Ecoconstruction et agroécologie : L’architecture de cueillette – Proto-histoire du bâtiment

terrecooperative.ouvaton.org, Alain Marcom, le 13 avril 2008

http://terrecooperative.ouvaton.org/spip.php?article24

Ce texte fait partie du « Petit Précis d’Agroécologie » Nourriture, Autonomie, Paysannerie, sous la direction de Silvia Perez-Vitoria et Eduardo Sevilla Guzman, édité par La Ligne d’Horizon, 7 villa Bourgeois 92240 Malakoff et qu’on peut le commander pour la somme redoutable de 6 € + frais de port

Ecoconstruction et agroécologie : L’architecture de cueillette – Proto-histoire du bâtiment

Jusqu’en 1750, origine de la mécanisation, les maisons de la grande majorité de la population mondiale étaient forcément des maisons à faible impact environnemental. Elles étaient issues de matériaux de proximité, montés avec un savoir faire local et dans le cadre d’une économie faiblement marchande. Le travail de mise en oeuvre était basé sur la consommation d’une énergie métabolique humaine ou animale. On était parfois aidé par les cours d’eau ou le vent à fin de transport ou d’aide mécanique au sciage des arbres ou de taille des pierres, pour la très ténue minorité des puissants économiques, politiques ou religieux.

Mais pour l’immense majorité de l’humanité, c’était le contexte général de l’architecture de cueillette. Ce qui ne servait pas, voire ce qui gênait dans l’agriculture, était utilisé en construction. On gérait plus qu’on ne cultivait des matériaux comme le bois ou les roseaux. On construisait avec les pierres qui affleuraient à la surface du champ et avec la terre des coins les moins fertiles. L’impact environnemental principal était du à la cuisson de la terre pour les briques ou les tuiles, et à la cuisson de la chaux, dans les régions où ces cuissons étaient pratiquées. Mais ces derniers matériaux étaient utilisés avec une grande parcimonie, surtout que la population mondiale était bien inférieure à la population actuelle, puisqu’elle n’atteint son premier millard d’habitants qu’au début du 19 ème siécle….

Seuls les monuments, bâtiments des puissants, s’exonéraient de cette pratique par l’importation de matières venues de loin, quand les matériaux locaux n’étaient pas assez prestigieux et coûteux pour éblouir les passants. En effet les matières pour construire étaient, et restent encore aujourd’hui lourdes et leur transport avant le règne des camions, des autoroutes et du pétrole, avait un coût considérable. A partir de 1850, la machine thermique a peu à peu permis de transformer la matière, de la transporter plus facilement sur de plus grandes distances. Le train, l’acier, le bateau à vapeur, le ciment, les engins de carrière ont transformé les matériaux et les savoir faire dans les pays en voie d’industrialisation tout au long du 19 ème siècle.

La croissance des villes dans le « premier monde » a participé à la naissance d’un marché du travail dans le bâtiment. Un secteur important de l’économie est né à partir de la révolution industrielle. Alors que le ciment est inventé au début du 19 ème, c’est vers le milieu de ce siècle qu’est déposé le premier brevet du béton armé, et c’est dans la dernière décennie du 19 ème qu’on voit apparaître des chantiers de construction d’immeubles en béton armé en Belgique, chantiers effectués par des entreprises allemandes. A ce moment, nous sommes au début de l’« art nouveau », et ce sont les capacités plastiques du béton qui sont recherchées.

L’industrialisation du bâtiment en France

La reconstruction après la première guerre mondiale a vu la première tentative de bétonnisation dans le Nord Est de la France. Cette tentative parfaitement réussie du point de vue économique, fera du chemin, bien que la ligne Maginot ait peu convaincu. L’occupation allemande, avec le chantier du mur de l’Atlantique a confirmé le formidable potentiel du béton et la facilité de façonnage, aussi appelée formation, de la main d’oeuvre. C’est fort de ces réussites économiques et mécaniques resplendissantes que le gouvernement provisoire de 1944 va se lancer dans une stratégie d’industrialisation à outrance sous prétexte de « reconstruction ». Les écoles d’ingénieurs formatés à ce projet, et les recherches pour la modélisation de ce matériau emblématique de la modernité, vont fleurir un peu partout en France.

Les tâches de la chaîne de production du bâti vont être finement découpées et séparées, atomisées, taylorisées. C’est à l’aune de la flèche de la grue que vont se concevoir les cités de banlieue. De véritables usines de béton armé vont se monter à une extrémité du chemin de grue. Celle-ci distribuera les coffrages-tunnels ou les éléments préfabriqués au bout de sa flèche de chaque côté du rail, donnant naissance à deux barres parallèles. Sur ce process industriel de conception et de réalisation, un peu partout des cités des mille, deux mille, jusqu’à quatre mille logements vont être construites. La puissance publique ne va pas ménager ses commandes, en cités-dortoirs de banlieue, hôpitaux, écoles, bâtiment administratifs, barrages, ponts, etc… Le béton über alles établira de la sorte sa domination actuellement encore sans partage. Un hasard bien planifié fait donc que nous avons aujourd’hui en France les deux plus puissants groupes de bâtiment mondiaux, et le premier producteur mondial de ciment.

De l’autre côté du Rhin, la tradition fédéraliste a engagé l’Allemagne dans une autre stratégie. Le montant des destructions était bien supérieur là-bas qu’ici. Mais là bas on a investi les fonds du plan Marshall dans le redressement du capital industriel lourd. Les régions, avec de très faibles moyens, ont eu en charge la « reconstruction ». Ainsi, on a pu voir des techniques traditionnelles régionales normalisées, et des ouvrages pédagogiques de vulgarisation de techniques constructives simples à base de matériaux peu transformés et de proximité diffusés, favorisant l’autoconstruction, l’apprentissage et la reconstruction d’un tissu économique constitué essentiellement de petites entreprises. L’organisation politique a produit une forme de retour à l’architecture de cueillette. Les savoir faire locaux, Lire la suite

L’environnement est-il une préoccupation majeure pour les Français ? Oui et ils sont prêts à payer plus pour vivre mieux !

cdurable.info, le 25 mai 2010.

http://www.cdurable.info/+L-environnement-est-il-une-preoccupation-majeure-pour-les-francais-Sondage-IPSOS-France-Bleu,1730+.html  

L’environnement est-il une préoccupation majeure pour les Français ? Oui et ils sont prêts à payer plus pour vivre mieux !

Publication des résultats du Sondage Ipsos/France bleu : mardi 25 mai, 5h

Le mardi 25 mai, journée spéciale sur les 41 stations du réseau France Bleu.

La Tempête Xynthia, la marée noire au large des côtes américaines, l’éruption du volcan islandais… les événements récents et la prise de conscience collective font de l’environnement un acteur déterminant dans le monde d’aujourd’hui.

