Bio : La recherche française à la traîne

univers-nature.com, Elisabeth Leciak, le 2 avril 2009

Du bio dans les labos ? La recherche française à la traîne

76 % des français pensent que l’agriculture bio est une solution d’avenir. Pourtant, malgré la confiance du public et les ambitions affichées par le gouvernement, une récente analyse scientométrique vient de montrer que les efforts de la recherche française en la matière restent faibles.

En 2007, l’Agence Bio recensait 11 978 exploitations engagées dans la production biologique, couvrant 2 % de la SAU (surface agricole utile) française. Le nombre d’agriculteurs investis dans ce mode de production est en augmentation, répondant à une demande qui, elle aussi, progresse. Le marché de l’alimentation bio croît de 10 % par an depuis les cinq dernières années et le pays, pourtant première puissance agricole européenne, doit importer plus de la moitié de sa consommation en bio. Devant cette situation, en février 2008, Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture, annonçait sa volonté de tripler les surfaces à l’horizon 2012.

Alors, à l’instar de ce que connut l’agriculture productiviste, on s’attendrait à ce que la recherche scientifique, qui joue un rôle majeur dans nombre d’orientations sociétales, s’investisse dans le domaine, favorisant l’optimisation et le développement des techniques. Mais les efforts sont-ils effectivement à la hauteur des enjeux ? Pour répondre à cette question, la Fondation Sciences Citoyennes (1) s’est penchée de plus près sur les travaux scientifiques.
Mesures de l’activité scientifique : le bio  » orphelin  »

Le monde scientifique considère que le nombre des publications donne une image de l’activité scientifique. Ainsi, pour un domaine donné, l’analyse bibliométique déploie des indices qui permettent de mesurer et évaluer l’intensité des recherches. Ces indices déterminent alors si un domaine est considéré comme important. Ils reflètent les priorités décidées au niveau des politiques nationales et, en interne, dans des institutions comme l’INRA, donnent un aperçu des moyens alloués, humains et financiers.

Pour l’Union Européenne des 27,  » l’indice de spécialisation « , qui illustre la part des recherches toutes disciplines confondues, est de 1,52 pour l’agriculture biologique. Il n’est que de 0,68 aux USA et de 0,18 pour la Chine. Cet indice, largement supérieur à 1 en Europe, montre que l’agriculture biologique est un domaine dans lequel la recherche est active et soutenue. Mais, il ne s’agit là que d’une moyenne. Dans le détail, la France est très loin derrière : elle affiche un indice de spécialisation de 0,47. En s’intéressant à la production scientifique au sein des disciplines mères (agriculture, biologie, écologie, agroalimentaire),  » l’indice de priorisation  » français ne dépasse jamais les 0,6. Avec des valeurs aussi faibles, ces deux chiffres démontrent que l’agriculture biologique est un domaine  » orphelin  » en France.
Pourquoi un tel retard de la recherche française ?

Dans leur analyse, E. Gall, G. Millot et C. Neubauer, de la Fondation Sciences Citoyennes, expliquent que ce déficit dépend de plusieurs facteurs. En termes de moyens, ces auteurs estiment que le soutien politique et financier reste très faible. L’illustre la ressource humaine. Sur les 9 000 personnes travaillant à l’INRA, les projets d’agriculture bio impliquaient, en 2007, 35 équivalents plein temps. Tous instituts confondus, on en recense seulement 50. D’après Sciences Citoyennes, il y aurait en France un contexte très particulier porteur de ce sous-investissement :  » le rôle d’un syndicalisme agricole converti au productivisme, puissant et largement majoritaire du fait du mode de scrutin des élections en chambre d’agriculture, et l’influence de l’industrie de la chimie depuis la seconde guerre mondiale sur la décision publique, y compris sur l’organisation de la recherche « . Mais les analystes y voient aussi des facteurs culturels. La prévalence des approches scientistes Lire la suite

Bègles le 8 avril : Agenda 21 et Plan climat énergie

Bègles, Communiqué, le 6 avril 2009

RDV mercredi 8 avril à partir de 18 h 30 au complexe Langevin, 131 rue  de Lauriol, salle n°1.

1ères RENCONTRES DE L’AGENDA 21 ET DU PLAN CLIMAT ÉNERGIE

Prenons le temps de construire ensemble

Nous vous invitons à débattre et échanger lors des ateliers portant  sur les thématiques suivantes :

• Atelier 1 : Urbanisme, logement et habitat – Biodiversité

• Atelier 2 : Développement économique – Emploi et insertion –  Solidarité

• Atelier 3 : Culture, sports et loisirs – Santé – Accès à la  connaissance

• Atelier 4 : Energie – Eclairage public

• Atelier 5 : Déplacements – Transport – Achats/Déchets

Ces débats permettront de nourrir le diagnostic de notre ville.

