france.attac.org, Amis de la Terre, Attac France, le 6 luillet 2009
Les enjeux de Copenhague 2009 : Conjuguer l’urgence climatique et la justice sociale
Dossier réalisé par Attac en collaboration avec Les Amis de la Terre à partir d’extraits de la brochure d’Attac : « Pour une justice climatique, libérons le climat de la finance » (à paraître en juillet 2009) et de la brochure des Amis de la Terre : « Climat, le point de non-retour », Le Courrier de la Baleine, n° 158.
1- Crise climatique, crise globale
Le développement d’une crise écologique globale, affectant l’avenir des habitants de la planète, est devenu une évidence. Son ampleur a été démontrée par les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui a précisé la réalité du réchauffement climatique global et en a identifié la cause principale : l’augmentation de la teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre, en premier lieu le dioxyde de carbone (CO2) issu principalement de l’utilisation des combustibles fossiles, qui explose depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais la dégradation de l’environnement se manifeste également par la déforestation, la désertification, l’épuisement et la pollution des sols, de l’air et de l’eau, et les atteintes sans précédent au fonctionnement des écosystèmes et à la biodiversité. Les milieux naturels qui ont permis à l’humanité de se développer pendant des millénaires posent désormais des problèmes colossaux : sécheresses, famines, maladies, migrations de populations, guerres pour les ressources, à une échelle que l’humanité n’a jamais eu à affronter à ce jour, et qui peuvent remettre en cause, à terme, sa pérennité.
La crise climatique révèle la profondeur de la crise écologique globale et l’accélère. Elle apparaît aujourd’hui comme la condensation des limites et contradictions d’un modèle d’organisation des sociétés écologiquement non viable et socialement injuste et destructeur. La mondialisation et l’extension du capitalisme à l’échelle planétaire ont considérablement accéléré un processus à l’œuvre depuis près de deux siècles. Les menaces induites remettent en cause la possibilité de vivre dans des sociétés construites sur des valeurs de liberté, de solidarité, de justice sociale et de démocratie.
Face à de tels enjeux, nous aimerions avoir le temps. Mais le changement climatique ne donne plus aucun répit, car le GIEC indique très clairement que, si l’on ne veut pas dépasser la limite que l’Union européenne a fixée pour 2100 (augmentation maximale de la température terrestre de 2°C par rapport à la période pré-industrielle), le monde devra d’ici 2050 réduire ses émissions de 90 % [1]. Il faudra pour cela « que la courbe de nos émissions commence à décroître en 2015, explique Jean-Paul Céron, membre du groupe de travail II du GIEC. Puis il faudra baisser de 6 % par an. Les progrès technologiques ne pourront pas suffire à atteindre cet objectif. Il va falloir un changement des modes de vie. Si on ne fait rien, on va inévitablement en payer les conséquences ». Elles seraient lourdes. Le GIEC avertit les États qu’« un changement climatique non atténué conduirait vraisemblablement, à long terme, à dépasser les capacités d’adaptation des systèmes naturels, gérés et humains. » et que « les dernières observations confirment que le pire des scénarios est en train de se réaliser ».
Lutter réellement contre le réchauffement climatique oblige donc à des remises en cause radicales et, de plus, rapides, comme le soulignait le rapport du PNUD 2007-2008, affirmant qu’« un des enseignements les plus clairs du changement climatique est que le modèle économique des pays riches (poussant à la croissance et à la consommation) (…), est écologiquement insoutenable ». Mais, bien que certaines ONG écologistes aient porté cette exigence lors de sa négociation, le protocole de Kyoto, visant à réduire modestement les émissions de gaz à effet de serre, n’est entré en vigueur qu’en 2005. Et, après de nombreuses péripéties – e Lire la suite
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