Changement climatique : Les psychologues se mobilisent aussi

courrierinternational.com, le 18 décembre 2009

Les psychologues se mobilisent aussi

La tendance actuelle à vouloir réagir face au changement climatique est certes liée à de nombreuses raisons économiques ou politiques, mais surtout à des facteurs psychologiques. Telle est la conclusion du Sydney Morning Herald à la suite des débats houleux qui ont précédé, en Australie et ailleurs, l’ouverture de la conférence de Copenhague.

La charge émotionnelle que les débats ont suscitée n’est pas si surprenante, commente le journal de Sydney. Les politiciens sont des hommes, et la nature humaine étant ce qu’elle est le plus grand blocage pourrait être ni économique ni politique mais psychologique.” Les sondages montrent que plus de 80 % des Australiens acceptent le fait que le changement climatique est dû aux activités humaines et que 70 % de la population souhaitent que les gouvernements lui donne la plus grande priorité. “Avec un tel consensus, on pourrait penser que nous sommes en alerte maximum ; que citoyens et élus sont mobilisés pour faire le nécessaire. Néanmoins, le soutien mondial à cette action a été décrit comme large de ‘1 km mais épaisse de 1 mm’”, regrette le SMH.

Qualifiée de “tragédie ordinaire”, la situation présente, où se mêlent inaction, inertie, incompétence et incompréhension, rappelle l’exemple qu’utilisait le sociologue américain Garrett Hardin pour commenter les ravages écologiques occasionnés par des bergers partageant les mêmes pâturages. S’ils ne pensent qu’à leur intérêt personnel en mettant trop de bêtes sur ces terres, les bergers détruisent les pâturages pour tout le monde, y compris pour eux-mêmes. “Des facteurs sociologiques œuvrent contre le partage des responsabilités. Des pays craignent de prendre trop de risques ; que le coût soit disproportionné ; que des ‘électrons libres’ évitent de faire quoi que ce soit. De telles craintes ont aboli la volonté politique d’agir face à une menace mondiale.”

Le Sydney Morning Herald mentionne les conclusions d’une étude que le groupe de réflexion Taskforce sur l’interface entre la psychologie et le changement climatique mondial a présentée, en août dernier, à la prestigieuse American Psychological Association (APA), indiquant qu’existent des obstacles encore plus fondamentaux, d’ordre psychologique, à cette action.

D’abord, il est plus difficile d’avoir peur de quelque chose qui se produira dans un futur éloigné. Le changement graduel de température de la planète n’est pas perçu comme un danger personnel imminent, donc son risque apparaît réduit ; on ne lui donne pas la priorité absolue parmi d’autres dangers, comme celui de perdre son emploi, par exemple.

Ensuite, nous sommes dans l’incapacité d’apprécier les effets du futur. En illustration de cette assertion, “des études ont montré que si l’on nous donne le choix entre prendre maintenant 50 dollars ou attendre six mois pour avoir 100 dollars, invariablement nous prenons les 50 dollars”. Ce n’est donc pas une surprise si l’on hésite à souffrir un peu maintenant pour un bénéfice qui n’apparaîtra que dans quelques décennies.

La Taskforce relève aussi que lorsqu’il y a incertitude, les individus ont tendance à hésiter ou ne pas agir du tout. “Tout climatologue sérieux n’hésitera pas à dire qu’il reste un certain niveau d’incertitude quant au changement climatique. Et ceux qui déclarent qu’il n’y a aucun problème – une minorité mais qui trouve un écho dans le public – exploitent cette incertitude.”

Le groupe de réflexion trace également un parallèle entre l’inaction concernant le changement climatique et l’attitude de déni fréquemment adoptée quant aux effets du tabac sur la santé : il est plus facile Lire la suite

Bordeaux : Le projet Darwin bien lancé

sudouest.com, Yann Saint-Sernin, le 19 Décembre 2009

BORDEAUX. La transformation de la caserne Niel débutera au printemps 2010

Le projet Darwin bien lancé

 «Doux rêveurs », entendait-on parfois pour qualifier les porteurs du projet Darwin. Aujourd’hui, Philippe Barre et ses acolytes de la holding spécialisée dans le soutien d’entreprises impliquées dans le développement durable, Évolution, savourent. Hier matin, la CUB a finalement voté à l’unanimité la cession de 10 000 mètres carrés de foncier sur l’ancienne caserne de Niel à la Bastide, pour un montant de 1,3 million d’euros. Soit le prix réclamé par l’entreprise.

