Comment réduire sa consommation

lemonde.fr, Martine Picouët, le 7 octobre 2009

Comment réduire sa consommation

« Les ménages consomment 47 % de l’énergie produite en France pour leurs besoins domestiques« , selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Cette énergie consacrée à l’habitat est utilisée à 65 % pour le chauffage, à 16 % pour l’énergie spécifique (lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateur, éclairage…), à 12 % pour l’eau chaude et à 7 % pour la cuisson.

« La consommation d’énergie varie de 1 à 4 selon le type d’habitat, explique Jean-Jacques Roux, enseignant-chercheur au Centre thermique de Lyon, CNRS. Les logements anciens consomment en moyenne 240 kilowattheures par mètre carré et par an (kWh/m2/an), contre 120 à 150 kWh/m2/an pour les plus récents et 60 kWh/m2/an pour les écologiques. »

Consommation : – 30 % dans l’habitat

Trois mesures permettent de réduire de près de 30 % la consommation d’électricité dans l’habitat.

Utiliser des ampoules basse consommation. Ces lampes consomment cinq à six fois moins d’énergie que les ampoules à incandescence et ont une durée de vie sept à dix fois plus longue. Plus onéreuses que les ampoules traditionnelles, elles produisent 80 % de lumière et 20 % de chaleur contre 5 % de lumière et 95 % de chaleur pour les lampes à incandescence. A proscrire, les lampes halogènes, 50 % plus énergivores que les lampes à incandescence.

Opter pour des équipements étiquetés A, A+ ou A++, qui consomment très peu d’énergie. Un peu plus chers à l’achat, ils sont plus économiques à long terme. Dix ans après le lancement de l’étiquette énergétique (qui va de A, la plus économe, à G), les classes inférieures E, F, G ont disparu et le D est quasiment absent des rayons. Un réfrigérateur ou un congélateur classé A permet de diviser par trois la consommation. Des discussions sont en cours au niveau européen pour supprimer, en 2014, tous les appareils de froid classés A au profit des appareils plus performants notés A+ et A++.

Eviter de laisser des appareils électriques en veille en utilisant des multiprises avec interrupteur. La fonction veille, qui permet de programmer la mise en route des équipements électroménagers et audiovisuels, et la commande à distance des appareils comme le téléviseur, la radio, la chaîne hi-fi… sont un gros poste de consommation. « Cette fonction consomme presque autant d’énergie que l’éclairage dans un logement« , selon une étude de Science & Décision, « Les économies d’énergie : choix ou nécessité ? », réalisée par l’université Evry-Val-d’Essonne et le Centre national de la recherche scientifique. « A l’échelle de la France, cela représente, chaque année, 0,5 % de la consommation totale d’énergie en France. »

Là aussi, une réflexion est menée au niveau européen pour obliger les constructeurs à prévoir une fonction arrêt sur tous les appareils électriques – sans perdre la programmation.

Géothermie et solaire

Inépuisable et non polluante, l’énergie solaire permet, grâce à des panneaux thermiques fixés sur le toit d’un bâtiment, d’assurer une bonne partie du chauffage de la maison et de l’eau chaude sanitaire (à ne pas confondre avec les panneaux photovoltaïques réservés à des bâtiments de grande taille et des surfaces de toit importantes).

Selon la région, le rendement varie entre Lire la suite

Lalanne dénonce les dérives de l’écologie

tvmag.com, Emmanuel Galiero, le 8 octobre 2009 

Lalanne dénonce les dérives de l’écologie

Quand il parle, c’est sans langue de bois. Francis Lalanne, qui appelle tous les consommateurs présumés pollueurs à la « révolte », attaque fort et dénonce les dérives du « business » de l’écologie. Interview choc exclusive pour TV Magazine.

Pourquoi êtes-vous en colère ?

Je fais partie des gens qui en ont ras-le-bol de ce système, qui met en avant des icônes institutionnelles de l’écologie, avec un discours politiquement correct, dont le pouvoir a besoin pour faire passer sa propagande. Des icônes fabriquées pour endormir les gens, pas pour les réveiller !

À qui pensez-vous ?

Jean-Louis Borloo, par exemple. Il a un mandat pour servir des intérêts capitalistes qui ont besoin de l’écologie pour se développer. Les gens l’écoutent comme une référence en matière de traitement du problème écologique, alors qu’en fait il sert de caution aux pollueurs contre l’intérêt des pollués que nous sommes. Ensuite, je peux citer Nicolas Hulot.

Pourquoi lui ?

