La première bordelaise des Déboulonneurs

sudouest.com, Julien Rousset, le 7 Mars 2010

ANTIPUB. Ce collectif anti-pub tout juste implanté sur l’agglomération a organisé hier sa première action : le bâchage d’un panneau 4×3 dans le quartier de la gare Saint-Jean

La première bordelaise des Déboulonneurs

Hier à 14 heures, sur le parvis de la gare Saint-Jean, une demi-douzaine de jeunes gens se signalent par des gilets jaune fluo : ce petit groupe a monté en janvier une antenne bordelaise des Déboulonneurs, collectif anti-pub créé à Paris. Il organise cet après-midi sa première action.

L’initiative a été relayée sur des sites internet : une soixantaine de personnes est là. Beaucoup d’étudiants, des chercheurs, quelques artistes, de « vieux écolos » d’au moins 50 ans… Les policiers aussi ont eu l’info, qui veillent, à distance.

« Non-violence »

L’un des animateurs saisit le haut-parleur pour donner quelques instructions à ce commando de circonstance : « Il s’agit d’une action de bâchage et non de barbouillage. C’est une opération non violente, symbolique. En cas d’interpellation, il ne faut aucun débordement » explique l’orateur, insistant, habilement, sur le fait que « les policiers font leur travail ».

La perspective d’une interpellation n’inquiète guère les Déboulonneurs. Au contraire. « S’il y a procès, cela médiatise notre cause »… Fûté !

Le groupe prend la direction de Belcier. À vélo ou à pieds bien entendu. La cible de cet après-midi est un 4×3 planté au pied du pont du Guit.

Les militants anti-pub sont venus avec une bâche dont ils veulent recouvrir le panneau, mission accomplie en quelques minutes (voir la photo). Au pied du panneau par eux rhabillé, les Déboulonneurs précisent leur théorie, plus modérée que celle des Casseurs de pub : « Nous ne demandons pas la disparition de la pub, mais sa limitation à un format 50×70, le format accordé aux associations ou aux partis politiques. Il n’est pas normal que des marchands aient plus d’espace que des forces citoyennes ».

Les interventions épinglent aussi le « formatage » induit par la pub, la surconsommation et « l’hédonisme marchand », rappellent que « le paysage urbain appartient à tous, y compris à ceux qui le regardent », ou déplorent la consommation électrique des panneaux éclairés de nuit…

À 15 h 15, le groupe se disperse, non sans retirer sa bâche : ainsi s’achève la première action de promotion des Déboulonneurs.

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