LGV en Pays Basque nord : « Désormais, c’est front contre front ! »

eitb.com, Ramuntxo Garbisu, le 2 octobre 2009

LGV en Pays Basque nord : « Désormais, c’est front contre front ! »

Le collectif opposé aux nouvelles lignes ferroviaires en Pays Basque nord est « exaspéré par la mauvaise foi » de l’opérateur RFF et mobilise pour la grande manifestation du 17 octobre prochain.

Comme l’avait largement sous-entendu Christian Maudet, Chef de Pôle Sud-Ouest de Réseau Ferré de France, mardi dernier, la contre-expertise suisse demandée par 29 élus du Pays Basque nord est vouée à n’être qu’un « élément d’appréciation ».

Au mieux servira-t-elle à « améliorer les voies existantes« , selon RFF, mais ses conclusions sur la non-saturations des voies actuelles pour le prochain demi-siècle font plus l’objet de sarcasmes que de remises en compte.

« C’est inadmissible », a réagi le collectif opposé à de nouvelles voies ferroviaires en Pays Basque nord, « la démolition en règle de l’étude suisse CITEC par Réseau Ferré de France rejoint leur habitude de manier la langue de bois et de proposer des pseudo-concertations, sur lesquelles ils s’assoient depuis trop longtemps ! », fulminent ses porte-paroles.

Les « pseudo-concertations » ne passent plus

Malgré la présentation à la presse ce vendredi après-midi des contre-arguments « point par point » à la nouvelle rhétorique de RFF, le temps des échanges d’arguments et de contre-propositions semble bien fini.

« Aujourd’hui, nous l’annonçons clairement, à tous les élus, à toutes les associations, à toutes les personnes qui assistent aux réunions publiques : désormais, c’est front contre front ! », martèle Victor Pachon, Président du CADE.

La prochaine action du collectif sera de prouver le 17 octobre prochain, par une vaste mobilisation populaire, que « on peut arrêter un train ! », pour répondre à Jean-Louis Carrère, Vice-Président de la région Aquitaine présent à Bayonne le matin, et qui en doutait.

Le dialogue est rompu, le collectif confie en avoir assez de ces non-invitations de la part des grands élus de la Région (récemment à Pau, ils n’ont pas été acceptés à l’intérieur d’une réunion d’élus socialistes présidée par M. Carrère), alors que les deux études indépendantes suisses ont conforté leurs conclusions présentées lors des réunions de négociation depuis une bonne dizaine d’années.

« Aujourd’hui, nous souhaitons que tous les élus et les militants associatifs qui doutent de la sincérité d’un projet destructeur d’environnement et de ressources publiques nous aident pour que cette dernière étude ne soit pas écartée », insiste Victor Pachon.

Alliance des anti-LGV du Pays Basque avec leurs homologues béarnais

Ce vendredi matin, en présence du Ministre basque de l’Industrie, en charge du « Y » basque, M. Carrère, en charge à la Région des Transports et Infrastructures, avait déclaré que « si l’opposition continue, il faut bien le comprendre, il n’y aura pas de lignes nouvelles en Pays Basque ! Elles partiront dans le Béarn ! ».

Ravi de se découvrir un « point d’accord » avec cet élu pro-LGV, le collectif Lire la suite

Succès du Copenhague2009Tour : “Bizi ! Itzuli / Urgence climatique – Justice sociale !”

climatjustice.org, Maxime Combes, le 28 septembre 2009

Succès du Copenhague2009Tour : “Bizi ! Itzuli / Urgence climatique – Justice sociale !”

Traversée en vélo du Pays Basque nord pendant trois jours pleins pour sonner l’alarme de l’urgence climatique et de la justice sociale

La traversée en vélo du Pays Basque nord organisée par le mouvement Bizi ! a reçu un excellent accueil dans les très nombreuses villes et villages qu’elle a traversée en trois jours. Un grand nombre de gens s’est montré particulièrement sensible au thème de la mobilisation contre le réchauffement climatique et encourageait avec ferveur les cyclistes de Bizi !

Partis de Mauléon le vendredi matin, 20 militant(e)s de Bizi ! ont assuré la permanence de la course pendant les trois jours et auront parcouru au total plus de 210 km pour arriver ce dimanche 27 septembre à Bayonne. Ils ont été rejoints à chaque étape par de nombreux sympathisants, le nombre de participant(e)s à cette traversée en vélo s’étant élevé au total à 230 personnes différentes sur les trois jours.

Plusieurs personnalités locales, comme Francis Poineau d’ELB / Confédération Paysanne, Madouce Paraguas de l’AMAP de Mauléon, Daniel Maniaguet élu à Mauléon, Daniel Olçomendy maire d’Ostabat et président de LEIA, Gracie Florence maire d’Espelette etc. sont venues encourager les militant(e)s de Bizi !