Avec l’appui d’un sondage IPSOS exclusif, le réseau France Bleu interroge les Français sur leur manière de préserver ou non l’environnement, sur leurs motivations et les gestes concrets pour « sauver la planète » ; il leur demande s’ils sont prêts à payer plus pour vivre mieux, si le changement climatique les inquiète, s’ils souffrent de la pollution.

A la lumière du sondage, les 41 radios de France Bleu vont enquêter : reportages, interviews, avis de spécialistes, réactions et témoignages d’auditeurs. Tout au long de la journée, elles apporteront des trucs et astuces, des conseils pour préserver l’environnement.

Porteur d’informations exclusives, le réseau France Bleu délivre ici des clés pour comprendre et pour décrypter l’état d’esprit des Français.

RESULTATS

Les Français prédisposés à une augmentation modérée de leurs impôts en faveur de la protection de l’environnement

Les résultats de l’enquête Ipsos / France Bleu [1] confirment, malgré la crise économique et l’émergence de discours écolo-sceptiques, l’importance accordée par les Français à la protection de l’environnement. Elle révèle par ailleurs à quel point cette thématique est présente dans leur vie de tous les jours.

La majorité des Français se déclare inquiète face au changement climatique.

La sensibilisation des Français aux problèmes environnementaux et à leurs effets semble bien résister aux dernières polémiques (remise en cause du réchauffement climatique, taxe carbone) et plus largement à l’émergence récente de discours écolo-sceptiques.

Ainsi, même s’il ne s’agit pas de leur principale préoccupation,  une large majorité de Français (69%) demeure aujourd’hui inquiète face au changement climatique,  contre seulement 31% qui déclarent le contraire.

La multiplication des catastrophes naturelles (séismes en Haïti, au Chili et en Chine, tempête en Vendée) contribue certainement à renforcer ce sentiment.

L’inquiétude est particulièrement marquée chez les jeunes générations

 79% chez les moins de 35 ans,

 les personnes les plus âgées étant en revanche plus Lire la suite

NOBATEK. Le centre de ressources dédié à la construction durable s’est installé dans un bâtiment pilote à Anglet

sudouest.com, Philippe Hemmert, le 19 Novembre 2009

NOBATEK. Le centre de ressources dédié à la construction durable s’est installé dans un bâtiment pilote

L’habitat écologique expose sa nouvelle vitrine à Anglet

La côte basque accueille depuis cet été l’un des rares bâtiments aquitain labellisé HQE (haute qualité environnementale). Et d’ici quelques mois, cet équipement devrait être le premier de la région à décrocher la certification BBC (bâtiment basse consommation) très en vogue en Europe du nord, mais encore peu répandue en France.

C’est là une première réalisation très concrète de Nobatek, le centre de ressources technologiques dédié à la construction durable. Autrement dit un laboratoire d’idées – et de solutions – pour rendre notre habitat plus respectueux de l’environnement et plus économe en énergie. Depuis sa création, il y a cinq ans, cette émanation de la fondation espagnole Tecnalia, co-financée en France par la fédération des entreprises du BTP, a d’emblée été sollicitée sur des projets très divers.

Une approche globale

Recherche d’une optimisation thermique dans la rénovation de l’habitat social – une commande de la SEMSIB de Bègles -, valorisation des déchets industriels comme matériaux de remblai dans le BTP au Pays Basque, utilisation maximale du bois naturel dans les schémas de construction au Québec, etc… Ces pistes d’expérimentation ont été les pionnières. Mais la structure a entretemps considérablement étoffé sa panoplie.

Matériaux, systèmes, process, eau énergie, architecture, urbanisme ?.Le centre de recherches présente aujourd’hui une pluridisciplinarité qui lui permet de proposer une approche globale à ses clients. Présent sur de nombreux marchés d’aménagement en Aquitaine, Nobatek développe en cette année 2009 une activité de plus de 2 millions d’euros pour une centaine de projets traités.

« Le secteur du bâtiment absorbe 40 % des ressources énergétiques de la planète, il est donc urgent de réfléchir à des solutions alternatives » répète Jacques Tortos, le directeur de Nobateak, à la tête désormais forte d’une trentaine d’ingénieurs. L’équipe a en effet doublée ses effectifs en juillet dernier, après la fusion avec Ecocampus, une cellule de transfert de technologie de l’ENSAM de Bordeaux.

Innover, le maître mot

Du coup, Nobatek possède aussi un pôle relais dans la capitale girondine, même si son siège social reste à Anglet et offre dorénavant une formidable vitrine de son activité. Car le nouveau bâtiment du centre de recherche, dans les Landes de Juzan, entre Cantau et Montaury, constitue le parfait reflet de sa vocation.

Tout y est passé au crible de l’aménagement durable. L’orientation Lire la suite

Le premier écogîte du département de la Gironde à Marsas

sudouest.com, Françoise Chouvac, le 4 Novembre 2009

MARSAS. Le premier écogîte du département

Une semaine à La Bernarde

Le calme, l’authenticité, un habitat préservé et respectueux de l’environnement, telle est la philosophie de l’écogîte selon les Gîtes de France. Cette philosophie est également celle des époux Gallet, qui possèdent depuis plus de trente ans la propriété La Bernarde. René a aménagé le parc paysager de 10 hectares, les 3 kilomètres d’allées forestières bordées d’arbres divers mais qui respectent tous la biodiversité du lieu. Point d’arbres exotiques mais uniquement ceux des régions tempérées et océaniques, deux étangs entièrement recouverts de nymphéas multicolores, des oiseaux, des canards, des tortues cistudes, une pisciculture de carpes, des champignons à la saison… Bref, un vrai paradis, qui est souvent le cadre de stages pour écologistes convaincus.

Bio, solaire, recyclable

René et Marie-France Gallet ont souhaité transformer une partie de leur maison en gîte rural et se sont engagés dans la démarche en proposant un hébergement rural touristique « écolo » : des panneaux solaires installés sur le toit chauffent l’eau des sanitaires mais également la maison, la peinture des murs est bio, le bois et d’autres matériaux naturels, locaux et recyclables, moins néfastes pour l’environnement, ont été choisis avec soin.

Tous les critères exigés par les Gîtes de France ont été scrupuleusement respectés, et c’est ainsi qu’au mois d’octobre La Bernarde est devenue le premier écogîte de la Gironde. Ce classement permet ainsi aux touristes et aux vacanciers désireux de vivre quelques jours dans un cadre écologique d’être sûrs de ne pas être déçus et de trouver une maison en accord avec leurs convictions.

Le gîte des Gallet est bien plus que cela, et René n’a de cesse de faire découvrir sa propriété avec enthousiasme et gentillesse. Il n’hésite pas à donner des conseils sur le recyclage, le tri sélectif, la façon de faire du compost, et plein d’autres recettes avec les plantes et les fleurs trouvées en parcourant le domaine.