Après l’avis favorable obtenu le 15 décembre sur le permis de construire déposé en juillet dernier, autant dire que le projet semble bel et bien sur les rails. « Nous attendions ce vote depuis plusieurs mois. C’était le verrou principal pour la réalisation du projet. Désormais, le calendrier est ouvert », se réjouit Jean-Marc Gancille, directeur du développement durable de la société.

15 millions d’euros

Le rêve quelque peu pharaonique du PDG d’Évolution, Philippe Barre, devrait donc devenir réalité. Il s’agit à terme de transformer les 20 000 mètres carrés de la vieille caserne militaire en pépinière écoresponsable où cohabiteraient entreprises, commerces, associations culturelles et institutions. Le tout dans une enveloppe la plus respectueuse possible de l’environnement. « Nous voulons en faire un lieu d’échange et de décloisonnement avec des espaces communs », explique-t-il.

Les travaux, dont le montant est toujours estimé à 15 millions d’euros (foncier compris), devraient débuter par le curage des bâtiments dès le mois de mars, selon Olivier Martin, l’un des deux architectes en charge du projet. Le gros de la rénovation devrait suivre dans l’été. Objectif : livrer les premières tranches en 2011.

Il s’agira du « volet économique » du projet. C’est-à-dire celui portant deux des quatre magasins militaires dont Évolution vient de se porter acquéreur. « La quasi-totalité des locaux est déjà réservée », indique Philippe Barre. En tout, douze PME écocréatives devraient signer les baux courant janvier. Selon la société, « le groupe Suez pourrait aussi se joindre au lot ».

L’endroit devrait aussi comporter notamment des chambres d’hôte « écolodge », des salles de décompression, une crèche écoresponsable, ainsi qu’une « cathédrale d’eau » destinée à recueillir l’eau de pluie et à alimenter une climatisation naturelle.

L’économie avant la culture

Bref, une véritable Sillicon valley du troisième type où chaque élément se verra estampillé du label « éco »… et Évolution. Car outre son rôle de promoteur et d’initiateur du projet, la holding financière devrait prendre des parts dans plusieurs sociétés qui s’implanteront sur le site.

Philippe Barre ne semble d’ailleurs pas refuser le costume de démiurge : « Ce sera une vitrine. Une entreprise doit partager un projet de société, nous voulons montrer la voie d’une sobriété heureuse. » Sobre mais visible, le chantier devrait être Lire la suite

Copenhague Dico, par Hervé Kempf

lemonde.fr, Hervé Kempf, le 19 décembre 2009

Copenhague Dico, par Hervé Kempf

Activistes : le mot sonne mieux que « militants ».

Afrique : doute d’elle-même.

American way of life : dépassé, dégoûtant ou décadent ?

Avenir : mieux vaut qu’il soit pris en charge par les citoyens que par des leaders sélectionnés par l’oligarchie.

Banques : elles vont bien, merci.

Bike Bloc : drôle, non violent, beau, insurrectionnel. Vive la Vélorution !

Capitalisme : désigné par certains comme la cause du changement climatique.

Chameau : « passe plus facilement par le chas d’une aiguille qu’un riche n’entre au paradis » ; selon Jésus-Christ, rapporté par Hugo Chavez, lecteur de livres.

Changement climatique : volet de la crise écologique globale.

Chine : lancée sur une voie sans issue. Freiner avant la catastrophe.

Consommation : toxicomanie.

COP 15 : 15e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Frénétique.

Danemark : confortable.

Développement durable : roue de secours de plus en plus dégonflée.

Double contrainte : ou injonction contradictoire. Exemple : vouloir obtenir en même temps la croissance économique et la décroissance des émissions de gaz à effet de serre (cf. effondrement).

Effondrement : solution trouvée par un individu ou une civilisation pour sortir d’une situation prolongée de double contrainte.

Empreinte écologique : méthode de mesure discutable, mais beaucoup moins que celle du PIB (produit intérieur brut).

Espoir : Lire la suite