès médiévaux contre les animaux ou dans le régime hitlérien. Ils font remonter l’écologisme loin dans le passé, aux romantiques, à Jean-Jacques Rousseau, et même à François d’Assise : en fait, ces reconstructions téléologiques ignorent la spécificité de cette pensée contemporaine qui naît à la fin des années 60. C’est en effet en 1962 que Rachel Carson, avec Le Printemps silencieux, sensibilise l’opinion publique américaine aux agressions chimiques. Puis en 1971, Barry Commoner, dans son ouvrage fondateur, L’Encerclement, élargit le propos à la société industrielle entière et vulgarise l’écologie politique. Enfin, en 1972, le Club de Rome avertit solennellement l’opinion mondiale des « limites de la croissance » et des catastrophes écologiques à venir, prophétie vite réalisée par la crise du pétrole.

L’écologisme est alors pleinement constitué et très largement diffusé dans les opinions publiques occidentales. Lire la suite

Le temps de l’économie durable est arrivé

Le Monde le 22 août 2008, Corinne Lepage

En matière économique, la méthode Coué n’a guère d’efficacité. La récession à laquelle nous devons faire face devrait être l’occasion de mettre en place une révolution économique comparable à celle qu’a pu être, au moment de la crise de 1929, le New Deal. Certes, on pourrait objecter que ce n’est pas dans les périodes de récession que l’on peut changer les orientations, puisqu’il faut au contraire tout faire pour relancer la croissance, et par voie de conséquence privilégier les secteurs industriels traditionnels qui sont les plus conséquents en termes d’emplois.

Mais c’est précisément parce que nous sommes dans une récession dont l’origine est due aux comportements « anti-durables » des acteurs économiques (« anti-durable » étant compris comme l’antithèse de ce qu’une démarche globale et intégrant le long terme aurait induit) que le moment est venu de faire notre révolution.

Révolution énergétique d’abord, en tournant délibérément le dos à la société du pétrole. Lire la suite

Les 18 derniers rapports sur les chantiers du Grenelle

Pour faire suite au discours du Président de la République du 25 octobre 2007 et aux conclusions des tables rondes du Grenelle de l’environnement du 24, 25 et 26 octobre 2007, trente-trois chantiers opérationnels ont été lancés courant décembre, au nombre desquels de nombreux comités opérationnels, des groupes d’étude ou groupes ad hoc et des missions parlementaires.

Chantier n°1 « Bâtiments neufs publics et privés »

Chantier n° 2 « Logements sociaux et rénovation urbaine »

Chantier n°3 « Rénovation des bâtiments existants »

Chantier n° 4 « Etat exemplaire » Lire la suite

50 % de l’eau utilisée en agriculture est gaspillée

Univers Nature  le 23 août 2008

La Semaine mondiale de l’eau, qui vient de se clôturer à Stockholm, a été l’occasion de rappeler les multiples enjeux liés à l’eau et le gaspillage énorme qui en est fait, parfois même sans s’en rendre compte.

Alors qu’au niveau mondial, près de 2 personnes sur 10 sont privées d’eau potable, un rapport de l’Institut international de l’Eau (Siwi) montre ainsi que la moitié de l’eau utilisée pour l’agriculture est gaspillée. Si ce gaspillage peut être dû à des pratiques agricoles non-adaptées, la principale cause tient au gâchis énorme de nourriture qui intervient lors des phases de transport, stockage et consommation. A titre d’exemple, aux USA, les 30 % de nourriture gaspillés chaque année correspondent à 40 000 milliards de litres d’eau, soit de quoi couvrir les besoins de 500 millions de personnes. Lire la suite

La fin du monde tel que nous le connaissons

Actu-Environnement.com, le 30 mai 2008, Yves Cochet

Le compte à rebours a commencé : drogués au pétrole, nous ne pouvons pas nous en passer de sorte que c’est bien le monde que nous connaissons qui tire à sa fin. C’est dans une période d’inflation, de récession, de tensions internationales, de guerres que nous entrons bel et bien.

Nous sommes drogués au pétrole, nous ne pouvons pas nous en passer, nous sommes prêts à tout pour continuer notre addiction. Nous, c’est-à-dire le tiers le plus riche des habitants de la planète. Cette situation, à elle seule, aura bientôt des conséquences dévastatrices dans tous les domaines, sur tous les continents. La hausse actuelle du cours des hydrocarbures n’est pas un simple choc pétrolier – comme ceux que nous avons affrontés en 1973 et 1979 – c’est la fin du monde tel que nous le connaissons.

Cet événement, dont nous apercevons les prémisses, provient de la coïncidence, sur quelques années, de trois facteurs inédits : Lire la suite

Qu’est-ce qu’un Freegan ?

Les freegans ont fait le choix stratégique d’un mode de vie alternatif qui limite leur participation dans l’économie conventionnelle et qui limite au maximum leur consommation de matières premières. Les freegans se retrouvent dans la communauté, la générosité, le souci social, la liberté, la solidarité et le partage et sont en total opposition avec une société basée sur le matérialisme, l’apathie morale, la concurrence, la conformité et l’avarice.

Après avoir essayé de boycotter pendant des années les produits de firmes responsables de violations des droits de l’homme ; de destruction de l’environnement ; de maltraitance sur les animaux, beaucoup d’entre nous ont réalisé que quoi que nous achetions nous nous retrouvions à supporter un système déplorable. Nous avons réalisé que le problème ne réside pas dans quelques entreprises seulement mais bien dans le système lui-même.

Le freeganisme est le boycott total d’un système économique dans lequel le souci de rentabilité a totalement balayé toute considération éthique Lire la suite

La calculette Eco-déplacements de l’ADEME

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Qu’est-ce que la Calculette Eco-Déplacements ?

La calculette Eco-déplacements de l’ADEME évalue les impacts environnementaux et économiques des différents modes de transport et permet de comparer les résultats entre deux modes, pour un même trajet.

Pour évaluer des déplacements faisant appel à plus de 2 modes de transports, la calculette peut être également utilisée, en réalisant les différentes combinaisons correspondantes.

Quels sont les 3 impacts évalués ?

– les dépenses / le budget (Coût)

– les émissions de gaz à effet de serre (Effet de serre)

– les consommations d’énergie (Energie) Lire la suite

Greendex : premier indice global des “éco-consommateurs”

La National Geographic Society présente les résultats de l’étude Greendex, un sondage planétaire des comportements de 14 000 consommateurs-internautes de 14 pays différents. Les types d’habitations, les modes de transport et les habitudes de consommation sont les principaux critères d’évaluation de ce grand comparatif mené début 2008. Les consommateurs des nouveaux pays industriels obtiennent les meilleurs scores. Si les Etats-Unis finissent derniers, la France occupe elle la queue du peloton européen. Compte-rendu. Lire la suite