Les vacanciers repartent heureux d’avoir passé un séjour agréable dans un cadre de verdure et de calme, et ravies des conseils éclairés des époux Gallet.

Céline et Fabien ont pu, les premiers, apprécier le charme de l’écogîte La Bernarde. Ces deux citadins avaient gagné un week-end dans cet endroit grâce à un jeu sur France Bleu, et les époux Gallet leur ont offert de rester toute la semaine gratuitement.

« Les propriétaires sont charmants et sympathiques, raconte Céline. Ils nous ont fait les honneurs de leur domaine, des quatre potagers, des parcs à moutons, des poulaillers. » Fabien, quant à lui, a admiré le travail de René dans le parc : « Les arbres, Lire la suite

Bassin d’Arcachon : Un exemple d’éco-construction exemplaire

sudouest.com, Chantal Roman, le 3 Novembre 2009

PYLA-SUR-MER. Dans le cadre des Journées de l’énergie organisées par le réseau des Espaces info énergie d’Aquitaine, visite d’une villa dite à « énergie positive »

Un exemple d’éco-construction exemplaire

Exemplaire, tel est le mot. À la fois au plan des ressources en énergie « positive » qu’au plan de la construction, bioclimatique. C’est ce que les visiteurs, nombreux, qui participaient à la semaine des Journées de l’énergie ont pu découvrir avec cette villa construite à Pyla-sur-Mer, avec vue sur les passes du Bassin.

« Il s’agissait pour nous de surélever une construction déjà existante, explique la propriétaire. Nous avions d’une part un budget serré et d’autre part la volonté de réaliser un projet entièrement bioclimatique, mais aussi porteur d’énergie positive ».

Excellente isolation

Le couple a fait appel à un architecte, Olivier Lehmans (cet architecte bordelais est spécialisé dans les démarches HQE-haute qualité environnementale, conceptions bioclimatiques, écoconstructions, etc.), et aux conseils du Creaq (Centre régional d’écoénergétique d’Aquitaine) pour la réalisation de la maison. L’architecte était d’ailleurs présent lors de la visite afin de guider les visiteurs, tandis que William Mazel représentant le Creaq, répondait aux questions des visiteurs. C’est donc une construction entièrement dirigée vers les économies d’énergie, une maison « passive », à très faible consommation énergétique, orientée sud et sud ouest, avec une façade entièrement vitrée. Tout a été conçu pour fonctionner sans chauffage conventionnel, mais avec un simple chauffage d’appoint, en l’occurrence une chaudière à condensation au gaz et une cheminée insert.

Ainsi, cette maison offre toute l’année une température ambiante agréable : « Sans chauffer, il fait 19°C tout le temps », annonce la propriétaire.

La construction a été réalisée avec des matériaux locaux : du bois de la forêt usagère coupé à la bonne lune pour la charpente, une isolation avec des fibres végétales, (du chanvre), du pin maritime des Landes pour les parquets et le bardage intérieur des pièces.

Un seul grand espace regroupe un vaste salon et une cuisine ouverte. Pas de cloison, ce qui permet à la lumière du jour d’entrer à plein… et donc d’économiser de l’électricité. Côté baies (avec double vitrage) un avant-toit protège du soleil durant l’été, mais le fait entrer l’hiver.

Du photovoltaïque sur le toit

sudouest.com

C’est une toiture végétalisée de 100 m² qui a été réalisée, et cette couche naturelle offre une meilleure isolation, surtout l’été. Elle permet aussi un stockage des eaux de pluie, lesquelles sont récupérées pour l’arrosage du jardin. Autre installation, celle de capteurs solaires et panneaux photovoltaïques thermiques. La propriétaire est d’ailleurs ravie du bilan économique : « C’est Lire la suite

Logement social : Des maisons passives en pin des Landes expérimentées

libebordeaux.fr, Stéphanie Lacaze, le 14 octobre 2009

Logement social : Des maisons passives en pin des Landes expérimentées

ENVIRONNEMENT – Si les constructions de logements passifs ne constituent plus une exception, la ville du Taillan-Médoc, la région Aquitaine et le bailleur social Gironde habitat, ont décidé d’aller encore un peu plus loin en concevant deux maisons extrêmement économes en énergie et construites en pin maritime des Landes. Autrement dit en privilégiant la filière locale.

Très en retard en matière de logements sociaux, la ville du Taillan-Médoc a du mettre les bouchées doubles depuis quelques années pour ne pas payer de trop fortes pénalités. Comme l’explique son maire, Ludovic Freygefond, sa commune « ne comptait que 1 % de logements sociaux en 2001 » lorsqu’il a été élu. Elle arrive aujourd’hui péniblement à 6, 5 %. Mais le chantier reste énorme. La résidence HQE (haute qualité environnementale) d’une quarantaine d’appartements qui est en cours de livraison répond à ces besoins. C’est dans ce cadre que les différents partenaires ont décidé d’expérimenter la mise au point de deux logements BBC (bâtiments basse consommation). Si un bâtiment isolé par l’extérieur permet en effet d’économiser 50 % d’énergie par rapport à un habitat traditionnel, ces maisons « passives » devraient permettre de diviser par quatre, la consommation.

Tout a été mis en œuvre par les architectes pour obtenir un résultat optimal. Le béton n’a été utilisé que pour les fondations et le dallage de ces logements. L’ossature est en bois, isolée par de la laine de verre. Un puits canadien a été installé pour récupérer de l’énergie et assurer le chauffage. La circulation de l’air a été facilitée. Enfin, des panneaux solaires ont été installés pour la production d’eau chaude. Malgré tout, ces deux logements restent raccordés au réseau électrique. Ils ne sont pas encore totalement autonome notamment en plein hiver mais selon le maire du Taillan-Médoc, « la facture d’électricité ne devrait pas dépasser les 30 euros par mois, abonnement inclus. »

Comme il s’agit d’une expérimentation, ces deux maisons vont faire l’objet d’une étude durant un an. « Des capteurs ont été installés pour vérifier la passivité des ces constructions » explique Ludovic Freygefond, « pour voir si on peut continuer à en construire malgré leur coût excessif. » Chacun de des logements revient en effet à Lire la suite

Nouveau rapport des Amis de la Terre : Surconsommation des ressources naturelles, le défi

cdurable.info, David Naulin, le 15 septembre 2009

Nouveau rapport des Amis de la Terre : Surconsommation des ressources naturelles, le défi

Alors que s’ouvre à Davos en Suisse le premier Forum Mondial sur les Ressources (FMR), les Amis de la Terre Europe, l’institut de recherche SERI et les Amis de la Terre Autriche publient le nouveau rapport « Overconsumption ? Our use of the world’s natural resources ». Chiffres à l’appui, le rapport met en évidence que nos sociétés ont développé ces dernières décennies une frénésie de consommation, générant une surexploitation de ressources naturelles principalement issues d’autres pays. Elles n’ont d’autre choix que d’opérer un virage radical pour préserver les générations futures et l’équité entre les peuples.

