Le bêtisier du développement durable

mediapart.fr, Jeanne Arty, le 16 Mars 2009

Le bêtisier du développement durable

 « Le terme [développement durable] est tellement large, mis à toutes les sauces, qu’à l’exemple de Monsieur Jourdain, tout le monde peut le revendiquer. Et puis, c’est vrai, c’est un concept à la mode. Tant dans le monde des entreprises que dans tout débat de société. Et alors ? De tout temps, les marchands ont su récupérer les bons slogans. »

Michel Edouard Leclerc, Le Nouvel économiste, 26 mars 2004.

 « L’EPR et la voiture électrique sont les deux mamelles du développement durable. (…) En bref, le Grenelle de l’environnement s’est progressivement placé sous l’influence de Malthus et des tenants d’un dirigisme vert tendu vers la décroissance. Il doit être remis au service de l’économie… »

Nicolas Baverez, économiste, Le Point, 27-11-2008.

 « La Mafia sicilienne se met au développement durable. Cosa Nostra a décidé de se lancer dans le contrôle du cycle entier du traitement des ordures ménagères en Sicile. Son objectif, écrit « Il Sole 24 Ore » dans une enquête consacrée à la toute dernière activité de la Mafia sicilienne, c’est d’obtenir une part des 6 milliards d’euros d’investissements prévus au cours des vingt prochaines années dans les infrastructures et les services liés au traitement des ordures, et des 392 millions de fonds de l’Union européenne consacrés au tri sélectif. »

Les Échos, 7-11-2008.

 « Autre avantage [d’augmenter la vitesse] : être toujours plus éco-mobile car la vitesse réduit la consommation globale d’énergie et plus encore les émissions de CO2. »

« Succès de la campagne d’essais pour une vitesse commerciale à 360 km/heure », Temps réel, lettre d’information de la SNCF, 24-10-2008.

 « Nous sommes à l’aube d’une période passionnante pour l’industrie automobile (…) C’est le cas grâce à vous, aux chercheurs, aux industriels, aux consommateurs, à la société civile, aux ONG environnementales. (…) Il s’agit d’une véritable dynamique de croissance. Une croissance durable, une croissance riche en emplois, une croissance respectueuse de l’environnement, bénéfique à tous et économe de nos ressources. Je suis venu aujourd’hui vous proposer que la voiture, symbole de la croissance et de la prospérité d’hier, soit aussi le vecteur de la croissance de demain. »

Nicolas Sarkozy au Salon de l’automobile (9-1-2008).

 « On se gargarise tellement du terme développement durable qu’il finit par me donner la nausée. Quand je vois ceux qui veulent faire un grand prix de F1 aux portes de Paris sous le signe du développement durable, je dis « halte au feu »! »

Nicolat Hulot, Libération, 19-9-2008.

 « Ce que nous avons su faire il y a plusieurs décennies pour le nucléaire, nous allons le faire pour le développement durable. (…) Le développement durable, c’est pas moins de croissance, c’est plus de croissance !»

Nicolas Sarkozy, le 20 mai 2008 à Orléans.

 « Les Verts devraient savoir que dans « développement durable », il y a d’abord développement. Renoncer à l’autoroute A24, c’est un crime contre l’économie ! »

Bruno Bonduelle, patron du groupe Bonduelle et président de la Chambre de commerce et d’industrie de Lille, La Voix du Nord, 30-10-2007.

 

 

 « L’épuisement des ressources naturelles n’est pas une fatalité ; c’est un catalyseur d’innovations pour imaginer de nouveaux produits et gagner de nouveaux marchés. Lire la suite

Vers un monde de rareté en 2025

usinenouvelle.com, le 5 septembre 2008

Environnement

Vers un monde de rareté en 2025  Deux rapports, commandés par l’association des entrepreneurs français sensibles à l’environnement (EPE), explorent les pistes de nouvelles gestions pour les ressources naturelles et pour l’eau d’ici 2025. Lire les deux rapports : Les ressources naturelles à l’horizon 2020 L’Eau à l’horizon 2025

Air Liquide, Areva, Coca-Cola, Leclerc, Solvay, Rhodia, Renault, SNCF, Vinci, Veolia : toutes souhaitent savoir de quoi aura l’air le monde en 2025. L’association française des entreprises pour l’Environnement, dont elles font partie, avait mis en place courant 2006 une commission « Prospective environnementale ». Objectif : contribuer à la recherche de solutions durables dans cinq domaines; la gestion de l’eau, l’économie des ressources naturelles, la biodiversité, les ressources énergétiques et l’évolution des comportements de consommation. Mercredi 3 septembre,  les chercheurs et ingénieurs de la commission ont présenté leurs premiers travaux sur les ressources naturelles et sur l’eau.

 « Moins de 3% de l’eau dans le monde est douce, dont 2,5% immobilisée sous forme de glace : l’humanité ne peut compter que sur les 0,5% restants pour répondre à ses besoins» rappelle l’étude prospective. Aujourd’hui, l’eau prélevée a trois usages : 70% pour l’agriculture, essentiellement à des fins d’irrigation ; 22% pour la production d’énergie, que ce soit de l’hydroélectricité ou de l’électricité thermique ou nucléaire; 8% pour les usages domestiques.

D’ici 2025, la population mondiale devrait dépasser les 8 milliards de personnes : la même quantité de ressource doit être partagée entre une population toujours plus nombreuse. Du côté des activités humaines, l’industrie, davantage que l’agriculture, causera la majeure partie de l’augmentation de la consommation d’eau d’ici 2025, prédit le rapport.

Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) estime le réchauffement climatique à l’horizon 2025 à +1,6°C par rapport à la période préindustrielle. En vue, une complète disparition des petits glaciers dans les Andes, menaçant l’approvisionnement en eau de 50 millions de personnes, voire une réduction potentielle de 20-30% de la ressource en eau dans les régions vulnérables (sud de l’Afrique, Méditerranée). « D’ici à 2025, le nombre de personnes vivant en-dessous du seuil de stress hydrique atteindra 3 milliards, contre « seulement » 700 millions aujourd’hui, le problème s’intensifiant en Afrique subsaharienne, en Chine et en Inde », prévoit le rapport. Lire la suite