Stéphane Hallegate – L’épuisement d’un monde fini

mediapart.fr, Stéphane Hallegate, le 8 Mars 2010

Stéphane Hallegatte est économiste, ingénieur climatologue à Météo-France et chercheur au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired).

L’épuisement d’un monde fini

Pour le chercheur Stéphane Hallegate, la crise financière et la crise environnementale ont des causes du même type: l’absence d’anticipation de la fin des stocks. Stocks de dette absorbable par les ménages américains dans le premier cas, stocks de gaz à effet de serre à émettre, d’eau ou de pétrole à puiser dans le second. 

Le monde vit aujourd’hui une double crise d’une ampleur peu commune. D’abord, la crise financière et bancaire commencée en 2008 aux Etats-Unis s’est transformée en une profonde crise économique, créant des dizaines de millions de chômeurs supplémentaires, repoussant des millions de personnes dans la pauvreté, et augmentant le sentiment général d’insécurité économique. Et la durée de cette crise reste incertaine, les économistes et les politiques oscillant, en fonction du signe de la dernière statistique publiée, entre un optimisme forcené et le pessimisme le plus noir.

Mais nous vivons aussi les conséquences de l’échec de la conférence de Copenhague, où devait se décider l’avenir du protocole de Kyoto et les objectifs de tous les pays du monde concernant le changement climatique. En l’absence d’une réelle volonté des grands pays de prendre des engagements contraignants, la conférence s’est soldée par un accord a minima, qui rend quasiment inatteignable l’objectif européen de limiter le réchauffement à 2°C. Et au-delà de la question climatique, le contexte environnemental est tendu sur l’ensemble du globe : la possibilité d’une raréfaction proche des ressources pétrolières a été rendue plus tangible par l’envolée des prix du pétrole en 2008, des crises alimentaires ont parcouru les pays en développement en 2007, les ressources en eau deviennent de plus en plus insuffisantes dans de nombreuses régions du monde, du Moyen-Orient aux Etats-Unis, et les ressources halieutiques [1] semblent plus menacées que jamais.

Ces deux crises parallèles sont liées à des processus bien différents, purement économiques dans un cas, en lien avec l’environnement et la nature dans l’autre. Mais elles ont des causes communes : elles sont liées aux comportements d’agents économiques qui consomment une ressource d’une manière incompatible avec l’exploitation durable du stock.

L’origine des crises financière et environnementale

L’origine première de la crise financière et économique de 2008 et 2009 ne se trouve pas dans le monde de la finance. La cause initiale est la stagnation du revenu des classes moyennes aux Etats-Unis, elle-même liée aux évolutions technologiques et à la globalisation, qui mettent les travailleurs en compétition à l’échelle mondiale et engendrent un tassement des revenus des travailleurs les moins qualifiés dans les pays riches. Or, comment maintenir un taux de croissance élevé quand les revenus de la majorité de la population –et donc sa consommation– stagnent ? Lire la suite

Agriculture : Nicolas Sarkozy prône une nouvelle méthode de mise en œuvre des mesures environnementales

actu-environnement.com, Rachida Boughriet, le 8 mars 2010

Agriculture : Nicolas Sarkozy prône une nouvelle méthode de mise en œuvre des mesures environnementales

A l’occasion d’une visite le samedi 6 mars au Salon de l’Agriculture à Paris, le Président de la République Nicolas Sarkozy a demandé  »un changement de méthode dans la préparation et la mise en œuvre des mesures environnementales en agriculture ». Une  »nouvelle méthode de travail » qui avait déjà été annoncée par le Ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, le 21 janvier lors de la présentation de ses vœux à la presse, afin de favoriser une agriculture  »durable »  »dans le respect des contraintes économiques des producteurs ».

Après être revenu au cours d’une table ronde samedi,  »sur toutes ces questions d’environnement, parce que là aussi ça commence à bien faire », le Président de la République a rappelé qu’il  »croyait à une agriculture durable », tout en soulignant que les agriculteurs  »seraient les premières victimes des pesticides ». Mais  »il faut que nous changions notre méthode de mise en œuvre des mesures environnementales en agriculture. Il faut que cela change », a-t-il martelé.

