Note PAC des Parcs naturels régionaux de France : Réforme de la Politique agricole commune (PAC) 2014-2020 – L’approche territoriale, vecteur d’un développement agricole durable

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Note PAC des Parcs naturels régionaux de France : Réforme de la Politique agricole commune (PAC) 2014-2020 – L’approche territoriale, vecteur d’un développement agricole durable

Cdurable.info, Cyrille Souche, le 3 février 2011

Européen à l’agriculture des propositions relatives à la réforme de la Politique agricole commune dans un document intitulé : « L’approche territoriale, vecteur d’un développement agricole durable ». Dans ce document, la Fédération, qui rassemble un réseau de 46 Parcs naturels en France, part d’un constat qu’elle connaît bien : la diversité de l’agriculture et de ses enjeux sur des territoires marqués par la diminution du nombre d’agriculteurs ; ses nouvelles chartes de Parcs répondant déjà aux grands objectifs de la réforme dans des domaines aussi essentiels que la sécurité alimentaire, la protection des ressources naturelles, la lutte contre le changement climatique, le développement rural et l’emploi. Elle propose donc d’accompagner une agriculture fondée sur la diversité des territoires et des ressources naturelles.

1. Introduction : la réforme de la dernière chance pour une agriculture durable ?

2. L’approche territoriale, gage d’une agriculture plus durable

3. Les Parcs naturels régionaux : une approche territoriale de l’agriculture qui va dans le sens des défis de la réforme de la PAC

4. Un Ier pilier à rapprocher de la dimension territoriale et à rééquilibrer en faveur du second pilier

5. Un second pilier outil d’une approche territoriale combinant les enjeux environnementaux, climatiques et de compétitivité

6. Les 3 options proposées par la Commission ; proposition d’une quatrième voie

7. Conclusion : un retour au bon sens agronomique, enrichi par l’innovation agro-écologique et une approche territoriale

L’agriculture doit en effet être soutenue pour répondre à une demande croissante de qualité des productions et pour développer les pratiques respectueuses de l’environnement. Il en va de même pour la protection et la valorisation des paysages qui vont bien au-delà d’un intérêt touristique évident.

Même si elle évolue dans le bon sens, la Politique agricole commune n’a pas toujours favorisé ces approches. En concentrant les aides sur certaines productions intensives, la PAC a entraîné la spécialisation des productions qui ont eu un impact désastreux sur l’environnement. Pour réussir le tournant environnemental de l’agriculture européenne, la PAC doit s’appuyer sur les ressources des territoires et les projets collectifs qui s’y développent en respectant les spécificités locales, comme le font depuis toujours les Parcs naturels régionaux.

La PAC doit être incitative sur le volet environnemental du premier pilier pour enclencher une évolution vers des pratiques durables qui Lire la suite

La réduction des pesticides ne se fera pas sans une révolution des pratiques

actu-environnement.com, Sophie Fabrégat, le 28 janvier 2010

La réduction des pesticides ne se fera pas sans une révolution des pratiques

Menée par l’INRA dans le cadre du plan Ecophyto 2018 qui vise à réduire l’usage des produits phytosanitaires, l’étude Ecophyto R&D évalue les techniques et les pratiques pour dessiner des scénarios réalistes de réduction progressive des substances

Avec 76.000 tonnes de substances actives vendues par an, la France est le premier consommateur de pesticides en Europe et le troisième au niveau mondial. L’utilisation régulière de ces produits a des conséquences néfastes pour l’environnement et la santé. En 2007, selon le MDRGF (Mouvement pour les droits et le respect des générations futures), 52,1 % des fruits et légumes (contre 45 % en 2006) contenaient des résidus de pesticides en France, avec 7,6 % de dépassement des limites maximales en résidus (LMR) contre 6 % l’année précédente. Les produits phytosanitaires sont soupçonnés d’être cancérigènes et perturbateurs endocriniens…

Pourtant, les pratiques intensives, qui utilisent près de 50 % de pesticides en plus que la moyenne française ont des gains de production modérés (5 % pour les grandes cultures).

