Salon de l’écologie et de l’éco-habitat : Un Horizon vert de plus en plus engagé

sudouest.fr, NC, le 30 septembre 2010

http://www.sudouest.fr/2010/09/30/un-horizon-vert-de-plus-en-plus-engage-199251-736.php

Salon de l’écologie et de l’éco-habitat : Un Horizon vert de plus en plus engagé

Au Parc des expos ce week-end, se tient le 22e Salon de l’écologie et de l’éco-habitat.

Marre de cette société consumériste ? Las de ce monde qui s’auto-phagocyte ? Déprimé par la litanie des désastres écologiques que débitent à longueur de temps les médias ?

Eh bien, vous pouvez toujours faire un tour du côté du salon Horizon vert, traditionnel rendez-vous villeneuvois écolo-altermondialiste qui propose, ce week-end, pour sa 22e édition, de « peindre en vert ou changer la société ». Vaste et ambitieux projet. Bien évidemment, les organisateurs n’ont pas la prétention de changer le monde en trois jours. Mais comme disait Diderot, c’est pas défendu d’essayer.

Moins de commercial

Quoi de neuf donc à l’Horizon vert ? Sans doute, la nouveauté dans cette édition 2010 n’est pas à rechercher du côté des 250 exposants, même si leur force d’attraction demeure toujours conséquente, notamment dans le domaine toujours très prisé des énergies renouvelables et du bien-être.

D’ailleurs, si on en croit les organisateurs, la partie commerciale, sévèrement contrôlée cette année d’après ce qu’on a compris, devrait être appelée à se réduire comme peau de chagrin, la promotion de ces produits étant largement aujourd’hui répandue. Autre signe de cette évolution : le nombre d’ateliers a quasiment doublé sur le site du Parc deseExpos par rapport à l’an passé.

Au menu : du qi gong, « Devenez détective animalier » avec Les Petits débrouillards, « L’Éolienne en folie » des Trotte-lapins, le compostage et le lombricompostage, la cuisine médiévale, la fabrication de maison en briquette de terre, des démonstrations de cuiseurs solaires et à bois, etc.

Un Sarkophage

Moins ludique mais tout aussi intéressant devrait être l’éco-habitat, « le salon dans le salon », un large espace consacré à la construction écologique en France en 2010.

Toutefois, ce sont les conférences (17 au total) qui demeurent, semble-t-il, les temps forts du salon. Le philosophe et essayiste Patrick Viveret (lire notre édition précédente) ouvrira le bal demain soir à 20 h 30 au centre culturel. L’économiste et contempteur de la politique sarkoziste, Paul Ariès, fondateur de la revue « Sarkophage », débattra sur « Changer la société », dimanche à 14 h 30, avec Marie-Christine Zelem, chercheuse et universitaire, et Claude Micmacher, architecte et directeur de l’écocentre du Périgord. Par la suite, Geneviève Azam, membre du conseil scientifique d’Attac, parlera de « L’urgence climat et justice sociale ».

Après cela, si Lire la suite

Geneviève Azam – Nous vivons plus qu’une convergence de crises, l’effondrement est déjà là

Nous vivons plus qu’une convergence de crises, l’effondrement est déjà là

bastamag.net,  Agnès Rousseaux, le 13 septembre 2010

http://www.bastamag.net/article1174.html

Nous vivons plus qu’une convergence de crises, l’effondrement est déjà là

Crise après crise, le système capitaliste semble perdurer. Spéculation financière, dégâts environnementaux et inégalités mondiales repartent de plus belle. Et pourtant… Pour Geneviève Azam, économiste et co-présidente du conseil scientifique d’Attac, les illusions d’un monde aux ressources infinies et à la croissance illimitée sont tombées. Le modèle capitaliste n’est plus porteur de rêves. Un nouveau rapport au monde émerge, aux contours encore incertains. Réussira-t-il à opérer la transition vers un « postcapitalisme civilisé » ? Entretien avec l’auteure du livre « Le temps du monde fini ».

Basta ! : La succession des crises – financière, sociale, écologique… – n’entraînent toujours pas de changements radicaux au sein du système capitaliste. Faut-il attendre son effondrement total pour que ce modèle soit remis en question ?

L’effondrement est déjà là. Nous vivons plus qu’une crise, plus qu’une convergence des crises, mais l’imbrication de toutes les crises. Des émeutes de la faim viennent de nouveau d’éclater au Mozambique. Un tel événement est quasiment impensable dans nos sociétés ! Ces émeutes sont le résultat d’un modèle agricole productiviste et de la spéculation sur les produits agricoles, sur les terres, donc du système financier. C’est également une conséquence de la crise écologique, avec le réchauffement climatique, et de la crise énergétique, avec le développement des agrocarburants pour remplacer le pétrole. Chaque manifestation de l’effondrement que nous vivons combine toutes ces crises.