Le chef de l’Etat a également demandé au ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire et au ministre du Développement durable Jean-Louis Borloo de réunir dès cette semaine  »un premier groupe de travail autour d’une nouvelle méthode d’analyse des mesures environnementales en agriculture ». Cette nouvelle méthode sera articulée  »autour de trois axes : une analyse comparée avec ce qui se fait chez nos partenaires européens, une étude d’impact économique et social de cette mesure sur les filières françaises, et un chiffrage du bénéfice attendu pour la société », a précisé Nicolas Sarkozy.  »Je n’accepte plus les distorsions de concurrence à l’intérieur de l’Europe où nos agriculteurs, on leur empoisonne la vie tous les jours et les autres, on ne leur demande rien », a-t-il expliqué. Concernant  »les normes environnementales »,  »je souhaite qu’on montre l’exemple, mais qu’on avance en regardant ce que font les autres, parce que sinon il n’y aura plus d’éleveurs de porcs bientôt chez nous », a ajouté le chef de l’Etat.

 »Un renoncement majeur au Grenelle » pour les écologistes

Si Nicolas Sarkozy s’est voulu rassurant auprès des agriculteurs, les écologistes ont dénoncé  »un renoncement majeur au Grenelle de l’environnement », à une semaine des élections régionales.  »C’est une remise en cause du Grenelle et même une trahison », a estimé Lylian Le Goff, de France nature environnement. Pour les partis écologistes et les associations environnementales, Lire la suite

LGV Nérac. Hier, Très Grande Vigilance en Albret a rassemblé 4000 personnes en ville

ladepeche.fr, Cathy Montaut, le 7 mars 2010

La manifestation a drainé des opposants de toute la région

Nérac. Hier, Très Grande Vigilance en Albret a rassemblé 4000 personnes en ville.

Les banderoles étaient signées des diverses associations militant contre le projet de LGV Sud Europe Atlantique. « Non aux lignes LGV, oui aux lignes existantes », affichait la banderole du collectif des élus ALT LGV, tandis que d’autres étaient plus imagées : « Le bonheur est dans le pré, avec la LGV, le malheur est dans le prêt. Endettement, 45 ans », « Adieu chasse et pêche, la nouvelle LGV clôturera la région » ; « Forêts massacrées, impôts multipliés », « Qui paiera la folie LGV, vous bien sûr », « IVG oui (en référence à la Journée de la femme du 8 mars), LGV non » pour n’en citer que quelques-unes. À l’appel de l’association Très Grande Vigilance en Albret (TGV), les manifestants sont venus nombreux, hier, à Nérac, pour dire leur mécontentement et affirmer haut et fort qu’ils ne veulent pas ici ou ailleurs d’une LGV. Ils se sont déplacés des départements voisins mais aussi de plus loin, comme du Pays basque. Le rendez-vous était fixé au foirail afin que le cortège défile dans les rues de la ville, en passant par le Vieux-Nérac, empruntant le pont Neuf et le pont Vieux. Ce fut un long serpent qui traversa la commune puisque 4 000 personnes se sont rendues au rendez-vous. Pour se convaincre d’un chiffre correct, ils furent massés, lors du meeting sous la halle, tandis que les élus de tous bords, au milieu desquels on a pu voir Noël Mamère, se retrouvaient sur les gradins.

Tout se passa dans une ambiance bon enfant, l’association TGV ayant souhaité, avant tout, défiler en respectant la population néracaise.

Les agriculteurs ainsi que les vignerons, arboriculteurs, forestiers avaient également pris part au cortège, huit tracteurs ouvraient la marche. Et de mémoire de Néracais, on n’avait certainement pas vu de tracteurs depuis une éternité empruntant le pont Vieux.

Prises de parole

Tous les intervenants à la tribune, responsables d’associations ou élus, ont tous abondé dans le même sens, à savoir que le projet « n’est ni favorable à la planète ni à l’intérêt général, ne bénéficiant qu’à une minorité au détriment des autres et ne servirait qu’à balafrer les forêts, terres agricoles et nature », lançait le responsable de la Sepanso. Au nom des Basques, Victor Pachon, précisait : « On ne veut pas qu’on décide à notre place, nous sommes 4 000 à savoir lire, écrire, compter. … Nous voulons vivre et travailler au pays, avec la LGV, c’est le contraire… » « Le devoir de parler est plus important que le devoir de se taire », concluait J. Giraud, pour les Landes, tandis que D. Cassou, pour LEA 33 : « Une population bien informée ne peut pas Lire la suite

Le 7 avril – Solutions locales pour un désordre global, un film de Coline Serreau

arnanermad.overblog.com, NC, le 7 mars 2010

Solutions locales pour un désordre global, un film de Coline Serreau

Sujet : Re-voici Coline Serreau avec son nouveau film qui sort en France le 7 avril…