Parce qu’il tient un discours absolument intolérable et à géométrie variable selon les besoins de son entreprise. Tantôt il prétend que l’écologie n’est pas une philosophie politique à part entière mais une sorte d’humanisme-conseil au service du pouvoir. Tantôt il appelle à voter pour les Verts, tout en méprisant les écologistes indépendants et en proclamant qu’il ne fait pas de politique. De plus, il terrorise les gens en leur expliquant qu’ils sont méchants et destructeurs. Le fait que Nicolas Hulot vive grassement en réalisant des émissions sur l’écologie à la télé le rend-il moins méchant et moins destructeur que le commun des mortels ?

Mais ses émissions ne sont-elles pas nécessaires ?

Non ! Que M. Hulot soit un chef d’entreprise avisé, soutenu par les énormes médias qui l’emploient, et se serve de l’idéal écologiste pour faire de l’argent, cela ne me dérange pas. À condition que son message nous permette d’espérer un monde meilleur. Mais, au lieu de s’en prendre aux véritables responsables, comme l’a fait Coline Serreau avec son film La Belle Verte, il se trompe de cible et attaque les victimes. On en a marre de recevoir des leçons de morale tous les jours par des milliardaires qui nous accusent.

Iriez-vous jusqu’à la traiter d’« imbécile », comme l’a fait Claude Allègre dans la presse ?

Pour moi, Nicolas Hulot est loin d’être un imbécile, mais il est temps qu’il arrête de prendre les gens pour des Lire la suite

Comment l’industrie de la viande menace le monde

novethic.fr,  Anne Farthouat, le 5 octobre 2009

Comment l’industrie de la viande menace le monde

Fabrice Nicolino, auteur de deux ouvrages sur les biocarburants et les pesticides, revient avec une enquête inédite sur l’industrie de la viande. Son nouveau livre, « Bidoche », dresse un état des lieux des dérives écologiques et sociales de cette industrie planétaire.

De plus en plus de pays consomment de la viande. Comment ces nouvelles pratiques alimentaires modifient-elles le paysage agricole ?

Fabrice Nicolino : Manger de la viande est effectivement un acte social majeur, signe de richesse. On en voit l’illustration parfaite en Chine : depuis quinze ans environ, près de 200 millions de Chinois ont vu leur pouvoir d’achat augmenter, et du coup, leur consommation de viande a explosé.

Cette demande croissante est d’ailleurs un mouvement qui sévit à l’échelle planétaire. On évoque la Chine, mais c’est tout aussi vrai en Inde, au Brésil, en Russie, etc. Or, il se trouve que le « rendement énergétique » d’un animal, est très mauvais : pour produire un kilo de viande, il faut entre 7 et 10 kg de végétaux. Du coup, le besoin de terres agricoles ne cesse de croître, au point qu’aujourd’hui, 60% de la surface agricole mondiale est entièrement dédiée à l’élevage. Et c’est d’autant plus vrai en Europe, où ce nombre atteint les 70%.

Les terres vont donc manquer ?

De nombreux agronomes s’inquiètent de voir que les terres agricoles sont de plus en plus difficiles à trouver. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : ces 50 dernières années, la population mondiale a plus que doublé. Et la surface des terres dédiées à l’agriculture a augmenté d’à peine 10%. Ces terres fertiles sont donc de plus en plus rares. D’ailleurs, l’achat massif de terres des pays du Sud par, entre autres, l’Arabie Saoudite et la Chine est un signal qui ne trompe pas. Et n’oublions pas que nous serons 9 milliards en 2050.

Alors, que va-t-il se passer ?

Il faudra à tout prix cesser d’utiliser nos terres pour nourrir un bétail destiné à être mangé par certains, pour les cultiver dans le but de nourrir directement tous les êtres humains. Nous avons encore le temps d’assurer cette transition, mais plus pour très longtemps. Sans quoi, elle s’imposera à nous, non sans dégâts écologiques et sociaux.

Ces dégâts sont déjà d’actualité. Comment les pays d’Amérique Latine gèrent-ils le problème de la déforestation causée par la culture du soja ?

Le sujet est explosif en Amérique Latine, et notamment au Brésil. L’élevage y est très important, et nécessite donc des surfaces de pâturage géantes. Or, l’expansion fulgurante des cultures de soja transgéniques, destinées à nourrir le bétail, réquisitionne toujours plus de terres agricoles, et fait pression sur les pâturages. Du coup, Lire la suite

La facture salée du Vélib’

lesechos.fr, Martine Robert, octobre 2009

La facture salée du Vélib’

Deux ans après son apparition dans les rues de la capitale, le vélo en libre-service se révèle une moins bonne affaire que prévu pour la Ville de Paris. La renégociation du contrat a donné lieu à un sérieux bras de fer entre la mairie et JCDecaux. De quoi alimenter les débats du 18e  congrès du Club des villes et territoires cyclables, qui s‘est ouvert hier à La Rochelle.

