Interview : Pierre Davant président de la Sepanso, 40 ans au service de l’environnement

aqui.fr, Propos recueillis par Joël Aubert, le 13 septembre 2009

Interview : Pierre Davant président de la Sepanso, 40 ans au service de l’environnement

C’est à un des grands experts de la question que la Sepanso a fait appel pour débattre des « implications du dérèglement climatique ». Hervé Le Treut directeur de recherche au CNRS professeur à Polytechnique est membre du Groupement international d’études sur le climat, le GIEC, aux travaux duquel il participe depuis 1990. Sa conférence mercredi 16 septembre à l’Athénée municipal de Bordeaux sera le temps fort du 40° anniversaire de la Sepanso, Fédération des Sociétés pour l’Etude, la Protection et l’Aménagement de la Nature dans le sud ouest. Pierre Davant, son président, qui a été de tous les combats et initiatives depuis les temps de la Mission d’aménagement de la Côte Aquitaine jusqu’au débat sur tous les grands projets d’infrastructures revient sur ces années d’engagement au service de la nature et de l’environnement.

@qui! : En 40 années d’existence la Sepanso a su combiner un travail de terrain, militant, mais aussi siéger dans les instances socio-professionnelles et prendre des responsabilités de gestion notamment de réserves naturelles. Est-ce là une manière de modèle pour mener une politique active de l’environnement ?

Pierre Davant : Je ne pense pas que ce soit un modèle. C’est là l’originalité, la spécificité de la SEPANSO. D’une part, grâce à sa compétence naturaliste dès sa création, ce fut une force de proposition pour la demande de mise en Réserve Naturelle de pratiquement toutes celles d’Aquitaine – onze- avec comme conséquence la reconnaissance de l’Etat qui lui en confia quatre en gestion. Au fil des années, la qualité de cette gestion ne s’est pas démentie et, maintenant, le Conseil Régional, les conseils généraux de Gironde et du Lot-et-Garonne, l’Agence de l’eau Adour-Garonne, le Conservatoire du littoral abondent le budget alloué par le Ministère de l’Ecologie. D’autre part, l’animation de la SEPANSO est assurée par une équipe pluridisciplinaire compétente relayée par un directeur particulièrement motivé. Cette équipe s’étoffe régulièrement dès que de nouvelles préoccupations spécifiques apparaissent. Ainsi, la SEPANSO, grâce à sa réflexion à plusieurs et globale apporte une voix étayée différente, parfois discordante, sûrement en avance sur son temps dans le débat démocratique – débats publics, commissions administratives, etc… – et dans les instances socioprofessionnelles – CESR. Elle dénonce inlassablement les incohérences, les contradictions… Elle n’hésite pas à descendre dans la rue, et ce depuis sa création, quand cela est nécessaire : pollution bactérienne du Bassin d’Arcachon, nucléaire, Larzac… et plus récemment Contournement autoroutier de Bordeaux. Est-ce pour cela un modèle ? Aux lecteurs de juger.

@! : Quels sont les dossiers régionaux qui aujourd’hui sont au cœur de vos préoccupations ?
P. D. : Il y a d’abord tous ceux qui auront une incidence lourde sur les milieux naturels de notre région qu’ils contribuent à réduire et à fragmenter de façon irréversible. C’est le cas de l’autoroute A65 qui en pariant sur une multiplication du trafic par quatre, saccage des surfaces considérables sans utilité démontrée, ceci alors que la route actuelle pouvait être sécurisée à moindre coût. Il y a aussi les tracés de LGV qui vont balafrer la forêt au lieu de s’inscrire le long des corridors existants comme le voudrait le bon sens, ou encore des projets de fermes photovoltaïques qui vont entrainer la disparition de milliers d’hectares de forêt, alors même que les toitures des immeubles, les parkings et les terrains stériles eux ne sont pas équipés.

