Mélenchon fan d’écologie

Mélenchon fan d’écologie

lemonde.fr, Sylvia Zappi, le 5 décembre 2009

Jean-Luc Mélenchon a décidé d’afficher son ancrage écolo. Lors de la convention du Parti de gauche (PG), qui se réunit samedi 5 et dimanche 6 décembre à Crosnes (Essonne), le député européen devrait annoncer que le nom du parti comportera dorénavant un sous titre Ecologie – Socialisme – République. Et que, comme porte-parole, il a choisi Martine Billard, partie des Verts pour le rejoindre. Aux yeux de la députée de Paris, qui amène avec elle quelque trois cents écolos, « la prise en compte de l’écologie est réelle » et pas seulement un vernis.

Les amis de Jean-Luc Mélenchon entendent proclamer leur flamme écolo aussi fortement que leur fibre sociale et républicaine. « Pour nous, c’est une refondation intellectuelle qui nous fait nous revendiquer de l’écologie politique au nom de l’intérêt général humain pour parvenir au socialisme et à la république« , affirme le président du PG. Pas moins. Plus question d’apparaître comme la « vieille gauche », le PG est moderne et donc écolo.

Et il recrute. Depuis sa fondation, voilà un an, les effectifs ont gonflé pour afficher quelque cinq mille cinq cents adhérents. Des recrues venues du PS – « une centaine depuis un mois », explique un communiqué – et de toute la gauche. « On ne fait pas de gonflette comme le NPA, mais nous, on ne s’est pas mangé de scission ni de tendances », ricane M. Mélenchon.

Faire la différence était vital pour ce petit parti qui a du mal à se faire entendre, coincé entre le PCF et le NPA. Alors, pestant contre le premier qui « reste l’arme au pied en attendant de régler ses équilibres internes » et le second qui « a préféré une ligne gauchiste en partant seul aux régionales », le député européen veut tendre la main aux Verts en préparation des régionales et, pourquoi pas, en faire un nouveau partenaire.

Jean-Luc Mélenchon l’avait déjà fait, mercredi 2 décembre, sur France Inter en lançant à un Cohn-Bendit médusé une proposition d’alliance « préalable » avant de négocier avec le PS au second tour des régionales. Il la refera dimanche en annonçant une rencontre, mardi 8 décembre, avec Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts. « Je m’adresse aux Verts, car c’est là qu’il reste un rai de lumière après les déclarations de Martine Aubry sur France 2, où elle fait une offre d’alliance au MoDem », explique-t-il. Il sait que les écolos doivent décider de leur stratégie pour le second tour en janvier et veut « les aider ». Pour le député européen, l’objectif est simple, déloger le PS de sa position dominante à gauche, et tous les moyens sont bons. Y compris de passer un accord avec les Verts pour leur faire gagner des présidences de région en échange de quelques postes.

Il sait qu’il choque ses alliés du Front de gauche – PCF et Gauche unitaire –, mais n’en a cure. « Je veux être en mouvement, sinon Lire la suite

Copenhague: Juppé favorable à « une forme de décroissance »

tempsreel.nouvelobs.com, AP, le 4 décembre 2009

Copenhague : Juppé favorable à « une forme de décroissance »

Alain Juppé s’est déclaré vendredi favorable à « une forme de décroissance », à trois jours de l’ouverture du sommet de Copenhague, auquel le maire UMP de Bordeaux participera, entrant ainsi en contradiction avec des propos récemment tenus par Nicolas Sarkozy sur le sujet.

Interrogé lors d’une conférence de presse sur la croissance ou la décroissance verte, M. Juppé s’est dit en partie « en phase » avec l’eurodéputé d’Europe-Ecologie Daniel Cohn-Bendit: « La crise et la dégradation de notre planète reposent sur une forme de folie humaine basée sur la démesure généralisée. Faut-il faire de la décroissance? Je pense que dans les pays pauvres, il faut de la croissance et qu’ailleurs, là où l’on gaspille, il est nécessaire d’envisager une forme de décroissance« , a estimé l’ancien Premier ministre. « Le combat pour la sauvegarde de la planète ne doit pas passer au second plan du fait de la crise. La sortie de crise passe par le succès de toutes les initiatives« .

Le 28 novembre, lors de son discours devant les membres du conseil national de l’UMP, Nicolas Sarkozy s’était lancé dans une diatribe contre le principe de « décroissance », prôné notamment par les Verts. « Quand j’entends nos écologistes parfois dire qu’ils vont faire campagne sur le thème de la décroissance, est-ce qu’ils savent qu’il y a du chômage? Est-ce qu’ils savent qu’il y a de la misère dans le monde? Est-ce qu’ils savent qu’il y a près d’un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim et que la décroissance ça veut dire plus de misère pour tous ces gens-là? », avait lancé le chef de l’Etat.

Par ailleurs, M. Juppé a souligné l’importance du sommet de Copenhague: « Il n’y a pas de doute possible: l’enjeu est de sauver les espèces vivantes! Kyoto arrive à échéance en 2012 et il faut obtenir des objectifs chiffrés! », a-t-il lancé.

Alors que 57% des Français estiment dans un sondage (réalisé par l’institut BVA les 27 et 28 novembre auprès d’un échantillon de 1.012 personnes pour BFM/BFM-TV/ »La Tribune ») que Nicolas Sarkozy ne parviendra pas à obtenir un accord fixant des engagements contraignants en matière de réduction de gaz à effet de serre, Alain Juppé ne se « sent pas pessimiste »: « Je vois pour la première fois le président américain prendre des engagements chiffrés et cela va dans le bon sens », a-t-il expliqué.

A Copenhague, le maire de la capitale aquitaine participera notamment au « sommet des villes »: « j’y parlerai de l’implication citoyenne. Les villes sont en première ligne car elles englobent 80% de la population mondiale et concentrent les problèmes de déchets de transport et d’habitat« .

Coprésident, avec Michel Rocard (PS), de la commission chargée de réfléchir sur le grand emprunt, Alain Juppé a insisté sur « le fil conducteur écologique » qui a prévalu. Biotechnologie, énergies renouvelables, Lire la suite