Le père Noël ne passera pas à Copenhague ! ou la gouvernance de l’échec

portaildurisque.over-blog.com, Michel Lesbats, le 23 décembre 2009

Le père Noël ne passera pas à Copenhague ! ou la gouvernance de l’échec

Dans les domaines de la gouvernance globale l’heure était à la remise en cause des modèles dominants : la « réalité » géopolitique, la force, l’économie devait être tempérées par l’écologie et le social au niveau mondial. De plus la crise financière récente  devrait nous inciter à prendre le virage. Le GIEC, MM. Gore et Obama ne venaient ils pas d’obtenir le prix Nobel de la Paix ?

Quelle occasion d’espérer que le monde progresse par « bifurcation » et se mette sur les rails du changement de mentalités et de comportements en se montrant exemplaire au niveau de la gouvernance mondiale. Même l’apparition récente des climato-sceptiques semblait être le dernier sursaut d’une société  « has been  » qui avait vécue et que tout le monde (en Europe) semblait vouloir abandonner.

Quelle erreur collective d’appréciation : il est d’actualité de dire que nous croyions tous au Père Noël– le sommet de Copenhague  a servi de plateforme géopolitique et économique aux hommes d’affaires et aux politiques qui les soutiennent… un G20  pour régler des petits problèmes entre amis, sans se préoccuper de l’intérêt général. Tout le monde, à quelques exceptions près, n’a vu que ses intérêts géostratégiques et s’est intéressé qu’à son « petit commerce » ! Les intérêts particuliers des Etats et/ou des marchands priment, une fois de plus, sur l’intérêt général : espérons que cela ne soit pas une fois de trop !

Quelle déception pour les peuples pragmatiques, quelle victoire pour les gouvernants et les affairistes dominants. La rationalité est désormais du coté des peuples éclairés puisque la diplomatie internationale (ONU) qui devait nous accompagner pour changer le monde a accouché d’une souris.

Les Grands de ce Monde ont désormais perdu toute crédibilité et attitude de rationalité aux yeux des Petits. Comment cela sera – il perçu et analysé dans quelques années par les peuples qui seront inévitablement touchés directement ou indirectement par le réchauffement climatique et ses cascades d’effets associés… cet échec va accentuer le nombre de morts et de réfugiés sur la planète… tout le monde le sait !

Le crime contre l’Humanité  pourrait se découvrir deux nouvelles modalités dans les années qui viennent : l’ « inconscience écologique » et la « délinquance écologique mondiale » qui va tuer des millions de personnes, des espèces de la biocénose et de nombreux écosystèmes qui les hébergent – cette modalité devrait permettre, à terme, de condamner les Grands de la  planète, y compris lorsqu’ils  «auront pêché par omission de prendre des décisions ».

Comment mobiliser et demander aux entreprises et aux citoyens français de consentir et d’accentuer les efforts en matière d’écologie sans les contraindre trop…  alors que d’autres vont ruiner ces efforts en quelques semaines aux Etats Unis, en Chine ou en Inde et que le comportement incontrôlé de ces derniers vont de toutes les façons nous précipiter vers la catastrophe ?

Pas mal d’argent et d’intelligence ont été gaspillé ces derniers temps pour mobiliser les « citoyens éclairés » et organiser le Sommet de Copenhague ; cela aurait été mieux utilisé à la prévention sur le terrain du drame humain qui se prépare.

Le Président Sarkozy lui même pensait que le sommet ne pouvait pas échouer parce que Lire la suite

Bilan familial : Qu’avons nous fait en 2009 pour la décroissance ?

decroissance-pratique.blogspot.com, Paul Tarolf, le mardi 22 décembre 2009

Bilan de l’année 2009

Qu’avons nous fait en 2009 pour la décroissance ? Il est temps de se poser et de faire un premier bilan… Pour ma part, je couche ici les actions entreprises dans la famille cette année :

Catégorie alimentation et potager :

* Acquisition d’actions Terre de Liens (une bonne part de nos économies) pour soustraire les terres arables aux promoteurs immobiliers.

* Mise en place d’un système de courses lourdes trimestrielles

* Division par deux la consommation de protéines animales (plus de viande ou poisson le soir)

* Culture d’un (micro) potager de 7 m2 qui nous a fourni des tomates, carottes, plantes aromatiques, courgettes et radis.

Catégorie libération mentale :

* Suppression de la plupart du matériel informatique et PDA personnel

* Plus de montre (sauf jours compliqués)

* Passage effectif au 90 % soit aux 32 heures par semaines

* Vente de nombreux objets dans les vides grenier (même s’il ne nous reste plus grand chose à vendre)

Catégorie énergie :

* Acquisition (en commun avec des collègues) d’un gaussmetre pour mesurer les champs magnétiques et prendre des contre-mesures (déplacement ou suppression d’appareils électriques).