Il y a encore le projet de terminal méthanier du Verdon et de développement industriel effréné en bordure du dernier grand estuaire sauvage d’Europe, ou l’accroissement sans limite du motonautisme sur le Bassin d’Arcachon et l’urbanisation de son pourtour, ou encore le délicat problème du devenir des boues de stations d’épuration, trop polluées pour que leur épandage à des fins agricoles soit acceptable.

Vous le voyez, les sujets de préoccupations ne manquent pas, et par les incidences sur Lire la suite

A Bordeaux, Jouanno monte au feu

sudouest.com, Jean-Denis renard, le 5 septembre 2009

TAXE CARBONE. La secrétaire d’État à l’Écologie a balayé tous les sujets hier, notamment celui de la taxe carbone

A Bordeaux, Jouanno monte au feu

Chantal Jouanno doit commencer à prendre l’habitude. Il y a peu en Auvergne, la secrétaire d’État à l’Écologie a affronté la fournaise d’un débat passionné sur les éoliennes qui se multiplient sur les crêtes du Massif central. Hier à Bordeaux, la troisième levée de son tour de France du Grenelle de l’environnement a pris un tour orageux à propos du terminal méthanier du Verdon, à l’embouchure de la Gironde. En matière de développement durable, c’est en premier lieu sur les enjeux de proximité que l’intérêt se cristallise. CQFD.

Au moins la thématique ne décourage-t-elle personne. À preuve, la salle de l’Athénée municipal de Bordeaux était comble pour ce débat public « modéré » par Patrick Venries, le directeur de l’information de « Sud Ouest », et Alain Pagès, le rédacteur en chef de France Bleu Gironde.

Flanquée d’Alain Juppé, le maire de Bordeaux, et d’Alain Rousset, le président de la Région Aquitaine, Chantal Jouanno entendait défendre la démarche du Grenelle de l’environnement, impulsée au printemps 2007 et sanctionnée par une première loi-cadre au début de cet été. « Nous ne sommes pas là pour en dresser le bilan. Nous ne sommes qu’au début de l’étape, il y a beaucoup de choses à construire », a-t-elle entamé.

Et arriva la taxe carbone…

Au milieu de ce « beaucoup de choses », il fallait bien revenir sur la désormais fameuse taxe carbone qui squatte tous les commentaires. Chantal Jouanno s’est engagée prudemment sur ce terrain miné pour donner les trois directions à emprunter : « Taxer moins le travail et plus la pollution, le faire à niveau de prélèvement constant, et redistribuer 100 % du produit de la contribution. On prendra en compte la distinction entre les ruraux et les urbains et celle entre les riches et les pauvres », a indiqué la secrétaire d’État.

La règle du jeu voulant que la salle intervienne, celle-ci l’a largement utilisée. À commencer par Stéphane Lhomme, le porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, qui s’est insurgé contre le fait que l’électricité d’origine nucléaire soit exclue du champ de la contribution climat-énergie. « En hiver, les pointes de consommation obligent à importer du courant d’Allemagne, du courant produit par des centrales thermiques au charbon. Mais on veut protéger le tout chauffage électrique », a-t-il lancé.

Chantal Jouanno ne l’a pas contré sur le constat. Elle a simplement plaidé pour une realpolitik énergétique à la française. « Je n’éprouve aucun amour pour le nucléaire, mais ça fait tourner la machine. Grâce à lui, nous émettons 20 % de gaz à effet de serre de moins que la moyenne européenne », a-t-elle rétorqué.

Bilbao et les OGM

Pour le reste, le débat a balayé à peu près tous les sujets environnementaux d’essence régionale. Alain Rousset a vigoureusement plaidé pour Lire la suite

Feltesse critique l’État sur le terminal méthanier

sudouest.com, Jean-Bernard Gilles, le 2 Septembre 2009

BASSENS. Le président de la CUB s’inquiète de l’abandon du projet 4Gas pour l’avenir du port

Feltesse critique l’État sur le terminal méthanier

Vincent Feltesse, le président de la Communauté urbaine de Bordeaux, a pris l’initiative d’aller hier matin à Bassens à la rencontre des dirigeants, des représentants du personnel et des principaux opérateurs privés du Grand port maritime de Bordeaux.