En 1995, Les Amis de la Terre publiaient déjà le rapport « Vers une Europe soutenable » [1] qui sonnait l’alarme sur la surconsommation des ressources naturelles et sur les inégalités de consommation entre pays. Il proposait un concept innovant d’ « espace environnemental », fondé sur un principe d’équité, correspondant à la quantité d’énergie, d’eau, de territoire, de matières premières non renouvelables et de bois pouvant être utilisée de manière soutenable. Cet espace environnemental disponible par personne est plafonné, mais il propose également un plancher correspondant au niveau minimum de ressources dont chacun doit pouvoir disposer pour ses besoins fondamentaux.

Le nouveau rapport reprend ces concepts et publie des chiffres plus récents qui n’en sont que plus alarmants :

Les hommes consomment aujourd’hui 50 % de ressources naturelles de plus qu’il y a seulement 30 ans, avec environ 60 milliards de tonnes de matières premières par an [2] ;

Les populations des pays riches consomment jusqu’à 10 fois plus de ressources naturelles par habitant que celles des pays pauvres. Un Européen consomme 43 kg de ressources par jour, contre 10 kg pour un Africain ;

– L’Europe est plus dépendante des importations que les autres continents ;

– L’économie mondiale actuelle utilise environ 30 % de ressources de moins pour produire un euro de PIB qu’il y a 30 ans. Mais la consommation globale de ressources continue à augmenter.

Pour Anne Bringault, directrice des Amis de la Terre France, « La surconsommation de ressources par les pays riches ne peut plus continuer : changements climatiques, conflits, pollutions, déforestation, atteinte à la biodiversité et explosion des inégalités sociales. Autant de symptômes de sociétés malades qui nous rappellent que le bien-être de tous se construira sur d’autres concepts que la croissance du PIB.

L’Europe doit se fixer des objectifs ambitieux de baisse de sa consommation globale de ressources naturelles pour réduire sa dépendance et faire cesser les dégâts sociaux et environnementaux liés à leur surexploitation. C’est également le seul moyen de Lire la suite

Sophie Rabhi-Bouquet : En Ardèche, des branchés de l’écologie construisent leur paradis

leprogres.fr, Christine Beranger, le 15.août 2009

En Ardèche, des branchés de l’écologie construisent leur paradis

Un village vert voit le jour dans le sud du département fait de bois, de paille, de terre… et d’une bonne dose d’utopie

 « Dis maman, elles sont en paille les maisons ? » « Oui, ma chérie, c’est comme celle des Trois petits cochons ! » Bravant la chaleur d’août, ils sont une vingtaine – vacanciers pour la plupart – à découvrir « Le Hameau des Buis », un village écologique en construction au cœur de l’Ardèche méridionale. Chaque vendredi après-midi, l’association à l’origine de ce projet un peu fou propose au public une visite du « lotissement » situé sur la commune de Casteljau à une quarantaine de kilomètres au sud d’Aubenas. Pour s’y rendre, mieux vaut cependant être bien informé car aucun panneau directionnel sur la D104 n’indique encore le futur paradis des écolos : un plateau clairsemé au milieu d’une forêt de chênes surplombant la rivière Chassezac.

Les constructions sont bâties autour des arbres qui étaient déjà présents sur cet hectare de terrain. Vingt logements – du T1 au T4 – sont prévus, principalement en habitat groupé. Esthétiquement, l’architecture de Pierre-Henry Gomez est plutôt séduisante – toitures végétalisées, façades alternant bardages en Douglas brut, enduits de plâtre ocré, verdure – et n’est pas sans rappeler, plus modestement, la maison en bois de l’altermondialiste José Bové.

Mais c’est surtout pour leurs qualités énergétiques et environnementales que ces habitations ont décroché le prix Prébat de la région Rhône-Alpes. D’abord, toutes sont orientées au sud afin de bénéficier du maximum de soleil dans cette partie d’Ardèche qui fleure déjà le Midi. Un mur dit « capteur » – en pierres ou parpaings remplis de sable, doublés d’un vitrage – doit amplifier la chaleur solaire pour réchauffer la maison pendant douze heures. Et quand le mercure affiche 40 degrés comme cet après-midi d’été où les cigales s’en donnent à cœur joie ? « Entrez et vous verrez comme il fait frais à l’intérieur », invite Sophie Rabhi-Bouquet, la fille de Pierre Rabhi, pionnier de l’écologie politique. C’est l’effet « bottes de paille » : un « excellent isolant », selon la jeune femme, initiatrice et responsable du projet. « Pour une maison chaude en hiver et fraîche en été, il faut de bonnes bottes et un bon chapeau car la paille craint l’humidité. Les bottes doivent aussi avoir une bonne étanchéité à l’air », explique-t-elle.

Concrètement, les murs extérieurs sont formés de Lire la suite

Noël Mamère : Écologie ou barbarie

ecolosphere.net, Noël Mamère, le 14 août 2009

Écologie ou barbarie

L’actualité récente vient de nous apporter de nouvelles preuves des liens indissociables entre les questions que soulèvent les écologistes et les droits de l’Homme : la dernière condamnation de Aung San Suu Khuy, par la junte Birmane et le coup d’État institutionnel du président du Niger qui vient de trafiquer sa Constitution pour rester plus longtemps au pouvoir. Quel rapport avec l’écologie ? Regardons d’un peu plus près : ces deux pays sont riches de matières premières qui intéressent les pays du Nord au plus haut point et la France en particulier ; le bois et le pétrole en Birmanie, l’uranium au Niger. Deux sociétés françaises sont concernées au premier chef : Total, l’un des plus gros investisseurs en Birmanie, pour l’exploitation des hydrocarbures ; Areva au Niger, pour l’extraction de l’uranium nécessaire à l’alimentation des centrales nucléaires. Selon la fédération internationale des droits de l’Homme, Total verse chaque année 140 millions d’euros de royalties à la junte qui fait aujourd’hui l’objet de l’indignation mondiale. Quant à Areva, elle remplit les caisses d’un régime qui opprime ses opposants et mène une répression sanglante contre les populations Touaregs, là où se trouvent justement les gisements d’uranium.