Michel Berhocoirigoin, président de Euskal Herriko Laborantza Ganbara (Chambre d’agriculture alternative du Pays Basque) et Peio Etcheverry-Aintchart, élu à Saint Jean de Luz ont animé des réunions de formation sur des thématiques diverses mais toutes reliées directement au problème des transports et du réchauffement climatique, soit la question de la relocalisation de la production agricole, l’aménagement du territoire et l’urbanisation soutenable, insistant sur les nécessaires changements exigés au plan local par la lutte contre le changement climatique.

Gilles Lemaire, ancien secrétaire national des Verts et membre du bureau d’ATTAC-France, a quand à lui animé une conférence devant plus de 70 personnes des enjeux du sommet de Copenhague et expliqué pourquoi la mobilisation internationale était également indispensable pour faire pression sur l’ensemble des gouvernants, qui sont encore très loin de prendre les mesures à la hauteur de la gravité de la situation. Il a également souligné que les mesures à prendre pour réduire massivement et de toute urgence les émissions de gaz à effet de serre doivent l’être dans le souci prioritaire de ne pas léser les couches les plus pauvres de nos sociétés et de la planète. Le slogan Urgence climatique ! Justice sociale ! était de loin le plus présent pendant les 3 jours de cette traversée cycliste.

Portant à travers la Soule et la Basse-Navarre, ainsi que sur la Côte Basque, la revendication d’une autre politique de transports -et notamment une offre beaucoup plus forte en matière de transports en commun– le Bizi ! Itzuli ! a fini en beauté par une manif vélo qui a relié Bayonne à Anglet et qui a réuni plus de 100 cyclistes. Les porte-paroles de Bizi ! ont rendu compte de la réunion entre leur mouvement et Michel Veunac, le président du SMTC, autour des propositions de Bizi ! sur les Alternatives au Tout Voiture, et sur la gratuité des transports en commun et ont annoncé Lire la suite

Nicolas Hulot et l’oligarchie, par Hervé Kempf

lemonde.fr, Hervé Kempf, le 3 octobre 2009

Nicolas Hulot et l’oligarchie, par Hervé Kempf

Le film de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, Le Syndrome du Titanic, sur les écrans le 7 octobre, dérangera. Ce documentaire écologiste ne montre presque pas de nature : rompant avec l’esthétique de carte postale habituelle en la matière, il se confronte à la dure réalité de la misère et de l’injustice. Il tente de dire, malaisément, que la dégradation vertigineuse de la biosphère est le résultat d’un ordre social devenu fou, et qui fait porter le poids de ses conséquences sur les faibles, les pauvres, les exploités.

Il répète que la clé de sortie de cette logique destructrice est dans la baisse de la consommation matérielle dans les pays riches. Gageons que ce discours, plus âpre que celui sur les « petits gestes pour la planète », recueillera un accueil mélangé. Et si Nicolas Hulot allait commencer à déranger ?

La force du personnage est de rester populaire en allant à la pointe de ce que la société française – ou plus exactement le système médiatique qui donne accès à celle-ci – accepte d’entendre à un moment donné.

Depuis une dizaine d’années, il a ainsi fortifié et peu à peu durci son discours : alarmant d’abord sur l’ampleur du désastre écologique, il a ensuite cherché à impliquer les citoyens, puis a porté la question sur le terrain politique. Il arrive maintenant à montrer que l’écologie est d’abord un enjeu social, et critique – mais en termes encore très généraux – le « libéralisme ».

Dans le commentaire habillant les images, il dit : « Je suis perdu. » Perdu ? Ah ? Je lui téléphone pour comprendre. Il répond : « Je suis perdu parce que je ne comprends pas qu’il faille autant d’énergie pour placer des évidences auprès de nos élites. Des gens qui ont une intelligence parfois fulgurante ont des angles morts, c’est-à-dire qu’ils n’arrivent pas à comprendre que leur modèle économique ne tiendra pas. »

C’est le problème de Nicolas Hulot, et donc notre problème : il croit que l’action politique est aujourd’hui inspirée par la recherche du bien commun. Mais il oublie la force des intérêts : l’intérêt individuel et l’intérêt de classe. Ce qu’Hulot appelle les élites, c’est aujourd’hui une oligarchie. Elle ne veut pas entendre l’évidence de la crise écologique et de la désagrégation sociale, parce que le but principal de l’oligarchie est de maintenir ses intérêts et ses privilèges. Elle ne s’intéresse au bien commun que pour autant que cela ne remet pas en cause sa position.

Quand on est gentil, il est difficile d’assimiler le fait que les autres ne sont pas tous gentils. Nicolas Hulot est au bord de le faire, et surtout d’en tirer les conséquences. Soit : ne plus parler vaguement du « libéralisme », mais porter le couteau dans la chair des égoïsmes de classe. Il peut le faire. Mais il sait qu’alors, tout soudain, Lire la suite