Nous nous acharnons à repousser toute limite. C’est, selon vous, ce qui caractérise deux siècles d’histoire économique. Sentez-vous une prise de conscience de la rareté, voire de la finitude, de nos ressources et des limites intrinsèques à notre planète ?

Si on fait l’hypothèse que le capital technique peut se substituer indéfiniment au capital naturel, il n’existe effectivement aucune limite. La pensée économique reste prisonnière de cette hypothèse, et de celle de la réversibilité du temps, du possible retour en arrière. La crise écologique montre au contraire que des phénomènes irréversibles, que des destructions définitives sont à l’œuvre. Depuis une vingtaine d’années, les mouvements sociaux ont pris conscience de ces limites. Une expertise citoyenne s’est peu à peu construite sur l’énergie, les semences ou le climat, démontant l’illusion que la technique pourrait remplacer ce qui est détruit.

Les théories économiques oublient la nature. Quand elle est prise en compte, on parle « d’externalités ». On lui attribue un prix comme s’il existait une mesure commune entre nature et marchandises. Cela me gêne. Fixer un prix laisse penser qu’une compensation est possible, qu’il suffit de payer. Certaines dégradations sont irréversibles, et payer ne remplacera jamais les pertes. Parler d’externalités est aussi très révélateur, comme si c’était juste quelque chose de regrettable. C’est le processus lui-même qui doit être modifié et pas simplement ses effets « regrettables ».

Ne risque-t-on pas de s’enfermer dans une gestion économique de la crise écologique, avec, par exemple, le « marché des droits à polluer » ou le principe pollueur-payeur ?

Donner un prix à des pollutions traduit une prise de conscience. Il est logique que ceux qui abiment l’espace public pour des motifs de rentabilité privée soient Lire la suite

Revue EcoRev’ : numéro spécial André Gorz « Penser l’après capitalisme »

Ecorev, communiqué, le 23 novembre 2009

Je ne dis pas que ces transformations radicales se réaliseront. Je dis seulement que, pour la première fois, nous pouvons vouloir qu’elles se réalisent. Les moyens en existent ainsi que les gens qui s’y emploient méthodiquement. » André Gorz (2007).

Il y a deux ans nous recevions le dernier texte de notre parrain André Gorz, seulement quelques jours avant que sa femme et lui ne nous quittent.

Le présent numéro d’EcoRev’ rend hommage à ce penseur de l’écologie politique et prend une forme particulière puisqu’il parait dix ans après notre premier numéro : Survivre au capitalisme. Mais ce n’est pas un hommage qui tenterait de sacraliser « une pensée gorzienne », c’est plutôt – dans un contexte de crises systémiques globales – une réflexion qui vient interroger et prolonger l’idée centrale de son dernier texte : La sortie du capitalisme a déjà commencé.

Ce numéro a également pour objet de montrer combien ses intuitions sont plus que jamais actuelles et capables de contribuer à la construction, certes complexe mais nécessaire, d’une écologie politique alternative au capitalisme.

Une revue ne vit que par ses abonnements, alors n’hésitez pas !

Penser l’après capitalisme avec André Gorz

Dossier coordonné par Anita Rozenholc et Emmanuel Dessendier

Editorial par la rédaction

Classique : Les limites de l’adaptabilité du capitalisme par Ernest Mendel

La sortie du capitalisme a bien commencé par Yann Moulier-Boutang

Transformation/révolution/transition revisitées au tranchant de l’écologie politique par Yann Moulier-Boutang

La crise de l’immatériel, la production entre pairs (P2P) et l’économie éthique à venir par Michel Bauwens

Pour une science écologique par Marc Robert

L’après consumerisme par Emmanuel Dessendier & Anita Rozenholc

Autoproduction et numérique par Daniel Kaplan/Rémi Sussan

De la transformation des modes de vie. Quartiers populaires et écologie par Élise Lowy

Changer de système de production par Lire la suite

L’association Attac investit le champ de l’écologie

lemonde.fr, Amélie Poisson, le 25 août 2009

L’association Attac investit le champ de l’écologie

Cap sur l’écologie. L’association altermondialiste Attac, qui a clos mardi 25 août son université citoyenne en Arles, après cinq jours de débats en présence de 650 participants, opère une mue.

« Pour la première fois, nous avons posé le mécanisme de la convergence des questions sociales et des questions environnementales« , explique Geneviève Azam, membre du conseil scientifique. Connue pour ses réflexions sur la taxe Tobin et la régulation des marchés financiers, l’association élargit son champ d’analyse au capitalisme dans son ensemble, thème de son université 2009. Elle s’empare du même coup des problématiques écologiques, et cherche à peser sur le prochain Sommet mondial sur le climat, à Copenhague.