Voilà qui explique sans doute la tartufferie du président Français qui, au lendemain de la condamnation de la « dame de Rangoon », appelait à des sanctions « tout particulièrement dans le domaine de l’exploitation du bois et des rubis »… Mais qui s’empressait d’oublier le pétrole, pour mieux protéger Total et nos approvisionnements en hydrocarbures si nécessaires à notre société de consommation à outrance. Après le référendum truqué du 4 août au Niger, silence radio. Le président Tandja peut tricher tranquillement, torturer ses opposants, nous avons trop besoin de son uranium pour nos centrales nucléaires et pour affirmer haut et fort, sans craindre le mensonge d’État, que grâce à elles, nous sommes indépendants.

Autrement dit, pour poursuivre un mode de vie et de consommation, pour assumer des choix -comme le nucléaire-, qui n’ont jamais été débattus démocratiquement par la société, nous nourrissons des dictateurs sanguinaires, qui tuent des moines, enferment un prix Nobel, font travailler des enfants et conduisent des guerres contre leurs minorités ; nous sacrifions la liberté des peuples à nos intérêts mercantiles et à notre mode de développement. Au nom de la préservation de notre confort, nous sommes prêts à sacrifier les idéaux des Lumières. L’égoïsme est devenue la valeur dominante qui efface toutes les autres. Et c’est ainsi que progresse l’apartheid planétaire qui ruine les sociétés et menace la Terre elle-même, soumise à l’appétit insatiable des prédateurs sans foi ni loi. C’est pourtant dans ce monde que nous vivons, où les plus pauvres, les « damnés de la terre », voient leurs libertés de plus en plus menacées et leur survie de plus en plus incertaine ; où les victimes des injustices sociales et les plus démunis sont aussi les premières victimes des injustices environnementales ; où 20% des habitants de la planète consomment 80% de ses ressources. À cause de ces inégalités de plus en plus insupportables, de plus en plus révoltantes, la vulnérabilité du monde prospère et, avec elle, la montée des incertitudes, des peurs, des violences, symboles de la fragilité d’une puissance que nous pensions capable de tout maîtriser.

Ce monde-là est en faillite. Si nous tentons de le préserver tel qu’il est, nous courons tous à notre perte, riches comme pauvres ; l’avenir radieux que nous promettaient les Trente Glorieuses et, aujourd’hui la « croissance verte » – nouveau logo du capitalisme aux abois – virera au cauchemar. On ne peut donc s’accommoder de « bricolages » sur une maison lézardée ou de pansements verts appliqués à un grand corps malade. Le rétablissement d’un monde plus juste pour nos générations et celles qui vont nous suivre est au prix d’une Lire la suite

Nouvelle infolettre sur la filière bois en Midi-Pyrénées

Midi-Pyrénées bois, le 4 février 2009

Nouvelle infolettre sur la filière bois en Midi-Pyrénées

Toute l’équipe de Midi-Pyrénées bois est très heureuse de vous annoncer la naissance d’une nouvelle infolettre économique consacrée à la filière bois.

Cette infolettre offre une sélection d’informations transversale sur la filière qui permet d’appréhender les enjeux des mutations que nous sommes en train de vivre et de mieux comprendre l’impact du changement de paradigme que nous devons réaliser avec le Développement Durable.

Nous espérons que vous serez parmi les premiers à vous abonner à cette infolettre gratuite et qu’elle deviendra pour vous rapidement indispensable.

N’hésitez pas à diffuser autour de vous l’annonce de cette naissance …
Pour visualiser le Numéro du 19 janvier et vous abonner : cliquez ici <http://cgi.dolist.fr/online.asp?l=2061-28-7872-d81a3597> <http://cgi.dolist.net/member_subscribe.asp?l=2061>

 

Des millions de tonnes de bois à terre et pas de marché

journaldelenvironnement.net, Sonia Pignet, le 28 janvier 2009

Des millions de tonnes de bois à terre et pas de marché

La tempête qui a touché le sud-ouest du pays le week-end dernier a dévasté des centaines de milliers d’hectares de forêts. Une fois les arbres évacués, il faudra leur trouver des débouchés, dans un marché du bois qui n’a déjà pas le vent en poupe. 

Analyser

La tempête Klaus a tout emporté, ou presque. Trois jours après que les vents ont balayé violemment le Sud-ouest, les acteurs de la filière bois ont fait une première estimation des dégâts. Plus de 300.000 hectares du massif forestier de pins maritimes auraient été sinistrés à plus de 60%, soit 30% de la surface de forêt des Landes. «15 à 20 millions de mètres cubes de pins ont été mis à terre», estime Eric Toppan, responsable du service économique de la fédération des forestiers privés de France. Le pin est l’essence la plus atteinte, mais pas la seule. Les peupliers de la vallée de la Garonne et de Midi-Pyrénées ont aussi fais les frais de Klaus. «C’est une catastrophe bien plus grave qu’en 1999», analyse Eric Toppan. Il y a 10 ans, le marché du bois était en forme, et avait pu absorber ces millions de stères, notamment grâce à l’Espagne. «Aujourd’hui, la filière tourne au ralenti, il y a peu de commandes et des stocks déjà importants», souligne-t-il. Or, l’industrie du bois dans cette région représente le tiers de l’économie de la filière en France.

Face à ce qu’il qualifie de «crise écologique touchant un secteur majeur de l’économie», Michel Barnier, ministre de l’agriculture et de la pêche, a réuni mardi 27 janvier les principaux acteurs de la filière bois pour discuter de la mise en place d’un plan d’urgence. La réunion a permis de dégager une première enveloppe de 5 millions d’euros pour effectuer les travaux forestiers. Car avant de chiffrer les aides financières et de proposer des mesures pour valoriser le bois, la priorité est d’évaluer précisément les dommages et, surtout, de dégager les bois couchés avant qu’ils ne s’abîment. Au contact du sol, les pins maritimes bleuissent et perdent leur qualité esthétique. Sur les peupliers couchés mais non déracinés apparaissent des gourmands (rejets), qui empêchent alors les opérations de déroulage et leur utilisation pour le secteur de l’emballage. «Il faut que le bois soit exploité d’ici deux mois», estime Eric Toppan.

La seconde urgence, selon Michel Barnier, sera de stocker le bois. «Le contexte économique est plus grave qu’en 1999. On ne pourra pas vendre le bois dans l’immédiat», a-t-il confirmé mardi en sortie de réunion de crise. Le stockage des pins se fait sous brumisation pour maintenir l’humidité du bois. Une méthode techniquement au point, rôdée lors de la tempête de 1999, mais coûteuse. Ensuite seulement viendra le temps de la valorisation et de la reforestation. Parmi les pistes évoquées, la valorisation énergétique. «Le marché du bois énergie monte en puissance», indique Joseph Behaghel, de l’Office national des forêts (ONF). Mais il est actuellement trop peu développé pour absorber ces énormes quantités de bois. Les pays de l’Europe du Nord, tels que l’Allemagne ou la Suède, ont plus développé le bois énergie. En France, «c’est une filière qui se met en place. On produit environ 200.000 t par an de plaquettes de bois, ce n’est pas le même ordre de grandeur que nos stocks de bois», ajoute Eric Toppan. Il faudrait des financements rapides et la possibilité de sortir rapidement les bois des forêts actuellement inondées. Mais il semble improbable d’écouler tout le bois par cette voie.

