Jean Jouzel : L’été andalou sera dans le Sud-Ouest avant la fin du siècle

sudouest.com, Jean-Denis Renard, le 19 Octobre 2009

L’été andalou chez nous avant la fin du siècle

RÉCHAUFFEMENT. Le climatologue Jean Jouzel était la semaine dernière à Arcachon pour brosser l’évolution du climat régional au cours du XXIe siècle. Chaud devant

A 62 ans, Jean Jouzel est sans doute le plus médiatique des climatologues français. Vice-président du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), médaille d’or du CNRS en 2002, il est mondialement connu pour ses travaux sur les glaces de l’Antarctique et du Groenland, qui participent à la reconstitution du climat passé de la Terre.

La semaine dernière, ce Breton a fait escale à Arcachon, à l’invitation de la Direction départementale de la jeunesse et des sports de Gironde, qui y organisait un colloque, « Développement durable et littoral ». Au cours de son exposé au Palais des congrès et ensuite lors d’une rencontre avec la presse, Jean Jouzel s’est efforcé de dessiner les contours du climat qui s’installera sur le sud-ouest de la France dans la seconde partie du XXIe siècle. Ça va être chaud…

1 Le réchauffement est inéluctable

« Le réchauffement global est sans équivoque. Onze des douze dernières années sur le globe ont été les plus chaudes depuis 1860. Ce réchauffement est pour l’instant limité à un peu moins de 1 degré. Cela s’est notamment traduit, au cours du XXe siècle, par une hausse de 15 à 20 centimètres du niveau des océans, du fait de la fonte des glaces et de la dilatation des océans.

On sait que le réchauffement va se poursuivre. Le climat des années 2020-2030 se traduira par une température en hausse de quelques dixièmes de degré supplémentaires, ce qui n’est pas neutre. Il sera tributaire des gaz à effet de serre, d’ores et déjà présents dans l’atmosphère. Quoi qu’on fasse subir au climat au cours des années à venir, les effets n’en seront pas perceptibles immédiatement. En revanche, les efforts à produire dans les deux prochaines décennies seront essentiels pour la définition du climat de la fin du siècle. Il ne s’agit plus des générations futures. Mais de celle de nos enfants ou de nos petits-enfants. »

2 La canicule devient la norme estivale

« Le sud-ouest de la France a gagné un peu plus de 1 degré au cours du XXe siècle. La situation ne va pas évoluer de la même façon dans la deuxième partie du XXIe siècle, selon différents scénarios du Giec. On rencontre des incertitudes sur l’ampleur du réchauffement et sur ses caractéristiques régionales.

Si l’on prend le scénario A2 du Giec, le moins favorable, on aurait ici un réchauffement compris entre 4 et 6 degrés à la fin du siècle, ce qui est énorme. L’été 2003 deviendrait la norme. Ce serait un été moyen, de 3 à 4 degrés supérieur à un été de la fin du XXe siècle. Rappelons que l’on n’attribue pas directement la canicule de 2003 au réchauffement climatique, mais ça en donne une bonne image pour la période postérieure à 2050. On aurait un nombre de jours de canicule – des températures supérieures ou égales à 35 degrés – qui excéderait largement un mois. Il faut se rendre compte que l’on parle là d’un climat totalement différent. Paris vivrait à peu près les étés de Séville. Alors, Bordeaux… »

3 La pluie plus rare et plus violente

« Pour les précipitations, on va se retrouver avec une dissymétrie entre la France du Nord et la France du Sud. Pour celle-ci, on s’achemine vers des précipitations estivales de 20 à 40 % inférieures à ce qu’elles sont aujourd’hui. Mais elles seront plus intenses, d’où des risques d’inondations.

Dans un climat plus chaud, l’évaporation augmente, ce qui rendra central le problème de l’accès à la ressource en eau. Le partage s’annonce Lire la suite

Pourquoi le prix de l’eau va continuer à augmenter

actu-environnement.com, F. Roussel, le 5 octobre 2009

Pourquoi le prix de l’eau va continuer à augmenter

Hausse des investissements, baisse des recettes, les services d’eau et d’assainissement des collectivités doivent faire face à des situations délicates qui font craindre une revalorisation à la hausse du prix de l’eau dans les années à venir.