Juillet 2007 : les relations sont au beau fixe entre JCDecaux et la Mairie de Paris. En contrepartie de l’implantation de 20.600 vélos en libre-service (VLS) et du versement d’une redevance annuelle de 3,5 millions d’euros à la ville, l’afficheur a obtenu l’exploitation de 1.628 panneaux publicitaires. Un bon coup politique et médiatique pour ­Bertrand Delanoë : le premier magistrat s’offre le plus grand parc de deux-roues en libre-service au monde sans débourser un centime, et récolte en prime les 15 à 20 millions d’euros de recettes annuelles espérées de Vélib’. Une vitrine internationale prestigieuse pour JCDecaux, même si celle-ci a un coût : 90 millions d’euros ­d’investissement.

Alors que son challenger Clear Channel avait, dans un premier temps, emporté le marché en proposant à la municipalité 14.000 vélos, le roi du panneau publicitaire urbain a attaqué pour vice de forme et a habilement surenchéri, pour finalement emporter la mise. Une stratégie payante : la capitale lui a ouvert les voies de la petite couronne dans un rayon de 1,5 kilomètre autour du périphérique, celles des agglomérations de Plaine-Commune (Seine-Saint-Denis) et de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) ainsi que d’une dizaine de villes de province. L’afficheur est aujourd’hui le numéro un mondial du vélo en libre-service. Et le succès du Vélib’ ne se dément pas, avec près de 60 millions de trajets au compteur, 177.000 abonnés longue durée – plutôt ­jeunes et actifs – et 7,5 millions de tickets courte durée. Les Parisiens comme les touristes plébiscitent cette bicyclette qui a désormais ses codes, ses réseaux, son blog…

En apparence, tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pourtant, le torchon brûle entre les élus parisiens et l’opérateur. Depuis des mois, les deux camps luttent pied à pied pour renégocier les termes du contrat signé il y a deux ans. C’est que la donne économique a changé à plus d’un titre pour JCDecaux. Ainsi, le vandalisme a explosé avec plus de 8.000 vélos volés et plus de 16.000 détériorés. Dans les 15 ateliers parisiens de la Somupi, la filiale de JCDecaux, s’entassent des Vélib’ tordus, martyrisés, customisés, rouillés par un séjour prolongé dans la Seine. Et tandis que les coûts d’entretien explosent, les recettes tirées des panneaux publicitaires devraient chuter avec la crise aux alentours de 50 millions d’euros, contre 57 en 2008 selon la municipalité – l’afficheur se refuse à tout commentaire. « Last but not least », les critères de qualité fixés par la ville en matière de disponibilité, propreté, entretien des vélos, sont, aux dires de l’exploitant, trop ambitieux pour être atteints, générant au passage de lourdes pénalités. « Au-delà d’un seuil critique, ces malus deviennent exponentiels. Alors JCDecaux nous menace de mettre la clef sous la porte ! », confie un proche du maire. Extrêmement prudent dans ses propos, tant le sujet est sensible, le directeur général stratégie de JCDecaux, Albert Asseraf, se contente d’évoquer la complexité de l’appel d’offres initial lancé par Paris et la nécessité d’évaluer la pertinence de certains critères.

Bref, l’opérateur veut rééquilibrer le contrat en sa faveur. Au cours de l’été 2008, déjà, JCDecaux a obtenu un premier avenant : Lire la suite

Prix Pinocchio 2009 : le vote est lancé !

amisdela terre.org, communiqué, le 8 octobre 2009

Prix Pinocchio 2009 : le vote est lancé ! 

Les Amis de la Terre, en partenariat avec Peuples Solidaires, lancent aujourd’hui le vote public des internautes pour l’élection des Prix Pinocchio 2009. Douze entreprises françaises sont été nominées et concourent dans trois catégories : environnement, droits humains et greenwashing. Toutes se disent en faveur du « développement durable » alors que leurs impacts réels sont lourds et négatifs pour l’environnement ou les populations locales. A l’issue du vote, une cérémonie publique de remise des prix sera organisée le 24 novembre 2009 à Paris.