«Il faut une grande politique nationale autour du sujet», Lire la suite

Chausset « Klaus, une catastrophe pas vraiment naturelle »

Sud-Ouest, Gérard Chausset, le 28 Janvier 2009

 « Klaus, une catastrophe pas vraiment naturelle »

Moins de dix ans après la tempête de 1999, qui sonnait comme un avertissement au moment où on changeait de millénaire, le Grand Sud-Ouest est touché en plein coeur. Ce n’est plus un avertissement mais un rappel à l’ordre : l’empreinte écologique de notre civilisation est devenue insupportable pour les lois de la nature !

Certes nous nous devons aujourd’hui de venir au secours des populations sinistrées, rétablir les réseaux, indemniser les victimes, sauver la part de forêt qui peut l’être, mais la tempête est venue nous rappeler que notre modèle actuel, basé sur le tout camion, le tout voiture, le tout électrique, le tout pétrolier, et surtout le tout libéral, nous a rendus esclaves d’un modèle de développement insoutenable, lourd de conséquences pour l’environnement, l’économie en général et le Sud-Ouest en particulier.

Oui, il y a toujours eu des tempêtes, des canicules, des inondations ou des sécheresses. Ce qui change, c’est leur violence, leur intensité, leur force, leur durée, et cela n’est qu’un début, il faut le dire.

Plus que jamais, la perspective des dérèglements climatiques doit nous conduire à accélérer le chantier des mutations économiques et celui de la conversion écologique.

Selon les scénarios du Giec, l’Aquitaine serait la première région touchée, avec notamment une augmentation des températures moyennes entre 4° et 6° (soit dans la fourchette haute des modélisations du Giec qui prévoient à l’horizon 2010 entre + 1,4 ° et + 5,8° par rapport à 1990).

Alors que l’urgence est là, le fameux Grenelle est long, lent, remis en cause en permanence, avec pour seule mesure concrète mettre les voitures anciennes à la casse pour en acheter de nouvelles.

Pendant ce temps, l’enfouissement des réseaux électriques ne suffira pas pour pallier la fragilité de notre production centralisée d’électricité nucléaire, qui nécessite de longues lignes, contrairement aux productions locales et renouvelables.

Pendant ce temps, peut-on accepter de perdre la moitié du massif forestier tous les dix ans ? C’est peut-être l’heure de rompre avec la monoculture du pin pour favoriser la biodiversité et diversifier la filière bois.

Dans cette guerre contre les changements climatiques, se cantonner à une politique curative serait illusoire.

Il faut investir dans le long terme, dans des process décentralisés que l’on maîtrise localement, initier des circuits courts de production, développer des solutions écologiques de proximité, investir sur les énergies propres comme l’éolien, le solaire et l’énergie bois, la biomasse, les transports collectifs, la rénovation du bâtiment.

Nous devons lancer un plan Marshall vert pour sauver ce qui peut l’être.

Ce plan Marshall doit également reposer sur un nouveau mode de gouvernance au niveau régional, national et européen. Il nous faut tirer les conséquences de la fragilité de notre organisation centralisée, verticalisée et notre manière de concevoir l’aménagement du territoire issue de l’après-guerre.

Les fortes crises appellent des réponses régionales axées sur le renforcement des solidarités locales, le développement de sources énergétiques de proximité, la préservation de la biodiversité et sans doute une remise en cause d’un système agricole basé sur la juxtaposition de monocultures qui en fait un colosse aux pieds d’argile.

La biodiversité n’est pas qu’une affaire de nature, c’est aussi un modèle de société qu’il faut organiser dès maintenant pour préserver l’avenir à moins de trente ans.

À situation exceptionnelle, Lire la suite

De Castillon à Bx le 29 janvier, le naturel revient au galop

Sud-Ouest, Jean-françois Harribey, le 22 Janvier 2009

CASTILLON-LA-BATAILLE. Spécialisée dans le négoce de matériaux de construction écologiques, Ouestecohabitat s’offre une vitrine à Bordeaux, sous forme de galerie d’art

Le naturel revient au galop

Il voulait être architecte. Parce qu’il ne pouvait pas se payer les études, il sera maçon. Dans le sens de celui qui s’est mis en tête de construire un avenir plus sain, plus humain. Ça rapporte moins, mais ça permet au moins de rêver à un monde meilleur.

Après quelques études commerciales qui l’ont définitivement fâché avec les terminologies en termes de finances, de chiffres d’affaire ou de bénéfices, Gaetan Périssé, 26 ans, fils d’artisan tarbais plus préoccupé des valeurs nutritives du haricot-maïs que des cours de la bourse, s’est lancé avec son frère Ghislain et un ami, François Soustre, dans le négoce de matériaux naturels, durables pour les constructions écologiques, et des économies d’énergie.

Produits d’hier et de demain

Si le Grenelle de l’environnement n’a pas encore fait éclater ce créneau sur le marché du bâtiment, les frémissements de la demande, du moins l’intéressement constaté sur les foires et marchés qu’ils fréquentent pour assurer la promotion de ce type de démarche et de produits, ne fait qu’asseoir leur profonde conviction : ça ira mieux demain. Quand tout le monde aura pris conscience qu’en, pleine crise économique, environnementale et sociale, rien ne vaut le retour et le recours aux produits simples, sains et humains qui se trouvent encore à portée de main.

« Nous connaissons la durabilité de la pierre de Fontenac pour les murs, le bois des Landes pour les charpentes, comme le sable de la Garonne et ou de la Dordogne : proximité des ressources, énergies renouvelables, matériaux durables, ce sont les bases de l’éco-construction ».

Grossiste

Les anciennes écuries du château de Castillon la Bataille qui ont servi de fabrique de cheminées, d’atelier de mécanique et même de boîte de nuit, abritent aujourd’hui le nid du concept que la société y développe depuis deux ans. Entre ses murs qui ont plus de 150 ans, elle y a regroupé les structures propres d’une maison d’hier, d’aujourd’hui et de demain, avec ses isolations naturelles en fil de chanvre, laine de mouton, l’ouate de cellulose très performante pour les murs et les cloisons, la laine de bois, excellente pour le sol et la toiture, le liège connus pour ses qualités hydrophobes dans les caves mais tout aussi incontournable pour l’isolation phonique. « Des produits respirants, durables qui fonctionnent aussi bien l’été que l’hiver », insiste Gaetan.