Son réveil écologiste a été tardif et progressif, principalement initié par Aurélie Trouvé, ingénieure agronome et coprésidente de l’association depuis 2006. Mais la dynamique s’est récemment emballée lors du Forum social de Bélem, en janvier, où 130 000 altermondialistes étaient réunis, au point de devenir « centrale ». « Nous avons déjà commencé à préparer le sommet sur le climat à Copenhague, en décembre« , précise Christophe Aguiton, membre du conseil scientifique d’Attac. « Nous étions présents en juillet au Camp climat, à Nantes, et nous animons la coalition Urgence climatique-justice sociale », ajoute-t-il. Ce collectif regroupe diverses organisations : Amis de la Terre, FSU, Solidaires, Sortir du nucléaire, Verts, Parti de gauche (PG), NPA…

L’objectif est de proposer un nouveau modèle de développement principalement fondé sur le concept de « décroissance » : au plan individuel, réduction volontaire de la consommation, à l’échelle internationale, réduction des dépenses énergétiques par une relocalisation des activités qui, à terme, diminuerait les inégalités Nord-Sud.

« La Terre a atteint ses limites physiques ; désormais le développement doit être qualitatif et non plus quantitatif« , explique Aurélie Trouvé. Avec ses expertises sur la finance carbone ou sur le marché des émissions de CO2, Attac considère avoir une place « modeste » mais « légitime » au sein des mouvements écologistes.

Ce « virage » vert permet à Attac d’investir un thème fédérateur et mondial, et de retrouver ainsi davantage de visibilité.

Malgré un contexte favorable lié à la crise économique, la mobilisation de la structure militante (12 000 adhérents revendiqués, à comparer aux 30 000 de 2004) reste faible. Pour les jeunes adhérents, étudiants pour la plupart, comme Aurélien Pinceaux, 23 ans, étudiant en économie et sociologie à Paris I, Attac est avant tout « un lieu de Lire la suite

Attac Anglet 26 mars : Justice sociale et crise écologique

lejpb.com, Claire Deruy / présidente d’Attac Pays Basque, le 24 mars 2009

Agir à toutes les échelles pour sortir de la crise globale actuelle !

Pour Attac (Association pour la Taxation des Transactions financières et l’Aide aux Citoyens), la crise actuelle est une crise globale financière, économique et sociale mais aussi écologique et alimentaire ; elle se déploie à toutes les échelles, locale, nationale, européenne et mondiale ; il est donc vain de prétendre trouver des solutions uniquement à une de ces crises ou à un seul échelon.

C’est pour montrer l’interdépendance des crises et donc des solutions que Attac Pays Basque a programmé le jeudi 26 mars à 20 heures à la Maison pour Tous d’Anglet une conférence intitulée Justice sociale et crise écologique : quelles solutions pour l’Union Européenne ? et qu’elle participera aussi le samedi 28 mars à 10 h 30 autour des halles de Bayonne à la journée internationale de protestation contre le G20 décidée par le Forum social mondial.

Dans la conférence du jeudi, Geneviève Azam, enseignante-chercheuse en économie solidaire à l’Université de Toulouse et membre du conseil scientifique d’Attac France, montrera que les solutions à la crise écologique ne se feront pas au détriment de la Justice sociale ! En effet, l’Union Européenne, si elle veut faire face à la crise écologique, devra non seulement remettre en cause l’économie productiviste mais aussi la mise en concurrence sociale des peuples que le principe de «concurrence libre et non faussée» provoque. Au nom de ce principe, les salaires, les conditions de travail, les prestations sociales et les services publics sont revus constamment à la baisse tandis que la surexploitation des ressources naturelles, l’emploi de produits chimiques et les transports délirants des marchandises entre site de production et de consommation se poursuivent.

Geneviève Azam insistera sur la nécessité d’en finir avec une société de consommation, forcément soutenue par l’endettement des ménages puisque le pourvoir d’achat est en berne ; on doit fonder une société de consommations collectives, par exemple en remettant en cause le tout-voiture au profit d’une ambitieuse politique de transport collectif ; elle interrogera aussi les illusions de la «croissance verte» qui laisse intact le mythe productiviste et proposera de véritables politiques alternatives à l’échelle européenne, en insistant sur la nécessité de relocaliser réellement l’économie afin que les citoyens se réapproprient les conditions et les choix de production.

Le samedi 28, c’est de l’échelle mondiale dont il sera question lors de la manifestation contre le G20 ; mais chacun a pu hélas voir les conséquences locales de la crise financière mondiale ; la crise économique, sociale, écologique, Lire la suite