Fabrice Nicolino : « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille »

bastamag.net, Agnès Rousseaux, le 16 octobre 2009

Industrie de la viande

Fabrice Nicolino : « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille »

Inquiétante pour la santé humaine, menaçante pour la diversité des espèces, dangereuse pour le climat, l’industrie de la viande a échoué à résoudre le problème de la faim. C’est ce que démontre le journaliste Fabrice Nicolino dans un essai intitulé Bidoche. Il aurait très bien pu s’intituler « barbaque » ou « charogne »… Les Français mangent en moyenne, chaque année, 92 kg de chair fraîche, congelée ou stérilisée, une carne produite presque exclusivement par l’industrie. Autant dire que les questions soulevées par cette antithèse d’un livre de cuisine nous concernent tous, en tant que consommateurs et citoyens. Attention, l’interview qui suit peut pousser à devenir végétarien.

Quels sont réellement les risques sanitaires concernant la consommation de viande ?

Il faudrait être bien naïf pour croire qu’il n’y a pas d’impact pour l’homme à farcir les animaux d’antibiotiques, d’hormones, de tranquillisants, de stimulateurs d’appétit, de tout ce qui passe dans les mains des industriels. Nous sommes juste derrière dans la chaîne alimentaire. Nous ingérons forcément ce que mange le cheptel, on ramasse tout. Depuis une dizaine d’années, des études de plus en plus nombreuses montrent d’importantes concordances entre la consommation de viande et les maladies, comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, le cancer. L’Institut national du cancer (INCa) a lancé une alerte en février 2009 et a publié des chiffres inquiétants sur les risques liés à la consommation de viande rouge et de charcuterie [1]. Un ensemble de faits s’accumulent. On peut clairement dire aujourd’hui que manger de la viande attire des ennuis de santé.

La plus vaste des études jamais menée sur la nutrition, dirigée par l’éminent nutritionniste T. Colin Campbell, impliquant 500.000 personnes en Chine et aux États-Unis, a montré que le meilleur régime est très largement végétarien. Cela va à l’encontre de ce qui est raconté depuis des décennies, toute cette propagande en faveur de la consommation de la viande. C’est profondément enraciné dans esprit humain : la viande serait bonne pour la santé. C’est surtout un signe extérieur de richesse, le symbole d’un statut social.

Les contrôles sanitaires ne permettent-ils pas de diminuer les risques liés aux manipulations génétiques, à l’injection de substances, à la transformation des animaux en produits industriels ?

Que veut dire « contrôle sanitaire » quand il y a des milliers de points de vente ? Le business fait la loi. Il n’y a qu’à voir comment George Bush, et Reagan avant lui, ont choisi des industriels comme conseillers. Même si les contrôles avaient montré quelque chose, il y aurait eu blocage au niveau politique. Regardez comment Bush a fait peu de cas de l’Agence de protection environnementale (EPA), comment il l’a censuré. L’industrie de la viande est une industrie reine, enracinée dans l’histoire américaine. On ne peut pas espérer la contrôler efficacement aux États-Unis. En France, le nombre de contrôleurs est ridicule, ça n’a aucun sens.

Le problème n’est pas tant le contrôle que la production. Quand on voit qu’on est capable Lire la suite

Bordeaux lac : La plus grande centrale solaire urbaine de France

sudouest.com, Jean-Paul Vigneaud, le 15 Octobre 2009

BORDEAUX LAC. EDF Énergies nouvelles a confirmé hier la création de la station photovoltaïque de Bordeaux-Lac. Elle entrera en service dès de la fin de l’année 2010

La plus grande centrale solaire urbaine de France

L’annonce-révélation de ce projet dans ces mêmes colonnes, il y a un an, avait fait sourire. Comment une station aussi géante pourrait-elle voir le jour au sein de l’agglo ? Voilà la réponse.

Avant la fin 2010, le site de Bordeaux-lac abritera la plus grande centrale solaire crée en milieu urbain et celle-ci produira l’équivalent de la consommation annuelle de 5 700 foyers ou encore la moitié de la consommation, toujours sur 12 mois, de l’éclairage de la Ville de Bordeaux.

Les travaux en 2010

La construction de cette station photovoltaïque de 12 mégawatts a été annoncée lors du dernier conseil municipal de Bordeaux. Elle a été confirmée hier matin par Hugues Martin, adjoint au maire, président de la société bordelaise des équipements publics et de congrès (propriétaire du parc des expos) et Patrick Charignon, directeur du développement France d’EDF Énergies nouvelles, sur le site même de Bordeaux-Lac.

« Nous sommes prêts. Les travaux débuteront en début d’année prochaine », annonce Patrick Charignon, en précisant que le chantier sera mené par des entreprises aussi motivées qu’EDF par ce challenge : le cabinet d’architectes Cardete et Huet (conception), la Secotrap (maîtrise d’oeuvre), Fayat TP (travaux de voirie), Vilquin (charpente métallique), Marchegay (panneaux photovoltaïques) et Cegelec (travaux électriques).

60 millions d’euros

EDF Énergies nouvelles a décroché ce marché devant treize autres candidats. « La proposition d’EDF était la meilleure à tous points de vue », note Hugues Martin.

C’est effectivement le projet le plus ambitieux, celui aussi qui ne coûtera pas un euro aux collectivités locales (EDF prenant à sa charge la totalité de la dépense évaluée à 60 millions d’euros), celui enfin qui rapportera le plus. EDF Énergies nouvelles s’engageant à verser 1, 3 million d’euro par an à la Spebec en compensation.

Le parking relooké

Le projet s’annonce également exemplaire au niveau national car les architectes ne se sont pas bornés à aligner des panneaux photovoltaïques sur des supports, comme on peut en voir sur bien des centrales créées à ce jour. « Une vraie première. C’est l’architecture des centrales de demain. Celles qui ne gèlent pas les terrains et celles sous lesquelles on pourra venir vivre et habiter », note Francis Cardete, l’un des archis.

Les concepteurs « rhabillent » Lire la suite