Abandon et artificialisation des sols agricoles en Aquitaine : la déprise s’accélère

agreste.agriculture.gouv.fr, Agreste Aquitaine, N° 38, juin 2010

Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt Aquitaine, Enquête Utilisation du territoire (TERUTI), Analyses et résultats

http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_R7210A19.pdf

Abandon et artificialisation des sols agricoles : la déprise s’accélère

Le territoire aquitain ne cesse d’évoluer…

Sous une apparente stabilité, l’espace régional ne cesse de se modifier. Les évolutions des usages des sols aquitains résultent d’échanges mutuels entre ces différentes composantes. Entre 2006 et 2009, ce sont près de cent cinquante mille hectares, soit 4% du sol aquitain qui ont changé d‘orientation.

A cela, il convient d’y adjoindre les surfaces ayant changé d‘assolement, mais au sein d’une même famille. Ce phénomène est marqué en agriculture à l‘exemple de terres en jachères en 2006 cultivées en céréales en 2009. Au total en Aquitaine sur la période, près d’un hectare sur dix a connu au moins un changement de statut.

… selon des rythmes différents et différenciés

Les espaces naturels occupent en moyenne, en 2009, 91% du territoire régional. Ils comprennent les sols boisés (47%), les sols cultivés (23%) les sols toujours en herbe à usage agricole ou non (13%) ainsi que les espaces non valorisés tels que landes, friches, roches, dunes et zones humides (8%).

Les espaces artificialisés sont le complément dans le territoire des espaces naturels. Ils occupent donc 9% de l’espace aquitain. Ils regroupent les sols bâtis (maisons d’habitation, bureaux, usines,…) les sols de formes aréolaires (place, square, parking,…) et les sols linéaires (routes, ponts, voies ferrées,…).

Entre 2006 et 2009, les sols artificialisés progressent de 20 000 hectares. Avec 8% d’augmentation, les sols bâtis grignotent près de 5 000 hectares par rapport à 2006. Hausse identique pour les autres sols urbanisés mais non bâtis, mais cette fois, ce sont 15 000 hectares de plus qui viennent grossir leurs rangs.

Entre 1992 et 1999, l’urbanisation consommait près de 4 500 hectares de sols naturels chaque année, 5 500 hectares entre 2000 et 2004. Depuis 2006, ce sont 6 500 hectares qui sortent du giron des sols naturels annuellement.

Sans pour autant remettre en cause le caractère rural de l’Aquitaine, cette accélération l’entame.

20 000 hectares de sols urbanisés de plus entre 2006 et 2009, en Aquitaine. Ces derniers continuent de poursuivre leur extension. Démographie, habitat, transports et loisirs sont le moteur de cette croissance.

Les changements d’occupation des sols d’Aquitaine au cours des trois dernières années confirment la tendance observée entre 1992 et 2004. L’artificialisation progresse plus vite que la population.

Toutefois par rapport à la période précédente, de nouveaux éléments apparaissent. Les surfaces en sols boisés Lire la suite

Michel Serres : « Le paysan nouveau est admirable »

lejdd.fr,  Laurent Valgiguie, le 22 Février 2009

Michel Serres : « Le paysan nouveau est admirable »

Professeur à Stanford, membre de l’Académie française, Michel Serres a publié La Guerre mondiale (Le Pommier). Il explique les incroyables transformations du monde paysan.

Selon vous, l’événement le plus important du XXe siècle est la fin de l’agriculture…
Un événement se mesure à la quantité de temps qu’il clôt. Or l’humanité devient paysanne au néolithique, il y a dix mille ans. En France, nous étions encore 70% de paysans au début du XXe siècle, nous sommes 2% aujourd’hui. Vous voyez l’importance ! En un siècle, sans que l’on s’en rende compte, on a quitté le néolithique. On a commencé à tuer les paysans à la guerre de 14, puis à Stalingrad… A part les guerres, il y a eu aussi la révolution verte, les techniques biologiques, les engrais, la sélection des nouvelles espèces. Aujourd’hui, nous sommes tous des citadins, les campagnes sont vides.

Pas entièrement puisqu’il existe encore 2% de paysans…

Le paysan nouveau est quelqu’un d’admirable. C’est probablement le métier qui a fait le plus de progrès en quelques années. Il doit assimiler la quasi-totalité du savoir contemporain. Il est à la fois climatologue, chimiste, biologiste, commerçant, même commerçant international. Ce vieux paysan que le citadin méprisait autrefois parce qu’il était un cul-terreux est devenu un savant. Il doit tout savoir. Et, en plus, il est écologiste, il fait du bio… pour réparer les dégâts que l’on a causés au monde. Il est à l’avant-garde !

Il est donc écologiste ?

Bien sûr. Ce basculement majeur entre la terre et la ville, entre le rural et l’urbain, a donné naissance à ce qu’on appelle l’écologie. Il y avait un rapport de paysan au monde, il y a désormais un rapport de citadin. En fait, ce qui a changé, c’est la prise de conscience que nous pouvons faire mal au monde, et nous faire très mal aussi.

A-t-on vraiment pris conscience de la fragilité du monde ?