290 euros TTC, c’est en moyenne la facture d’eau annuelle d’un ménage français. Une facture qui à l’échelle nationale représente 11,8 milliards d’euros pour un prix moyen du mètre cube d’eau à 3,01€ TTC en 2008. Cette facture pèse à hauteur de 0,8% dans le budget des ménages, un taux relativement stable depuis 10 ans malgré une hausse du prix de 2,9% entre 2007 et 2008.

Mais cette situation risque de ne pas durer. Sachant que le système français est basé sur le principe de  »l’eau paie l’eau » via les redevances eau et assainissement, autrement dit les consommateurs d’eau paient pour les investissements en faveur de l’eau, de nombreux facteurs pourraient provoquer une hausse des prix à l’avenir.

De nouvelles exigences réglementaires

Concernant la potabilisation de l’eau qui représente 50% du prix du m3, de nouveaux seuils de plomb par exemple vont entrer en vigueur en 2013. Selon la directive de novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, la concentration en plomb dans l’eau au robinet ne doit pas excéder 25 µg/l depuis 2003 et ne devra pas dépasser 10 µg/l à compter de 2013. Ce qui implicitement nécessite la suppression des branchements et des canalisations en plomb. Or, avec ses 700.000 branchements en plomb, la France est fortement concernée et bien loin d’être en avance :  »pour certains services d’eau potable cette préoccupation est totalement absente alors que la directive date de 1998 », a expliqué David-Nicolas Lamothe du cabinet à-propos à l’occasion d’un colloque de l’Office International de l’Eau (OIEau).  »Certains misent d’ailleurs sur un recul de l’échéance, mais il ne faut pas y compter », a-t-il ajouté.

Le coût de ce remplacement sera très variable en fonction des situations locales mais pour les petites collectivités, la facture risque de peser fortement sur les budgets :  »pour un service de 3.000 abonnés qui distribue 600.0000 m3/an et qui doit remplacer 1.200 branchements d’ici 5 ans, à 1.000 € par branchement, on arrive à une hausse du prix de l’eau de 0,4€/m3 », a calculé David-Nicolas Lamothe.

Côté assainissement, la situation est similaire. Les exigences de la directive Eaux Résiduaires Urbaines (ERU) ont conduit de nombreuses collectivités à réaliser des travaux de mise aux normes de leurs stations d’épuration. Mais les stations dont la capacité épuratoire est inférieure à 10.000 équivalents habitants ne les respectent pas encore ce qui augure une hausse des investissements dans les années à venir.

Et ce sera sans compter la mise en place de la Directive Cadre sur l’Eau de 2000 et ses échéances à atteindre pour 2015. En effet, cette DCE engage les Etats membres dans un objectif de reconquête de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques ce qui sous-entend une multiplication des analyses, qui pour certains polluants peuvent être coûteuses, et de nouvelles installations de traitement.  »Selon les simulations effectuées Lire la suite

Eau : Des restrictions dans 45 départements dont la Dordogne, la Gironde et le Lot et Garonne

developpementdurablelejournal.com, Jacques Cortie, le 15 octobre 2009

Eau : Des restrictions dans 45 départements

La situation des ressources en eau continue à être problématique alors que l’on est sorti de la période estivale. 24 départements sont mêmes en restriction totale. Ce n’est pas encore inquiétant, mais c’est largement préoccupant et augure d’une année 2010 compliquée.

On ne s’attendait pas à ce que l’automne charrie à nouveau cette drôle de nouvelle : l’eau est rare. Les départements français concernés par les divers degrés d’alerte pour son utilisation sont pourtant aujourd’hui au nombre de 45 (1). Mais surtout, parmi eux, il y en a 24 qui vivent une situation de restriction totale soit le niveau le plus élevé de l’alerte, selon la terminologie officielle, et qui fonctionnent au rythme des arrêtés préfectoraux. La reconstitution des nappes, par la pluviosité, ne se fait pas, ou très mal, alors que l’on se trouve largement au-delà de la période habituelle d’étiage. Voilà en fait un bon mois que la tendance de l’été aurait dû s’inverser…