* Arrêt du nucléaire (EDF) et passage chez Enercoop depuis aout (100% énergie renouvelable).

* Mise de la quasi-totalité des appareils électriques sur prises avec interrupteur ou timers.

Catégorie eau :

* Environ -20% de consommation par rapport à l’année précédente par la mise en place d’économiseurs d’eau (robinet et douche) et réutilisation plus poussée de l’eau de bain et de veiselle (pour les chasses d’eau et le potager)

Catégorie prosélytisme :

* Écriture de ce blog ayant pour vocation de fournir des retours d’expérience concrets et quelques réflexions personnelles sur la décroissance.

* Valorisation de la décroissance auprès de la famille, amis et collègues.

Objectifs 2010 :

* Installer des toilettes sèches Lire la suite

« La lutte contre les inégalités est au cœur du sujet » ou l’insoutenable train de vie des riches

alternatives-economiques.fr, Guillaume Duval, Manuel Domergue, le 22 décembre 2009

« La lutte contre les inégalités est au cœur du sujet » ou l’insoutenable train de vie des riches

Les plus riches du Nord ont une responsabilité dans les désordres écologiques, qui va bien au-delà de l’impact direct de leurs gaspillages sur l’environnement. Par Guillaume Duval et Manuel Domergue, extrait du hors-série « L’économie durable », d’Alternatives Economiques.

« Le mode de vie américain n’est pas négociable« , assénait il y a près de vingt ans George Bush père, pour refuser de s’engager à limiter les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis. Et ce mode de vie a servi de modèle au monde entier tout au long du XXe siècle. Mais aujourd’hui il est tout simplement incompatible avec les grands équilibres écologiques de la planète. Ce qui complique terriblement les choses pour en changer, c’est l’ampleur des inégalités qui se sont creusées depuis trente ans : la consommation de plus en plus purement ostentatoire des riches des pays riches continue en effet à entraîner la planète tout entière dans la dynamique du toujours plus de gaspillage. Pour pouvoir combattre efficacement le changement climatique et les autres menaces écologiques, il faut donc limiter drastiquement les inégalités.

En théorie, chacun des 6,5 milliards d’habitants de la Terre dispose d’un hectare et demi de ce qu’on appelle « l’empreinte écologique », c’est-à-dire la surface au sol nécessaire pour satisfaire ses besoins de base sans puiser dans les ressources non renouvelables de la planète. Mais, d’après les calculs, cette empreinte soutenable a déjà été dépassée depuis les années 1970, puisque chaque humain « consomme » en moyenne actuellement 2,7 hectares. Cette moyenne, déjà excessive, cache en plus de fortes disparités. Avec cinq hectares, un Européen consomme le double de cette moyenne. Mais il apparaît presque sobre par rapport à un habitant des Etats-Unis (9,5 ha) ou des Emirats arabes unis (9,6 ha).

Un exemple à ne pas suivre

Et ces moyennes nationales masquent elles-mêmes des disparités importantes. Les ménages les plus riches des pays riches sont en effet de très loin ceux qui consomment le plus, et donc ceux qui polluent le plus : des vacances à Bali sont plus énergivores que celles à la campagne, chauffer une maison de 200 m2 nécessite en moyenne plus d’énergie qu’un petit appartement, etc. Sans même parler de la consommation d’eau des parcours de golf d’un vert éclatant au mois d’août, ni des yachts, des jets privés et des hélicoptères dilapidateurs de carburant… Ces intuitions sont confirmées par les données publiées par l’Insee : les 10% des ménages les plus riches dépensent environ 2 000 euros par an en France pour l’énergie, contre 800 euros par an pour les plus bas revenus. De même pour la facture transports : les 10% les plus riches dépensent plus de 7 000 euros par an, contre moins de 2 000 pour les 10% les plus pauvres.

Est-ce si grave ? Les riches des pays riches ne constituent-ils pas finalement une goutte d’eau certes très visible, mais en réalité quantitativement insignifiante à l’échelle de la planète ? 793 personnes sur Terre possèdent plus d’un milliard de dollars et accumulent à elles seules 2 400 milliards de patrimoine en 2009 (classement Forbes). Néanmoins, le gros bataillon des riches est constitué de millionnaires, et rien qu’en Chine, on en compterait 450 000 cette année, selon le Boston Consulting Groupe. Mais la contribution la plus nocive des plus riches à la crise écologique tient surtout à leur fonction Lire la suite