Eurobaromètre : le changement climatique est le deuxième problème le plus grave auquel le monde est confronté aujourd’hui

europa.eu, communiqué, 2 décembre 2009

Eurobaromètre : le changement climatique est le deuxième problème le plus grave auquel le monde est confronté aujourd’hui

Les Européens demeurent préoccupés par le changement climatique et ils croient que la lutte contre celui-ci pourrait relancer la croissance économique dans l’UE. Telles sont les principales conclusions d’une enquête Eurobaromètre spéciale sur l’attitude du public qui est publiée aujourd’hui.

Margot Wallström, vice-présidente de la Commission européenne, a déclaré: «Le message des citoyens européens est clair : la lutte contre le changement climatique doit demeurer une priorité absolue de l’action de l’UE. Il confirme notre conviction que s’attaquer au changement climatique et surmonter la récession économique ne s’excluent pas mutuellement».

Le changement climatique est un problème très grave

63  % des citoyens européens estiment que le changement climatique est un problème très grave et 24 % un problème assez grave. Seuls 10 % ne le considèrent pas comme un problème grave et 3 % sont sans opinion. 47 % des personnes interrogées pensent que le changement climatique est l’un des deux problèmes les plus graves auxquels le monde est confronté aujourd’hui. Seule la pauvreté est considérée comme un problème plus grave, puisqu’elle est classée en première ou deuxième position par 69 % des citoyens. La plupart des Européens (62 %) croient qu’il n’est pas impossible de l’enrayer.

Une large majorité estime que le changement climatique peut relancer la croissance économique dans l’UE

Selon l’enquête, près des deux tiers des citoyens européens pensent que la lutte contre le changement climatique peut avoir un effet positif sur l’économie européenne. Au total, 63 % des répondants affirment que c’est le cas, contre 56 % en mars-avril 2008. 66 % sont aussi d’accord avec le fait que «la protection de l’environnement peut relancer la croissance économique dans l’Union européenne».

Demande d’une action renforcée

Une majorité d’Européens considère que l’industrie, les citoyens eux-mêmes, les gouvernements nationaux et locaux ainsi que l’UE ne font pas assez pour lutter contre le changement climatique. Seuls 19 % pensent que les entreprises et l’industrie prennent des mesures suffisantes pour lutter contre le changement climatique, contre 30 % dans le cas de l’UE. Bien que ces résultats marquent une évolution positive par rapport à mars-avril 2008, une majorité variant de 55 % à 72 % estime que les mesures sont insuffisantes à ces niveaux. 63 % des Européens confirment avoir agi d’une manière ou d’une autre pour lutter contre le changement climatique, alors que 31 % déclarent le contraire.

Les citoyens européens sont prêts à payer plus pour une énergie plus verte

49  % des citoyens interrogés indiquent qu’ils seraient prêts à payer plus cher une énergie produite à partir de sources émettant moins de gaz à effet de serre, alors que Lire la suite

ONG à Copenhague : Une mobilisation militante à l’ampleur inédite

lemonde.fr, Hervé Kempf, le 12 décembre 2009

Une mobilisation militante à l’ampleur inédite

Pour Jorn Andersen, moustache et cheveux poivre et sel, le succès est déjà au rendez-vous : « 522 organisations de 67 pays ont appelé à la manifestation de samedi. Ce sera le plus grand rassemblement au Danemark depuis les protestations contre la guerre en Irak ». M. Andersen est un des militants danois qui préparent depuis des mois ce qui sera sans doute la mobilisation la plus importante jamais vue sur le changement climatique.

La manifestation devait partir en début d’après-midi de la place du Parlement, au centre de la capitale danoise, pour rejoindre le Bella Center, à six kilomètres, où se tient la Conférence sur le climat des Nations unies. Le mot d’ordre : « changer le système, pas le climat » (system change, not climate change). Multicolore et internationale, elle réunit les associations écologistes traditionnelles (Greenpeace, WWF, etc.), mais aussi le mouvement altermondialiste réuni dans la coalition Climate Justice Now, et une coalition plus nettement anticapitaliste, Climate Justice Action.

« JUSTICE CLIMATIQUE »

Ce rassemblement marque l’élargissement de la question climatique au-delà de l’environnement, jusqu’aux questions économiques et sociales. Pour Christophe Aguiton, d’Attac, « le premier enjeu est d’obtenir un bon accord, qui reconnaisse la responsabilité historique des pays du Nord, qui n’introduise pas les mécanismes de marché dans le changement climatique, qui trouve des ressources pour le Sud. Mais il y a un deuxième enjeu : que les mouvements sociaux s’impliquent dans cette bataille pour exiger la justice climatique ».

Depuis deux jours, les militants arrivent par train, auto ou bus, logeant en appartements communautaires, dans des entrepôts aménagés, chez des amis, voire dans des caravanes. Leurs motivations sont diverses. Pour Corrina Cordon, venue de Londres, « la croissance n’est plus possible, on attend de la manifestation que le public puisse dire qu’il faut faire quelque chose pour que ça change« . Jonas Schnor, étudiant danois en théâtre, pense que « la façon dont nous vivons est mauvaise pour la planète, nous devons changer. Moi, je vivrai avec moins de consommation que mes parents« . Karine Plantier est venue de Nantes dans un bus alimenté à l’huile de tournesol. Elle vient « dénoncer » le projet d’aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

Si les Européens domineront la manifestation, la conférence de Copenhague suscite un intérêt planétaire exceptionnel. « La couverture de l’événement est très importante au Brésil, dit Andrea Fran, un journaliste brésilien, il y a même une télé qui fait une émission d’une heure par jour sur ce qui s’y passe. »

Quel impact la manifestation aura-t-elle sur la négociation ? Elle appuiera nettement Lire la suite