 Bientôt un an après la première édition des prix Pinocchio du développement durable, qui avait récompensé Areva dans les catégories « environnement » et « greenwashing » et le groupe Louis Dreyfus dans la catégorie « droits humains », les Amis de la Terre lancent l’édition 2009 des Prix Pinocchio. Les entreprises nominées sont les suivantes : Total, Michelin, BNP Paribas, EDF, Bolloré, Accor, Peugeot, Crédit Agricole, Perenco, Herta, Société Générale, et France Betteraves.

Gwenael Wasse, chargé de campagne Responsabilité des entreprises aux Amis de la Terre, explique : « Cette seconde édition promet malheureusement d’être à nouveau un « grand cru ». Violation des droits sociaux, destruction de forêts, pollution locale, émission de gaz à effet de serre, communication biaisée, publicité trompeuse, etc : les doubles discours des multinationales n’ont pas cessé avec la crise et les promesses de réforme. Les citoyens vont pouvoir choisir leurs pires entreprises françaises de l’année 2009 ! »

Pour Fanny Gallois, chargée de campagne Droits de l’Homme au travail à Peuples Solidaires, « cet événement est également un moyen de donner une voix et une visibilité aux femmes et aux hommes qui se battent au quotidien contre les impacts négatifs des entreprises sur leur environnement de travail et de vie, pour faire valoir leurs droits ».

Les Prix Pinocchio mettent en lumière de nombreux abus concrets. Dans le cadre de leur campagne sur la responsabilité des entreprises, les Amis de la Terre demandent un encadrement juridique des impacts environnementaux et sociaux des multinationales, pour que cesse leur quasi-impunité de fait dans les pays du Sud.

Les résultats seront annoncés le 24 novembre, avec une cérémonie de remise des prix le soir même par les Amis de la Terre et Peuples Solidaires à Paris. Les journalistes intéressés pour y participer sont d’ores-et-déjà invités à contacter les Amis de la Terre.

La présentation des 12 cas et des Prix Pinocchio est accessible sur le site suivant Lire la suite

Pont Bacalan-Bastide : en route pour un chantier géant

sudouest.com, Jean-Paul Vigneaud, le 9 Octobre 2009

BORDEAUX. Le dernier obstacle juridique sautant, Vincent Feltesse a donné le feu vert à GTM (groupe Vinci) pour lancer la construction du pont levant Bacalan-Bastide. Le chantier débutera en novembre et durera trois ans

Pont Bacalan-Bastide : en route pour un chantier géant

Le pont Bacalan-Bastide sera bel et bien construit. La nouvelle est tombée hier vers 15 h 30, juste après que le président de la cour administrative d’appel de Bordeaux a rejeté la requête du « front associatif » qui s’opposait au projet (lire notre édition d’hier).

De façon quasi instantanée, en effet, Vincent Feltesse a fait savoir qu’au vu de cette décision de justice et de l’absence également d’observations négatives de la part du comité du patrimoine mondial (depuis l’envoi d’un dernier rapport), il venait de signer l’ordre de service à destination de GTM Constructions et qu’il souhaitait que l’entreprise engage au plus vite le chantier.

« Nous sommes prêts », répond Gilles Vanbremeersch, directeur de projet à GTM à qui incombait jusque-là la préparation des travaux et qui va devoir maintenant le mettre en musique. De quelle manière ? Pour la première fois, GTM nous révèle son ordre de marche.

1 Début du chantier en novembre

À compter de la mi-octobre, GTM va installer son PC chantier, quai de Brazza, tout près du point de départ du futur pont. 300 mètres carrés de bureaux provisoires vont être construits.

Progressivement ensuite, la société amènera sur place son matériel. Les travaux débuteront vers la mi-novembre. La pose de la première pierre est annoncée par la CUB pour le 21 novembre.

2 Préparation des pièces à Bassens

Simultanément, GTM va ouvrir un atelier de préfabrication de pièces en béton dans la forme de radoube du port de Bassens.

Ici seront conçus les éléments nécessaires pour bâtir les quatre pylônes qui supporteront le tablier levant. Des pièces géantes comme le bas des piles (18 mètres sur 40 mètres à la base, 15 mètres de haut !) ou encore les îlots de protection prévus en amont et en aval de la structure pour éviter que les navires viennent percuter l’ensemble. Les premières pièces des pylônes côté Bastide seront terminées à la fin du printemps prochain pour une pose à compter du mois de juin. Elles seront carrément enfilées dans l’eau et fixées sur un plancher préalablement réalisé en fond de rivière.

3 Des estacades pour travailler sur l’eau

Pour aller travailler au-dessus de l’eau, GTM va bâtir Lire la suite