RDV mercredi 8 avril à partir de 18 h 30 au complexe Langevin, 131 rue  de Lauriol, salle n°1.

Un Questionnaire : http://mairie-begles.veloce-it.net/

Consistant en une série de 14 questions, celui-ci permettra de  recueillir votre avis sur un certain nombre de thèmes liés au  développement durable : biodiversité, développement économique, accès  à la connaissance, etc. Ne sous-estimez pas l’importance de ce  document et des réponses que vous y apporterez : ils représenteront  une base de travail essentielle pour les ateliers, lors des 1ÈRES  RENCONTRES DE L’AGENDA 21 ET DU PLAN CLIMAT ÉNERGIE mercredi 8 avril à  partir de 18 h 30 au complexe Langevin, 131 rue de Lauriol, salle n°1.

DÉFINITIONS
Développement Durable ?

C’est «un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans  compromettre la capacité des générations futures de répondre aux  leurs». Un enjeu majeur pour aujourd’hui et pour demain !

Agenda 21, qu’est-ce que c’est ?

– Agenda : un carnet où l’on inscrit ce que l’on doit faire

– 21, comme XXIème siècle.

Notre Agenda 21 doit nous permettre de définir ensemble un programme  d’actions «développement durable» pour ce siècle.

Notre objectif : assurer le développement harmonieux de notre  territoire pour une plus grande qualité de vie pour tous.

Un Plan Climat, pourquoi ? Lire la suite

Chercheurs et associatifs, partenaires de recherche…

sciencescitoyennes.org, Christine Audoux-Lemoine, Doctorante Laboratoire interdisciplinaire de Sociologie Economique (LISE), CNAM-CNRS, Paris, le 6 avril 2009

Chercheurs et acteurs associatifs, partenaires de recherche : vers une (re)connaissance mutuelle ?

Longtemps réservée aux seuls « savants », la recherche académique en France s’ouvre depuis peu (2005) à d’autres acteurs de la société civile grâce à des appels d’offre publics dédiés. En effet, sous l’impulsion d’une organisation non gouvernementale (La Fondation Sciences Citoyennes) et d’un élu convaincu, une institution comme le Conseil Régional d’Ile de France a mis en place un appel annuel à projet partenarial entre chercheurs et acteurs associatifs : les Partenariats Institutions-Citoyens pour la Recherche et l’Innovation (PICRI). La Région de Bretagne a suivi l’exemple en mettant en place son propre appel d’offre [1].

Si le Québec a ouvert la voie en 1999 avec les Alliances Recherche Université-Communauté (ARUC) et a ainsi modifié la physionomie des laboratoires par un va-et-vient constant avec la société considérée comme partenaire, on peut se demander si une telle démarche peut trouver écho dans le paysage institutionnel et sociétal français.

La recherche publique française est fortement secouée depuis une à deux décennies par des injonctions à une ouverture au monde socio-économique. Mais le but le plus souvent recherché par les politiques successives – et auquel la communauté scientifique tente de résister – consiste principalement en une percée du monde marchand dans la recherche publique : elle devrait ainsi davantage se consacrer à des intérêts économiques particuliers tout en étant assignée à produire des biens publics au bénéfice de tous. L’intention de ces partenariats de recherche est autre. En favorisant une co-construction entre scientifiques et acteurs de la société civile, elle vise à introduire une nouvelle régulation de la recherche. Aux côtés de l’Etat, des intérêts marchands et de la communauté scientifique, la société pourrait faire valoir directement ses intérêts en participant au processus de recherche lui-même. De quoi s’agit-il ? Devenant partenaires, acteurs et chercheurs ont à définir une question commune issue des préoccupations et des connaissances des uns et des autres, puis une méthodologie de recherche qu’ils mettent en œuvre conjointement. Pour exemple, les membres d’une organisation agréée pour l’adoption internationale et des anthropologues de la famille se sont engagés ensemble dans ce processus afin d’identifier les impacts pour la famille et pour l’enfant des adoptions réalisées depuis une quinzaine d’années par l’ONG.

Mais à quelles conditions de tels partenariats peuvent-ils s’établir ? Acteurs et chercheurs n’ayant a priori ni les mêmes intérêts ni les mêmes connaissances de la réalité ou de la démarche scientifique, une réelle « co-production » est-elle possible ? Que signifie pour les scientifiques de partager un processus de connaissance avec des non-scientifiques ? Que signifie pour les acteurs de s’engager dans une démarche complexe éloignée de l’opérationnalité ?
Pour répondre à ces questions, un détour historique semble nécessaire pour comprendre comment le processus de production de connaissance scientifique en France peut rendre difficile le dialogue entre chercheurs et acteurs.