La ferme regorge également de produits qu’elle commercialise, liés à l’étanchéité à l’air, aux énergies renouvelables (solaire, éoliens, micro photovoltaïque), aux économies d’énergie (LED pour l ‘éclairage), chauffe-eau solaire, poêle à bois pour le chauffage, récupérateur d’eau, à la décoration et aux finitions, avec toute une gamme de pots de peintures naturelles.

Ouestecohabitat dont le concept oscille entre la maison passive et l’éco-construction reste un grossiste en matériaux naturels et économies d’énergie, qui intéresse les artisans, mais aussi et peut-être, surtout les particuliers qui se lancent dans les travaux. « Mais à 40 km de Bordeaux, l’éco-construction garde peut-être une image bohème et rurale, ou bobo », fait remarquer Gaétan. « C’est pourquoi nous voulions manifester notre présence sur la capitale d’Aquitaine pour prouver le contraire », explique-t-il.

Une galerie d’art en ville

La société a donc ouvert depuis quelques jours un magasin de ville d’un genre tout particulier, « Nature d’éco », cours de la Martinique. « Il s’agit en fait d’une galerie d’art où les matériaux nobles tels que la chaux, la terre, l’huile de lin se côtoient, la laine de mouton faisant office de cimaises, le tout éclairé par une lampe Led de 150 watt d’une durée de vie de 55 000 heures », précise Gaetan.

Il sera inauguré le 29 janvier, Lire la suite

Agriculture, bonne pioche au Burkina Faso

Libération, mardi 16 septembre 2008, Envoyé spécial au Burkina Faso Yves Sciama

Bonne pioche au Sahel

Agriculture. Au Burkina Faso, des paysans ont développé des techniques simples pour augmenter les rendements des cultures de 30 %. Et stopper la désertification. Reportage.

Le long des routes rectilignes et plates du Burkina Faso, à travers l’air qui tremble de chaleur, on les voit défiler sans fin, ensablés ici, écroulés là, toujours renaissants : des murets de pierres empilées, hauts comme la main, une vingtaine de centimètres au maximum. Ils ont commencé à quadriller la campagne sahélienne après les grandes famines des années 70, et depuis, ils s’allongent, se multiplient, s’entrelacent, totalisant des milliers de kilomètres. Ici, les experts les appellent des «cordons pierreux». Bâtis au prix d’heures de travail éreintant sous un soleil hostile, ils sont l’instrument d’un ensemble d’innovations agronomiques discrètes, parfaitement low-tech, et qui ont pourtant l’ambition de faire la révolution verte en ces terres désolées. Leur horizon ? Rien moins que la victoire sur la désertification et la famine sur un territoire grand comme dix fois la France, où vivront bientôt 100 millions d’habitants. Plus prosaïquement, il s’agit d’instaurer au Sahel des modes de culture qui assurent la sécurité alimentaire des hommes, et la bonne santé des écosystèmes qui les nourrissent.

Explosion démographique. Il y a urgence car la terre, ici, va s’épuisant sous l’effet de pratiques agricoles bouleversées par l’explosion démographique. Jusque dans les années 60, les paysans sahéliens pratiquaient la jachère. Afin de maintenir leurs rendements, ils abandonnaient périodiquement leur parcelle pour aller défricher la brousse, puis y revenaient plusieurs dizaines d’années plus tard. Mais l’accroissement de la population sahélienne (+ 3 % par an !) a augmenté la pression sur les terres cultivables et fait exploser ce système ancestral : aujourd’hui, les jachères disparaissent, la terre est surexploitée tandis que la consommation de bois de feu, croissante, décime les arbres, dont les ruminants, omniprésents, empêchent la repousse… Ainsi les Sahéliens sont-ils piégés dans un cercle vicieux bien connu des agronomes des zones arides : les sols à la végétation raréfiée sont exposés à l’érosion stérilisante du vent et surtout de pluies qui sont, ici, à la fois rares (entre juin et septembre) et violentes. La végétation ne retient plus la terre qui ne retient plus l’eau des orages qui entraînent la terre. De vastes plaques désertiques encroûtées, les «zipélés», grandissent puis convergent… Ainsi, la désertification avance. Pis, le réchauffement climatique devrait accélérer sa marche, en apportant dans cette région des précipitations accrues réparties sur une saison encore plus courte.

Partie perdue ? Lire la suite

Bilan de l’Ecofestival du Périgord

Sud-Ouest, le 15 septembre 2008, Julie Martinez

SAINT-PIERRE-DE-FRUGIE. Les visiteurs de l’écofestival ont pu se renseigner sur la construction écologique

La maison verte

Ils avaient presque tous l’écologie chevillée au corps, les visiteurs du 3e écofestival, ce week-end à Saint-Pierre-de-Frugie. Ils n’ont pas hésité à venir des départements limitrophes ou de bien plus loin et à traverser le chemin un tantinet glissant de la châtaigneraie pour venir parfaire leurs connaissances en techniques et matériaux écologiques.

Si les enfants ont pu allégrement profiter des ateliers spécialement concoctés pour eux ou du manège à pédales d’Albert David, les adultes, eux, étaient là pour des choses bien plus sérieuses.

Les bras chargés de documentation, ils se baladaient de pôle construction en pôle laine à la recherche d’informations. Comme ce couple de Saint-Léon-sur-L’Isle venu se renseigner sur le traitement de l’eau. « On a une sensibilité particulière pour ces techniques », explique monsieur. « C’est agréable de venir ici, de retrouver des gens plus ou moins dans la même démarche que nous. L’écologie, c’est une façon de vivre mais aussi de consommer bien différente de la tendance actuelle », note son épouse.

Respectueux de la nature. Cuves pour la récupération de l’eau de pluie, chauffe-eau solaire, plaque d’isolation en coton recyclé ou maison de paille, tous les exposants, pour réaliser un logement parfaitement respectueux de la nature, s’étaient donné rendez-vous dans ce petit coin de verdure aux confins du département.

Concevoir sa maison, c’est justement ce que Marie-Anne Vitry a décidé de faire. Pour cela, elle n’a pas hésité à faire la route depuis Ruelle, en Charente, pour venir se renseigner en famille sur les maisons à ossature en bois. « Nous sommes venus visiter l’écocentre il y a six mois. Nous avons acheté un terrain et nous avons déjà une idée de ce que nous voulons, une maison à ossature en bois avec des panneaux solaires pour une très basse consommation », explique Marie-Anne Vitry. Sur place, ce sont plus les entreprises qui correspondent à son projet que des explications qu’elle est venue chercher. « Nous sommes des écologistes de conviction. On se projette, on veut une maison aux normes de 2010-2020 et une bonne conception pour minimiser la consommation d’énergie. » Et cette maison, ce n’est pas en rase campagne qu’ils comptent l’édifier mais en ville, dans l’agglomération angoumoisine. Lire la suite

Tout pour un habitat écolo

Sud-Ouest le 12 septembre 2008

SAINT-PIERRE-DE-FRUGIE. Samedi et dimanche, les citoyens à la fibre nature sont invités à élargir leurs connaissances en matière de construction écologique en se rendant au troisième Écofestival

Tout pour un habitat écolo

Il y a deux ans, pour la seconde édition de l’Écofestival à Saint-Pierre-de-Frugie, 2 500 personnes s’étaient rendues sur le site de l’écocentre pour parler écoconstruction et biomatériaux. Samedi 13 et dimanche 14 septembre, ce sont autant de visiteurs, voire plus, que l’association Pégase attend pour ce troisième rendez-vous à la fibre écologique.