Notre agriculture actuelle est fondée sur quelque chose de très fragile: une énergie pas chère. Aujourd’hui, nos 2% de paysans pourraient labourer la totalité de la France en une heure. Mais supposez qu’il n’y ait plus de pétrole, il faut de nouveau 4 millions de personnes en plus pour nous nourrir. L’autre fragilité, c’est que, dans notre monde actuel, la disparité entre les pays riches et les pays pauvres est terrible. Pendant que nous devenons obèses, le tiers-monde crève de faim. C’est le spectacle le plus tragique que la planète puisse offrir.
Alors qu’on pourrait nourrir toute la planète…

C’est le paradoxe: ici on est en paix depuis soixante-cinq ans, ce qui n’était jamais arrivé depuis la guerre de Troie; on n’a jamais été aussi bien nourri, par aussi peu de gens; on a éradiqué la douleur; on a une espérance de vie longue, et une sexualité libre… Mais dès qu’on profite de quelque chose, on ne s’en rend plus compte. On trouve que c’est normal. En Occident, on n’a jamais été aussi heureux et on ne le sait pas.

La faute à qui?

Tout se passe comme si les politiques ignoraient la transformation profonde de la société. Ils font comme si on était encore en 1803. Avec les mêmes partages, les mêmes luttes… Et puisqu’on parle de la fin de notre monde paysan, il faut évoquer une autre conséquence tragique: le massacre de nos paysages. La France est probablement représentée aujourd’hui par la classe dirigeante la moins cultivée de son histoire. Regardez les entrées de villes. Lire la suite

VIENT DE SORTIR : L’état des lieux des régions françaises

Diact, Hervé Dagand,  le 19 janvier 2009

L’état des lieux des régions françaises

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L’Observatoire des territoires a rendu publique une synthèse de son rapport pour l’année 2008, dont la version complète sera publiée le 23 janvier à la Documentation Française. Le texte intitulé « Dynamiques et développement durable des territoires » dresse l’état de santé des régions françaises.

Grands systèmes métropolitains. Le premier constat confirme le plus grand dynamisme des régions des façades sud et Atlantique comparativement aux régions du centre, du nord et de l’est. Le rapport signale ensuite que peu de régions françaises se positionnent dans le peloton de tête des régions économiques européennes, à l’exception notoire de l’Ile-de-France qui occupe la tête de ce classement devant le Grand Londres. Le rapport constate la structuration de « grands systèmes métropolitains », espaces organisés à partir de métropoles importantes, définis par l’intensité des flux migratoires entre régions et aires urbaines, les coopérations entre entreprises et laboratoires de recherche ou encore les relations siège-établissements. Il note par exemple les relations étroites des régions du bassin parisien avec l’Ile-de-France. Hors de l’Île de France, d’autres réseaux régionaux et interrégionaux s’affirment et dessinent des systèmes métropolitains organisés à partir d’un ou plusieurs pôles nouant des liens plus ou moins hiérarchisés avec d’autres pôles. Parmi ces systèmes le rapport cite un grand espace sud-est s’appuyant sur Lyon et Marseille ou encore un système « grand ouest » dans lequel plusieurs pôles apparaissent, notamment Nantes et Rennes.

Economie résidentielle. Le rapport souligne ensuite la place croissante de l’économie résidentielle, qui porte la croissance économique dans certains territoires, notamment ceux marqués par un grand nombre de touristes et de retraités. Ces services sont sur-représentés au sud, et à l’ouest, sur les littoraux ou encore dans les zones de montagne. Si ces mécanismes contribuent à atténuer les disparités territoriales, ils contiennent en eux-mêmes quelques limites qu’il est utile d’identifier pour s’assurer de la viabilité économique de ces territoires sur le long terme. Les auteurs du rapport rappellent que ce secteur d’activité crée des emplois en moyenne moins qualifiés et plus précaires. Ce mode de développement […] peut décourager l’implantation d’activités faisant appel à une main d’œuvre plus qualifiée et fragiliser à terme le potentiel productif de ces territoires.

Questions sociales. Hubert Falco rappelle en introduction du texte que « certains territoires connaissent des déséquilibres, démographiques, économiques et sociaux, que la crise pourrait aggraver. Leur résorption implique la prise en compte de la dimension territoriale dans les politiques relatives aux domaines les plus vulnérables, comme le logement, la santé, l’accessibilité aux services ». Le chômage de longue durée est le facteur majeur de précarité. Le chômage des jeunes est très concentré dans des zones d’emploi qui correspondent Lire la suite

Site de la Commission Européenne dédié à l’agriculture bio

Bienvenue sur le site de la Commission Européenne dédié à l’agriculture biologique !

Les Européens sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à l’agriculture biologique et aux aliments bio.

Ils ont déjà pris conscience des différentes caractéristiques spécifiques des produits de l’agriculture biologique. Ils ont noté qu’elle utilise peu d’intrants, qu’elle cherche à protéger nos ressources naturelles et la biodiversité et qu’elle met le plus grand soin à assurer le bien-être animal. Enfin, les consommateurs s’intéressent aussi à la contribution de l’agriculture biologique au développement économique des communautés rurales.

L’agriculture biologique a déjà accompli d’impressionnants progrès depuis ses débuts modestes, il y a quelques années à peine. Le développement du marché européen du bio est manifeste dans la croissance de la surface cultivée en l’agriculture biologique et de la surface en voie de conversion. Entre 1998 et 2005, cette surface a plus que doublé dans l’Europe des 15. Dans l’Union des 25, elle s’élevait à 6 millions d’hectares en 2005.

Pourtant, l’agriculture bio reste un secteur au potentiel inexploité. Et nous devons faire tout notre possible pour l’aider à réaliser ce potentiel.

Nous progressons à grands pas. Le nouveau règlement par exemple, approuvé récemment par le Conseil, offre un cadre beaucoup plus clair et efficace quant aux principes de la production biologique, aux règles concernant les méthodes de production et l’étiquetage, et importations des pays tiers.

Ce site constitue l’étape suivante de notre travail de promotion de l’agriculture biologique. Lire la suite