Sortie nationale au cinéma le 7 avril 2010

Solutions locales pour un désordre global, un film de Coline Serreau

Des films catastrophes ont été tournés, des messages alarmistes lancés, ils ont eu leur utilité mais il faut désormais montrer qu’il existe des solutions, faire entendre les réflexions de ceux qui inventent et expérimentent des alternatives. Dépassant la simple dénonciation d’un système agricole perverti par une volonté de croissance irraisonnée, Coline Serreau nous invite dans « Solutions locales pour un désordre global » à découvrir de nouveaux systèmes de production agricole, des pratiques qui fonctionnent, réparent les dégâts et proposent une vie et une santé améliorées en garantissant une sécurité alimentaire pérenne. Caméra au poing, Coline Serreau a parcouru le monde pendant près de trois ans à la rencontre de femmes et d’hommes de terrain, penseurs et économistes, qui expérimentent localement, avec succès, des solutions pour panser les plaies d’une terre trop longtemps maltraitée.

Pierre Rabhi, Claude et Lydia Bourguignon, les paysans sans terre du Brésil, Kokopelli en Inde, M. Antoniets en Ukraine… tour à tour drôles et émouvants, combatifs et inspirés, ils sont ces résistants, ces amoureux de la terre, dont le documentaire de Coline Serreau porte la voix. Cette série d’entretiens d’une incroyable concordance prouve un autre possible : une réponse concrète aux défis écologiques et plus largement à la crise de civilisation que nous traversons.

Oui, des solutions locales et des alternatives concrètes pour un meilleur partage des avoirs et des savoirs existent. Cinéaste à succès, Coline Serreau s’engage depuis toujours pour un monde plus juste et plus humain. La réalisatrice a démarré sa carrière en 1976 par un documentaire féministe et ponctue depuis sa filmographie de productions militantes. Loin d’un effet de mode, l’environnement, l’écologie et la décroissance constituent les fondements de sa personnalité et de son discours. En 1996, Coline Serreau nous invitait déjà à une réflexion écologique et sociale avec « La Belle Verte » pour dénoncer les méfaits d’une société de consommation délirante. La réalisatrice a entamé depuis une profonde réflexion sur la façon même d’exercer son travail. « Solutions locales pour un désordre global » film documentaire écologiste et engagé, est l’un des aboutissements artistiques et intellectuels de son parcours de cinéaste.

« Solutions locales pour un désordre global » est réalisé en partenariat avec l’association Colibris, mouvement pour la Terre et L’humanisme (pour en savoir plus sur Colibris, cliquez ici). L’association créée à l’initiative de Pierre Rabhi a réalisé un entretien avec Coline Serreau qui fait le bilan de ces trois ans de tournage : http://www.youtube.com/watch?v=Etp2_-eqVKU

Coline Serreau , à propos de sa collaboration avec Colibris : « Il faut aujourd’hui montrer qu’il existe des solutions, faire entendre les réflexions des philosophes et économistes qui, tout en expliquant pourquoi notre modèle de société s’est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives. Le film que nous réalisons se voudrait un objet Lire la suite

TRANSPORTS. Nérac a accueilli, samedi, des militants anti-LGV venus de tout le grand Sud-Ouest

sudouest.com, NC, le 8 mars 2010

TRANSPORTS. La cité d’Henri IV a accueilli, samedi, des militants anti-LGV venus de tout le grand Sud-Ouest

Le train de l’opposition à la LGV à Nérac

Sur la place du Foirail, la manifestation a pris une tournure de grande réunion de famille. Ils sont nombreux à avoir « fait Hendaye » en janvier, ou encore Auvillar et Castelsarrasin… Appareil photo en main, chacun guette l’affiche percutante, le déguisement original, comme ces Cadets de Gascogne venus de Pindères, Pompogne ou Saint-Julien. « Dix milliards pour un quart d’heure, quel malheur », scandent les manifestants.

Cette opposition draine aussi bien des écologistes que des chasseurs, des agriculteurs ou de simples particuliers. « C’est vrai, nous sommes entrés dans cette opposition pour défendre ce qui nous appartient », expliquent Charles d’Huyvetter et Catherine Aime, président et vice-présidente de l’association Très Grande Vigilance en Albret. Puis, ils ont creusé la question avant qu’on ne creuse chez eux. Et sur plus de 2 100 lèvres, samedi, cette même question, qui se transforme en exigence : « Pourquoi ne pas moderniser l’existant ? ».