Dès la fin du XVIIème siècle, une nouvelle forme de compréhension du monde émerge : la rationalité. Il s’agit de connaître les choses, non plus par des ressemblances, des images ou des croyances, mais par des systèmes d’analyse comme la classification et la mesure. De cet ordre nouveau qui s’impose à l’Occident naîtront de nouveaux domaines de connaissance telles Lire la suite

Kempf : Poisson d’avril à la camomille

Le Monde, Hervé Kempf, le 4 avril 2009

Poisson d’avril à la camomille

Le poisson d’avril de l’année dure sept jours : commencé le 1er avril, il se prolonge jusqu’au 7. Il est si gros que personne ne semble encore s’être rendu compte que c’était une plaisanterie. Car sous le doux nom de « Semaine du développement durable », les bons maîtres qui font profession de nous gouverner prétendent répondre à la crise écologique. Enfin, crise écologique, c’est un gros mot, veuillez m’excuser.

Informons-nous auprès d’un ministère au long nom : le bon, le glorieux, l’excellent ministère de l’écologie, du développement durable, de l’énergie et de l’aménagement du territoire. Il hésite : écologie, ou développement durable ? Donc, selon lui, la semaine « a pour objectifs d’expliciter auprès du grand public la notion de développement durable ; d’inciter le grand public à adopter des comportements quotidiens favorables au développement durable ; d’apporter au grand public des solutions concrètes ; de valoriser le Grenelle de l’environnement et les mesures qui en sont issues« .

En fait, si l’on regarde attentivement les actions et discours rangés sous la bannière du développement durable, on constate : beaucoup de bonne volonté des citoyens (citoyens, pas « grand public ») ; une idéologie tendant à faire croire que le problème est une « consommation responsable » et non la logique même de la société de consommation ; l’évacuation des enjeux sociaux liés à la crise écologique ; et la promotion sordide de l’industrie nucléaire. « L’EPR et la voiture électrique sont les deux mamelles du développement durable« , écrivait en novembre 2008 Nicolas Baverez, un zélateur du capitalisme.

On saura gré à Nicolas Hulot d’avoir, avec prudence, mis les choses au clair à propos du développement durable : « J’ai parfois l’impression qu’il ne s’agit plus que d’une camomille mielleuse destinée à nous faire ingérer nos excès« , dit-il au site terra-economica.info. « Mielleuse » signifie « d’une douceur hypocrite ». On ne saurait mieux dire.

Résumons. Le développement durable a pour fonction d’envelopper la conscience écologique de plus en plus vive de nos concitoyens pour les empêcher de pousser la réflexion plus loin : à savoir que le mode de vie dans les pays les plus riches doit radicalement changer. Et que, dans un système capitaliste incapable d’exister sans gaspillage, la crise économique est malheureusement mais logiquement le moyen le plus efficace pour protéger l’environnement : ainsi, selon l’institut Point Carbon, les émissions de CO2 en Europe ont reculé de 6 %, en 2008, du fait de la récession.

Pour résoudre la crise écologique sans s’enliser dans la dépression, il ne faut pas de la camomille, mais Lire la suite

AMAP : La ruée sur les paniers qui sentent le frais

Sud-Ouest, Jean-Denis Renard, le 6 Avril 2009

AMAP. De plus en plus de groupes de consommateurs s’abonnent au système des paniers hebdomadaires auprès des maraîchers. La production locale a du mal à suivre

La ruée sur les paniers qui sentent le frais

La première est née en Provence, au tournant des années 2000. Il y en a plus de 800 en France aujourd’hui, selon Philippe Desbrosses, un des pionniers de l’agriculture biologique et des circuits courts de commercialisation (1). Les Amap, ou Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, connaissent un développement foudroyant qui n’oublie pas la région. En l’espace d’une demi-douzaine d’années, plus de 4 000 familles aquitaines ont adhéré à une Amap. Soit 12 000 consommateurs environ, qui ont pris l’initiative de s’agréger en petits groupes – il y a environ 80 Amap en Aquitaine – pour s’approvisionner principalement en fruits et légumes auprès de 250 producteurs locaux. Ceci sur la base d’un contrat de longue durée, et sans intermédiaires.

En est issu le système des paniers. Une fois par semaine, en général, les adhérents passent prendre leur panier de fruits ou de légumes (voire les deux) en un lieu de distribution donné. Ils ont déboursé à l’avance, en une ou plusieurs fois, le montant qui correspond à ce service. En face, un maraîcher du cru s’est engagé sur le volume, la variété des produits et leur qualité. La plupart du temps, tout le monde est content. Le consommateur, qui déguste des produits qui tendent vers le bio – mais ne le sont pas forcément – à des prix compétitifs, et des producteurs qui sont assurés d’un débouché.

