EEDD : Pourquoi s’emparer des conclusions du Grenelle ?

agoravox.fr, Roland Gérard, le 24 février 2009

Pourquoi s’emparer des conclusions du Grenelle ?

Nous l’avons déjà vu : l’éducation n’a pas eu sa part lors du Grenelle, il faudra y revenir.
Les acteurs de l’éducation à l’environnement vers un développement durable ont toutefois identifié des avancées méthodologiques indéniables. Ces avancées, si elles restent insuffisantes, méritent d’être connues, les acteurs dans les territoires peuvent s’appuyer dessus pour promouvoir la capacité de « faire ensemble ». Il y a, dans les conclusions du comop 34 en particulier, des arguments qu’on aurait tort de négliger.

Les détracteurs peuvent toujours dire, montrer du doigt, critiquer en bloc… Nous serons un nombre certain à affirmer que nous avons acquis des points clés lors du Grenelle. Tous ceux qui, par la discussion et la participation souhaitent s’impliquer dans la lutte pourront y puiser des arguments à poser face à un élu, un préfet, un recteur, un directeur d’administration, un industriel… Et pourtant, ils seront nombreux à dire, ceux qui luttent pour le développement de l’EEDD (éducation à l’environnement vers un développement durable), « le Grenelle n’a rien apporté sur le volet de l’éducation ! » et ils auront aussi raison.

Si nous avons effectivement avancé sur la question de la façon d’agir pour construire la culture écologique de la société, en revanche force est de constater que l’opérationnalité n’est pas là. Il faudra encore du temps. La question de la culture arrive après toutes les autres.

Il faut bien avouer qu’en ce qui concerne l’éducation, les choses avaient plutôt mal commencé. Les associations spécialisées ont eu le sentiment d’avoir été oubliées au démarrage. Elles n’étaient pas présentes parmi les neuf ONG choisies au départ à l’été 2007. Les phases en région ont heureusement rappelé l’importance de l’éducation à l’environnement. Un Comop (comité opérationnel) 26 démarré fort tardivement sur l’éducation a soulevé quelques espérances. Hélas elles ont été vite déçues quand les participants ont constaté que le propos se focalisait sur l’enseignement scolaire.

Ce qui intéresse les acteurs dans les territoires est beaucoup plus vaste puisque c’est tout ce qui a une influence directe sur la culture de la population : l’éducation certes mais aussi l’information, la sensibilisation et la formation. C’est en fait de cela, et de tout cela, dont les forces sociales en mouvement parlent quand elles parlent d’éducation à l’environnement vers un développement durable (EEDD). Bien peu dans notre pays pourront dire ce qu’a apporté à la dynamique globale du Grenelle, ce Comop 26. Le temps nous permettra de dire s’il marquera l’histoire.

Le Comop 34 « Sensibiliser, informer et former le public aux questions d’environnement et de développement durable » a lui démarré encore plus tard. Il semblerait que la question de la culture arrive après toutes les autres et pourtant c’est la vie quotidienne de chacun des habitants de la terre qui accentue ou non le problème environnemental. Et c’est bien selon sa propre culture que l’on mène son existence. C’est bien du fait de leur culture que les Yanomanis d’Amazonie ou les bochimans du Kalahari ont développé des modes de vie respectueux de l’environnement. Espérons que personne ne pense plus qu’il puisse y avoir des cultures secondaires dans l’humanité.

Se consacrant à l’information, la sensibilisation, la formation, en quoi le Comop 34 change-t-il les choses ? Quoi de neuf ?

Tous différents, tous ensembles Lire la suite