ASF, Arveyres et Cistude : les mariés du marais

Sud-Ouest, le 10 septembre 2008, Alain Montanguon

ENVIRONNEMENT. Soutenues par les Autoroutes du sud de la France, la mairie d’Arveyres et Cistude envisagent la création d’un centre dédié à l’écologie dans le marais

Les mariés du marais

Ranunculus ophioglossifolius, plus connue par les non-latinistes sous le nom de bouton d’or, cette renoncule à feuilles d’ophioglosse affectionne les zones humides. Elle a fait son lit dans le marais d’Arveyres où vivent également le vison d’Europe et la loutre. Pourquoi en parler ? Parce qu’elle serait en voie de disparition. Une « tendance » que confirme Gabrielle Sauret, chargée de mission à l’association Cistude Nature au Haillan et l’appartenance de cette plante à la liste des espèces protégées depuis 1982. En parler, c’est évoquer le projet de création d’un centre dédié à l’environnement et au développement durable sur le domaine de Malleret qui va sans doute lui sauver la mise.

« On va prendre le temps de bien faire les choses », prévient le directeur de Cistude.

Le dossier est en bonne voie. Il est l’union de plusieurs volontés fortes. Celle, tout d’abord, des Autoroutes du sud de la France (ASF) auxquelles appartient le terrain de 57 hectares, entre Arveyres et le port du Noyer, et la magistrale bâtisse (1 200 m2) rachetés au moment du passage de l’A 89.

Celle de Cistude soucieuse depuis longtemps de développer en nord Gironde son action : défense et respect de la biodiversité. « Autant la faune que la flore, il y a un potentiel exceptionnel ici », s’enthousiasme Christophe Coïc, directeur de l’association.

Enfin, sans la mairie d’Arveyres rien non plus ne serait possible. Son maire, Benoît Gheysens, élu en mars, voit dans ce projet l’occasion de valoriser un site inconstructible, en zone inondable, et « d’y investir tous les Arveyrais. » La Région, le département, le Pays du Libournais et les Communautés de communes sont autant de partenaires sur lesquels comptent également les « promoteurs » de cette initiative.

Normes HQE. On n’en est certes qu’au début du projet qui risque de prendre quatre à cinq ans avant de voir le jour. Même si Gabrielle Sauret estime qu’il faudra d’ici là commencer à informer la population du Libournais de manière concrète, en mettant en place, par exemple, une exposition itinérante dès l’année prochaine.

Mais les accords de Grenelle sur le développement durable, la mise en application de normes environnementales, les recherches sur les économies d’énergie, font de l’écologie un sujet aujourd’hui rentable et populaire.

Car au-delà de la découverte et protection de la biodiversité des marais d’Arveyres, ou ceux des Billaux aux Brizards, la maison Malleret, restaurée selon les normes HQE (haute qualité environnementale) se transformera en partie en un centre technique et un lieu de ressource ouvert aux professionnels du bâtiment et aux particuliers. Dans ses locaux, s’installeront également aux côtés de Cistude, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) basée à Blanquefort, le Conservatoire des races en Aquitaine, aujourd’hui à Bègles. L’objectif est d’inscrire le site dans une démarche écotouristique en s’appuyant sur la proximité de Saint-Émilion.

« On va prendre le temps pour bien faire les choses », prévient le directeur de Cistude. Et Benoît Gheysens de conclure : « C’est vraiment un projet emballant ».

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