« Je n’y trouve que des avantages. Je vends au prix de détail, à l’abri de la fluctuation des cours, les commandes me font de la trésorerie, je ne cueille que ce dont j’ai besoin et je n’attends pas des matinées entières comme sur les marchés », résume Grégory Hullot, un jeune maraîcher installé à Naujac-sur-Mer, dans le Médoc. Il fournit toute l’année trois groupes, à Villenave-d’Ornon, à Montalivet-les-Bains et à Lacanau, pour un total de 120 paniers de légumes de saison par semaine.

On sort du baba-bobo

Comme d’autres producteurs, celui-ci était présent hier à Belin-Béliet, en Gironde, où était organisée la cinquième rencontre des Amap d’Aquitaine. Où l’on pouvait se rendre compte que l’adhérent échappe à la typologie baba-bobo dans laquelle l’idée reçue voudrait la cantonner. « On est sur un profil d’employé ou de cadre, en milieu urbain et périurbain principalement. Viennent aujourd’hui des gens moins militants, en particulier de jeunes couples avec enfants. Mais on a aussi des gens sans gros revenus qui ont des convictions sur leur alimentation. Rendre ces circuits accessibles à des publics en état de précarité fait partie des enjeux pour l’avenir », analyse Frank Meymerit, coordinateur à la Fédération régionale des Civam (2) d’Aquitaine, dont le siège est à Pau.

Devenir nouvel adhérent Amap relève plus que jamais d’un acte de foi. « On a l’équivalent des deux tiers des adhérents en liste d’attente », note Gaëlle Bertonèche, qui anime le relais Amap Gironde. Il y avait neuf Amap dans le département il y a deux ans, on en dénombre 29 aujourd’hui, et 10 autres sont en gestation.

Mais on manque cruellement de maraîchers pour satisfaire une demande en croissance à deux ou trois chiffres.

Ceci s’explique pour partie par la démographie agricole. « Nous avons 1 400 actifs agricoles de moins par an en Aquitaine en l’espace de sept ans, soit la disparition silencieuse d’un Ford Blanquefort par an. Pour nous, il était stratégique de s’attaquer à la ceinture verte de Bordeaux. Il n’est pas possible d’y voir des maraîchers crever la dalle avec un million d’habitants à leurs portes », Lire la suite

Changement climatique en Midi-Pyrénées le 8 avril

projetdeterritoire.com, Communiqué, le 8 avril 2009

Changement climatique en Midi-Pyrénées, ARPE-Toulouse

L’Agence Régionale Pour l’Environnement de Midi-Pyrénées organise le 8 avril 2009 un séminaire consacré au changement climatique en Midi-Pyrénées. Quels sont les enjeux liés au réchauffement climatique dans la région ? Quelles données sont aujourd’hui disponibles pour caractériser les impacts du réchauffement sur la biodiversité, la production agricole, la ressource en eau ? Comment le climat est-il susceptible de continuer à évoluer dans le Sud-Ouest de la France, et quels secteurs économiques doivent prioritairement préparer leur adaptation ? C’est à ces questions que cette journée de travail, avec la participation d’Emmanuel LE ROY LADURIE, du glaciologue Pierre RENE et de Marc GILLET, directeur de l’ONERC.

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Gironde : un guide pour des manifestations responsables

projetdeterritoire.com, Annabelle Boutet, 1er avril 2009

Gironde : un guide pour des manifestations responsables

Signes du dynamisme des acteurs locaux, les manifestations culturelles, sportives ou professionnelles engendrent néanmoins souvent des impacts non négligeables sur l’environnement, du fait du regroupement de plusieurs milliers de personnes sur un espace réduit et pendant un temps restreint.

Après un an de travail collectif, de formation des acteurs, d’accompagnement et d’évaluation de manifestations locales, le conseil départemental des agendas 21 locaux de la Gironde*, l’association Meduli Nature et l’ADEME éditent un guide pour des manifestations responsables.

Destiné aux organisateurs de manifestations ce guide s’organise en quatre parties : les questions à se poser avant de se lancer dans une démarche responsable, des préconisations d’actions, des retours d’expériences et des ressources (contacts et documents). Les préconisations sont organisées en 7 catégories (communication et promotion ; politiques d’achats, de choix des équipements et de prestations ; transport et hébergement ; maîtrise des consommations et gestion des déchets ; sensibilisation et information au développement durable ; citoyenneté locale et solidarité ; bilan de la démarche responsable) et déclinées en 43 fiches actions. Chaque fiche précise les objectifs de l’action, ses conditions de mise en place, les services concernés, les partenaires, le coût, des indicateurs et son niveau de difficulté.