Le Grenelle de l’environnement a pointé du doigt l’usage intensif de pesticides dans les cultures françaises. Les recommandations ont abouti à la mise en place du plan Ecophyto 2018 qui vise une réduction de 50 % des produits phytosanitaires d’ici huit ans  »si possible » et le retrait progressif du marché des produits contenant les 53 substances actives les plus préoccupantes. Mais les moyens à mettre en œuvre pour réaliser cet objectif n’ont pas réellement été définis. L’étude Ecophyto R&D, commandée à l’INRA par les ministères en charge de l’Agriculture et de l’Environnement, visait à préciser les contours de la mise en œuvre de cet objectif. Les différentes cultures françaises et les pratiques inhérentes à ces cultures ont été étudiées sur l’année 2006 afin de pouvoir dessiner différents scénarios réalistes de réduction progressive des substances actives.

Les grandes cultures et la vigne, grandes consommatrices de pesticides

Selon le Réseau d’information comptable agricole, sur les 25,4 millions d’hectares de surface agricole cultivée (SAU) des exploitations, 14,4 millions consomment 96 % des pesticides (11,7 millions d’ha correspondent à la jachère ou aux surfaces toujours en herbe). En 2006, la pression pesticide globale en France incombe à 67 % aux grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux, betteraves, pommes de terre…). La viticulture représente 14 % de la pression alors qu’elle ne constitue que 3,3 % de la SAU. De plus, cette production peut donner lieu à des pressions locales fortes, tout comme l’arboriculture (5 % de la pression pesticide) et l’horticulture (5 %). La pression varie selon les cultures : la pomme de terre et le colza sont très consommateurs de substances actives contrairement à la culture du tournesol, la pomme de table est le fruit qui nécessite le plus une assistance chimique (36 traitements) contre 2 à 5 pour les kiwis.

Alors que les zones herbagères sont les régions où la pression pesticide est la plus faible, les régions de grandes cultures (nord de la France), les régions spécialisées dans les cultures fruitières (Vallée du Rhône et sud-Ouest notamment) et les zones pratiquant l’horticulture et les légumes en plein champ (ceinture parisienne, Bretagne, Provence, Landes) sont fortement impactées. Les vignobles sont les plus touchés par la pression pesticide.
Grandes cultures : des progrès plus ou moins importants selon les cultures

Près de 30 % des parcelles de grandes cultures utilisent Lire la suite

Trophée de l’agriculture durable pour un militant de la Conf

Sud-Ouest, David Briand, le 6 Mars 2009

SABLONCEAUX. Benoît Biteau a remporté le premier Trophée de l’agriculture durable, à Paris

Le paysan du futur

 «Si je n’avais pas 40 ans, si je n’avais pas un peu bourlingué, si je n’étais pas têtu et si je n’avais pas voulu valoriser mes expériences professionnelles précédentes, je n’aurais jamais reçu cette distinction. »

Il a donc fallu la conjonction de beaucoup de « si » et une sacrée dose d’obstination pour que Benoît Biteau soit récompensé. Les banquiers qui n’ont pas été séduits par le projet d’installation de Benoît Biteau, voire qui l’ont dissuadé, s’en mordent peut-être les doigts aujourd’hui.

Le ministre interpellé

L’agriculteur est, en effet, devenu le premier lauréat des Trophées de l’agriculture durable, décernés lors du dernier Salon de l’agriculture. Après la sélection (par région) d’une dizaine de dossiers, un jury national – présidé par Erik Orsenna – a donc reconnu les efforts accomplis par celui qui est à la tête de son exploitation depuis deux ans seulement.

Et c’est en arborant, sur le revers de sa veste, son badge de la Confédération paysanne qu’il a reçu son trophée des mains de Michel Barnier, le ministre de l’Agriculture.

Une tribune rêvée afin d’interpeller le ministre sur des sujets qui lui tiennent à coeur, comme l’installation, la PAC ou l’eau. « Une question fondamentale pour le bassin versant de la Seudre que nous partageons avec les ostréiculteurs de Marennes-Oléron. » Avec, en ligne de mire, la culture du maïs dont il est un adversaire résolu.