L’unique objet de cette rencontre était d’évoquer l’abandon par l’État, au début du mois d’août, du projet de terminal méthanier alors que la société 4Gas demandait aux dirigeants du port de Bordeaux une prolongation, contractuelle, d’une convention foncière lui permettant de finaliser son investissement au Verdon de quelque 600 millions d’euros.

« Je pense qu’il faut relancer l’instruction officielle de ce dossier afin qu’elle puisse être menée à son terme », dit Vincent Feltesse qui se dit « très étonné » que l’on puisse interrompre de la sorte « un projet qui représente un vrai intérêt stratégique pour le port de Bordeaux ». Il rappelle que le projet de terminal méthanier pouvait représenter 2 millions de tonnes de trafic supplémentaire pour le port soit 20 % de son trafic global.

Vincent Feltesse ne prend pas expressément position en faveur du projet 4 Gas. Il connaît les réserves environnementales qu’il suscite. Mais il s’inquiète de l’impact de l’abandon du projet pour l’avenir du port. « L’attractivité du territoire de la métropole est ferroviaire, aérienne et maritime », a-t-il martelé au cours d’une conférence de presse rappelant ce que l’État, la Région et la CUB avaient investi pour le développement du port.

L’appel aux élus

Les acteurs de la communauté portuaire sont ressortis réconfortés de l’entretien avec le président de la CUB. « Le dossier n’est pas clos », affirme Vincent Amouroux directeur de l’Union maritime et portuaire, persuadé que l’arbitrage interministériel sur lequel s’est fondé Dominique Bussereau, le secrétaire d’État aux transports, pour imposer sa volonté début août à la direction du port « n’en était pas un ».

« Nous avons le sentiment d’avoir été écoutés mais Lire la suite

Estuaire de la Gironde : L’état ne veut plus du terminal méthanier

sudouest.com, Jean-Bernard Gilles, le 24 Juillet 2009

LE VERDON. L’État demande au port de Bordeaux de ne pas signer l’avenant à la convention foncière nécessaire à 4Gas. La société annonce des recours contentieux

L’état ne veut plus du terminal méthanier

Coup de théâtre hier en début d’après-midi, à l’ouverture du conseil de surveillance du Grand Port maritime de Bordeaux. Le commissaire du Gouvernement a indiqué que l’État demandait à la directrice générale du Port de ne pas accorder à la société néerlandaise 4Gas la prolongation de la convention qui lui réserve 20 hectares au Verdon pour y construire un terminal méthanier.

La société néerlandaise avait besoin d’un temps supplémentaire pour poursuivre les études de son projet. Celui-ci prévoit la construction sur la pointe du Médoc d’un équipement destiné à faire transiter du gaz naturel liquéfié, importé par bateau vers Bordeaux et le Sud-Ouest de la France.

Cette annonce confirme la position exprimée par courrier le 8 juillet par Dominique Bussereau, le secrétaire d’État aux Transports et Jean-Louis Borloo, le ministre de l’écologie, de l’énergie, du Développement durable et de la Mer.

Ambition environnementale

Ce projet n’est pas conforme aux ambitions environnementales de l’État pour l’estuaire de la Gironde. Telle est la position officielle aujourd’hui. Rappelons que ce terminal proposait une opportunité de diversification des approvisionnements énergétiques pour le Sud-Ouest. Il est peut-être encore trop tôt pour annoncer la fin de ce projet qui représente un investissement de 600 millions d’euros, et qui a semé la colère en Médoc et en Charente-Maritime.

Mais le gouvernement dit qu’il ne veut pas ou plus de terminal au Verdon, alors que les services de l’État étaient venus en justifier la construction lors du débat public. Car il apparaît bien clair que la société 4Gas ne poursuivra pas son projet sans confirmation de la prolongation de la convention. « Comment imaginez-vous que nous poursuivions un projet de cette ampleur sans certitude foncière », réagit à chaud, Enk Jonkman.