Pour aider les organisateurs de manifestations à mettre en pratique les recommandations du guide, le conseil départemental des agendas 21 propose, en mars et avril, cinq ateliers de sensibilisation aux éco-manifestations, Lire la suite

Mise en oeuvre de Natura 2000 sur le Ciron

Ciron nature, Communiqué, le 22 mars 2009

Mise en oeuvre de Natura 2000 

Ciron Nature, association qui a eu la charge de réaliser le document d’objectif permettant la mise en oeuvre de la Directives Européenne de protection des espèces et des habitats  » Natura 2000″ sur la  Vallée du Ciron est désormais habilitée pour l’étude, la proposition et la mise en place de projets environnementaux.

A cet effet est engagé un chargé de mission scientifique, M. Vincent Coquillas.

Dans ce but deux réunions de concertation avec les forces vives présentes dans cette vallée ont eu lieu :

– le 6 mars 2009 à Beaulac en présence d’une vingtaine de personnes  sur le thème de l’eau

– le 12 suivant à Préchac sur la forêt et milieux associés.

Le vendredi 06 mars 2009  à  Bernos Beaulac : L’eau.

A la séance sur l’eau nous avons appris une bonne nouvelle, les eaux du Ciron sont de bonne qualité. Il paraît même qu’à certains endroits des vairons sont régulièrement observés, c’est un petit poisson très sensible à la pollution.

Autre bonne nouvelle deux autres points de mesure seront établis à  Lubbon (source) et Barsac (confluent) en sus de celui de Préchac. Il est à souhaiter que ces mesures soient mises à la disposition des personnes intéressées.

Par contre les débits du Ciron n’ont pas été mentionnés, s’ils sont connus.  Cela semble pourtant un paramètre important pour apprécier la santé de la rivière. 

Autre constatation, les zones concernées par Natura 2000 se situent sur le lit supérieur de la rivière avec quelques débordements sur ses affluents. Sauf de sources sises dans son lit, toute l’eau provient des zones hors de son champ d’application. En particulier des stations d’épuration, déversements agricoles ou industriels.

A ce sujet, le géologue présent, indique sa préférence pour un assainissement dispersé, ou la nature digère les rejets, en opposition à l’assainissement collectif qui concentre les nuisances et ne peut évacuer les rejets, naturellement, que dans les cours d’eau.

Les possibilités d’intervention sur la qualité des eaux semblent donc limitées au regard de Natura 2000, sauf que 53 des 58 communes du bassin versant du Ciron adhèrent à un SAGE, (syndicat d’aménagement et gestion des eaux) animé par M. Sébastien IROLA. Celui-ci pourrait éventuellement relayer les préconisations de Ciron Nature sur l’ensemble du bassin.

Il reste que la population se densifie continuellement, certes en périphérie de la zone Natura 2000 mais avec des conséquences sur celle-ci.

Les industriels établis sur la rivière, papeterie et piscicultures sont soumises à des règles de plus en plus contraignantes et onéreuses qui risque à terme, de signer leur arrêt de mort.

Natura 2000 est destinée à protéger les habitats, sauf celui des bipèdes … !

Le 12 mars 2009 à  Préchac : La forêt et les milieux associés : 

Ciron Nature est donc habilitée à mettre en oeuvre les dispositions confirmées du document d’objectif sur des zones précisées.

Me Guizard, coordinateur, présente la démarche envisagée :

Le document administratif de mise en œuvre recueille les dernières signatures.

Les maires des communes concernées sont appelés à donner leur avis, espéré favorable.

En vue de la protection dynamique des habitats et des espèces Lire la suite

La boîte à outils climat-énergie de l’Observatoire est en ligne !

Observatoire national des agendas 21 locaux et pratiques territoriales de développement durable, Communiqué, le 20 mars 2009

La boîte à outils climat-énergie de l’Observatoire est en ligne !

La boîte à outils Climat-Energie de l’Observatoire propose une sélection de sites ressources, de documents de référence, d’outils méthodologiques et de recueils d’expériences, en France et en Europe. Cet espace est destiné aux territoires qui souhaitent renforcer le volet climat – énergie de leur agenda 21, s’engager dans une plan climat-énergie territorial, ou, orienter leur politique énergétique en vue de limiter leurs émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux changements climatiques.