« Aux problèmes de disponibilité de l’eau douce l’été, s’ajoutent des impératifs qualitatifs. Le maïs est source de rejets de pesticides qui, en bout de course, peuvent toucher les coquillages, qui sont des filtres. »

Ces paroles non consensuelles ont visiblement séduit le ministre puisqu’il l’a revu en tête à tête cette fois, trois jours plus tard. « Je l’ai trouvé courageux et audacieux », confie Benoît Biteau. « Nous partageons les mêmes convictions. Sauf qu’il est obligé de trouver des compromis avec les lobbies que sont les grands céréaliers et les irrigants. »

Un univers qu’il connaît bien. Frais diplômé en ingénierie des techniques agricoles, il a débuté sa carrière en tant que directeur du bureau d’études d’une société commercialisant drainage et irrigation. Son parcours atypique l’a conduit ensuite au poste de directeur technique du Parc du Marais poitevin. En mars 2007, il a franchi le pas en reprenant les 180 hectares que son père cultivait en monoculture intensive de maïs irriguée.

Économiquement porteur

Loin de faire le procès de ce mode de production (« Ils l’ont fait parce qu’il fallait le faire »), celui qui prône avant tout une démarche agronomique a choisi la voie du développement durable. En stoppant la culture du maïs pour privilégier la polyculture bio (céréales, légumineuses) en alternance.

Résultat : en cas de sécheresse, ses besoins d’irrigation sont divisés par trois en comparaison du maïs. Une réussite écologique qui se double de résultats financiers viables. Lire la suite

le Musée du vivant veut montrer l’écologie

Le Monde, Brigitte Perucca, le 2 mars 2009

Des archives de René Dumont aux dérives idéologiques, le Musée du vivant veut montrer l’écologie dans toutes ses dimensions

Que faire quand on dispose de collections passionnantes, d’un concept en vogue et d’un conservateur en chef ? Un musée, évidemment. Pour Laurent Gervereau, depuis 2004 à la tête de la direction du patrimoine et de la documentation d’AgroParisTech, la grande école française d’agronomie, la réponse n’a pas fait le moindre doute. Encore moins quand, après enquête, il a découvert qu’il n’existait au monde aucun équivalent à ce Musée du vivant qui se veut « le premier musée international sur l’écologie et le développement durable« .

Si la première apparition du mot ökologie, sous la plume du biologiste allemand Ernst Haeckel, disciple de Darwin, remonte à 1866, celle de l’expression « développement durable » date de 1987. On en doit la définition à Gro Harlem Brundtland, ministre norvégienne de l’environnement dans les années 1970, puis directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au début des années 2000.

HISTOIRE INCONNUE

Un des mérites de ce jeune musée, qui se visite uniquement sur rendez-vous, est de fixer des repères, de débroussailler le terrain, et ce en montrant des oeuvres et des documents qui appartiennent à toutes les dimensions de l’écologie : scientifique forcément, politique bien sûr, mais aussi économique, pratique et culturelle, l’environnement ayant inspiré un grand nombre d’artistes. Entreposées plus qu’exposées au château de Grignon, dans les Yvelines, propriété de l’école, les collections brassent toutes ces dimensions.

« L’écologie a une vraie histoire, et cette histoire n’est pas du tout connue« , relève Laurent Gervereau. Qui se souvient, par exemple, de la Britannique Barbara Ward et du Français René Dubos (inventeur du concept « penser global, agir local »), co-auteurs, en 1972, d’un rapport intitulé Only one Earth (« une seule Terre ») présenté à l’occasion du Sommet de la terre de Stockholm ? Qui connaît la biologiste américaine Rachel Carson qui, dans son livre Silent Spring (« printemps silencieux »), paru en 1962, fut la première à évoquer la pollution massive provoquée par les pesticides ?

