Thermographie aérienne infrarouge de la CUB en 2009

Sud-Ouest, le 3 septembre, Jean-Bernard Gilles

ÉNERGIE. Le conseil de CUB de juillet a voté la réalisation d’un diagnostic infrarouge aérien pour toute l’agglomération. Un an après la ville de Bordeaux thermographie annoncée

L’actualité de la salle de spectacle de l’Aréna a éclipsé, le 18 juillet dernier un autre dossier à l’ordre du jour du conseil de communauté urbaine : la réalisation d’une thermographie aérienne infrarouge du territoire de l’agglomération bordelaise. La consultation auprès des quelques entreprises qualifiées en France a été lancée dans la foulée et c’est à la mi-septembre que la Commission d’appels d’offres de la Communauté urbaine de Bordeaux devrait livrer son verdict.

De quoi s’agit-il ? D’un diagnostic des déperditions de chaleur des bâtiments du territoire de la Communauté urbaine. « Un certain nombre de communes de l’agglomération ont déjà engagé des démarches pour mieux connaître leur consommation mais cette thermographie offrira une vision parfaite de la qualité de l’isolation de tous nos bâtiments publics et privés », explique Laure Curvale, vice-présidente notamment chargée de l’énergie et du plan climat.

L’hiver prochain, dans des conditions climatiques et d’hydrométrie assez précises, un avion ou un hélicoptère survolera l’agglomération à environ 400 mètres d’altitude. À son bord, une caméra infrarouge collectera les données. Et permettra l’établissement de thermicartes qui offrent une parfaite visualisation, grâce à une échelle de couleur, des déperditions d’énergies par les toitures surtout. Le coût total de l’opération est estimé à quelque 350 000 euros. Dunkerque la première, mais aussi Grenoble ou Bordeaux ont déjà réalisé ces campagnes. Les entreprises consultées devront aussi s’engager sur la communication des résultats auprès de la population car ces photos ont un sens si elles déclenchent des travaux immédiats.

Travaux d’isolation. La thermographie aérienne permet de cibler les lieux où sont nécessaires des travaux d’isolation, voire des investissements dans de nouvelles chaudières ou des installations solaires.

La Communauté urbaine de Dunkerque, pionnière de la thermographie aérienne, avait créé un fonds communautaire de l’ordre de 200 000 euros alors abondé par EDF. La CUB n’a pas tranché sur le sujet. Mais il n’est pas sûr que les dispositifs d’application du Grenelle de l’environnement se montrent très généreux sur les travaux de rénovation.

La Ville de Bordeaux a d’ores et déjà réalisé, avec de nombreuses aides financières, sa campagne entre les 12 et 15 décembre derniers. Les résultats ont déjà été présentés à un petit millier d’habitants. Au jardin botanique, chacun peut repartir avec l’image de son toit et des préconisations de travaux. On estime à la mairie de Bordeaux que l’implication des artisans et des moyennes surfaces du bricolage, les produits bancaires écologiques et les incitations fiscales sont suffisantes pour lancer les premiers travaux d’économie d’énergie chez les particuliers. Mais il n’est pas sûr que cela suffise dans le temps à l’échelle de l’agglomération. « Nous devons mettre en place des incitations financières » est persuadée Laure Curvale qui souhaiterait, avec tous les acteurs concernés, initier des dispositifs complets d’accompagnement technique et financier à la réalisation de travaux d’économie d’énergie. D’ici au printemps prochain.