La boîte à outils est évolutive, faites nous part de vos contributions !Courriel : observatoire@association4d.org  

Accéder à la boîte à outils Lire la suite

Morin, Gonod, Paskua : Manifeste pour la métamorphose du monde

paskua.net, Edgar Morin, Pierre F. Gonod et Paskua, le 21 Mars 2009

LE MANIFESTE POUR LA METAMORPHOSE DU MONDE

dit « L’Appel de Bora Bora »

Adresse aux artistes

Chers amis,

Permettez nous de vous saluer et de vous féliciter pour votre initiative de former le groupe « Métamorphose ». Nous ne nous étonnons pas que les premiers à s’engager dans ce combat pour le futur soient des artistes. Ils ressentent plus profondément et  plus vite que les autres la souffrance et les espérances du monde, leurs œuvres libèrent des forces génératrices – créatives. Nous vous invitons à mettre vos talents au service du vaste mouvement pour la métamorphose du monde dont vous serez les pionniers. L’œuvre singulière de notre ami Paskua en incarne l’avant-garde.

Vous êtes témoins et acteurs de la crise du monde qui affecte toutes les sphères. Une analyse systémique montre  qu’elle est le résultat de  l’enchevêtrement de multiples composants, des relations et rétroactions innombrables qui se tissent entre des processus extrêmement divers ayant pour sièges les systèmes économiques, sociaux, démographiques, politiques, idéologiques, religieux, l’éthique, la pensée, le mode de vie, l’écosystème, tous en crise.

Le vaisseau spatial terre n’a pas de pilote. Ses quatre moteurs, la science, la technique, l’économie, le profit, sont, chacun incontrôlé. En l’absence d’une gouvernance mondiale, le vaisseau va vers la catastrophe. C’est l’hypothèse la plus probable.

L’improbable c’est la capacité d’une guidance en temps utile pour suivre un autre itinéraire permettant de traiter les problèmes vitaux pour l’humanité, en premier lieu la dégradation de la biosphère sans oublier les menaces nucléaires qui ne sont pas disparues.

Il faudrait une métamorphose, qui dans l’état de conscience actuelle est une hypothèse improbable, quoique non nulle. Mais qu’est, au fait, une métamorphose ? Sinon le changement d’une forme en une autre, et, en biologie, une transformation importante du corps et du mode vie au cours du développement de certains animaux comme les batraciens et certains insectes. Ainsi on parle des métamorphoses du papillon ou des grenouilles. Ici l’auto-destruction est en même temps auto-construction, une identité maintenue  dans l’altérité.

Plus généralement la naissance de la vie est une métamorphose d’une organisation chimico-physique. Les sociétés historiques le sont devenues à partir d’un agrégat de sociétés archaïques. Vie et société sont le produit de métamorphoses. Elles sont en danger. L’histoire c’est aussi l’issue tragique du développement d’une capacité à détruire l’humanité. Il y a donc la nécessité vitale d’une meta-histoire. Il n’a pas de fin de l’histoire, contrairement à la thèse de Fukuyama qui avait tiré du triomphe du capitalisme la conclusion de sa pérennité. Les capacités créatrices ne sont pas épuisées. Une autre histoire est possible.

Il y a des raisons d’espérer.

L’Homme Générique  de Marx exprime ses vertus génératrices et créatrices inhérentes à l’humanité. Il y a toujours en lui  ces capacités. On peut user de la métaphore des cellules souches dormantes dans l’organisme adulte et que la biologie moderne  a révélées. De même, il y a dans les sociétés normalisées, stabilisées, rigidifiées, des forces génératrices-créatrices qui se manifestent. : « International art movement for the metamorphosis of the world » en est la preuve.

La crise financière et économique pousse actuellement nombre de dirigeants et d’économistes réveillés de leur torpeur à « réformer le capitalisme ». C’est une nécessité que certains considèrent encore comme une contrainte conjoncturelle. Mais il s’agit d’une crise systémique, beaucoup plus large et profonde, la crise planétaire multidimensionnelle. Et avec elle est concerné l’ensemble des peuples. C’est dans leur sein que vont s’éveiller des forces créatrices et une volonté transformatrice. Si une hirondelle ne fait pas le printemps, des signes forts sont apparus.

Ainsi, de Seattle à Porto Alegre s’est manifestée une volonté de répondre à la mondialisation techno-économique par le développement d’autres formes de mondialisation, allant vers l’élaboration d’une véritable « politique de l’humanité », qui devrait dépasser l’idée de développement.