Le long cortège, ouvert par une dizaine de tracteurs a d’abord descendu les grandes artères des allées d’Albret, avenues Lafayette et Mondenard, avant de s’engouffrer dans les rues étroites du centre-ville. Des tracteurs sur le Pont-Vieux, remontant la rue Puzoque, c’est un spectacle aussi inédit que l’ampleur de la manifestation. Sur le chemin, des riverains sur le pas de leur porte encouragent les manifestants. Même si le nombre de 4 000 personnes annoncées au micro par les organisateurs n’est pas atteint, on n’a pas vu pareille contestation dans la capitale de l’Albret depuis mai 1968.

Echarpes tricolores

Depuis la fenêtre de la mairie, le maire, Nicolas Lacombe, qui voulait pourtant rester discret, se fait interpeller. Les élus lot-et-garonnais qui ouvrent la marche font une pause. Séparés par la place, une vitre et le projet de LGV, Bernard Faucon-Lambert et les élus qui viennent de tenir la première assemblée générale de leur association (voir par ailleurs), se tournent vers le maire de Nérac et conseiller général qui, lui, a voté le projet. Silence. Et le long cortège des manifestants repart avec toujours autant Lire la suite

Conférence débat le jeudi 11 mars : « Crise climatique, énergétique, écologique… : l’approche des territoires en transition est-elle adaptée à l’agglomération bordelaise » ?

MNE Bordeaux-Aquitaine – Université populaire de l’environnement, Communiqué, le 4 mars 2010

La Communauté Urbaine de Bordeaux et la Maison de la Nature et de l’Environnement Bordeaux-Aquitaine, vous invitent dans le cadre du Plan climat de la CUB et de l’Université Populaire de l’Environnement, à participer à une conférence-débat publique : le jeudi 11 mars de 18h00 à 20h00

Hôtel de la Cub (Esplanade Charles de Gaulle) – salle des commissions réunies 

« Crise climatique, énergétique, écologique… : l’approche des territoires en transition est-elle adaptée à l’agglomération bordelaise » ? 

Assurer la transition d’un mode de vie qui repose sur une énergie disponible et bon marché, à un mode de vie plus sobre, avec une énergie rare et chère, pourrait bien être une des priorités de cette nouvelle décennie. 

Avec Pierre Radanne (consultant, ancien président de l’ADEME)

et Simon Charbonneau (juriste en droit de l’environnement, militant associatif). 

En présence de Laure Curvale, Vice Présidente de la Cub en charge du plan climat.

Nous vous invitons, en amont de cette conférence, à découvrir plusieurs initiatives qui se mettent en place en Europe :

Lors des négociations de Copenhague en décembre 2009 un collectif de communautés locales a adopté Une déclaration des peuples au Klimaforum09 – Changeons le système ! Pas le climat ! Parmi les revendications : trouver de vraies solutions à la crise climatique basées sur une utilisation sécurisée, propre, renouvelable et durable des ressources naturelles, ainsi qu’une transition vers une souveraineté alimentaire et énergétique, foncière et sur les ressources en eau.

http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/Declaration_des_Peuples_au_Klimaforum_-_Changeons_le_Systeme_Pas_le_Climat_Ultimate_Version.pdf

Le Parlement Wallon a adopté à l’unanimité le 18 juillet 2008 une Résolution sur les pics du pétrole et du gaz. Elle manifeste la prise de conscience du défi majeur que représente le pic pétrolier, tout en prenant en considération le changement climatique. En effet, si les experts ne s’entendent pas sur la date du pic, ils conviennent qu’il est inéluctable et qu’il n’y a pas d’alternative unique au pétrole. Il est donc urgent pour les députés wallons d’adopter des mesures de transition.

http://www.weblex.irisnet.be/data/crb/Doc/2008-09/113709/images.pdf

Une petite ville du Sud-Ouest de l’Angleterre s’est mobilisée depuis septembre 2006, pour vivre sans dépendre des apports extérieurs. L’objectif : réduire la consommation de produits transportés qui ont une lourde empreinte carbone. Il s’agit de la ville en transition [transition town] la plus avancée du monde, pionnière d’un mouvement qui, face au double défi du changement climatique et de la fin prochaine du pétrole à bon marché, a pour objectif de réduire sa consommation énergétique et son empreinte carbone

Le site francophone des villes et communautés en transition http://www.villesentransition.net/

Les sites des territoires français en transition Lire la suite