UE : enrayer la perte de la biodiversité d’ici 2010

Actu-Environnement.com, le 19 décembre 2008, R. Boughriet

L’UE doit faire  »un effort considérable » pour enrayer la perte de la biodiversité d’ici 2010

La Commission a présenté un premier bilan de son plan d’action visant à enrayer l’érosion de la biodiversité d’ici 2010 et appelé l’UE à  »redoubler d’efforts » si elle veut atteindre son objectif.

En Europe, 42% des mammifères, 43% des oiseaux, 45% des papillons mais aussi 30% des amphibiens, 45% des reptiles et 52% des poissons d’eau douce sont menacés d’extinction. Face à cette situation critique, la Commission européenne a présenté en mai 2006 un plan d’action visant à mettre un terme à l’érosion de la biodiversité dans l’UE d’ici 2010. Ce plan définit quatre grands domaines d’intervention politique : la biodiversité dans l’UE, l’UE et la biodiversité dans le monde, la biodiversité et le changement climatique, et la base de connaissances. Il souligne également la responsabilité des institutions communautaires et des États membres.

Alors que la Commission a annoncé le 12 décembre une nouvelle extension du réseau de zones naturelles protégées Natura 2000, elle fait part aujourd’hui, dans un premier bilan du plan d’action, de son scepticisme face aux objectifs à atteindre en 2010. La Commission appelle à redoubler d’efforts pour maintenir la diversité biologique.

L’Union européenne ne parviendra pas à atteindre son objectif visant à mettre un terme à la diminution de la biodiversité à l’horizon 2010 à moins de consentir des efforts supplémentaires importants au cours des deux prochaines années, conclut le rapport de la Commission, publié le 16 décembre, qui évalue les progrès réalisés par les Etats membres.
Selon la Commission, les politiques et la législation communautaires doivent faire l’objet d’une mise en œuvre efficace afin de faire face au  »défi » de la biodiversité.

Natura 2000 : une extension considérable mais non suffisante.

Si le rapport souligne que le réseau Natura 2000 s’est considérablement étendu et comprend désormais plus de 25.000 sites (17 % du territoire terrestre de l’UE), des efforts restent à faire pour achever la mise au point du réseau, notamment en ce qui concerne les zones marines protégées, indique la Commission.

Rappelons que les 769 nouveaux sites désignés au titre de la directive  »Habitats », se trouvent pour la plupart en Bulgarie, en Roumanie et en Pologne. Tandis que la France a annoncé en novembre dernier l’inscription de 76 sites marins nouveaux au réseau Natura 2000, 36 sites à composante marine ont été ajoutés dans la dernière liste de mise à jour du réseau.
La nouvelle évaluation définit les priorités à mener, dans les deux années à venir, pour enrayer la perte de la biodiversité. Le rapport préconise notamment des mesures supplémentaires pour gérer et restaurer les sites du réseau Natura 2000. Il recommande aussi la restauration du bon état des écosystèmes et des services écosystémiques dans les zones rurales de l’UE non protégées ainsi que dans les milieux marins et d’eau douce.
Nous nous sommes fixés un objectif ambitieux en matière de biodiversité pour 2010, nous savons quelles actions sont à mener et nous avons les instruments pour y parvenir. J’appelle donc tous les États membres à redoubler d’efforts pour maintenir la diversité de la vie et le bon état des écosystèmes sur lesquels reposent notre prospérité et notre bien-être, a déclaré Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l’environnement.

Un plan pour protéger la biodiversité des zones côtières en Méditerranée

Alors que la Commission présente un premier bilan de son plan d’action en faveur de la biodiversité, la présidence française de l’UE et l’Union pour la Méditerranée (UMP) ont ouvert le 18 décembre à Nice un colloque de deux jours visant à définir un programme d’actions pour protéger la biodiversité des zones côtières en Méditerranée. Le colloque intitulé  »La gestion intégrée des zones côtières en Méditerranée, du local au régional : comment stopper la perte de la biodiversité ? », rassemble jusqu’à vendredi services de l’Etat, pouvoirs publics locaux, gestionnaires et acteurs de terrain et ONG du bassin méditerranéen.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de Barcelone, 14 pays du bassin méditerranéen ont signé en janvier 2008, le protocole de gestion intégrée des zones côtières (GIZC) visant la protection du littoral et de leurs écosystèmes. La biodiversité des zones côtières en Méditerranée est menacée par la pression démographique et touristique, la pollution, l’invasion biologique d’espèces exotiques mais aussi la surexploitation des ressources et le changement climatique.

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