Nul ne peut faire l’impasse sur l’aspiration multimillénaire de l’humanité à l’harmonie, Lire la suite

Ecoquartier : Petit frère de H Nord, H Bruges est né

Sud-Ouest, Laure Bosdecher, le 6 avril 2009

BRUGES, INITIATIVE. Petit frère de H Nord, H Bruges est né. Un collectif porte ce projet d’écoquartier et cherche un terrain pour l’implanter

Leur quartier idéal

H Bruges, c’est le nom du projet. « Il s’inspire de H Nord à Bordeaux », dit François Harasse. Cet habitant brugeais fait partie de l’association qui planche depuis trois ans sur la création d’un écoquartier de 80 logements dans l’îlot Dupaty, au nord des Chartrons. Une nouvelle forme d’habitat encore inexistante en France mais qui a vu le jour depuis quelques années en Allemagne, aux Pays-Bas ou en anglet

À Bruges, le projet, soutenu par un collectif d’une dizaine de personnes, est bien plus petit. Il porte sur la réalisation de sept à huit logements, « ce qui est plus facile à mettre en oeuvre », souligne-t-il.

« Implication citoyenne »

L’idée a germé au printemps dernier suite à des contacts établis entre plusieurs familles qui se fournissent en légumes, fromages et miel à l’Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Elles se réunissent en collectif. Leur but : construire des maisons en bois et paille, très peu gourmandes en énergie et équipées de récupérateur de pluie, de toilettes sèches, bref exemplaires pour le respect de l’environnement. Les foyers ne vivront pas dans des maisons individuelles mais dans deux bâtisses à un étage afin d’optimiser l’espace.

Si chacun vivra bien chez soi, des espaces seront communs comme le potager, la buanderie ou la cave. Le souhait est aussi de faire cohabiter dans cet écoquartier plusieurs générations : étudiants, familles, personnes âgées. Les voitures y seront partagées. « Vivre dans ce type d’habitat exige forcément une implication citoyenne. Cela demande une forme d’autogestion », explique Grégory Stoll. Quatre familles se disent déjà intéressées pour y vivre.

Premier projet avorté

Reste le plus dur à trouver : un terrain. Lire la suite

Méduli Nature : Chercheur d’une planète plus saine

Sud-Ouest, Laurie Bosdecher, le 5 Avril 2009

BLANQUEFORT. Samuel Moktar, 29 ans, préside Meduli Nature, association pilote pour les écomanifestations

Chercheur d’une planète plus saine

Dans une autre vie, il aurait pu être chercheur, prof, la tête plongée dans les bouquins de sciences naturelles. Samuel Moktar, 29 ans, enfant de Margaux dans le Médoc, a arrêté ses études au stade du DEA.

Il est assistant d’éducation. Un job de vingt heures par semaine. Le reste du temps, il s’occupe de son bébé : Meduli Nature. « Notre bébé », corrige-t-il. Une association de sensibilisation et de protection de l’environnement fondée avec deux amis de lycée, Axel Crepey et Cédric Rebora, Médocains eux aussi. C’était il y a quatre ans.

« Nous étions des convaincus de la première heure et on ne comprenait pas que tout le monde autour de nous s’en fiche. La politique ne nous intéressait pas. Une association permet de toucher le public le plus large possible. »

Un début au Reggae Sun Ska

Peut-être pris pour de doux rêveurs par certains, la structure, outre ses activités de sensibilisation en milieu scolaire et auprès du grand public, est devenue pilote pour l’organisation de manifestations respectueuses de l’environnement, déjà appelées écomanifestations ou manifestations écoresponsables. « Dans les loisirs, on oublie souvent cette notion. Ils sont des lieux de beaucoup de gaspillage alors qu’ils peuvent servir pour donner l’exemple », relève le président de l’association. Désormais, quand Meduli Nature – la terre du milieu en latin, qui est à l’origine du mot Médoc -, mêle son nez aux festivals ou aux compétitions sportives, on ne jette plus ses gobelets en plastique partout, on mange local, des navettes sont organisées pour amener le public sur le site et les milliers de flyers imprimés ne sont plus inutilement jetés à la poubelle.

L’histoire a débuté sur le site du festival du Reggae Sun Ska à Cissac-Médoc en 2005. « Les deux premières années, ça n’a pas vraiment marché. Les gens s’en foutaient et on avait des objectifs trop ambitieux », se souvient-il. Il faut souvent essuyer des plâtres pour s’améliorer. Leur initiative essaime aujourd’hui dans toute la région. Garorock ce week-end à Marmande devient plus vert. L’an dernier, on a déjà trié les déchets sur L’Échappée belle à Blanquefort, aux Vibrations urbaines à Pessac ou à Musique à la rue à Luxey.