Riche au plan scientifique grâce à la vocation même de l’école d’agronomie dont il dépend (première maquette de moissonneuse-batteuse américaine, herbiers, boîtes entomologiques d’insectes, etc.), le musée retient surtout l’intérêt pour ses collections à dimension politique. De la collection intégrale de La Gueule ouverte, « le journal qui annonce la fin du monde », né en 1972, aux archives de René Dumont, pionnier de l’écologie politique en France, mais aussi étudiant puis professeur pendant plus de quarante ans à l’Institut national d’agronomie (ancêtre d’AgroParis Tech), en passant par une masse d’affiches militantes, la somme rassemblée est considérable.

Sans esprit « de propagande ni partisan« , insiste Laurent Gervereau, qui rejette l’idée d’un musée qui serait le reflet de « la construction triomphale d’une idée ». De l’écologie radicale aux mouvements aryens vantant la proximité à la nature, les excès suscités par l’idéologie du retour à la terre sont d’ailleurs aussi évoqués.

Forcément non exhaustif, le Musée du vivant se veut une mine pour la recherche. Avis en particulier à tous les chercheurs, dont l’intérêt envers René Dumont ne s’est pas encore manifesté, si l’on en croit M. le Conservateur : « Cherchez une thèse de référence sur René Dumont, il n’y en a pas ! », Lire la suite

Accros aux pesticides, les agriculteurs doivent se sevrer

liberation.fr, Guillaume Launay, le 23 février 2009

Accros aux pesticides, les agriculteurs doivent se sevrer

Alors que le Salon de l’agriculture ouvre ce samedi, les producteurs français tentent de corriger de mauvaises pratiques.

 «Réduire de moitié l’usage des pesticides dans un délai de dix ans, si possible.» Ces deux derniers mots résument toute la difficulté du plan Ecophyto 2018 lancé fin 2008 par le ministère de l’Agriculture (dans le sillage du Grenelle de l’environnement). Un plan qui sera un des sujets phares du Salon de l’agriculture qui ouvre ses portes ce samedi. Ce «si possible» renvoie aux difficultés techniques et à la résistance d’une partie de la filière agricole à sortir de ce qu’un chercheur appelle une «addiction collective aux pesticides». La France est le premier consommateur de produits phytopharmaceutiques en Europe et ne pourra pas, du jour au lendemain, changer ses habitudes. D’autant que certains agriculteurs craignent que des filières, tels les fruits et légumes, soient économiquement menacées si on leur interdit ces produits.

Comment en est-on arrivé là ? «Depuis un siècle et demi, l’agriculture des pays industrialisés sélectionne des variétés à très haut potentiel de rendement et fait en sorte qu’elles puissent pousser partout, raconte Marc Dufumier, agronome, professeur à AgroParisTech. Il a fallu gommer toutes les caractéristiques locales, en créant des milieux artificialisés, sans chenilles, sans insectes, sans champignons, sans mauvaises herbesEt, pour y parvenir, recourir aux pesticides, fongicides, herbicides afin que l’écosystème s’adapte à la variété, et non le contraire. «Or, précise Dufumier, l’artificialisation induit une fragilisation.» Des résistances se créent, des insectes «utiles» disparaissent et le cercle vicieux du toujours plus de chimie se reproduit, avec son impact sur l’environnement et sur la santé.

«Matière grise». «Depuis trente ans, l’agriculture a fait d’énormes progrès, en utilisant des variétés très performantes mais très fragiles, renchérit Lionel Vilain, agronome et conseiller technique de France Nature Environnement. De plus, les rotations sont désormais très courtes, avec des régions entières de monoculture. Certains préfèrent ne cultiver que ce qui rapporte le plus.» Des changements de pratiques pas forcément révolutionnaires peuvent pourtant alléger le recours aux pesticides (lire ci-contre). «Les agriculteurs ont une aversion pour le risque, d’où une tendance au traitement un peu systématique, explique Jean-Pierre Butault, directeur de recherches à l’Inra, l’Institut national de la recherche agronomique. Il faut essayer de ne traiter que s’il y a une attaque, ce qui veut dire une meilleure connaissance.» Pour Claude Alabouvette, directeur de recherche à l’Inra, il s’agit de «passer du concept de lutte contre des maladies ou des insectes à celui de protection des cultures». Et le chercheur d’énumérer les pistes comme la stimulation des défenses de la plante ou la lutte biologique, qui permet d’utiliser des micro-organismes ou des insectes pour contrer l’action des ravageurs. «C’est plus contraignant à utiliser, il faut suivre l’évolution de la plante, précise-t-il. C’est un des succès des agriculteurs bio : ils sont bien plus présents sur leur culture. Cette méthode exige plus de matière grise.»