Le thème de l’événement cette année sera l’eau, et d’une manière générale l’utilisation de cette ressource si précieuse dans la société.

Sur deux jours, les visiteurs pourront profiter du site et se balader de conférence en exposition en faisant un détour par les nombreuses animations.

Cinq maisons. Les novices s’arrêteront devant les cinq maisons de démonstration de l’écocentre. Un peu comme celles des « Trois Petits Cochons », le conte pour enfants, elles sont construites avec des matériaux naturels : terre crue, chaux-chanvre, bois, terre cuite et maison de paille.

Près de 80 professionnels de la construction écologique présenteront techniques et matériels aux visiteurs tentés par des aménagements ou carrément la construction de leur maison. Les stands seront déclinés autour de plusieurs pôles : construction, chanvre, laine, énergies renouvelables, eau, bois et jardin-décoration.

Et après une visite aux stands, l’isolation en coton recyclé grâce à de vieux vêtements ou les panneaux en plumes n’auront plus de secrets pour vous.

« Même si on en parle de plus en plus, l’écoconstruction reste encore une nouveauté pour le grand public », Lire la suite

Le défi français des énergies vertes

Le Figaro, Gilles Bridier, 09/09/2008

Le défi français des énergies vertes 

L’an dernier, la production d’énergie provenant de la force du vent a bondi de 85 %. L’énergie renouvelable ne constitue encore que 6,6 % du total en France. Les Français vont-ils se convertir aux énergies vertes ? Les suites du « Grenelle de l’environnement » de l’automne 2007 poussent dans cette direction, mais il reste à faire. L’an dernier, les énergies renouvelables ont représenté 6,6 % de la consommation totale française d’énergie. Au premier abord, la France n’est pas un si mauvais élève : grâce notamment à ses ressources en bois et en hydroélectricité, sa production d’énergies renouvelables arrive en deuxième position dans l’Union européenne derrière l’Allemagne. Toutefois, on est encore loin des objectifs fixés par Bruxelles pour 2020, qui visent, entre autres, à parvenir à une part de 20 % de renouvelables dans le bouquet énergétique de l’Union.

Une autre échéance est fixée, en 2010 celle-là : elle concerne les renouvelables dans la production d’électricité, et fixe à la France une part de 21 %. D’ores et déjà inaccessible, cet objectif est repoussé à 2013. Et pour y parvenir, il faut commencer par inverser la tendance : par rapport aux années 1990, la proportion d’électricité verte dans la production totale d’électricité a reculé !

Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. D’abord, la progression de la consommation d’électricité a été supérieure à l’augmentation des capacités de production d’énergie « verte ». Ensuite, le système hydroélectrique français constitue une véritable richesse, mais il a ses faiblesses. En 2007, il a fourni 88 % de l’électricité d’origine renouvelable (contre 6 % pour l’éolien, 2,5 % pour les déchets urbains, 2,2 % pour le bois et 0,8 % pour le biogaz et le photovoltaïque). Mais lorsque la pluviométrie est faible et que le niveau des retenues d’eau des barrages est bas, la production baisse. Ainsi, de 2002 à 2005, les turbines des barrages ont été moins mises à contribution.

Un virage amorcé Lire la suite

Le bois dont on se chauffe en Gironde

Sud-Ouest, Florence Graignon, le 4 septembre 2008

ENVIRONNEMENT. La création d’une filière bois-énergie sur le site de Massugas [Gironde], pionnier dans le département, va permettre de réaliser des économies collectives

«Nous sommes là dans la réalité, véritablement au cœur du développement durable, qui associe le respect de l’homme et de l’environnement au développement économique. Et ce n’est pas encore très commun en France », soulignait Philippe Madrelle, président du Conseil général, lors de l’inauguration, à Massugas, en présence de nombreux élus et techniciens girondins, des plates-formes de compostage et d’approvisionnement en bois énergie.

Cette dernière est, de fait, la première réalisation de ce type dans le département. C’est également un bel exemple de mutualisation de moyens entre l’Union des Syndicats pour le Traitement des ordures ménagères (Ustom) et le Syndicat interterritorial du Pays du Haut Entre-Deux Mers (Siphem). En effet, depuis quatre ans, ces deux organismes ont travaillé ensemble et réussi le pari de la mise en place d’un tel outil, à la fois performant et innovant.

La plate-forme bois énergie vient compléter les installations existantes par la construction d’un bâtiment de stockage et partagera avec l’Ustom de nombreux outils et matériels, notamment les camions de transport. En s’inspirant des exemples existants ailleurs en France, en s’appuyant sur un groupe de travail regroupant les exploitants forestiers, les collectivités, le Siphem et l’Ustom, la plate-forme de Massugas est devenue un outil essentiel pour maîtriser en quantité et en qualité l’approvisionnement des communes en bois énergie.

Neuf cents tonnes de plaquettes de bois, dès la première année, transiteront par le site et alimenteront dès cet hiver les chaudières des bâtiments communaux et privés des communes de Gironde-sur-Dropt et Pellegrue. Lire la suite

La fin du monde tel que nous le connaissons

Actu-Environnement.com, le 30 mai 2008, Yves Cochet

Le compte à rebours a commencé : drogués au pétrole, nous ne pouvons pas nous en passer de sorte que c’est bien le monde que nous connaissons qui tire à sa fin. C’est dans une période d’inflation, de récession, de tensions internationales, de guerres que nous entrons bel et bien.

Nous sommes drogués au pétrole, nous ne pouvons pas nous en passer, nous sommes prêts à tout pour continuer notre addiction. Nous, c’est-à-dire le tiers le plus riche des habitants de la planète. Cette situation, à elle seule, aura bientôt des conséquences dévastatrices dans tous les domaines, sur tous les continents. La hausse actuelle du cours des hydrocarbures n’est pas un simple choc pétrolier – comme ceux que nous avons affrontés en 1973 et 1979 – c’est la fin du monde tel que nous le connaissons.

Cet événement, dont nous apercevons les prémisses, provient de la coïncidence, sur quelques années, de trois facteurs inédits : Lire la suite