« Du chemin à faire »

L’association de copains, qui compte désormais deux salariés et a pignon sur rue à Blanquefort, est logiquement à la mode aujourd’hui. Le développement durable est devenu le dada des collectivités locales, est cité dans tous les plans de communication des entreprises et se déguste du matin au soir depuis quelques jours. Ne demandez pas à Samuel Moktar ce qu’il pense de la semaine dédiée à la cause. Cela l’énerve. « Le développement durable, c’est 52 semaines par an. On a dénaturé le concept en le réduisant au côté environnemental. Au-delà des mots, c’est avant tout une philosophie : vivre ensemble en préservant nos ressources naturelles pour les générations futures. »

Dans l’idéal, leur association, 90 adhérents aujourd’hui, soutenue par le Conseil général de Gironde, la Région, l’Ademe, devrait disparaître. « Dans l’idéal, oui. Si aujourd’hui les organisateurs de manifestations s’engouffrent dans ce créneau, c’est parce que dans quelque temps, faire des manifestations durables sera indispensable pour obtenir des subventions. Mais il y a encore pas mal de boulot. »

Utopiste, Samuel Moktar le reste. Pragmatique, il l’est. « Quand les bénévoles d’une manifestation ne veulent pas s’impliquer, cela ne marche pas », dit-il. Sceptique, il avoue l’être aussi. « Changer les mentalités et les comportements va prendre du temps. On est déjà Lire la suite

La planète Terre bientôt climatisée ?

univers-nature.com, NC, avril 2009

La planète Terre bientôt climatisée ?

Toutes les études importantes publiées récemment prévoient que le changement climatique – annoncé voici plus de trente ans par plusieurs rapports officiels, des personnalités et des associations écologistes – est inéluctable et qu’il sera beaucoup plus rapide que prévu précédemment.

Pour contrer une catastrophe imminente, des équipes de scientifiques renommés, appuyés par des politiciens, ont conçu des projets de refroidissement artificiel de la Terre dignes de la science fiction, qui inquiètent de nombreux climatologues. L’expérimentation de certaines de ces nouvelles technologies pourrait avoir déjà commencé.

Le changement climatique s’emballe et deviendra bientôt incontrôlable.

Selon le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC – IPCC en anglais) (1), le premier organisme de surveillance du climat, le réchauffement global au cours du XXIe siècle sera compris entre 2 et 5° selon les scenarii. Il pourrait atteindre 8°, voire 11°, selon une équipe de chercheurs de l’université d’Oxford. Un changement radical pourrait survenir en une seule décennie. Cette éventualité est au centre des problèmes de sécurité aux USA. Le rapport pour le Pentagone « Le scénario d’un changement climatique brutal et ses implications pour la sécurité nationale des Etats-Unis » élaboré en 2003 par Peter Schwartz, consultant à la CIA, et Doug Randall, du réseau Global Business Network, prévoit des famines, des pandémies, des émeutes et des guerres civiles et inter-étatiques pour l’appropriation des dernières ressources naturelles.

« Le réchauffement global est proche du point de non-retour », avertit le président du GIEC, qui ajoute qu’« il n’y a plus une minute à perdre… c’est l’avenir de l’humanité qui est en jeu ». Onze des douze années les plus chaudes se situent au cours des douze dernières années, et 2007 pourrait battre tous les records de températures enregistrés. Selon James Hansen, directeur du Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la NASA à New York, « les températures actuelles sont dans la fourchette haute de celles qui prévalent depuis le début de l’Holocène, il y a 12 000 ans ». Il poursuit : « Si le réchauffement atteint au total deux ou trois degrés Celsius, nous verrons probablement des changements qui feront de la Terre une planète différente de celle que nous connaissons. (…) La dernière fois que la planète était aussi chaude au milieu du Pliocène, il y a environ trois millions d’années, le niveau des océans était environ de 25 mètres au-dessus de celui d’aujourd’hui, selon les estimations. » (Le Monde, 29 septembre 2006).

Le premier rapport de l’Observatoire national du réchauffement climatique (ONERC), paru en 2005, montre que le réchauffement est 50% plus important dans l’Hexagone que le réchauffement moyen global, ce qui devrait entraîner des « conséquences colossales » pour notre pays. La multiplication des phénomènes extrêmes apporterait « des changements profonds sur le mode de vie des Français. »

Nous n’avons subi jusqu’ici que les prémices des catastrophes environnementales qui devraient se produire à grande échelle : inondations rayant de la carte de nombreuses îles et certains pays, multiplication des cyclones, grosses pénuries d’eau potable, famines consécutives à une aggravation des sécheresses et de la désertification, diminution drastique de la biodiversité (au moins un quart des espèces animales terrestres et des plantes serait condamné à disparaître d’ici 2050), poussée vers le nord des maladies tropicales, pandémies… Selon le 4e rapport du GIEC (février 2007), ces événements conduiraient à la migration de centaines de millions de personnes dans le monde. Ces réfugiés climatiques viendront surtout des régions les plus pauvres et les plus vulnérables, comme les zones côtières (où vit la moitié de la population mondiale) et l’Afrique subsaharienne.

Le réchauffement climatique pourrait s’auto alimenter, en raison Lire la suite