Contentieux financier

Le patron français de 4Gas n’était pas informé hier des positions de l’État. Il annonce une série de recours auprès d’instances françaises et européennes de la concurrence. Le contentieux pourrait s’avérer lourd de conséquences financières pour le port car l’état interrompt une procédure contractuelle, avant même qu’elle ne soit instruite officiellement par ses services compétents pour des installations classées Seveso 2.

Hier le conseil de surveillance du Grand Port maritime de Bordeaux a voté par 6 voix contre 3 la poursuite de la convention. Mais son avis n’est que consultatif. Il souhaite que la société néerlandaise Lire la suite

Projet 4Gas Médoc : Manifestation à Bordeaux le 4 avril

medocpourtous.org, Communiqué, le 27 mars 2009

Manifestation à Bordeaux le samedi 4 avril

L’association appelle tous ses adhérents et sympathisants à manifester le samedi 4 avril.

Actuellement, les lobbies bordelais appuient le projet malgré le rejet unanime des populations et élus riverains. Ne nous laissons pas endormir : c’est en ce moment que se décide l’avenir de notre territoire. Car, qu’on se le dise, rien n’est terminé : l’industriel agit dans l’ombre et déposera dans les semaines à venir une nouvelle demande. Ses soutiens sont actifs comme le montre la récente publication d’une étude du BRA. C’est maintenant, tant que la machine administrative est en attente, qu’il faut montrer notre rejet définitif.

Nous avons besoin de TOUS pour montrer la mobilisation populaire contre cet absurde projet. Ne regrettons pas demain de n’avoir pas su nous mobiliser aujourd’hui. Cette fois-ci, nous nous rendons à Bordeaux, siège des autorités administratives et de quelques soutiens au projet 4Gas. Il nous faut être nombreux.

Avec les élus, nous vous donnons rendez-vous pour dire que nous ne voulons pas vendre notre territoire :

SAMEDI 4 AVRIL à 10h30,

Place de la Bourse (quais),

BORDEAUX

Pour ceux qui le souhaitent, Lire la suite

Le projet 4Gas : tous les indicateurs sont au rouge

Sud-Ouest, le 8 septembre 2008, Philippe Belhache

TERMINAL MÉTHANIER. Les opposants au projet de 4Gas ont été reçus, hier en Charente-Maritime, par le ministre de l’Écologie et de l’Énergie, Jean-Louis Borloo

Rassurés mais vigilants

Les militants de l’association Une pointe pour tous, opposée au projet de terminal méthanier au Verdon, étaient en proie hier à un sentiment ambivalent. Le bilan effectué par les responsables à la suite de leur rencontre, à Saint-Georges-de-Didonne (17), avec le ministre de l’écologie et de l’énergie Jean-Louis Borloo, leur donnait le sentiment d’avoir été écouté, voire – pour reprendre l’expression du président du Conseil général, Dominique Bussereau – entendus. Pour autant, beaucoup éprouvent une certaine impatience après deux ans de mobilisation sur le dossier.

Le ministre a fait montre de conceptions en phase avec les prises de position de Dominique Bussereau. S’il pense que le projet n’est raisonnablement pas compatible avec la réalité environnementale de l’estuaire, il n’en reste pas moins inflexible sur la méthode. « La France est un état de droit. Il faut respecter les procédures. » Une pointe pour tous, qui a recentré sa communication, autrefois cacophonique, a fait assaut d’arguments.

Les représentants de l’association, deux rives confondues, ont ainsi interrogé le ministre sur leurs thèmes de prédilection. Le dossier est-il recevable au titre des différents règlements régentant la vie dans l’estuaire ? Est-il légitime alors même « qu’il est rejeté par la population des deux rives » ? Quelle sécurité pour les riverains ? Quel impact aura-t-il sur l’activité des deux rives « liée au tourisme et à l’environnement exceptionnel de l’estuaire » ?

4Gas, indicateurs au rouge.

Les réponses de Jean-Louis Borloo ont porté, malgré la volonté de pragmatisme des manifestants. « Pour la première fois, l’État se prononce officiellement sur ces points. » Lire la suite