Mais avec moins de phytos, les rendements ne suivent pas toujours Lire la suite

Nourrir 9 milliards d’humains sans OGM, c’est possible

eco-life.fr, Diana Semaska, 16 février 2009. –

« Nourrir 9 milliards d’humains sans OGM, c’est possible »

– Spéciale Agriculture – Marc Dufumier –

Professeur d’agronomie au sein d’AgroParis Tech

2050 : la Terre porte 9 milliards d’humains. Pour que la planète supporte ce poids, prévu par les études démographiques, pas de solution miracle. Marc Dufumier, Professeur d’agronomie au sein d’AgroParis Tech (Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement), rappelle que seule l’intégration des écosystèmes dans l’agriculture, ou agroécologie, serait viable.

(ECOlife) Qu’est ce que l’agroécologie ?

(Marc Dufumier) Il s’agit de l’agronomie la plus efficace possible, basée sur nos savoirs scientifiques. C’est une agronomie savante et véritablement minutieuse, puisqu’elle doit tenir compte du fonctionnement global de l’écosystème. L’objet du travail n’est plus la plante seule, ni même le sol. C’est tout le travail conjoint par les cycles du phosphore, de l’eau, du carbone, de l’azote, sur lequel on va travailler afin d’optimiser la production, et nourrir 9 milliards de personnes en 2050.

Dans l’agroécologie, il faudra utiliser au mieux les ressources renouvelables : le soleil, mais aussi le carbone et l’azote de l’air. L’agriculture écologique utilisera moins de produits issus de l’exploitation des ressources non renouvelables comme le gaz ou le pétrole, c’est-à-dire les engrais chimiques et pesticides.

Pourquoi la modification du génome (OGM) ne serait-elle pas la solution?

Pour la simple et bonne raison que la génétique n’est pas le facteur déterminant de la culture d’une plante dans la nature. C’est l’écosystème tout entier qui détermine un rendement optimal, c’est-à-dire une production maximum pour des coûts minimums. Nous ne pouvons absolument pas prévoir quelles seront les conséquences des cultures en plein champ d’OGM. En revanche, nous avons la certitude que ces derniers constituent de très fortes pressions de sélection sur les autres êtres vivants.

Avez-vous un exemple concret ?

En Chine, pour éviter que les capsules du coton ne soient dévorées par les chenilles, on a cultivé du coton Bt [NDLR : composé d’un gène issu d’une bactérie produisant de la toxine botulique qui agit comme un insecticide]. Or, celui-ci a favorisé le développement d’une autre espèce de chenille, qui elle, mange les feuilles… mais a développé par ailleurs une résistance à la toxine. Résultat, les cultures ont été envahies par cette chenille qui mangeait à la fois feuille et capsule. Tout cela, malgré la modification génétique, pour en venir à l’épandage de nouveaux insecticides.

Dans la mesure où les écosystèmes sont extrêmement complexes et que nous sommes loin de les maîtriser, les OGM ne peuvent être cultivés en plein champ. C’est trop risqué. On ne peut donc compter sur ces cultures pour nourrir les futures générations.

Mais en quoi les OGM sont-ils tellement différents des variétés créées par l’homme depuis le Néolithique ?

En réalité, les OGM sont en totale continuité avec l’agriculture pratiquée dans les pays riches depuis un siècle et demi, et les pays en développement depuis un demi-siècle. C’est cette agriculture-là, qu’on appelle productiviste, qui a constitué une vraie rupture avec l’agriculture développée depuis le Néolithique.

Autrefois, le paysan était maître de ses créations variétales. Lire la suite