Lutter contre les gaspillages

En Aveyron, l’un des 24 départements les plus problématiques, les mesures prises fin juillet ont été confirmées le 9 septembre et vont subir un nouveau tour de vis en cette mi-octobre. La faute à l’absence de pluie. Un classique, qui crée un panorama difficile. « La situation est sérieuse et mérite un suivi » témoigne Renaud Rech, responsable eau et biodiversité à la DDEA (Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture) de l’Aveyron. Dans ce département il n’y a pas eu de pluies efficaces depuis mai-dernier. « Nous avons donc pris les premières mesures au milieu de l’été : restriction sur l’irrigation, sur les loisirs, le remplissage des piscines, les lavages de véhicules. De nombreuses collectivités, une vingtaine, connaisse de sérieux problèmes, même si cela implique encore peu de personnes, de l’ordre de 1.000 à 2.000.  » Le 9 septembre le département était passé à un stade supérieur avec l’extension des mesures à de nouvelles zones. Une situation analogue à celle vécue lors de la sécheresse de 2003 par rapport à l’état des ressources. « Maintenant on ne peut continuer à renforcer le dispositif, alors notre discours va se centrer sur l’attitude et la responsabilité des habitants. Il faut lutter contre les gaspillages » prévient Renaud Rech. Pas pessimiste dans l’immédiat, le responsable aveyronnais note que « pour attaquer une saison 2010 dans de bonnes conditions, il ne faudrait pas que la reconstitution de la réserve se fasse de manière trop réduite ».

L’Europe demande des comptes

En fait, si l’on excepte 7 départements (22, 29, 35, 50, 56, 61 et 2B), à des degrés divers, c’est quasiment l’hexagone dans son ensemble qui pâtit d’un problème avec ses ressources en eau. Cette permanence de l’alerte hydrologique, alors que l’automne est entamé, est d’autant plus préoccupante que la France est un pays riche en eau : il pleut en moyenne 440 milliards de m³ d’eau annuellement et un quart de ce volume s’infiltre dans les nappes souterraines, alors que l’on estime les prélèvements nationaux à quelque 7 milliards de m3. Mais il y a un autre problème derrière ces alertes à l’utilisation : celui de la qualité Lire la suite

Articles eitb et Sud-Ouest sur manifestation anti LGV de 9 600 à 12 000 personnes à Bayonne

eitb.com, Ramuntxo Garbisu, le 17 octobre 2009

Bayonne : des milliers à dire  »Non » à la LGV en Pays Basque nord

La manifestation de ce samedi à Bayonne contre le projet de voies LGV en Pays Basque nord aura été très impressionnante, avec près de 12.000 personnes descendues dans la rue montrer leur opposition.

Point d’orgue d’une contestation populaire emmenée depuis 1996 par le collectif des associations opposées à de nouvelles voies LGV et, plus récemment, par de nombreux élus du Pays Basque nord, la manifestation de ce samedi à Bayonne aura été une démonstration particulièrement impressionnante contre ce projet porté par l’Etat, les « grands élus », et l’opérateur gouvernemental Réseau Ferré de France (RFF).

« Non à la LGV, ni chez nous ni ailleurs ! » aura été le monde d’ordre de la mobilisation de 12.000 personnes (« 9.600 selon les Renseignements Généraux, précisa le porte-parole du CADE, Victor Pachon).

Echarpe tricolore le long du corps, une centaine d’élus – représentant majoritairement les trois Communautés de Commune du Sud Pays Basque à l’origine de la contre-étude indépendante suisse de la CITEC – ont ouvert le cortège à 17h, précédant 28 banderoles au total, représentant les diverses communes potentiellement traversées par ces futures lignes, ainsi que de nombreuses associations constituées en opposition à ce projet jugé « inutile, destructeur d’environnement, et de ressources publiques ».

Y figuraient également le syndicat basque LAB, le collectif d’urgence climatique Bizi (à bord d’une parodie de TGV en carton fonçant « droit dans le mur »), puis les Verts du Pays Basque, le NPA, ainsi qu’une délégation du collectif du Pays Basque sud, « AHT-Gelditu« .

Après plus de deux heures de marche de la salle Lauga à la Sous-Préfecture de Bayonne, les initiateurs de cette manifestation ont exprimé leurs sentiments que, depuis ce 17 octobre, « ignorer la volonté populaire serait une grave erreur« .

Porte-parole de l’unité associative, Victor Pachon a rappelé le chemin parcouru depuis 1996, la succession d’enquêtes et de contre-démonstrations qui, traduit ce jour dans une manifestation d’une rare ampleur, « prouve que le Pays Basque rejette totalement la plaie béante contre son territoire« .

Avant de lancer un « Pas une seule voix aux Régionales pour les candidats pro-LGV ! ».

Représentant les élus, Michel Hiriart, maire de Biriatou et président de la Communauté Sud Pays Basque, a également souligné le Lire la suite